Naissance de JEAN CALVIN
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Naissance de JEAN CALVIN
61e année – No 667 Attention bien lire le billet du mois en page 12. 500e Mensuel — Abonnement : 6,80 € par an avril 2009 RÉDACTION-ADMINISTRATION : Caroline de paysac, 46, avenue Emile-Labussière, BP 1152 - 87053 LIMOGES CEDEX 2 CCP « Le Journal Paroissial », Limoges 300.40 D — Téléphone 05 55 77 66 13 - Fax 05 55 10 89 99 Site internet : www.jplaprel.fr – Courriel : [email protected] « Dieu bénit ceux qui portent leur croix en chantant, l’âme dans la lumière, les yeux au ciel et le cœur en espérance. » Cardinal Mercier. Le journal paroissial, CPPAP n° 0409 L 85061 / Directeur de publication : C. de PAYSAC / Imprimerie Laprel, BP 1152, 87053 Limoges Cedex 2 anniversaire Naissance de Jean Calvin Un homme de son temps En 2009, des rencontres vont avoir lieu à l’occasion de l’anniversaire de la naissance de Jean Calvin, voilà cinq cents ans. Celles-ci seront source de débats et réflexions sur un courant religieux qui prit naissance vers 1519-1520 en Suisse avec Zwingli, le réformateur de Zurich, Oécolampade, le réformateur de Bâle et avec le Français Guillaume Farel. Entre 1540 et 1560, Bullinger jouera un rôle aussi important que Calvin. A Genève, un prédicateur français, Guillaume Farel qui avait adhéré aux doctrines de la Réforme, demanda à Calvin de l’aider. Celui-ci accepta, mais très critiqué il préféra partir. Il devint pasteur à Strasbourg et dirigea l’Eglise des réformés de France. Il s’y maria. En 1541, il fut rappelé à Genève. A cette époque, Genève était considérée comme étant le deuxième Centre théologique des réformés après Zurich. Calvin y restera vingt-trois ans jusqu’à sa mort en 1564. Il y joua un rôle à la fois religieux et politique qui ne fut pas sans heurts. Calvin est un homme de son temps, très cultivé, religieux, à la recherche de la vérité, capable du meilleur, mais aussi du pire (cf. Michel Servet, brûlé vif en 1553). Un des plus importants théologiens du courant réformé A ce jour, on ne sait toujours rien de sa conversion « subita », si ce n’est qu’il adhéra à la Réforme en 1533 et devint prédicateur. Ainsi que le souligne André Gounelle : « Le mystère de Calvin, c’est un homme qui parle peu de lui, dont la personnalité (Photos : Wikipédia.) Il est difficile de parler de Jean Calvin, de sa vie, de sa foi en quelques mots. C’est un humaniste de son temps, attentif, croyant, en recherche de vérité. Nous pensons connaître ses prises de positions religieuses. Nous avons moins conscience de son importance culturelle. Il fut l’un des précurseurs, avec Rabelais et Montaigne, du français classique. Il contribua à donner à notre langue ses lettres de noblesse en montrant la capacité du français à exprimer avec précision et clarté des idées profondes et subtiles. C’est un homme de culture dont « la personnalité disparaît derrière ce qu’il considère comme sa mission ». Il naquit en 1509, à Noyon en Picardie, de famille bourgeoise. Il reçut une culture humaniste. Il apprit le latin, le grec, étudia les lettres et la philosophie à Paris, le droit à l’université d’Orléans, puis à Bourges, l’hébreu et la théologie au Collège royal. A 23 ans, il publia son premier ouvrage, un commentaire du « De clementia » de Sénèque. Peu de temps après, il adhéra à la Réforme. A la suite d’un discours de son ami Nicolas Cop, qui suscita quelques remous, Calvin, qui en était peut-être l’auteur, fut accueilli par un ami curé, Louis de Tillet. Celui-ci possédait une importante bibliothèque, riche en ouvrages théologiques. Calvin mit à profit cette situation pour approfondir ses connaissances. En 1536, après avoir étudié les écrits de Luther, il publia la première édition en latin de l’« Institution chrétienne ». En 1541, il la publia en français, ce qui mérite d’être souligné pour l’époque. Maintes fois enrichi et complété, cet ouvrage regroupa quatre volumes au fil des ans. homme de son temps : Cultivé - Religieux - Dérangeant Un disparaît derrière ce qu’il considère comme sa Genève connut, en effet, à cette époque mission et les tensions, parfois contradictoires, un développement remarquable. qui l’habitent. » Elle contribua également au dévelopIl est considéré comme étant un homme pement des principes de la démocratie très cultivé, en recherche de la « vérité dépolitique et des valeurs culturelles. rangeante ». Calvin ne cesse de s’interroger Cet anniversaire de la naissance de Calvin et d’affronter les uns et les autres. devrait permettre des Il doit faire face aux « réforéchanges fructueux més » qui reconnaissent son Sur le prêt à intérêts, au cours desquels des œuvre tout en la contestant. De délicates Calvin l’autorise quand il questions vives résistances s’expriment, en s’agit d’investissements. seront abordées. Ainsi particulier contre la doctrine de Lorsqu’on emprunte pour que l’observe André « la double prédestination et de la sa subsistance (sa consom- Gounelle, « l’attitude grâce ». Pour Calvin, le baptême mation courante), il estime des réformés vis-à-vis et la communion ne revêtent que le prêt ne doit pas de Calvin a toujours été qu’une valeur symbolique de donner lieu à intérêt. » ambivalente : elle est un commémoration (contrairement mélange de dépendance Par ailleurs, à Genève, et de révolte, d’admiraau luthéranisme). il fait interdire la mendicité : tion et de refus ». Pour lui, la Bible est source il crée des maisons pour unique de la foi, tout en adCinq cents ans les mendiants où on les mettant les dogmes des cinq prépare à exercer un métier après, serons-nous premiers conciles. capables de regarder et oblige les bourgeois à objectivement les En France, ses partisans fuleur fournir un emploi. étapes franchies, nos rent appelés « huguenots ». forces et nos faiblesses ? d’oublier nos Une éthique fondée dissensions pour dialoguer sur le « divin » sans heurts ni violences ? Aurons-nous un sur la foi regard constructif sur notre monde ? mais aussi sur le travail Sommes-nous capables d’un véritable œcuménisme (c’est-à-dire d’une « terre Il est difficile de résumer en quelques habitée »), d’une démarche de compréhenphrases l’impulsion que donna en son temps le sion et de réconciliation pour une véritable calvinisme sur la vie culturelle et économique. fraternité à travers le monde. Le sociologue Max Weber le souligne particulièrement. Pour lui, « l’éthique Claire Reclus. calviniste joua un rôle important sur le plan Je tiens à remercier tout particulièrement économique : glorifiant le travail et autorisant André Gounelle, docteur en Théologie, doyen de le prêt, elle fut étroitement liée à l’essor du cala Faculté de Théologie protestante de Montpellier, pitalisme » (cf. Ethique du protestantisme membre du Conseil national de l’Eglise réformée de et l’Ethique du capitalisme). France, auteur de nombreux livres, etc. ? Les réformés se réfèrent à un ensemble de textes représentatifs, dont les deux principaux, la « Confession helvétique postérieure » et le « Catéchisme de Heidelberg » n’ont pas été rédigés par Calvin, mais par Bullinger ou ses élèves. En France, la « Confession de foi de La Rochelle » a été écrite à partir d’un projet établi par Calvin, mais considérablement modifié par un synode tenu en 1559. En 1549, Calvin signe avec Bullinger un accord, le « Consensus Tigurius » qui scelle l’entente entre Zurich et Genève; zwinglianisme et calvinisme s’unissent pour former le courant réformé. européennes ★ ★ ★ ★ ★ ★ ★ ★ ★ En juin prochain, les citoyens de l’Union européenne éliront leurs représentants à Strasbourg. L’occasion de se pencher sur leur rôle et leur impact dans le quotidien des Européens. européennes Mais à quoi sert le Parlement européen ? Plus la construction européenne avance, plus cet organe prend de l’importance. Au début, ses avis sont purement consultatifs. D’ailleurs, la plupart du temps, on ne lui demande rien, ce qui explique sans doute l’idée répandue selon laquelle c’est au mieux une cham- Quand ★ ★ Deux tiers des lois Source : Photothèque Parlement européen. “D e toute façon, l’Europe j’y comprends rien », « Ça doit pas être si bien puisque Rama Yade a décliné une tête de liste », « Encore des types payés à rien faire », « Le Parlement ne sert à rien, c’est la Commission – les technocrates de Bruxelles – qui décide tout »... Ces quelques affirmations recueillies au hasard d’un marché lillois ne laissent pas de doute : d’abord les Français ne semblent pas pressés d’aller voter le 7 juin prochain, mais en plus la plupart ne savent pas vraiment pour quoi ils voteront (ou ne voteront pas). Et pourtant, fréquenter l’isoloir ce beau dimanche de juin ne sera pas inutile ! Le Parlement européen, dont nous élirons les députés, est la seule institution européenne élue au suffrage universel direct. 785 députés représentants les 492 millions de citoyens des 27 états-membres : l’élément démocratique que les citoyens européens devraient avoir à cœur de développer, face à la Commission européenne – composée de commissaires désignés par des instances élues – et face au Conseil européen – la réunion des exécutifs nationaux – dont la légitimité démocratique n’est pas en cause, mais qui a parfois du mal à raisonner avec le recul communautaire. ★ Elections A quoi sert bre d’enregistrement et au pire une chambre tout court. Mais, au fil des traités et surtout depuis que l’élection au suffrage universel direct (en 1979) lui a donné la légitimité qui manquait tant aux institutions européennes, le Parlement a acquis de nouvelles prérogatives. Aujourd’hui, s’il ne peut toujours pas prendre l’initiative des « lois » (c’est la Commission qui en a encore le monopole, de plus en plus fragile), il élabore tout de même, sur un pied d’égalité avec le Conseil européen, la plupart d’entre elles. De ce fait, il peut aussi les bloquer. Sa compétence s’étend sur plus de 40 domaines qui lui ont été confiés par les étatsmembres : la libre-circulation, la santé, la formation professionnelle, la protection des travailleurs, la propriété intellectuelle, la politique agricole commune... Des domaines qui concernent les citoyens dans leur vie quotidienne. Les deux tiers des lois européennes sont issues de ce processus dit de co-décision. Une fois adoptées, elles sont directement applicables dans toute l’Union (règlements) ou elles fixent des objectifs à adopter dans un temps limité par chaque pays (directives). Le traité de Lisbonne, en cours d’adoption, prévoit d’élargir encore le rôle législatif du Parlement au détriment de la Commission européenne et du Conseil. A ce jour, le Conseil reste cependant l’organe le plus influent des institutions européennes. Au-delà de son rôle législatif, le Parlement européen dispose d’un pouvoir budgétaire et peut contrôler la plupart des institutions européennes. C’est le président du Parlement qui arrête et signe le budget de l’Union, même si le Conseil garde la main pour les choix les plus importants. Les élus peuvent aussi contrôler les autres institutions européennes à l’aide de commissions d’enquête, d’un droit de recours devant la Cour de Justice des Communautés européennes (le pouvoir judiciaire de l’Union) et un contrôle des nominations des dirigeants de la Banque centrale européenne et surtout de la Commission. Parfait multilinguisme Enfin, le Parlement européen détient un rôle politique essentiel : ses invitations à certains dirigeants, dissidents, ont une portée symbolique forte. C’est l’Europe des citoyens qui reçoit alors Jean-Paul II, le Dalaï Lama... Il reçoit aussi les pétitions des citoyens européens et peut charger un médiateur de trouver un bon dénouement en cas de conflit entre un citoyen et les institutions de l’Union. cuisiner redevient un plaisir Retour des cours de cuisine, échanges de recettes sur Internet... Corvée devenue loisir, la cuisine – occasionnelle – séduit de plus en plus de Français. La hausse des prix des