Naissance de JEAN CALVIN

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Naissance de JEAN CALVIN
61e année – No 667
Attention
bien lire le
billet du mois
en page 12.
500e
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avril 2009
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« Dieu bénit
ceux qui portent
leur croix
en chantant,
l’âme dans
la lumière,
les yeux au ciel et
le cœur
en espérance. »
Cardinal Mercier.
Le journal paroissial, CPPAP n° 0409 L 85061 / Directeur de publication : C. de PAYSAC / Imprimerie Laprel, BP 1152, 87053 Limoges Cedex 2
anniversaire
Naissance de Jean Calvin
Un homme
de son temps
En 2009, des rencontres vont avoir lieu à l’occasion de
l’anniversaire de la naissance de Jean Calvin, voilà cinq cents ans.
Celles-ci seront source de débats et réflexions sur un courant
religieux qui prit naissance vers 1519-1520 en Suisse avec
Zwingli, le réformateur de Zurich, Oécolampade, le réformateur
de Bâle et avec le Français Guillaume Farel. Entre 1540 et 1560,
Bullinger jouera un rôle aussi important que Calvin.
A Genève, un prédicateur français,
Guillaume Farel qui avait adhéré aux doctrines de la Réforme, demanda à Calvin de
l’aider. Celui-ci accepta, mais très critiqué il
préféra partir. Il devint pasteur à Strasbourg
et dirigea l’Eglise des réformés de France. Il
s’y maria. En 1541, il fut rappelé à Genève.
A cette époque, Genève était considérée
comme étant le deuxième Centre théologique des réformés après Zurich. Calvin y
restera vingt-trois ans jusqu’à sa mort en
1564.
Il y joua un rôle à la fois religieux et
politique qui ne fut pas sans heurts.
Calvin est un homme de son temps,
très cultivé, religieux, à la recherche de la
vérité, capable du meilleur, mais aussi du
pire (cf. Michel Servet, brûlé vif en 1553).
Un des plus importants
théologiens
du courant réformé
A ce jour, on ne sait toujours rien de sa
conversion « subita », si ce n’est qu’il adhéra à
la Réforme en 1533 et devint prédicateur.
Ainsi que le souligne André Gounelle :
« Le mystère de Calvin, c’est un homme
qui parle peu de lui, dont la personnalité
(Photos : Wikipédia.)
Il est difficile de parler de Jean Calvin, de
sa vie, de sa foi en quelques mots. C’est un
humaniste de son temps, attentif, croyant,
en recherche de vérité. Nous pensons
connaître ses prises de positions religieuses.
Nous avons moins conscience de son importance culturelle.
Il fut l’un des précurseurs, avec Rabelais
et Montaigne, du français classique. Il
contribua à donner à notre langue ses lettres de noblesse en montrant la capacité du
français à exprimer avec précision et clarté
des idées profondes et subtiles.
C’est un homme de culture dont « la personnalité disparaît derrière ce qu’il considère
comme sa mission ».
Il naquit en 1509, à Noyon en Picardie,
de famille bourgeoise. Il reçut une culture
humaniste. Il apprit le latin, le grec, étudia
les lettres et la philosophie à Paris, le droit
à l’université d’Orléans, puis à Bourges,
l’hébreu et la théologie au Collège royal.
A 23 ans, il publia son premier ouvrage,
un commentaire du « De clementia » de
Sénèque. Peu de temps après, il adhéra à
la Réforme.
A la suite d’un discours de son ami
Nicolas Cop, qui suscita quelques remous,
Calvin, qui en était peut-être l’auteur, fut
accueilli par un ami curé, Louis de Tillet.
Celui-ci possédait une importante bibliothèque, riche en ouvrages théologiques.
Calvin mit à profit cette situation pour
approfondir ses connaissances.
En 1536, après avoir étudié les écrits
de Luther, il publia la première édition en
latin de l’« Institution chrétienne ». En
1541, il la publia en français, ce qui mérite
d’être souligné pour l’époque. Maintes fois
enrichi et complété, cet ouvrage regroupa
quatre volumes au fil des ans.
homme de son temps :
Cultivé - Religieux - Dérangeant
Un
disparaît derrière ce qu’il considère comme sa
Genève connut, en effet, à cette époque
mission et les tensions, parfois contradictoires,
un développement remarquable.
qui l’habitent. »
Elle contribua également au dévelopIl est considéré comme étant un homme
pement des principes de la démocratie
très cultivé, en recherche de la « vérité dépolitique et des valeurs culturelles.
rangeante ». Calvin ne cesse de s’interroger
Cet anniversaire de la naissance de Calvin
et d’affronter les uns et les autres.
devrait permettre des
Il doit faire face aux « réforéchanges fructueux
més » qui reconnaissent son
Sur le prêt à intérêts, au cours desquels des
œuvre tout en la contestant. De
délicates
Calvin l’autorise quand il questions
vives résistances s’expriment, en
s’agit d’investissements. seront abordées. Ainsi
particulier contre la doctrine de
Lorsqu’on emprunte pour que l’observe André
« la double prédestination et de la sa subsistance (sa consom- Gounelle, « l’attitude
grâce ». Pour Calvin, le baptême mation courante), il estime des réformés vis-à-vis
et la communion ne revêtent
que le prêt ne doit pas de Calvin a toujours été
qu’une valeur symbolique de
donner lieu à intérêt. » ambivalente : elle est un
commémoration (contrairement
mélange de dépendance
Par ailleurs, à Genève, et de révolte, d’admiraau luthéranisme).
il fait interdire la mendicité : tion et de refus ».
Pour lui, la Bible est source
il crée des maisons pour
unique de la foi, tout en adCinq cents ans
les mendiants où on les
mettant les dogmes des cinq prépare à exercer un métier après,
serons-nous
premiers conciles.
capables
de
regarder
et oblige les bourgeois à
objectivement
les
En France, ses partisans fuleur fournir un emploi.
étapes franchies, nos
rent appelés « huguenots ».
forces et nos faiblesses ? d’oublier nos
Une éthique fondée
dissensions pour dialoguer sur le « divin »
sans heurts ni violences ? Aurons-nous un
sur la foi
regard constructif sur notre monde ?
mais aussi sur le travail
Sommes-nous capables d’un véritable
œcuménisme (c’est-à-dire d’une « terre
Il est difficile de résumer en quelques
habitée »), d’une démarche de compréhenphrases l’impulsion que donna en son temps le
sion et de réconciliation pour une véritable
calvinisme sur la vie culturelle et économique.
fraternité à travers le monde.
Le sociologue Max Weber le souligne
particulièrement. Pour lui, « l’éthique
Claire Reclus.
calviniste joua un rôle important sur le plan
Je tiens à remercier tout particulièrement
économique : glorifiant le travail et autorisant
André Gounelle, docteur en Théologie, doyen de
le prêt, elle fut étroitement liée à l’essor du cala Faculté de Théologie protestante de Montpellier,
pitalisme » (cf. Ethique du protestantisme
membre du Conseil national de l’Eglise réformée de
et l’Ethique du capitalisme).
France, auteur de nombreux livres, etc.
?
Les réformés se réfèrent à un ensemble de textes représentatifs, dont les
deux principaux, la « Confession helvétique postérieure » et le « Catéchisme de
Heidelberg » n’ont pas été rédigés par Calvin, mais par Bullinger ou ses élèves. En
France, la « Confession de foi de La Rochelle » a été écrite à partir d’un projet établi
par Calvin, mais considérablement modifié par un synode tenu en 1559.
En 1549, Calvin signe avec Bullinger un accord, le « Consensus Tigurius » qui
scelle l’entente entre Zurich et Genève; zwinglianisme et calvinisme s’unissent pour
former le courant réformé.
européennes
★
★ ★
★ ★
★
★ ★
★
En juin prochain,
les citoyens de l’Union
européenne éliront
leurs représentants
à Strasbourg.
L’occasion de se
pencher sur leur
rôle et leur impact
dans le quotidien des
Européens.
européennes
Mais à quoi sert le Parlement
européen ? Plus la construction
européenne avance, plus cet organe
prend de l’importance. Au début,
ses avis sont purement consultatifs.
D’ailleurs, la plupart du temps, on
ne lui demande rien, ce qui explique
sans doute l’idée répandue selon
laquelle c’est au mieux une cham-
Quand
★ ★
Deux tiers des lois
Source : Photothèque Parlement européen.
“D
e toute façon, l’Europe j’y comprends
rien », « Ça doit
pas être si bien puisque Rama Yade a décliné une tête de
liste », « Encore des types payés à rien
faire », « Le Parlement ne sert à rien,
c’est la Commission – les technocrates
de Bruxelles – qui décide tout »... Ces
quelques affirmations recueillies au
hasard d’un marché lillois ne laissent
pas de doute : d’abord les Français
ne semblent pas pressés d’aller voter
le 7 juin prochain, mais en plus la
plupart ne savent pas vraiment pour
quoi ils voteront (ou ne voteront
pas).
Et pourtant, fréquenter l’isoloir
ce beau dimanche de juin ne sera
pas inutile ! Le Parlement européen,
dont nous élirons les députés, est la
seule institution européenne élue au
suffrage universel direct. 785 députés représentants les 492 millions
de citoyens des 27 états-membres :
l’élément démocratique que les
citoyens européens devraient avoir
à cœur de développer, face à la
Commission européenne – composée de commissaires désignés par des
instances élues – et face au Conseil
européen – la réunion des exécutifs
nationaux – dont la légitimité démocratique n’est pas en cause, mais
qui a parfois du mal à raisonner avec
le recul communautaire.
★
Elections
A quoi sert
bre d’enregistrement et au pire une
chambre tout court. Mais, au fil des
traités et surtout depuis que l’élection au suffrage universel direct (en
1979) lui a donné la légitimité qui
manquait tant aux institutions européennes, le Parlement a acquis de
nouvelles prérogatives. Aujourd’hui,
s’il ne peut toujours pas prendre
l’initiative des « lois » (c’est la
Commission qui en a encore le
monopole, de plus en plus fragile),
il élabore tout de même, sur un pied
d’égalité avec le Conseil européen,
la plupart d’entre elles. De ce fait, il
peut aussi les bloquer. Sa compétence
s’étend sur plus de 40 domaines
qui lui ont été confiés par les étatsmembres : la libre-circulation, la
santé, la formation professionnelle,
la protection des travailleurs, la
propriété intellectuelle, la politique
agricole commune... Des domaines
qui concernent les citoyens dans
leur vie quotidienne. Les deux tiers
des lois européennes sont issues de
ce processus dit de co-décision. Une
fois adoptées, elles sont directement
applicables dans toute l’Union (règlements) ou elles fixent des objectifs
à adopter dans un temps limité par
chaque pays (directives). Le traité
de Lisbonne, en cours d’adoption,
prévoit d’élargir encore le rôle législatif du Parlement au détriment de
la Commission européenne et du
Conseil. A ce jour, le Conseil reste
cependant l’organe le plus influent
des institutions européennes.
Au-delà de son rôle législatif, le
Parlement européen dispose d’un
pouvoir budgétaire et peut contrôler
la plupart des institutions européennes. C’est le président du Parlement
qui arrête et signe le budget de l’Union,
même si le Conseil garde la main
pour les choix les plus importants.
Les élus peuvent aussi contrôler
les autres institutions européennes à
l’aide de commissions d’enquête, d’un
droit de recours devant la Cour de
Justice des Communautés européennes (le pouvoir judiciaire de l’Union)
et un contrôle des nominations des
dirigeants de la Banque centrale européenne et surtout de la Commission.
Parfait
multilinguisme
Enfin, le Parlement européen détient un rôle politique essentiel : ses
invitations à certains dirigeants, dissidents, ont une portée symbolique
forte. C’est l’Europe des citoyens
qui reçoit alors Jean-Paul II, le Dalaï
Lama... Il reçoit aussi les pétitions
des citoyens européens et peut charger un médiateur de trouver un bon
dénouement en cas de conflit entre un
citoyen et les institutions de l’Union.
cuisiner redevient un plaisir
Retour des cours de cuisine, échanges de recettes sur Internet... Corvée devenue
loisir, la cuisine – occasionnelle – séduit de plus en plus de Français. La hausse
des prix des plats transformés pourrait encourager les derniers récalcitrants à
se remettre aux fourneaux !
« Chaque repas que l’on fait est un repas
de moins à faire », affirmait avec humour
Vladimir Jankelevitch. Ce philosophe
illustrait bien ici la mauvaise image de la
cuisine dans la deuxième moitié du XXe
siècle : une corvée mal partagée entre
« femmes libérées » et « nouveaux pères
». Un usage désuet, assimilé à l’épluchage
ou la vaisselle, dont l’humanité se délivrait alors grâce à l’essor de l’industrie
alimentaire et ses plats transformés disponibles dans tous les « hypers ». Ainsi, le
fait-maison tendait-il à disparaître, broyé
par des emplois du temps surchargés dans
lesquels le four micro-ondes faisait figure
d’effort culinaire.
