Participation de l`IMSI au 4L Trophy

Participation de l’IMSI au 4L Trophy
Chaque année de nombreux étudiants, âgés de 18 à 28 ans, participent au 4L Trophy. Ils traversent
avec une Renault 4 la France, l’Espagne et le Maroc dans le but d’apporter des fournitures scolaires
et sportives aux écoles du sud du Maroc.
Ils mettent ainsi en œuvre la générosité et la solidarité qui les animent.
Lors de la 16ème édition du Raid 4L Trophy, Lucas Leclercq, un étudiant de 4ème année de l’IMSI a
décidé de se lancer dans cette aventure humaine.
« Après une première expérience réussie en 2011, une amie m'a "harcelé" pour que l'on reparte à
l’assaut du désert Marocain lors de la 16ème édition du 4L Trophy. Il n'a pas fallu longtemps pour
me convaincre!
Étant déjà parti en 2011, nous avions l'avantage d'avoir une voiture déjà un peu préparée. Une petite
4L "savane" de 1987 totalisant 100.000 kms. En effet pour sa première édition et n'y connaissant pas
grand chose en mécanique, on avait juste changé, avec l’aide d’un mécanicien, quelques éléments de
base indispensables à la chaleur du Maroc et aux 6500 kms à parcourir. D'un beige plutôt terni par le
temps, la 4L avait aussi eu le droit à une nouvelle peinture quelque peu flashy.
Cette année, grâce à l'expérience acquise lors du premier raid, nous nous sommes attardés un peu
plus sur la préparation, notamment moteur, pour gagner en puissance ainsi que sur la hauteur de
caisse pour en faire une véritable bête de course (ou presque !). Résultat, pas un seul souci mécanique
en 7000 kms, même pas une crevaison !
Quelques semaines avant le départ,
l’excitation gagnant l'ensemble des
participants, on a commencé à être de
plus en plus présents sur les réseaux
sociaux. Le départ étant à Poitiers,
quelques personnes de ma région ont
organisé un "pré-départ" afin de faire
connaissance et de pouvoir rouler en
convoi. C'est ainsi que sans se connaitre
mais réunis par le 4L Trophy, la Team
78 est née et a traversé le Maroc
ensemble.
La suite est plutôt difficile à raconter car un 4L Trophy ça ne se résume pas, ça se vit !
Nous nous sommes donc rendus à Poitiers le 14 Février pour le départ officiel. Au programme,
consignes de route et de sécurité, vérifications techniques et administratives de voitures etc. Imaginez
1500 4L réunies sur un parking avec 3000 étudiants à bord... Là ça commence vraiment !
Le départ est donné, tout le monde prend la route d'Algeciras au sud de l'Espagne pour un bivouac
géant. Il faudra entre 24 et 48 heures pour que toutes les 4L arrivent plus ou moins en forme au check
point. Le long de ces 2000 kms surviennent les premières pannes, c'est comme ça qu'on commence à
faire connaissance avec les autres Trophystes. Le Trophy c'est 3000 étudiants qui ne se connaissent
pas, mais sont tous copains. On change donc des transmissions sur les aires d'autoroutes, on vidange
les réservoirs des filles qui tentent de mettre du gasoil dans leur pauvre 4L... Y a plus de papas ou de
mécanos pour résoudre les soucis mécaniques, il est temps d'apprendre par soi-même ! Mais la
solidarité étudiante fait que l'on trouve toujours quelqu'un pour nous venir en aide !
On s'est arrêté du coté de Burgos vers minuit pour manger une petit Burger King bien mérité ! Ne
trouvant pas d’hôtel, c'est tout naturellement qu'une patrouille de police nous a escorté jusqu’au
premier venu. On a la classe ou on ne l'a pas !
La route du vendredi se passe sans encombre, il commence à faire chaud ici en Espagne, on pense aux
copains qui sont sous la neige à Paris.
Arrivés à Algeciras le vendredi soir, le bateau n'étant que le dimanche matin, on a fait ce que les
étudiants font le mieux : une fête improvisée sur une énorme aire d'autoroute avec les 2000 autres
étudiants déjà arrivés... On passera les détails !
Le samedi chaque binôme va faire ses provisions dans le super marché du coin, vive l'Espagne !
Samedi soir rebelote, la fête continue mais... il est 3 heures du matin, l'heure d'embarquer sur le ferry.
AIE ! On a dû "dormir" environ 2h sachant que l'épreuve du samedi comporte encore 12 heures de
route. Certains pensaient dormir sur le bateau, mais non, il faut faire la queue pour enregistrer les
papiers, voir passer au Duty Free...
Arrivés sur le sol Marocain, il doit être 6 heures du matin, c'est le débarquement des 4L ! Rendez-vous
en haut de l'Atlas pour un nouveau bivouac.
Le bivouac se trouve à environ
2000 m d'altitude, cette année
on a de la chance il fait 5
degrés. En 2011 il faisait - 4 !
