Programme des interventions à venir

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Programme des interventions à venir
Séminaire de recherche en sciences sociales, IRD, saison 4/2015 Séminaire de recherche en sciences sociales IRD (salle 2) ou UNC, 10‐12 h, les premiers mercredis du mois PROGRAMME 2015 Organisation : Pierre‐Le Meur, Victor David et Catherine Sabinot (IRD), Jean‐Brice Herrenschmidt (GIE Océanide), Sonia Grochain et Séverine Bouard (IAC), Gilles Pestaña (UNC) Date 8 avril Intervenant Sarah Bernard et Shani Lacombe, Museum national d’histoire naturelle de Paris, IRD‐
EspaceDev et GIE Oceanide 6 mai Laïsa Raita Ro'i, économiste, IAC 10 juin Anna Paini, anthropologue, Université de Vérone (Italie) Eric Soriano, Université Paul Valéry Montpellier Benoit Carteron, ethnologue, Maître de conférences à l’Université Catholique de l’Ouest ‐ Laboratoire Espace et Sociétés – Angers Estienne Rodary, géographe, IRD 1 juillet 8 juillet 22 juillet (date à confirmer) 5 août 2 septembre 7 octobre Olivier Hoffer, géographe, UNC Françoise Cayrol, anthropologue, UNC/CNEP Claire Colombel, Docteure en sciences du langage, IFMNC/CNEP ; Véronique Fillol, HDR, UNC/CNEP ; Stéphanie Rabault‐Geneix, Docteure en ethnomusicologie, ALK/CNEP ; Leslie Vandeputte‐
Titre Etude sur les dynamiques des savoirs, savoir faire et pratiques liées aux activités vivrières (pêche et agriculture) à Yaté. Enjeux d’identité, de légitimité et de conservation de l’environnement caractérisant les projets dits "de développement" et les négociations relatives à la tortue verte (Chelonia mydas) Enjeux, contraintes et perspectives de l'intégration commerciale en Océanie Retour d'une collection rare d'objets kanak et réappropriation contemporaines par les femmes de Lifou à confirmer Proximités spatiales et différenciations sociales dans un quartier périurbain du Grand‐Nouméa, approche ethnographique à compléter à compléter Et si un Tui ne cachait pas un chef ? Hégémonie tongienne, bouleversements coloniaux, alliances et « universel » fidjien. De l’importance de chausser de nouvelles lunettes pour comprendre les inadéquations entre le modèle d’une hiérarchie sociale et son application. Les langues dans la ville de Nouméa : enjeux sociaux des enquêtes sociolinguistiques en Nouvelle‐Calédonie 1 Séminaire de recherche en sciences sociales, IRD, saison 4/2015 4 novembre 2 décembre Tavo, Docteure en anthropologie culturelle, UNC/CNEP ? Catherine Sabinot, Anthropologue et ethnoécologue, IRD Espèces marines emblématiques à la croisée des chemins en Nouvelle‐Calédonie (provinces Nord et Sud) : valeurs coutumières, symboles, légitimités, savoirs locaux et globaux et politiques de conservation 08/04/15 – Etude sur les dynamiques des savoirs, savoir faire et pratiques liées aux activités vivrières (pêche et agriculture) à Yaté. Enjeux d’identité, de légitimité et de conservation de l’environnement caractérisant les projets dits "de développement" et les négociations relatives à la tortue verte (Chelonia mydas), Sarah Bernard et Shani Lacombe, étudiantes du Museum national d’histoire naturelle, stagiaire à l’IRD (UMR Espace Dev) et au GIE Oceanide. Programme LIVE financé par le CCCE Le Grand‐Sud de la Nouvelle‐Calédonie, et en particulier les tribus de la commune de Yaté, connaît un développement très particulier avec la mise en place d'une activité minière et industrielle importante. En 2000, l’usine du groupe brésilien VALE s’est installée dans cette région où vit une population presque exclusivement kanak qui a longtemps vécu uniquement de pêche et d’agriculture. L’installation de cette usine semble avoir provoqué de nombreux changements rapides et brutaux dans les modes de vie de ces populations impliquant des transformations dans la transmission des savoirs liée aux pratiques coutumières et vivrières. Dans ce contexte, de nouveaux rapports de forces et jeux d'acteurs émergent, en particulier à travers les projets dits « de développement » (projets économiques, culturels...) et lors d'évènements coutumiers, répondant à des stratégies particulières. Le programme « Littoral Vivrier et Environnement » (LIVE), financé par le CCCE a pour objectif de décrire et d’analyser les dynamiques des habitudes, des pratiques et des savoirs relatifs à l’usage et à la gestion du littoral et de la mer dans un contexte de pression industrielle sur le milieu et de changements sociaux. Pour saisir la nature des transformations en cours et comprendre les relations entre divers acteurs aux enjeux différents, quatre mois de terrain en équipe ont été menés durant l’année 2014 à Touaourou et Goro, et quatre autres mois vont être consacrés cette année aux tribus d’Unia et de l’Île Ouen. Cette présentation abordera la méthodologie mise en place pour ces études (passées et à venir) ainsi que les résultats des trois thématiques étudiées dans deux tribus en 2014 : les pratiques d’agriculture et de pêche, les projets dits « de développement » et les enjeux d’identité et de conservation de l’environnement qui sont discutés autour de la tortue verte (Chelonia mydas). Nous décrirons notamment comment s’articulent plusieurs logiques d’acteurs. Ainsi, des logiques politiques et économiques se déploient autour d’activités induites par l’usine et par la mise à disposition de soutiens financiers divers, tandis que des logiques culturelles portent une attention particulière à la préservation de l'environnement. Ces logiques s'entremêlent et viennent transformer les modes de vie tribaux toujours dépendants des ressources naturelles pour leur pratiques vivrières (agriculture et pêche) et culturelles. 