>> Fonds commun 2 – Le Journal Paroissial
C’est alors qu’arrivent... les 35 heures !
Ce nouvel âge d’or des loisirs permet la
redécouverte du plaisir de jongler avec les
aliments. Les cours de cuisine se multiplient. Les jeunes cadres se ruent à l’Atelier des Chefs et échangent les recettes de
grand-mère sur des sites Internet comme
marmiton.org ou cuisineaz.com. Des magasins haut de gamme dédiés aux ustensiles
de cuisines (« qualité professionnelle »)
apparaissent dans les galeries marchandes.
Même le magazine Elle – figure d’une certaine sophistication féminine – sort Elle
à table, un bimestriel dédié à la cuisine.
Les télégéniques Cyril Lignac et Julie
Andrieu règnent sur cet univers culinaire
décomplexé.
Perte
de savoir-faire
Cette redécouverte s’accentue et se généralise à toutes les classes sociales ces dernières années : faire la cuisine semble un
bon rempart contre l’épidémie d’obésité
infantile et la hausse des prix des produits
alimentaires. A tel point que 51 % des
Français souhaitent un retour des cours
de cuisine dans les écoles* ! Apprendre à
manger équilibré, en respectant des règles
d’hygiène, connaître la diversité des produits... Ce sont les plus âgés qui sont les
plus attachés à un tel enseignement. Sans
doute sont-ils aussi les premiers à mesurer
la perte de savoir-faire entre leurs parents
et leurs enfants ou petits-enfants.
Une nouvelle façon de cuisiner apparaît donc, plus occasionnelle : un moment de plaisir qui précède le repas. C’est
un élément important du savoir-vivre
des classes les plus aisées, tandis que les
populations moins favorisées sont sensi-
Pour remplir ces fonctions, le
Parlement peut compter sur ses députés, répartis en vingt commissions
spécialisées par domaines, et sur
5.000 fonctionnaires dont 700 traducteurs qui assurent un parfait
multilinguisme des travaux parlementaires : les documents doivent
être accessibles à tous les citoyens de
l’Union. Les 23 langues officielles
forment... 506 combinaisons possibles ! Les bureaux sont installés
à Luxembourg et à Bruxelles, mais
c’est à Strasbourg, siège officiel du
Parlement, que les députés se réunissent en session plénière, une fois par
mois.
Alors pourquoi voter ? D’abord
parce que l’influence grandissante du
Parlement le justifie : sa couleur politique n’est plus indifférente. Mais
aussi parce que le Parlement a besoin
d’une forte légitimité – proportionnelle au taux de participation – tant
pour asseoir son pouvoir dans le
délicat équilibre institutionnel de
l’Union européenne que pour peser,
avec les autres organes européens,
face à la nouvelle administration
américaine, face à l’inquiétant
pouvoir russe et face à la dictature
chinoise.
Roland de Beaumont.
So
ci
ét
é
bles à la promesse d’aliments plus équilibrés à coûts modérés. La France se situe à
l’avant-garde de cette tendance. La plupart
des pays anglo-saxons ou nordiques ont
perdu définitivement le savoir-faire, quand
ils n’ont pas tout simplement perdu le
concept même de repas. En terme de santé
publique, ce modèle français peut inciter à
l’optimisme : « Que ton aliment soit ta seule
médecine », proclamait Hippocrate !
Roland de Beaumont.
*Source : CREDOC
Baromètre alimentaire 2008.
Huguette
!
r
u
e
h
de bon
Charles
et
Ce matin, en un dimanche d’automne, ils arrivent pimpants, tout
endimanchés, à la cafétéria de l’hypermarché de la ville. C’est comme
ça toutes les semaines : le dimanche midi est pour Charles et Huguette
un repas de fête !
Ce rendez-vous, ils l’ont décidé il y a maintenant quinze ans et pour
rien au monde ils ne le manqueraient ou ne le modifieraient.
I
l est 7 h 30, le réveil a sonné et
ces « jeunes mariés » se mettent en
route : Huguette entre dans la salle
de bains afin de faire sa toilette et,
pendant ce temps, Charles file à la
cuisine afin de préparer le petit déjeuner... Le voilà qui pose les bols sur les
sets de table, fait passer l’eau
sur le café moulu, coupe
de fines tartines de pain,
les beurre très légèrement et les garnit
de confiture. De la
confiture d’orange,
celle que sa douce
préfère et ne se lasse
pas de savourer chaque
matin... Cette confiture,
il l’a adoptée lui aussi,
elle est bonne et c’est
tellement plus pratique de
n’avoir qu’un seul pot sur la table !
Huguette a fait sa toilette au lavabo
et enfile un peignoir avant de rejoindre
son mari. « Ça y est, dit-elle en pénétrant
dans la cuisine, je suis prête et surtout je
suis affamée. » Charles a remarqué de
quelle façon son Huguette est arrivée,
d’un pas léger malgré les douleurs articulaires, le sourire aux lèvres, la couleur
bleu lui va si bien... « Elle est restée si
belle... ! »
Heureux
Ce petit déjeuner dominical ressemble à tous les autres c’est sûr, mais il est
annonciateur de bien des rendez-vous
pour cette journée de fin de semaine :
la messe à la paroisse où ils retrouveront bon nombre de connaissances, le
déjeuner à la cafétéria et
la promenade au parc
municipal.
La dernière bouchée
avalée, Charles file à la
salle de bains pour se faire
beau lui aussi. Huguette
« Elle
si
rejoint la chambre afin de s’habiller.
« Je vais mettre cette robe beige brodée
d’un galon marron et ce collier de perles
complètera l’ensemble. » Installée à sa
coiffeuse, elle étale sur son visage de
la « Nivéa », ce n’est pas un anti-ride,
car à quoi bon vouloir lutter contre le
temps... mais simplement une crème
pour hydrater la peau, geste quotidien
depuis « toujours ». Charles, quant
à lui, a enfilé son costume trois
pièces gris anthracite et choisit
pour cette fois une cravate
grenat offerte par sa cousine
à l’occasion d’un Noël déjà
lointain.
Bienheureux
Ils sont tous les deux bien beaux,
impatients de se rejoindre pour aller
prier Dieu, ce Dieu qui a recueilli leur
consentement il y a 65 ans lorsqu’ils
avaient tout juste 21 ans l’un et l’autre...
et qui ne les a jamais quittés depuis. La
célébration de 11 h est fort priante, ils
font réserve de forces et de plénitude.
Après avoir salué leurs connaissances et
M. le Curé, ils s’en vont, bras dessus,
bras dessous vers la maison. Ils y prennent un grand sac de cuir et, après avoir
refermé soigneusement la porte de leur
habitation, ils s’en vont d’un pas régulier vers une destination qui ne leur est
pas inconnue : la cafétéria !
Charles choisit une blanquette de
veau et Huguette prend son tartare habituel. Les plateaux se remplissent : pain,
entrées et desserts y trouvent place. Ils
filent vers une table qui semble réservée
pour eux, accrochent leurs manteaux
aux patères voisines et prennent place.
C’est alors qu’Huguette
ouvre délicatement l’assiette d’entrée recouverte
est restée d’un film alimentaire :
tranches de saumon
belle... ! » des
fumé, « un vrai régal »
pour tous les deux !
(Photo : Fotolia.)
Charles sort de son cabas leurs serviettes
de table de tissu, car « le papier, ce n’est
pas agréable », prend la bouteille de vin
entamée hier à la maison et verse
tranquillement ce breuvage; ils
savourent les plats choisis et
bavardent de façon fort
plaisante; ils se régalent
comme chaque dimanche et le moment du dessert étant arrivé, Charles
prend un air mystérieux,
plonge la main dans sa poche et en ressort un papier
qu’il déplie doucement en
souriant à sa belle.
Aimants
Il lui en fait lecture : « Ma chérie : je
veux te dire que cela fait exactement 65 ans
que je remercie le Bon Dieu de t’avoir
mise sur mon chemin, 65 ans d’amour et
même si les épreuves n’ont pas manqué,
tout est bonheur avec toi. Je t’aime comme
au premier jour ! » Huguette laisse couler
une larme et, serrant sur la table la main
de son époux, lui dit d’une voix pleine
d’émotion : « Mon Charles, moi aussi,
j’ai des choses à te dire : tout au long
de cette vie commune, je n’ai jamais
eu à me plaindre de quoi que ce soit,
tu as toujours tout fait pour me rendre
heureuse; et même si la vie ne nous a pas
donné d’enfants, j’ai été comblée
par ton amour. Je suis toujours
fière d’être “ton meilleur
copain” et de tricoter à tes
côtés notre quotidien que
nous avons voulu ouvert
sur le monde, une vie de
partage. Merci pour tout
mon chéri ! »
Ils sont souriants, remplis
d’émotion, le cœur gonflé
d’amour. Charles ouvre la petite
bouteille de champagne sortie du
cabas, verse ce nectar de la vigne
avec grande délicatesse et les amoureux
trinquent à leur bonheur et à « toutes les
années à venir encore ! ».
Ni l’un ni l’autre ne se soucient des
gens qui déjeunent autour d’eux, car « ils
sont seuls au monde ». Pâtisseries et cafés
dégustés, le couple ramasse ses affaires, se
couvre, car il fait froid, et voilà que Charles
et Huguette partent faire tranquillement
une bonne promenade au parc.
Vraiment un beau dimanche, un bel
anniversaire de mariage !
Marie-Paule Gain.
Le Journal Paroissial – Fonds commun 3 <<
Chrétiens
Jésus, nous le croyons, est mort et
ressuscité; de même, nous le croyons,
ceux qui se sont endormis, Dieu, à
cause de Jésus, les emmènera avec son
Fils. Ainsi, nous serons toujours avec
le Seigneur. »
Quant à Eliane, il lui a sûrement fallu beaucoup de force de
caractère pour envisager la mort
de Paul, pour en parler avec lui,
pour s’y préparer, pour prévoir la
célébration religieuse ensemble.
•
Cela ne veut pas dire qu’au jour
des obsèques, Eliane n’était pas
bouleversée par la mort de Paul :
tant d’années de mariage, tant
d’évènements, les enfants, les petits-enfants et tout ce qui fait la vie
d’une famille avec ses joies, ses difficultés quotidiennes, ses épreuves
petites ou grandes. La rupture de
la mort reste dure, mais elle est vécue différemment si on s’y prépare
comme ils l’ont fait tous les deux,
si on la vit dans la foi des croyants.
•
• Amour •
Amour
•
•
Elle ajoute, comme une sorte de
commentaire : « Je ne veux pas que
vous fassiez l’éloge de mon mari. Je
trouve cela insupportable aux enterrements. On a tous nos qualités
et nos défauts. L’important, c’est la
Parole de Dieu. Le Christ est ressuscité et nous ressusciterons aussi
un jour. »
Evidemment, avec Paul, Eliane
avait choisi le chant : « Le Seigneur
est mon berger » et on comprend
bien pourquoi en entendant ces
paroles : « Si je traverse les ravins de
la mort, je ne crains aucun mal, car
tu es avec moi : ton bâton me guide
et me rassure. »
la Résurrection
Eliane est venue au presbytère pour la préparation
des obsèques de son époux. Ce sont des catholiques
pratiquants; il y aura la messe; c’est donc avec le prêtre
qu’a lieu la rencontre.
E
n fait,
il n’y a pas
grand-chose à préparer.
Avec son époux Paul,
Eliane avait déjà prévu
les grandes lignes de la
célébration. Il est vrai que Paul,
malade depuis quelques mois, pensait à son grand départ.
Eliane indique : « Quand le
cercueil entrera dans l’église, on
chantera : “Ô Seigneur, je vais
vers toi”. » Elle continue en disant
que la première lecture choisie par
eux deux est celle de l’apôtre Paul
aux Thessaloniciens : « Il ne faut
pas que vous soyez abattus comme
les autres qui n’ont pas d’espérance.
(Photo : Godong.)
Témoins de
L’Evangile choisi par les deux
époux disait : « Restez en tenue de
service et gardez vos lampes allumées… C’est à l’heure où vous n’y
penserez pas que le Fils de l’homme
viendra. »
•
• Foi •
Foi
•
O
O
•
• Espérance •
Espérance
•
•
Croire à la Résurrection du
Christ et, par voie de conséquence,
à la résurrection des morts, c’est
ce que les chrétiens célèbrent à
Pâques.
Il reste ensuite à mettre en œuvre
cette foi en la Résurrection dans la
vie ordinaire, en particulier au moment de la maladie et de la mort.
C’est ce qu’ont fait Paul et Eliane
sans se prendre pour des modèles.
Il y a tellement de circonstances
où la mort est tragique, imprévue,
scandaleuse pour ceux qui restent.
Tout de même, c’est vraiment
cohérent avec la foi quand des
chrétiens vivent le passage de
la mort dans l’espérance de la
Résurrection.
Yves Guiochet.
La rupture de la mort reste dure, mais elle
est vécue différemment si on s’y prépare...
pas. Le déchirement n’en est pas moins
profond, la rupture de la séparation
moins cruelle, mais la foi reste comme
une lumière, même si les ténèbres sont
épaisses.
