3. Liste du matériel d`exposition - Les services de l`Etat dans la Loire
Transcription
3. Liste du matériel d`exposition - Les services de l`Etat dans la Loire
3. La Typographie et les Industries graphiques au cœur d’un projet de valorisation culturelle et scientifique pour Saint-Etienne 120 I/ Les différentes formes de valorisation envisageables 1. L’équipement : le futur Centre de la typographie et des Industries graphiques du bassin stéphanois 1.1. Une nécessité : la mise en place d’une solide politique de communication Le lieu où seront présentés les objets et machines appartenant à la typographie au plomb prendra la dénomination de « Centre des Industries graphiques du bassin stéphanois ». Un logo matérialisera l’existence du futur établissement : il signalera sa présence sur les documents et objets produits par la structure, les dépliants touristiques de la ville et des autres syndicats d’initiative de la Communauté urbaine (un caractère en plomb enduit d’encre appuyé sur une feuille de papier pourrait en être le symbole ainsi que toute une charte graphique). Une signalétique abondante, placée aux points névralgiques de circulation automobile et de passages de piétons, sera mise en place (comme par exemple dans les environs immédiats de son lieu d’implantation, à l’Office de tourisme de Saint-Etienne, à l’entrée et à la sortie de la ville, ceci en direction de Lyon, au sud et d’Andrézieux-Bouthéon96, au nord). 96 Il a été placé à ces deux endroits un panneau signalant le label Ville d’Art et d’Histoire de la ville et faisant figurer ses principaux atouts culturels (Musées d’Art et d’Industrie, d’Art moderne). 121 1.2. Muséologie et fonctionnalités, des lieux de vie diversifiés Ses intérieurs regrouperont divers espaces réservés à la muséologie et au fonctionnement administratif et touristique de l’installation97. ………………………..………UN ESPACE MUSEOLOGIQUE…………………………... (100 à 200m2) * EXPOSITION PERMANENTE Les thèmes envisagés seront : - L'histoire de l'imprimerie à Saint-Étienne et dans ses environs L’historique du développement de l'imprimerie en France et en Europe, l’évolution des procédés techniques utilisés seront traités à l’aide de panneaux explicatifs, cartes, plans, illustrations, bornes… - Les industries traditionnelles du bassin de Saint-Étienne et l'imprimerie Il s’agira des résultats d’une étude réalisée à travers les productions et archives présentés sous la forme de panneaux explicatifs, d’entêtes de documents mises sous vitrine… - La vie ouvrière dans l'imprimerie stéphanoise il y a plus de 50 ans Le montage et la diffusion sonore de témoignages oraux, la mise en exergue du syndicalisme, des conditions de travail de ces hommes de l’imprimerie trouveront ici entièrement leur place. Des mannequins favoriseront une assimilation plus aisée. - Une journée dans deux imprimeries stéphanoises de presse et de labeur au milieu du XXe siècle Plusieurs panneaux explicatifs et objets exposés matérialiseront et valoriseront ce champ d’étude muséologique. 97 Voir Annexes, pp.38-39 122 + 1 galerie de machines (70 à 90m2) retraçant l’évolution technique depuis plus de 50 ans sera aménagée : le visiteur comprendra le passage de la typographie au plomb aux procédés informatiques par la présentation de casses, presses, photocomposeuses… Ce parcours pourra être effectué à l’aide d’un casque sonore divulguant un certain nombre d’explicatifs ; une mezzanine surplombant ce parc technique permettra d’avoir un point de vue plongeant sur l’ensemble. Des pièces d’exposition pourront être déposées ou prêtées par d’autres établissements culturels (musées d’Art et d’Industrie, d’Art moderne, musée de l’Imprimerie de Lyon). * EXPOSITIONS TEMPORAIRES (50m2) Les sujets choisis peuvent être : - Le scolaire et l’écrit : comment l’élève perçoit-il l’écrit et la lettre (dessins, poèmes…) ? - Les familles de caractères, signes et ponctuation, impression et calligraphie etc. - Aujourd’hui, quels sont les fabricants de presse et des machines utilisées dans les industries graphiques ? - Faire-part, factures, affiches… Des imprimés éphémères marquant les évènements importants de la vie locale - L’informatique a-t-elle fait disparaître les métiers traditionnels des industries graphiques ? 123 ……………………………………...UN ESPACE DEDIE………………………………… AU MOUVEMENT GRAPHIQUE REGIONAL (Ecole régionale des Beaux-Arts, Centre international du Design, Atelier et Conservatoire des Meilleurs Ouvriers de France…) (20 à 30m2) L’exposition d'œuvres artistiques sera privilégiée : ce pourrait être des caractères géants, des imprimés novateurs… exécutés au terme d'enseignements, de concours d’étudiants ou de professionnels. Le partenariat avec le Centre international du Design sera pleinement envisagé. ……………. …………….……UN ESPACE DE DEMONSTRATION……………………. (20 à 30m2) Ici sera présenté des procédés de composition manuelle et d'impression au plomb : devant les visiteurs, l’usage de casses, d'un lingotier16, la mise en marche de presses platine ou offset, d'un massicot17 par d’anciens compositeurs ou conducteurs typographes (fabrication d’un faire-part, d’un poème…) seront de mise. Cet exercice de démonstration fait par des anciens travailleurs de l’imprimerie sera temporaire et à terme effectué par des animateurs ayant reçu une formation spécifique. ………………………………UN ATELIER D’APPRENTISSAGE………………………… (25m2) L’objectif principal consistera à l’assimilation des méthodes de travail nécessaires à la confection d’un faire-part, la Une d'un journal… L’utilisation des caractères en plomb sera privilégiée. Le participant s’imprègnera de l’ambiance d’un atelier d’imprimerie, de ses parfums d’encre, de ses bruits puis 124 composera et imaginera un texte (nombre de mots limité) avec un matériel traditionnel. Cet espace proposera un accueil pour ceux qui souhaitent se familiariser et manipuler les caractères en plomb : industriels, artisans et artistes, curieux… ………………………….UN ESPACE DESTINE AUX SCOLAIRES…………………….. (50m2) L’initiation à la composition d’une forme imprimante en plomb, l’impression manuelle formeront les priorités. L’apprentissage de la correction et l’utilisation de logiciels informatiques devront être également envisagés. Cette installation nécessitera le maniement de caractères spéciaux (en plastique). Ce type d’atelier pédagogique sera destiné aux scolaires de la région et d’ailleurs (primaires, collégiens, lycéens). Une journée constituera la découverte de cet espace. Les classes d’éveil ou du patrimoine seront elles-aussi impliquées dans ce type d’activités. Si les professeurs intéressés optent pour l’atelier ou les activités personnalisées, chacun de leur élève emportera au final une création de qualité, réalisée sous la conduite d’un professionnel reconnu dans son domaine (typographe, graveur, calligraphe, peintre-calligraphe). En définitive, cela permettrait de sensibiliser le jeune public au patrimoine industriel. 