LCI.Fr - Fev 2008

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LCI.Fr - Fev 2008
Mercredi 13 février 2008
Crédit : les banques serrent la vis
Crédit Photo : TF1
Image d'archives
Olivier LEVARD - le 12/02/2008 - 19h08
Interview - La crise des subprimes
américaines pénalise ceux qui cherchent à
emprunter pour acheter un logement.
L'analyse d'un spécialiste.
Maurice Assouline, directeur général de
Cafpi, explique ce "serrage de vis" de la part
des banques.
L'affaire de la Société Générale l'a rappelé, la crise des subprimes fait parfois perdre des milliards d'euros à certaines banques. Elle a
maintenant un impact bien plus concret pour tous ceux qui cherchent à acquérir leur logement, notamment les primo-accédants, ceux
qui cherchent à accéder pour la première fois à la propriété.
La psychose des banques échaudées par ces pertes les pousse en effet à être beaucoup plus regardantes sur les crédits qu'elles
accordent. Maurice Assouline, directeur général de Cafpi, un courtier en immobilier qui sert d'intermédiaire entre les particuliers et les
établissements financiers, revient sur ce problème.
LCI.fr : Les particuliers ont le sentiment d'avoir plus de mal à voir financer leur projet immobilier. Les banques sont-elles
vraiment plus regardantes en ce moment?
Maurice Assouline, directeur général de Cafpi : C'est en partie vrai. Il faut savoir qu'il y
a deux types d'établissements. Les banques de dépôt que vous connaissez - BNP,
Société générale, LCL... - vivent une forme de psychose liée à la crise des subprimes et
sont en effet plus regardantes. En revanche, d'autres établissements dont le crédit
immobilier est le métier, comme le Crédit Foncier, n'ont rien changé. Ils ont l'habitude de
ces crédits et savent qu'ils n'ont rien à craindre.
LCI.fr : Vous parlez de peur irrationnelle? Les banques de dépôt ont-elles tort?
M. A. : Je ne crois pas à leur inquiétude car ce qui se passe aux Etats-Unis ou en
Angleterre n'a rien à voir avec la situation en France où le marché se porte très bien.
Nous avons des lois très protectrices qui permettent par exemple de se rétracter une
semaine après une décision d'achat. Le marché est donc très sain et les prêteurs n'ont
aucune inquiétude à avoir.
LCI.fr : Quelle conséquence pour les Français? Paient-ils leur crédit plus cher?
M. A. : Puisque les banques de dépôts font la fine bouche, notamment auprès des primoaccédants auquel elles ne veulent parfois plus financer la totalité de leur achat sans
parler des frais de notaires, ils sont parfois réorientés vers des établissements
spécialisés. Les taux sont alors un peu plus élevés, mais la contrepartie, c'est plus de
liberté. Il n'est plus nécessaire de changer de banque ou d'y domicilier son salaire.
LCI.fr : Cela a-t-il un impact sur le marché? La situation va-t-elle s'améliorer?
M. A. : S'agissant du marché, les prix vont continuer à stagner, ce qui n'est pas une
mauvaise chose. Sur les crédits, on sait que les taux de la banque centrale européenne
vont baisser, probablement cet été, ce qui améliorera la solvabilité des emprunteurs, et
donc facilitera els crédits.
M. Assouline, directeur général de Cafpi
LCI.fr : Quels conseils donnez-vous aux acheteurs?
M. A. : Dites tout lorsque vous empruntez. Soyez transparent ! Il est par exemple idiot de chercher à cacher un prêt personnel car c'est
très facile à vérifier pour nous. C'est donc une perte de temps d'autant que nous devons pouvoir proposer une solution à chacun en
l'orientant vers le bon établissement.