V
ie
ét
er
n
el
le
L’espérance des chrétiens traverse
la mort. Comme le dit la préface des
défunts : « La vie n’est pas détruite,
elle est transformée. »
Les chrétiens croient à la vie éternelle. Cette foi n’est pas de l’ordre de
la consolation, mais d’une conviction
forte qui amène à changer sa vie dès
maintenant. Car la vie éternelle, ce
n’est pas seulement demain, c’est déjà
aujourd’hui.
Yves Guiochet.
(Photo : Document JP.)
>> Fonds commun 4 – Le Journal Paroissial
s’est battu jusqu’au bout pour lui,
pour sa femme, pour ses enfants encore jeunes. Le drame est effroyable
et laisse sa famille effondrée. Ce sont
des chrétiens et ils essaient de vivre cet
événement si douloureux dans la foi
en la vie éternelle.
On pourrait en dire autant d’accidents survenus à des jeunes encore
dans la fleur de l’âge, de suicides inattendus de proches, alors qu’on n’a rien
vu venir de la détresse de la personne.
La mort laisse alors révolté, scandalisé.
Ce n’est pas étonnant. Les psaumes
eux-mêmes sont pleins de cris de
révolte.
Pourtant, il y a une différence bien
perceptible entre ceux qui croient à la
Résurrection et ceux qui n’y croient
•
Le fait que Paul et Eliane aient
préparé ensemble les obsèques de
Paul n’a pas changé l’heure de la
mort de Paul, mais l’a sans doute
aidé à mourir vraiment dans la
sérénité, comme un chrétien ayant
foi dans la vie éternelle.
e
c
n
a
r
é
sp
e
e
n
U
qui traverse la mort
n ne choisit pas
l’heure de sa mort,
mais on peut y
penser et s’y préparer. C’est le cas de
tel ou tel chrétien ayant choisi des
textes de la Parole de Dieu pour ses
obsèques religieuses ou donnant des
indications pour cette célébration.
Pas plus que faire son testament
fait mourir, préparer ainsi une sorte
de message spirituel pour les autres
n’avance l’échéance fatale. C’est plutôt
une manière d’affirmer ses convictions
et d’être, une dernière fois, témoin de
l’espérance des chrétiens.
Cela dit, il y a beaucoup de circonstances dramatiques où ce n’est
guère envisageable. Cet homme meurt,
à 40 ans, d’un cancer effroyable; il
•
•
Lisieux
x
u
e
r
u
e
h
bien
Un couple proclamé
Le 19 octobre, à Lisieux, Louis et Zélie Martin, les parents de sainte
Thérèse de l’Enfant-Jésus, ont été proclamés bienheureux par l’Eglise.
Une grande première. C’est le premier couple français dont l’homme et
la femme sont proclamés bienheureux ensemble.
C
ette béatification souligne clairement
que le mariage est une vocation à la
sainteté, selon la belle expression du
concile.
Le 13 juillet 1858, quand Louis, à 35 ans,
et Zélie, à 27 ans, se marient, ce n’était pas
évident. On estimait que seuls les religieux
et religieuses pouvaient devenir saints. C’est
pourquoi Louis et Zélie, épris tous les deux
d’un grand désir de sainteté, ont cherché du
côté de la vie religieuse. Louis, du côté des
moines du Grand-Saint-Bernard, Zélie du
côté des Sœurs de Saint-Vincent-de-Paul.
Leur foyer va devenir un foyer d’amour.
– D’abord en puisant à la source de
l’amour : « Le Christ est leur amour », dira leur
fille Thérèse. Ils commencent tous les deux
leur journée en allant à la messe des ouvriers
à 5 h 30. Puis, avec le Christ, ils vivent leur
journée professionnelle et familiale.
Louis est horloger. Minutieux dans son
travail, il est compétent, mais il ne se laisse
pas prendre par l’appétit du gain. Même s’il
perd de l’argent, il n’ouvre pas son magasin le
dimanche...
Amour de Dieu
Zélie est dentelière. Elle a ouvert une
fabrique de point d’Alençon qui groupe une
vingtaine d’ouvrières. A l’époque, c’est exceptionnel qu’une femme ouvre une entreprise !
Elle lui donnera beaucoup de tracas et les
fins de mois seront parfois difficiles pour payer
les ouvrières. Le couple a le souci de la vie de
ces ouvrières au point que Louis va vendre
son horlogerie pour aider Zélie en se faisant
démarcheur auprès de clients parisiens.
– Ils vivent aussi au mieux les événements,
notamment la guerre de 1870 où ils doivent
loger neuf soldats allemands. A l’un d’eux qui
semble plus triste parce qu’affligé d’être loin
de chez lui, Zélie n’hésite pas à lui parler et à
lui donner quelques douceurs...
Mais aussi l’assistance auprès du papa de
Zélie qu’elle prend chez elle : « Je ne sais plus
de quel côté me tourner : je suis debout depuis
4 heures et demi du matin jusqu’à 11 h du
Les domestiques sont traitées comme les
membres de la famille : « La fièvre ne m’a pas
quittée pendant trois ou quatre jours, écrit Zélie,
j’avais mal à la gorge et il fallait cependant que
je reste debout une partie des nuits à soigner la
bonne. »
Cette même bonne témoigne : « Combien
de fois Mme Martin m’envoya chez des familles
pauvres avec du pot-au-feu, des bouteilles de vin
et des pièces de 40 sous. Et personne ne le savait,
que nous deux. »
(Document fourni par l’auteur.)
Sur le pont Saint-Léonard à Alençon, Zélie,
au passage de Louis, perçoit une parole, intérieure : « C’est celui-là que j’ai préparé pour
toi. » Quelques années plus tard, elle pourra
écrire : « Je suis toujours très heureuse avec lui. Il
me rend la vie bien douce. C’est un saint homme
que mon mari, j’en désire un pareil à toutes les
femmes. » Et Louis, au cours d’un déplacement, conclut la lettre à sa femme : « Ton mari
et vrai ami qui t’aime pour la vie. »
soir. Il faudrait tout mon temps à mon père. »
Là encore, elle est assistée de son mari : « On
n’en rencontrerait pas un sur cent qui soit aussi
bon que mon mari pour un beau-père qui a ses
petites manies de vieillard. »
Amour des enfants
– La naissance des enfants – neuf en douze
ans – change la vie du couple, mais constitue
une famille, dont le vicaire de la paroisse dira :
« L’union était remarquable dans cette famille,
soit entre les époux, soit entre les parents et les
enfants. »
L’avant-dernière fille, Céline, raconte :
« Papa avait le don d’imitation et contrefaisait
par exemple des propos d’Auvergnats... Avec
la moelle de sureau, il confectionnait de petits
cônes avec au pied un peu de plomb, si bien
qu’on pouvait les jeter à terre sans qu’ils soient
abattus : toujours ils retombaient sur leurs
pieds ! Il les nommait “petits bonshommes
Tombi Carabi” ce qui nous amusait beaucoup.
Il nous disait aussi : “Voyez-vous, mes enfants,
dans les adversités et choses de la vie, il faut
imiter le petit bonhomme Tombi : tomber
sans être abattu, le front toujours levé vers
les cieux.” »
C’est au cœur même de la vie ordinaire que
ces parents font cheminer leurs enfants vers la
foi, car c’est ainsi qu’eux-mêmes avancent.
– Une avancée à travers bien des épreuves. D’abord, la troisième fille, Léonie est une
enfant difficile, attardée par rapport aux deux
premières. C’est la grande souffrance de sa
mère : « J’espère contre toute espérance. Plus je
la vois difficile, plus je me persuade que le Bon
Dieu ne permettra pas qu’elle reste ainsi. Je prierai tant qu’il se laissera fléchir. Elle a été guérie, à
l’âge de 18 mois, d’une maladie dont elle devait
mourir; pourquoi le Bon Dieu l’aurait-il sauvée
de la mort, s’il n’avait pas sur elle des vues de
miséricorde ? »
Léonie est entrée pleinement dans la petite
Voie de Sœur Thérèse comme religieuse à la
Visitation de Caen. Chaque année, des gens
de plus en plus nombreux viennent prier sur
sa tombe. Elle a déjà opéré plusieurs miracles.
Mme Martin ne peut pas nourrir au sein ses
enfants. Déjà les prémices de son cancer du
sein qui l’emportera à 46 ans.
Il lui faut trouver une nourrice pour essayer
de les sauver. Ce sera vrai pour les deux
garçons. Ils mourront pourtant à un an. Ce
sera vrai pour Thérèse qui survivra. En l’espace de quatre ans, les parents vont souffrir
le départ de quatre de leurs enfants, dont
Marie-Hélène, à 5 ans. Zélie écrit à sa sœur,
religieuse au Mans :
« Souvent je pense aux mères qui ont la joie
de nourrir elles-mêmes leurs enfants; et moi, il
faut que je les voie tous mourir les uns après les
autres... Je suis bien triste, écrivez-moi si vous
le pouvez ! » Cette religieuse écrira à son frère
Isidore, pharmacien à Lisieux : « Ce qui me
rassure un peu chez Zélie, notre sœur, c’est son
esprit de foi et son courage vraiment prodigieux.
Quelle femme forte ! L’adversité ne l’abat pas. La
prospérité ne l’élève pas, elle est admirable ! »
– A partir de la naissance de Thérèse, ses
filles aînées seront témoins de son courage devant sa propre maladie : « Elle ne quitte pas son
chapelet, elle prie toujours malgré ses souffrances.
Nous sommes tous dans l’admiration. Elle a un
courage et une énergie que rien n’égale. » Pour
Zélie, une conviction profonde : « Jamais le
secours et la grâce du Seigneur ne nous feront
défaut. »
Amour des autres
Thérèse est profondément marquée par la
mort de sa mère, à 4 ans et demi. Comme elle
va être marquée, treize ans plus tard par l’en-
fermement de son père en hôpital psychiatrique, c’est l’humiliation pour toute la famille.
Le père l’accepte et répète ce qui a toujours
été sa devise. « Tout pour la plus grande gloire
de Dieu. » Il devient un apôtre au milieu des
malades, tout en désirant « être apôtre autre
part que là ».
Chez Louis et Zélie, on peut dire que
l’amour de Dieu et l’amour de leurs enfants
et des autres marchent de pair.
« Quand je pense à ce que le Bon Dieu, en
qui j’ai mis toute ma confiance et entre les mains
de qui j’ai remis le soin de mes affaires, a fait
pour moi et pour mon mari, je ne puis douter
que sa divine providence ne veille avec un soin
particulier sur ses enfants. » Louis, de son côté,
ne cesse de dire au nom de toute la famille :
« Augmentez en nous la foi. »
Pas étonnant dès lors que Thérèse ait pu
dire : « Le Bon Dieu m’a donné un père et une
mère plus dignes du ciel que de la terre. »
Laissons la conclusion au couple Quentin
qui a écrit le livre : « Louis et Zélie Martin, les
saints de l’escalier ».
« Louis et Zélie n’ont été ni rose-bonbon, ni
noir-mouroir, ni “étonnamment modernes”,
ni “graves ringards”, ni anges vaporeux, ni
démons dangereux. Ils ont aimé, voilà tout.
Ils ont aimé comme Thérèse l’a défini et
vécu : en donnant tout et en se donnant
eux-mêmes. »
Nous avons là la source de toute vocation :
religieuse, sacerdotale et conjugale. Tous sont
appelés à la sainteté, chacun à sa manière.
GabiRo.
Louis & Zélie Martin
et les couples d’aujourd’hui
Que 12.000 personnes soient présentes
à la béatification de Louis et Zélie Martin,
le 19 octobre, à Lisieux, peut nous poser
la question : un couple qui vivait il y a
150 ans peut-il apporter quelque chose aux
couples qui vivent en 2008 ?
Cette béatification veut dire à tous que
le mariage est une vocation à la sainteté.
Ce n’était pas évident du temps des
époux Martin où on ne regardait la sainteté possible que chez les religieux(ses) et
les prêtres. « Nous sommes tous appelés à la
sainteté », dit le concile.
L’évêque de Sées souligne comment le
couple Martin s’est sanctifié, engagé dans
la pâte humaine :
• En tant que couple. Louis et Zélie se
sont profondément aimés et ils ont su exprimer leur amour. « Nos sentiments étaient
toujours à l’unisson, dira Zélie en parlant
de Louis, il me fut toujours un consolateur
et un soutien », ils ont vécu dix-neuf ans
en couple.
Nous pouvons confier tous les couples
d’aujourd’hui à leur prière.
• En tant que famille. Malgré les difficultés et les souffrances, les parents Martin
ne se sont pas repliés sur eux-mêmes.
Leur maison est toujours restée ouverte et
accueillante à tous. On ne trouve aucune
trace de jalousie ou de rivalité dans cette
famille. Même si les parents ont eu du mal
à comprendre leur fille Léonie, ils l’ont
toujours aimée et ont prié pour elle. Ils
ont aussi prié pour les vocations et dans
leur cœur de père et de mère, ils ont consacré leurs enfants à Dieu et les ont aidés à
cheminer. Les familles de notre époque
peuvent trouver auprès des parents Martin
un appui et un soutien.