125 ……………………………..UN CENTRE DE DOCUMENTATION………………………. (20 à 30m2) Le visiteur, le spécialiste ou le professionnel pourra consulter sur place un certain nombre de documents (livres, revues, affiches…) traitant de l’imprimerie stéphanoise et française (passé et réalité contemporaine). Un fonds (ouvrages, affiches…) spécifique à la typographie au plomb sera constitué. Cet espace de traitement des collections pour assurer la chaîne archivistique restera ouvert aux chercheurs, étudiants ou professionnels et aux passionnés de la thématique. ……………………………………UN ESPACE MULTIMEDIA …………………………… (10 à 15m2) La création de ses propres caractères, de sa mise en page sur informatique et l’impression des travaux réalisés représenteront certaines possibilités de la structure. Des bornes interactives renvoyant aux collections de l’équipement culturel, aux thèmes abordés devront être installées, l’accès au site Internet de la ville de SaintÉtienne et aux informations relatives à l’imprimerie, la typographie, au livre, à l’édition, la presse (données centralisées) sera envisagé. Une mise en perspective du site dans le contexte économique local et historique deviendra tout aussi indispensable. …………..……………………UNE SALLE DE CONFERENCE…………….…………… (30 à 50m2) Un cycle de conférences (destinées à tous les publics), de séminaires, programmation, animations durant la Fête du Livre, le Printemps des poètes complètera le calendrier des manifestations annuelles. 126 = interventions de spécialistes, d’entrepreneurs locaux, d’érudits. Les sujets envisagés pourront être les suivants : Comment fait-on un livre aujourd’hui ? Peut-on encore parler de typographie stéphanoise ? Présentation d’une entreprise locale par son directeur… Des liens entre le passé, l’activité présente et les orientations futures favoriseront une conception globalisante de ce labeur. Le centre sera donc le lieu un lieu de rencontre et d’organisation idéal pour des rencontres-débats, colloques ou conférences variées. …………….…………………..UN ESPACE ADMINISTRATIF…………………………… (25m2) Un bureau pour les personnels, un local d’archives, un espace réservé au traitement des collections seront montés. ………………….……………..UN ACCUEIL BILLETETRIE / BOUTIQUE……………… (20m2) L’accueil du public constituera le concept fondateur de cet espace. La vente de produits dérivés sera également proposée : imprimés réalisés au plomb ou par informatique, cartes postales, ouvrages littéraires et scientifiques, publications pédagogiques, cassettes vidéo (« La composition et l’impression au plomb par un ancien typographe stéphanois »), diapositives… Une banque, un présentoir, des sanitaires publics agrémenteront l’ensemble. Ces aménagements permettront ainsi d’accroître les ressource propres du centre. 127 ……………………………….UN ESPACE DE RANGEMENT……………….…………… (20 à 50m2) Une réserve des pièces de la collection, des objets, sculptures, panneaux d’exposition retiendrait également les attentions. Le rangement des mobiliers et matériels d’exploitations pourrait y être réalisé. Les appareils et installations d’hygiène sont aussi nécessaires. La superficie nécessaire à l’ensemble, lieu de restauration non compris, s’échelonne entre 460 et 665m2. A cela doivent être rajoutés 15% de mètres carrée de circulation, ce qui établit un total compris entre 500 et 800m2. 65% environ seront occupés par des espaces d’exposition et de démonstration. 128 2. Missions et fonctionnalités du futur Centre culturel et scientifique 2.1.Les collections : protection et mise en valeur * Leur conservation préventive Les machines et les objets jugés indispensables au garnissage du Centre seront, dans un premier temps, entreposées dans un lieu de rétention, laps de temps nécessaire pour garantir la finition de l’aménagement définitif. Démontés ou encore en place, ils devront être l’objet de toutes les attentions (nettoyage, remplacement de pièces usagées, graissage, peinture refaite…) car de leur entretien dépendra l’intérêt que leur portera le public. La lutte contre l’humidité et un espacement satisfaisant entre ces artéfacts faciliteront leur conservation préventive (réparations, nettoyage, observations plus aisées…). Une inspection régulière devra être respectée. Les archives et affiches présentées feront l’objet d’un contrôle continu. Une attention toute particulière aux risques de vols sera aussi assurée. * Leur exposition Les conditions de conservation devront être similaires : absence d’humidité et espacement minimal entre chaque élément (au moins 1,50m) favorisant leur vérification, leur mise en marche (pour ceux qui serviront de démonstration) et leurs manipulations et présentation. Une séparation nette doit apparaître afin que le visiteur puisse distinguer parfaitement les différents exemplaires. Leur nettoyage et leur graissage seront consciencieusement effectués de façon régulière. 129 Un éclairage puissant assurera leur bonne visibilité et l’ouverture de certaines de leurs parties pourront être envisagées afin leur mécanisme puisse être observé à l’œil nu. Le site Web du Centre regroupera l’ensemble des connaissances traitées et assurera des liens étroits avec les sites des musées français et étrangers relatifs à l’imprimerie et la typographie (musées de l’Imprimerie et de la Banque de Lyon, de Mayence…). 130 2.2. Espace de circulation Au final, le dépôt utilisé comme réserve pour le Centre de l’imprimerie devra jouxter, du reste si cela n’est possible, ne pas être trop distant du lieu d’exposition et facile d’accès ; la réduction des coûts de transport serait effective et cette commodité serait appréciable. De plus, les dégagements de cette réserve seront judicieusement choisis afin de faciliter le déplacement des artéfacts les plus encombrants. La structure accueillante remplira certaines conditions, à savoir un espace de circulation important pour canaliser de façon satisfaisante le flux touristique et rendre le déplacement des objets ou machines exposés plus aisé. Notons que les ouvertures de la galerie des machines comporteraient des portes battantes et d’une largeur équivalente à 4m. Un circuit de circulation sera également mis en place afin de rendre les machines exposées les plus accessibles possibles : le visiteur pourra tourner autour d’elles, les presses typographiques possédant une mécanique à la fois belle et pédagogique. 131 2.3. Muséographie Vivante, ludique et interactive, tels doivent être les attributs de la valorisation culturelle et scientifique de la typographie stéphanoise. Différents supports peuvent être utilisés afin de retenir l’attention du visiteur et assurer le bon fonctionnement de l’établissement98 : • des objets : cisailles, typomètres, composteurs, pierres lithographiques… Un explicatif se rapportera à chacun d’entre eux ; des vitrines les protègeront des dégradations. • des œuvres d’art : confectionnées lors de concours (designers ou imprimeurs professionnels) ou fruits d’une longue formation (Ecole des Beaux-arts), ces objets d’exposition (imprimés, caractères en fonte…) seront admirés par le visiteur dans un espace réservé. Ceci symbolisera le savoir-faire local et formera une vitrine du dynamisme de cette activité locale. • des machines : presses de labeur (Heidelberg platine…), linotype, maindalle… Elles formeront une galerie de l’évolution relative au métier typographique. • des archives : entêtes de documents, affiches imprimées en typographie, annuaires statistiques, documents administratifs, livres de compte, anciennes photographies et documents contemporains… Mis en lumière, ces documents évoqueront l’histoire de ce labeur et son évolution actuelle. • des documents iconographiques : cartes matérialisant les différents ateliers d’imprimerie dans le tissu industriel stéphanois depuis le XIXe siècle, l’histoire des imprimeries européenne, nationale et régionale, des affiches et travaux quotidiens faits par les établissements actuels…. • des maquettes montrant l’évolution morphologique des ateliers depuis le XVIe siècle jusqu’à nos jours. 