Objectif Doctrine 22 - CDEF
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Objectif Doctrine 22 - CDEF
LA SIMULATION OPERATIONNELLE COMMANDEMENT DE LA DOCTRINE ET DE L’ENSEIGNEMENT MILITAIRE SUPÉRIEUR DE L’ARMEE DE TERRE OBJECTIF DOCTRINE N°2202/2001 OBJECTIF DOCTRINE LA SIMULATION OPÉRATIONNELLE Edition bilingue Bilingual edition N°22 02/2001 EDITORIAL POURQUOI PUBLIER EN FRANÇAIS ET EN ANGLAIS ? Pour la première fois, "Objectif Doctrine" paraît en version bilingue. Cette nouvelle orientation suscitera peut-être les foudres de quelques-uns, qui rappelleront, à juste titre, le statut officiel de notre belle langue, au sein de l’ONU ou de l’OTAN. Il reste que l’anglais est effectivement devenu la langue de travail au sein des étatsmajors de l’OTAN. C’est une réalité. Dès lors, si nous souhaitons diffuser largement nos idées en dehors de nos cénacles internes, il faut les publier à la fois en français et en anglais. C’est chose faite à partir de ce numéro. Diffuser en anglais, et non plus se limiter à un résumé, permettra aussi à nos cadres de disposer d’un outil pédagogique pour améliorer leur connaissance de cette langue. Enfin, conséquence logique de cette décision, il sera possible - et indispensable - d’expurger nos textes français de tous les mots en anglais ainsi que des anglicismes plus ou moins élégants, qui tendaient à en rendre la lecture parfois difficile : notre langue y gagnera. SIMULATION OPERATIONNELLE : UN PAS VERS L’ACQUISITION DE LA CAPACITE D’ENTRAINEMENT DES PC DE NIVEAU 1 Ce numéro est, tout entier, consacré à la simulation opérationnelle, domaine qui engerbe aussi bien l’aide à la décision, l’appui scientifique aux études de doctrine que la préparation opérationnelle. Il fait le point de ce qui existe, aussi bien en France que chez nos principaux alliés. Chacun constatera, sans surprise, en matière de simulation opérationnelle, qu’elle repose aujourd’hui essentiellement sur des logiciels américains, adaptés à nos besoins, et, bien souvent, améliorés par les équipes du CROSAT (centre de recherche opérationnelle et de simulation de l’Armée de terre). L’avenir pourrait être différent. En effet, le projet SCIPIO devrait, dans un premier temps, d’ici quatre ou cinq ans, donner à notre pays la capacité de simuler des exercices de brigade et de division, dans un cadre de haute et moyenne intensité, avec un nombre d’animateurs considérablement réduit, grâce à des automates agrégeant convenablement les actions des unités. Surtout, ce logiciel, qui sera interopérable, pourra être une clé d’entrée vers ce qui nous manque actuellement, la capacité d’entraînement de PC de niveau 1 (LCC), dans un cadre interarmées aussi réaliste que possible. Cette ambition est totalement cohérente avec le contrat opérationnel fixé à l’Armée de terre. Elle est donc un enjeu majeur, si notre pays veut conserver une doctrine prenant en compte certaines de nos spécificités nationales, et, surtout, une capacité de commandement sur le terrain, équivalente à celle de nos amis américains, britanniques et allemands. EDITORIAL WHY PUBLISHING BOTH IN FRENCH AND ENGLISH? For the first time “Objectif Doctrine” is published in a bilingual version. This new approach may stir the wrath of some readers, who will rightly point out the official status of our beautiful language within the UN and NATO. English has nonetheless become the working language within NATO. This is a fact. So, if we want our ideas to be disseminated beyond our own linguistic circles, we must publish them in both French and English. With this edition, it is done. With these articles and not just abstracts now published in English, our officers will have at their disposal an educational tool to improve progressively their knowledge of this language. As a logical consequence of this decision, it will be possible and essential to clean our French textes of all English words and more or less elegant anglicisms which sometines made them difficult reading. Our language will gain from it. OPERATIONAL SIMULATION: A STEP FOR CP TRAINING AT LEVEL 1 This issue is entirely devoted to operational simulation, a field that embraces both aids to decision-making and the scientific support of doctrinal studies as well as operational preparation. It sums up the current situation, both in France and amongst our principal allies. No one will be surprised to learn that operational simulation currently relies primarily on American software, adapted to our needs, and frequently enhanced by the CROSAT teams. This may change in the future. As a first step the SCIPIO project should, in four or five years time, give our country the ability to simulate brigade and division level exercises, in a high or medium intensity conflict scenario, with a substantially reduced number of operators, thanks to routines that provide an appropriate combination of unit activities. Trough, this software, which will be interoperable, could be the key we currently lack, ie the ability to carry out CP training at level 1 (LCC), in combined framework as realistic as possible. This ambition is entirely in keeping with the Army’s operational task. It is a major challenge if our country is to maintain a doctrine based on our national specifities, and above all a command capability on the battlefield equal to that of our American, British and German friends. SOMMAIRE >> DOCTRINE La simulation p. 6 Simulation p. 7 La simulation et l’entraînement des PC niveaux 1, 2 et 3 de l’Armée de terre p. 10 Simulation and command post training at levels 1, 2 & 3 in the Army p. 11 La simulation au service des études doctrinales p. 20 Operational simulation in support of doctrinal studies p. 21 La simulation opérationnelle au service de l’engagement des forces p. 26 Operational simulation in support of force engagement p. 27 SCIPIO V1 : le futur outil d’entraînement des PC des grandes unités de l’Armée de terre p. 32 SCIPIO V1 : future training tool for major unit CPs within the french Army p. 33 Comprendre l’interopérabilité entre systèmes p. 42 Understanding systems interoperability p. 43 La coopération entre la simulation et les SIC p. 50 Cooperation between simulation and CISs p. 51 La simulation au CEPC p. 60 Simulation in the CEPC p. 61 Le Centre d’entraînement au combat : l’outil privilégié des sous-groupements p. 66 The combat training center: the ideal training facility for sub-groups p. 67 Doctrine d’emploi et simulation : exemple d’une synergie réussie p. 72 Employment doctrine and simulation: an example of a successful synergy p. 73 La simulation interarmées p. 74 Joint service simulation p. 75 << SUMMARY ETRANGE R FOREIGN STUDIES Coup de projecteur sur la simulation d’entraînement dans l’US ARMY p. 82 Snapshot on training simulation in the US Army p. 83 Modélisation et simulation dans l’Armée de terre allemande p. 90 Modeling and simulation in the German Army p. 91 LIBRES REFLEXIONS FREEDOM OF SPEECH Les articles publiés dans la rubrique «LIBRES REFLEXIONS» ne représentent pas la position du CDES et n’engagent que la responsabilité de leurs auteurs, qui s’expriment à titre personnel. Pour une politique de simulation d’entraînement à la mesure de nos ambitions et de nos besoins p. 100 Towards a simulation training policy to meet our ambitions and requirements p. 101 La place de la simulation dans l’entraînement de l’armée professionnelle de 2002 p. 106 The place of simulation in the training of the professionalized Army of the year 2002 p. 107 Du bon usage de la simulation pour l’entraînement des forces p. 112 Good pratice in the use of simulation for the training of land forces p. 113 OBJECTIF DOCTRINE - N° 22-02/2001 - Directeur de la publication : général de division LEBOURG - Secrétaire du comité de rédaction : colonel SCHMITT - Rédacteur en chef : lieutenant CARMES - Traduction : DGA, général DEJEAN (relecture) - Maquette, schémas, impression : Section Conception Impression du CDES - Photogravure : SaintGilles (Paris) - Gestion du fichier des abonnés : lieutenant CARMES - Diffusion : bureau courrier du CDES - Tirage : 1 900 exemplaires - Dépôt légal : à parution - ISSN : 1293-2671 - Tous droits de reproduction réservés. CDES (Commandement de la Doctrine et de l’Enseignement militaire Supérieur de l’armée de terre) Cellule communication - BP 53 - 00445 ARMEES ✆ : 01 44 42 35 91 ou 01 44 42 36 22 - PNIA : 821 753 35 91 ou 821 753 36 22 - Fax : 01 44 42 35 01 ou 821 753 35 01. E-mail : [email protected] - Web : www.cdes.terre.defense.gouv.fr Conformément à la loi «informatique et libertés» n° 78-17 du 6 janvier 1978, le fichier des abonnés à OBJECTIF DOCTRINE a fait l’objet d’une déclaration auprès de la CNIL, enregistrée sous le n° 732939. Le droit d’accès et de rectification s’effectue auprès du CDES - Cellule communication - BP 53 - 00445 ARMEES. DOCTRINE LA SIMULATION par le colonel Laberibe, commandant le CROSAT La simulation ! Il n’y a là rien de bien nouveau : depuis toujours les armées ont utilisé des techniques de simulation, au moins pour leur entraînement, leurs manœuvres et le choix de leurs équipements. De mémoire d’historiens, les stratèges ont toujours conçu leurs plans de campagne en s’inspirant des grandes leçons du passé, érigées parfois en principes, et en utilisant une représentation, un modèle implicite, dont ils testaient la robustesse et l’efficacité à l’occasion de jeux de guerre manuels (Sun Tse conseillait de se livrer à de nombreux calculs pour gagner ; quelques siècles avant J-C des stratèges inventèrent le jeu d’échec, les pharaons utilisaient des figurines et des terrains modélisés,...). A u 19ème siècle, les Kriegspiele devinrent des outils permettant de prendre en compte les grands paramètres comme la géographie et la logistique ; ils favorisaient la communication et la pédagogie entre les grands subordonnés et