la contraloria general de la republica de chile
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AMBASSADE DE FRANCE AU CHILI SERVICE ECONOMIQUE Santiago du Chili, le 26 juin 2013 Rédigé par Audrey Delsuc Revu par Bruno Zanghellini LA CONTRALORIA GENERAL DE LA REPUBLICA DE CHILE La Contraloría General de la República de Chile (CGR) est le principal organisme de contrôle de l’action administrative au Chili. Il combine les fonctions de contrôle financier exercées par la Cour des Comptes avec l’essentiel des fonctions de contrôle de légalité a priori exercées par le Conseil d’Etat. A ce rôle central, la Contraloría ajoute des fonctions plus techniques de contrôle de l’exécution des marchés publics, notamment en matière de travaux publics, ainsi que des fonctions plus limitées de contrôle des agents publics (dont la tenue des registres de sanction). L’institution trouve son origine dans la Contaduría mayor de cuentas de la période coloniale. Son périmètre actuel résulte de la fusion, par décret n° 400-bis du 26 mars 1927, de la Dirección General de Contabilidad (Direction Générale de Comptabilité), du Tribunal de Cuentas (Cour des Comptes), de la Dirección General de Estadísticas (La Direction Générale des Statistiques) et de l’Inspección General de Bienes de la Nación (L’Inspection Générales des Bien de la Nation). En 1943, la CGR devient un pouvoir public constitutionnel. Elle est régie depuis 1953 par une loi organique ad hoc. La Contraloría emploie actuellement 1895 fonctionnaires dont 1225 à Santiago. Elle est dirigée depuis 2007 par M. Ramiro Mendoza Zuñiga. La nomination du contrôleur général est soumise au vote du Sénat. La CGC est à la tête d’un réseau de 14 Contralorías régionales. Son budget est d’environ 90 millions d’euros. I. Les fonctions de contrôle de légalité Dans la mesure où le Chili ne connaît pas la dualité de juridictions, la CGR n’est pas intégrée à l’ordre juridictionnel chilien mais elle exerce des fonctions importantes de contrôle de légalité a priori. Ainsi, la Contraloría détient le pouvoir d’interprétation en dernier ressort des normes administratives (Dictaminar) produites par les services situés dans le champ de son contrôle. En outre, la CGR exerce un contrôle de légalité a priori sur toutes les normes réglementaires (y compris les décrets présidentiels) (toma de razón). Cependant, contrairement au Conseil d’Etat, la CGR ne peut intégrer dans son contrôle des considérations d’opportunité liée à l’action administrative. En 2012, 70,2% des actes administratifs (soit plus de 21 000 actes, faisant ou non grief, et plus de 5 500 décrets) furent contrôlés préventivement. Parmi les actes qui font l’objet de la toma de razón, on compte également les normes statutaires qui régissent le personnel administratif de l’Etat (sauf exceptions). Le SIAPER (Système d’Administration du Personnel de l’Etat) est l’outil utilisé pour centraliser l’information sur le personnel de l’Etat. II. Les fonctions de contrôle technique en matière d’exécution des travaux publics A cette fonction de contrôle de légalité, la CGR ajoute une fonction d’inspection technique des travaux publics. La CGR vérifie l’existence de procédures permettant de s’assurer que les projets sont en accord avec la planification préalablement établie mais également que les standards et exigences techniques de qualité sont respectés. Elle dispose pour ce faire de personnels spécialisés : 36 architectes et 79 ingénieurs. Le système informatique Cariátide leur permet de suivre au niveau national les différentes étapes du cycle de vie des contrats de travaux publics ou concessions, grâce à l’enregistrement des principaux évènements d’un projet. En 2012, l’Administration a contrôlé 781 chantiers (73,8% dans le secteur public non municipal et 26,2% du secteur municipal). III. Les fonctions de contrôle financier La CGR exerce le contrôle financier sur l’ensemble de l’action administrative. Celui-ci emprunte plusieurs formes. 1. L’autorisation a priori d’émettre de la dette publique Les documents qui permettent à l’Etat d’émettre des titres de dette sont soumis à au visa de la CGR (avis conforme) depuis une loi organique de 1975 (Decreto ley orgánica de la administración financiera del estado). Celui-ci conditionne la validité juridique de l’émission. 