plats transformés pourrait encourager les derniers récalcitrants à se remettre aux fourneaux ! « Chaque repas que l’on fait est un repas de moins à faire », affirmait avec humour Vladimir Jankelevitch. Ce philosophe illustrait bien ici la mauvaise image de la cuisine dans la deuxième moitié du XXe siècle : une corvée mal partagée entre « femmes libérées » et « nouveaux pères ». Un usage désuet, assimilé à l’épluchage ou la vaisselle, dont l’humanité se délivrait alors grâce à l’essor de l’industrie alimentaire et ses plats transformés disponibles dans tous les « hypers ». Ainsi, le fait-maison tendait-il à disparaître, broyé par des emplois du temps surchargés dans lesquels le four micro-ondes faisait figure d’effort culinaire. >> Fonds commun 2 – Le Journal Paroissial C’est alors qu’arrivent... les 35 heures ! Ce nouvel âge d’or des loisirs permet la redécouverte du plaisir de jongler avec les aliments. Les cours de cuisine se multiplient. Les jeunes cadres se ruent à l’Atelier des Chefs et échangent les recettes de grand-mère sur des sites Internet comme marmiton.org ou cuisineaz.com. Des magasins haut de gamme dédiés aux ustensiles de cuisines (« qualité professionnelle ») apparaissent dans les galeries marchandes. Même le magazine Elle – figure d’une certaine sophistication féminine – sort Elle à table, un bimestriel dédié à la cuisine. Les télégéniques Cyril Lignac et Julie Andrieu règnent sur cet univers culinaire décomplexé. Perte de savoir-faire Cette redécouverte s’accentue et se généralise à toutes les classes sociales ces dernières années : faire la cuisine semble un bon rempart contre l’épidémie d’obésité infantile et la hausse des prix des produits alimentaires. A tel point que 51 % des Français souhaitent un retour des cours de cuisine dans les écoles* ! Apprendre à manger équilibré, en respectant des règles d’hygiène, connaître la diversité des produits... Ce sont les plus âgés qui sont les plus attachés à un tel enseignement. Sans doute sont-ils aussi les premiers à mesurer la perte de savoir-faire entre leurs parents et leurs enfants ou petits-enfants. Une nouvelle façon de cuisiner apparaît donc, plus occasionnelle : un moment de plaisir qui précède le repas. C’est un élément important du savoir-vivre des classes les plus aisées, tandis que les populations moins favorisées sont sensi- Pour remplir ces fonctions, le Parlement peut compter sur ses députés, répartis en vingt commissions spécialisées par domaines, et sur 5.000 fonctionnaires dont 700 traducteurs qui assurent un parfait multilinguisme des travaux parlementaires : les documents doivent être accessibles à tous les citoyens de l’Union. Les 23 langues officielles forment... 506 combinaisons possibles ! Les bureaux sont installés à Luxembourg et à Bruxelles, mais c’est à Strasbourg, siège officiel du Parlement, que les députés se réunissent en session plénière, une fois par mois. Alors pourquoi voter ? D’abord parce que l’influence grandissante du Parlement le justifie : sa couleur politique n’est plus indifférente. Mais aussi parce que le Parlement a besoin d’une forte légitimité – proportionnelle au taux de participation – tant pour asseoir son pouvoir dans le délicat équilibre institutionnel de l’Union européenne que pour peser, avec les autres organes européens, face à la nouvelle administration américaine, face à l’inquiétant pouvoir russe et face à la dictature chinoise. Roland de Beaumont. So ci ét é bles à la promesse d’aliments plus équilibrés à coûts modérés. La France se situe à l’avant-garde de cette tendance. La plupart des pays anglo-saxons ou nordiques ont perdu définitivement le savoir-faire, quand ils n’ont pas tout simplement perdu le concept même de repas. En terme de santé publique, ce modèle français peut inciter à l’optimisme : « Que ton aliment soit ta seule médecine », proclamait Hippocrate ! Roland de Beaumont. *Source : CREDOC Baromètre alimentaire 2008. Huguette ! r u e h de bon Charles et Ce matin, en un dimanche d’automne, ils arrivent pimpants, tout endimanchés, à la cafétéria de l’hypermarché de la ville. C’est comme ça toutes les semaines : le dimanche midi est pour Charles et Huguette un repas de fête ! Ce rendez-vous, ils l’ont décidé il y a maintenant quinze ans et pour rien au monde ils ne le manqueraient ou ne le modifieraient. I l est 7 h 30, le réveil a sonné et ces « jeunes mariés » se mettent en route : Huguette entre dans la salle de bains afin de faire sa toilette et, pendant ce temps, Charles file à la cuisine afin de préparer le petit déjeuner... Le voilà qui pose les bols sur les sets de table, fait passer l’eau sur le café moulu, coupe de fines tartines de pain, les beurre très légèrement et les garnit de confiture. De la confiture d’orange, celle que sa douce préfère et ne se lasse pas de savourer chaque matin... Cette confiture, il l’a adoptée lui aussi, elle est bonne et c’est tellement plus pratique de n’avoir qu’un seul pot sur la table ! Huguette a fait sa toilette au lavabo et enfile un peignoir avant de rejoindre son mari. « Ça y est, dit-elle en pénétrant dans la cuisine, je suis prête et surtout je suis affamée. » Charles a remarqué de quelle façon son Huguette est arrivée, d’un pas léger malgré les douleurs articulaires, le sourire aux lèvres, la couleur bleu lui va si bien... « Elle est restée si belle... ! » Heureux Ce petit déjeuner dominical ressemble à tous les autres c’est sûr, mais il est annonciateur de bien des rendez-vous pour cette journée de fin de semaine : la messe à la paroisse où ils retrouveront bon nombre de connaissances, le déjeuner à la cafétéria et la promenade au parc municipal. La dernière bouchée avalée, Charles file à la salle de bains pour se faire beau lui aussi. Huguette « Elle si rejoint la chambre afin de s’habiller. « Je vais mettre cette robe beige brodée d’un galon marron et ce collier de perles complètera l’ensemble. » Installée à sa coiffeuse, elle étale sur son visage de la « Nivéa », ce n’est pas un anti-ride, car à quoi bon vouloir lutter contre le temps... mais simplement une crème pour hydrater la peau, geste quotidien depuis « toujours ». Charles, quant à lui, a enfilé son costume trois pièces gris anthracite et choisit pour cette fois une cravate grenat offerte par sa cousine à l’occasion d’un Noël déjà lointain. Bienheureux Ils sont tous les deux bien beaux, impatients de se rejoindre pour aller prier Dieu, ce Dieu qui a recueilli leur consentement il y a 65 ans lorsqu’ils avaient tout juste 21 ans l’un et l’autre... et qui ne les a jamais quittés depuis. La célébration de 11 h est fort priante, ils font réserve de forces et de plénitude. Après avoir salué leurs connaissances et M. le Curé, ils s’en vont, bras dessus, bras dessous vers la maison. Ils y prennent un grand sac de cuir et, après avoir refermé soigneusement la porte de leur habitation, ils s’en vont d’un pas régulier vers une destination qui ne leur est pas inconnue : la cafétéria ! Charles choisit une blanquette de veau et Huguette prend son tartare habituel. Les plateaux se remplissent : pain, entrées et desserts y trouvent place. Ils filent vers une table qui semble réservée pour eux, accrochent leurs manteaux aux patères voisines et prennent place. C’est alors qu’Huguette ouvre délicatement l’assiette d’entrée recouverte est restée d’un film alimentaire : tranches de saumon belle... ! » des fumé, « un vrai régal » pour tous les deux ! (Photo : Fotolia.) Charles sort de son cabas leurs serviettes de table de tissu, car « le papier, ce n’est pas agréable », prend la bouteille de vin entamée hier à la maison et verse tranquillement ce breuvage; ils savourent les plats choisis et bavardent de façon fort plaisante; ils se régalent comme chaque dimanche et le moment du dessert étant arrivé, Charles prend un air mystérieux, plonge la main dans sa poche et en ressort un papier qu’il déplie doucement en souriant à sa belle. Aimants Il lui en fait lecture : « Ma chérie : je veux te dire que cela fait exactement 65 ans que je remercie le Bon Dieu de t’avoir mise sur mon chemin, 65 ans d’amour et même si les épreuves n’ont pas manqué, tout est bonheur avec toi. Je t’aime comme au premier jour ! » Huguette laisse couler une larme et, serrant sur la table la main de son époux, lui dit d’une voix pleine d’émotion : « Mon Charles, moi aussi, j’ai des choses à te dire : tout au long de cette vie commune, je n’ai jamais eu à me plaindre de quoi que ce soit, tu as toujours tout fait pour me rendre heureuse; et même si la vie ne nous a pas donné d’enfants, j’ai été comblée par ton amour. Je suis toujours fière d’être “ton meilleur copain” et de tricoter à tes côtés notre quotidien que nous avons voulu ouvert sur le monde, une vie de partage. Merci pour tout mon chéri ! » Ils sont souriants, remplis d’émotion, le cœur gonflé d’amour. Charles ouvre la petite bouteille de champagne sortie du cabas, verse ce nectar de la vigne avec grande délicatesse et les amoureux trinquent à leur bonheur et à « toutes les années à venir encore ! ». Ni l’un ni l’autre ne se soucient des gens qui déjeunent autour d’eux, car « ils sont seuls au monde ». Pâtisseries et cafés dégustés, le couple ramasse ses affaires, se couvre, car il fait froid, et voilà que Charles et Huguette partent faire tranquillement une bonne promenade au parc. Vraiment un beau dimanche, un bel anniversaire de mariage ! Marie-Paule Gain. Le Journal Paroissial – Fonds commun 3 << Chrétiens Jésus, nous le croyons, est mort et ressuscité; de même, nous le croyons, ceux qui se sont endormis, Dieu, à cause de Jésus, les emmènera avec son Fils. Ainsi, nous serons toujours avec le Seigneur. » Quant à Eliane, il lui a sûrement fallu beaucoup de force de caractère pour envisager la mort de Paul, pour en parler avec lui, pour s’y préparer, pour prévoir la célébration religieuse ensemble. • Cela ne veut pas dire qu’au jour des obsèques, Eliane n’était pas bouleversée par la mort de Paul : tant d’années de mariage, tant d’évènements, les enfants, les petits-enfants et tout ce qui fait la vie d’une famille avec ses joies, ses difficultés quotidiennes, ses épreuves petites ou grandes. La rupture de la mort reste dure, mais elle est vécue différemment si on s’y prépare comme ils l’ont fait tous les deux, si on la vit dans la foi des croyants. • • Amour • Amour • • Elle ajoute, comme une sorte de commentaire : « Je ne veux pas que vous fassiez l’éloge de mon mari. Je trouve cela insupportable aux enterrements. On a tous nos qualités et nos défauts. L’important, c’est la Parole de Dieu. Le Christ est ressuscité et nous ressusciterons aussi un jour. » Evidemment, avec Paul, Eliane avait choisi le chant : « Le Seigneur est mon berger » et on comprend bien pourquoi en entendant ces paroles : « Si je traverse les ravins de la mort, je ne crains aucun mal, car tu es avec moi : ton bâton me guide et me rassure. » la Résurrection Eliane est venue au presbytère pour la préparation des obsèques de son époux. Ce sont des catholiques pratiquants; il y aura la messe; c’est donc avec le prêtre qu’a lieu la rencontre. E n fait, il n’y a pas grand-chose à préparer. Avec son époux Paul, Eliane avait déjà prévu les grandes lignes de la célébration. Il est vrai que Paul, malade depuis quelques mois, pensait à son grand départ. Eliane indique : « Quand le cercueil entrera dans l’église, on chantera : “Ô Seigneur, je vais vers toi”. » Elle continue en disant que la première lecture choisie par eux deux est celle de l’apôtre Paul aux Thessaloniciens : « Il ne faut pas que vous soyez abattus comme les autres qui n’ont pas d’espérance. (Photo : Godong.) Témoins de L’Evangile choisi par les deux époux disait : « Restez en tenue de service et gardez vos lampes allumées… C’est à l’heure où vous n’y penserez pas que le Fils de l’homme viendra. » • • Foi • Foi • O O • • Espérance • Espérance • • Croire à la Résurrection du Christ et, par voie