stimulaient l’innovation tactique et stratégique. Déjà, on pensait que s’il est impossible de connaître les bonnes réponses de façon déterministe, en revanche, jouer apprend à se poser les bonnes questions. Cependant, depuis vingt ans, l’explosion des techniques informatiques donne à la simulation les moyens de ses ambitions. Le développement plus récent du tout numérique accélère encore le phénomène. L’emploi massif de toute la gamme d’outils informatiques de simulation permet d’aller toujours plus loin. Dans un futur proche, la simulation va devenir irrésis- ceux-ci au quotidien et, éventuellement les prolonge grâce aux possibilités qu’elle offre (effets des armes à action de zone, disponibilité des Plus concrètement , moyens, lourdeur de montage aujourd’hui, la simulation des exercices réels,...). permet de reproduire les Ainsi, il apparaît que la caractéristiques de l’environnement et de certains com- simulation apporte une aide portements ; elle permet de précieuse à l’Armée de terre contrôler des conditions et des dans trois grands domaines : situations, mais aussi de tester des solutions, tout cela avec - la formation des hommes, une souplesse, un niveau de l’entraînement des unités et coût et une sécurité que des états-majors, n’offrent pas les expéri- - l’engagement des forces, mentations ou les exercices - la préparation du futur, tant réels. s u r le plan des doctrines d’emploi et de mise en œuvre des forces que sur le Elle constitue un moyen plan des équipements. privilégié d’étude de nouveaux concepts, d’évaluation de nouveaux systèmes de combat Dans un contexte de ou de nouveaux systèmes de rigueur budgétaire et à une forces, d’entraînements d’unités, époque où les problèmes techde prévision et d’aide à la niques, opérationnels, éconodécision. miques, politiques sont de plus complexes et imbriqués, la Sans remplacer entière- simulation est l’unique outil ment l’instruction et l’entraî- qui, grâce aux énormes nement réel, elle complète capacités de l’informatique, tiblement la clé de voûte d’un édifice national d’évaluation permettant notre autonomie d’appréciation et de décision. Objectif Doctrine 6 N° 22-02/2001 DOCTRINE SIMULATION by colonel Laberibe, commander of CROSAT Simulation! There is nothing really new in this: for ever armed forces have made use of simulation techniques, at least for training purposes, exercises and when selecting equipment. Historians tell us that strategists have always conceived their plans of campaign by drawing inspiration from the celebrated lessons of the past, sometimes raised to the status of principle, and by using a representation, an implicit model, whose robustness and effectiveness was tested via manual war games (Sun Tse advised that a lot of computation was required to win; some centuries BC, strategists invented the chess game; pharaons used figurines and modelized terrain,...). I n the 19th century, Kriegspiele became a tool that enabled major parameters such as geography and logistics to be taken into account; they promoted communication and training between the major subordinate and stimulated tactical and strategic innovation. Already, it was agreed that while it might be impossible to identify the correct answer in the absolute, playing games at least taught one to ask the right questions. However, over the last twenty years, the explosion in IT techniques has given simulation the resources to match its ambitions. The most recent development of full digital has further accelerated this phenomenon. The extensive use of the entire range of computerized simula-tion techniques is pushing the boundaries ever wider. In the near future, simulation will inevitably become the keystone of a national assessment architecture giving us a complete independence of appreciation and decision-making. thanks to its possibilities (area weapon effects, resource availability, difficulties for mounting live exercises, etc.). It would therefore appear that simulation offers crucial assistance to the French Army In more concrete terms, in three major areas: simulation currently enables to reproduce the characteristics of - soldier training, exercising of units and headquarters, the environment and of certain behaviors; it enables conditions - force engagement, and situations to be controlled, - planning the future, both in respect of operational doctrine but also solutions to be tested, and force deployment as well with flexibility, cost-saving and as for equipment. safety that trials or field exercises could never match. At a time of budgetary It is an ideal way to constraint and when technical, examine new concepts, to assess operational, economic and new combat or force systems, political problems have become training of units, forecast and increasingly complex and interlinked, simulation is the to support decision-making. only tool, thanks to the capabilities of It cannot entirely replace enormous real world instruction and computer technology, which can training, but it supports them help us to resolve them and on a daily basis and where improve the overall efficiency of appropriate extends their scope our Army at a lower cost. In Objectif Doctrine 7 N° 22-02/2001 DOCTRINE peut permettre de les résoudre et d’améliorer l’efficacité globale de notre Armée de terre à un coût réduit. Dans les articles de ce numéro spécial consacré à la simulation, la préparation opérationnelle et l’engagement des forces seront les seuls sujets abordés. Dans ces deux domaines, les objectifs à atteindre sont, d’une part, l’amélioration de notre capacité de prise de décision et du niveau d’entraînement de nos forces et, d’autre part, la définition des modes d’action, des dispositifs et des moyens les mieux adaptés aux situations de crise ou aux conflits à venir. met d’entraîner en perma- • la maîtrise des contraintes en nence le personnel, les équipes matière de délais, coûts, et les états-majors en les sécurité, environnement, mettant rapidement et de manière réaliste en situation. • la recherche d’une plus-value pédagogique (réalisme, anaCes considérations conlyse après action), duisent, - et ce sera le fil conducteur des articles • une meilleure maîtrise de suivants - à retenir, pour l’action par une juste apprél’Armée de terre française ciation de la situation et des cette définition de la simurisques, et la réduction de la lation opérationnelle : durée du cycle décisionnel ❖ La simulation consiste à mettre en œuvre des modèles ; un modèle étant une représentation imparfaite, donc plus ou moins fidèle, de la réalité. Elle génère des résultats exploitables, permettant l’expérimentation et l’analyse des phénomènes que l’on La simulation permet cherche à étudier dans le domaine d’étudier et d’optimiser les considéré. concepts, les doctrines, les tactiques, l’organisation du S’appliquant à l’action des commandement et les struc- forces armées et intégrant les tures de forces. Bientôt, lorsque techniques d’analyse opérales techniques de simulation tionnelle, la simulation opéirrigueront l’ensemble des rationnelle couvre : niveaux des chaînes de commandement pour les aider • la formation, dans leurs tâches de plani• la préparation opérationnelle, fication, d’évaluation de • l’engagement des forces, situations, et dans leur choix de modes d’actions, il • les études doctrinales. sera possible d’envisager, avec N’entrent pas dans son toutes les réserves nécessaires périmètre, les études technicoapplicables aux outils d’"aide à", des "conceptions et des opérationnelles et les outils de conduites d’opérations assistées simulation technique. par ordinateur". S’appuyant sur des modèles En outre la simulation, dont la fidélité doit être adaptée contribuera à améliorer l’effica- aux objectifs, la simulation cité de nos forces, car elle per- opérationnelle a pour finalité : Objectif Doctrine 8 N° 22-02/2001 DOCTRINE other articles in this special issue dedicated to simulation, the only subjects addressed will be operational preparation and the engagement of forces. In these two fields, the objectives are firstly, to improve our ability to take decisions and the training standards of our forces, and secondly, to define courses of action, disposition of forces and resources that are best adapted to future crisis situations or conflicts. rapidly and realistically intho • master the limitations imposed by deadlines, costs, situation. security and environment, These considerations – and this will be a common • seek better teaching value theme of the articles that follow from training (realism, post– lead to the adoption, for the action analysis), French Army, of the following definition of operational simu- • achieve better control over lation: operations through a fair Simulation consists of implementing models; a model is an imperfect representation of reality, with varying degrees of fidelity. It generates exploitable results that enable the Simulation enables the testing and analysis of the study and optimization of phenomena one seeks to study concepts, doctrines, tactics, in the field concerned. command organization and When applied to the force structure. Soon, when simulation techniques will exist action of armed forces and at all levels in the chain of when it incorporates operacommand to help them in tional analysis techniques, simulation their planning and operational assessment tasks, and in covers: their selection of courses of action, it will be possible to • training, envisage “computer assisted • operational preparation, conception and conduct of • engagement of forces, operations”, with all necessary • doctrinal studies. reservations that apply to It does not cover technical“decision support” tools. operational studies or tools for Simulation will also technical simulation. contribute to improve the efficiency of our forces, as