• En tant qu’exerçant une profession.
Louis a été un expert en horlogerie et Zélie
a été à la tête d’une petite entreprise de
dentelle d’une vingtaine d’ouvrières. Huit
jours avant son mariage, elle recevra la médaille d’argent de la ville d’Alençon pour la
qualité de ses travaux de dentelle. C’est une
femme qui a une vie professionnelle et qui
en même temps élève ses enfants comme
beaucoup de femmes aujourd’hui.
• En traversant les épreuves. Quatre
enfants sont morts en bas âge en l’espace
de quatre ans... Il a fallu aider au jour le
jour Léonie, qu’on appellerait aujourd’hui
une attardée... Zélie meurt d’un cancer du
sein, qu’elle a traîné durant dix ans. Louis
a connu la maladie psychique et l’enfermement à l’hôpital psychiatrique. Ce fut
pour lui une grande épreuve morale ainsi
que pour ses filles. C’est avec toute leur foi
en Dieu qu’ils ont traversé ces épreuves. Ils
sont de vrais témoins de l’Evangile pour les
souffrants de notre époque. Zélie dira à sa
sœur, visitandine au Mans, quelques mois
co
u
p
le
s
avant sa mort : « Je suis comme
les enfants qui ne s’inquiètent pas
du lendemain, j’espère toujours le
bonheur. »
On peut dire que la spiritualité de
Thérèse s’enracine dans celle des parents.
L’acte d’offrande comme la petite voie ont
été vécus par les parents Martin.
Ils n’ont rien fait d’extraordinaire sinon
d’avoir vécu à fond leur foi dans leur quotidien. C’est pourquoi l’Eglise les donne
comme modèles et comme soutiens aux
foyers d’aujourd’hui.
Ils sont béatifiés parce qu’ils ont été des
baptisés engagés dans la vie du monde de
leur époque et qu’ils ont manifesté la sainteté de Dieu par toute leur vie conjugale.
Puissent-ils faire lever une armée de
saints foyers dans notre monde du XXIe
siècle qui en a tant besoin !
GabiRo.
Le Journal Paroissial – Fonds commun 5 <<
(Photos fournies par l’auteur.)
210
ans à deux
Amanda
Odette
P
eut-être ce dimanche 6 décembre 1903 faisait-il froid à
Civrac-de-Blaye et les parents de
la petite Amanda qui venait de naître ce
jour-là, à 8 h du matin, se sont-ils inquiétés
pour elle ? Ils étaient des paysans, guère
fortunés comme tous leurs voisins, et leur
maison ne disposait comme les autres que
du confort précaire de l’époque. Tout
comme les parents d’Odette qui avait vu
le jour le 2 septembre de la même année
dans un proche village. Tous comme
nombre de parents ont dû s’interroger
sur l’avenir de leur enfant, s’inquiéter
que les petits bébés n’attrapent pas froid,
ne soient pas malades et passent bien ce
premier hiver de leur vie.
Peut-être se posaient-ils des questions
sur leur avenir en regardant ces petites
boules roses ? Ils imaginaient certainement que les fillettes reprendraient l’exploitation, se marieraient, vivraient ici, en
Pays blayais. Ce qu’elles firent.
Ils n’envisageaient certainement pas
qu’Amanda et Odette traverseraient le siècle
et seraient encore parmi les leurs à 105 ans
révolus, dans leur maison, dans le même
village de Saint-Christoly-de-Blaye.
Autonomes
jusqu’à 104 ans
En 105 années, elles ont eu une
existence dense, traversé deux guerres
mondiales et se sont forgées leur propre
philosophie de la vie.
« 100 ans, c’est bien, mais toute la
vie, c’est trop long », affirme en souriant
Amanda douillettement engoncée dans les
couvertures qui recouvrent son fauteuil.
« La vie est faite ainsi, ce sont les jeunes
qui nous poussent », soupire quant à elle
Odette attablée dans sa cuisine.
Une
Elles ont 210 ans à elles deux, ont toujours travaillé la terre dans
le coin qui les a vues naître, grandir, se marier, avoir des enfants, passer une vie riche et simple. Odette Boyer et Amanda
Guérin sont nées en 1903 et ont fêté leur 105 ans, le corps un peu
amoindri, mais l’esprit toujours vif.
Car, si nos deux centenaires n’ont plus
ni bon pied pour l’une ou bon œil pour
l’autre, leur esprit est toujours vif.
Certes, à 105 ans, elles ne sont plus
autonomes. Des aides ménagères viennent chez elles les aider à se lever, faire la
toilette, les vêtir. Mais c’est tout récent !
Uniquement depuis 2008 qui fut une
année difficile pour elles deux, les ayant
vu passer quelque temps à l’hôpital.
Car avant, jusqu’à 104 ans, ces femmes
faisaient leurs repas. Amanda a tenu son
jardin jusqu’à ses 100 ans : « J’ai arrêté
pour des questions d’équilibre. »
Amanda et Odette ont eu une vie
conforme aux prévisions de leurs parents.
Elles se sont mariées, vers 19 ans toutes
deux, avec des hommes d’ici.
Une vie
simple
« Mon mari, Raymond, c’était
quelqu’un », raconte Amanda avec émotion. C’était il y a plus de 80 ans, mais elle
se souvient encore qu’avant leur union il
venait voir sa promise à pied, quelquefois
à vélo, en suivant la voie de chemin de fer.
Les anecdotes affluent.
« Je me suis mariée avec lui en 1922,
c’était une figure de Saint-Christoly. Il
aimait parler, discuter. Son grand plaisir,
c’était d’aller au marché du dimanche
matin du village et de “chiner” l’institutrice athée fervente. Il s’est présenté une
année aux élections, il n’a pas été élu. La
fois suivante, il ne s’est pas présenté et a
eu une voix de plus que le dernier de la
liste du maire et alors celui-ci lui a dit :
“Oh, pour une voix, c’est pas grave”, et il
n’est pas allé au conseil. »
Avec Raymond, ils ont élevé trois
enfants dans une petite ferme d’une
vingtaine d’hectares. Une de ces exploitations où l’on devait diversifier les
productions pour simplement vivre. Un
peu de vigne – nous sommes en Côte de
Blaye dont le vin est vendu en vrac au
négociant –, deux vaches, un cochon, du
blé, des fraises et des asperges. Le même
type d’exploitation que celui où Odette,
mariée elle aussi à 19 ans, vit avec toute
sa belle-famille. Là, elle mettra au monde
un petit Guy, 87 ans aujourd’hui, qui vit
toujours dans un logement mitoyen au
sien. Odette a été, dans les années 30, une
des rares Blayaises à obtenir son permis de
conduire. Mais, si Guy ne le lui rappelait
pas, un soupçon de fierté dans la voix,
elle n’en ferait pas mention. « C’est loin
tout ça », lâche-t-elle. En revanche, elle se
souvient avec plaisir des voyages qu’elle
faisait avec son mari musicien avec la
Société de musique du village.
« Tous les ans, on faisait une sortie,
je suis allée plusieurs fois à Paris, c’était
bien. »
Pour Amanda, pas de voiture, mais de
nombreuses balades en vélo qui ont fait
que l’on disait : « Elle a de beaux mollets,
Amanda », comme le lui rappelle tendrement sa fille Marie-Paule, quinquagénaire
économie alternative, le
Le SEL : Système d’Echange Local est
né à Vancouver au Canada pour faire face à
une certaine pauvreté. Si vous avez peu de
moyens financiers, le SEL devient une excellente solution économique. Vous voulez
apprendre l’informatique et vous savez
poser le papier peint, le SEL est fait pour
vous. Environ 25.000 personnes en France
le pratiquent. Des étudiants, des jeunes
couples et des retraités y font appel.
L’un des premiers SEL s’est mis en
place en 1996 dans la région lyonnaise, à
Villeurbanne. Il compte une quarantaine
d’adhérents. C’est avant tout une proposition de services, de biens ou de savoirs. On
peut emmener des gens dans des lieux précis, prêter son téléviseur, son vélo, etc. Ces
échanges se font dans une commune ou
un quartier. Les échelles sur le plan géographique sont réduites. L’unité ou monnaie
d’échange donne lieu à des appellations
parfois drôles : le bouchon à Bordeaux, le
caillou ou le nom d’une rivière près du site
où se pratique l’échange.
>> Fonds commun 6 – Le Journal Paroissial
Le SEL est une association et fonctionne comme telle, avec un président,
un bureau et ses membres. Une adhésion
et une cotisation de 10 e par an sont
demandées. Dans chaque SEL, il y a un
catalogue avec les offres et les demandes
des personnes intéressées, par exemple : un
covoiturage pour des randonnées et une
demande de coiffeur pour une famille,
des compétences culinaires en échange de
cours d’anglais, des séances de bricolage
pour des cours de dessin… Les travaux
manuels restent sur un pied d’égalité avec
les activités intellectuelles.
Les adhérents ont tous un compte
débiteur et créditeur. Ils ont un bon de
« monnaie fondante » à utiliser dans les
deux mois, sinon celui-ci n’est plus valable. Cela oblige à demander ou proposer
des services dans un temps limité. Il y a
plusieurs organisations de SEL en France.
C’est une aide ponctuelle, un coup de
main à un moment déterminé.
SEL
Le SEL de Provence a vu le jour, il y a
deux ans, et compte cinquante-cinq membres. Il regroupe quatre villages. L’unité de
monnaie est « l’olive » bien sûr. Une transaction ne peut être supérieure à 1.500 olives. Chaque SEL a un site Internet. Le SEL
de Lille, créé en 2004, a pour monnaie « le
riz » et une centaine d’adhérents et a très
bien démarré. Il n’existe pas de SEL sur le
plan national. L’ambiance y est très conviviale. Les adhérents se retrouvent lors de
repas festifs et en profitent pour mettre à
jour leurs propositions et leurs demandes.
On constate que le lien entre les gens est
plus important que le bien. L’amitié vient
souvent agrémenter ces relations.
Je réalise que je suis une adepte du SEL
sans en avoir conscience depuis un certain
temps. En effet, mon amie et voisine tape
les textes que vous lisez et moi, je m’occupe avec plaisir de sa chatte « Cassiopée »
quand elle s’absente.
qui vit dans la maison d’à côté. Amanda
fait mine de ne pas avoir entendu, mais
rosit sous le compliment.
Sans nostalgie
du passé
Odette et Amanda ont eu, dans leur
vie, leur lot de joies et de drames, de cicatrices, perte d’une enfant pour Amanda,
que le temps n’a toujours pas suturée.
Elles jettent un regard sans nostalgie sur
leur passé, appréciant le progrès lorsqu’il
est apparu.
« Dès que l’électricité est venue, on l’a
prise », dit Odette. « On a eu l’eau courante dans les années 70, avant on l’a au
puits, au cinquième rocher, elle était calcaire, mais fameuse », se souvient quant à
elle Amanda.
Maintenant, sereines, en famille, elles
font peut-être mine de s’impatienter
d’une fin qui ne vient pas, tout en savourant leur vie.
« Je suis au bout de la course », soupire Odette avant d’avouer que « on
a toujours eu une bonne entente, pas
d’histoire et voir les enfants qui poussent,
ça fait plaisir ». Amanda, elle, pense que
« le Bon Dieu m’a oubliée », mais s’en
console aisément et garde à l’esprit l’âge
de Jeanne Calment à son décès « 122 ans
et 64 jours ». Coquette, elle réclame à sa
fille de changer de châle pour la photo
« un peu clair, ça, ça ne me flatte pas le
teint ». Un teint qu’on leur souhaite de
garder ainsi encore longtemps.
Martial Maury.
Ec
o
n
o
m
ie
Ce système d’économie parallèle et solidaire est sans doute appelé à se développer
dans l’avenir. L’argent, ici, est remplacé par
une monnaie fictive, qui fait un véritable
trait d’union social entre les besoins matériels et les aspirations relationnelles.
Annie Ballester.
Printemps
E
n ce temps de Pâques où
nous célébrons le triomphe
de la Vie, nous comprenons
que le renouveau sans cesse
nous est offert. L’être humain est fait
pour le bonheur et la liberté et non
pour la prison, quelle qu’en soit sa
forme (physique ou mentale).
« Si la vie est immédiate
et verte au bord des étangs,
pour la rejoindre, il nous
faut d’abord rejoindre ce
qui en nous est comme l’eau,
comme l’air, comme le ciel. »
(Christian Bobin.)
Dans notre époque troublée, où
nous doutons de l’avenir de la terre,
chacun peut devenir un « semeur de
changement »… Alors, l’aube d’une
humanité nouvelle peut éclore où
« les esprits purs ne sentent plus
saigner l’amour qu’ils ont en eux ».
(Victor Hugo.)
Aujourd’hui, nous sommes face à
une occasion rarissime où l’impuissance des puissants laisse une large
place au libre-arbitre de chacun.