de conséquence, à la résurrection des morts, c’est ce que les chrétiens célèbrent à Pâques. Il reste ensuite à mettre en œuvre cette foi en la Résurrection dans la vie ordinaire, en particulier au moment de la maladie et de la mort. C’est ce qu’ont fait Paul et Eliane sans se prendre pour des modèles. Il y a tellement de circonstances où la mort est tragique, imprévue, scandaleuse pour ceux qui restent. Tout de même, c’est vraiment cohérent avec la foi quand des chrétiens vivent le passage de la mort dans l’espérance de la Résurrection. Yves Guiochet. La rupture de la mort reste dure, mais elle est vécue différemment si on s’y prépare... pas. Le déchirement n’en est pas moins profond, la rupture de la séparation moins cruelle, mais la foi reste comme une lumière, même si les ténèbres sont épaisses. V ie ét er n el le L’espérance des chrétiens traverse la mort. Comme le dit la préface des défunts : « La vie n’est pas détruite, elle est transformée. » Les chrétiens croient à la vie éternelle. Cette foi n’est pas de l’ordre de la consolation, mais d’une conviction forte qui amène à changer sa vie dès maintenant. Car la vie éternelle, ce n’est pas seulement demain, c’est déjà aujourd’hui. Yves Guiochet. (Photo : Document JP.) >> Fonds commun 4 – Le Journal Paroissial s’est battu jusqu’au bout pour lui, pour sa femme, pour ses enfants encore jeunes. Le drame est effroyable et laisse sa famille effondrée. Ce sont des chrétiens et ils essaient de vivre cet événement si douloureux dans la foi en la vie éternelle. On pourrait en dire autant d’accidents survenus à des jeunes encore dans la fleur de l’âge, de suicides inattendus de proches, alors qu’on n’a rien vu venir de la détresse de la personne. La mort laisse alors révolté, scandalisé. Ce n’est pas étonnant. Les psaumes eux-mêmes sont pleins de cris de révolte. Pourtant, il y a une différence bien perceptible entre ceux qui croient à la Résurrection et ceux qui n’y croient • Le fait que Paul et Eliane aient préparé ensemble les obsèques de Paul n’a pas changé l’heure de la mort de Paul, mais l’a sans doute aidé à mourir vraiment dans la sérénité, comme un chrétien ayant foi dans la vie éternelle. e c n a r é sp e e n U qui traverse la mort n ne choisit pas l’heure de sa mort, mais on peut y penser et s’y préparer. C’est le cas de tel ou tel chrétien ayant choisi des textes de la Parole de Dieu pour ses obsèques religieuses ou donnant des indications pour cette célébration. Pas plus que faire son testament fait mourir, préparer ainsi une sorte de message spirituel pour les autres n’avance l’échéance fatale. C’est plutôt une manière d’affirmer ses convictions et d’être, une dernière fois, témoin de l’espérance des chrétiens. Cela dit, il y a beaucoup de circonstances dramatiques où ce n’est guère envisageable. Cet homme meurt, à 40 ans, d’un cancer effroyable; il • • Lisieux x u e r u e h bien Un couple proclamé Le 19 octobre, à Lisieux, Louis et Zélie Martin, les parents de sainte Thérèse de l’Enfant-Jésus, ont été proclamés bienheureux par l’Eglise. Une grande première. C’est le premier couple français dont l’homme et la femme sont proclamés bienheureux ensemble. C ette béatification souligne clairement que le mariage est une vocation à la sainteté, selon la belle expression du concile. Le 13 juillet 1858, quand Louis, à 35 ans, et Zélie, à 27 ans, se marient, ce n’était pas évident. On estimait que seuls les religieux et religieuses pouvaient devenir saints. C’est pourquoi Louis et Zélie, épris tous les deux d’un grand désir de sainteté, ont cherché du côté de la vie religieuse. Louis, du côté des moines du Grand-Saint-Bernard, Zélie du côté des Sœurs de Saint-Vincent-de-Paul. Leur foyer va devenir un foyer d’amour. – D’abord en puisant à la source de l’amour : « Le Christ est leur amour », dira leur fille Thérèse. Ils commencent tous les deux leur journée en allant à la messe des ouvriers à 5 h 30. Puis, avec le Christ, ils vivent leur journée professionnelle et familiale. Louis est horloger. Minutieux dans son travail, il est compétent, mais il ne se laisse pas prendre par l’appétit du gain. Même s’il perd de l’argent, il n’ouvre pas son magasin le dimanche... Amour de Dieu Zélie est dentelière. Elle a ouvert une fabrique de point d’Alençon qui groupe une vingtaine d’ouvrières. A l’époque, c’est exceptionnel qu’une femme ouvre une entreprise ! Elle lui donnera beaucoup de tracas et les fins de mois seront parfois difficiles pour payer les ouvrières. Le couple a le souci de la vie de ces ouvrières au point que Louis va vendre son horlogerie pour aider Zélie en se faisant démarcheur auprès de clients parisiens. – Ils vivent aussi au mieux les événements, notamment la guerre de 1870 où ils doivent loger neuf soldats allemands. A l’un d’eux qui semble plus triste parce qu’affligé d’être loin de chez lui, Zélie n’hésite pas à lui parler et à lui donner quelques douceurs... Mais aussi l’assistance auprès du papa de Zélie qu’elle prend chez elle : « Je ne sais plus de quel côté me tourner : je suis debout depuis 4 heures et demi du matin jusqu’à 11 h du Les domestiques sont traitées comme les membres de la famille : « La fièvre ne m’a pas quittée pendant trois ou quatre jours, écrit Zélie, j’avais mal à la gorge et il fallait cependant que je reste debout une partie des nuits à soigner la bonne. » Cette même bonne témoigne : « Combien de fois Mme Martin m’envoya chez des familles pauvres avec du pot-au-feu, des bouteilles de vin et des pièces de 40 sous. Et personne ne le savait, que nous deux. » (Document fourni par l’auteur.) Sur le pont Saint-Léonard à Alençon, Zélie, au passage de Louis, perçoit une parole, intérieure : « C’est celui-là que j’ai préparé pour toi. » Quelques années plus tard, elle pourra écrire : « Je suis toujours très heureuse avec lui. Il me rend la vie bien douce. C’est un saint homme que mon mari, j’en désire un pareil à toutes les femmes. » Et Louis, au cours d’un déplacement, conclut la lettre à sa femme : « Ton mari et vrai ami qui t’aime pour la vie. » soir. Il faudrait tout mon temps à mon père. » Là encore, elle est assistée de son mari : « On n’en rencontrerait pas un sur cent qui soit aussi bon que mon mari pour un beau-père qui a ses petites manies de vieillard. » Amour des enfants – La naissance des enfants – neuf en douze ans – change la vie du couple, mais constitue une famille, dont le vicaire de la paroisse dira : « L’union était remarquable dans cette famille, soit entre les époux, soit entre les parents et les enfants. » L’avant-dernière fille, Céline, raconte : « Papa avait le don d’imitation et contrefaisait par exemple des propos d’Auvergnats... Avec la moelle de sureau, il confectionnait de petits cônes avec au pied un peu de plomb, si bien qu’on pouvait les jeter à terre sans qu’ils soient abattus : toujours ils retombaient sur leurs pieds ! Il les nommait “petits bonshommes Tombi Carabi” ce qui nous amusait beaucoup. Il nous disait aussi : “Voyez-vous, mes enfants, dans les adversités et choses de la vie, il faut imiter le petit bonhomme Tombi : tomber sans être abattu, le front toujours levé vers les cieux.” » C’est au cœur même de la vie ordinaire que ces parents font cheminer leurs enfants vers la foi, car c’est ainsi qu’eux-mêmes avancent. – Une avancée à travers bien des épreuves. D’abord, la troisième fille, Léonie est une enfant difficile, attardée par rapport aux deux premières. C’est la grande souffrance de sa mère : « J’espère contre toute espérance. Plus je la vois difficile, plus je me persuade que le Bon Dieu ne permettra pas qu’elle reste ainsi. Je prierai tant qu’il se laissera fléchir. Elle a été guérie, à l’âge de 18 mois, d’une maladie dont elle devait mourir; pourquoi le Bon Dieu l’aurait-il sauvée de la mort, s’il n’avait pas sur elle des vues de miséricorde ? » Léonie est entrée pleinement dans la petite Voie de Sœur Thérèse comme religieuse à la Visitation de Caen. Chaque année, des gens de plus en plus nombreux viennent prier sur sa tombe. Elle a déjà opéré plusieurs miracles. Mme Martin ne peut pas nourrir au sein ses enfants. Déjà les prémices de son cancer du sein qui l’emportera à 46 ans. Il lui faut trouver une nourrice pour essayer de les sauver. Ce sera vrai pour les deux garçons. Ils mourront pourtant à un an. Ce sera vrai pour Thérèse qui survivra. En l’espace de quatre ans, les parents vont souffrir le départ de quatre de leurs enfants, dont Marie-Hélène, à 5 ans. Zélie écrit à sa sœur, religieuse au Mans : « Souvent je pense aux mères qui ont la joie de nourrir elles-mêmes leurs enfants; et moi, il faut que je les voie tous mourir les uns après les autres... Je suis bien triste, écrivez-moi si vous le pouvez ! » Cette religieuse écrira à son frère Isidore, pharmacien à Lisieux : « Ce qui me rassure un peu chez Zélie, notre sœur, c’est son esprit de foi et son courage vraiment prodigieux. Quelle femme forte ! L’adversité ne l’abat pas. La prospérité ne l’élève pas, elle est admirable ! » – A partir de la naissance de Thérèse, ses filles aînées seront témoins de son courage devant sa propre maladie : « Elle ne quitte pas son chapelet, elle prie toujours malgré ses souffrances. Nous sommes tous dans l’admiration. Elle a un courage et une énergie que rien n’égale. » Pour Zélie, une conviction profonde : « Jamais le secours et la grâce du Seigneur ne nous feront défaut. » Amour des autres Thérèse est profondément marquée par la mort de sa mère, à 4 ans et demi. Comme elle va être marquée, treize ans plus tard par l’en- fermement de son père en hôpital psychiatrique, c’est l’humiliation pour toute la famille. Le père l’accepte et répète ce qui a toujours été sa devise. « Tout pour la plus grande gloire de Dieu. » Il devient un apôtre au milieu des malades, tout en désirant « être apôtre autre part que là ». Chez Louis et Zélie, on peut dire que l’amour de Dieu et l’amour de leurs enfants et des autres marchent de pair. « Quand je pense à ce que le Bon Dieu, en qui j’ai mis toute ma confiance et entre les mains de qui j’ai remis le soin de mes affaires, a fait pour moi et pour mon mari, je ne puis douter que sa divine providence ne veille avec un soin particulier sur ses enfants. » Louis, de son côté, ne cesse de dire au nom de toute la famille : « Augmentez en nous la foi. » Pas étonnant dès lors que Thérèse ait pu dire : « Le Bon Dieu m’a donné un père et une mère plus dignes du ciel que de la terre. » Laissons la conclusion au couple Quentin qui a écrit le livre : « Louis et Zélie Martin, les saints de l’escalier ». « Louis et Zélie n’ont été ni rose-bonbon, ni noir-mouroir, ni “étonnamment modernes”, ni “graves ringards”, ni anges vaporeux, ni démons dangereux. Ils ont aimé, voilà tout. Ils ont aimé comme Thérèse l’a défini et vécu : en donnant tout et en se donnant eux-mêmes. » Nous avons là la source de toute vocation : religieuse, sacerdotale et conjugale. Tous sont appelés à la sainteté, chacun à sa manière. GabiRo. Louis & Zélie Martin et les couples d’aujourd’hui Que 12.000 personnes soient présentes à la béatification de Louis et Zélie Martin, le 19 octobre, à Lisieux, peut nous poser la question : un couple qui vivait il y a 150 ans peut-il apporter quelque chose aux couples qui vivent en 2008 ? Cette béatification veut dire à tous que le mariage est une vocation à la sainteté. Ce n’était pas évident du temps des époux Martin où on ne regardait la sainteté possible que chez les religieux(ses) et les prêtres. « Nous sommes tous appelés à la sainteté », dit le concile. L’évêque de Sées souligne comment le couple Martin s’est sanctifié, engagé dans la pâte humaine : • En tant que couple. Louis et Zélie se sont profondément aimés et ils ont su exprimer leur amour. « Nos sentiments étaient toujours à l’unisson, dira Zélie en parlant de Louis, il me fut toujours un consolateur et un soutien », ils ont vécu dix-neuf ans en couple. Nous pouvons