it Based on models whose enable full-time training of accuracy may be adapted to the our personnel, teams and objectives, the aim of headquarters by placing them operational simulation is to: Objectif Doctrine 9 N° 22-02/2001 situation and risk assessment, and by reducing the duration of the decision-making cycle❖ DOCTRINE LA SIMULATION ET L’ENTRAINEMENT DES PC NIVEAUX 1, 2 ET 3 par le lieutenant-colonel Mellet, chef de la section simulation du CROSAT La simulation opérationnelle fait, depuis de nombreuses années déjà, partie de la panoplie des moyens d’instruction de l'Armée de terre française. Elle constitue un moyen de substitution pour l'entraînement et l'instruction des combattants en reproduisant le plus fidèlement possible tout ou partie du champ de bataille. Elle offre un support pédagogique irremplaçable grâce au "rejeu" et à l'analyse après action. Elle permet de prendre en compte certains effets (notamment ceux des armes), impossibles à représenter d'une autre façon et de répondre aux contraintes fortes d'économie du temps de paix. L a simulation opérationnelle a fait ces dernières années des progrès notables, au point d’être devenue le seul moyen crédible d’entraînement des PC. En effet, dans la ligne d’une évolution continue depuis le début des années 90, l’année 2000 a vu se jouer les premiers exercices du niveau brigade (niveau 3) au centre JANUS de l’école d’état-major. En 2001, le CEPC (centre d’entraînement des postes de commandement) sera en mesure d’accueillir un premier exercice du niveau division (niveau 2) et le premier exercice du niveau brigade (niveau brigade) pour l’entraînement aux opérations autres que la guerre sera joué avec l’outil de simulation SPECTRUM, récemment mis à la disposition des grandes unités. Piliers de la simulation de l’Armée de terre, les logiciels JANUS et BBS (brigade/battalion battle simulation) sont communément utilisés pour l’entraînement des postes de commandement des niveaux 2 et 3. L’entraînement du niveau 1, celui du LCC (land componant command) en revanche, est encore en phase exploratoire et aucune décision définitive d’adoption d’une simulation n’est encore prise. L’année 2002 devrait toutefois permettre à l’Armée de terre de préciser son besoin en la matière. Cet article se propose donc d’étudier successivement l’emploi des logiciels JANUS et BBS par l’Armée de terre, puis de faire le point sur les développements futurs qui viseront à donner à notre pays un outil de simulation correspondant à ses ambitions politicomilitaires. L’ENTRAINEMENT DES PC DE NIVEAUX 2, 3 AU MOYEN DE LA SIMULATION : UNE AFFAIRE ENTENDUE Les principaux systèmes de simulation actuellement en service pour l’entraînement de PC de niveaux 2 et 3 au sein de l’Armée de terre sont BBS et JANUS pour le mode opératoire de coercition de forces et SPECTRUM pour l’entraînement aux opérations dites de maîtrise de la violence. L’importation de ces systèmes d’origine américaine date respectivement de 1993, 1991 et 1999 ceux-ci ayant été "francisés" (à l’exception de SPECTRUM) par le Objectif Doctrine 10 CROSAT avant leur déploiement dans les organismes concernés. Depuis leur acquisition par l’Armée française, JANUS et BBS ont constamment évolué pour s’adapter simultanément aux mutations de l’Armée de terre et aux nouvelles exigences pédagogiques. La disposition au CROSAT du code-source de ces logiciels par l’armée américaine permet de continuer à les maintenir mais aussi à les améliorer jusqu’à l’arrivée de leurs successeurs, prévus à partir de 2005. Les améliorations développées par cet organisme, par ses propres moyens, visent à les rendre plus conviviaux et à donner plus de réalisme dans les exercices. JANUS-FRANCE : l’avantage de la finesse De conception assez ancienne -les premiers développements aux Etats-Unis datent de 1976-, JANUS a la caractéristique d’être une simulation non agrégée : chaque "pion" de manœuvre est représenté individuellement ; cela permet d’obtenir une représentation très fine du combat interarmes, jusqu’au niveau du véhicule et du combattant individuel. N° 22-02/2001 DOCTRINE SIMULATION AND COMMAND POST TRAINING AT LEVELS 1,2 & 3 IN THE ARMY by lieutenant-colonel Mellet, head of CROSAT simulation section For a number of years now, operational simulation has been part of the French Army”s array of instructional resources. It is an alternate method of teaching and training soldiers by reproducing as faithfully as possible part or all of the battlefield. It offers irreplaceable teaching backup thanks to the “replay” facility, and after-action analysis. It can take into account some effects, (notably weapons effects), which are impossible to create in any other way, and so respond to the severe economic constraints of peacetime. O perational simulation has made notable progress in recent years, it has become the only credible method for CP training. Effectively, on constant evolution since the beginning of the 1990s, the year 2000 saw the first brigade-level exercise (level 3) played at the Staff College”s JANUS Center. In 2001 the CEPC (CP Training Center) will be able to host the first divisionlevel exercise (level 2), and the first brigade-level exercise for training in non-war operations will be played using SPECTRUM simulation equipment, recently made available to major formations. JANUS and BBS (Brigade/Battalion Battle Simulation) software, pillars of Army simulation training, are commonly used for level 2 and 3 CP training. Level 1 training, of the LCC (Land Command Component), on the other hand, is still at the experimental stage, and any definitive decision to adopt a simulation system has yet to be taken. By the year 2002, however, the Army should be in a position to specify its requirements in this area. This ar ticle pr oposes, therefore, to study the made by the French Army of, JANUS and BBS, then to assess future developments intended to give our country a simulation tool corresponding to its political-military ambitions. CP TRAINING AT LEVELS 2 &3 USING SIMULATION: AN ACCEPTED MATTER The main simulation systems currently in service for level 2 and 3 CP training in the Army are BBS and JANUS for the Force-toForce combat mode, and SPECTRUM for training in operations so called “conflict control”. These systems, of American origin, were imported respectively in 1993, 1991 and 1999, and been “frenchified” (with the exception of SPECTRUM) by CROSAT before deployment to the concerned agencies. Objectif Doctrine 11 Since their acquisition by the French Army, JANUS and BBS have evolved continuously, to adapt both to Army restructuring and to new teaching demands. As the US Army has placed the software source codes at CROSAT’s disposal, it has been possible not merely to maintain but also to improve the programs pending the arrival of their successors, scheduled after 2005. The upgrades deve-loped by this agency, using its own resources, aim at making it more userfriendly, and to ensure greater realism to exercises. JANUS-FRANCE: the advantage of fine detail Although a fairly dated system - the first developments in the US date back to 1976 JANUS has the advantage of being a non-aggregated simulation: each maneuver “pawn” is individually symbolized, which allows for far greater detail in allarms combat, right down to the level of individual vehicles and soldiers. N° 22-02/2001 DOCTRINE De façon logique, cette finesse se retrouve dans les caractéristiques du modèle de terrain et dans les bases de données utilisées. JANUS permet ainsi de jouer un scénario sur un terrain pouvant aller de 6 à 200 km de côté, donc bien adapté à la zone d’engagement d’une brigade, où la planimétrie est représentée sous une forme vectorielle, c’est-à-dire sans déformation lors des zooms. Quant à la base de données, précise et complète, elle peut faire appel à la saisie de 10 000 données élémentaires afin de modéliser le plus précisément possible n’importe quel matériel, français ou étranger. JANUS permet donc une adaptation permanente à tous les matériels nouveaux et donne, par exemple, la possibilité de conduire un exercice avec nos alliés en incluant un bataillon étranger au sein d’une brigade française. Néanmoins, malgré ses nombreuses qualités, la version JANUS V6, encore en service dans nos centres, souffre, comme tout système de simulation, de quelques insuffisances : - le nombre maximum de pions est limité à 1 200, répartis sur vingt-quatre postes de travail, ce qui ne permet pas de représenter aisé-ment une brigade et son environnement immédiat, - la logistique représente la seule fonction ravitaillement, - les fonctions de commandement, transmissions et coordination 3D sont simplifiées, - l’interface homme/machine manque de convivialité et ne facilite pas la formation rapide des opérateurs. Afin d’améliorer le produit, le CROSAT a effectué de nombreuses modifications et a réalisé un logiciel spécifique appelé "JANUS-France". Ces principales évolutions ont consisté à valider l’ensemble des données et à adapter le logiciel au besoin français. Ainsi, dans une optique de réduction des coûts de réalisation des centres, il a été décidé de "porter" JANUS sur ordinateur PC. La dernière version du logiciel V7 06D apporte de réels progrès. Reçue au CROSAT en 1999, elle a été "francisée" et a bénéficié également de développements réalisés en interne. Au total, une grande partie des insuffisances constatées auparavant ont disparu. C’est ainsi que cette version offre la capacité maximale de jouer avec 10 000 pions sur 96 stations (au lieu de 1200 pions et 24 stations), permettant ainsi plus de finesse dans le suivi des combats en agrégeant les unités au niveau section. Les fonctions "maintenance" et "santé" sont maintenant disponibles dans cette nouvelle version et permettent de simuler la totalité du soutien d’une grande