Le Baladin du Monde occidental

Transcription

Le Baladin du Monde occidental
© S. Chabloz / Nito
Le baladin du monde occidental
de John Millington Synge
mise en scène Pierre Bauer
Dossier de presse
samedi 18 septembre 20h30
Petit globe – Yverdon-les-Bains
Théâtre du Passage
Patrice Genet
Chargé de communication
4, passage Max.-de-Meuron | CP 3172 | 2000 Neuchâtel
+41 (0) 32 717 82 05
[email protected]
Le Baladin du Monde occidental
The playboy of the western world… littéralement «l’enjôleur des terres de
l’ouest». Maurice Bourgeois, premier traducteur en langue française de l’œuvre
maîtresse de John Millington Synge, a gauchi le titre original pour en faire Le
Baladin du Monde occidental. Ce n’était peut-être pas une traduction très
précise, mais poétiquement la trouvaille était de taille et son euphonie géniale,
soulignant la complémentarité entre métaphore et géographie. Ainsi, depuis 1913,
ce grand classique de la littérature irlandaise, créé à Dublin en 1907, est connu
des francophones sous ce titre qui a résisté à toutes les gloses des traducteurs
successifs, que ceux-ci privilégient son aspect populaire ou festif, philosophique
ou linguistique, historique ou comportemental.
Voici donc l’histoire d’un enjôleur, d’un joueur, d’un vantard, d’un fanfaron, d’un
petit bonhomme à la recherche d’une identité car apparemment il n’est rien, fils à
demi méprisé d’un père qui peine lui-même à s’affirmer autrement que par ses
vices et ses excès. Un geste héroïque – tout au moins vécu comme tel par son
auteur malgré la peur au ventre qu’il génère – fait fuir l’enjôleur là où il pourra
tenter de réécrire son histoire. Christy Mahon peut ainsi s’inventer un destin
épique dans un hameau du comté de Mayo, là où justement on est avide d’une
touche de fantastique pour pimenter le quotidien. À cette époque-là, à deux cents
kilomètres à peine de Dublin, l’ouest irlandais est suffisamment vaste et désolé
pour qu’il ne soit pas nécessaire de traverser tout de suite l’Atlantique !
L’objet de ce «geste héroïque» ? L’assassinat du père, autrement dit le crime à la
foi le plus sacrilège, le plus méprisable, le plus insensé, mais aussi le plus
formidable dans tous les sens du terme. Chaque être est à la fois bon et mauvais.
L’équilibre instable entre «le diable et le bon dieu» caractérise justement le
tempérament celtique. L’instinct d’abriter un criminel, ou prétendu tel, est
universel dans cet ouest-là. Il semble dû à ce que l’on associe la justice à la
juridiction britannique détestée, mais aussi plus directement aux sentiments
primitifs de ces gens - qui ne sont jamais des criminels mais toujours capables
d’un crime – pour qui un homme ne commet jamais de mauvaise action à moins
d’être sous l’influence d’une passion irrésistible. Et la passion est justement la
denrée la plus rare, la plus recherchée, la plus admirable, la plus subversive.
L’enjôleur, le baladin boucle la boucle. L’Irlande a besoin de ce héros comme du
souffle des vents.
A moins que tout ceci ne soit encore une nouvelle variante du complexe d’Œdipe !
Une piste à suivre également… L’exploration du contenu de l’œuvre nous
entraîne devant une rosace de significations comme si, avec ce Playboy, l’on
avait à faire, écrivait André Breton, « à un précipité du rêve universel».
