Doctrine d`emploi du MIG 29

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Doctrine d`emploi du MIG 29
Doctrine d’emploi du MIG 29
Le but de ce document est de décrire l’ensemble des missions dédiées à la 120th Black Kite et la
manière dont elles s’intègrent au sein de l’escadrille 3rd Wing.
Oslo - Milan 03 - 120th
I.
Présentation du Mig 29.
La réputation du MIG 29 n’est plus à faire : le MIG-29 est issu d'un développement commencé dans les années 70 par les
bureaux de recherche de Mikoyan en URSS afin de concurrencer les F-15 et F-16 américains. Il fallait donc un appareil très
manœuvrant, capable d'engager des cibles multiples à moyenne portée (capacité fox 3) et d'avoir une capacité de
bombardement. Le MIG-29, plus léger que le SU-27 et au rayon d'action plus faible, fut dédié à l'escorte d'appareil, à la
supériorité aérienne sur le territoire et à la reconnaissance tactique, les deux appareils se complétant ainsi tout en utilisant
nombre d'équipements communs.
Le cahier des charges lors de la conception stipulait que l'appareil devait:
- être capable de passer 600km/h à 1 100 km/h en 13 secondes
- être capable de passer de 1 100km/h à 1 300km/h en 7 secondes
- d'avoir un taux de montée à 1000m de 300m/s.
Ce surcroit de puissance apporté par ses réacteurs RD-33 lui apporte un rapport poids/puissance de 1,1 supérieur à tous ses
concurrents, et lui confère une agilité inégalable dans les manœuvres dans le plan vertical. Cet avantage se paye au prix fort
côté autonomie puisque l’on ne peut compter plus de 3min30sec de playtime à 1000m pleine PC contre plus de 8min pour le SU27.
On l’aura compris, le MIG 29 est un chasseur polyvalent très performant mais destiné à évoluer dans une zone très rapprochée
du champ de bataille.
II.
Place de la 120th au sein de la 3rd Wing
La 3rd Wing est composée de 7 escadrons employant différents aéronefs qui se distinguent par de nombreuses caractéristiques :
1)
leurs types :
Chasseurs purs : les F15 de la 12th
Chasseurs polyvalents : les SU33 de la 279th, les SU27 de la 92nd, et les MIG29 de la 120th
Avion d’attaque au sol : SU25T de la 72nd et les A10 de la 75th.
Hélicoptères : KA-50 de la 319th.
2) leurs rôles :
F15 :

100% de A/A  chasse à long rayon d’action, mise en place et tenue d’une supériorité aérienne en avant du
dispositif.

80% de A/S  Bombardement d’objectifs à haute valeur stratégique : bâtiments importants, navire etc… en
profondeur du territoire ennemi,
20% de A/A  autonomie niveau A/A lors de la mission de bombardement
SU33 :

SU27 :

80% de A/A  chasse à long rayon d’action, mise en place et tenue d’une supériorité aérienne en avant du
dispositif,
20% de A/S  bombardement d’objectifs à haute valeur stratégique en profondeur du territoire ennemi.
-
50% A/A  chasse à la verticale du champ de bataille
50% A/S  bombardement mixte