unité. Cette version permet ainsi de satisfaire entièrement les besoins d’auto-entraînement des brigades. Enfin, le CROSAT a pu faire bénéficier les différents centres des dernières améliorations qu’il a développées : BBS-FRANCE : les qualités d’un entraîneur pour le niveau 2 Quant à BBS, il est particulièrement adapté à l’entraînement des PC de brigades interarmes et de divisions : il fonctionne en temps réel et permet une grande modularité des forces et des scénarii. Il s’agit d’une simulation numérique mais séquentielle, d’un pas de temps de 15 secondes avec des modèles agrégés. Son niveau normal d’agrégation est l’unité élémentaire mais les animateurs gardent la possibilité d’agréger les pions à un niveau supérieur (cas rare) ou, le plus souvent, au niveau section, voire groupe ou équipe pour des unités spécialisées (URH (unité de renseignement humain), EOP (équipe d’observation dans la profondeur), radars de surveillance, patrouilles de reconnaissance,…). La majorité des fonctions opérationnelles, leurs contraintes et en particulier celles de la logistique, sont bien représentées. • un outil pour l’analyse après action, Cette simulation possède cependant des faiblesses similaires à celles de JANUS pour la fonction commandement-transmissions. Elle présente aussi l’inconvénient de ne pas modéliser les fonctions dites "émergentes" comme la communication opérationnelle ou les affaires civilo-militaires (ACM). • un générateur automatique de terrain, qui réduit le délai de création d’un terrain de 200 km sur 200 de deux mois à environ une semaine. A la différence de JANUS, la France a reçu des Etats-Unis en 1993 la version 2.3 avec ses codes sources à titre permanent. Objectif Doctrine 12 N° 22-02/2001 DOCTRINE Logically, this high detail capability recurs in its terrain modeling characteristics, and also in the databases employed. Thus, JANUS allows to play scenarios on a terrain whose sides vary in size from 6 to 200 km, well adapted to a brigade’s operational zone, where the mapping is presented in a vectorial form, with no distortion during zooms. As for the database, accurate and complete, it can retrieve up to 10,000 basic data elements to model any type of equipment, French or foreign, with the greatest possible accuracy. JANUS can therefore be adapted at any time to any new equipment, and can, for example, give the option of conducting an exercise with our allies, including a foreign battalion incorporated into a French brigade. Nevertheless, and in spite of its numerous qualities, the JANUS V6 version, still in service in our training centers, like any other simulation system, suffers from certain shortcomings: - the maximum number of “pawns” is limited to 1200, spread over twenty four work stations, which does not allow an easy representation of a brigade and its immediate environment, - re-supply is the only logistic function that can be represented, - command/communications and 3D co-ordination functions are simplified, - the man/machine interface is not user-friendly and does not facilitate a rapid operator training. To improve the product, CROSAT has incorporated lot of modifications and created a specific program called “JANUS France”. The principal changes have been in the validation of the overall database, and in adapting the software to meet French requirements. Also, with a view to reducing set-up costs for the training centers, it was decided to “transfer” JANUS onto a Personal Computer. The latest version of the V7 06D software has introduced real progress. After receipt at CROSAT in 1999, it was “frenchified”, and also improved with in-house modifications. As a result, a major part of the shortcomings mentioned above have disappeared. Consequently, this version gives a maximum capability to play 10,000 pawns on 96 stations (instead of 1,200 pawns on 24 stations), and also offers a greater level of detail in monitoring combat by grouping units down to platoon level. Equipment maintenance and medical functions are now available in the new version, which means that the whole range of logistic support of a major unit can be simulated. This version therefore fully meets the selftraining requirements of a brigade. Finally, CROSAT has been able to pass on its latest upgrades to the different training centers: - a tool for after-action analysis, - an automatic terrain “generator”, which reduces the time needed to create a terrain of 200 by 200 km from two months to about one week. Objectif Doctrine 13 BBS-FRANCE: a well adapted level 2 trainer BBS is particularly well suited to training all-arms brigade and division CPs: it operates in real-time and allows for great flexibility in building force and scenario models. It is a digital but sequential simulator with a 15 second step-time using aggregated models. The usual aggregation level is that of the basic company-sized unit, but the controllers retain the option of grouping pawns at a higher level (rarely), or, more often, at platoon level, even section or team level for specialized units (URH - close observation group, EOP - deep observation team, surveillance radar teams, recon patrols....). Most operational functions and their constraints, notably logistic, are well represented. The system has some weaknesses, comparable to those of JANUS in the command/ communications function. It also has the disadvantage of being unable to model the so-called “emergent” functions, like operational communications or civil-military affairs. Unlike JANUS, in 1993 France acquired version 2.3 from the US with its source codes on a permanent basis. N° 22-02/2001 DOCTRINE Le processus de modification est donc différent. Cette adaptation s’est faite initialement au CROSAT puis, à partir de 1995, en liaison avec le CEPC par touches successives : • francisation des données, • modification de certains modèles (artillerie, logistique) pour les adapter à la doctrine française, • amélioration d’autres modèles (sol-air, appui aérien), • augmentation des capacités de 500 à 1 000 pions (un pion égale une entité = un homme ou un véhicule). Comme pour JANUS, la partie cartographie de l’application a été transférée sur ordinateur PC avec mise en place d’une interface cartographique s’appuyant sur des cartes d’état-major scannées. Un outil performant d’analyse après action appelé CASSINI a été développé. Cet outil permet, à des fins pédagogiques, des "rejeux" (enregistrement de la totalité de la séquence simulation, que l’on visualise après l’exercice de simulation) de l’action et l’étude comparative de bilans chiffrés et rapports de force divers dans l’espace ou dans le temps. Par ailleurs, de nombreuses études ont été entreprises pour agrandir la taille des terrains, permettre le choix des différentes zones et automatiser autant que possible leur réalisation. Ainsi estil possible aujourd’hui de jouer sur un terrain de 400 km sur 700 donnant ainsi les moyens aux forces de conduire un exercice de niveau EMF (état-major de forces). Ce terrain permet de représenter la zone d’intérêt de la division et d’y matérialiser les voisins, les menaces et les données d’environnement. En 2000, les efforts ont porté sur le développement de la capacité à jouer des exercices du niveau 2 (EMF ou une division de type OTAN à 3 brigades avec ses éléments d’appui et sa logistique ). Les capacités informatiques et réseaux ont largement été améliorées par la mise en place de serveurs plus puissants. En outre, l’arrivée, début 2001, de PC de nouvelle génération permettra de stabiliser la plate-forme dans sa configuration terminale. Dans le même esprit, le CEPC a initié le développement d’un module ACM (action civilomilitaire) qui génère directement sur les postes d’opérateurs une animation à dominante civilomilitaire à partir d’événements particuliers tirés d’un exercice en cours. Centre unique en France, le CEPC entraîne les PC de brigade interarmes (BIA) mais aussi les PC de brigade logistique. L’année 2000 a été marquée par l’arrivée de la version 5 de BBS-FRANCE, caractérisée par la capacité de supporter un exercice d’EMF à deux brigades. A partir de l’année 2001, la version 6, passant de 24 à 36 stations de travail et intégrant les fonctions opérationnelles du niveau division à l’exception des ACM, permettra, tout en poursuivant l’entraînement et l’évaluation des brigades interarmes (BIA), de jouer des exercices de niveau EMF et des exercices à dominante logistique. Le remplacement de BBS France Ce futur outil d’entraînement SCIPIO est destiné à remplacer BBS au sein du CEPC à l’horizon 2005/2008. Ce remplacement se justifie par le vieillissement des fonctionnalités actuellement offer- Objectif Doctrine 14 tes par BBS (aussi bien côté matériel que logiciel comme les écrans ). Il se justifie également par l’émergence de nouveaux besoins en termes d’entraînement des PC, avec en particulier, la nécessité d’inter opérer, d’une part avec des simulations autour de protocoles communs offrant la capacité à monter des exercices internationaux (OTAN), et d’autre part, avec les nouveaux systèmes d’information et de commandement (SICF, SIR, SIT) (voir à ce sujet l’article du commandant Chary sur la simulation SCIPIO, p. 32). SPECTRUM : la prise en compte des conflits de basse intensité La simulation SPECTRUM, elle aussi d’origine américaine, datant des années 90, est destinée à l’entraînement aux opérations autres que la guerre. Elle vient compléter la panoplie existante. Elle offre ainsi la possibilité aux forces de conduire des exercices privilégiant le mode opératoire "maîtrise de la violence". Cette simulation peut être décrite sommairement comme étant un générateur d’événements à temps type OUTLOOK, couplé avec un modèle d’analyse régional qui en fait sa particularité et une simulation à double action de type JANUS, mais moins élaborée. Le