2. La fonction d’audit de l’action administrative La même loi organique dispose que la CGR « effectue des contrôles sur pièces et sur place avec l’objectif de veiller sur l’application des normes juridiques, la préservation du patrimoine public et la probité de l’administration » sur 2210 entités publiques ainsi que sur les municipalités et leurs démembrements (809 entités). A cette occasion, la CGR formule également des propositions afin de combler les vides juridiques détectés. Son contrôle recouvre l’audit du système de contrôle interne des services et entités, le contrôle des pièces comptables, celui de l’exactitude des états financiers. Ce contrôle reste un contrôle de régularité purement comptable, financière et juridique. La CGR ne peut se prononcer sur l’opportunité politique ou administrative des mesures prises ou leur efficience. Cependant, la CGR élabore chaque année un rapport annuel (cuenta pública, article 143 du décret-loi organique) qui dresse un état des lieux des évolutions de sa mission, discute l’adéquation des règles de comptabilité publique et suggère les évolutions souhaitables. En 2012, près de 40% des entités ont été contrôlées. Le contrôle concerne plus particulièrement les collectivités territoriales et les municipalités puisque plus de 95% d’entre elles et 55,5 % du total des entités locales ont été contrôlées. En matière d’audit, la CGR peut s’autosaisir ou être saisie par des tiers (pouvoirs publics constitutionnels, autorités administratives et citoyens). En 2012 sur un total de 715 saisines extérieures, 23,7% ont été sollicitées par le Sénat ou la Chambre des députés, 21,2% par les autorités, 46% du fait de dénonciations par des particuliers et 8,8% sont issues de demandes internes à l’administration. Le cadre de contrôle externe repose sur la méthodologie standardisée MAC du système SICA (Système Intégré pour le Contrôle d’Audits). En 2011, la CGR a lancé un projet de « renforcement de la gestion orientée résultats » qui a abouti à l’évolution des conditions d’exercice de la fonction d’audit. Tout comme la Cour, la CGR accorde une importance toute particulière au suivi de ses rapports. En 2011 (resolución exenta n° 6 920 de décembre 2011), ont été créées dans chaque division de la CGR ainsi que dans chaque Contraloría régionale une unité de suivi (unidad de seguimiento). En 2012, cette activité de suivi a poursuivi sa montée en charge (+ 1/3 en volume). Très récemment, la CGR a rendu publiques diverses résolutions permettant, par exemple, de contrôler les sociétés en lien avec les Universités afin d’éviter les abus. Pour le moment la Contraloría n’a pas la faculté de contrôler les universités privées, pour cela il faudrait changer la loi. A la suite de l’audit sur les entités en relation avec l’Université du Chili et l’Université de Santiago, Ramiro Mendoza a présenté ses conclusions ce mercredi 19 juin aux membres de la commission d’investigation sur l’Education. Il a détecté une série d’irrégularités : conflits d’intérêts, problèmes lors de transferts d’argent et d’élaboration du bilan financier, omissions lors des contrôles financiers… 3. La fonction de pilotage comptable La fonction de pilotage comptable de la CGR est ancrée dans la constitution (article 98). - Fonction de consolidation des comptes publics La CGR exerce une fonction de production comptable à travers la centralisation de l’information comptable et l’agrégation des comptabilités de 1229 entités publiques. (dont 955 entités municipales). Elle publie d’ailleurs chaque année un rapport sur la gestion financière de l’Etat. La périodicité du reporting varie suivant les entités : mensuellement pour celles du secteur public et municipal, trimestriellement dans le cas des entreprises nationales, semestriellement pour les établissements d’éducation supérieur publics et enfin, annuellement pour les instituts technologiques CORFO. Depuis décembre 2012 un outil comptable appelé Validor Web a été mis en place dans 344 municipalités, il permet d’être plus efficient (gain de temps et diminution des possibilités d’erreurs lors de l’envoie des informations financières). Ces informations sont ensuite traitées et enregistrées grâce au SICOGEN II (Système de Traitement de la Comptabilité Générale de la Nation). - Fonction d’édiction des normes comptables du secteur public La fonction normative de la CGR se traduit par la mise à jour du plan comptable des administrations publiques (Sistema de Contabilidad General de la Nación) et l’édiction d’instructions (58 en 2012). Dans ce cadre, la CGR s’attache depuis 2010, avec l’aide de la BID, à faire converger le système comptable national avec les normes internationales du secteur public (NICSP) produites par l’IPSASB. 