2 Séminaire de recherche en sciences sociales, IRD, saison 4/2015 06/05/15 – Enjeux, contraintes et perspectives de l'intégration commerciale en Océanie, Laïsa Raita Ro'i, économiste à l’Institut Agronomique Calédonien, IAC‐Pouembout Comment renforcer les échanges commerciaux des économies insulaires d'Océanie ? La question est posée par les pays membres du Forum des Îles du Pacifique (South Pacific Bureau for Economic Cooperation, à l'époque) dès leur première réunion en 1971, mais reportée, au profit de mesures visant, en amont, à pallier les contraintes en matière d'infrastructures pesant sur les économies océaniennes. Ce n'est qu'à partir des années 1990 que la question du commerce devient un enjeu prioritaire et collectif de la construction régionale océanienne, avec la mise en place du Melanesian Spearhead Group Trade Agreement (MSGTA) en 1993, puis du Pacific Island Countries Trade Agreement (PICTA) en 2007. L'objectif de ces deux accords est de renforcer les échanges commerciaux des pays océaniens via l'abaissement progressif des barrières douanières. A terme, l'enjeu de ces accords est la création d'un marché commun océanien (ie libre circulation des biens, des services, des personnes, des capitaux). La stratégie océanienne d'intégration commerciale, qui privilégie l'échelon régional, est généralement décriée. Les études disponibles suggèrent deux enseignements principaux. D'une part, les accords commerciaux conclus entre pays océaniens seraient susceptibles de ne générer que des effets limités, pour peu qu'ils en génèrent. D'autre part, les pays océaniens auraient plutôt intérêt à s'engager dans des accords de libéralisation commerciale avec l'Australie et la Nouvelle‐Zélande et les pays du continent européen, plutôt que de se cantonner à l'échelon régional. Paradoxalement, ces études reposent sur des analyses ex ante des accords commerciaux océaniens, mais aucune n'en propose une analyse d'impact a posteriori, plus de vingt ans après l'entrée en vigueur du premier d'entre eux. L'objet de cette présentation sera précisément de répondre à cette question : quel bilan intermédiaire peut‐on dresser des accords commerciaux conclus entre les pays océaniens ? Dit autrement, les accords commerciaux océaniens sont‐ils des pierres fondatrices ou des pavés dans l'océan ? Afin d'apporter des éléments de réponse, on s'appuiera sur une analyse économétrique des données d'échanges commerciaux des pays océaniens depuis 1980 via l'estimation en panel de différentes spécifications de l'équation de gravité (le « couteau suisse » des chercheurs en économie internationale). 10/06/15 – Retour d'une collection rare d'objets kanak et réappropriation contemporaines par les femmes de Lifou, Anna Paini, anthropologue, Université de Verone Une collection rare d’objets provenant des îles Loyauté est revenue en Nouvelle‐Calédonie il y a quelques années et ce retour a donné lieu à des enquêtes spécifiques. Mon intervention s’intéressera à la relation que mes interlocutrices Lifou entretiennent avec leur passé, à travers ces objets, les représentations et les discours qui les concernent, leurs dimensions historique et sociale, de l’ordre du quotidien ou du rituel, leur aspect « régénérateur ». Cet exposé s’attachera à montrer comment les objets anciens, suscitant des sentiments très intenses, renvoient toujours à un savoir incarné et fondamentalement sexué. Il mettra en relief le fait que dans la réappropriation alors à l’œuvre par les femmes, ce ne sont pas tant les objets en eux‐mêmes qui comptent que l'ensemble des savoirs et des discours les touchant. La notion d’"objets ambassadeurs", avancée il y a quelques années par Emmanuel Kasarhérou, prend ainsi une dimension particulière. 