générateur d’événements est l’artifice qui permet aux CO entraînés de rentrer en contact avec la simulation. Autrement dit, l’animation réelle de l’exercice se fait par l’intermédiaire du générateur d’événements qui déclenche au moment imposé par l’animation et enregistré à l’avance, les différents incidents prévus pour l’exercice. N° 22-02/2001 DOCTRINE The modification procedure was therefore different. The adaptation was carried out initially by CROSAT, and then, from 1995, in liaison with the CEPC in successive steps: - the “frenchification” of data, - the modification of some models (artillery, logistic) to adapt them to French doctrine, - the improvement of other models (surface-to-air, air support), - an increase in capacity from 500 to 1,000 pawns (one pawn equals one item = one man or vehicle). As for JANUS, the cartographic element of the system has been transferred onto a PC, with the installation of a mapping interface based on scanned General Staff maps. An efficient afteraction analysis tool called CASSINI has been developed. For instructional purposes, this offers action replays (recording of the entire simulated sequence for playback after the simulated exercise) and comparative studies of statistical evaluation and force balance input varying in space or time. A number of studies have also been undertaken to enlarge terrain size, to facilitate the option of different zones and to automate, as far as possible, their implementation. Today, therefore, it is possible to play on a 400 by 700 km terrain, thereby allowing the conduct of exercises at EMF level. A terrain of this size allows the representation of a divisional TAOR (tactical area of responsibility) and the introduction of neighboring formations, threat and environmental data. In 2000, efforts were focused on developing the capability to play level 2 exercises (EMF or a 3 brigade NATO-type division, with support and logistic elements). Computer and network capacities have been considerably improved by the installation of more powerful servers. In addition, the arrival on the scene in early 2001 of new generation PCs will serve to stabilize the platform in its final configuration. To the same end, the CEPC has initiated the development of a civil/military affairs module which generates directly onto operators’ stations a predominantly civil/military scenario derived from specific incidents extracted from an on going exercise. The sole center of its kind in France, the CEPC trains all-arms brigade CPs, and also logistic brigade CPs. The year 2000 saw the appearance of BBS-FRANCE version 5, with its capacity to support a two-brigade EMF exercise. From 2001, the version 6, moving from 24 to 36 work stations and including division operational functions (excluding civil/military affairs), will allow for exercise play at EMF level, and mainly logistic exercises, while still conducting all-arms brigade training and evaluation exercises. BBS France replacement SCIPIO, the future training tool, is scheduled to replace BBS within the CEPC between 2005 and 2008. This replacement can be justified by the obsolescence of the Objectif Doctrine 15 functions currently provided by BBS (the hardware as well as the software, like the screens). It is also justified by the emergence of new requirements in terms of CP training, and particularly with the need to interoperate, on one hand with simulations based on standard protocols giving the option of mounting international (NATO) exercises, and on the other hand with the new command and information systems (SICF, SIR, SIT) (on this subject, note the article by major Chary on SCIPIO simulation, p. 33). SPECTRUM : addressing low-intensity conflict The SPECTRUM simulator, also of US origin, dating from the 1990s, is dedicated to training for non-war operations, and adds to the existing range. It offers the option for forces to conduct exercises emphasizing “crisis management control”. This simulation package can by summed up as a sequential incident generator of the OUTLOOK type, coupled with a regional analysis model (RAM) which is its distinctive feature, and a two-way simulator of the JANUS-type, although less elaborate. The incident generator is the device whereby Op Cells under training are brought into contact with the simulation. In other words, actual exercise control is carried out through the intermediary of the generator, which injects the different pre-recorded incidents planned for the exercise, at the moment selected by the controllers. N° 22-02/2001 DOCTRINE L’événement qui nécessite alors la réflexion du CO entraîné est suivi de trois réponses possibles à l’incident proposées par l’animation. C’est le positionnement du CO par rapport aux réponses proposées qui déclenche alors l’incrémentation de la RAM (régional analysis model - modèle d’analyse régionale) et toutes les conséquences sur les paramètres simulés dans la base de données. SPECTRUM est ainsi capable de mesurer l’impact économique, social et politique d’une force déployée sur un théâtre, en donnant un degré de satisfaction ou d’insatisfaction des protagonistes dans une zone géographique. Cette fonction est rendue possible dans SPECTRUM par un modèle d’analyse régionale (RAM) qui fait la particularité de cette simulation. La RAM est en fait le paramétrage, sous forme de tableaux numériques, de toutes les composantes sociales économiques et politiques qui caractérisent le théâtre où est déployée la force. Les opérations militaires enfin, sont modélisées de façon classique comme dans les simulations JANUS et BBS, mais les interactions entre les différentes unités représentées ne sont pas visibles à l’écran. Seuls, les résultats des confrontations sont donnés sous forme de rapports de bilans imprimables. En expérimentation au CROSAT au cours de l’année 2000, SPECTRUM pourrait être disponible pour des exercices d’auto-entraînement des brigades au centre de simulation de l’EEM (école d’état-major) à partir de l’été 2001. L’ENTRAINEMENT DES PC DE NIVEAU 1 : UNE PROBLEMATIQUE OUVERTE Le domaine de l’entraînement d’un PC de niveau 1 est beaucoup plus complexe à appréhender. Les retards constatés actuellement dans le domaine s’expliquent à la fois par la priorité donnée jusque là par le commandement aux niveaux 2 et 3, mais aussi par la complexité technique de la satisfaction d’un besoin à ce niveau, qui n’est pas encore exprimé avec précision. En effet, une analyse rapide du besoin d’entraînement du niveau 1 met en lumière au moins trois domaines pour lesquels réside une difficulté technique importante que les technologies d’aujourd’hui savent à peine résoudre. Objectif Doctrine 16 Ces difficultés sont identifiées : • par le niveau même d’entraînement, qui est élevé, • par l’étendue du domaine des opérations à prendre en compte qui est très vaste, • par les directives d’entraînement à l’horizon 2005, qui imposent une interconnexion entre les différentes simulations d’entraînement de ce niveau en service chez nos alliés. Le niveau d’entraînement La mise sur pied d’un PC de niveau 1 par la France correspond aux objectifs de notre politique de défense, définis par la loi de programmation 1996/2002. Ce PC pourrait être subordonné au commandant de la composante terre ou assumer les responsabilités de celui-ci, devenant alors PC de CTT (composante terrestre de théâtre). N° 22-02/2001 DOCTRINE The event requiring consideration by the Ops Cell under training is followed by three possible responses to the incident, proposed by exercise control. It is then the posture of the Ops Cell in relation to the proposed response that triggers the variables of the RAM and all its consequences for the simulation parameters in the database. SPECTRUM is thus capable of measuring the economic, social and political impact of a force deployed into a theater, by awarding a degree of satisfaction or dissatisfaction to the protagonists in a given geographic zone. This function is made possible in SPECTRUM by a RAM, which is the distinctive feature of this simulation. The RAM is in fact the parameter input, in digital tabular form, of all the social, economic and political factors, which characterize the theater where the force is deployed. Finally, military operations are modeled in the standard way as in JANUS and BBS simulations, but the interactions between the different units represented are not visible on the screen. Only the results of confrontation are given, in the form of contact report printouts. On trial at CROSAT during 2000, SPECTRUM could be available for brigade self-training exercises in the staff college simulation center from summer 2001. DEPLOYMENT LEVEL 1 CP TRAINING: AN OPEN QUESTION Level 1 CP training is a much more complex field. Current delays can be explained both by the priority given up till now by higher command to levels 2 and 3, and by the technical complexity of meeting the requirement at this level, a requirement that has yet to be precisely defined. A rapid assessment of level 1 training requirements highlights at least three areas where serious technical problems lie, which current technology scarcely knows how to cope with. Objectif Doctrine 17 These problems can be identified as: - the very high level of training, - the vast extent of the area of operations which must be taken into account, - the training directives for the 2005 time frame, which impose an interconnection between the various training simulation systems at this level in service with our allies. The level of training The establishment by France of a level 1 CP corresponds to our defense policy objectives, defined by the 1996/2002 program law. This CP could be subordinated to the land component command (LCC), or consequently assumes the responsibilities of that command, thereby becoming the LCC CP. N° 