60% SEAD
30% destruction de véhicules
10% de destruction de bâtiments

Destruction de véhicules sur le champ de bataille

Destruction de véhicules sur le champ de bataille

MIG29 :
SU25T :
A10 :
KA50 :
3) leurs interventions sur le théâtre d’opération :
L’intervention de chaque appareil sur le théâtre d’opération est directement fonction :
 De l’autonomie de l’appareil (donc de son rayon d’action)
 De sa capacité à survivre : se défendre (emport A/A) et fuir (vitesse max) face à une opposition ennemie A/A
 De sa capacité à repérer et identifier les cibles au sol (en particulier pour les véhicules amis/ennemis)
Un théâtre d’opération multi-escadron ressemblera grosso-modo à :
Zone de combats :
 Les A10, et les KA50 en soutien du travail des troupes au sol. Ces appareils doivent décoller près du front (je pense
aux avants postes) car ils sont lents, et cela concorde de plus avec leur conception robuste : « décollage de pistes
en herbe ». Ils sont parfaitement adaptés au travail direct avec le sol car ils peuvent facilement identifier leurs
cibles grâce à leur TV (éviter le friend-kill) et casser du blindé grâce à leurs missiles guidés.
Les envoyer plus en avant du front est périlleux car ils auraient du mal à fuir devant une percée de la chasse
ennemie.
 Les SU25T en suppression des menaces SEAD en début de zone ennemie, et en interdiction aérienne sur les
renforts (tank, artillerie..) au sol arrivant de la zone ennemie vers la zone de combats.
Ces appareils sont plus rapides que les précédents et peuvent ainsi tenter des incursions en territoire ennemi : ils
peuvent fuir rapidement en cas de pépin.
 Les MIG 29 qui assurent la supériorité aérienne au dessus de la zone de combat et soutiennent en A/S
ponctuellement les A10 et KA50 sur des objectifs complémentaires. D’une conception robuste, il est taillé pour le
décollage des avant postes. C’est bien là que la polyvalence et la puissance du MIG peut s’exprimer à 100% sans
craindre à son défaut majeur : l’autonomie. Le MIG joue le deuxième rideau en renfort du Sweep qui s’effectue en
loin en avant de la ligne de front, et est capable d’intervenir rapidement sur un ennemi qui serait passé entre les
mailles du filet et nuirai à la mission des A10 et KA50.
Territoire ennemi :
 Les F15 qui assurent le gros de la supériorité A/A par Sweep en avant de la zone de combat (donc en territoire
ennemi). Cette mission périlleuse est adaptée au F15 de part son autonomie carburant, sa possibilité de ravitailler
en vol, d’identifier le type exact de menace ennemi, son nombre de missiles important.
 Les SU33 qui peuvent aller traiter des objectifs à haute valeur en plein territoire ennemi. La encore, leur allonge
niveau carburant, leur emport lourd (12 points d’emports) et leur capacité à ravitailler en vol sont de gros
avantages pour ce type de mission. La particularité du SU33 repose entre autre sur sa capacité de projection grâce
au décollage du porte avion Kuztnetsov.
 Les SU 27 qui mixent à merveille les avantages des SU33 et F15.
Schématiquement, le théâtre d’opération ressemble à ceci:
KA50, A10
30km
0km
Zone alliée sécurisée
Base
Troupes au sol
MIG29 SU25T
80km
Zone de combat
Avant poste
SU27, SU33, F15
100-150km
Territoire ennemi
Portée défenses SAM moyenne et
longue portée
200km
III.
Les missions de la 120th en détail
Le MIG 29 se voit attribuer 3 types de missions principales :



