Espérance de vie : la fracture sociale - Le journal

VENDREDI 22 janvier 2016 / Edition Liège / Quotidien / No 18 / 1,50 € / 02 225 55 55
BRUXELLES MOBILISE SES HABITANTS POUR REDORER SON IMAGE P. 2 & 3
HEBDOMADAIRE
N°206
Jouez
et gagnez
NUCLÉAIRE BELGE
un iPhone 6s
Le « non » unanime
des députés
grand-ducaux
P. 17
Agnès
© CORALIE CARDON / LE SOIR
Soral
640 millions
pour des routes
modernes
et sûres
VICTOR VALDÈS
Un champion
du monde
en Rouche
P. 25 À 27
Le gouvernement wallon a dévoilé son plan « Infrastructures » pour l’amélioration des routes. 640 millions d’euros seront investis entre 2016 et 2019. Ce
sont les voiries régionales qui bénéficieront de la plus grosse part du budget, financé en partie par la redevance kilométrique des transporteurs routiers. P. 4
Le plan social
de Proximus
vise 3.000
départs
es négociations entre direction et syndicats pour
conclure un plan de départ sur base volontaire ont débuté chez Proximus. Trois mille
personnes sont potentiellement
concernées. Deux plans sociaux
seraient négociés (pour les
58 ans et plus, ainsi que pour
les plus de 60 ans). Si les syndicats ne devraient pas s’opposer
à des départs sur base volontaire, ils coincent sur la convention collective négociée en parallèle. Autre écueil : le gouvernement doit valider le double
plan de départ concocté par
l’entreprise publique, ce qui est
loin d’être gagné. ■
L
P. 18
NOS INFORMATIONS
Espérance de vie :
la fracture sociale
L’UCL démontre que logement,
emploi et revenus se traduisent
par de la « vie supplémentaire ».
our la première fois depuis 1969, la France annonce que l’espérance de
vie en 2015 est plus réduite d’un
trimestre qu’en 2014. L’impact
de la grippe, de la canicule et du
froid d’octobre, disent les autorités. En Belgique, on ne sera fixé
que dans six mois… mais le pays
P
aurait été « protégé » de ce reflux, malgré une grippe qui a
quadruplé le nombre de décès en
2015. Un discours « lénifiant »,
d’après le réseau Environnement
santé, qui estime que ce reflux
est lié à l’augmentation en flèche
des maladies chroniques, de l’exposition aux polluants, et de la
Un homme
« nanti »
de 45 ans vivra
11 ans de plus
qu’un
défavorisé
précarité.
Une étude de l’UCL confirme
le lien entre revenus et espérance de vie : disposer d’un emploi « vaut » trois ans face à l’espérance de vie d’un sans-emploi.
Cumulé à d’autres déterminants
sociaux, comme le logement ou
la formation, l’écart peut se creu-
Une femme
« nantie »
de 45 ans vivra
6 ans de plus
qu’une
défavorisée
BRAFA
L’art du passé
dans un écrin
contemporain
P. 34
DÉBAT
Que faire
avec les élèves
radicalisés ? P. 19
D6BELS AWARDS
La pop-rock
francophone
à la fête
ser jusqu’à quatorze ans ! Et selon les chercheurs, qui sont en
train d’intégrer l’effet de la crise
« post-2008 », le fossé va continuer à se creuser si on ne réagit
pas. ■
P. 32
P. 8 NOTRE DOSSIER
Poutine, commanditaire « probable » d’un meurtre
’enquête britannique sur le
meurtre en 2006 de l’ex-agent du
KGB Alexandre Litvinenko, empoisonné au polonium-210, a conclu à
« la responsabilité de l’Etat russe » dans
cette affaire. Le jugement précise que
l’opération menée par les services secrets
russes a « probablement » été approuvée
L
par Vladimir Poutine, Premier ministre à
l’époque des faits. Malgré la gravité de ces
conclusions, la diplomatie britannique a
préféré jouer profil bas : l’ambassadeur de
Russie à Londres a été convoqué, tandis
que la ministre de l’Intérieur, Theresa
May, a annoncé le gel des avoirs des deux
exécutants présumés, Andreï Lougovoï et
Dmitri Kovtoun. David Cameron a reconnu sur la BBC que le Royaume-Uni se devait d’entretenir de bonnes relations diplomatiques avec la Russie, « parce que
nous avons besoin d’une solution à la
crise en Syrie ».