22-02/2001 DOCTRINE De ce fait, le volume de force à prendre en compte pour satisfaire le besoin peut aller de 5000 hommes jusqu’à 300 000 hommes. De plus, outre le volume de forces concernées qui peut fortement varier, le PC de CTT peut se voir confier la coordination de la mise en œuvre des opérations interarmées aussi diverses en engageant des moyens terrestres (opérations aéroterrestres ; aéroportées, amphibies), aériens et maritimes. Le modèle de simulation doit donc satisfaire ce besoin en intégrant outre l’espace maritime, l’espace aérien et l’espace terrestre dans la même simulation, avec toute la difficulté que représente la différence d’échelle. Le problème de la finesse de modélisation des unités représentées dans la simulation se pose alors. Faut-il se contenter d’une modélisation grossière du niveau bataillon (comme le fait le logiciel JTLS - joint level theater simulation) afin de ne nécessiter qu’un nombre restreint d’opérateurs, ou bien faut-il accentuer la finesse de résolution des combats en représentant les unités jusqu’au niveau de la compagnie ou de l’escadron, au risque de payer une lourde facture en opérateurs ? L’étendue du domaine à prendre en compte Par ailleurs, l’entraînement des états-majors de niveau 1 doit permettre de simuler les cinq phases définies dans le processus opérationnel d’un engagement : - planification, - montée en puissance et mise sur pied de la FOT, - projection, - conduite des opérations, - désengagement. Même si le cycle d’entraînement n’est réellement concrétisé que dans la phase de conduite des opérations, l’outil de simulation doit permettre de répondre aussi aux besoins générés par les autres étapes précitées.Toutefois, la vision d’un outil informatique couvrant la totalité de la plage définie est hors de portée aujourd’hui sur le plan technique. Les objectifs d’entraînement Enfin, l’objectif fixé pour 2005 lors de la définition de la politique générale de simulation interarmées impose de disposer d’un système national de niveau 1 et d’un centre de simulation interarmées équipé de moyens de simulation interopérables avec ceux de l’Alliance. Des progrès importants dans le domaine de l’interconnexion des simulations permettant l’interopérabilité sont à attendre et semblent se situer à notre portée en terme de technologie. Toutefois, les moyens existants chez nos alliés au niveau 1 aujourd’hui ne sont pas interopérables et leur évolution en la matière ne semble pas encore assurée. Ainsi la satisfaction du besoin d’entraînement des PC de niveau 1 est une opération complexe qui doit être conduite non seulement en interarmées, mais aussi avec nos alliés en interallié. Elle nécessiterait une politique commune en matière d’entraînement des forces au moyen de la simulation qui est pour le moment inexistante même si des déclarations d’intentions ont été formulées dans ce domaine par les différentes parties. Afin de répondre à l’urgence actuelle d’entraînement d’un PC de niveau 1 et malgré les contraintes citées ci-dessus, plusieurs solutions sont aujourd’hui à Objectif Doctrine 18 l’étude. Les différentes réponses envisageables aujourd’hui semblent être, soit d’élargir la plage vers le haut de la future simulation SCIPIO, soit d’acheter sur étagère un produit étranger à nos partenaires et alliés. En service depuis moins d’une dizaine d’années, JANUS-FRANCE et BBS-FRANCE répondent à la majorité des besoins actuels de formation et d’entraînement des PC de niveaux 2 et 3. Depuis leur mise en service, ils ont très fortement évolué pour s’adapter aux nombreuses transformations de l’Armée de terre. Tout en exigeant un nombre assez élevé d’opérateurs, ces deux simulations apportent, pour un coût assez modeste, une plus-value inestimable à la qualité et au réalisme d’entraînement des PC. Les conclusions positives du premier exercice de brigade logistique en sont une preuve supplémentaire. Dans ce domaine, l’Armée de terre a fait les bons choix des simulations et a parfaitement conduit l’équipement et le soutien des différents centres. La réalisation d’un outil d’entraînement de niveau 1, quant à lui, est cependant indispensable, car elle correspond bien à nos ambitions en Europe. Mais elle est confrontée à des difficultés techniques comme nous l’avons vu plus haut et également à une certaine indécision quant à la satisfaction du besoin spécifique. Cette situation est à la fois le résultat d’un manque de politique d’entraînement au moyen de la simulation de ce niveau qui fait défaut depuis plusieurs années, et également de la politique maximaliste actuelle qui semble être la tendance constatée depuis peu pour rattraper le temps perdu ❖ N° 22-02/2001 DOCTRINE The number of troops to be taken into account to meet the requirement could be from 5,000 up to 300,000 men. Furthermore, apart from the volume of forces engaged, which can vary enormously, the LCC CP might be given the task of coordinating the implementation of joint operations, with all the diversity of commitment of land resources (air landed, airborne or amphibious operations), air or naval resources. The simulation model must therefore meet this requirement by integrating the sea, air and land environment into the same simulated situation, with all the difficulties involved in the differences of scale. The problem is then posed of fine detailing of the modeling of the units represented in the simulation. Should we be satisfied with crude battalion-level modeling (as in the joint level theater simulation program), to keep down the number of operators needed, or should we enhance the finedetailing of the outcome of combat by representing units down to company/squadron level, which might require an excessive number of operators? The extent of area of operations Incidentally, training of level 1 staffs should include simulation of the five phases defined in the operational procedures for a commitment: - planning, - build up and mobilization of the task force, - force projection, - conduct of operations; - disengagement. Even if the training cycle is only really fully developed for the conduct of operations phase, the simulation tool should allow for a response to the needs generated by the other phases detailed above. However, the prospect of a computer program capable of covering the whole of the scope is currently out of our range, on technical grounds. being studied. The various options currently envisaged seem to be either to upgrade future SCIPIO simulation, or to buy an off-theshelf foreign product from one of our allied partners. In service for less than ten years, JANUSFRANCE and BBS-FRANCE meet most of the current requirements for levels 2 and 3 CP training. Training goals Since coming into service, they have evolved very considerably to adapt to the many changes in the French Army. Although requiring a fairly high number of operators, these two simulation programs provide, at a relatively modest cost, a considerable bonus in the quality and realism of CP training. Finally, the objective set for 2005 in the definition of joint service general simulation policy imposes the requirement for a national level 1 system, and for a joint service simulation center, with an equipment interoperable with that of the Alliance. Significant progress can be expected in the field of simulation interconnection leading to interoperability, and this would seem to be technologically within our reach. However the level 1 means currently in service with our allies are not interoperable, and any improvement along this line is so gar not guarranted. Meeting the level 1 CP training requirement is therefore a complex matter that must be managed with our allied on both a joint and combined basis. It will require a common policy on Force simulation training, something that is currently completely lacking, although the various parties have made some statements of intent in this area. To meet the current urgent requirements of the level 1 CP training problem, in spite of the constraints already noted above, several solutions are currently Objectif Doctrine 19 The positive results of the first logistic brigade exercise are further proof of this. In this area, the French Army has made the right decision for simulation systems, and well managed the equipment and support of the various training centers. The creation of a level 1 training tool is essential, because it corresponds to our ambitions in Europe. But it faces technical difficulties, as shown above, and also a degree of indecision in the definition of the specific requirement. The situation arises mainly from the lack, over many years, of a simulation training policy for this level but also from the maxima current policy which seems to be the trend to make up for lost time. 2001 should allow us to see our way ahead more clearly, and to take position on the options to be selected❖ N° 22-02/2001 DOCTRINE LA SIMULATION OPERATIONNELLE AU SERVICE DES ETUDES DOCTRINALES par le colonel Sainte-Claire Deville, chef de la section analyse opérationnelle du CROSAT et par le lieutenant-colonel Lafont-Rapnouil, chef de la cellule études tactiques du CROSAT La simulation opérationnelle, par l’intermédiaire des simulations numériques et des simulations d’études, permet un appui scientifique de qualité contribuant à la crédibilité des études doctrinales. La conduite de ce type de simulation nécessite de suivre une méthodologie stricte, visant à en garantir le sérieux, qui sera présentée dans une première partie. Pour illustrer concrètement le propos, la deuxième partie de l’article présentera une étude menée par le CROSAT dans le cadre de son plan de charge pour l’année 2001. METHODOLOGIE DE CONDUITE D’UNE SIMULATION AU PROFIT D’UNE ETUDE DOCTRINALE L es études doctrinales menées par le CREDAT, et, dans une moindre mesure par les DEP (direction