Type de missions Air/Air
a) CAP
b) GAI
c) Escorte
Type de missions Air/Sol
a) Strike
b) Air Interdiction
Type de mission Reconnaissance
a) Visuelle en pré ou post strike
b) Electronique
1) Type de mission Air/Air
a)
La CAP
Principe général :
La Combat Air Patrol (CAP) est une patrouille de chasseurs destinée à protéger une zone de l’espace aérien où évoluent d’autres
forces alliées. Le but est d’empêcher et d’intercepter tout appareil hostile pouvant compromettre leur mission et leur sécurité
en pénétrant dans la zone défendue.
Concrètement, cette zone peut être :
-
une zone de combat où progressent des troupes alliées au sol
une zone de recherche en cas d’opération SAR
une zone de progression de navires alliés
une zone de strike pour des bombardiers alliés
une zone de ravitaillement en vol où cercle un tanker allié
le volume de vol d’un AWACS allié
ou tout simplement le territoire national.
Le principe général est de toujours se placer en interposition entre cette zone à protéger et la direction de la menace principale.
Selon l’importance de l’opposition aérienne signalée au briefing, l’emport peut avoir un profil uniquement A/A ou bien Swing
Role pour soutenir, au sol, les groupes que l’on protège.
Organisation :
On peut distinguer 2 cas :
-
er
1 cas, le théâtre d’opération est muni d’un datalink ou de GCI (contrôleur aérien)
ème
2 cas, aucun dispositif électronique autre que les radars embarqués n’est disponible
er
1 Cas :
C’est le cas le plus simple car c’est le contrôleur aérien ou le datalink qui effectue la tâche de détection des hostiles.
Il s’agit d’organiser 2 groupes pour mettre en place une contra-rotative déphasée d’un demi-tour OU une formation avec un
delta de distance de 40km (au choix du leader).
Le circuit ressemble à un hippodrome main droite ou gauche avec un axe perpendiculaire à la direction de la menace principale
(défini au briefing). La vitesse est V =0,7 Mach, les virages se font à 45° minimum d’inclinaison, les 2 groupes dissocient leur
altitude de 500m mini pour déconfliction. L’altitude max est de 8000m pour éviter les contrails et économiser le carburant.
Pour le leader du dispositif, il est important lors du briefing de rappeler tous les paramètres de la CAP : cap, vitesses, altitudes
etc…ainsi que les règles de refueling pour les retours base : le but est de toujours laisser un groupe au minimum sur place.
Les 2 groupes restent radar off tant qu’ils ne sont pas sollicités par le GCI et interviennent sur demande.
eme
2
Cas :
Plus compliqué car il s’agit maintenant de scanner dans la direction de la menace principale pour détecter l’arrivée éventuelle
d’hostiles.
Le but est d’organiser 2 groupes pour mettre en place une contra-rotative déphasée d’un demi-tour (l’espace aérien est donc
scanné en permanence) ou une formation avec un delta de distance de 40km (optimisé niveau engagement mais du coup, cela
crée des moments d’absence dans le scan).
Le circuit ressemble à un hippodrome main droite ou gauche d’axe dans la direction de la menace principale. Les groupes
passent radar on lorsqu’ils sont en direction de zone menaçante et repasse radar off quand ils reviennent sur leurs pas (du coté
de la zone alliée, il n’y a rien à scanner !!)
Après décollage, les 2 groupes se dirigent en formation vers le point le plus avancé de l’hippodrome de CAP, pour ensuite
mettre en place le dispositif.
Les 2 groupes doivent vraiment se splitter en altitude afin de balayer l’ensemble du ciel afin de pouvoir aussi détecter des
er
ème
pénétrations basse altitudes (style Tornado ou hélicos). Le 1 groupe se met aux alentours des 3000-4000m et le 2 , aux
alentours des 6000-7000m. La vitesse de croisière se fait à V=0.7 Mach et les virages se prennent à une inclinaison de
45°minimum.
En l’absence de GCI, le leader doit toujours avoir en tête les directions de menace principale, la position des éventuels groupes à
défendre et des groupes menacants  communiquer par radio avec les autres groupes et analyser le SPO en permanence.
En cas de doute sur l’identification d’un appareil qui n’est pas reconnu comme ami par l’IFF, le leader peut ordonner une VID.
Pour le leader du dispositif, il est important lors du briefing de rappeler tous les paramètres de la CAP : cap, vitesses, altitudes,
les règles d’engagement ainsi que les règles de refueling pour les retours base : le but est de toujours laisser un groupe au
minimum sur place.
b) Le GAI :
Principe général :
Le Ground Alert Interception (GAI) est une mission défensive de vigilance permanente H24, visant à protéger une zone
territoriale d’intrusions ennemies. C’est une mission que réalisent quotidiennement tous les chasseurs du monde entier. Le
principe est de laisser plusieurs appareils en attente prêt au décollage sur une base près de la frontière de la zone à protéger
pour les faire décoller en cas de détection de présence ennemie par les radars de veille ou sur ordre d’un GCI.
Après lancement de l’alerte et selon la situation du conflit, peuvent être menées les tâches suivantes : une VID pour identifier un
appareil, une interception pour détruire l’appareil, une frappe air/sol d’urgence.
Organisation :
