Sword of Berserk

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Sword of Berserk
Sword of Berserk
Attention ça va saigner !
Vous êtes petit, chétif et frustré de vous faire tabasser à toutes les récrés ?
Ascii et Yuké ont pensé à vous : endossez l'armure sombre de Guts et partez donc découper
vos ennemis à tour de bras. Ca va gicler dans les chaumières. Amis de la poésie bonsoir.
Yuké, à qui l'on doit déjà le fameux Soukaigi, signe ici son premier jeu Dreamcast. À l'instar de Jojo,
Berserk est une adaptation de manga. Attention, on est loin de Candy Candy et le jeu, tout comme
l'œuvre dont il s'inspire, ne fait clairement pas dans la dentelle. Vous y incarnez un borgne nommé
Guts (tripes, en Anglais, le nom qui tue) qui se trouve être un Berserk ; autrement dit, un barbare
légèrement nerveux. Accompagné de son amie Casca et de Puck, la petite Fée, il arpente un monde
merveilleux, où tout ce qui est gentil et mignon finit toujours par se faire exploser quelques minutes
plus tard. Pensez-vous, à côté de ce monde médiéval fantastique, celui de Hokuto no Ken passerait
presque pour le monde fantastique de Walt Disney.
Heureusement, Guts, pour survivre, il a sa grande épée, ses gros muscles et son sens de la répartie.
Le jeu se présente concrètement sous la forme d'un beat-them-all. Évidemment avec un manga
comme Berserk, il ne fallait pas s'attendre à un jeu de drague. Le jeu se dirige au stick analogique, et
la panoplie de coups est carrément ahurissante. Guts peut en effet, donner 2 coups d'épée différents,
des coups-de-poing, tirer avec son arbalète, sauter, se protéger, et il dispose également d'un
inventaire dont le contenu, parfois en nombre limité, peut-être utilisé à tout moment.
Il peut ainsi envoyer des shurikens, tirer au mortier, poser une mine ou utiliser une potion de
guérison. Bref, cette panoplie de coups est vraiment très complète pour un beat, et se rapproche plus
de celle d'un Soukaigi, voir même d'un Soul Reaver. À la manière d'un jeu de combat à la Street
Fighter, Guts possède une jauge de furie. Elle augmente à chaque coup reçu, et à chaque ennemi
abattu. Une fois celle-ci plaine, l'œil viable de Guts vire au rouge avec un joli effet de rémanence
quand il se déplace : le voilà en Berserk pendant quelques instants. Sa force comme sa rapidité s'en
trouve alors décuplées et la fête peut commencer.
Parfois, les scènes d'action sont entrecoupées de QTE à la manière de Shen Mue. Pour ceux qui ne
savent pas ce qu'est un QTE (Quick Time Event), il s'agit en fait d'un passage semi-interactif, où il
faut appuyer sur une touche à un moment précis dans une scène cinématique... Comme dans
Dragon's Lair. Contrairement au jeu de Yu Suzuki où rater un QTE signifie le refaire dans la minute,
Berserk tient compte de la réussite où de l'échec de ceux-ci. Ainsi, un QTE réussi n'ouvrira pas
toujours le même parcours qu'un raté, ce qui est fort agréable lorsque l'on découvre des nouveaux
passages du jeu alors qu'on l'a déjà fini.
Le jeu est très scénarisé, il se trouve ainsi entrecoupé de scènes cinématiques. Que dis-je, le jeu est
une énooOOooorme scène cinématique entrecoupée de combats. En effet, la durée d'une partie
entière, varie du simple au double, voire au triple, si l'on choisit de sauter ou pas ces cinématiques.
Celles-ci peuvent être soulantes à force pour les non-japonisant, mais il faut bien dire qu'elles sont
magnifiques aussi. Tout est en temps réel, avec des décors très travaillés et des personnages
principaux qui n'ont rien à envier à ceux de Shen Mue. Prenons pour exemple la Fée Puck qui est
tout simplement magnifique. Il faut vraiment de la volonté pour croire qu'il s'agit réellement de temps
réel. On peut juste regretter que le soin apporté aux personnages ne soit pas équitablement réparti ;
ainsi, si les graphistes ont réalisé un véritable travail d'orfèvre pour les personnages principaux, les
personnages très secondaires, comme les bandits de grands chemins ou les monstres n'ont pas
bénéficié du même traitement de faveur. C'est pour mieux les haïr me direz-vous.
Il est vrai que haïr ses ennemis peut être utile ! Ici plus que jamais. D'une constitution relativement
faible, ils ne résisteront pas longtemps à vos tranchants assauts. C'est bien normal d'ailleurs, vue la
taille de votre épée et le zèle avec lequel vous l'utilisez. Vos ennemis tirent donc leur force de leur
grand nombre.
Ainsi, contrairement à certains beat-them-all où l'on frappe pendant des heures un petit nombre
d'ennemis ne voulant pas se laisser mourir, ici, vous faites du travail à la chaîne. C'est plutôt une
qualité, car il donne au jeu un côté bourrin fort agréable et très défoulant. Le jeu est de plus méga
gore, la jouissance est donc à son paroxysme.
Le gros défaut des beat them all est traditionnellement leur durée de vie. Les programmeurs ont fait
énormément d'efforts sur ce point. Déjà le jeu est plutôt long et même en skipant les cinématiques, le
finir prend dans les 2 heures. Des bonus ont été rajoutés, tels une galerie d'arts, des mini-jeux, la
possibilité de choisir son stage et de revoir les cinématiques. Toutes ces options peuvent être
débloquées suivant la manière dont on finit l'aventure, ce qui motive le joueur à le recommencer
plusieurs fois. Et puis, il est tellement défoulant qu'on y revient très souvent dès que le stress se fait
sentir.
Terminons sur l'ambiance générale qui est vraiment très bonne. Les décors magnifiquement glauques
et grisaillant du jeu mis en valeur par l'excellente musique qui les accompagne, assure à Berserk une
aura très convaincante. Les fans de Ken, qui ont toujours rêvé de trucider à tout va des ennemis en
surnombre, seront transportés de bonheur.
Rédacteur GutsBlack
Article écrit le 24/01/2014
Révisé le 18/08/2014