des études et de la prospective), ont pour but de réfléchir sur la définition de nouveaux concepts et de nouvelles doctrines d’emploi des moyens. La simulation est un moyen puissant qui permet d’élargir la réflexion de l’officier en charge de la doctrine. En fonction du problème posé, une équipe mixte d’officiers du CROSAT (les compétences utilisées sont aussi bien opérationnelles que techniques [simulation, recherche opérationnelle]) va d’abord, en liaison étroite avec le demandeur, préciser et définir exactement son besoin. Toute simulation doit avoir pour cadre un scénario couvrant l’ensemble des questions soulevées. Elaboré souvent en commun, ce scénario nécessite une forte implication du demandeur, en particulier dans la phase de modélisation qui consiste à rendre le scénario "compréhensible" par la simulation. La phase suivante concerne le choix technique de la simulation à utiliser pour répondre au mieux au problème. Deux possibilités s’offrent actuellement au CROSAT pour conduire ce type d’étude : -La plus fréquemment retenue consiste à utiliser le modèle de simulation numérique JANUS. La finesse de ce modèle, initialement conçu à des fins d’étude, permet de modéliser dans des conditions satisfaisantes les fonctions opérationnelles "combat de contact", "feux dans la profondeur", "agencement de l’espace terrestre", et "renseignement" jusqu’au niveau de la brigade. - Lorsque la demande sort du domaine de prédilection de JANUS, le CROSAT peut alors être conduit à développer en interne, à partir de progiciels existants, un outil de simulation Objectif Doctrine 20 d’étude qui permettra de répondre au besoin exprimé (cas d’études à caractère logistique ou organisationnel). Dans tous les cas, le modèle retenu sera ensuite mis en œuvre selon le scénario envisagé. La phase d’analyse des résultats, outre une parfaite connaissance des limites des modèles utilisés, impose l’apport de techniques de recherche opérationnelle pour s’assurer de la validité statistique de tels ou tels indicateurs susceptibles de fournir des éléments de réponse. Une analyse optimale des résultats nécessitera encore la participation du demandeur de l’étude. A l’exception des phases purement techniques, il sera aussi fait appel, autant que de besoin, à des expertises spécifiques provenant des différents horizons de l’Armée de terre. L’ensemble des travaux effectués sera alors consigné dans un rapport. Ce rapport donnera des éléments de réponse au problème posé en s’appuyant sur une analyse scientifique rigoureuse des simulations conduites. N° 22-02/2001 DOCTRINE OPERATIONAL SIMULATION IN SUPPORT OF DOCTRINAL STUDIES by colonel Sainte-Claire Deville, head of the operational analysis section (CROSAT) and by lieutenant-colonel Lafont-Rapnouil, head of the tactical studies cell (CROSAT) Operational simulation, through constructive simulation and study simulations, offers high quality scientific support that contributes to the credibility of doctrinal studies. The conduct of this type of simulation requires the employment of a strict methodology, aimed a ensuring a critical approach; this will be described in the first part of this paper. As a concrete illustration of this, the second part will present a study carried out by CROSAT as part of its 2001 program. METHODOLOGY FOR THE CONDUCT OF A SIMULATION IN SUPPORT OF A DOCTRINAL STUDY D octrinal studies carried out by CREDAT, and, to a lesser extent, by, the DEPs (directorates for studies and trend analysis), are intended to reflect on the definition of new concepts and new doctrines for the employment of resources. Simulation is a powerful resource that enables the perspective of the staff officer responsible for doctrine to be expanded. A mixed team of CROSAT (the capabilities used are as much operational as technical [simulation, operational research]) officers, selected as a function of the subject, will begin by defining the requirement in detail in close liaison with the tasking agency. Any simulation must have as a framework a scenario that covers all the questions raised. This scenario, usually developed jointly, requires a high degree of involvement from the tasking agency, especially during the modeling phase, which involves making the scenario “intelligible” to the simulation. The next phase involves the technical choice of simulation to use to best address the problem. Two options are currently available at CROSAT to carry out this type of study: - The one that is most often adopted involves using the JANUS digital simulation model. The accuracy of this model, initially designed for research purposes, enables the “contact battle”, “in-depth fire support”, “organization of the battle space” and “intelligence” operational functions to be modeled satisfactorily down to brigade level. - When the request falls outside the preferred field of JANUS, CROSAT may then need to develop a research simulation Objectif Doctrine 21 tool internally, based on existing software packages, which will enable the expressed requirement to be met (case of logistical or organizational studies). In all cases, the selected model will then be run within the planned scenario. The results analysis phase also requires, in addition to a full and perfect understanding of the limits of the model used, the application of operational research techniques to ensure statistical validity of this or that indicator that might provide part of the answer. Optimal results analysis will still require the participation of the agency requesting the study. Apart from the purely technical phases, there will also be a need to call on, as required, the specific expertise available across the French Army. All the work carried out will then be summarized in a report. This report will contain answers to the problem posed, based on a rigorous scientific analysis of the simulations carried out. N° 22-02/2001 DOCTRINE Il sera ensuite de la responsabilité du demandeur de valider les conclusions de ce rapport et de les intégrer dans ses propres réflexions doctrinales. En effet, ce n’est pas la simulation qui fait la doctrine : elle se contente modestement de proposer une représentation possible, mais toujours imparfaite, de la réalité. d’emploi relatif à ce type d’opérations (manuel d’emploi relatif aux opérations de bréchage). En septembre 2000, le CROSAT a été mandaté par l’ESAG pour mener une étude ayant pour but de participer à la validation de ce concept. En fait, il un dossier d’exercice très complet répondant aux besoins de l’étude et fixer en particulier : - le choix du (ou des) terrain(s) et leur création sur JANUS (il s’agit soit d’un terrain réel généré automatiquement, soit d’un terrain “construit” pour les besoins de l’étude), Déroulement d’une simulation au profit d’une étude doctrinale - la constitution des forces amies et ennemies. Quel volume, de quel niveau (sous-groupement, groupement,...), avec quels équipements et matériels, quel environement interarmes, voire interarmées,... - la création d’un thème tactique correspondant aux normes d’engagement prévues pour une opération de bréchage. UN EXEMPLE CONCRET : L’ETUDE "BRECHAGE" L’arme du Génie a développé ces dernières années le concept de “bréchage” qui correspond au franchissement de zones d’obstacles intégrées au sein d’un dispositif défensif continu adverse, organisé ou non dans la profondeur ("breaching" dans la doctrine américaine). La direction des études et de la prospective (DEP) de l’école supérieure et d’application du Génie d’Angers (ESAG) a rédigé la première version du mémento s’agit pour le CROSAT de tester, au travers de la simulation, le scénario décrit dans le manuel d’emploi relatif aux opérations de bréchage dans le but de fournir au demandeur une analyse tirée des résultats obtenus au travers des nombreux jeux qui auront pu être effectués avec l’outil JANUS. La première phase de cette étude est primordiale. Elle nécessite une implication totale du demandeur et une parfaite coordination de ce dernier avec le CROSAT. En effet, il va s’agir de construire un scénario réaliste qui servira de support pour mener les travaux. Pour cela, il faut monter Objectif Doctrine 22 La deuxième phase consiste à délimiter le périmètre et le champ exact de l’étude. Il s’agit, toujours en étroite liaison avec le demandeur, de déterminer quels types de conclusions seront plutôt recherchés au cours de l’étude (résultats concernant l’attrition, l’efficacité des matériels,...). Ce travail préalable permet d’affiner le domaine de l’étude et, tenant compte de la validité des modèles de JANUS et des résultats recherchés au travers de la simulation, de déterminer le nombre de jeux à effectuer pour obtenir des résultats statistiques valides et les paramètres à faire évoluer au fur et à mesure des “rejeux” à fin de comparaison. N° 22-02/2001 DOCTRINE It will then be the responsibility of the tasking agency to validate the conclusions of this report and incorporate them in its own doctrinal deliberations. It is not of course simulation that determines doctrine: it must content itself with merely suggesting a possible, but inevitably imperfect, representation of reality. operation (breaching operations manual). In September 2000, CROSAT was tasked by ESAG with carrying out a study aimed at helping to validate this concept. This amounted to the testing by CROSAT, using simulation, of the scenario described in the breaching operations manual with the aim of providing the tasking agency with - the choice of exercise area(s) and their creation within JANUS (this could either be a real land area generated automatically, or a terrain “constructed” for the requirements for the study), - Sequence of a simulation in support of a doctrinal study the constitution of friendly and enemy forces. What volume, what level (task force, combat