Pour un mouvement syndical puissant et jeune
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Pour un mouvement syndical puissant et jeune
TITRE: 16 L’UNION FAIT LA FORCE - POUR UN MOUVEMENT SYNDICAL PUISSANT & JEUNE SOUMISE PAR: SYNDICAT DES TRAVAILLEURS DU BÂTIMENT ET DES MATÉRIAUX DE CONSTRUCTION D’UKRAINE, MANWU NAMIBIE. ATTENDU QUE : La jeunesse mondiale est confrontée à un avenir incertain et connaît déjà une situation précaire, dans le monde entier. Le chômage des jeunes, les contrats à durée déterminée, le manque de protection en matière de santé et de sécurité, un enseignement professionnel dépassé qui délivre des connaissances inutiles - telles sont les perspectives offertes à la jeune génération, et la liste pourrait s’allonger avec le statut des travailleurs migrants privés de leurs droits civils, la discrimination fondée sur l’âge ou la race, et le harcèlement sexuel. COMPRENANT QU’au-delà des mots existe une réalité. En effet, derrière ces mots se cache l’instabilité – dominée par l’insécurité, l’angoisse ou la pauvreté qui se reproduisent génération après génération. Partout dans le monde, les jeunes sont inquiets – pourront-ils vivre de leur travail, aujourd’hui comme demain ? Pourront-ils rentrer dans leur foyer en bonne santé à la fin de leur journée de travail, auront-ils encore un emploi demain ? RECONNAISSANT QUE, dans le monde entier, les employeurs tirent avantage de leurs inquiétudes. Les gouvernements se contentent d’observer cette situation intolérable, par manque de courage ou par incapacité à lutter contre les excès du capitalisme. En tant que jeunes syndicalistes, nous sommes convaincus que ces problèmes peuvent être surmontés grâce à des syndicats puissants et libres, soucieux de défendre les intérêts de leurs membres. CONTRAINTS D’ADMETTRE QUE les individus, et tout particulièrement les jeunes, ne voient pas les syndicats sous cet angle (sous l’influence de médias politiquement impartiaux). Le plus souvent, ils considèrent qu’ils contribuent au problème, et non à la solution. Les syndicats sont considérés comme des organisations « démodées » ; on ne les croit pas capables d’apporter des solutions sérieuses aux problèmes qu’affrontent les jeunes travailleurs. En outre, à tous ces préjugés à l’encontre des syndicats vient s’ajouter la méconnaissance des jeunes concernant les syndicats et leur combat. Les travailleurs ont besoin de syndicats puissants. Et les syndicats ont besoin de la jeunesse. Les syndicats doivent développer les forces des jeunes travailleurs, investir et soutenir les jeunes qui s’engagent dans la cause syndicale et prennent part à leurs campagnes. EN REALITE de nombreux syndicats n’accordent pas aux jeunes l’attention et le soutien qu’ils méritent. Les jeunes collègues élus au sein des instances décisionnelles sont encore très peu nombreux. La jeunesse est traitée comme une entité distincte qui, si elle a besoin d’attention, ne doit pas se voir confier de responsabilités dans les luttes syndicales. Nous sommes la jeune génération qui estime que la situation doit évoluer. Nous voulons apporter notre contribution afin que notre mouvement syndical se renforce dans le monde entier et devienne un puissant contrepoids face aux employeurs, et ainsi assurer à nos membres des conditions de vie et de travail décentes. Cette démarche répond aux intérêts des travailleurs, et tout particulièrement aux intérêts des générations futures. Nous voulons des syndicats puissants, pour mener une existence meilleure ! ESTIMANT QUE, pour faire évoluer sur le fond la situation décrite précédemment et trouver des solutions à long terme, les mesures suivantes nous semblent indispensables : Promotion des jeunes dans les syndicats Nous devons veiller à faire mieux connaître les syndicats et leur travail aux jeunes du monde entier. Nous devons mettre en place des programmes spécifiques dédiés aux jeunes travailleurs, afin d’entrer en contact avec eux et les encourager à rejoindre nos organisations et participer à nos actions. Nous devons accroître notre efficacité dans l’utilisation des médias modernes tels que les réseaux sociaux. Les campagnes destinées à intensifier la syndicalisation doivent être axées principalement sur les enjeux et les problèmes des jeunes. Tous les syndicats doivent créer et étendre les réseaux ou structures, afin de permettre aux jeunes travailleurs de s’épanouir, de s’enrichir et de se renforcer grâce aux syndicats, de découvrir leur propre potentiel et ainsi de contribuer substantiellement aux processus décisionnels et aux actions syndicales. À l’échelle mondiale, l’IBB doit apporter son soutien aux réseaux, aux différents mouvements ou organismes pour s’assurer que la voix des jeunes au sein des syndicats est entendue à tous les niveaux de l’IBB. L’IBB devrait lancer une action de soutien aux projets de mouvements des jeunes syndicalistes qui permettra à nos collègues de concrétiser leurs idées et leurs projets par des améliorations minimes mais incontournables dans la vie des travailleurs et des syndicats. Promouvoir et préserver les systèmes d’éducation et de formation Une formation professionnelle de qualité est la clé d’une vie professionnelle réussie. Les syndicats doivent en faire une priorité, y