La crise nous oblige à nous poser
des questions :
– Voulons-nous un monde où
l’avoir sera toujours le centre de nos
préoccupations, laissant derrière lui
l’être humain, une marchandise de
plus ?
– Ou bien, dépassant notre « moi
particulier », voulons-nous échanger
avec d’autres et pour d’autres et faire
de la solidarité l’essence même de
l’humanité ?
« Vivre, c’est consentir
à sa vie à soi, c’est vouloir,
ce n’est pas subir. »
(Jean Debruyne.)
Par les contraintes de faux-semblants, de préjugés que nous nous
imposons, nous forgeons nousmêmes les barreaux de nos prisons
imaginaires…
« La vie même vaincue provisoirement demeure
plus forte que la mort. »
(Martin Luther King.)
Enchaînés par les liens du « paraître », nous oublions notre vérité
intérieure qui est Liberté !...
« Nous sommes faits pour
la liberté exactement comme
les plantes tendent
vers la lumière et vers l’eau. »
(Desmond Tutu.)
A l’automne dernier,
Emmanuelle s’est envolée…
Sœur
Dans le cœur et dans les sondages,
les Français l’avaient choisie comme
leur préférée.
Comment, dans un monde où le
paraître et l’argent sont rois, où les
possédants sont vénérés, une vieille
dame fragilisée par l’âge, en fauteuil
roulant, se moquant des conventions
hypocrites, a-t-elle pu arriver à un tel
sommet d’estime ? Après sa mort, un
hommage national lui a été réservé,
réunissant, dans une même communion de pensées, des femmes et des
hommes réconciliés, du plus humble
au plus élevé dans la hiérarchie de
notre République… Si nous avons
pu être témoins d’un tel événement,
c’est parce qu’en la personnalité de
Sœur Emmanuelle, chacun peut
reconnaître sa propre humanité, sa
véritable nature, débarrassée de tous
ses encombrements…
de la Vie
auprès des chiffonniers du Caire,
« les bébés ne meurent plus en bas âge,
les femmes ne sont plus battues par
leur mari et 85 % des enfants sont scolarisés. Nous n’avons fait que donner
des possibilités aux chiffonniers et ils
s’en sont saisies », dit Sœur Sara qui
lui a succédé. (« La vie », 1er janvier
2009.)
Elle disait : « Le jour de ma mort
sera le plus beau jour de ma vie. »
Interrogée par les journalistes, à la
télévision, sa nièce, qui veillait sur
elle les derniers temps de sa vie et qui
a été la première à voir le corps de sa
tante après sa mort, a confirmé. En
voyant la paix et la beauté lumineuse
qui émanaient de son visage, elle a
compris que celle qui avait franchi
l’autre rive vivait dans la Joie infinie…
Quand nous reconnaissons que
la fragilité est une chance pour la
relation, la confiance s’avère un
trésor !
Le parcours de Sœur Emmanuelle
n’a-t-il pas été une perpétuelle victoire de la Vie qui triomphe, malgré
les pires obstacles ?...
C’est par la force de son intelligence, débarrassée des apparences
mensongères, que Sœur Emmanuelle
a pu faire accéder des femmes et des
hommes aux droits les plus élémentaires qui leur étaient inaccessibles
avant son intervention.
Par sa parole libérée, témoignant
de sa vérité intérieure, elle a soulevé
des montagnes… Grâce à son œuvre
La ressource est collective, les personnes fragiles nous le rappellent de
façon prophétique.
« Vivre, c’est entrer
dans l’ambiguïté des feuilles
mortes et des bourgeons. »
(Jean Debruyne.)
Au temps des feuilles mortes,
Sœur Emmanuelle s’est envolée.
Voici venu le temps de l’éclatement des bourgeons. Ouvrons nos
esprits et nos cœurs à la Vie qui se
donne, laissons venir la clarté dans
la joie du Ressuscité !
Geneviève.
p
o
L’aube se lève,
Porteuse d’une espérance.
La terre,
Inondée de lumière,
Chante la joie des floraisons printanières.
La mer,
Par le va-et-vient des marées,
Nous permet de rejoindre l’autre rive,
Cet ailleurs éternel,
Bercé comme un ressac en nous…
Du respect du mystère du Vivant,
Un monde heureux et fraternel peut
naître.
L’âme du monde veille
Et donne à nos cœurs
Amour et paix !
Geneviève.
em
e
(Photo : Document JP.)
Terre habitée d’infini,
La mer frangée d’écumes,
Le sable qui étincelle,
La nature qui s’éveille porteuse de
multiples floraisons,
L’oiseau qui s’égosille,
Le soleil qui brille,
Le printemps est là !
La Vie, toujours la Vie triomphe !
Sur le tympan de la cathédrale,
Les sculpteurs ont gravé
Le Fils de l’Homme en gloire
Qui a vaincu les ténèbres
Et s’élève resplendissant.
De leurs cercueils ouverts, les morts
se lèvent
Pour rejoindre la lumière du
Ressuscité !
Par ces images sculptées dans la
pierre,
Notre destin nous est révélé,
Notre merveilleux destin !...
Libérant son chant intérieur,
Une humanité nouvelle se prépare à
naître…
Femme libre et joyeuse,
Emmanuelle ne faisait pas de différence. Elle tutoyait tout le monde,
du plus misérable au plus puissant;
tous étaient ses frères et sœurs en
humanité. Elle nous a appris que de
la fragilité une puissance de vie se
libère et nous rend capable d’espérer…
(Photo : Fotolia.)
Un printemps nouveau s’annonce, à l’inouï, à l’inconcevable,
nous sommes invités, l’infinité des
possibles nous est révélée…
Le Journal Paroissial – Fonds commun 7 <<
Loisirs
(Photo : Fotolia.)
Pratiqué dans un but
alimentaire partout dans
le monde depuis des
millénaires, le jardinage
est devenu, depuis
quelques années déjà,
l’occupation préférée des
Français. Du géranium
bichonné sur un balcon
aux semis de haricots et
de salades en passant par
l’entretien des hortensias
et autres weigélias au
jardin d’agrément, nous
sommes nombreux
à apprécier retourner
la terre.
C’est reconnu,
le jardinage procure de multiples plaisirs aux amateurs comme aux spécialistes.
Ç
! Le printemps est enfin là.
Les jours rallongent
et le soleil entame
sa course vers son zénith. Les
premières fleurs refleurissent,
les arbres bourgeonnent, les
salons de jardin reprennent leur
place sur les terrasses. Les jardiniers, tous les jardiniers, des
débutants aux expérimentés,
tous ces passionnés s’affairent à
l’intérieur comme à l’extérieur.
Les uns ressortent ou rempotent
les plantes annuelles, installent
des balconnières de bisannuelles (pétunias, bégonias, etc.).
Les autres vont bêcher, aérer,
démultiplier, remettre en place
aux quatre coins du jardin.
à y est
Aérer
Autre signe significatif, les
jardineries et autres magasins
spécialisés n’ont jamais été aussi
fréquentés.
Tous ces jardiniers, et pas essentiellement ceux du dimanche,
cultivent une passion dévorante
pour la terre. Au rythme des saisons, souvent avec le cycle de la
lune, ils créent et entretiennent
leur univers végétal.
Le jardinier se transforme en
façonneur de nature. Pas à pas,
il va tout mettre en œuvre pour
que l’harmonie soit aussi parfaite
que possible.
Bêcher
Il est indéniable que jardiner
procure de multiples joies.
Le résultat du travail effectué
est vite visible : une pelouse bien
tondue, un parterre net, de délicieux légumes.
La manipulation de différents
matériaux ou éléments naturels
(bois, herbe, fleurs, eau) entraîne un réel plaisir et permet de se
vider la tête. Rien de tel qu’une
séance de désherbage pour ne
plus penser aux difficultés du
quotidien.
La réalisation d’un jardin,
quelle que soit sa grandeur, nécessite d’en imaginer la concep-
tion en respectant des notions de
volumes, de lignes, d’association
de végétaux, de couleurs.
Semer
Le jardinage permet aussi de
pratiquer un exercice physique
en plein air et il permet donc de
rester en forme.
Que vous soyez propriétaires
de jardins, de petits balcons,
de simples terrasses, amateurs
ou spécialistes de l’« Art Vert »,
n’hésitez pas : jardinez, vous
vous ferez du bien !
>> Fonds commun 8 – Le Journal Paroissial
J’élabore mes confitures en y ajoutant, au gré
de mes humeurs, ici une pincée de cannelle, de
vanille, de gingembre, de mes envies. J’aime
innover dans la composition des ingrédients,
mêlant les fruits.
Puis, au-dessus de l’antique bassine de cuivre
d’où s’élèvent des volutes de fumée odorante,
tout en tournant inlassablement la préparation
sucrée et colorée, je pense déjà aux personnes à
qui je vais l’offrir.
Le bonheur est là face à moi et je n’ai qu’une
idée en tête : le transmettre. Et comme un inventaire à la Prévert, j’établis la liste des futurs
destinataires.
Pour Caroline et à Léo, deux de mes neveux,
ce sera de la rhubarbe pure ou associée à de la
cannelle ou des fruits rouges; pour Patricia de la
figue aux noix; pour Chantal de la poire à la vanille; pour Georges des abricots avec quelques
noyaux, etc.
savoir
En 2007, les dépenses de jardinage et animaux de compagnie représentaient 12,3 % de la dépense
des ménages français*.
Sylvie Robert.
* Sources INSEE.
Rendez-vous
pour les amateurs
La 6e édition 2009 des
« Rendez-vous au Jardin », créée
sous l’impulsion du ministère de
la Culture, aura lieu les 29, 30,
31 mai et 1er juin prochains. A
cette occasion, plus de 1.700 espaces verts ordinaires ou extraordinaires s’ouvriront aux nombreux
amateurs dans toute la France.
Pour en savoir plus et connaître
tous les rendez-vous, vous pouvez
consulter le site : www.culture.fr.
Pour
en savoir plus
www.jardinier.com
www.jardinez.com
www.parcsetjardins.fr
Le temps des confitures
J’ai toujours beaucoup aimé l’arrivée des
beaux jours, synonyme de renouveau, de
renaissance, et encore plus lorsque j’ai eu un
jardin.
Depuis, tous les motifs sont bons pour y passer
le plus de temps possible. Après les plantations
vinrent les récoltes et le plaisir d’accommoder,
de cuisiner, de déguster, de savourer.
Et comme ma chère mère l’avait toujours
fait, j’ai découvert le plaisir de créer mes confitures maison.
Au rythme des cueillettes de saison, arrive
le temps de la préparation des incontournables
confitures.
Des fraises aux groseilles, des framboises aux
cassis, sans oublier les abricots, les prunes et les
pêches, le précieux nectar se décline en camaïeu
de rouges et d’orangés dans des pots alignés sur
les étagères du cellier.
A
P
la
Et le bonheur m’envahit lorsque je vois un
regard briller de plaisir quand j’offre une de
mes compositions.
Sylvie Robert.
is
ir
Holyland Experience
Jésus à
L
orsque la croix portant
le Christ est hissée par
les légionnaires romains,
certains spectateurs ne
peuvent réprimer une larme,
d’autres se signent. Nous sommes
à Orlando, à deux sorties d’autoroute de Disney World, et seule la
chaleur de la Floride peut évoquer
les rives du Jourdain. Mais les
créateurs de Holyland Experience,
parc à thème biblique, s’ingénuent
à donner la preuve du contraire en
faisant vivre à grands renforts de
son et lumière une Jérusalem de
carton-pâte.
Entre le parking et la billetterie,
une crèche d’un goût douteux
donne le ton. Après avoir payé
35 $ et validé son ticket dans un
tourniquet niché dans une réplique
de la porte de Damas, le visiteur
se retrouve dans la reconstitution
d’une rue de Jérusalem au temps
de Jésus, où déambulent figurants
en costume et touristes souvent
âgés, venus pour la plupart des
Etats-Unis et d’Amérique latine.
« Shalom », saluent les comédiens.
Les marchands du Temple tiennent une boutique bien remplie,
nous rappelant que si le Christ
avait fait vœu de pauvreté, Dieu
veut que l’Amérique soit prospère.
C’est en tout cas ce que répètent
les pasteurs qui animent les radios
évangéliques qu’on entend sur la FM.
Moïse
A
midi,
tout le monde
prend place devant
le Golgotha pour la
première des deux représentations quotidiennes de la
Passion du Christ (une seconde
a lieu en soirée pour les visiteurs
tardifs). En attendant la venue du
Messie, certains parlent de leur
conversion avec les figurants qui
sont tous des « born-again christians » (chrétiens re-nés à Dieu)
et font souvent preuve de prosélytisme. Une comédienne monte sur
le Golgotha et se met à chanter sur
un ton mélodramatique en anglais
et en espagnol. Frappé et houspillé
par trois légionnaires, Jésus ensanglanté passe à quelques centimètres
des spectateurs en portant sa croix.
