Septembre 2008 Le Projet CORAIL

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Septembre 2008 Le Projet CORAIL
Témoignage du mois
Septembre 2008
Le Projet CORAIL
Initié par PSA, le Projet CORAIL comprend la mise en place de nouveaux modes de fonctionnement en
logistique et la refonte des systèmes d'information de la logistique flux constituants de PSA.
François Terrasson (FT) de PSA et Richard Pempie (RP) de Continental Automotive, tous deux membres du
groupe de travail GALIA, nous en disent plus sur le sujet.
François TERRASSON
Richard PEMPIE
PSA Peugeot Citroën
Direction Programmation et
Logistique Industrielle
Continental Automotive France
Customer & Supplier logistics
GALIA : En quoi consiste le projet CORAIL et comment s’inscrit-il dans les
évolutions qu’a connues la logistique de PSA ces dernières années ?
FT : Le projet CORAIL consiste à mettre en place de nouveaux modes de fonctionnement en logistique.
Pour cela, nous devons faire évoluer nos systèmes d’informations actuels. Le périmètre concerne la
logistique amont et interne de nos usines, pour les flux série. CORAIL ne concerne pas les flux pré série, ni
les flux pièces de rechange.
L’objectif est de permettre un fonctionnement optimal de l’outil industriel en flux tiré et en juste à temps, tout
en maîtrisant la performance qualité/coût/délai et en intégrant les évolutions majeures de la logistique :
les flux en prix départ et maîtrise des encours transport,
l’optimisation des postes en ligne avec la logistique alternative,
la réduction des stocks de pièces et sous-ensembles,
la prise en compte des flux intercontinentaux et du global sourcing,
la massification du transport,
la simplification des échanges d’informations.
GALIA : Quels sont les impacts dans les échanges avec les fournisseurs ?
FT : La stabilité des prévisions et des ordres va permettre un fonctionnement plus lissé, plus lean de la
Supply Chain.
Pour mieux gérer le volume important d’ordres échangés entre les clients PSA et leurs fournisseurs,
CORAIL s’appuie sur la liste d’enlèvement : regroupement d’ordres enlevés, chez un expéditeur, dans un
transport à une heure donnée et pour un client donné.
C’est l’équivalent du bordereau de livraison, mais créé par le client PSA. Cette liste servira à la préparation
de l’expédition, à l’expédition et accompagnera la livraison pour établir la réception.
Cette liste d’enlèvement permettra un suivi plus efficace avec les fournisseurs, les transporteurs et les
clients. Elle sera mise à disposition par les clients avec un préavis fixe par rapport à la date d’enlèvement.
Ainsi, si le préavis est de 24h, le fournisseur disposera, le lundi matin à 7h, des listes d’enlèvement du mardi
pour tous ses clients PSA.
Les étiquettes d’identification des palettes et des colis seront également fournies par le client PSA à ses
fournisseurs avec la liste d’enlèvement.
GALIA : Quel est le planning de déploiement prévu ?
FT : Notre expression de besoins est prévue pour fin septembre 2008. Ensuite, nous entrerons dans une
phase de réalisation en interne PSA et de mise en œuvre des normalisations issues des deux groupes de
travail GALIA.
Les premiers déploiements sont prévus à partir de mi-2010, selon un calendrier qui reste à établir, pour
s’étendre ensuite sur l’ensemble du périmètre, durant plusieurs années.
GALIA : A quel niveau de la chaine logistique Continental Automotive se situe t’il par
rapport à PSA ?
ème
RP : Continental, 5
équipementier automobile mondial, est fournisseur de rang 1 pour le groupe PSA. Nos
usines fournissent, le plus souvent quotidiennement, toutes les usines du groupe PSA, usines mécaniques
comme usines de montage, partout dans le Monde.
GALIA : Intérêt d’un groupe de travail GALIA ?
FT : Avec CORAIL, nous souhaitons une Supply Chain plus efficace, plus intégrée. Nous voulions impliquer
les fournisseurs dans notre expression de besoin, la construire ensemble selon les principes exposés
précédemment.