3 Séminaire de recherche en sciences sociales, IRD, saison 4/2015 08/07/15 – Proximités spatiales et différenciations sociales dans un quartier périurbain du Grand‐Nouméa, approche ethnographique. Benoit Carteron, Ethnologue, Maître de conférences à l’Université Catholique de l’Ouest ‐ Laboratoire Espace et Sociétés – Angers Nous présenterons les données d’une enquête de terrain menée au sein de quartiers périurbains de Dumbéa Nord. Des populations de multiples origines cohabitent dans des espaces à la fois proches et différenciés (lotissements, habitat isolé, terres coutumières). En s’intéressant aux pratiques ordinaires de sociabilité (entendue comme les liens de participation sociale révélateurs des rapports sociaux sous‐jacents), l’objectif est d’identifier les mécanismes de différenciation ou d’homogénéisation des groupes dans le contexte local et extra‐local. Nous nous interrogerons en particulier sur les hybridations comme socialisations hétérogènes et acquisitions de savoirs nouveaux et leurs effets sur les appartenances. 07/10/15 – Les langues dans la ville de Nouméa : enjeux sociaux des enquêtes sociolinguistiques en Nouvelle‐Calédonie, Claire Colombel, Docteure en Sciences du langage, formatrice à l’IFMNC/CNEP ; Véronique Fillol, Maître de conférences, HDR, UNC/CNEP ; Stéphanie Rabault‐Geneix, Docteure en ethnomusicologie, ALK/CNEP ; Leslie Vandeputte‐Tavo, Docteure en anthropologie culturelle, ATER, UNC/CNEP. La ville est le lieu par excellence de la pluralité linguistique, lieu idéal d’observation d’une coprésence de pratiques linguistiques et langagières variées. Qu’il s’agisse d’usages variant d’une même langue ou bien d’usages de langues différentes, la ville, véritable Babel en tant que point d’arrivée (ou de passage) des mobilités locales et internationales, est le théâtre d’une diversité linguistique foisonnante. On peut voir la ville comme un « homéostat », force centripète et centrifuge, aspirant du plurilinguisme et recrachant du monolinguisme, créant un« espace »d’unification linguistique (Calvet, 1994). Les villes sont enfin les lieux où s’observent des créations de parlers, obéissant à des fonctionnalités diverses : communication intergroupes, fonction dite véhiculaire, ou au contraire besoin de différenciation, nécessité d’un jargon non‐compris hors d’un groupe, création identitaire, le même parler pouvant avoir des fonctionnalités diverses (parlers plus ou moins argotiques, plus ou moins mixtes). Nous présenterons quelques résultats du programme de recherche « Pratiques plurilingues à Nouméa : où sont les langues de France ? », programme soutenu par la DGLFLF (Délégation Générale à la Langue Française et aux Langues de France). Comment se rencontrent les langues de France, à Nouméa ? Comment le français, les langues de France calédoniennes mais aussi de la région Pacifique, en particulier les « autres » langues de France (le wallisien), entrent en contact ? Comment les locuteurs les utilisent ? Que disent‐ils de ces contacts (métissages) linguistiques ? Quels sont les liens entre les langues dans la création artistique ? Les dynamiques sont‐elles plus inclusives ? Existe‐t‐il un « parler multilingue » caractérisant la scène artistique nouméenne ? Cette recherche ‐ comme d’autres enquêtes sociolinguistiques dans d’autres situations plurilingues ‐ est portée par la conviction et la nécessité de chercher à comprendre des phénomènes langagiers complexes, avec les outils de la sociolinguistique, de l’anthropologie avec l’idée, voire l’utopie, de mieux comprendre la société où l’on vit : « Que nous apprennent les langues (et les plurilinguismes) et leur vie sur les sociétés humaines, ou sur les hommes quand ils vivent en société ? En quoi peuvent‐elles nous aider – peut‐être – à améliorer cette société, ou à la rendre plus vivable ? » (Rispail, à paraître). On interrogera notamment les productions artistiques en tant que « baromètre de transformation sociale » mais aussi les processus d’identification à des langues ou des variétés langagières. Les phases de construction des grands projets miniers qui se sont développés en Nouvelle‐Calédonie au cours de la dernière décennie, en marge (pour le projet du Sud) ou dans le cadre (pour le projet du Nord) du processus mis en place par les Accords de Nouméa, constituent un terrain d’étude exemplaire pour observer et analyser la complexité des phénomènes du plurilinguisme et de l’interculturel en situation professionnelle. La thèse ; menée parallèlement à une activité de formatrice au sein de ces 4 Séminaire de recherche en sciences sociales, IRD, saison 4/2015 espaces multiculturels, porte donc sur la question : Comment des pratiques langagières plurilingues liées à des appartenances culturelles océaniennes contribuent à la résolution des écarts constatés entre les langues et les cultures dans un monde du travail globalisé ? Les résultats de la recherche permettent de donner de la visibilité aux compétences interculturelles et à la valeur des savoirs expérientiels des passeurs de langues, individus occupant des postes administratifs dont l’œuvre de parole est profitable à l’organisation qui les emploie. Ce faisant la thèse cherche à mettre en évidence les enjeux sociolinguistiques liés aux transformations du monde du travail en ce début de XXIème siècle. 5