98 Voir Annexes, p.150 et suivantes 132 • des bornes interactives permettant au curieux d’approfondir une thématique. • des espaces de reconstitution devant lesquels le visiteur se replongera dans le passé ou apprendra comment est, à l’heure actuelle, confectionné un imprimé dans un établissement moderne stéphanois : par exemple un compositeur devant sa casse, un mannequin utilisant la photocomposeuse ou la PAO, un individu changeant l’encre d’une platine… L’élément sonore sera aussi privilégié avec la diffusion, dans certaines pièces, de témoignages oraux ou la possibilité de visiter l’établissement avec les propos d’un ancien compositeur ou conducteur typographe. La population handicapée sera également prise en charge et aura accès à l’ensemble des volumes de la structure par un aménagement spécifique des parterres et installations d’élévation. L’extérieur du bâtiment devra attirer l’attention du passant : une devanture originale matérialisera son entrée. En instaurant une politique de prêts, le centre bénéficiera ou fera bénéficier d’autres établissements de ses richesses ou en recevra le temps, par exemple, d’une exposition temporaire. 133 2.4. Nature des activités extra-touristiques Il paraît évident que le futur Centre des Industries graphiques de la région stéphanoise sera en partie dédié aux scolaires et aux universitaires de la ville. C’est à travers le fonctionnement de certaines machines qu’ils assimileront les techniques de fabrication traditionnelles d’un imprimé. L’atelier d’apprentissage assurera ce genre d’exercices nouveaux pour des élèves d’école primaire comme pour des étudiants de l’Ecole des Beaux-Arts de Saint-Etienne. De plus, la rencontre, à intervalles réguliers, de spécialistes des industries graphiques ou d’individus travaillant dans les imprimeries existantes avec le public créera un lien vivace entre le savoir-faire local et les Stéphanois. Ils appréhenderont plus concrètement les évolutions de la réalité contemporaine et ces manifestations responsabiliseront les citoyens (petits ou âgés) de l’importance de la pérennisation de ces connaissances : la typographie au plomb est encore vivante ? Comment travaille-on aujourd’hui dans une imprimerie de presse ? Les caractères d’écriture évoluent-ils encore ? tous ces points seront au cœur des débats… Un terrain d’entente à créer avec les différents quartiers « défavorisés » de Saint-Etienne pourrait également susciter l’intérêt du projet : la lecture et l’écrit seraient envisagés par des éducateurs pour des enfants ou adultes retardés dans leur apprentissage de la lecture ou de l’écriture. Un atelier de soutien verrait ainsi le jour en collaboration avec différentes associations de la ville et les établissements scolaires. 134 2.5. Une pérennisation indispensable du site : son insertion dans le tissu local Le dynamisme d’un tel établissement passe, à n’en pas douter, par la création d’une association des « Amis de l’imprimé stéphanois ». Industriels, curieux ou passionnés collaboreraient en effectuant des dons financiers, de matériel, en réalisant des études pour approfondir certaines thématiques (soutiens financiers pour les Journées du Patrimoine et pour l’évènementiel du musée, participation à l’édition d’un Cédérom sur l’histoire de l’imprimerie stéphanoise, aide à l’acquisition d’ouvrages pour son centre de documentation, contribution aux expositions temporaires et aux catalogues…). Cela assurerait aux yeux des entrepreneurs ligériens et étrangers une légitimité et une assise encore plus forte de la structure. En attendant l’établissement de ces relations, il sera primordial de travailler en association avec la Fédération du Livre de la ville dont le siège est installé dans les locaux de la Bourse du Travail. D’anciens compositeurs ou conducteurs typographes s’y retrouvent régulièrement et se remémorent d’anciens souvenirs qu’ils aimeraient, pour certains d’entre eux, faire partager. Ce lieu est l’un des viviers fondamentaux de l’ancienne typographie au plomb. 135 3. Autres types de valorisation La thématique de la typographie stéphanoise étant large et en définitive peu étudiée, les possibilités de valorisation sont multiples. Celle-ci peut prendre la forme d’une : REALISATION DE PUBLICATIONS - Editer un numéro traitant de l’imprimerie stéphanoise dans la collection « Trames urbaines » (en collaboration avec la structure Ville d’Art et d’Histoire). - Publier un recueil de témoignages oraux. - Encourager la rédaction de mémoires universitaires traitant des industries graphiques à Saint-Étienne (mémoires de maîtrise, DEA, thèses avec étude des archives orales existantes, écrits des Archives municipales départementales et de la Bourse du Travail). ELARGISSEMENT DE L’OFFRE TOURISTIQUE - Réorganiser certains circuits patrimoniaux existants en incluant le thème de l’imprimerie à travers une « Route de la découverte » : repérage des anciens ateliers dans le bâti actuel, présentation architecturale des façades des bâtiments de la Loire républicaine et de La Tribune - le Progrès. CREATION DE NOUVELLES DONNEES INFORMATIQUES - Réaliser un CD Rom sur l’histoire de l’imprimerie à Saint-Étienne. 136 - Intégrer la thématique de l’imprimerie dans le site Internet de la ville (historique, photographies, actualité : évènements…), établir des liens avec d’autres références relatives à l’imprimerie et la typographie, possibilités d’Email et de parcourir d’autres sites relatifs à l’offre touristique et culturelle de Saint-Etienne. ETABLISSEMENT D’UN PARTENARIAT IMPRIMEURS STEPHANOIS - AVEC LES Echanger, collaborer avec les entrepreneurs locaux, régionaux : expositions de leurs fabrications (= vitrine du tissu local, mise en lumière du savoir-faire actuel), maintien d’un atelier de typographie traditionnel… - Ouvrir au grand public les portes d’une imprimerie (saison estivale, Journées du Patrimoine…). D’autres pistes supplémentaires de mise en valeur sont à soulever : - CREATION d’un café littéraire, d’un espace consacré au livre, d’un restaurant (inutile si l’offre des établissements de restauration est suffisante autours du site choisi), d’un concours entre imprimeurs, scolaires (par exemple « Les Lettristes ») au Centre de culture scientifique et technique. - PRISE EN COMPTE du thème calligraphique, échanges entre les imprimeurs et le public. - PROGRAMMATION D’EVENEMENTS comme la venue de typographes, calligraphes, écrivains reconnus, d’artistes de l’imprimé et de la typographie qui réaliseraient devant le visiteur une œuvre (page au plomb à partir d’une casse…), visite nocturne de la structure, représentation théâtrale sur le thème de l’imprimerie... 