accorder la plus grande attention et préserver voire améliorer les systèmes de formation existants pour les adapter aux besoins des apprentis et garantir une formation de qualité. En l’absence de systèmes de formation professionnelle, les syndicats doivent soutenir leur création, soit en incorporant les dispositions correspondantes aux conventions collectives, soit en menant des initiatives au niveau politique. Parallèlement les syndicats doivent assumer leur rôle en contribuant au développement et au bon fonctionnement du système de formation professionnelle, et rester en contact étroit avec les étudiants et les professeurs pour les aider à s’organiser au plan syndical. La question de la formation professionnelle et de sa qualité doit également être considérée dans les programmes syndicaux d’information et de sensibilisation et, si nécessaire, dans le cadre des sessions de formation réalisées par les syndicats eux-mêmes. Lutter contre la précarité de l’emploi Le travail syndical doit accorder une attention particulière à la lutte contre les emplois précaires, les faux emplois, et les emplois dangereux et sous-rémunérés. De tels emplois ne peuvent être tolérés car ils portent atteinte à la vie des personnes et hypothèquent l’avenir des travailleurs. L’objectif des travailleurs doit être d’obtenir des emplois décents, permanents et déclarés leur permettant de vivre. À cet effet, il faut adopter une réglementation appropriée dans le cadre des conventions collectives et amorcer des initiatives qui inscriront cet objectif dans la loi. Tirer parti de la force de la solidarité dans le cadre de la migration de travail La migration de main-d’œuvre et la mondialisation posent un problème particulier aux syndicats. Pour prévenir la concurrence entre les travailleurs, il nous faut veiller à ce que la réglementation locale en matière de droit du travail (dispositions des conventions collectives, législation du travail, etc.) s’applique à tous – aux travailleurs migrants comme locaux. La première étape est de faire en sorte que les travailleurs connaissent leurs droits dans leur pays d’origine comme dans le pays d’accueil et trouvent une assistance contre les employeurs, en cas de besoin. Il faudra créer des réseaux transfrontaliers, des moyens d’assistance et d’information. Nous devons augmenter le nombre d’accords-cadres internationaux signés avec les multinationales. Pour prévenir la concurrence due à l’externalisation, nous pensons, qu’à long terme, les conventions collectives à l’échelle multinationale constitueront un outil fonctionnel propice à l’amélioration des conditions de travail. Elles devront suivre une démarche ascendante. Les affiliés de l’IBB devront poursuivre la création de réseaux en lien avec les EMN en vue de faire droit aux ACI et de contrôler leur mise en œuvre. Aider les jeunes à travailler dans des conditions sûres et saines Afin de réduire le nombre incalculable de jeunes travailleurs morts ou blessés, victimes de mauvaises conditions de travail, du manque de formation, et de lacunes dans la surveillance, nous devons veiller à leur garantir une réglementation efficace en matière de sécurité et de santé au travail. Ces dispositions doivent être ancrées dans les conventions collectives ou la législation. Cependant, sans l’apport des syndicats, l’exécution de la réglementation est impossible. Les problèmes de santé et de sécurité doivent être dissociés de la réussite économique de l’entreprise. Nous n’avons qu’une vie, et celle-ci vaut bien plus que toute considération de profits. Lutter contre la discrimination sous toutes ses formes Nous, syndicalistes, savons que la division des travailleurs ne fait que les affaiblir et profite au capital. La situation est pire encore pour les jeunes travailleurs qui sont souvent victimes de discrimination en raison de leur manque d’expérience. Nous nous élevons contre toute forme de discrimination à l’encontre des hommes comme des femmes. Tout type de harcèlement doit être condamné par les syndicats, où que ce soit dans le monde entier. Il faudra mener des actions directes et immédiates et faire preuve d’une solidarité infaillible contre les auteurs de discrimination à l’égard des jeunes travailleurs, et veiller à ce que les coupables, qu’il s’agisse d’individus, de groupes ou d’employeurs, soient poursuivis. Nous devons veiller à ce que les droits et les besoins des minorités soient pris en considération dans les politiques et les actions mises en œuvre par les syndicats. EN FOI DE QUOI IL EST RESOLU QUE : 1. Le Comité mondial de l’IBB nomme (en vertu de l’article 17 des Statuts de l’IBB) un Groupe de travail mondial ad hoc sur la jeunesse, définisse la nature de ses missions et le cadre budgétaire conformément aux dispositions de la présente résolution. 2. Le Groupe de travail mondial sur la jeunesse pourra faire inscrire à l’ordre du jour du Comité mondial, du Conseil mondial et du Congrès de l’IBB toute question relative aux jeunes travailleurs et aux jeunes syndicalistes. 3. L’IBB soutienne la création de structures au profit de la jeunesse par ses agences régionales, à la demande des jeunes syndicalistes. Résolution adoptée par le 3ème congrès mondial de l’IBB à Bangkok, Thaïlande, 5 décembre