Comme on dit là-bas, "à
Boulajoul fou ta cagoule!" Petit
briefing du directeur Jean
Jacques Rey, le lendemain, on
attaque le sable ! Comme il y a
beaucoup de vent, on essaye de
disposer les 4L en cercle pour
protéger les tentes, c'est pas
gagné!
Les trois jours suivants se font dans les dunes de Merzouga. Le lundi on tente d'apprendre à rouler
dans le sable mou, avec une alternance de route et de sable. Le mardi et mercredi, il y a deux boucles
à faire, beaucoup d'oueds, des pistes un peu cassantes et du tankage! (c'est le mot pour dire qu'on est
ensablé!) On a fini la boucle du mercredi en 18ème position et en moins de 3 heures ! La team 78, une
équipe de choc ! Pour ce qui est de la vie au bivouac, le mardi était le jour du "Rire médecins",
association destinée à aider les enfants dans les hôpitaux. On aura pour cela porté un nez rouge toute
la journée ! Pratique dans le sable ! Au passage, on ne s'est pas douché depuis maintenant 4 ou 5
jours... Quelques douches sont installées pour l'occasion au milieu des dunes, mais avec 3000
étudiants et 500 organisateurs je vous laisse imaginer la chose. On aura donc préféré se payer une
petite douche dans un hôtel voisin pas cher et en plus il y a l'apéro bien frais ! Un direct a également
été organisé avec la France le mercredi soir, ce fut l'occasion de réaliser la danse des sardines,
retransmise dans la célèbre émission "Touche pas à mon poste" présentée par Cyril Hanouna.
Arrive enfin le jeudi et son épreuve tant attendue : l'épreuve Marathon ! Il s'agit de rallier Marrakech
en total autonomie avec une nuit de bivouac improvisée, seuls dans le désert ! Pas de panique, on a
une véritable équipe, des chips, des pâtes, de quoi se réhydrater et des branches pour faire un énorme
feu ! Je pense que chaque année, c'est la meilleure soirée du trophy. Vous trouvez des groupes de 4L à
perte de vue dans le désert, un ciel étoilé magnifique mais surtout aucune trace de civilisation à des
kilomètres. Mais pour en arriver là, il nous aura fallu dépanner un certains nombre de 4L, en pousser
encore plus pour les sortir du sable, nous perdre, faire demi-tour, échanger avec la population locale,
nous perdre encore mais c'est quand on galère que c'est le meilleur !
Le vendredi, dernier jour de road book, au programme le col du Tichka, un moment qui restera
également gravé dans les mémoires de tous. Pour comprendre il faut le traverser !
Après l’effort le réconfort ! Le vendredi soir nous sommes logés dans un 5 étoiles en plein cœur de
Marrakech. A peine le temps de déposer les valises, que ma copilote et moi nous sommes jetés les
premiers sur le buffet à volonté regroupant toutes les spécialités locales. Un délice !
La soirée ainsi que le samedi sont libres, les trophystes en profitent pour visiter les principaux lieux de
la ville le souk, la place, le Pacha… voire le hammam accompagné d’un massage pour trois fois rien.
Le samedi soir est organisée la remise des prix avec un couscous pour environ 4000 personnes, rien
que ca ! On ne tardera pas à rentrer car le lendemain il faut rallier Tanger pour prendre le bateau soit
10 bonnes heures de route. Afin d’embarquer dans le premier bateau et pouvoir rentrer en France
assez tôt, travail oblige, on décollera de Marrakech vers 6 heures du matin. Petite escale à l’université
de Rabat pour un pique-nique organisé en notre honneur et on se dépêche de reprendre la route. Il est
17h30, on a 30 minutes d’avance et on se dit « cool on est arrivé, y a plus qu’a faire une sieste dans le
bateau ». Et bien non ! Une tempête fait rage dans le détroit de Gibraltar nous obligeant à embarquer
pour les plus chanceux à une heure du matin ! Arrivés sur le sol Espagnol à 4h30, on se décidera à
louer une chambre pour une courte nuit de 3 heures sur les quais.
Le lendemain l’équipe Team 78
décide de se séparer, certains
ayant davantage de temps que
d'autres. Au réveil, mauvaise
surprise pour Quatrophy et leur
voiture surnommée «Monster»,
la fourrière aura kidnappé la
4L… On les abandonne donc
lâchement et nous prenons la
direction de Paris. Il nous
faudra au total 34 heures pour
remonter, avec une bonne
tempête de neige dans les
Le
lendemain
l’équipe
Team
Pyrénées,
que du
bonheur
! 78
Le trophy c’est bien, mais l’arrivée chez les parents c’est pas mal non plus ! Vivement la douche et le
vrai lit !
Au final le trophy est une aventure extra ordinaire, faite d’une multitude de rencontres. On apprend
beaucoup sur soi, sur son copilote également ;-) et on est véritablement dépaysé. Une solidarité entre
étudiants et locaux inoubliable et des souvenirs qui nous resteront à vie.
Une aventure que je recommande à tous ! »
Lucas LECLERCQ