137 II/ Le bâti : une question de premier plan 1. Présentation du dépôt et du bâti appropriés 1.1. Protéger les machines et objets dans une réserve Il s’agira, dans un premier temps, de trouver un dépôt susceptible de pouvoir stocker les machines entreposées dans le futur équipement culturel. En effet, entre la période d’étude du projet et la réalisation de l’équipement, l’attente devrait être conséquente et certains entrepreneurs, peu soucieux de conserver une partie de leur vieux matériel de production, poursuivront leur entreprise de vente (aux pays du Maghreb et au Portugal) et de casse. Cet espace permettra donc d’agglomérer ces objets, d’assurer leur conservation préventive en vue de leur présentation au public. La température et l’humidité du lieu seront constamment contrôlées. Ainsi, ces pièces pourront être protégées des dégradations dues aux abandons (détérioration du mécanisme de fonctionnement, désossement progressif de certaines pièces réutilisables) et à leur démantèlement car depuis ces dernières années, le mouvement général s’est intensifié avec l’avènement de l’impression assistée par ordinateur (PAO). Cette opération est dès lors une coutume lorsque le matériel devenu obsolète doit être renouvelé. Après avoir été rachetés ou à certaines occasions donnés, ces presses, meubles de casses, cisailles, agrafeuses, tables de marbre, formes imprimantes, pierres lithographiques, caractères en plomb, en bois, massicots, imprimés feront l’objet d’une conservation judicieuse. Ces artéfacts ne devront être nullement posés sur le sol (du moins pour les plus fragiles), être espacés pour les plus imposants afin de faciliter leur étude, leur inspection et leur entretien si nécessaire. Un conservateur ou un professionnel apte à délivrer un diagnostic individualisé sera 138 chargé de vérifier régulièrement leur conservation et d’administrer les remèdes nécessaires. D’un point de vue spatial, le bâtiment devra être étendu (une presse à cylindre Heidelberg fait en moyenne plus de 2,50m de longueur pour 2,5 tonnes) pour permettre la rotation des pièces exposées, leurs manipulations et leurs déplacements. Il s’agira en réalité d’une véritable réserve à laquelle seront appliquées les normes de conservation et de sécurité relatives à ce type de fonctionnalité. Proche géographiquement du futur Centre culturel et scientifique, il ne fera pas office de réserve générale de l’établissement. Ce dépôt ne servira pas exclusivement de lieu d’accueil des machines typographiques et des industries graphiques car la mairie souhaiterait prochainement créer un lieu où serait posé et préservé un patrimoine technique se rattachant à d’autres industries (métiers à tisser, matériel d’armurier, de sidérurgie…). Ce concept d’entrepôt existe à Saint-Chamond, où le Comité d’Etude Régionale sur le Patrimoine Industriel possède un ensemble intéressant de machines qui demanderait cependant à être davantage mis en sécurité et entretenu. 139 1.2. Les différentes formes d’acquisition Dans une seconde étape, la nécessité de choisir un bâti ou un site emblématique de cette activité traditionnelle (ancien atelier, maison d’imprimeur…) et aisément accessible (site du futur Centre International du Design…) paraîtra primordiale. Plusieurs possibilités d'obtention sont envisageables comme : - l’achat d’un espace (public ou privé) suffisamment vaste : en effet, les volumes intérieurs de l’ensemble conditionneraient la physionomie future de l’espace culturel et scientifique. - la réhabilitation d'un atelier d’imprimerie. Ce serait évidemment la solution la plus satisfaisante car c’est dans un ancien espace de production que pourrait être fidèlement recréer l’ambiance d’antan. Cela permettrait au visiteur de découvrir et d’évoluer dans le monde de l’imprimerie de façon plus concrète et attractive. - la construction d’un ensemble neuf. L’aspect extérieur du bâtiment devrait, si tel est le cas, attirer l’œil du passant et montrer une certaine originalité. L’accessibilité du bâtiment sera dès lors l’une des priorités de ses concepteurs (proche de voies de communication à fort passage, places de parking programmées…). 140 2. L’emplacement du centre : l’offre immobilière actuelle 1. Le premier espace pouvant accueillir le futur Centre culturel et technique des Industries graphiques du bassin stéphanois pourrait être un ancien atelier d’imprimerie. Situé sur la commune, possédant un volume intérieur suffisant (entre 500 et 800m2 selon ses fonctionnalités), ce lieu de production constituerait un lien idéal entre passé et avenir. Il est à l’heure actuelle difficile de présenter et sélectionner avec précision un bâti répondant à ces exigences : la grande majorité des ateliers typographiques stéphanois n’ont une superficie qui n’excède pas les 400m2 (MC Imprimerie, Imprimerie Chevalier…). Deux niveaux de construction formeraient une disposition plus adéquate pour la venue du public, ce qui demeure absent sur le territoire étudié. De plus, l’accessibilité de l’atelier demeure parfois problématique (MC ou TB imprimeries) et n’accepte guère le déplacement de groupes importants (imprimeries Reynaud, Mondial Challenge…). L’achat de l’ancienne imprimerie Vasti constituerait une des solutions. Plusieurs pièces d’une trentaine de mètres carré seraient aisément aménageables et représenteraient un site intéressant puisque ce bâti jouxte l’actuelle imprimerie tenue par MS Brégeon et Terrenoire (TB), un atelier encore en marche. Le parallèle entre le passé et la réalité contemporaine serait alors facilement observé et effectué. L’inconvénient du lieu est son manque d’accessibilité (rue Chomier, près du quartier de Bellevue) car le tissu urbain environnant n’est formé que de rues étroites et d’un tracé complexe. De plus, une opération de désamiantage serait obligatoire. Il n’en demeure pas moins que le site de Bellevue non loin serait un atout indéniable (parking) et que la disposition des différentes salles formerait un espace de circulation très satisfaisant. Son implantation est également représentative des petites imprimeries que l’on retrouvait, dans la première moitié du XXe siècle, dans le tissu urbain stéphanois. 141 2. Le second lieu qui doit être pris en compte est inévitablement le futur Centre international du Design qui sera ouvert, dès 2005, sur l’ancien site occupé par GIAT Industrie et la Manufacture Nationale d’Armes. Réhabilités dans cet établissement de prestige, les locaux disponibles seraient conséquents, ce qui va bientôt d’abriter dans ces murs le futur pôle du Design français. Implanté dans un des symboles même de la prospérité industrielle de la cité stéphanoise des XIX-XXe siècles, il serait aisément accessible car les lignes de tramway et un espace de stationnement de plusieurs centaines de places existent et facilitent déjà la desserte de l’ensemble. 