confier tous les couples d’aujourd’hui à leur prière. • En tant que famille. Malgré les difficultés et les souffrances, les parents Martin ne se sont pas repliés sur eux-mêmes. Leur maison est toujours restée ouverte et accueillante à tous. On ne trouve aucune trace de jalousie ou de rivalité dans cette famille. Même si les parents ont eu du mal à comprendre leur fille Léonie, ils l’ont toujours aimée et ont prié pour elle. Ils ont aussi prié pour les vocations et dans leur cœur de père et de mère, ils ont consacré leurs enfants à Dieu et les ont aidés à cheminer. Les familles de notre époque peuvent trouver auprès des parents Martin un appui et un soutien. • En tant qu’exerçant une profession. Louis a été un expert en horlogerie et Zélie a été à la tête d’une petite entreprise de dentelle d’une vingtaine d’ouvrières. Huit jours avant son mariage, elle recevra la médaille d’argent de la ville d’Alençon pour la qualité de ses travaux de dentelle. C’est une femme qui a une vie professionnelle et qui en même temps élève ses enfants comme beaucoup de femmes aujourd’hui. • En traversant les épreuves. Quatre enfants sont morts en bas âge en l’espace de quatre ans... Il a fallu aider au jour le jour Léonie, qu’on appellerait aujourd’hui une attardée... Zélie meurt d’un cancer du sein, qu’elle a traîné durant dix ans. Louis a connu la maladie psychique et l’enfermement à l’hôpital psychiatrique. Ce fut pour lui une grande épreuve morale ainsi que pour ses filles. C’est avec toute leur foi en Dieu qu’ils ont traversé ces épreuves. Ils sont de vrais témoins de l’Evangile pour les souffrants de notre époque. Zélie dira à sa sœur, visitandine au Mans, quelques mois co u p le s avant sa mort : « Je suis comme les enfants qui ne s’inquiètent pas du lendemain, j’espère toujours le bonheur. » On peut dire que la spiritualité de Thérèse s’enracine dans celle des parents. L’acte d’offrande comme la petite voie ont été vécus par les parents Martin. Ils n’ont rien fait d’extraordinaire sinon d’avoir vécu à fond leur foi dans leur quotidien. C’est pourquoi l’Eglise les donne comme modèles et comme soutiens aux foyers d’aujourd’hui. Ils sont béatifiés parce qu’ils ont été des baptisés engagés dans la vie du monde de leur époque et qu’ils ont manifesté la sainteté de Dieu par toute leur vie conjugale. Puissent-ils faire lever une armée de saints foyers dans notre monde du XXIe siècle qui en a tant besoin ! GabiRo. Le Journal Paroissial – Fonds commun 5 << (Photos fournies par l’auteur.) 210 ans à deux Amanda Odette P eut-être ce dimanche 6 décembre 1903 faisait-il froid à Civrac-de-Blaye et les parents de la petite Amanda qui venait de naître ce jour-là, à 8 h du matin, se sont-ils inquiétés pour elle ? Ils étaient des paysans, guère fortunés comme tous leurs voisins, et leur maison ne disposait comme les autres que du confort précaire de l’époque. Tout comme les parents d’Odette qui avait vu le jour le 2 septembre de la même année dans un proche village. Tous comme nombre de parents ont dû s’interroger sur l’avenir de leur enfant, s’inquiéter que les petits bébés n’attrapent pas froid, ne soient pas malades et passent bien ce premier hiver de leur vie. Peut-être se posaient-ils des questions sur leur avenir en regardant ces petites boules roses ? Ils imaginaient certainement que les fillettes reprendraient l’exploitation, se marieraient, vivraient ici, en Pays blayais. Ce qu’elles firent. Ils n’envisageaient certainement pas qu’Amanda et Odette traverseraient le siècle et seraient encore parmi les leurs à 105 ans révolus, dans leur maison, dans le même village de Saint-Christoly-de-Blaye. Autonomes jusqu’à 104 ans En 105 années, elles ont eu une existence dense, traversé deux guerres mondiales et se sont forgées leur propre philosophie de la vie. « 100 ans, c’est bien, mais toute la vie, c’est trop long », affirme en souriant Amanda douillettement engoncée dans les couvertures qui recouvrent son fauteuil. « La vie est faite ainsi, ce sont les jeunes qui nous poussent », soupire quant à elle Odette attablée dans sa cuisine. Une Elles ont 210 ans à elles deux, ont toujours travaillé la terre dans le coin qui les a vues naître, grandir, se marier, avoir des enfants, passer une vie riche et simple. Odette Boyer et Amanda Guérin sont nées en 1903 et ont fêté leur 105 ans, le corps un peu amoindri, mais l’esprit toujours vif. Car, si nos deux centenaires n’ont plus ni bon pied pour l’une ou bon œil pour l’autre, leur esprit est toujours vif. Certes, à 105 ans, elles ne sont plus autonomes. Des aides ménagères viennent chez elles les aider à se lever, faire la toilette, les vêtir. Mais c’est tout récent ! Uniquement depuis 2008 qui fut une année difficile pour elles deux, les ayant vu passer quelque temps à l’hôpital. Car avant, jusqu’à 104 ans, ces femmes faisaient leurs repas. Amanda a tenu son jardin jusqu’à ses 100 ans : « J’ai arrêté pour des questions d’équilibre. » Amanda et Odette ont eu une vie conforme aux prévisions de leurs parents. Elles se sont mariées, vers 19 ans toutes deux, avec des hommes d’ici. Une vie simple « Mon mari, Raymond, c’était quelqu’un », raconte Amanda avec émotion. C’était il y a plus de 80 ans, mais elle se souvient encore qu’avant leur union il venait voir sa promise à pied, quelquefois à vélo, en suivant la voie de chemin de fer. Les anecdotes affluent. « Je me suis mariée avec lui en 1922, c’était une figure de Saint-Christoly. Il aimait parler, discuter. Son grand plaisir, c’était d’aller au marché du dimanche matin du village et de “chiner” l’institutrice athée fervente. Il s’est présenté une année aux élections, il n’a pas été élu. La fois suivante, il ne s’est pas présenté et a eu une voix de plus que le dernier de la liste du maire et alors celui-ci lui a dit : “Oh, pour une voix, c’est pas grave”, et il n’est pas allé au conseil. » Avec Raymond, ils ont élevé trois enfants dans une petite ferme d’une vingtaine d’hectares. Une de ces exploitations où l’on devait diversifier les productions pour simplement vivre. Un peu de vigne – nous sommes en Côte de Blaye dont le vin est vendu en vrac au négociant –, deux vaches, un cochon, du blé, des fraises et des asperges. Le même type d’exploitation que celui où Odette, mariée elle aussi à 19 ans, vit avec toute sa belle-famille. Là, elle mettra au monde un petit Guy, 87 ans aujourd’hui, qui vit toujours dans un logement mitoyen au sien. Odette a été, dans les années 30, une des rares Blayaises à obtenir son permis de conduire. Mais, si Guy ne le lui rappelait pas, un soupçon de fierté dans la voix, elle n’en ferait pas mention. « C’est loin tout ça », lâche-t-elle. En revanche, elle se souvient avec plaisir des voyages qu’elle faisait avec son mari musicien avec la Société de musique du village. « Tous les ans, on faisait une sortie, je suis allée plusieurs fois à Paris, c’était bien. » Pour Amanda, pas de voiture, mais de nombreuses balades en vélo qui ont fait que l’on disait : « Elle a de beaux mollets, Amanda », comme le lui rappelle tendrement sa fille Marie-Paule, quinquagénaire économie alternative, le Le SEL : Système d’Echange Local est né à Vancouver au Canada pour faire face à une certaine pauvreté. Si vous avez peu de moyens financiers, le SEL devient une excellente solution économique. Vous voulez apprendre l’informatique et vous savez poser le papier peint, le SEL est fait pour vous. Environ 25.000 personnes en France le pratiquent. Des étudiants, des jeunes couples et des retraités y font appel. L’un des premiers SEL s’est mis en place en 1996 dans la région lyonnaise, à Villeurbanne. Il compte une quarantaine d’adhérents. C’est avant tout une proposition de services, de biens ou de savoirs. On peut emmener des gens dans des lieux précis, prêter son téléviseur, son vélo, etc. Ces échanges se font dans une commune ou un quartier. Les échelles sur le plan géographique sont réduites. L’unité ou monnaie d’échange donne lieu à des appellations parfois drôles : le bouchon à Bordeaux, le caillou ou le nom d’une rivière près du site où se pratique l’échange. >> Fonds commun 6 – Le Journal Paroissial Le SEL est une association et fonctionne comme telle, avec un président, un bureau et ses membres. Une adhésion et une cotisation de 10 e par an sont demandées. Dans chaque SEL, il y a un catalogue avec les offres et les demandes des personnes intéressées, par exemple : un covoiturage pour des randonnées et une demande de coiffeur pour une famille, des compétences culinaires en échange de cours d’anglais, des séances de bricolage pour des cours de dessin… Les travaux manuels restent sur un pied d’égalité avec les activités intellectuelles. Les adhérents ont tous un compte débiteur et créditeur. Ils ont un bon de « monnaie fondante » à utiliser dans les deux mois, sinon celui-ci n’est plus valable. Cela oblige à demander ou proposer des services dans un temps limité. Il y a plusieurs organisations de SEL en France. C’est une aide ponctuelle, un coup de main à un moment déterminé. SEL Le SEL de Provence a vu le jour, il y a deux ans, et compte cinquante-cinq membres. Il regroupe quatre villages. L’unité de monnaie est « l’olive » bien sûr. Une transaction ne peut être supérieure à 1.500 olives. Chaque SEL a un site Internet. Le SEL de Lille, créé en 2004, a pour monnaie « le riz » et une centaine d’adhérents et a très bien démarré. Il n’existe pas de SEL sur le plan national. L’ambiance y est très conviviale. Les adhérents se retrouvent lors de repas festifs et en profitent pour mettre à jour leurs propositions et leurs demandes. On constate que le lien entre les gens est plus important que le bien. L’amitié vient souvent agrémenter ces relations. Je réalise que je suis une adepte du SEL sans en avoir conscience depuis un certain temps. En effet, mon amie et voisine tape les textes que vous lisez et moi, je m’occupe avec plaisir de sa chatte « Cassiopée » quand elle s’absente. qui vit dans la maison d’à côté. Amanda fait mine de ne pas avoir entendu, mais rosit sous le compliment. Sans nostalgie du passé Odette et Amanda ont eu, dans leur vie, leur lot de joies et de drames, de cicatrices, perte d’une enfant pour Amanda, que le temps n’a toujours pas suturée. Elles jettent un regard sans nostalgie sur leur passé, appréciant le progrès lorsqu’il est apparu. « Dès que l’électricité est venue, on l’a prise », dit Odette. « On a eu l’eau courante dans les années 70, avant on l’a au puits, au cinquième rocher, elle était calcaire, mais fameuse », se souvient quant à elle Amanda. Maintenant, sereines, en famille, elles font peut-être mine de s’impatienter d’une fin qui ne vient pas, tout en savourant leur vie. « Je suis au bout de la course », soupire Odette avant d’avouer que « on a toujours eu une bonne entente, pas d’histoire et voir les enfants qui poussent, ça fait plaisir ». Amanda, elle, pense que « le Bon Dieu m’a oubliée », mais s’en console aisément et garde à l’esprit l’âge de Jeanne Calment à son décès « 122 ans et 64 jours ». Coquette, elle réclame à sa fille de changer de châle pour la photo « un peu clair, ça, ça ne me flatte pas le teint ». Un teint qu’on leur souhaite de garder ainsi encore longtemps. Martial Maury. Ec o n o m ie Ce système d’économie parallèle et solidaire est sans doute appelé à se développer dans l’avenir. L’argent, ici, est remplacé par une monnaie fictive, qui fait un véritable trait d’union social entre les besoins matériels et les aspirations relationnelles. Annie Ballester. Printemps E n ce temps de Pâques où nous célébrons le triomphe de la Vie, nous comprenons que le renouveau sans cesse nous est offert. L’être humain est fait pour le bonheur et la liberté et non pour la prison, quelle qu’en soit sa forme (physique ou mentale). « Si la vie est immédiate et verte au bord des étangs, pour la rejoindre, il nous faut d’abord rejoindre ce qui en nous est comme l’eau, comme l’air, comme