Annick GENTES KRUCH (Direction des Achats PSA) nous a conseillé de nous adresser à GALIA. Thierry
KOSCIELNIAK a proposé de réaliser une fiche projet. Le Comité Logistique de GALIA l’a validée.
Le 20 mai 2008, le groupe de travail GALIA était lancé.
Depuis, nous avons eu 3 rencontres d’une journée avec GALIA, les 2 constructeurs (PSA et Renault) et 17
fournisseurs. Pour septembre, 2 autres réunions sont organisées, calées sur notre délai d’expression de
besoins.
Déjà, bravo pour l’efficacité de GALIA et merci aux fournisseurs pour leur participation active.
Ces réunions nous permettent de travailler en étroite collaboration avec les fournisseurs selon une approche
très intéressante : étudier d’abord les processus mis en œuvre dans la Supply Chain : fabrication, expédition,
réception, traçabilité, … pour en déduire les évolutions et normalisations des documents et des messages.
RP : La filière automobile est une branche de l'industrie qui s'est donnée des structures réunissant les
différents acteurs de la filière afin d'optimiser son fonctionnement. L'amélioration de nos Supply Chains, tant
au niveau qualitatif qu'économique, repose sur une plus grande standardisation des processus et des
interfaces entre les processus. Comme équipementier de premier rang, nous nous devons d'être actifs au
sein des groupes de travail GALIA/Odette.
Ainsi, nous participons, à l'élaboration de recommandations afin que celles-ci prennent bien en compte les
contraintes des équipementiers. L'optimisation de la filière n'est pas l'optimisation de l'un des acteurs mais
bien de l'ensemble de la Supply Chain.
GALIA : Pourquoi Continental Automotive France a-t-il souhaité participer au groupe
de travail CORAIL de GALIA ?
RP : Le projet CORAlL est un projet initié par PSA. Il nous impacte car il intervient sur un processus critique
qui est l'identification des livraisons (étiquettes, BL) et la préparation des expéditions.
Le projet initial, tel que présenté par PSA, nous semblait remettre en cause profondément les processus que
nous avions mis en œuvre pour garantir le 0 défaut logistique : pas d'erreur d'identification, pas de mélange
de produits, respect des règles de palettisation, Logistique Alternative,...
Il était primordial que nous expliquions à notre Client les conséquences d'un tel projet sur nos usines.
Nous souhaitions que cette discussion se fasse au sein d'un groupe de travail GALIA, afin que nous restions
dans une démarche de standardisation avec d'autres constructeurs et équipementiers. Nous ne voulions pas
que se renouvellent des expériences antérieures où nos Clients adoptaient des processus très similaires
mais qui demandaient que nous développions des solutions spécifiques.
GALIA : Que pensez-vous du souhait de PSA d’impliquer des fournisseurs à cet état
d’avancement du projet ?
RP : PSA a compris l'intérêt d'une participation des équipementiers à l'élaboration d'une nouvelle
méthodologie de traitement de l'information avec ses fournisseurs. Lors d'un précédent projet d'un autre
constructeur, les équipementiers avaient montré qu'ils étaient prêts à s'investir pour élaborer une solution
commune.
Nous avons eu, lors des réunions du groupe de travail CORAIL des échanges très riches. Nous avons perçu
une réelle volonté de PSA de prendre en compte nos remarques visant à minorer les impacts sur nos
processus.
A ce jour, il apparait qu'un certain nombre de points restent "non-négociables", aussi nous pensons qu'il
aurait été préférable que les équipementiers soient interrogés plus tôt avant de figer les principaux
points du projet. Par exemple, les fournisseurs ont mis en évidence que ce projet impliquera un ré-étiquetage
systématique des Unités de Conditionnements avec les risques et coûts associés. Nous attendons que PSA
prenne ces coûts en charge.
Nous percevons d'une manière extrêmement positive la démarche des constructeurs de nous associer en
amont de leur projet. Le succès de cette approche est nécessaire afin d'améliorer la compétitivité de notre
filière.
C'est pourquoi nous continuerons à nous impliquer dans GALIA, avec la volonté d'aller vers plus de
standardisation, garantie d'optimisation QCD de nos processus.
Propos recueillis par :
Nadine Buisson-Chavot (Chef de projet)