3. Un autre lieu symbolique chargé d’histoire pour Saint-Etienne est l’ « immeuble du Progrès », dont la façade signée par Léon Lamaizière est connue de tous les Stéphanois et décore remarquablement la place Jean Jaurès. Aujourd’hui friche immobilière, le bâtiment de l’ancien quotidien la Loire Républicaine de grande superficie pourrait aussi être réaménagé en un musée de l’imprimerie et des industries graphiques. Construit de 1907 à 1908 par Léon et Marcel Lamaizière, l’ensemble est implanté sur une parcelle s’étirant le long de la rue Robert, de la place Jean Jaurès à la rue Rouget de l’Isle. Il couvre ainsi le Furan, rivière qui traverse la ville. Sa façade principale est l’exemple d’une élégante composition architecturale : à l’étage sur l’avant-corps, une large fenêtre en arc surbaissé, en arrière d’un balcon en pierre galbé à balustrades ajourées d’anneaux. Les symboles de l’écriture sont magnifiés sur l’entablement galbé de la fenêtre ; à gauche, une plume et un crayon entrecroisés avec un encrier et à droite, un cahier ouvert. Ancien atelier de presse jusque dans les années 1990, il représente la grande diversité de travaux confectionnés dans les imprimeries de la ville (presse et labeur). Localisé en plein centre-ville et aisément accessible (lignes de tramway et de bus à quelques dizaines de mètres, parking souterrain de la place Marengo), son emplacement possède néanmoins quelques inconvénients : prix du mètre carré 142 élevé (1.525 euros, soit 10.000 F environ), espace réduit pour le montage et l’installation des machines, surcharge de leur poids sur les sols des pièces…). Rajoutons qu’une nouvelle affectation des pièces en bureaux est sur le point d’être définitivement choisie. 4. L’immeuble dit « François Ier », situé sur la place Boivin, pourrait également être réhabilité en Centre culturel et technique des Industries graphiques de notre région. Il ne demeure pas moins que le bâtiment, ne tient encore en place que par l’adjonction, sur sa façade principale, de poutrelles métalliques qui soutiennent sa structure. Il est également vrai que ses intérieurs ne sont guère en bon état : les dégradations sont nombreuses et les travaux de mise en sécurité n’ont pu être menés à leur terme, la facture s’avérant trop onéreuse pour Saint-Etienne. Cet attentisme est dommageable car les intérieurs et leurs décorations (plafonds à la française, cheminées, plaques de fonte, sculptures…) forment un ensemble cohérent et tout à fait remarquable. A trois étages, la surface des locaux et logements est de 440m2. Les différentes cloisons enserrent des pièces de 8 à 53m2, ce qui, pour le Centre de l’imprimerie stéphanoise n’est pas tout à fait compatible avec l’espace muséologique projeté (superficie totale entre 100 et 200m2). L’espace réservé aux scolaires est dans ce cas là difficilement réalisable, tout en sachant que d’éventuels travaux d’agrandissements et de percements devront avoir l’aval des Monuments historiques. Si du point de vue historique la structure se révèle très intéressante et l’installation d’activités en relation avec le livre et l’écriture serait envisageable, sa morphologie générale n’assure pas une fonctionnalité suffisante au futur musée des techniques de l’imprimerie (pièces trop exiguës, en moyenne d’une vingtaine de mètres carré, circulation du public peu aisée). Sa mise aux normes de sécurité en vigueur serait également onéreuse (élargissement ou construction d’un nouvel escalier, percement d’un ascenseur…). En définitive, cet immeuble du XVIe siècle serait parfaitement utilisable pour le fonctionnement d’une entreprise culturelle de taille plus réduite. Ainsi, faisant suite à sa restauration, l’ensemble servirait d’annexe au Centre technique et muséal : le 143 visiteur y trouverait, par exemple, un espace boutique / billetterie à l’entrée, un atelier d’apprentissage au premier étage (typographie au plomb, confection et reliure de livres) et un centre de documentation au second niveau. Sa thématique générale pourrait être celle du livre. 5. Enfin, la construction d’une installation neuve représente une autre solution, ultime recours si nul bâti encore en place ne pouvait intégrer le futur Centre culturel et technique dédié à l’imprimerie stéphanoise. Dès lors, la fonctionnalité de ses intérieurs calquerait parfaitement les conceptions muséologique et utilitaire premières : l’espace muséologique s’étendrait sur une centaine de mètres carré, l’espace réservé aux scolaires en regrouperait une cinquantaine etc. Le bâti s’agencerait autours des machines et objets exposés, non pas l’inverse. D’où un aspect extérieur particulièrement soigné et attirant pour le regard du passant. Ses mensurations dessineraient un rectangle de 50m de longueur pour 15 (voir davantage) de largeur et 10 de hauteur. Cet équipement serait agencé hors centre-ville, en périphérie, sur un site bien desservi par les voies de communication et les moyens de transport actuels (tramway, bus, autoroute). Les quartiers de la Terrasse, de la Plaine Achille ou de Montaud (au nord et nord-ouest de St-Etienne) pourraient recevoir un aménagement de ce type (sites proches du futur Centre international du Design et du Musée d’Art moderne) et son parking car le maillage urbain est, en ces endroits, relativement distendu. 144 3. Avantages et inconvénients des morphologies étudiées * Atelier traditionnel Avantages - volumes le plus souvent importants - ambiance de travail aisément recréée - identification rapide du visiteur au travail typographique - si possible, conservation sur place des outils de production Inconvénients - mauvaise image de certains visiteurs - mise aux normes des établissements recevant du public - bâti plus ou moins bien desservi ( / voies de communication + transports en commun) * Maison François Ier Avantages - au cœur d’un quartier historique (quartier Beaubrun) - à proximité d’un parking (les Ursules) - édifice répertorié (Monument historique) : historique + intérieurs remarquables + cour - site peu éloigné des musées de la Mine, d’Art et d’Industrie Inconvénients - travaux de restauration très importants - exiguïté des pièces (la plus importante : 53m2) 145 - installation des machines difficile (planchers à renforcer, étroitesse des ouvertures) * Ancienne manufacture nationale d’armes (GIAT Industrie) Avantages - implantation au cœur d’un site industriel exceptionnel et à forte contingence historique - proximité immédiate du Centre international du Design, des Archives départementales de la Loire - espaces à réhabiliter de grandes dimensions - site desservi par les transports en commun (tramway, bus) - situation géographique favorable : périphérie du centre-ville Inconvénients - manque de places de stationnement * Structure neuve Avantages - organisation libre des salles d’exposition et des espaces de travail - implantation foncière soumise à des contraintes moins pesantes Inconvénients - budget élevé (coûts de construction) 146 III/ Publics visés et politique culturelle 1. Publics visés Le Centre culturel et scientifique des Industries graphiques du bassin stéphanois sera accessible à tout type de public. Néanmoins, malgré ce large panel, les habitants de Saint-Etienne et des communes environnantes, les classes patrimoine et les professionnels du secteur de l’imprimerie occuperont une place privilégiée. Le public local constituera à n’en pas douter la cible originelle de l’établissement : sa proximité