Pierre Bauer
Résumé et histoire
Belmullet, comté du Mayo, au début du XXe siècle. Christy Mahon, qui jusqu’à présent a
vécu « à la manière d’un nain sous l’autorité d’un père démesuré », fait irruption dans le
village après avoir, dit-il, occis son géniteur. Fascinée par un tel « exploit », par un tel
défi aux valeurs les plus sacrées, toute la communauté, quoique terrorisée, s’étouffe
d’admiration et protège Christy à coups de poings, de gueule, de rire et de mots
d’amour. Pegeen la cabaretière veut rompre ses fiançailles pour épouser ce hors-la-loi
et la Veuve Quin, à la fois pittoresque et maléfique, n’est pas non plus insensible à son
charme. Sans compter d’autres jeunes filles pareillement subjuguées par sa faconde. À
la fête du village, Christy remporte toutes les récompenses. Mais voici qu’apparaît Papa
Mahon, ensanglanté. Est-ce un vivant ou un fantôme ?
Le sujet du Baladin a été puisé dans les anecdotes ramenées par Synge de ses
différents séjours aux Îles d’Aran. La pièce fit scandale à sa création en 1970, à Dublin
comme à New York. Écrite comme une fable en hommage à la fierté, à l’humour et à la
truculence des habitants de la côte ouest irlandaise, elle sera d’abord perçue comme
une violente moquerie. Les nationalistes se méfiaient de Synge et de Yeats, l’autre
poète attaché à l’Abbey Theatre de Dublin, tous deux d’ascendance protestante et
anglo-irlandaise.
Par la suite, Le Baladin est devenu la pièce emblématique du théâtre irlandais, malgré la
forte « concurrence » des œuvres d’O’Casey, Wilde, Behan, et plus récemment de Brian
Friel ou Frank McGuinness. Elle est très fréquemment reprise dans les pays anglosaxons et, depuis une vingtaine d’années, elle séduit de plus en plus les metteurs en
scène francophones.
L’auteur : John Millington Synge
J.M. Synge est né à Rathfarnham, près de Dublin, le 16 avril 1871, dans une famille
bourgeoise protestante. Il voyagea sur le continent, fit des études musicales et vécut à
Paris, par intermittence, de 1893 à 1902. Avec le poète W.B Yeats et Lady Gregory, il
devint responsable de l’Abbey Theatre de Dublin, le futur Théâtre National irlandais. Il
meurt prématurément d’un cancer le 24 mars 1909.
Le Baladin du Monde occidental et Deirdre des Douleurs, une étonnante tragédie
celtique, sont les chefs-d’œuvre de sa production dramatique, qui compte encore La
Fontaine aux Saints, Les Noces du Rétameurs, L’Ombre de la Vallée, Les Cavaliers de
la Mer. Ses carnets de séjours dans les Îles d’Aran ont aussi forgé sa réputation.
Buck Mullingan réfléchissait, intrigué :
-Shakespeare ? dit-il, je crois que j’ai déjà entendu ce nom
là.
Un fugace sourire ensoleilla sa face épaisse.
-Eh parbleu, dit-il triomphant, ça me revient. Le type qui
écrit à la manière de Synge !
James Joyce, Ulysse
Le projet
Grand classique de la littérature irlandaise, Le Baladin du Monde occidental célèbre
notamment la poésie, l’originalité, la grandeur de la terre du nord-ouest du pays, gorgée
d’histoire et de légendes, et dont les habitants s’opposent avec fierté à « l’arrogance »
des nantis de l’est et au-delà. C’est en s’appuyant sur cette donnée initiale que le projet
de ce spectacle a séduit les concepteurs du 750e anniversaire de la ville d’Yverdon-lesBains, qui ont fourni une part des fonds nécessaires à sa réalisation.
Évidemment, le compagnonnage avec cette manifestation locale s’arrête là et l’ambition
de la production est beaucoup plus large ! Mais le prétexte était sympathique pour faire
connaître au public un texte formidable empreint de folie et de tendresse, réflexion
malicieuse sur le regard des autres, sur l’identité culturelle, le besoin de héros, l’ennui
des idées convenues, l’emprise de la religion, les brumes de l’alcool et la distance qui
sépare inévitablement les rêves de la réalité. Un idéal commun, quoique différencié de
l’un à l’autre, rassemble tous les personnages de la pièce : que faire pour que la vie
vaille la peine d’être vécue ?