Il est poussé jusqu’en haut du calvaire, puis crucifié hors de la vue
des visiteurs, qui ne voient que le
légionnaire qui tient le marteau et
frappe théâtralement. Le spectacle
se termine avec la Résurrection,
dont le message est rappelé par un
arrangement floral proclamant :
« Il est ressuscité » sur la pelouse.
Les visiteurs se dirigent ensuite
vers le restaurant et les stands de
glaces et milk-shakes, certains joignant les mains autour de la table
pour une prière collective avant
d’entamer leur hamburger-frites ou
leur burrito. Des écrans géants retransmettent les programmes d’une
des nombreuses chaînes religieuses
diffusées par Trinity Broadcasting
Network, premier groupe de médias
religieux au monde, qui possède le
parc depuis 2007.
The Holyland Experience a été
fondé par Marvin Rosenthal, pasteur baptiste d’origine juive venu
à Orlando en 1989 pour créer
Zion’s Hope, « l’espoir de Sion »,
un ministère évangélique destiné
à convertir les juifs au christianisme. Des termes tels que « juif
messianique », « chrétien hébreu »
et « chrétien juif », décrivent tous
la même chose, à savoir un juif
qui croit que Jésus est le Messie
promis d’Israël. La plupart des
juifs messianiques se considèrent
simultanément juifs et chrétiens,
mais sont rejetés par les autorités
rabbiniques. Des manifestants
juifs ont protesté lors de l’ouverture du parc en février 2001,
dénonçant une entreprise visant à
les convertir, ce dont se défendait
Rosenthal. La plupart des animations semblent effectivement
destinées à montrer que le christianisme est l’accomplissement du
judaïsme.
Prosperity
gospel
A
un succès initial
dû à la nouveauté du
parc, la fréquentation
a baissé et les dettes se
sont accumulées. En septembre
2006, le groupe TBN, fondé en
1973 par la famille Crouch, a acquis une station de radio à Orlando
et décidé d’y ajouter le parc biblique pour en faire une version
chrétienne des studios Universal.
S’il a permis de relancer le parc, en
raison notamment de la publicité
faite par les médias du groupe, ce
rachat a fait aussi de nombreux
mécontents qui n’apprécient ni
le changement d’orientation spirituelle de Holyland Experience
ni la réputation controversée de la
famille Crouch, qui mène grand
train en dirigeant une entreprise
religieuse non imposable, aux finances opaques. Loin de l’orientation baptiste et presbytérienne de
son fondateur, le parc est maintenant animé par la philosophie du
« prosperity gospel », une synthèse
de la théologie chrétienne et du
matérialisme des classes moyennes
américaines : la croyance qu’avec
assez de foi on peut tout demander
à Dieu, notamment les richesses
de ce monde et une bonne santé.
Des troncs à offrandes sont
disséminés dans le parc, portant
le message suivant : « Holyland
Experience est une organisation
chrétienne sans but lucratif. Le
prix des billets ne couvre pas
l’intégralité des frais de notre
ministère. Si vous avez reçu ici des
bénédictions et souhaitez faire une
donation déductible de vos impôts, merci de votre générosité. »
Un reportage du Los Angeles
Times, publié en 2004, a révélé
que la famille Crouch avait utilisé
32 millions de dollars prélevés sur
la trésorerie de TBN pour lancer la
carrière d’acteur de leur fils cadet
Matthew, et que Paul Crouch Sr,
le père, avait versé 425.000 dollars
à un ancien employé pour qu’il
garde le secret au sujet de leur relation homosexuelle. Le groupe nie
cette relation, tout en confirmant
que la somme a bien été payée…
près
Philippe Lissac
Godong.
Keur Moussa, le chant grégorien au son de la kora
A la fin d’un office, les moines furent
priés de rester dans les stalles. Les griots entonnèrent l’un de ces airs qui me paraissait
proche d’un ton psalmodique grégorien.
Bravement, j’entonnais dans le ton le Dixit
Dominus des vêpres du dimanche… et la
communauté poursuivit !
Cette expérience fut une révélation :
« Nous avions l’impression que les koras
mandingues soutenaient notre prière et que
notre chant relevait encore la beauté mélodique des koras », poursuit le moine.
Frère Dominique Catta, qui comptait
parmi les neuf premiers moines envoyés au
Sénégal par Solesmes, a consacré une bonne
partie de sa vie à l’étude et à l’amélioration
de cet instrument traditionnel de la région.
L’atelier est aujourd’hui dirigé par le Frère
Luc-Marie Bayle qui a lui aussi imaginé et
réalisé des modifications à cet art en évolution constante.
Six fois par jour, la cloche retentit et toute
activité s’arrête. Les moines se pressent vers
l’église dont l’abside est couverte de fresques
stylisées en noir et rouge représentant la vie
de la Vierge. Le dimanche, la
tribune s’ouvre pour accueillir
les touristes venus nombreux
assister ou participer à la liturgie solennelle rythmée par la
kora, le balafon et le tam-tam
qui accompagnent les chants
des moines. L’ordre bénédictin est l’ordre hospitalier par
excellence; sa règle veut que
l’hôte soit reçu comme le
Christ.
Keur Moussa est un endroit à l’écart, mais pas isolé.
Les moines ont toujours
gardé une attitude d’ouverture et de solidarité envers leurs voisins musulmans. Pour répondre aux besoins les plus
urgents des populations environnantes, le
monastère fut amené à créer un dispensaire,
géré par les Servantes des Pauvres d’Angers
qui se dévouent principalement aux soins
des femmes, des vieillards et des enfants. Une
école primaire a été ouverte où cinq maîtres
africains enseignent actuellement à près de
150 enfants venus des villages d’alentour.
M
u
si
q
u
e
(Photo : Wikipédia.)
A une cinquantaine de kilomètres de
Dakar, l’aride savane sénégalaise fait place
à une verte oasis arrachée au désert par un
dur labeur : le monastère bénédictin de Keur
Moussa. Entreprise en 1961 par l’abbaye
Saint-Pierre de Solesmes, pour répondre au
désir de l’Eglise de voir « implanter la vie
monastique dans les jeunes chrétientés du
tiers-monde », Keur Moussa est une des premières fondations de vie monastique établies
sur le continent africain.
Fidèles à la devise bénédictine « ora et
labora », les moines travaillent dans les
vergers où poussent bananes, ananas, mangues, papayes et agrumes. Certains font du
fromage avec le lait de chèvre acheté aux
bergers peuls, tandis que d’autres s’activent
silencieusement dans des ateliers de mécanique, menuiserie et peinture. Mais le joyau
qui a rendu l’abbaye célèbre est la fabrication
de koras, l’instrument traditionnel des griots
mandingues, caste de musiciens et chanteurs. En arrivant ici, les fondateurs ont été
immédiatement séduits par le son si gai de
cette harpe-luth africaine. Des griots furent
invités à jouer à Keur Moussa.
(Photos : Godong.)
Les animations commencent
avec un spectacle sur Moïse présenté dans un auditorium climatisé
dont la sortie mène à une boutique
d’objets religieux. Docilement, les
visiteurs, portant casquettes et
tee-shirts, proclamant leur amour
pour Jésus, dépensent quelques
dollars et se dirigent vers la place
du Temple, sorte de théâtre à ciel
ouvert censé ressembler au Temple
de Jérusalem avant sa démolition.
Ils assistent en tapant des mains à
une leçon de danse hébraïque, et
les plus hardis rejoignent sur scène
la gentille animatrice. Puis ils
contournent le jardin de la tombe
du Christ et gagnent le « Village
de Judée », petit théâtre en plein
air où les figurants rejouent dans
un style de comédie musicale
hollywoodienne quelques épisodes de la vie de Jésus comme les
noces de Cana. Muni d’un micro
sans fil comme tous les autres
comédiens, Jésus descend parmi
les spectateurs, posant une main
sur les épaules d’un ou deux élus
tout en chantant.
Golgotha
Depuis l’an 2000, l’abbaye est dirigée par
un abbé sénégalais, et la grande majorité des
quarante moines sont jeunes et africains.
Certains sont partis en Guinée pour fonder
une nouvelle abbaye, devenant à leur tour
missionnaires.
Philippe Lissac
Godong.
Le Journal Paroissial – Fonds commun 9 <<
Histoire de l’Eglise
De saint Augustin
jusqu’à l’an mil
a
Les restes de l’Empire romain tremblent sous les hordes barbares.
Les Vandales ont traversé le Rhin gelé le 31 décembre 406, envahi l’Empire.
Lorsque saint Augustin meurt, en 430, sa ville d’Hippone en Afrique du
Nord est assiégée par eux ! Rome est prise par Alaric et ses Wisigoths en
410. Les Huns d’Attila (451-452) déferlent. L’Empire romain s’écroule
en 476.
C
Barbares sont, pour la
plupart, des chrétiens ariens
dont l’hérésie, ayant contaminé
l’Orient chrétien, déferle sur
l’Occident avec les Barbares
qu’elle a convertis : Goths, Wisigoths,
Ostrogoths, Vandales...
L’Eglise n’est pas emportée dans la tourmente, mais le territoire de la Gaule devient une véritable marqueterie aux mains
des Wisigoths, des Francs, des Burgondes,
des Alamans.
La plupart des envahisseurs étaient
encore des païens, mais ce fait, loin de rebuter les évêques, leur apparut comme un
avantage : « Il est, se disaient-ils, plus facile
de cultiver une terre vierge et plus facile de
convertir un païen que de ramener un hérétique arien à la vraie foi. »
En lieu et place des cadres administratifs romains, les évêques veillèrent à la
paix. Ils « tenaient » véritablement le pays.
Saint Rémy, évêque de Reims, favorable
au roi des Francs, Clovis, le baptisa à Noël
498 et les Francs avec lui. Même scénario à
Vienne avec saint Avit et en Provence avec
saint Césaire d’Arles.
Les chrétiennes eurent, dans la christianisation, un rôle presque aussi important
que celui des évêques avec qui elles collaboraient : Clotilde, princesse burgonde
chrétienne, mariée à Clovis depuis 493, le
es
Saint Sylvestre
Elu Pape en 999, Gerbert régna jusqu’en
1003, pas longtemps, mais assez pour laisser
une trace jusque dans nos souvenirs d’enfance, mais l’on ne sait plus de lui que le nom
qu’il laissa au réveillon du 31 décembre : la
Saint-Sylvestre. Mettant fin à une époque
difficile, il inaugurait un immense tournant
dans l’histoire de l’Europe. Il sera resté, dans
la mémoire collective, le Pape de l’an mille et
des terreurs traditionnellement liées à cette
époque.
En lisant sa vie, on ne peut s’empêcher
d’évoquer celle de Jean-Paul II, premier Pape
polonais de la fin du second millénaire, né le
18 mai 1920 à Wadowice, élu Pape le 27 octobre 1978, mort le 2 avril 2005. Estimé par
les nations du monde entier, par leurs chefs
d’Etat et leurs chefs religieux, Jean-Paul II,
malgré une tentative d’assassinat, aura eu
un long règne de 27 années. Il visita la plupart des pays, il parlait presque toutes leurs
langues. « Santo subito ! », proférait la foule
pendant ses funérailles...
>> Fonds commun 10 – Le Journal Paroissial
Beaucoup plus court que celui de JeanPaul II, le règne de Sylvestre II fut d’une
extraordinaire densité !
Le futur Pape, de son nom Gerbert, est
né vers 940.
Il fut élevé à Aurillac au monastère bénédictin de Saint-Gérault et devint moine,
selon la réforme clunisienne. Etonnamment
doué, il voyagea et fit des études dans différents centre intellectuels. C’était l’époque
brillante de la Renaissance carolingienne des
arts et des lettres. Gerbert devint un savant.
A Cordoue, il s’est initié à l’arithmétique
et à la cosmographie, domaines dans lesquels
excellaient les Arabes qui occupaient alors
l’Espagne. On dit qu’il introduisit l’usage du
chiffre zéro et des autres chiffres arabes en
place de la numérotation romaine particulièrement difficile à manier. Il devint étudiant,
puis professeur de logique et de dialectique à
Reims, puis abbé de Bobbio en 983.
le spirituel et le temporel. L’Eglise, tirant
avantage de la renaissance carolingienne
des arts et des lettres, devint la grande enseignante d’une époque qui sortait à peine
de la barbarie.
Charlemagne mourut le 28 janvier 814,
emporté par une pleurésie.
L’Eglise se trouva alors devant de nouveaux périls.
Les Slaves menaçaient toujours à
l’Est. Les Sarrasins, ramassis de pirates à
dominante arabe, régnaient en maîtres
en Méditerranée malgré les tours de guet
(tours sarrasines) en Corse et en Ligurie. Au
Nord, le péril venait des Normands (Nord,
Danemark, Scandinavie) qui, de 890 à
900, font des incursions un peu partout
et sèment la terreur jusqu’en Amérique du
Nord, jusqu’à la mer Caspienne, la Sicile
et Byzance à l’Est et au Sud... En 885-886,
Paris fut assiégé. « A furore Normanorum,
libera nos, Domine », chantait-on à l’église...