engendrera une diffusion à Saint-Etienne et dans ses alentours. Le visiteur stéphanois est donc, dans un premier temps, le principal ambassadeur du futur centre qui lui serait dédié. Il appréhendera plus concrètement des métiers ignorés jusqu’alors et se réappropriera certains espaces de travail comme les petits ateliers de production d’imprimés. Les personnes âgées constitueront une cible privilégiée en s’appuyant largement sur le soutien des maisons de retraite implantées sur le territoire communal. Les publics régional, national voire étranger seront également des interlocuteurs privilégiés. Evoquant les techniques actuelles, l’intéressé pourra trouver dans l’unité muséale un complément essentiel à la visite du Musée de l’Imprimerie et de la Banque lyonnais. Dès lors, l’aspect technique de la thématique sera recherché par les Rhône-alpins, les personnes de passage dans le département ou les étrangers se dirigeant, pour une grande part, dans le Midi de la France durant la période estivale. A côté du grand public, les professionnels constitueront la seconde manne du futur Centre de l’Imprimerie stéphanoise. Les imprimeurs, les personnes travaillant dans le secteur de la presse, du livre (élément culturel incontournable à SaintEtienne lors de ses Fêtes du Livre) et de l’édition porteront, à n’en pas douter, une 147 attention toute particulière à cette entreprise. Il s’agira pour eux d’un lieu de rappel historique et de valorisation de leur secteur d’activité. Cette vitrine divulguera leur savoir-faire à un très large public. Les artistes et designers y trouveront une source d’inspiration. Les scolaires, qu’ils soient en primaire, collégiens, lycéens, universitaires ou bien les classes patrimoine formeront enfin un public nombreux susceptible de montrer de l’intérêt pour ce genre d’expérience culturelle. Ils pourront prendre part à une meilleure connaissance de la typographie stéphanoise en organisant, avec les professeurs concernés, des activités d’éveil au patrimoine local et à une meilleure connaissance des richesses patrimoniales qui les entourent. Les activités proposées seront susceptibles de susciter leur attention : impression manuelle, maniement des caractères… Pour ce jeune public, des fiches d’aide à la visite, livrets-jeux, parcours/jeux, jeux de piste ou jeux/questionnaires réalisés par des professionnels animeront leur apprentissage. Du point de vue scolaire, cet organisme culturel pourra jouer un rôle dans la compréhension de l’écriture et dans la découverte et l’encouragement à la lecture (soutien encadré par des professionnels…). Quant aux universitaires, le centre de documentation leur assurera un complément de recherche de première importance pour débuter ou compléter des travaux sur l’imprimerie régionale, ceci dans un environnement propice à la réflexion. Le futur Centre culturel et technique des Industries graphiques du bassin stéphanois accueillera entre 10 et 15.000 visiteurs par an et proposera une gamme de circuits et de visites modulables en fonction des exigences du public (visites plus techniques pour certains, plus pédagogiques pour d’autres). 148 2. Politique culturelle Ce centre des Industries graphiques du bassin stéphanois privilégiera : • la conservation et l’étude d’objets et de machines ayant appartenu à une période de l’histoire économique et sociale de la ville de Saint-Etienne. • l’accessibilité de la thématique principale en faisant preuve de pédagogie autour du travail traditionnel qu’est la typographie. • la diffusion d’un savoir technique à un panel de visiteurs diversifié. • la mise en réseau du site avec les autres pôles touristiques et scientifiques du département de la Loire et de la région Rhône-Alpes afin de constituer un véritable schéma directeur autours des savoir-faire stéphanois, ligériens et rhônalpins. • la création d’un lieu d’échanges et de vie entre salariés et ouvriers retraités, entre visiteurs et professionnels. • l’ancrage de la thématique patrimoniale de l’imprimerie dans la mentalité collective en assurant ainsi la mémoire. • une mise en évidence plus prononcée de la typographie stéphanoise dans la marche économique de la ville et la reconnaissance de ses attributs. 149 IV/ Aspects juridiques, prévision financière et modes de gestion envisageables 1. La sécurité des biens et des personnes : réglementation des établissements recevant du public (ERP) Si un ancien atelier d’imprimerie est prochainement sélectionné pour servir à la construction du Centre des Industries graphiques stéphanoises, l’exploitation même du bâti est sujette à un certain nombre de règlements, notamment celui caractérisant les établissements recevant du public. La fonctionnalité de cet espace étant modifiée, elle devra être en conformité avec un certain nombre de directives juridiques, notamment avec le Code de la construction et de l’habitation : « … constituent des établissements recevant du public tous bâtiments, locaux et enceintes dans lesquels des personnes sont admises soit librement, soit moyennant une rétribution ou une participation quelconque, ou dans lesquels sont tenues des réunions ouvertes à tout venant ou sur invitation, payante ou non. Sont considérés comme faisant partie du public toutes personnes admises dans l’établissement à quelque titre que ce soit en plus du personnel. »99 La sécurité devra également faire l’objet de précautions car la mise en marche de machines devant un public respectera les conventions à ce jour établies. Les normes et spécifications techniques du règlement de sécurité contre les risques d’incendie et de panique seront dûment respectées dans cette structure classée en 1e catégorie (aménagements pour les personnes handicapées, produits inflammables comme le papier, l’encre, machines en bois…). 99 Extrait du Code de la construction et de l’habitation, Partie réglementaire, Livre Ier Dispositions applicables à tous les établissements recevant du public, Titre II Sécurité et protection des Immeubles, Chapitre III, section 1 Définition des règles de sécurité, art. R. 123-2. Voir Annexes, p.37 150 2. Enveloppe financière prévisionnelle La structure nécessite, pour fonctionner, des dépenses en personnel. Les effectifs mentionnés et les chiffres avancés ci-dessous représentent le nombre de salariés et le budget idéals pour chacun des postes et des valorisations envisagés. De plus, la surface de référence retenue s’élève à 800m2. Toutefois, cela demeure difficilement envisageable dans les premières années de fonctionnement de l’établissement à vocation muséale et scientifique (autres priorités, surtout d’ordre économique). * PERSONNEL - 1 directeur d’établissement : Conservateur en chef, il sera le représentant privilégié de la structure auprès de la collectivité locale, des partenaires scientifiques et financiers, en assurera la gestion et en garantira les perspectives d’évolution. - 1 assistant du patrimoine : Subalterne du directeur, cet assistant ou attaché de conservation se préoccupera de la gestion administrative (inventaire, entretien, préparation et manutention des objets) et scientifique des collections. Il sera conseillé par le directeur du