le ciel. » (Christian Bobin.) Dans notre époque troublée, où nous doutons de l’avenir de la terre, chacun peut devenir un « semeur de changement »… Alors, l’aube d’une humanité nouvelle peut éclore où « les esprits purs ne sentent plus saigner l’amour qu’ils ont en eux ». (Victor Hugo.) Aujourd’hui, nous sommes face à une occasion rarissime où l’impuissance des puissants laisse une large place au libre-arbitre de chacun. La crise nous oblige à nous poser des questions : – Voulons-nous un monde où l’avoir sera toujours le centre de nos préoccupations, laissant derrière lui l’être humain, une marchandise de plus ? – Ou bien, dépassant notre « moi particulier », voulons-nous échanger avec d’autres et pour d’autres et faire de la solidarité l’essence même de l’humanité ? « Vivre, c’est consentir à sa vie à soi, c’est vouloir, ce n’est pas subir. » (Jean Debruyne.) Par les contraintes de faux-semblants, de préjugés que nous nous imposons, nous forgeons nousmêmes les barreaux de nos prisons imaginaires… « La vie même vaincue provisoirement demeure plus forte que la mort. » (Martin Luther King.) Enchaînés par les liens du « paraître », nous oublions notre vérité intérieure qui est Liberté !... « Nous sommes faits pour la liberté exactement comme les plantes tendent vers la lumière et vers l’eau. » (Desmond Tutu.) A l’automne dernier, Emmanuelle s’est envolée… Sœur Dans le cœur et dans les sondages, les Français l’avaient choisie comme leur préférée. Comment, dans un monde où le paraître et l’argent sont rois, où les possédants sont vénérés, une vieille dame fragilisée par l’âge, en fauteuil roulant, se moquant des conventions hypocrites, a-t-elle pu arriver à un tel sommet d’estime ? Après sa mort, un hommage national lui a été réservé, réunissant, dans une même communion de pensées, des femmes et des hommes réconciliés, du plus humble au plus élevé dans la hiérarchie de notre République… Si nous avons pu être témoins d’un tel événement, c’est parce qu’en la personnalité de Sœur Emmanuelle, chacun peut reconnaître sa propre humanité, sa véritable nature, débarrassée de tous ses encombrements… de la Vie auprès des chiffonniers du Caire, « les bébés ne meurent plus en bas âge, les femmes ne sont plus battues par leur mari et 85 % des enfants sont scolarisés. Nous n’avons fait que donner des possibilités aux chiffonniers et ils s’en sont saisies », dit Sœur Sara qui lui a succédé. (« La vie », 1er janvier 2009.) Elle disait : « Le jour de ma mort sera le plus beau jour de ma vie. » Interrogée par les journalistes, à la télévision, sa nièce, qui veillait sur elle les derniers temps de sa vie et qui a été la première à voir le corps de sa tante après sa mort, a confirmé. En voyant la paix et la beauté lumineuse qui émanaient de son visage, elle a compris que celle qui avait franchi l’autre rive vivait dans la Joie infinie… Quand nous reconnaissons que la fragilité est une chance pour la relation, la confiance s’avère un trésor ! Le parcours de Sœur Emmanuelle n’a-t-il pas été une perpétuelle victoire de la Vie qui triomphe, malgré les pires obstacles ?... C’est par la force de son intelligence, débarrassée des apparences mensongères, que Sœur Emmanuelle a pu faire accéder des femmes et des hommes aux droits les plus élémentaires qui leur étaient inaccessibles avant son intervention. Par sa parole libérée, témoignant de sa vérité intérieure, elle a soulevé des montagnes… Grâce à son œuvre La ressource est collective, les personnes fragiles nous le rappellent de façon prophétique. « Vivre, c’est entrer dans l’ambiguïté des feuilles mortes et des bourgeons. » (Jean Debruyne.) Au temps des feuilles mortes, Sœur Emmanuelle s’est envolée. Voici venu le temps de l’éclatement des bourgeons. Ouvrons nos esprits et nos cœurs à la Vie qui se donne, laissons venir la clarté dans la joie du Ressuscité ! Geneviève. p o L’aube se lève, Porteuse d’une espérance. La terre, Inondée de lumière, Chante la joie des floraisons printanières. La mer, Par le va-et-vient des marées, Nous permet de rejoindre l’autre rive, Cet ailleurs éternel, Bercé comme un ressac en nous… Du respect du mystère du Vivant, Un monde heureux et fraternel peut naître. L’âme du monde veille Et donne à nos cœurs Amour et paix ! Geneviève. em e (Photo : Document JP.) Terre habitée d’infini, La mer frangée d’écumes, Le sable qui étincelle, La nature qui s’éveille porteuse de multiples floraisons, L’oiseau qui s’égosille, Le soleil qui brille, Le printemps est là ! La Vie, toujours la Vie triomphe ! Sur le tympan de la cathédrale, Les sculpteurs ont gravé Le Fils de l’Homme en gloire Qui a vaincu les ténèbres Et s’élève resplendissant. De leurs cercueils ouverts, les morts se lèvent Pour rejoindre la lumière du Ressuscité ! Par ces images sculptées dans la pierre, Notre destin nous est révélé, Notre merveilleux destin !... Libérant son chant intérieur, Une humanité nouvelle se prépare à naître… Femme libre et joyeuse, Emmanuelle ne faisait pas de différence. Elle tutoyait tout le monde, du plus misérable au plus puissant; tous étaient ses frères et sœurs en humanité. Elle nous a appris que de la fragilité une puissance de vie se libère et nous rend capable d’espérer… (Photo : Fotolia.) Un printemps nouveau s’annonce, à l’inouï, à l’inconcevable, nous sommes invités, l’infinité des possibles nous est révélée… Le Journal Paroissial – Fonds commun 7 << Loisirs (Photo : Fotolia.) Pratiqué dans un but alimentaire partout dans le monde depuis des millénaires, le jardinage est devenu, depuis quelques années déjà, l’occupation préférée des Français. Du géranium bichonné sur un balcon aux semis de haricots et de salades en passant par l’entretien des hortensias et autres weigélias au jardin d’agrément, nous sommes nombreux à apprécier retourner la terre. C’est reconnu, le jardinage procure de multiples plaisirs aux amateurs comme aux spécialistes. Ç ! Le printemps est enfin là. Les jours rallongent et le soleil entame sa course vers son zénith. Les premières fleurs refleurissent, les arbres bourgeonnent, les salons de jardin reprennent leur place sur les terrasses. Les jardiniers, tous les jardiniers, des débutants aux expérimentés, tous ces passionnés s’affairent à l’intérieur comme à l’extérieur. Les uns ressortent ou rempotent les plantes annuelles, installent des balconnières de bisannuelles (pétunias, bégonias, etc.). Les autres vont bêcher, aérer, démultiplier, remettre en place aux quatre coins du jardin. à y est Aérer Autre signe significatif, les jardineries et autres magasins spécialisés n’ont jamais été aussi fréquentés. Tous ces jardiniers, et pas essentiellement ceux du dimanche, cultivent une passion dévorante pour la terre. Au rythme des saisons, souvent avec le cycle de la lune, ils créent et entretiennent leur univers végétal. Le jardinier se transforme en façonneur de nature. Pas à pas, il va tout mettre en œuvre pour que l’harmonie soit aussi parfaite que possible. Bêcher Il est indéniable que jardiner procure de multiples joies. Le résultat du travail effectué est vite visible : une pelouse bien tondue, un parterre net, de délicieux légumes. La manipulation de différents matériaux ou éléments naturels (bois, herbe, fleurs, eau) entraîne un réel plaisir et permet de se vider la tête. Rien de tel qu’une séance de désherbage pour ne plus penser aux difficultés du quotidien. La réalisation d’un jardin, quelle que soit sa grandeur, nécessite d’en imaginer la concep- tion en respectant des notions de volumes, de lignes, d’association de végétaux, de couleurs. Semer Le jardinage permet aussi de pratiquer un exercice physique en plein air et il permet donc de rester en forme. Que vous soyez propriétaires de jardins, de petits balcons, de simples terrasses, amateurs ou spécialistes de l’« Art Vert », n’hésitez pas : jardinez, vous vous ferez du bien ! >> Fonds commun 8 – Le Journal Paroissial J’élabore mes confitures en y ajoutant, au gré de mes humeurs, ici une pincée de cannelle, de vanille, de gingembre, de mes envies. J’aime innover dans la composition des ingrédients, mêlant les fruits. Puis, au-dessus de l’antique bassine de cuivre d’où s’élèvent des volutes de fumée odorante, tout en tournant inlassablement la préparation sucrée et colorée, je pense déjà aux personnes à qui je vais l’offrir. Le bonheur est là face à moi et je n’ai qu’une idée en tête : le transmettre. Et comme un inventaire à la Prévert, j’établis la liste des futurs destinataires. Pour Caroline et à Léo, deux de mes neveux, ce sera de la rhubarbe pure ou associée à de la cannelle ou des fruits rouges; pour Patricia de la figue aux noix; pour Chantal de la poire à la vanille; pour Georges des abricots avec quelques noyaux, etc. savoir En 2007, les dépenses de jardinage et animaux de compagnie représentaient 12,3 % de la dépense des ménages français*. Sylvie Robert. * Sources INSEE. Rendez-vous pour les amateurs La 6e édition 2009 des « Rendez-vous au Jardin », créée sous l’impulsion du ministère de la Culture, aura lieu les 29, 30, 31 mai et 1er juin prochains. A cette occasion, plus de 1.700 espaces verts ordinaires ou extraordinaires s’ouvriront aux nombreux amateurs dans toute la France. Pour en savoir plus et connaître tous les rendez-vous, vous pouvez consulter le site : www.culture.fr. Pour en savoir plus www.jardinier.com www.jardinez.com www.parcsetjardins.fr Le temps des confitures J’ai toujours beaucoup aimé l’arrivée des beaux jours, synonyme de renouveau, de renaissance, et encore plus lorsque j’ai eu un jardin. Depuis, tous les motifs sont bons pour y passer le plus de temps possible. Après les plantations vinrent les récoltes et le plaisir d’accommoder, de cuisiner, de déguster, de savourer. Et comme ma chère mère l’avait toujours fait, j’ai découvert le plaisir de créer mes confitures maison. Au rythme des cueillettes de saison, arrive le temps de la préparation des incontournables confitures. Des fraises aux groseilles, des framboises aux cassis, sans oublier les abricots, les prunes et les pêches, le précieux nectar se décline en camaïeu de rouges et d’orangés dans des pots alignés sur les étagères du cellier. A P la Et le bonheur m’envahit lorsque je vois un regard briller de plaisir quand j’offre une de mes compositions. Sylvie Robert. is ir Holyland Experience Jésus à L orsque la croix portant le Christ est hissée par les légionnaires romains, certains spectateurs ne peuvent réprimer une larme, d’autres se signent. Nous sommes à Orlando, à deux sorties d’autoroute de Disney World, et seule la chaleur de la Floride peut évoquer les rives du Jourdain. Mais les créateurs de Holyland Experience, parc à thème biblique, s’ingénuent à donner la preuve du contraire en faisant vivre à grands renforts de son et lumière une Jérusalem de carton-pâte. Entre le parking et la billetterie, une crèche d’un goût douteux donne le ton. Après avoir payé 35 $ et validé son ticket dans un tourniquet niché dans une réplique de la porte de Damas, le visiteur se retrouve dans la reconstitution d’une rue de Jérusalem au temps de Jésus, où déambulent figurants en costume et touristes souvent âgés, venus pour la plupart des Etats-Unis et d’Amérique latine. « Shalom », saluent les comédiens. Les marchands du Temple tiennent une boutique bien remplie, nous rappelant que si le Christ avait fait vœu de pauvreté, Dieu veut que l’Amérique soit prospère. C’est en tout cas ce que répètent les pasteurs qui animent les radios évangéliques qu’on entend sur la FM. Moïse A midi, tout le monde prend place devant le Golgotha pour la première des deux représentations quotidiennes de la Passion du Christ (une seconde a lieu en soirée pour les visiteurs tardifs). En attendant la venue du Messie, certains parlent de leur conversion avec les figurants qui sont tous des « born-again christians » (chrétiens re-nés à Dieu) et font souvent preuve de prosélytisme. Une comédienne monte