Scénographie
C’est sur ce potentiel thématique que se fondera principalement un travail qui s’appuiera
largement sur la structure exceptionnelle de son lieu de création, le Petit Globe. Installé
sur les Rives du Lac et inspiré par l’architecture des théâtres élisabéthains, ce bâtiment
de bois et de toile, jusqu’à maintenant utilisé à Yverdon-les-Bains pour accueillir des
spectacles préexistants, a été le plus souvent réaménagé à l’italienne. Avec Le Baladin,
il sera enfin spécialement mis en valeur par une scénographie qui en exploitera les
possibilités et la magie. Suite aux représentations yverdonnoises, la scénographie sera
modifiée pour s’adapter à d’autres types de plateaux, particulièrement pour une
importante reprise au Théâtre des Amis de Carouge/ Genève.
Texte
L’une des caractéristiques importantes de l’œuvre de J.M. Synge réside dans son
langage, fait de réalisme terrien, de métaphores poétiques et d’une invention verbale
délirante et farfelue, n’hésitant pas à bousculer les règles grammaticales de la langue
anglaise, « idiome » de l’oppresseur. Parmi les adaptations françaises existantes, c’est
celle de François Regnault que nous avons finalement choisie ; elle reconstitue
l’étrangeté linguistique de la version originale, surprend souvent et heurte même
quelquefois, sans pour autant tomber, comme d’autres, dans une phraséologie
alambiquée à la limite de l’incompréhensible.
Distribution
Une partie des personnages de la pièce – qui nécessite l’engagement de dix comédiens
au minimum– est formée des jeunes gens du hameau irlandais dans lequel se déroule
l’action. Ce sera donc l’occasion de distribuer cinq jeunes acteurs issus de La
Manufacture / Haute École de Théâtre de Suisse Romande, avec laquelle le metteur en
scène a entretenu des liens privilégiés ces dernières années. Il sera intéressant de voir
ces jeunes professionnels se confronter avec quelques comédiens de large expérience.
Extraits de la pièce
Un héros audacieux est le joyau du monde, et un homme qui fendit d’un seul coup le milieu de son père
doit avoir la bravoure de dix autres. (Michael James, père de Pegeen)
Tu penseras bien peu que mon amour est d’un braconnier, voire d’un comte, quand tu sentiras mes deux
longues mains autour de toi, et que je te presserai de baisers sur tes lèvres plissées jusqu’à ressentir
comme une pitié pour le Seigneur Dieu assis à tous les âges du monde solitaire sur sa chaise d’or.
(Christy Mahon)
Oh ! Qu’il est dur d’être un orphelin et de ne pas avoir son père auquel on est habitué, et qu’on tuerait tout
à son aise pour devenir un héros aux yeux de tous. (Shawn Keogh, fiancé de Pegeen)
Voir une bagarre dans une arrière-cour avec un coup de bêche m’a appris qu’il y a un grand gouffre entre
une histoire grandiose et un coup de salaud. (Pegeen Mike)
Extraits de journal…
J’ai monté cette pièce une première fois en 1985, au Théâtre de Vidy-Centre Dramatique de
Lausanne. Ce fut une belle expérience, néanmoins pas aboutie, d’où mon ardent désir de me
confronter à nouveau à ce texte superbe, avec une autre génération d’acteurs et une autre
scénographie. Afin de préparer la production d’alors, j’avais passé quelques jours en Irlande de
l’ouest avec le décorateur Roland Deville. Voici un extrait de mon journal :
Jeudi 16 mai 1985. Roland Deville et moi avons quitté Ballina pour une première visite à
Belmullet. Le ciel est très bas. Nous décidons de partir par l’intérieur des terres pour revenir par
la côte avant la tombée du jour.