4. La fonction de juge des comptes Seuls, le contrôleur général adjoint (subcontralor) en première instance et le contrôleur général luimême, en appel, peuvent statuer sur les comptes. Leurs décisions ont un caractère juridictionnel. En 2012, la CGR a été saisie de 166 recours et elle a rendu 142 décisions en première instance et 42 en appel (avec un taux de réformation de 31 %). IV. Les relations avec l’extérieur 1. Les relations avec les citoyens Au cours de l’année 2012, la CGR a mis en place le portail internet « Contraloría y Cuidadano » dans le but d’améliorer l’information des citoyens et de leurs permettre de dénoncer directement tout fait qui pourrait nécessiter une enquête de la part de la Contraloría dans le cadre du contrôle externe. Du 28 septembre 2012 au 31 décembre de la même année, 505 dénonciations et propositions de contrôle ont été reçu au travers du portail. 2. La coopération internationale En septembre 2012 la CGR a signé un accord avec l’OCDE afin que cet organisme puisse évaluer, de façon indépendante, les différents aspects du travail de l’institution afin d’améliorer sa capacité de gestion et d’autoévaluation. L’OCDE devrait publier son rapport final contenant des recommandations à la fin de cette année. Le pré-rapport des équipes de l’OCDE sera transmis pour observations à deux Cours des comptes, le contrôleur général de l’Etat d’Israël, le Mevaker d’une part et la Cour des comptes européenne d’autre part. La CGR a développé deux projets de coopération avec la BID. Le premier d’un montant de 379 000 USD avait pour but d’améliorer la lutte contre les délits de corruption dans la fonction publique. Quant au second de 314 500 USD, il cherche à renforcer les compétences de la Contraloría General en termes de qualité, d’efficience et d’efficacité afin de répondre aux nécessités et demandes des citoyens et des Organes de l’Administration de l’Etat. L’agence allemande de développement (GIZ) a également coordonné avec la CGR un programme de lutte contre la corruption (amélioration des mécanismes de contrôle, gestion des compétences et accès à l’information). Avec le PNUD c’est un programme de renforcement de la transparence dans la gestion publique qui a été mis en place. A l’échelle régionale, la CGR assure depuis décembre 2012 le secrétariat exécutif de l’Organisation latinoaméricaine et caraïbe des organes supérieurs de contrôle (OLACEFS). Dans ce cadre, la CGR a participé à deux projets, l’un appuyé par la BID (mécanisme de certification professionnelle internationale pour les fonctionnaires des organes membres de l’OLACEFS), l’autre, co-financé par la Banque mondiale, sur le renforcement des organes de contrôle de la région andine. Au niveau bilatéral, la CGR a conclu en 2012 des accords de coopération avec le Mevaker israélien, son homologue bolivienne (l’accord prévoit un audit par la CGR des comptes produits par la CG bolivienne) et la Cour des comptes de l’Uruguay. Enfin, en novembre dernier, la CGR a participé en tant qu’exposant au Forum international de gouvernance public qui s’est tenu à Paris. ANNEXE I Contrôleur général des finances de la République Cabinet du contrôleur général Division d’accès à l’information Division de l’audit interne Département communication et relations publiques Centre informatique Sous-contrôleur général des finances Tribunal des Comptes Division de la coopération et des relations internationales Juridique Analyse Comptable Audit de l’Adm. Personnel Infrastructure de l’Adm. Pub. et régulation Coordination et Municipalités infrastructure juridique Fiscalité Secrétaire général ANNEXE II