Afin d’optimiser la disponibilité des avions, 2 types d’alertes sont définies.
L’alerte H+2min : les pilotes attendent sanglés dans leur appareil, au point d’arrêt de la piste en service moteurs chauds. Leur
temps de réaction entre le début de l’alerte et le décollage est inférieur à 2min.
L’alerte H+10min : les pilotes attendent dans la salle de pause, déjà en combinaison. Leurs appareils respectifs attendent sur le
parking tous pleins faits et moteurs off. Leur temps de réaction entre le début de l’alerte et le décollage est inférieur à 10min.
Après décollage, le groupe de GAI se dirige à grande vitesse vers la menace détectée afin d’effectuer sa tâche (VID, destruction
ou frappe au sol) et revient se poser ensuite sur la base.
c)
L’escorte :
Principe général :
La mission d’escorte consiste à protéger un groupe d’aéronef ayant généralement une mission de haute importance stratégique.
L’escorte est le dernier rempart de protection (le garde du corps personnel) contre la chasse adverse si la vague de Sweep a
échoué en avant du dispositif. Le groupe d’escorte n’a pas de zone d’intervention précise puisqu’il suit le groupe escorté comme
une ombre.
L’unique but de la mission d’escorte est la survie du groupe escorté aussi appelé « colis ».
On peut voir l’escorte de deux manières :
-
Escorte rapprochée : les avions d’escorte sont intégrés à la formation du groupe « colis » et garde le visuel pour évoluer
en un même dispositif.
Escorte détachée : les avions d’escorte se placent dans un volume de vol coïncident à peu près avec celui du colis,
toujours un poil en interposition par rapport à la menace. Le contact visuel n’est pas gardé. La surveillance est moins
garantie mais cette manières est adaptée si les avions à escorter ont un profil de vol non compatible avec le groupe
d’escorte (ex : hélicos)  plus souple.
Organisation :
Si l’escorte est de type rapprochée, l’escorte travaillera dans la même fréquence que le groupe « colis » afin d’anticiper ses
évolutions. Le groupe d’escorte suit le groupe « colis » quelques centaines de metres en arrière (ou à coté) et en dessous. Il est
évident qu’afin de faciliter le travail du groupe d’escorte, le groupe colis se doit de voler proprement et groupé en formation. En
cas de travail air/sol de la part du groupe colis, il sera admis que le groupe d’escorte laisse momentanément le groupe colis en
stackant sur zone en attendant le regroupement post bombardement.
En cas de détection d’un groupe hostile, le groupe d’escorte délaissera la formation avec le groupe colis pour aller effectuer
l’engagement au moins 50km en avant du groupe colis.
Si l’escorte est de type détachée, ce sera à la charge du controleur (ou du leader si présence de datalink) de se positionner dans
un volume de vol cohérent par rapport au groupe colis, le but étant biensur de rester à proximité de celui-ci.
Dans les 2 cas, il incombe au leader du groupe colis de bien briefer le groupe Escorte avant vol sur le profil du plan de vol
(vitesse, altitude etc..) et des subtilités de la mission.
2) Type de missions Air/Sol
a)
Le Strike
Principe général :
Le strike est une mission d’attaque au sol visant à détruire des bâtiments à haute valeur stratégique comme des ponts, des
centres de commandement, des dépôts de munitions, relais de communications, aéronefs au sol, piste etc….
b) L’ Air Interdiction
Principe général :
L’air Interdiction est une mission d’attaque au sol dont les objectifs sont des troupes/véhicules ennemies qui ne sont pas à
proximité des forces amies au sol donc non immédiatement menaçants. Le but est d’affaiblir/ralentir/détruire les troupes
ennemies présentes sur leur territoire afin de préparer l’avancée des troupes amies.
C’est là que réside la principale différence avec le CAS (Close Air Support) qui lui associe des attaques aériennes sur des
véhicules et positions ennemies au contact des troupes au sol amies  il y a alors coordination entre les deux corps d’armée de
l’air et de terre.
3) Type de missions d’intelligence
a)
Visuelle en pré- ou post-strike
Principe général :
Le but de la mission de reco visuelle est d’estimer lors d’un survol d’une ou de plusieurs zones l’état des positions ennemies.
Dans le cas de la reco pré-strike, le groupe en mission devra confirmer la présence de l’objectif aux coordonnées prévues au
briefing et établir brièvement l’état des défenses sur zone. Le but est de renseigner, soit l’étant major pour qu’il puisse établir
une situation tactique du théâtre d’opération, soit directement un groupe strike qui arrive pour bombarder. Le but commun est
de minimiser le temps d’exposition en zone hostile des groupes strike qui sont par définition lent et lourdement chargés.
Dans le cas de la réco post-strike, il s’agit d’évaluer le résultat d’une opération strike afin d’en déduire la suite des opérations à
mener : passage à l’objectif suivant ou autre tentative d’attaque.
b) Electronique
Principe général :
Dans une guerre électronique moderne, la reconnaissance visuelle ne suffit malheureusement pas. Lorsqu’il s’agit de dresser
une cartographie des menaces radar ennemies, c’est une mission de reco électronique.

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