sur le Golgotha et se met à chanter sur un ton mélodramatique en anglais et en espagnol. Frappé et houspillé par trois légionnaires, Jésus ensanglanté passe à quelques centimètres des spectateurs en portant sa croix. Il est poussé jusqu’en haut du calvaire, puis crucifié hors de la vue des visiteurs, qui ne voient que le légionnaire qui tient le marteau et frappe théâtralement. Le spectacle se termine avec la Résurrection, dont le message est rappelé par un arrangement floral proclamant : « Il est ressuscité » sur la pelouse. Les visiteurs se dirigent ensuite vers le restaurant et les stands de glaces et milk-shakes, certains joignant les mains autour de la table pour une prière collective avant d’entamer leur hamburger-frites ou leur burrito. Des écrans géants retransmettent les programmes d’une des nombreuses chaînes religieuses diffusées par Trinity Broadcasting Network, premier groupe de médias religieux au monde, qui possède le parc depuis 2007. The Holyland Experience a été fondé par Marvin Rosenthal, pasteur baptiste d’origine juive venu à Orlando en 1989 pour créer Zion’s Hope, « l’espoir de Sion », un ministère évangélique destiné à convertir les juifs au christianisme. Des termes tels que « juif messianique », « chrétien hébreu » et « chrétien juif », décrivent tous la même chose, à savoir un juif qui croit que Jésus est le Messie promis d’Israël. La plupart des juifs messianiques se considèrent simultanément juifs et chrétiens, mais sont rejetés par les autorités rabbiniques. Des manifestants juifs ont protesté lors de l’ouverture du parc en février 2001, dénonçant une entreprise visant à les convertir, ce dont se défendait Rosenthal. La plupart des animations semblent effectivement destinées à montrer que le christianisme est l’accomplissement du judaïsme. Prosperity gospel A un succès initial dû à la nouveauté du parc, la fréquentation a baissé et les dettes se sont accumulées. En septembre 2006, le groupe TBN, fondé en 1973 par la famille Crouch, a acquis une station de radio à Orlando et décidé d’y ajouter le parc biblique pour en faire une version chrétienne des studios Universal. S’il a permis de relancer le parc, en raison notamment de la publicité faite par les médias du groupe, ce rachat a fait aussi de nombreux mécontents qui n’apprécient ni le changement d’orientation spirituelle de Holyland Experience ni la réputation controversée de la famille Crouch, qui mène grand train en dirigeant une entreprise religieuse non imposable, aux finances opaques. Loin de l’orientation baptiste et presbytérienne de son fondateur, le parc est maintenant animé par la philosophie du « prosperity gospel », une synthèse de la théologie chrétienne et du matérialisme des classes moyennes américaines : la croyance qu’avec assez de foi on peut tout demander à Dieu, notamment les richesses de ce monde et une bonne santé. Des troncs à offrandes sont disséminés dans le parc, portant le message suivant : « Holyland Experience est une organisation chrétienne sans but lucratif. Le prix des billets ne couvre pas l’intégralité des frais de notre ministère. Si vous avez reçu ici des bénédictions et souhaitez faire une donation déductible de vos impôts, merci de votre générosité. » Un reportage du Los Angeles Times, publié en 2004, a révélé que la famille Crouch avait utilisé 32 millions de dollars prélevés sur la trésorerie de TBN pour lancer la carrière d’acteur de leur fils cadet Matthew, et que Paul Crouch Sr, le père, avait versé 425.000 dollars à un ancien employé pour qu’il garde le secret au sujet de leur relation homosexuelle. Le groupe nie cette relation, tout en confirmant que la somme a bien été payée… près Philippe Lissac Godong. Keur Moussa, le chant grégorien au son de la kora A la fin d’un office, les moines furent priés de rester dans les stalles. Les griots entonnèrent l’un de ces airs qui me paraissait proche d’un ton psalmodique grégorien. Bravement, j’entonnais dans le ton le Dixit Dominus des vêpres du dimanche… et la communauté poursuivit ! Cette expérience fut une révélation : « Nous avions l’impression que les koras mandingues soutenaient notre prière et que notre chant relevait encore la beauté mélodique des koras », poursuit le moine. Frère Dominique Catta, qui comptait parmi les neuf premiers moines envoyés au Sénégal par Solesmes, a consacré une bonne partie de sa vie à l’étude et à l’amélioration de cet instrument traditionnel de la région. L’atelier est aujourd’hui dirigé par le Frère Luc-Marie Bayle qui a lui aussi imaginé et réalisé des modifications à cet art en évolution constante. Six fois par jour, la cloche retentit et toute activité s’arrête. Les moines se pressent vers l’église dont l’abside est couverte de fresques stylisées en noir et rouge représentant la vie de la Vierge. Le dimanche, la tribune s’ouvre pour accueillir les touristes venus nombreux assister ou participer à la liturgie solennelle rythmée par la kora, le balafon et le tam-tam qui accompagnent les chants des moines. L’ordre bénédictin est l’ordre hospitalier par excellence; sa règle veut que l’hôte soit reçu comme le Christ. Keur Moussa est un endroit à l’écart, mais pas isolé. Les moines ont toujours gardé une attitude d’ouverture et de solidarité envers leurs voisins musulmans. Pour répondre aux besoins les plus urgents des populations environnantes, le monastère fut amené à créer un dispensaire, géré par les Servantes des Pauvres d’Angers qui se dévouent principalement aux soins des femmes, des vieillards et des enfants. Une école primaire a été ouverte où cinq maîtres africains enseignent actuellement à près de 150 enfants venus des villages d’alentour. M u si q u e (Photo : Wikipédia.) A une cinquantaine de kilomètres de Dakar, l’aride savane sénégalaise fait place à une verte oasis arrachée au désert par un dur labeur : le monastère bénédictin de Keur Moussa. Entreprise en 1961 par l’abbaye Saint-Pierre de Solesmes, pour répondre au désir de l’Eglise de voir « implanter la vie monastique dans les jeunes chrétientés du tiers-monde », Keur Moussa est une des premières fondations de vie monastique établies sur le continent africain. Fidèles à la devise bénédictine « ora et labora », les moines travaillent dans les vergers où poussent bananes, ananas, mangues, papayes et agrumes. Certains font du fromage avec le lait de chèvre acheté aux bergers peuls, tandis que d’autres s’activent silencieusement dans des ateliers de mécanique, menuiserie et peinture. Mais le joyau qui a rendu l’abbaye célèbre est la fabrication de koras, l’instrument traditionnel des griots mandingues, caste de musiciens et chanteurs. En arrivant ici, les fondateurs ont été immédiatement séduits par le son si gai de cette harpe-luth africaine. Des griots furent invités à jouer à Keur Moussa. (Photos : Godong.) Les animations commencent avec un spectacle sur Moïse présenté dans un auditorium climatisé dont la sortie mène à une boutique d’objets religieux. Docilement, les visiteurs, portant casquettes et tee-shirts, proclamant leur amour pour Jésus, dépensent quelques dollars et se dirigent vers la place du Temple, sorte de théâtre à ciel ouvert censé ressembler au Temple de Jérusalem avant sa démolition. Ils assistent en tapant des mains à une leçon de danse hébraïque, et les plus hardis rejoignent sur scène la gentille animatrice. Puis ils contournent le jardin de la tombe du Christ et gagnent le « Village de Judée », petit théâtre en plein air où les figurants rejouent dans un style de comédie musicale hollywoodienne quelques épisodes de la vie de Jésus comme les noces de Cana. Muni d’un micro sans fil comme tous les autres comédiens, Jésus descend parmi les spectateurs, posant une main sur les épaules d’un ou deux élus tout en chantant. Golgotha Depuis l’an 2000, l’abbaye est dirigée par un abbé sénégalais, et la grande majorité des quarante moines sont jeunes et africains. Certains sont partis en Guinée pour fonder une nouvelle abbaye, devenant à leur tour missionnaires. Philippe Lissac Godong. Le Journal Paroissial – Fonds commun 9 << Histoire de l’Eglise De saint Augustin jusqu’à l’an mil a Les restes de l’Empire romain tremblent sous les hordes barbares. Les Vandales ont traversé le Rhin gelé le 31 décembre 406, envahi l’Empire. Lorsque saint Augustin meurt, en 430, sa ville d’Hippone en Afrique du Nord est assiégée par eux ! Rome est prise par Alaric et ses Wisigoths en 410. Les Huns d’Attila (451-452) déferlent. L’Empire romain s’écroule en 476. C Barbares sont, pour la plupart, des chrétiens ariens dont l’hérésie, ayant contaminé l’Orient chrétien, déferle sur l’Occident avec les Barbares qu’elle a convertis : Goths, Wisigoths, Ostrogoths, Vandales... L’Eglise n’est pas emportée dans la tourmente, mais le territoire de la Gaule devient une véritable marqueterie aux mains des Wisigoths, des Francs, des Burgondes, des Alamans. La plupart des envahisseurs étaient encore des païens, mais ce fait, loin de rebuter les évêques, leur apparut comme un avantage : « Il est, se disaient-ils, plus facile de cultiver une terre vierge et plus facile de convertir un païen que de ramener un hérétique arien à la vraie foi. » En lieu et place des cadres administratifs romains, les évêques veillèrent à la paix. Ils « tenaient » véritablement le pays. Saint Rémy, évêque de Reims, favorable au roi des Francs, Clovis, le baptisa à Noël 498 et les Francs avec lui. Même scénario à Vienne avec saint Avit et en Provence avec saint Césaire d’Arles. Les chrétiennes eurent, dans la christianisation, un rôle presque aussi important que celui des évêques avec qui elles collaboraient : Clotilde, princesse burgonde chrétienne, mariée à Clovis depuis 493, le es Saint Sylvestre Elu Pape en 999, Gerbert régna jusqu’en 1003, pas longtemps, mais assez pour laisser une trace jusque dans nos souvenirs d’enfance, mais l’on ne sait plus de lui que le nom qu’il laissa au réveillon du 31 décembre : la Saint-Sylvestre. Mettant fin à une époque difficile, il inaugurait un immense tournant dans l’histoire de l’Europe. Il sera resté, dans la mémoire collective, le Pape de l’an mille et des terreurs traditionnellement liées à cette époque. En lisant sa vie, on ne peut s’empêcher d’évoquer celle de Jean-Paul II, premier Pape polonais de la fin du second millénaire, né le 18 mai 1920 à Wadowice, élu Pape le 27 octobre 1978, mort le 2 avril 2005. Estimé par les nations du monde entier, par leurs chefs d’Etat et leurs chefs religieux, Jean-Paul II, malgré une tentative d’assassinat, aura eu un long règne de 27 années. Il visita la plupart des pays, il parlait presque toutes leurs langues. « Santo subito ! », proférait la foule pendant ses funérailles... >> Fonds commun 10 – Le Journal Paroissial Beaucoup plus court que celui de JeanPaul II, le règne de Sylvestre II fut d’une extraordinaire densité ! Le futur Pape, de son nom Gerbert, est né vers 940. Il fut élevé à Aurillac au monastère bénédictin de Saint-Gérault et devint moine, selon la réforme clunisienne. Etonnamment doué, il voyagea et fit des études dans différents centre intellectuels. C’était l’époque brillante de la Renaissance carolingienne des arts et des lettres. Gerbert devint un savant. A Cordoue, il s’est initié à l’arithmétique et à la cosmographie, domaines dans lesquels excellaient les Arabes qui occupaient alors l’Espagne. On dit qu’il introduisit l’usage du chiffre zéro et des autres chiffres arabes en place de la numérotation romaine particulièrement difficile à manier. Il devint étudiant, puis professeur de logique et de dialectique à Reims, puis abbé de Bobbio en 983. le spirituel et le temporel. L’Eglise, tirant avantage de la renaissance carolingienne des arts et des lettres, devint la grande enseignante d’une époque qui sortait à peine de la barbarie. Charlemagne mourut le 28 janvier 814, emporté par une pleurésie. L’Eglise se trouva alors devant de nouveaux périls. Les