Belmullet : peut-être 500 habitants, une rue, perpendiculaire à l’océan. Pauvreté extrême, mais
pas forcément tristesse ; des maisons alignées aux couleurs originalement vives, maintenant
passées. Celles qui sont le plus proche de la mer sont abandonnées. Les quelques voitures qui
circulent ont presque toutes au moins dix ans d’âge, et son largement attaquées pas la rouille.
Sur la place, un petit marché. Quincaillerie et habits d’occasion. Des personnages pitoresques,
Roland Deville prend des photos qui nous seront très utiles pour les maquettes des costumes.
Sur la plage, des carcasses de « coracles » (barques typiques de l’ouest) abandonnées.
Nous contournons le village. Et là, rencontre. Face à notre véhicule, courant au bord de la route,
une jeune femme au regard farouche, longs cheveux noirs, plus gitane qu’irlandaise, la poitrine
libre sous une mince robe de laine rouge. Nous avons croisé Pegeen Mike ! Retour par la côte.
Des tranchées de tourbes qui appartiennent à tout le monde et à personne. Une chaumière
violette au milieu des landes. La maison de la Veuve Quin ? Un cimetière à flanc de colline,
planté de croix celtiques. Des moutons sur la route, devant, derrière la voiture.
J’ai toujours aimé les paysages désolés de landes et de brume. Les âpres collines qui ne
s’arrêtent qu’à la mer, la bruine, le vent, les espaces dégarnis. On comprend ici que l’Irlandais
ne croit pas aux barrières entre le ciel et la terre, qu’il imagine le fantastique au cœur même de
son quotidien, qu’il a dans la tête une formidable mythologie. C’est un être, au sens large du
terme, éminemment poétique.
Pierre Bauer
Les personnages
Christopher Mahon, dit Christy
Frank Arnaudon
Le vieux Mahon, son père, un squatter
Christian Robert-Charrue
Michael James Flaherty, patron de débit de boissons
Edmond Vullioud
Margaret Flaherty, sa fille, dite Pegeen Mike
Melanie Olivia Bauer
Shawn Keogh, son cousin, un jeune et riche fermier
Luca Secrest
Jimmy Farrell, petit fermier
Jean-Marc Morel
Philly Cullen, petit fermier
Geoffrey Dyson
La Veuve Quin, femme d’une trentaine d’années
Liza Baumann
Sara Tansey, villageoise
Camille Mermet
Susan Brady, villageoise
Stella Giuliani
Pierre BAUER (mise en scène)
Débute au Théâtre de Carouge en 1965 puis, parallèlement à ses études au Conservatoire de
Genève, travaille comme régisseur de scène à la Comédie et y tient différents petits rôles.
Gagne ensuite la troupe du Théâtre Mobile où il joue notamment Antonio dans Une Tempête,
Didi dans En attendant Godot, le shérif dans Western, et participe à plusieurs créations
collectives. Il devient également l’administrateur de cette compagnie avant de réaliser en 1977
sa première mise en scène, L’Eveil du printemps de Wedekind au Nouveau Théâtre de Poche de
Genève, puis d’effectuer un stage à la Royal Shakespeare Company. À son retour de Londres,
Franck Jotterand l’engage comme secrétaire général du Théâtre de Vidy, théâtre qu’il sera
amené à codiriger dès 1981 en tant que directeur artistique, avec Jacques Bert comme directeur
d’exploitation, jusqu’en 1989. Pendant ces années au bord de l’eau, il réalise une dizaine de
mises en scènes dont Il est important d’être Aimé d’Oscar Wilde, La Musique adoucit les mœurs
de Tom Stoppard, Bent de Martin Sherman (une création suisse qui fait sensation), Becket de
Jean Anouilh, Macbeth de Shakespeare. Il réalise ensuite comme metteur en scène indépendant
Étranglements de Howard Brenton au Nouveau Théâtre de Belgique, ainsi que le spectacle du
700e anniversaire de la Confédération à l’Abbatiale de Payerne, avant de monter pour les
Productions du Canard Variations sur le Canard de David Mamet et Elephant Man de Bernard
Pomerance. En 1992, il est nommé à la direction du Théâtre Municipal d’Yverdon-les-Bains qu’il
rebaptisera Théâtre Benno Besson après en avoir conduit la rénovation. Il y met en scène
notamment La Nuit des Rois de Shakespeare (présenté aussi au Théâtre du Jorat), Un
Inspecteur vous demande de J.B. Priestley, L’Argent celui des autres, de Jerry Sterner.