centre. - 1 technicien : Cette personne sera chargée d’assurer le bon fonctionnement technique de l’installation (manipulations, installations diverses, projections). Il aura les compétences pour entretenir, mettre en marche certaines machines exposées et intervenir si nécessaire en cas de problèmes (projection de films, démonstration de machines…). - 1 poste accueil/secrétariat : Ce personnel (une ou deux personnes) s’occupera de la billetterie, de la vente d’objets et de livres présentés à l’entrée de la structure. Les langues étrangères 151 comme l’anglais ou l’allemand feront partie de son (leur) bagage, ce qui lui (leur) permettra de renseigner tout type de visiteur. - 1 agent d’entretien - 2 personnes chargées des démonstrations : Elles assureront, à intervalles réguliers, la mise en marche et le fonctionnement des presses à la vue des visiteurs et des scolaires et devront être compositeur et conducteur typographe de formation. A terme, des compositeurs et conducteurs typographes seront formés pour que ce genre de mise en situation soit plus pérennisée. L’entretien est également à prendre en compte dans la budgétisation d’un tel aménagement culturel et scientifique. * ENTRETIEN (surface prise comme référence : 800m2) - chauffage, électricité, assurance, alarme : 30.500 euros/an (soit environ 200.000 F) - nettoyage : 30.500 euros/an (soit 200.000 F) Un premier coût de fonctionnement peut également être avancé. * INVESTISSEMENT (surface prise comme référence : 800m2) Les chiffres de l’investissement et des coûts annuels d’entretien nous ont été fournis par le service culturel. 152 - Dépenses Espace à réhabiliter : * surface atelier : 525 x 300 (coût m2 en EURO) = 157.500 euros (soit environ 1.000.100 F) * surface bureau : 275 x 700 (coût m2 en EUROS) = 192.500 euros (soit environ 1.300.700 F) Total = 350.000 euros (soit environ 2.300.800 F) Espace neuf : * surface atelier : 525 x 500 (coût m2 en EUROS) = 262.500 euros (soit environ 1.720.900 F) * surface bureau : 275 x 1.100 (coût m2 en EUROS) = 302.500 euros (soit environ 1.900.300 F) Total = 565.000 euros (soit environ 3.630.200 F) Transport de machines : Déplacement et installation du matériel d’exposition et de démonstration : 760 euros/machine (soit environ 5.000 F HT) Total : 760 x 10 = 7.600 euros (soit environ 50.000 F) Ces chiffres ont été communiqués par l’imprimerie Firm’Imprime implantée à Firminy. - Recettes * Possibilité de financement des partenaires institutionnels et des collectivités territoriales (Europe, Etat, Région, Saint-Étienne Métropole…) 153 * Aide des entrepreneurs locaux et de la Fédération des Métiers graphiques stéphanoise * Recettes propres : prestations payantes, vente de publication et de produits dérivés (ouvrages, cartes postales, affiches…) 154 3. Modes de gestion Anticiper la gestion du futur équipement, telle est aussi une de nos tâches sur laquelle l’on doit s’attarder. Plusieurs structures juridiques peuvent être énoncées afin d’assurer à l’établissement une structure qui lui permette d’acquérir une personnalité morale et un budget propre. Des trois types de régies (simple, individualisée ou dotée de l’autonomie financière), la régie directe semble être une des structures juridiques les mieux appropriées. Cela évite la multiplication d’organismes publics ou privés chargés par la collectivité territoriale d’assurer la gestion de ses services publics. Cette solution peut être également choisie car elle permet de gérer ce type de service public conçu comme gratuit (ou quasiment), et donc obligé de pratiquer des tarifs très inférieurs au coût de revient. Le règlement intérieur serait établit par l’assemblée délibérante de la collectivité locale, c’est-à-dire le maire de Saint-Etienne et les agents de la commune. Toutefois, l’entente entre la collectivité publique et les entrepreneurs locaux doit exister pour assurer une gestion satisfaisante de l’ensemble. Ces derniers devront, dans ce cas-là, accepter de ne pas bénéficier des résultats de leurs actions car les gains réalisés entreront dans les recettes générales de la collectivité publique. Un pôle d’économie du patrimoine (PEP) constituerait également un support de valorisation de l’imprimerie stéphanoise. Cet organisme serait alors utilisé comme vecteur de développement du territoire communal, rassemblerait des acteurs de la vie économique locale (publics ou privés) et des collectivités territoriales concernées. L’idée de recourir au patrimoine comme outil de développement local pourrait convaincre ; un rapprochement avec la structure Ville d’Art et d’Histoire s’avèrerait dès lors primordial. Le projet sélectionné bénéficierait alors du soutien financier du Fonds national d’aménagement et de développement du territoire (FNADT) pour mener à bien les études nécessaires. 155 Cela serait applicable pour le cas stéphanois, car d’après un constat émis par la DATAR (Délégation à l’Aménagement du Territoire et à l’Action Régionale) concernant les PEP : « Le patrimoine semble bien aujourd’hui être un facteur de cohésion territoriale. Il en constitue à la fois le socle mais aussi le ciment. (…) Les pôles d’économie du patrimoine ont montré localement que le patrimoine constitue bien un axe de développement novateur pour les territoires. »100 L’établissement public (administratif ou industriel et commercial) ne serait pas ici judicieux car les recettes du lieu ne pourraient pas compenser suffisamment les dépenses, cela l’empêchant de lui donner une base financière solide. La société d’économie mixte (SEM) n’est pas non plus la meilleure des solutions (ressources financières trop restreintes). Le statut associatif (loi 1901) et la dénomination d’un établissement public à caractère scientifique et culturel seraient susceptibles d’être adoptés pour mener à bien ce projet culturel. Si sa souplesse, sa rapidité de mise en place et sa capacité à associer divers partenaires publics et privés la caractérisent, l’association présente l’inconvénient de passer parfois dans les mains d’individus hostiles aux volontés du ou des financeurs. 100 In Délégation à l’aménagement du territoire et à l’action régionale, Pays d’art et d’histoire et pôles d’économie du patrimoine, coédition Datar/ Direction de l’architecture et du patrimoine, collec. La Documentation française Paris, 2001, p.37 156 Conclusion L’imprimerie, et plus spécifiquement la typographie au plomb stéphanoise a la possibilité d’avoir un nouveau visage… Mettant en lumière le potentiel patrimonial de cette branche d’activité, cette étude pose les bases d’un futur projet de valorisation culturelle et scientifique. Nous avons pu montrer que ce secteur, encore bien présent dans le tissu économique de la ville, possède une identité forte et singulière : une histoire ancienne qui fait référence au XIXe siècle ainsi qu’aux années 1950 (période durant laquelle Saint-Etienne devient l’une des principales cités industrielles du pays), une technicité poussée et encore appliquée, des hommes et des machines diverses et en assez grand nombre prêts à divulguer leurs secrets, tout cela caractérise la typographie stéphanoise. Il apparaît indéniable qu’un filon