Slaves menaçaient toujours à l’Est. Les Sarrasins, ramassis de pirates à dominante arabe, régnaient en maîtres en Méditerranée malgré les tours de guet (tours sarrasines) en Corse et en Ligurie. Au Nord, le péril venait des Normands (Nord, Danemark, Scandinavie) qui, de 890 à 900, font des incursions un peu partout et sèment la terreur jusqu’en Amérique du Nord, jusqu’à la mer Caspienne, la Sicile et Byzance à l’Est et au Sud... En 885-886, Paris fut assiégé. « A furore Normanorum, libera nos, Domine », chantait-on à l’église... En 911, ils s’installent en Normandie. A l’intérieur, la menace, plus profonde, vient du système féodal qui lie le vassal au suzerain et fait de la société une sorte d’immense écheveau que devrait tenir l’empereur entre des mains puissantes. Or, en 843, eut lieu le partage de Verdun qui divisait l’Empire carolingien en trois : la Francie, la Lotharingie et l’Allemagne. En 962, Otton I proclamait la fondation du Saint Empire romain de la Nation germanique avec lequel l’Eglise aura maille à partir pendant de nombreuses années. Qui devait obéir à l’autre ? Le pape ou l’empereur ? L’Eglise, afin de protéger la paix avant tout, lança en 988 l’initiative de La Paix de Dieu qui limiterait conflits et dégâts dans les populations. Fallait-il prendre en main le pouvoir temporel des mains défaillantes des chefs d’Etat ? Ce fut assurément l’arrière-pensée de Gerbert d’Aurillac, archevêque de Ravenne (futur Sylvestre II), lorsque sur ses conseils, en Francie, le dernier des Carolingiens fut remplacé par Hugues Capet. Avec une nouvelle dynastie en Francie, un grand pape Sylvestre II, Otton III puissant empereur germanique, le millénaire s’achevait en triomphe pour l’Occident et pour une Eglise bien de ce monde, tout en n’en étant pas... Jeanne Briand. (Dessins fournis par l’auteure.) poussa au baptême. Les Francs chrétiens eurent un chef barbare catholique, allié des évêques et susceptible de réunir toute la Gaule sous son autorité contre les rois ariens. Geneviève arrêta l’invasion des Huns à Paris en 453. Chez les Lombards, Théodelinde, dame bavaroise catholique, travaillait à la paix avec le Pape Grégoire le Grand. Une autre Clothilde chrétienne fut l’épouse du wisigoth Amalric. Le rôle des moines et surtout des moines irlandais ne fut pas moindre que celui de grands Papes, saint Léon (440-461) et Grégoire le Grand (590-604) : saint Colomban et saint Gall parcouraient l’Europe en y implantant des centaines de monastères : Luxeuil, Bregenz. En 529, le Mont-Cassin était fondé par saint Benoît. Les historiens ont accusé les puissants descendants de Clovis de n’être que des « rois fainéants » parce qu’ils laissaient le pouvoir aux mains de « maires du palais » ou d’évêques tel saint Eloi, conseiller du « bon roi Dagobert » (628-638). Ces maires du palais finirent par les supplanter; la dynastie des Mérovingiens de Tournai fut balayée par celle des Carolingiens de Liège/ Aix-la-Chapelle. En 800, Charlemagne fut couronné empereur en Occident. Dans un Orient ravagé par les querelles théologiques et les schismes, la nouvelle hérésie du commerçant Mahomet (+ 632) se mettait en place. Ce « prophète » disait avoir écrit le Coran sous la dictée de Dieu. Les obligations étaient simples (cinq piliers de l’Islam), la doctrine sommaire. L’esprit conquérant des Arabes fit qu’en quelques décennies (de 632 à 667) l’Islam se répandit dans tout l’Orient chrétien, la Palestine, Jérusalem et les lieux saints, l’Afrique chrétienne, puis en Espagne au début des années 700. Les Sarrasins menaçaient de balayer la Gaule chrétienne lorsqu’ils furent arrêtés par Charles Martel à Poitiers en 732. En 987, ils prenaient Saint-Jacques-de-Compostelle... Charlemagne possédait à lui seul toute la Gaule, les anciens territoires francs, la Bourgogne et la plus grande partie de l’Italie. Lorsqu’il eut conquis et fait baptiser la Saxe, son empire s’étendait d’Ouest en Est de l’océan Atlantique jusqu’à l’Elbe et aux montagnes de Bohème et de la mer du Nord jusqu’aux limites de l’Empire d’Orient. Par la force, il avait élargi la chrétienté et imposé le christianisme, donnant libre cours à une grande confusion entre En 990, Gerbert fut élu archevêque de Reims, puis, suspendu par le légat du SaintSiège en 995, il se réfugia auprès d’Otton III, prince germanique dont il avait été le précepteur. En 997, le Pape Grégoire V lui donna l’archevêché de Ravenne. En 999, élu Pape à son tour, il prit le nom de Sylvestre II et, très fin politique, il réussit à s’imposer aux princes chrétiens et à faire appliquer la Paix de Dieu et la Trêve de Dieu : interdiction de se battre à certaines périodes de l’année de façon à ne pas affliger excessivement les populations. Sylvestre II était une de ces personnalités extraordinaires comme on n’en voit qu’une ou deux par siècle, comparable à Hildegarde de Bingen, Pic de la Mirandole, Léonard de Vinci, Galilée, Copernic, Einstein... Il avait, sur un modèle grec, construit un astrolabe, globe céleste reproduisant les mouvements des astres. Il est l’inventeur d’un orgue à vapeur, car il était aussi un musicien expérimenté. On lui attribue la notation musicale sur la portée de 5 lignes. La médecine n’avait pas de secrets pour lui, à tel point qu’il fut même soupçonné de sorcellerie ! U n P a p e C’était un homme politique avisé et qui savait intelligemment analyser les situations et jouer à bon escient sur l’échiquier des nations européennes en train de se mettre en place. Il contribua à éliminer la dynastie carolingienne décadente et à faire remplacer son dernier représentant par Hugues Capet. Jeanne Briand. LE JOURNAL PAROISSIAL FONDATEUR A. GOUBELY CPPAP N° 0409 L 85061 La présidente : c. de paysac IMPRIMERIE : LAPREL SA 46, av. Emile-Labussière, LIMOGES Tél. 05 55 77 66 13 Fax. 05 55 10 89 99 LE JOURNAL PAROISSIAL par e-mail [email protected] Dix petits cailloux blancs Joseph de Mijolla Qu’est-ce que la Bible ? Pourquoi paraît-elle si compliquée ? De quoi Jésus nous sauve-t-il ? A ces questions et à bien d’autres, l’auteur nous donne des clefs qui ouvrent des chemins de foi. Editions Parole et Silence, 60, rue de Rome, 75008 Paris. 80 pages. 9 e. Nous fêterons notre Pâque au désert Patrice Vivarès Il ne s’agit pas d’un parcours touristique vers Tamanrasset, mais d’un chemin dans l’imprévu de Dieu. Editions Parole et Silence, 60, rue de Rome, 75008 Paris. 123 pages. 14 e. Carlo Maria Martini Canonisée en 2004, elle fut membre actif de l’Action catholique. Editions Parole et Silence, 60, rue de Rome, 75008 Paris. 107 pages. 14 e. Elisabeth trouvé le tombeau vide, et que les témoins l’ont vu vivant, ressuscité. A l’éveil à la foi, tu as entendu tout cela ! Quel événement ! Quelle joie ! Quel espoir ! Dieu a envoyé son Fils Jésus pour que nous partagions cette vie. La mort a été engloutie et vaincue. Jésus ressuscité ne meurt plus. Cette grande nouvelle est annoncée dans toutes les langues. D’abord, en grec, cette Bonne Nouvelle se dit Evangile. Aussi, tu vois Evangile et Bonne Nouvelle ne sont qu’une seule et même annonce, celle de Jésus venu parmi nous, vivant avec nous, vivant ressuscité. Cette Bonne Nouvelle ne demande qu’à être communiquée, répandue. foi, la guérison du tonton de Cédric, la réussite de la grande sœur à un concours qui va orienter sa vie professionnelle. Que de bonnes nouvelles ! Dans toute vie, il y a ces moments heureux et simples; savourons-les, partageons-les. Mais une bonne nouvelle, n’est-ce que cela ? Pour Pâques, maman a amené Sandrine à la messe. Pendant les prières, elle a entendu le prêtre dire : « Bonne Nouvelle de Jésus-Christ. » Ah ! voilà donc une bonne nouvelle, le ton est solennel, c’est une nouvelle très importante ! Aussi, Sandrine de retour à la maison ne manque pas de demander à sa maman : – Mais quelle est donc cette bonne nouvelle qu’annonçait le prêtre ? – Oui, dit sa maman, cette Bonne Nouvelle, elle a commencé, un jour à Jérusalem, lorsque les amis de Jésus ont Je connais pourtant une résidence où l’on réagit. Il faut dire qu’elle a la chance d’être habitée à moitié par des résidents à l’année. Au fur et à mesure qu’elle se peuplait, la plupart amorçaient le dialogue, non pas dans l’ascenseur, mais avant ou après, sur les paliers, ou dans les garages, sur les plages de manœuvres des voitures. Et voilà qu’après quelque temps et quel- Ensuite, ils se sont invités par morceaux, pour des fêtes ou des anniversaires, au gré des évènements ou pour le simple plaisir de passer la soirée et de faire plus ample connaissance. Un jour, ils sont allés nombreux au restaurant. C’est que les apparts ne sont pas très grands et que rien n’a été prévu pour se retrouver nombreux. Avec le temps, le garage est devenu le « dernier salon où l’on cause ». Et certains, futés et spécialement actifs, ont eu l’idée de Mais le clou, c’est que, l’autre soir, toujours à l’initiative de quelques-uns, pas toujours les mêmes, ledit garage s’est transformé en salle à manger. J’ai tort d’écrire ce mot parce qu’immédiatement vous allez vous monter le col et prendre des airs pincés. Après tout, ils sauraient faire parce qu’ils sont « du meilleur monde ». Mais non, ne vous fatiguez pas, cela n’en vaut pas la peine. Un garage, surtout bien décoré, c’est un lieu idéal pour faire la fête à vingt-huit. Cela n’a jamais été aussi simple et aussi plaisant. Ils ont ri, ils ont dansé, ils ont bu et mangé, même avec de la vaisselle en carton. De nouveaux résidents ont été accueillis, des anciens sont allés plus loin dans la confidence. Ce n’était qu’amitié, joie et tolérance. Et pourtant les différences sont grandes, très grandes. au fil de la journée Lors d’une leçon sur les rimes, la maîtresse demande à Toto de donner un exemple : – Dimanche, je suis allé à la chasse aux grenouilles et dans le ruisseau j’avais de l’eau jusqu’aux genoux. – Mais Toto, ça ne rime pas du tout. – Ce n’est pas ma faute, y avait pas assez d’eau ! Un concierge arrête une locatrice qui a l’air triste. – Bonjour, Madame. Ça n’a pas l’air d’aller ce matin ? – Bahhh, c’est à cause de mon chat Chapelure. – Ah, je croyais qu’il s’appelait Biscotte… – Oui, mais… il s’est fait écraser ce matin ! Un assureur discute avec un client : – Vous me dites que l’accident ne rentre pas dans le champ de la garantie, mais, en tout cas, la voiture de mon voisin est rentrée dans mon champ ! Toto a du mal à comprendre l’arithmétique. La maîtresse essaie de lui faire comprendre grâce à des exemples : – Toto, si tu plonges la main dans ta poche de droite et que tu trouves une pièce de 1 e; puis si tu plonges ta main gauche dans ta poche de gauche et que tu trouves un autre euro, qu’est-ce que tu auras ? – Le pantalon de quelqu’un d’autre, Madame. Toto apprend à faire du vélo. Il fait un tour de square et, passant devant sa mère : – Regarde, maman, sans les pieds. Il refait un tour de square et dit : – Regarde maman, sans les mains. Troisième tour de square et Toto repasse en s’exclamant : – Regarde, maman... Fan les dents ! C’est une maîtresse d’école qui demande à ses élèves de faire une phrase dans laquelle il y a l’expression « je présume ». Ev èn em en t A toi, à tous les chrétiens, il incombe de la faire connaître pour la plus grande gloire de Dieu notre Père. Bénédicte. Fr at e r n it é Comme c’est précieux de découvrir, sans besoin de discours, qu’il est urgent de se serrer les coudes et de se sentir reconnu. C’est merveilleux quand c’est possible, surtout quand il y a des gens pour le rendre possible. Alban Gerlier. H Pied C Rire ques sondages, un appartement s’est risqué à s’ouvrir aux autres pour une soirée-crêpes. Ils étaient treize, toute superstition mise à part. Mais le fait, si minime soit-il, semble bien avoir été un signal de départ. peindre les murs en clair pour tromper la couleur uniforme du béton. Ils ont retroussé les manches et le garage a pris un sérieux coup de propre et de neuf. Editions Parole et Silence, 60, rue de Rome, 75008 Paris. 