Roland DEVILLE (scénographie)
Scénographe et décorateur français formé à l’Ecole des arts décoratifs de Paris puis à celle du
Théâtre National de Strasbourg où il est l’élève d’Abdel Kader Farrah, l’un des principaux
designers de la Royal Shakespeare Company. Lauréat de la Biennale de Paris en 1962, il
retourne ensuite à l’école du TNS, mais comme enseignant. Dès lors, il dessine décors et
costumes en France, en Allemagne, en Belgique et travaille beaucoup pour la décentralisation
(Centre dramatique de l’Ouest, Théâtre de Bourgogne, Théâtre de Lorraine…). Arrivé en Suisse
en 1973, il y devient « incontournable » et on trouve sa patte dans une dizaine de productions
par saison, tous théâtres confondus. Il collabore principalement avec André Steiger, Hervé
Loichemol, Martine Paschoud, Pierre Bauer. Pour le cinéma, il travaille entre autres comme chef
décorateur dans les films de José Giovanni et Brigitte Rouan. Il réduit un peu son activité dans
les années 2000, mais il assure la scénographie d’un grand nombre de créations du Théâtre des
Amis de Carouge. Il continue occasionnellement de créer des décors à l’étranger, jusque dans
un grand théâtre national chinois en 2005.
Claudine BERTHET (assistante, collaboratrice à la mise en scène)
Se forme au Théâtre de Carouge et y débute avec François Simon dans Maître Puntila et son
valet Matti de Brecht (1965). Dès la fin de cette décennie elle est régulièrement engagée par
Carouge, le Théâtre de Poche de Genève, la Comédie et le Centre Dramatique de Lausanne
(Théâtre Municipal puis Vidy). On la retrouve également aux Artistes Associés de Lausanne, au
Théâtre du Peuple de Bussang (France), au Festival des Nuits de Joux (France). Avec Pierre
Bauer, elle est comédienne dans Le Baladin du Monde occidental (version 1986) et Elephant
Man, assistante de mise en scène dans La Nuit des Rois, Un Inspecteur vous demande et Il est
important d’être Aimé (version 1998). Collaborant régulièrement avec la Radio Romande dans le
domaine de la fiction et de la poésie, elle joue avec plusieurs compagnies indépendantes depuis
le début des années 2000 et commence une carrière remarquée d’auteur dramatique. Plusieurs
de ses pièces sont éditées et jouées, au théâtre ou à la radio, et elle remporte plusieurs
concours d’écriture.
Christian ROBERT-CHARRUE (Le Vieux Mahon)
Formé au Conservatoire de Genève et au Théâtre de l’Atelier, il devient rapidement l’un des
piliers du Théâtre Mobile, où il tient de très nombreux premiers rôles parmi lesquels Ferdinand
dans Une Tempête, Lucky dans En attendant Godot, le révérend dans Western, Orlando dans
Comme il vous plaira, le lieutenant de la canonnière dans Hurle, Chine, Guildenstern dans
Rosencrantz et Guildenstern sont morts, Rodolphe dans Les Mystères de Paris, Gautier dans La
Tour de Nesles, Elios Schopol dans L’Orient Express, le Merle dans Chantecler… Ce qui ne
l’empêche pas d’être également engagé au Théâtre de Poche, à la Comédie (Osric dans
Hamlet), au Théâtre de Vidy (La Mandragore, Le Prix des Anes, Les Archanges ne jouent pas au
flipper, Monsieur Bonhomme et les Incendiaires, Becket, Macbeth). Il est présent dans de
nombreuses mise en scène de Pierre Bauer : outre quelques unes déjà citées on le retrouve
dans Variations sur le Canard, Elephant Man (rôle titre), La Nuit des Rois, Un Inspecteur vous
demande, L’Argent celui des autres. Le théâtre indépendant fait également souvent appel à lui,
que ce soit à La Grange de Dorigny ou au 2.21, tout comme le Théâtre des Amis de Carouge où
il fait partie d’une dizaine de créations. Christian Robert-Charrue est professeur d’interprétation
au Conservatoire Populaire de Genève depuis 1982.