En 911, ils s’installent en Normandie.
A l’intérieur, la menace, plus profonde,
vient du système féodal qui lie le vassal
au suzerain et fait de la société une sorte
d’immense écheveau que devrait tenir
l’empereur entre des mains puissantes.
Or, en 843, eut lieu le partage de Verdun
qui divisait l’Empire carolingien en trois :
la Francie, la Lotharingie et l’Allemagne.
En 962, Otton I proclamait la fondation
du Saint Empire romain de la Nation
germanique avec lequel l’Eglise aura maille
à partir pendant de nombreuses années.
Qui devait obéir à l’autre ?
Le pape ou l’empereur ?
L’Eglise, afin de protéger la paix avant
tout, lança en 988 l’initiative de La Paix de
Dieu qui limiterait conflits et dégâts dans
les populations. Fallait-il prendre en main
le pouvoir temporel des mains défaillantes des chefs d’Etat ? Ce fut assurément
l’arrière-pensée de Gerbert d’Aurillac, archevêque de Ravenne (futur Sylvestre II),
lorsque sur ses conseils, en Francie, le
dernier des Carolingiens fut remplacé par
Hugues Capet.
Avec une nouvelle dynastie en Francie,
un grand pape Sylvestre II, Otton III puissant empereur germanique, le millénaire
s’achevait en triomphe pour l’Occident et
pour une Eglise bien de ce monde, tout en
n’en étant pas...
Jeanne Briand.
(Dessins fournis par l’auteure.)
poussa au baptême. Les Francs chrétiens
eurent un chef barbare catholique, allié
des évêques et susceptible de réunir toute
la Gaule sous son autorité contre les rois
ariens. Geneviève arrêta l’invasion des
Huns à Paris en 453. Chez les Lombards,
Théodelinde, dame bavaroise catholique,
travaillait à la paix avec le Pape Grégoire
le Grand. Une autre Clothilde chrétienne
fut l’épouse du wisigoth Amalric.
Le rôle des moines et surtout des moines irlandais ne fut pas moindre que celui
de grands Papes, saint Léon (440-461)
et Grégoire le Grand (590-604) : saint
Colomban et saint Gall parcouraient
l’Europe en y implantant des centaines de
monastères : Luxeuil, Bregenz. En 529, le
Mont-Cassin était fondé par saint Benoît.
Les historiens ont accusé les puissants
descendants de Clovis de n’être que des
« rois fainéants » parce qu’ils laissaient le
pouvoir aux mains de « maires du palais »
ou d’évêques tel saint Eloi, conseiller  du
« bon roi Dagobert » (628-638). Ces maires du palais finirent par les supplanter; la
dynastie des Mérovingiens de Tournai fut
balayée par celle des Carolingiens de Liège/
Aix-la-Chapelle. En 800, Charlemagne
fut couronné empereur en Occident.
Dans un Orient ravagé par les querelles
théologiques et les schismes, la nouvelle
hérésie du commerçant Mahomet (+ 632)
se mettait en place. Ce « prophète » disait avoir écrit le Coran sous la dictée de
Dieu. Les obligations étaient simples (cinq
piliers de l’Islam), la doctrine sommaire.
L’esprit conquérant des Arabes fit qu’en
quelques décennies (de 632 à 667) l’Islam
se répandit dans tout l’Orient chrétien,
la Palestine, Jérusalem et les lieux saints,
l’Afrique chrétienne, puis en Espagne au
début des années 700. Les Sarrasins menaçaient de balayer la Gaule chrétienne
lorsqu’ils furent arrêtés par Charles Martel
à Poitiers en 732. En 987, ils prenaient
Saint-Jacques-de-Compostelle...
Charlemagne possédait à lui seul toute
la Gaule, les anciens territoires francs, la
Bourgogne et la plus grande partie de l’Italie. Lorsqu’il eut conquis et fait baptiser
la Saxe, son empire s’étendait d’Ouest en
Est de l’océan Atlantique jusqu’à l’Elbe et
aux montagnes de Bohème et de la mer
du Nord jusqu’aux limites de l’Empire
d’Orient. Par la force, il avait élargi la chrétienté et imposé le christianisme, donnant
libre cours à une grande confusion entre
En 990, Gerbert fut élu archevêque de
Reims, puis, suspendu par le légat du SaintSiège en 995, il se réfugia auprès d’Otton
III, prince germanique dont il avait été le
précepteur.
En 997, le Pape Grégoire V lui donna
l’archevêché de Ravenne.
En 999, élu Pape à son tour, il prit le
nom de Sylvestre II et, très fin politique, il
réussit à s’imposer aux princes chrétiens et à
faire appliquer la Paix de Dieu et la Trêve
de Dieu : interdiction de se battre à certaines
périodes de l’année de façon à ne pas affliger
excessivement les populations.
Sylvestre II était une de ces personnalités
extraordinaires comme on n’en voit qu’une
ou deux par siècle, comparable à Hildegarde
de Bingen, Pic de la Mirandole, Léonard de
Vinci, Galilée, Copernic, Einstein...
Il avait, sur un modèle grec, construit un
astrolabe, globe céleste reproduisant les mouvements des astres. Il est l’inventeur d’un
orgue à vapeur, car il était aussi un musicien
expérimenté. On lui attribue la notation musicale sur la portée de 5 lignes. La médecine
n’avait pas de secrets pour lui, à tel point
qu’il fut même soupçonné de sorcellerie !
U
n
P
a
p
e
C’était un homme politique avisé et qui
savait intelligemment analyser les situations
et jouer à bon escient sur l’échiquier des
nations européennes en train de se mettre
en place. Il contribua à éliminer la dynastie
carolingienne décadente et à faire remplacer
son dernier représentant par Hugues Capet.
Jeanne Briand.
LE JOURNAL PAROISSIAL
FONDATEUR A. GOUBELY
CPPAP N° 0409 L 85061
La présidente :
c. de paysac
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LIMOGES
Tél. 05 55 77 66 13
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LE JOURNAL PAROISSIAL
par e-mail
[email protected]
Dix
petits cailloux blancs
Joseph de Mijolla
Qu’est-ce que la Bible ? Pourquoi paraît-elle
si compliquée ? De quoi Jésus nous sauve-t-il ?
A ces questions et à bien d’autres, l’auteur nous
donne des clefs qui ouvrent des chemins de foi.
Editions Parole et Silence, 60, rue de Rome,
75008 Paris. 80 pages. 9 e.
Nous
fêterons
notre Pâque au désert
Patrice Vivarès
Il ne s’agit pas d’un parcours touristique
vers Tamanrasset, mais d’un chemin dans l’imprévu de Dieu.
Editions Parole et Silence, 60, rue de Rome,
75008 Paris. 123 pages. 14 e.
Carlo Maria Martini
Canonisée en 2004, elle fut membre actif de
l’Action catholique.
Editions Parole et Silence, 60, rue de Rome,
75008 Paris. 107 pages. 14 e.
Elisabeth
trouvé le tombeau
vide, et que les témoins l’ont vu vivant,
ressuscité. A l’éveil à
la foi, tu as entendu
tout cela ! Quel événement ! Quelle joie !
Quel espoir !
Dieu a envoyé son
Fils Jésus pour que
nous partagions cette
vie. La mort a été
engloutie et vaincue.
Jésus ressuscité ne
meurt plus.
Cette
grande
nouvelle est annoncée
dans toutes les langues.
D’abord, en grec,
cette Bonne Nouvelle
se dit Evangile. Aussi,
tu vois Evangile et Bonne Nouvelle ne sont
qu’une seule et même annonce, celle de
Jésus venu parmi nous, vivant avec nous,
vivant ressuscité. Cette Bonne Nouvelle
ne demande qu’à être communiquée,
répandue.
foi, la guérison du tonton de Cédric, la
réussite de la grande sœur à un concours
qui va orienter sa vie professionnelle. Que
de bonnes nouvelles !
Dans toute vie, il y a ces moments heureux et simples; savourons-les, partageons-les.
Mais une bonne nouvelle, n’est-ce que cela ?
Pour Pâques, maman a amené Sandrine
à la messe. Pendant les prières, elle a entendu le prêtre dire : « Bonne Nouvelle de
Jésus-Christ. » Ah ! voilà donc une bonne
nouvelle, le ton est solennel, c’est une
nouvelle très importante ! Aussi, Sandrine
de retour à la maison ne manque pas de
demander à sa maman :
– Mais quelle est donc cette bonne nouvelle qu’annonçait le prêtre ?
– Oui, dit sa maman, cette Bonne
Nouvelle, elle a commencé, un jour à
Jérusalem, lorsque les amis de Jésus ont
Je connais pourtant une résidence où
l’on réagit. Il faut dire qu’elle a la chance
d’être habitée à moitié par des résidents
à l’année. Au fur et à mesure qu’elle se
peuplait, la plupart amorçaient le dialogue,
non pas dans l’ascenseur, mais avant ou
après, sur les paliers, ou dans les garages,
sur les plages de manœuvres des voitures.
Et voilà qu’après quelque temps et quel-
Ensuite, ils se sont invités par morceaux,
pour des fêtes ou des anniversaires, au gré
des évènements ou pour le simple plaisir
de passer la soirée et de faire plus ample
connaissance. Un jour, ils sont allés nombreux au restaurant. C’est que les apparts
ne sont pas très grands et que rien n’a été
prévu pour se retrouver nombreux.
Avec le temps, le garage est devenu le
« dernier salon où l’on cause ». Et certains,
futés et spécialement actifs, ont eu l’idée de
Mais le clou, c’est que, l’autre soir,
toujours à l’initiative de quelques-uns,
pas toujours les mêmes, ledit garage s’est
transformé en salle à manger. J’ai tort
d’écrire ce mot parce qu’immédiatement
vous allez vous monter le col et prendre
des airs pincés. Après tout, ils sauraient
faire parce qu’ils sont « du meilleur
monde ». Mais non, ne vous fatiguez
pas, cela n’en vaut pas la peine. Un garage,
surtout bien décoré, c’est un lieu idéal pour
faire la fête à vingt-huit. Cela n’a jamais été
aussi simple et aussi plaisant. Ils ont ri,
ils ont dansé, ils ont bu et mangé, même
avec de la vaisselle en carton. De nouveaux
résidents ont été accueillis, des anciens sont
allés plus loin dans la confidence. Ce n’était
qu’amitié, joie et tolérance. Et pourtant les
différences sont grandes, très grandes.
au fil de la journée
Lors d’une leçon sur les rimes, la maîtresse demande à Toto de donner un exemple :
– Dimanche, je suis allé à la chasse aux
grenouilles et dans le ruisseau j’avais de l’eau
jusqu’aux genoux.
– Mais Toto, ça ne rime pas du tout.
– Ce n’est pas ma faute, y avait pas assez
d’eau !
Un concierge arrête une locatrice qui a
l’air triste.
– Bonjour, Madame. Ça n’a pas l’air d’aller ce matin ?
– Bahhh, c’est à cause de mon chat Chapelure.
– Ah, je croyais qu’il s’appelait Biscotte…
– Oui, mais… il s’est fait écraser ce matin !
Un assureur discute avec un client :
– Vous me dites que l’accident ne rentre
pas dans le champ de la garantie, mais, en
tout cas, la voiture de mon voisin est rentrée
dans mon champ !
Toto a du mal à comprendre l’arithmétique. La maîtresse essaie de lui faire comprendre grâce à des exemples :
– Toto, si tu plonges la main dans ta poche
de droite et que tu trouves une pièce de 1 e;
puis si tu plonges ta main gauche dans ta
poche de gauche et que tu trouves un autre
euro, qu’est-ce que tu auras ?
– Le pantalon de quelqu’un d’autre, Madame.
Toto apprend à faire du vélo.
Il fait un tour de square et, passant devant
sa mère :
– Regarde, maman, sans les pieds.
Il refait un tour de square et dit :
– Regarde maman, sans les mains.
Troisième tour de square et Toto repasse
en s’exclamant :
– Regarde, maman... Fan les dents !
C’est une maîtresse d’école qui demande
à ses élèves de faire une phrase dans laquelle il
y a l’expression « je présume ».
Ev
èn
em
en
t
A toi, à tous les chrétiens, il incombe de
la faire connaître pour la plus grande gloire
de Dieu notre Père.
Bénédicte.
Fr
at
e
r
n
it
é
Comme c’est précieux de découvrir,
sans besoin de discours, qu’il est urgent de
se serrer les coudes et de se sentir reconnu.
C’est merveilleux quand c’est possible,
surtout quand il y a des gens pour le rendre
possible.
Alban Gerlier.
H
Pied C
Rire
ques sondages, un appartement s’est risqué
à s’ouvrir aux autres pour une soirée-crêpes.
Ils étaient treize, toute superstition mise à
part. Mais le fait, si minime soit-il, semble
bien avoir été un signal de départ.
peindre les murs en clair pour tromper
la couleur uniforme du béton. Ils ont
retroussé les manches et le garage a pris
un sérieux coup de propre et de neuf.