Du côté du Kremlin, l’affaire pourrait
représenter une aubaine. La diplomatie et
les médias proches du pouvoir ont réagi
vivement contre l’enquête britannique,
faisant ainsi passer au second plan la dégringolade du rouble qui mettra inévitablement à mal la stabilité économique
promise depuis longtemps par Poutine. ■
P. 12 NOTRE DOSSIER
L’ÉDITO
lesoir.be
Béatrice Delvaux
ÉDITORIALISTE EN CHEF
IL FAUT POUSSER
À L’ACCOUCHEMENT
D’UN ISLAM BELGE
’est l’islamologue belge,
Radouane Attiya, chercheur
à l’ULg, qui le déclarait la semaine
dernière au « Soir » : « Si les
autorités religieuses veulent regagner leur autorité, elles devront
produire un discours plus critique,
C
03
5 413635 006500
en phase avec les attentes des
jeunes. On arrivera forcément à un
schisme entre un islam traditionnel, militant, politique et un islam
contemporain, dépolitisé. »
C’est peut-être ce qui se joue
déjà, du moins un commencement, en Belgique. Si cela se
confirme, c’est une très bonne
chose. L’islam « belge » a vécu –
et vit encore en grande partie
aujourd’hui – en autarcie, refermé
sur lui-même, permettant à des
imams d’officier en Belgique
depuis des dizaines d’années sans
être intégrés – sans connaître ni le
flamand ni le français – à des
cours de religion islamique d’être
donnés sans supervision, à des
mosquées d’opérer hors de tout
contrôle et à des individus de
répandre une interprétation
MARCHÉS
SCIENCES
NÉCROLOGIE
14
24
28
radicalisée ou en tout cas ultraconservatrice du Coran auprès de
jeunes Belges.
On a connu la parole confisquée,
hypocrite ou sans audace de
l’Exécutif des musulmans de
Belgique, refusant de se mouiller
dans la critique et la régulation
des excès à l’œuvre dans leur
communauté.
L’émergence de voix
libres pousse à la responsabilistation des « officiels »
Aujourd’hui, sous l’effet des actes
de terrorisme commis à Paris et
les menaces pesant sur Bruxelles,
cette omertà commence à voler
en éclats. L’émergence de voix
libres et d’initiatives venues de
personnalités musulmanes
RÉGION
TÉLÉVISION
MÉTÉO
29
30-31
35
pousse à la responsabilisation
des « officiels » en relation avec
les autorités belges.
L’explosion en plein décollage du
projet de « déradicalisation » du
trio Benzine-Saidi-Privot a révélé
de façon très crue les divisions
internes très fortes de la communauté et les pressions des « traditionalistes » sur les « contemporains ». La dénonciation par le
président de l’Exécutif des musulmans, de menaces extérieures et
des pressions internes dont il
ferait l’objet, est un élément neuf,
- à considérer avec prudence, car
venant d’un homme peu connu
jusque-là pour son audace ou sa
volonté d’imprimer de la modernité à son organisation.
Mais il y a un moment à saisir. Et
le nouvel arrêté royal en prépara-
JEUX
BANDE DESSINÉE
PETITE GAZETTE
tion, réformant l’Exécutif, est en
tout cas une étape à ne pas rater.
L’Exécutif n’a en soi pas de pouvoir mais il est aujourd’hui le seul
interlocuteur du gouvernement
fédéral, des Communautés et
Régions. Ceux-ci ont besoin d’une
professionnalisation de leur
« partenaire » pour réguler ce
culte dans le sens de l’accouchement de cet islam belge/européen contemporain.
Connaître la date de
sa pension en 10 étapes
640 millions de travaux
en Wallonie : notre carte
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OPERA
CONCERT
R E C I TA L
DA N C E
DÉCOUVREZ
L E M AG A Z I N E D E L A M O N N A I E
G R AT U I T A U J O U R D ’ H U I
AV E C L E S O I R
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