Edmond VULLIOUD (Michael James)
Formé à l’ERAD (Conservatoire de Lausanne), il participe à l’inauguration du Théâtre KléberMéleau et y débutera dans Les Trois Sœurs de Tchékhov, jouant également dans ce théâtre
Shakespeare, Molière, Goldoni, Pinter… Il est présent sur toutes les scènes romandes, collabore
notamment avec le Théâtre de Carouge, et très souvent avec le Théâtre du Jorat à Mézières,
avec Le Poche de Genève ou encore le Théâtre Populaire Romand. Edmond Vullioud joue
également fréquemment en France, à Dijon, à Bordeaux, en tournée. Avec Marcel Maréchal, au
Théâtre National de la Criée à Marseille, il a joué dans La Vie de Galilée de Brecht, dans Le
Capitaine Fracasse d’après Théophile Gauthier, et a interprété pendant plusieurs saisons le
fringant Aramis des Trois Mousquetaires, d’après Dumas, au sein d’un spectacle devenu
quasiment mythique. Beaucoup plus récemment, il se familiarise déjà avec le théâtre irlandais à
la Comédie de Genève et en décentralisation française dans La Charrue et les Etoiles, de Sean
O’Casey. Edmond Vullioud a été président du Syndicat suisse romand du spectacle.
Luca SECREST (Shawn Keogh)
Quitte Yverdon-les-Bains pour se former au théâtre dans une prestigieuse école des arts de la
scène à New York. Il revient en Suisse en 2002 après quelques expériences américaines,
notamment dans le cinéma. François Marin le fait jouer dans Le Collier d’Hélène de Carole
Fréchette (Le Poche) et dans Le bonheur du Vent de Catherine Anne (large tournée). En Valais,
Luca Secrest joue dans Clérembard de Marcel Aymé et dans Les Prétendants, présenté ensuite
en tournée. Il revient à Carole Fréchette au Pulloff dans Violette sur la Terre, et y reste pour Le
Marchand de Venise, de Shakespeare, monté par Benjamin Knobil. Débute la saison 09-10 dans
Un pyjama pour six au Théâtre Montreux-Riviera, avant de retourner à Los Angeles pour se
rapprocher de l’écran américain.
Melanie Olivia BAUER (Pegeen Mike)
Après le Conservatoire de Genève, elle est sélectionnée dans la volée C de La ManufactureHETSR. Elle joue auparavant en anglais Desdemona dans Othello de Shakespeare monté par
Joëlle Richard à Lausanne et à la Royal Academy of Dramatic Art à Londres. Dans le cadre de
La Manufacture, elle joue dans Le Songe d’une Nuit d’Eté et La Nuit des Rois de Shakespeare,
et dans Meurtres de la princesse juive d’Armando Llamas. Melanie a abordé sa carrière
professionnelle dans Le Château de Kafka (Compagnie Pasquier-Rossier - Nuithonie, Lausanne,
Genève et tournée), et avec une reprise d’un spectacle de la Manufacture, Eugène Onéguine, au
Centre Culturel Suisse de Paris.