Editions Parole et Silence, 60, rue de Rome,
75008 Paris. 76 pages. 8 e.
Pied B
Le salon
où l’on cause
D
de Dieu
par le silence de solitude
André Ravier.
Il s’agit de cette aventure spirituelle dans
laquelle nous engage notre décision d’aimer
Dieu : malgré les chutes, les retours en arrière,
les abandons, cette décision nous stimule à un
amour toujours plus total.
Editions Parole et Silence, 60, rue de Rome,
75008 Paris. 97 pages. 9 e.
Le mot du ravi
ans ce « vieux pays », il nous
arrive très souvent de passer à
côté des autres sans dire un mot,
sans saluer, sans nous connaître
et sans nous chercher. Nous avons de la
peine à vivre la devise triomphante de notre
République qui s’étale sur le marbre ou la
pierre de nos monuments officiels.
Trinité
L’approche
Pied A
A
de la
Françoise de Lauzon
Ce livre relate le chemin vers le silence
intérieur qui nous guide tous vers Dieu.
Bonne nouvelle
vril ! Bonne nouvelle ! Ce
mois nous donne en général un
soleil plus généreux. Les arbres
se réveillent, fini l’hiver ! La
nature entière, les haies, les buissons, tout
revit. Les fleurs viennent égayer notre quotidien, les oiseaux s’affairent pour préparer
leur nid. Le cycle de la vie reprend ses droits
et tout notre être revit aussi. Chaque année,
ce renouveau nous transforme, afin qu’avec
Jésus ressuscité nous vivions de plus en
plus en conformité avec son message.
Une bonne nouvelle, c’est aussi la
visite des grands-parents. Ils viennent
passer quelques jours en famille. L’enfant
se réjouit à l’avance, papy ou mamie ont
tant d’histoires à raconter ! Le jeune enfant
aime les écouter. C’est un plaisir !
C’est aussi recevoir une invitation pour
fêter l’anniversaire de Céline, de Denis,
les petits copains de l’école, de l’éveil à la
Librairie
Sainte Jeanne
Beretta-Molla
u
Une petite fille dit :
– Hier, maman lavait la vaisselle à la
main; je présume que le lave-vaisselle
était en panne.
– Très bien, dit la maîtresse.
Un autre dit :
– Ce matin, papa est sorti du garage avec
la petite voiture, je présume que la berline ne
voulait pas démarrer.
– Très bien, dit la maîtresse.
Toto lève la main et ensuite dit :
– Hier, j’ai vu grand-papa sortir de la maison et se diriger vers le bois avec le journal
sous son bras; je présume que…
– Je t’arrête, dit la maîtresse, parce qu’ici
tu ne peux rien présumer.
– Maîtresse, laissez-moi finir ma phrase,
dit Toto.
– D’accord, dit la maîtresse.
– Hier, comme je viens de vous le dire,
j’ai vu grand-papa sortir de la maison et se
diriger vers le bois avec le journal sous son
bras; je présume qu’il allait faire ses besoins
parce qu’il ne sait pas lire !
Pendant la mitemps, alors qu’ils
vont rechercher des
boissons, la discussion
dérive sur l’alimentation :
Deux célibataires endurcis regardent
un match de foot à la télé.
– Ça m’étonnerait, rétorque l’homme
d’Eglise, LUI ne m’aurait jamais dénoncé !
m
o
u
r
– Je me suis acheté un livre de
cuisine une fois, dit le premier, mais
j’ai jamais pu m’en servir.
– Les plats étaient trop sophistiqués,
demande l’autre ?
– Tu l’as dit ! Toutes les recettes commençaient de la même façon : « Prenez un plat
propre et... »
Sur une autoroute, un prêtre roulant à
toute vitesse se fait prendre par le radar. Un
policier l’intercepte au péage et commence à
lui rédiger une contravention…
– Comment avez-vous su que j’allais à plus
de 130, demande le prêtre énervé ?
Sans quitter la contravention des yeux, le
policier pointe le doigt vers le ciel.
Le Journal Paroissial – Fonds commun 11 <<
BBil le t d u m ois
ARTICLES A CHOISIR ICI ET EN PAGE 11
Limoges, le jeudi 12 février 2009
Nous espérons que les intempéries de ces derniers jours n’auront pas
laissé trop de traces dans vos régions.
L’intitulé de ce « JP » nous fait penser à des jours meilleurs puisqu’il
nous conduit vers la fête de Pâques.
Un
rappel
Inutile de téléphoner, de faxer, d’envoyer des courriers
électroniques, l’imprimerie sera fermée du 20 février au soir au
2 mars au matin.
Assemblée
générale
2009
Elle concerne uniquement les membres de la maîtrise du « JP » (comité,
rédacteurs, délégués).
Cependant, comme habituellement,
– vous trouverez inclus un feuillet « enquête » pour permettre à
chaque membre d’équipe d’y réfléchir.
A noter qu’un seul exemplaire sera à nous retourner par le
responsable du journal, pour le 10 mars au plus tard;
– par courrier séparé, chaque responsable de journal recevra les autres
imprimés obligatoires (pouvoir ou vote) qui seront également à nous
retourner pour le 10 mars au plus tard.
Fiches « techniques »
et fiche signalétique
Avec l’envoi du calendrier 2009 au responsable du journal, nous avions joint :
– un jeu de fiches réalisées pour notre assemblée 2008 et dont nous
précisions que des jeux étaient à votre disposition sur simple
demande. A ce jour, nous sommes surpris de n’avoir reçu que très peu
de demandes…;
– une fiche cartonnée qui était à compléter et à nous retourner
avec les copies du journal : même constatation que ci-dessus. Très peu
nous sont revenues…
Corrections d’adresses
Nous vous rappelons qu’il est impératif d’envoyer les corrections
d’adresses le même jour que la copie pour être prises en compte pour
le numéro en cours : un envoi différé nous oblige à reprendre vos dossiers
avec un risque d’erreur. Merci de votre compréhension.
Dans l’association
Nous avons appris le décès de M. l’abbé Gentil, ancien responsable
du journal « L’Echo de nos Vallées » de Jaulgonne (dossier 221). Nous le
recommandons à vos prières.
Le
prochain
« JP »
Intitulé n° 668 de mai, il sera expédié de Limoges le mardi 17 mars.
Toujours à votre écoute.
Caroline de Paysac - Etienne Dannaud.
La France en 2008
La Bible
L’INSEE vient de donner quelques
chiffres. Nous sommes 643 millions d’habitants. Les femmes détiennent le record
européen de la fécondité avec 2,02 enfants
par femme. Elles ont en moyenne le premier enfant vers 30 ans. Elles ont aussi la
plus longue durée de vie d’Europe : 84 ans
de moyenne; est-ce lié à la fécondité ?
Depuis trente ans, 200.000 enfants
sont nés grâce à la fécondation in vitro et
nous comptons 800.000 naissances.
Notre population a grandi en nombre, mais aussi en taille. La hauteur
moyenne des femmes est dorénavant de
1,62 mètres et 1,75 m pour les hommes.
Malheureusement, notre morphologie
a également changé. Les femmes se sont
élargies de trois centimètres de tour de
taille et les hommes de six centimètres.
Il existe de nombreuses traductions
de la Bible. Sept traductions sont plus
utilisées dans le monde. Il s’agit des Bibles
de Jérusalem, de Segond, une traduction
œcuménique de la Bible, la Bible Osty, la
nouvelle traduction de Bayard, Parole de
Vie et enfin la Bible expliquée.
Chaque communauté chrétienne
utilise la Bible au cours des cérémonies,
mais toutefois de manière relativement
différente si on est catholique, protestant
ou orthodoxe.
Chez les catholiques, chaque liturgie
dominicale donne lieu à la lecture d’un
extrait de l’Ancien Testament, d’un psaume, d’un extrait du Nouveau Testament et
d’une page d’Evangile.
Chez les orthodoxes, il n’y a pas de
lecture de l’Ancien Testament, mais un
passage de l’Evangile et un extrait des
Actes des Apôtres ou des épîtres. Le livre
de l’Apocalypse n’est jamais lu.
Chez les luthériens : même calendrier
que chez les catholiques.
Chez les réformés : le pasteur a le libre
choix des lectures, parfois un seul texte, et
pas d’obligation de l’Evangile. Toutefois,
une grande place est réservée aux psaumes.
Chez les évangélistes : le choix des
lectures bibliques incombe au prédicateur
sans calendrier imposé. Toutefois tous
les moments de culte sont ponctués par
la présence de lecture biblique. Chez les
pentecôtistes toutefois, la Bible est moins
présente.
Source : INSEE.
Les Français
et le vieillissement
L’espérance de vie des Français a augmenté de plus de trente ans en un siècle.
Au 1er janvier 2008, il y avait en France
20.115 centenaires et 1.414.920 personnes de plus de 85 ans.
Il y a en France 12,6 millions de
grands-parents et 2 millions d’arrièregrands-parents. Les arrière-arrière seraient
plus de 30.000.
A 70 ans, une personne sur dix a encore au moins un parent; une personne
sur deux habite le même département que
sa mère.
En 2004, la moitié des parents ayant des
enfants qui ont quitté le domicile familial
déclare les avoir aidés financièrement en
2008; 16 % des ménages ayant encore des
parents les aident financièrement.
A l’avenir (2030), les 75 ans et plus
seront trois fois plus souvent accompagnés d‘un conjoint ou d’un enfant
qu’aujourd’hui. En revanche, mondialisation oblige, les enfants seront plus éloignés
géographiquement qu’aujourd’hui.
Source : La Croix.
Bolivie : incertitudes
sur l’avenir
Lors du référendum organisé en août
2008, le Président bolivien Evo Morales
était sorti vainqueur. Dans le même temps,
son principal opposant, Ruben Costa,
gouverneur de Santa Cruz, ainsi que trois
autres gouverneurs libéraux avaient été
largement confirmés dans leur fonction.
L’avenir reste donc très incertain, l’enjeu
étant l’organisation politique et administrative et surtout la redistribution des
richesses provenant des hydrocarbures. Il
s’agit là d’un véritable « trésor de guerre »
dont Evo Morales a besoin pour financer
ses réformes sociales. Une négociation a
été engagée avec l’opposition, les syndicats
et les maires. Il est difficile d’en prévoir
l’issue.
D’après une information du CCFD.
« Hardi les gars,
vire au guindeau,
goodbye farewell... »
Hardi les gars.
DATES D’ENVOI DE VOS COPIES
J 1.................................. 3 J 2.................................. 3
J 3.................................. 4 J 4.................................. 5 J 5..................................11 J 6..................................16
J 7..................................17
J 8..................................20
J 9..................................23
J 10..................................25
>> Fonds commun 12 – Le Journal Paroissial
mars
mars
mars
mars
mars
mars
mars
mars
mars
mars
Pérou : bonnes et
mauvaises nouvelles
Depuis cinq ans, le Pérou est en croissance économique, la croissance ayant
même atteint 9 % en 2007.
Pourtant, elle ne profite pas à tout le
monde. Ainsi, dans la région de Cuzco,
au sud de Lima la capitale, plus de 75 %
de la population vit au-dessous du niveau
de pauvreté. La province de Chumbivilcas
dont la population est en majorité indienne est l’une des plus isolées et des plus
pauvres de cette région. Les jeunes représentent 20 % de la population. L’Eglise
catholique développe un Programme
emploi jeunesse (PEJ) pour la formation
des jeunes et leur lancement dans la vie
économique. Le bilan est positif, même
si le manque de ressources financières et
d’accès au marché ne permet pas d’obtenir les résultats escomptés. De nouvelles
initiatives sont prises pour assurer une
stabilité meilleure pour la production et la
gestion du marché local.
D’après une information
du Secours Catholique.
Source : La Croix.
« JP » n° 667
avril 2009
Rédaction et préparation
en association avec le personnel
de Laprel et le Journal Paroissial
1. Claire Reclus :
Naissance de Jean Calvin.
2.
Roland de Beaumont :
A quoi sert le Parlement européen ?
Quand cuisiner…
3.
Marie-Paule Gain :
65 ans de bonheur !
Sébastien Catillon :
Le coin des p’tits !!!
4. Yves Guiochet :
Témoins de la Résurrection.
Une espérance…
5. G. Ribreau :
Un couple…
Louis et Zélie Martin…
6.
Martial Maury :
Plus d’un siècle de vie.
Annie Ballester :
Une économie alternative…
7. Geneviève Moinot :
Invités à vivre.
Triomphe de la Vie.
8. Sylvie Robert :
Le jardinage…
Le temps des confitures.
9. Philippe Lissac - Godong :
Jésus à Disney World.
Keur Moussa…
10. Jeanne Briand :
De saint Augustin…
Saint Sylvestre.
11.
Librairie :
Caroline de Paysac
et Yves Guiochet.
Pied A : Bénédicte Chiron :
Bonne nouvelle.
Pied B : Abbé Ballanger :
Le salon où l’on cause.
Pied C : Christophe Nuhain :
Rire…
12. Choix : Caroline de Paysac
et Yves Guiochet.