patrimonial de premier plan existe ; il serait dès lors dommageable de ne pas en exploiter les richesses. Porteuse de projet, la ville de Saint-Etienne doit donc poursuivre sa démarche car la création d’un Centre culturel et technique dédié aux Industries graphiques du bassin stéphanois (et plus généralement du département de la Loire) serait une juste récompense pour celles et ceux qui perpétuent ce labeur depuis plus de deux siècles. L’entité Saint-Etienne Métropole devrait également constituer un allié de poids dans la réalisation de ce projet. Une volonté politique marquée doit en assurer la pérennisation dans les années à venir. Longtemps ignoré, le travail au plomb a participé et participe toujours à la bonne santé économique de notre ville. Cette valorisation du patrimoine industriel renforcerait l’offre culturelle et touristique de la région en mettant en avant une thématique peu valorisée sur le plan national. De plus, l’équipement projeté serait une séduisante vitrine de développement et d’initiatives pour la trentaine 157 d’établissements concernés. Exposition, animation, accueil, recherche, publication, collaboration, tels en seraient les principaux attributs. Inclus dans le tissu économique et culturel local, il proposerait avant tout aux Stéphanois une meilleure connaissance de leur environnement et appuierait les perspectives d’évolution culturelle et économique de la ville. D’autres travaux devront s’attacher à compléter cette recherche (étude de diagnostic et de vocation du site, audit culturel spécifique...) qui, nous l’espérons, constituera un des maillons du futur projet de valorisation des Industries graphiques stéphanoises… 158 Bibliographie Cher lecteur, la bibliographie de ce mémoire n’étant pas disponible, veuillez vous adresser à son auteur pour tout renseignement. D’avance merci. 159 160 161 162 163 164 165 Table des matières REMERCIEMENTS………………………………………………………………..p.2 INTRODUCTION……………………………………………………………….…...p.3 1ère PARTIE : Environnement et contexte du stage……………….p.7 I/ L’institution porteuse du projet : la ville de Saint-Etienne et sa structure Ville d’Art et d’Histoire………………………………….…………………..…………p.8 1. Saint-Etienne et la valorisation récente de son patrimoine historique……………………………………………………………………………p.8 2. L’unité Ville d’Art et d’Histoire………………………………………………..p.10 3. Un environnement culturel dynamique……………………………………...p.12 II/ Organisation du travail…………………………………………………………..p.14 166 III/ Présentation des méthodes employées et définition des thèmes abordés…………………………………………………………………………………..p.16 1. Méthodes employées……………………………………………………….…p.16 2. Thématiques abordées………………………………………………………..p.22 IV/ Les ambitions du projet de valorisation : objectifs et partenaires….p.25 1. Les objectifs……………………………………………………………………p.25 2. Les partenaires………………………………………………………………...p.28 2.1. Les partenaires scientifiques………………………………………….p.28 2.2. Les partenaires financiers…………………………………………….p.33 2ème PARTIE : L’imprimerie et la typographie stéphanoises : historique et description de l’existant…………………………………….p.35 I/ L’imprimé, état des lieux d’une mise en valeur culturelle………………p.36 1. Saint-Etienne, une ville née de l’industrie…………………………………..p.36 1.1. Houille, armes, fonte, cycle, rubans : les fondements de la prospérité économique stéphanoise durant la révolution industrielle…………………p.36 1.2. L’esprit d’entreprise d’hier et d’aujourd’hui………………………...…p. 40 2. L’imprimerie typographique : une thématique profondément ancrée dans l’histoire économique et sociale de la commune stéphanoise……………...p. 42 3. La composition au plomb : un savoir-faire unique en voie de disparition…..p.48 3.1. Manipuler les caractères en plomb, un labeur traditionnel hérité de Gutenberg…………………………………………………………………..p.48 3.2. Le renouveau des industries graphiques……………………………..p.51 4. Les industries graphiques, une thématique peu valorisée sur le plan national…………………………………………………………………………….p.54 II/ Etat des archives disponibles et éléments bibliographiques…………p.58 167 1. Des documents d’archives peu étudiés……………………………………..p.58 2. Une bibliographie à exploiter………………………………………………....p.61 III/ La survivance d’un matériel typographique et d’un bâti……………….p.63 1. Inventaire d’artéfacts issus de l’âge du plomb……………………………..p.63 2. Essai d’une typologie des ateliers typographiques stéphanois…………..p.98 2.1. Evolution morphologique………………………………………………p.98 2.2. Un bâti multiforme mais de construction commune…………………p.100 2.3. Typologie des espaces de production…………….…………………..p.103 3. Liste du matériel d’exposition……………………………………………….p.105 3.1. Dons ou achats, un nombre suffisant de machines et d’objets……..p.105 3.2. Eléments susceptibles de compléter la collection…………………...p.109 3.2.1. Un matériel typographique encore abondant…………………...p.109 3.2.2. La nécessité de collecter d’autres témoignages oraux………….p.111 IV/ Résultats du stage……………………………………………………………...p.112 1. Bilan……………………………………………………………………………p.112 2. Avantages et inconvénients du projet……………………………………...p.114 2.1. Les obstacles…………………………………………………………p.114 2.2. Les dynamiques…………………………………………………...…p.116 3ème PARTIE : La typographie et les Industries graphiques au cœur d’un projet de valorisation culturelle et scientifique pour Saint-Etienne……………………………………………………………………….p.120 I/ Les différentes formes de valorisation envisageables………………....p.121 1. L’équipement : le futur Centre de la Typographie et des Industries graphiques du bassin stéphanois……………………………………………..p.121 1.1. Une nécessité : la mise en place d’une solide politique de communication….p.121 1.2. Muséologie et fonctionnalités, des lieux de vie diversifiés………….p.122 168 2. Missions et fonctionnalités du futur Centre culturel et scientifique….….p.129 2.1. Les collections : protection et mise en valeur………………………..p.129 2.2. Espace de circulation……………………………………………...…p.131 2.3. Muséographie………………………………………………………..p.132 2.4. Nature des activités extra-touristiques……………………………….p.134 2.5. Une pérennisation indispensable du site : son insertion dans le tissu local…..p.135 3. Autres types de valorisation………………………………………………...p.136 II/ Le bâti : une question de premier plan…………………………………….p.138 1. Présentation du dépôt et du bâti appropriés…………………………..….p.138 1.1. Protéger les machines et objets dans une réserve……………...…..p.138 1.2. Les différentes formes d’acquisition……………………………...….p.140 2. L’emplacement du centre : l’offre immobilière actuelle…….…………….p.141 3. Avantages et inconvénients des morphologies étudiées………………..p.145 III/ Publics visés et politique culturelle………………………………………...p.147 1. Publics visés………………………………………………………………….p.147 2. Politique culturelle…………………………………………………………....p.149 IV/ Aspects juridiques, prévision financière et modes de gestion envisageables………………………………………………………………………...p.150 1. La sécurité des biens et des personnes : réglementation des établissements recevant du public (ERP)………………………………………………………p.150 2. Enveloppe financière prévisionnelle……………………………………….p.151 3. Modes de gestion…………………………………………………..…….….p.155 CONCLUSION…………………………………………………………………….p.157 169 BIBLIOGRAPHIE……………………………………………………………...…p.159 TABLE DES MATIERES……………………………………………………..p.168 170