Frank ARNAUDON (Christy Mahon)
Frank Arnaudon est issu de la première volée de La Manufacture-HETSR, après être passé par
les classes préparatoires du Conservatoire de Genève. Depuis sa sortie de l’école en 2006, il a
essentiellement travaillé, comme comédien et cheville ouvrière de la compagnie avec le Collectif
Division de Julien Mages, participant à ses différentes créations et présidant son association. Il a
tourné aux côtés de Claude Rich un film de Francis Reusser sur L’Affaire Calas et a joué dans
Lumière de Bohème au Théâtre de Carouge, et au Théâtre Saint-Gervais dans Le Maître des
minutes de Nicolas Buri et Dominique Ziegler.
Geoffrey DYSON (Philly Cullen)
Australien établi à Lausanne après avoir fréquenté l’Ecole Lecoq à Paris, Geoff Dyson a participé
aux débuts du Théâtre Kléber-Méleau, a beaucoup joué avec Boulimie, tout en retournant dans
son pays pour y passer une saison avec la Melbourne Theater Compagny. En Suisse romande,
il diversifie son activité en traduisant différents dramaturges anglo-saxons, activité pour laquelle il
sera nominé aux fameux « Molières », conjointement avec Antoinette Monod. Fondateur du
Théâtre Claque, il y met en scène de nombreux spectacles parmi lesquels Pas de problème,
Qu’est-ce qui cloche chez elle, Les Monologues du Vagin, Sanctuaire, Bleu/Orange, L’Art du
Succès, C’est comme ça que ça se passe… Il est présent dans plusieurs créations de la Cie
Confiture de Philippe Cohen, codirige le Pull Off à Lausanne, tout en étant l’un des animateurs
du Petit Globe à Yverdon-les-Bains.
Jean-Marc MOREL (Jimmy Farrell)
Formé au Conservatoire de Genève et à l’École Nationale du Cirque d’Annie Fratellini à Paris.
Après des débuts genevois dans Comment M.Mockinpott fut libéré de ses tourments, de Peter
Weiss, travaille intensément au Théâtre de Carouge, puis au Théâtre Saint-Gervais et au
Théâtre du Grütli avec Bernard Meister, jouant notamment le rôle-titre de Woyzeck de Büchner.
Au Théâtre de Poche, il est l’un des trois protagonistes de la fameuse comédie de Yasmina
Reza, Art. Avec Pierre Bauer, il est dans le Beckett de Jean Anouilh au Théâtre de Vidy. Il joue
également avec Am Stram Gram, le Théâtre Kléber-Méleau, l’Arsenic et plus récemment avec la
Compagnie Confiture de Philippe Cohen, au Théâtre des Amis, et dans la « Revue » de Genève.
Il a tourné au cinéma avec Alain Tanner et joué dans plusieurs sitcom télévisées.
Camille MERMET (Sara Tansey)
Elle commence le théâtre à la maison des Mascarons à Môtiers, dans le canton de Neuchâtel.
Durant sept années elle expérimente les troupes amateurs et les cours de théâtre.
Parallèlement, elle étudie le violon au conservatoire de Neuchâtel où elle obtient un certificat en
filière non professionnelle. Elle s’inscrit au Conservatoire de Genève en classe d’art dramatique,
puis entre à la Manufacture-HETSR où elle obtient son Bachelor en 2009. Depuis sa sortie, elle
est également sollicitée en tant qu’assistante de mise en scène, notamment au Théâtre
Populaire Romand, à l’Arsenic et au Kulturtäter de Bienne. Elle participe à des ateliers et courts
métrages en partenariat avec la Haute Ecole d’Art et Design de Genève et à L’Ecole Cantonale
d’Art de Lausanne.