76 pages. 8 e. Pied B Le salon où l’on cause D de Dieu par le silence de solitude André Ravier. Il s’agit de cette aventure spirituelle dans laquelle nous engage notre décision d’aimer Dieu : malgré les chutes, les retours en arrière, les abandons, cette décision nous stimule à un amour toujours plus total. Editions Parole et Silence, 60, rue de Rome, 75008 Paris. 97 pages. 9 e. Le mot du ravi ans ce « vieux pays », il nous arrive très souvent de passer à côté des autres sans dire un mot, sans saluer, sans nous connaître et sans nous chercher. Nous avons de la peine à vivre la devise triomphante de notre République qui s’étale sur le marbre ou la pierre de nos monuments officiels. Trinité L’approche Pied A A de la Françoise de Lauzon Ce livre relate le chemin vers le silence intérieur qui nous guide tous vers Dieu. Bonne nouvelle vril ! Bonne nouvelle ! Ce mois nous donne en général un soleil plus généreux. Les arbres se réveillent, fini l’hiver ! La nature entière, les haies, les buissons, tout revit. Les fleurs viennent égayer notre quotidien, les oiseaux s’affairent pour préparer leur nid. Le cycle de la vie reprend ses droits et tout notre être revit aussi. Chaque année, ce renouveau nous transforme, afin qu’avec Jésus ressuscité nous vivions de plus en plus en conformité avec son message. Une bonne nouvelle, c’est aussi la visite des grands-parents. Ils viennent passer quelques jours en famille. L’enfant se réjouit à l’avance, papy ou mamie ont tant d’histoires à raconter ! Le jeune enfant aime les écouter. C’est un plaisir ! C’est aussi recevoir une invitation pour fêter l’anniversaire de Céline, de Denis, les petits copains de l’école, de l’éveil à la Librairie Sainte Jeanne Beretta-Molla u Une petite fille dit : – Hier, maman lavait la vaisselle à la main; je présume que le lave-vaisselle était en panne. – Très bien, dit la maîtresse. Un autre dit : – Ce matin, papa est sorti du garage avec la petite voiture, je présume que la berline ne voulait pas démarrer. – Très bien, dit la maîtresse. Toto lève la main et ensuite dit : – Hier, j’ai vu grand-papa sortir de la maison et se diriger vers le bois avec le journal sous son bras; je présume que… – Je t’arrête, dit la maîtresse, parce qu’ici tu ne peux rien présumer. – Maîtresse, laissez-moi finir ma phrase, dit Toto. – D’accord, dit la maîtresse. – Hier, comme je viens de vous le dire, j’ai vu grand-papa sortir de la maison et se diriger vers le bois avec le journal sous son bras; je présume qu’il allait faire ses besoins parce qu’il ne sait pas lire ! Pendant la mitemps, alors qu’ils vont rechercher des boissons, la discussion dérive sur l’alimentation : Deux célibataires endurcis regardent un match de foot à la télé. – Ça m’étonnerait, rétorque l’homme d’Eglise, LUI ne m’aurait jamais dénoncé ! m o u r – Je me suis acheté un livre de cuisine une fois, dit le premier, mais j’ai jamais pu m’en servir. – Les plats étaient trop sophistiqués, demande l’autre ? – Tu l’as dit ! Toutes les recettes commençaient de la même façon : « Prenez un plat propre et... » Sur une autoroute, un prêtre roulant à toute vitesse se fait prendre par le radar. Un policier l’intercepte au péage et commence à lui rédiger une contravention… – Comment avez-vous su que j’allais à plus de 130, demande le prêtre énervé ? Sans quitter la contravention des yeux, le policier pointe le doigt vers le ciel. Le Journal Paroissial – Fonds commun 11 << BBil le t d u m ois ARTICLES A CHOISIR ICI ET EN PAGE 11 Limoges, le jeudi 12 février 2009 Nous espérons que les intempéries de ces derniers jours n’auront pas laissé trop de traces dans vos régions. L’intitulé de ce « JP » nous fait penser à des jours meilleurs puisqu’il nous conduit vers la fête de Pâques. Un rappel Inutile de téléphoner, de faxer, d’envoyer des courriers électroniques, l’imprimerie sera fermée du 20 février au soir au 2 mars au matin. Assemblée générale 2009 Elle concerne uniquement les membres de la maîtrise du « JP » (comité, rédacteurs, délégués). Cependant, comme habituellement, – vous trouverez inclus un feuillet « enquête » pour permettre à chaque membre d’équipe d’y réfléchir. A noter qu’un seul exemplaire sera à nous retourner par le responsable du journal, pour le 10 mars au plus tard; – par courrier séparé, chaque responsable de journal recevra les autres imprimés obligatoires (pouvoir ou vote) qui seront également à nous retourner pour le 10 mars au plus tard. Fiches « techniques » et fiche signalétique Avec l’envoi du calendrier 2009 au responsable du journal, nous avions joint : – un jeu de fiches réalisées pour notre assemblée 2008 et dont nous précisions que des jeux étaient à votre disposition sur simple demande. A ce jour, nous sommes surpris de n’avoir reçu que très peu de demandes…; – une fiche cartonnée qui était à compléter et à nous retourner avec les copies du journal : même constatation que ci-dessus. Très peu nous sont revenues… Corrections d’adresses Nous vous rappelons qu’il est impératif d’envoyer les corrections d’adresses le même jour que la copie pour être prises en compte pour le numéro en cours : un envoi différé nous oblige à reprendre vos dossiers avec un risque d’erreur. Merci de votre compréhension. Dans l’association Nous avons appris le décès de M. l’abbé Gentil, ancien responsable du journal « L’Echo de nos Vallées » de Jaulgonne (dossier 221). Nous le recommandons à vos prières. Le prochain « JP » Intitulé n° 668 de mai, il sera expédié de Limoges le mardi 17 mars. Toujours à votre écoute. Caroline de Paysac - Etienne Dannaud. La France en 2008 La Bible L’INSEE vient de donner quelques chiffres. Nous sommes 643 millions d’habitants. Les femmes détiennent le record européen de la fécondité avec 2,02 enfants par femme. Elles ont en moyenne le premier enfant vers 30 ans. Elles ont aussi la plus longue durée de vie d’Europe : 84 ans de moyenne; est-ce lié à la fécondité ? Depuis trente ans, 200.000 enfants sont nés grâce à la fécondation in vitro et nous comptons 800.000 naissances. Notre population a grandi en nombre, mais aussi en taille. La hauteur moyenne des femmes est dorénavant de 1,62 mètres et 1,75 m pour les hommes. Malheureusement, notre morphologie a également changé. Les femmes se sont élargies de trois centimètres de tour de taille et les hommes de six centimètres. Il existe de nombreuses traductions de la Bible. Sept traductions sont plus utilisées dans le monde. Il s’agit des Bibles de Jérusalem, de Segond, une traduction œcuménique de la Bible, la Bible Osty, la nouvelle traduction de Bayard, Parole de Vie et enfin la Bible expliquée. Chaque communauté chrétienne utilise la Bible au cours des cérémonies, mais toutefois de manière relativement différente si on est catholique, protestant ou orthodoxe. Chez les catholiques, chaque liturgie dominicale donne lieu à la lecture d’un extrait de l’Ancien Testament, d’un psaume, d’un extrait du Nouveau Testament et d’une page d’Evangile. Chez les orthodoxes, il n’y a pas de lecture de l’Ancien Testament, mais un passage de l’Evangile et un extrait des Actes des Apôtres ou des épîtres. Le livre de l’Apocalypse n’est jamais lu. Chez les luthériens : même calendrier que chez les catholiques. Chez les réformés : le pasteur a le libre choix des lectures, parfois un seul texte, et pas d’obligation de l’Evangile. Toutefois, une grande place est réservée aux psaumes. Chez les évangélistes : le choix des lectures bibliques incombe au prédicateur sans calendrier imposé. Toutefois tous les moments de culte sont ponctués par la présence de lecture biblique. Chez les pentecôtistes toutefois, la Bible est moins présente. Source : INSEE. Les Français et le vieillissement L’espérance de vie des Français a augmenté de plus de trente ans en un siècle. Au 1er janvier 2008, il y avait en France 20.115 centenaires et 1.414.920 personnes de plus de 85 ans. Il y a en France 12,6 millions de grands-parents et 2 millions d’arrièregrands-parents. Les arrière-arrière seraient plus de 30.000. A 70 ans, une personne sur dix a encore au moins un parent; une personne sur deux habite le même département que sa mère. En 2004, la moitié des parents ayant des enfants qui ont quitté le domicile familial déclare les avoir aidés financièrement en 2008; 16 % des ménages ayant encore des parents les aident financièrement. A l’avenir (2030), les 75 ans et plus seront trois fois plus souvent accompagnés d‘un conjoint ou d’un enfant qu’aujourd’hui. En revanche, mondialisation oblige, les enfants seront plus éloignés géographiquement qu’aujourd’hui. Source : La Croix. Bolivie : incertitudes sur l’avenir Lors du référendum organisé en août 2008, le Président bolivien Evo Morales était sorti vainqueur. Dans le même temps, son principal opposant, Ruben Costa, gouverneur de Santa Cruz, ainsi que trois autres gouverneurs libéraux avaient été largement confirmés dans leur fonction. L’avenir reste donc très incertain, l’enjeu étant l’organisation politique et administrative et surtout la redistribution des richesses provenant des hydrocarbures. Il s’agit là d’un véritable « trésor de guerre » dont Evo Morales a besoin pour financer ses réformes sociales. Une négociation a été engagée avec l’opposition, les syndicats et les maires. Il est difficile d’en prévoir l’issue. D’après une information du CCFD. « Hardi les gars, vire au guindeau, goodbye farewell... » Hardi les gars. DATES D’ENVOI DE VOS COPIES J 1.................................. 3 J 2.................................. 3 J 3.................................. 4 J 4.................................. 5 J 5..................................11 J 6..................................16 J 7..................................17 J 8..................................20 J 9..................................23 J 10..................................25 >> Fonds commun 12 – Le Journal Paroissial mars mars mars mars mars mars mars mars mars mars Pérou : bonnes et mauvaises nouvelles Depuis cinq ans, le Pérou est en croissance économique, la croissance ayant même atteint 9 % en 2007. Pourtant, elle ne profite pas à tout le monde. Ainsi, dans la région de Cuzco, au sud de Lima la capitale, plus de 75 % de la population vit au-dessous du niveau de pauvreté. La province de Chumbivilcas dont la population est en majorité indienne est l’une des plus isolées et des plus pauvres de cette région. Les jeunes représentent 20 % de la population. L’Eglise catholique développe un Programme emploi jeunesse (PEJ) pour la formation des jeunes et leur lancement dans la vie économique. Le bilan est positif, même si le manque de ressources financières et d’accès au marché ne permet pas d’obtenir les résultats escomptés. De nouvelles initiatives sont prises pour assurer une stabilité meilleure pour la production et la gestion du marché local. D’après une information du Secours Catholique. Source : La Croix. « JP » n° 667 avril 2009 Rédaction et préparation en association avec le personnel de Laprel et le Journal Paroissial 1. Claire Reclus : Naissance de Jean Calvin. 2. Roland de Beaumont : A quoi sert le Parlement européen ? Quand cuisiner… 3. Marie-Paule Gain : 65 ans de bonheur ! Sébastien Catillon : Le coin des p’tits !!! 4. Yves Guiochet : Témoins de la Résurrection. Une espérance… 5. G. Ribreau : Un couple… Louis et Zélie Martin… 6. Martial Maury : Plus d’un siècle de vie. Annie Ballester : Une économie alternative… 7. Geneviève Moinot : Invités à vivre. Triomphe de la Vie. 8. Sylvie Robert : Le jardinage… Le temps des confitures. 9. Philippe Lissac - Godong : Jésus à Disney World. Keur Moussa… 10. Jeanne Briand : De saint Augustin… Saint Sylvestre. 11. Librairie : Caroline de Paysac et Yves Guiochet. Pied A : Bénédicte Chiron : Bonne nouvelle. Pied B : Abbé Ballanger : Le salon où l’on cause. Pied C : Christophe Nuhain : Rire… 12. Choix : Caroline de Paysac et Yves Guiochet.