Stella GIULIANI (Susan Brady)
Comédienne bilingue, suisse et italienne. Elle s'est formée à Paris (BAC littéraire/art
dramatique, conservatoire d’arrondissement, cours du soir du Théâtre National de Chaillot),
puis entre à la Manufacture-HETSR à Lausanne (Promotion C). Elle a joué dans plusieurs
créations théâtrales, télévisées et cinématographiques en France et en Suisse. Depuis l'âge de
six ans, elle a également pratiqué plusieurs styles de danses : classique, contemporaine,
moderne-jazz, tango et orientale.
Liza BAUMANN (La Veuve Quin)
Franco-Suisse, Liza Baumann a suivi une première formation au Cours Florent à Paris. Elle
intègre la Manufacture-HETSR où pendant sa formation elle joue dans Le Songe d'une nuit
d'été, Don Nadie et Meurtres de la Princesse juive. Depuis sa sortie, on a pu la voir dans la
création collective J'aurais dû écouter ma mère, la reprise d' Eugène Onéguine de Pouchkine
(spectacle de la Manufacture) et dans Les Reines de Normand Chaurette.
Anna VAN BRÉE (Costumes)
Anna van Brée étudie le stylisme à l'Académie des Beaux-Arts d’Anvers avant de se consacrer
à la mise en scène (INSAS de Bruxelles, de 1984 à 1988). Après quelques années d'assistanat
en France et en Belgique (avec notamment Franz Marijnen, Adriano Sinavia ou Sophie
Rappeneau), elle se tourne vers la création de costumes. Elle travaille alors en Belgique, en
France, en Suisse et en Hollande avec, entre autres, les metteurs en scène Philippe Sireuil,
Jacques Delcuvellerie, Marianne Pousseur, Anne Bisang, Gianni Schneider ou Guy Cassiers.
Elle retourne à la mise en scène en 2002 en fondant la Cie Belgo-Suisse. Depuis la compagnie
a créé Heiliger Krieg de Rainald Goetz en 2004 (Arsenic, Lausanne), Jeff Koons du même
auteur en 2005 (Grange de Dorigny, Lausanne), Utzgur! en 2007 (Grü/Théâtre du Grütli Genève, Arsenic) Faust en 2008 (Grü/Théâtre du Grütli - Genève, Arsenic) et plus récemment
50cm / sans l’aide des dieux (Grü/Théâtre du Grütli – Genève, Arsenic).
Marquette du décor: Roland Deville
~ «A daring fellow is the jewel of the world...» ~
~ «Un héros audacieux est le joyau du monde...» ~
(Michael Flaherty,
père de Pegeen)
Coproduction
Théâtre Benno Besson d’Yverdon-les-Bains
Canard+ Productions
Théâtre des Amis, Carouge
Le Baladin du Monde occidental
de John Millington Synge
Version française de François Regnault
Mise en scène de Pierre Bauer, en collaboration avec Claudine Berthet
Scénographie de Roland Deville
Costumes d’Anna Van Brée, avec la collaboration d’Olivier Falconnier
Visage : Nathalie Mouchnino
Lumières : Pascal Ravel
Construction du décor : Atelier le Pirate, Martial Lambert
Éléments musicaux : Friedemann Sarnau, Patrick Levraz
Technique : Bernard Pointet, Patrice Martin, Lucie Rausis
Avec
Christian Robert-Charrue, Edmond Vullioud, Melanie Olivia Bauer,
Frank Arnaudon, Luca Secrest, Geoffrey Dyson
Jean-Marc Morel, Stella Giuliani, Liza Baumann, Camille Mermet
Création au Petit Globe d’Yverdon-les-Bains du 14 au 22 septembre 2010
Théâtre des Amis, Carouge du 28 septembre au 24 octobre 2010
Théâtre Benno Besson 29 octobre 2010
Théâtre de Vevey 2 novembre
Egalement présent dans les saisons du Théâtre du Passage (Neuchâtel)
et du Théâtre Palace (Bienne)
Avec le soutien de
750eanniversaire de la Ville d’Yverdon-les-Bains
Banque Cantonale Vaudoise
Loterie Romande, Etat de Vaud, Migros pour-cent-culturel