team, etc.), what equipment and material, what combined arms structure, any joint service involvement, etc. - the creation of a tactical theme corresponding to the planned rules of engagement for a breaching operation. A CONCRETE EXAMPLE: THE “BREACHING” STUDY an analysis drawn from numerous runs which could be carried out using the JANUS tool. In recent years the Engineer branch has developed the concept of “breaching” which is the crossing of obstacles incorporated within an adversary’s defensive posture, sometimes but not always organized in depth. The directorate for studies and trend analysis (“DEP”) in the engineer branch school at Angers (ESAG) has drafted the first version of the operational manual concerning this type of The first phase of this study is vital. It requires the absolute involvement of the tasking agency and full coordination of the latter with CROSAT. What is in fact involved is the creation of a realistic scenario that will serve as a support on which to carry out the work. To achieve this, a comprehensive exercise file must be created that meets the requirements of the study and will lay down in particular: Objectif Doctrine 23 The second phase involves demarcating the boundary and the precise scope of the study. This involves, still in close liaison with the tasking agency, determining the types of conclusion that will be sought during the study (results concerning attrition, equipment effectiveness, etc.). This preliminary activity enables the study envelope to be refined and, taking account of the validity of the JANUS models and the results sought from simulation, to determine the number of runs to be made to obtain statistically valid results and the parameters that need to be varied during the «reruns» for comparison purposes. N° 22-02/2001 DOCTRINE Ce travail est indispensable non seulement pour planifier et organiser le déroulement des jeux mais aussi pour orienter l’officier chargé d’étude dans la rédaction du rapport qui doit apporter des éléments de réponse dans les domaines souhaités par le demandeur. Ce travail effectué en amont est le préambule indispensable à toute étude de qualité. La phase suivante consistera à effectuer les “runs” (un run est le déroulement complet d’un scénario). L’étude menée en amont a déterminé le nombre de runs à effectuer pour obtenir des résultats exploitables en vue de tirer des conclusions valides). Ces runs pourront être joués soit avec la participation d’opérateurs JANUS si le scénario est compliqué – il faudra alors tenir compte de l’action des opérateurs qui ne peut se répéter exactement d’un run sur l’autre - soit en “auto-jan”, c’est-à-dire automatiquement par la machine après avoir rentré les éléments complets du scénario. C’est au cours de ce travail que les paramètres fixés au départ seront modifiés au fur et à mesure des runs pour permettre d’étudier l’évolution des résultats induits par ces modifications. Ces paramètres peuvent concerner le volume des forces en présence comme les conditions météorologiques ou encore le type de terrain sur lequel se déroule l’action. Vient enfin la phase d’analyse des résultats. JANUS permet de retrouver l’ensemble des actions de chacun des pions, dans l’espace et dans le temps. Grâce à des outils comme JANALYSE (JANUS ANALYSE : permet d’éditer des résultats sous forme graphique), il s’agira alors de trier les données, de les analyser et d’en tirer des conclusions tactiques. Ces conclusions seront intégrées au rapport final qui sera remis à l’ESAG. La DEP pourra ainsi disposer d’un certain nombre d’éléments de réponse pour poursuivre et affiner la validation du concept de bréchage. France. JANUS, conçu initialement comme outil d’étude, dispose de modèles très fins permettant une bonne représentation du combat interarmes jusqu’au niveau brigade. Le renouveau de la doctrine mené par le CREDAT en liaison avec les DEP des écoles d’armes devrait voir les études doctrinales assistées par la simulation se développer dans les années à venir. Toutefois, il est bon de rappeler que la simulation, aussi précise soit elle, n’est qu’une représentation imparfaite de la réalité. Elle ne pourra donc jamais se substituer au travail complexe et multiforme de la doctrine. Elle demeure en revanche un outil efficace, sous réserve qu’on en connaisse les limites, pour participer à la réflexion par l’apport d’un certain nombre d’éléments de réponse ❖ * * * L’emploi de la simulation dans les études doctrinales est aujourd’hui peu développé en Objectif Doctrine 24 N° 22-02/2001 DOCTRINE This activity is essential not only to plan and organize the sequencing of the runs but also to guide the officer in charge of the study in the drafting of the report, which must contain answers in the fields requested by the tasking agency. be modified for different runs so that variations in the results arising from the changes may be studied. These parameters may involve the volume of forces present, the weather conditions or even the type of terrain over which the operation takes place. This preliminary activity is an essential prerequisite to any high-quality study. The next phase involves carrying out simulation runs (a run is a complete play through of a scenario. The preliminary study has determined the number of runs needed to obtain usable results if valid conclusions are to be drawn). Finally there is the results analysis phase. JANUS enables the actions of all the players to be retrieved, in space as well as in time. Using tools such as JANALYSE (JANUS ANALYSE: enables results to be generated in graphical form), data can be sorted and analyzed and tactical conclusions drawn from it. These conclusions will be incorporated in the final report that will be submitted to ESAG. The DEP will then have a certain number of answers, which he may use to pursue and refine the validation of the breaching concept. These runs may be played either with the participation of JANUS operators if the scenario is complicated – account must then be taken of the input from the operators, which must not be repeated exactly from one run to the next – or in “auto-run”, in other words automatically by the machine after having entered all the elements of the scenario. It is during this phase that the parameters set at the start will France. JANUS, designed initially as a research tool, has some very detailed models enabling good representation of the combined arms battle down to brigade level. The revival of the doctrine led by CREDAT in liaison with the DEPs in the branch schools should see simulation-assisted doctrinal studies develop over the years to come. However, it must not be forgotten that simulation, however accurate it may appear, is no more than an imperfect representation of reality. It can therefore never take the place of the complex and multifaceted work of doctrine specialists. It will however remain an effective tool in support of studies, provided its limitations are recognized, offering answers to some aspects of the questions ❖ * * * The use of simulation in doctrinal studies is currently at an early stage of development in Objectif Doctrine 25 N° 22-02/2001 DOCTRINE LA SIMULATION OPERATIONNELLE AU SERVICE DE L’ENGAGEMENT DES FORCES par le colonel Sainte-Claire Deville, chef de la section analyse opérationnelle du CROSAT La présentation de l’engagement des forces devrait devenir, à moyen terme, un domaine d’emploi privilégié de la simulation opérationnelle. Le développement des outils d’aide à la décision doit en effet permettre d’optimiser les différentes étapes liées à l’engagement des forces, de la planification à la conduite des opérations. C es outils peuvent se répartir selon deux catégories distinctes (cette classification a été établie dans le cadre de l’étude opérationnelle «méthodologie pour la constitution d’une force opérationnelle terrestre») : - Les outils d’aide à la réalisation des tâches d’état-major : ils permettent d’automatiser certains travaux (rédaction de plans, rédaction d’ordres, bilan, indicateurs,…). Ces outils "de bureautique améliorée" ne nécessitent pas des développements lourds et compliqués ; ils ont vocation à être utilisés par tout officier d’état-major et doivent être intégrés dans les SIC. - Les outils d’aide à la décision "intelligents" : ils ont pour objectif d’élargir la réflexion de l’officier d’état-major dans ses travaux de planification et de conduite des opérations. Ils mettent en œuvre des modèles élaborés de simulation numérique. Afin de se limiter au thème de ce numéro spécial sur la simulation opérationnelle, cet article se propose de présenter les outils d’aide à la décision "intelligents", non seulement en terme de besoins mais aussi d’emploi. DES BESOINS ESQUISSES MAIS ENCORE LOIN D’ETRE FINALISES Le CROSAT mène actuellement une étude demandée par le CFAT, qui a justement pour objectif d’identifier et d’exprimer le besoin en matière d’outils d’aide à la décision adaptés à ses travaux de planification opérationnelle. Sans vouloir préjuger des résultats finaux de cette étude, on peut, toutefois, à la lumière d’études conduites antérieurement (l’étude WGAM, conduite en 2000 en coopération avec le CSEM et présentée dans le numéro de février 2000 d’Objectif Doctrine, s’inscrit dans ce cadre) par le CROSAT et des réflexions menées au niveau de l’Armée de terre et en interarmées, décrire à titre d’exemple et de manière non exhaustive (d’autres besoins existent en matière de montée en puissance, de projection et de déploiement) deux besoins susceptibles d’être couverts par l’utilisation d’outil(s) de simulation numérique. Le premier besoin est celui de la constitution d’une force. A partir des directives de planification de l’échelon supérieur, il est intéressant, en faisant varier plusieurs paramètres (effectifs, poids relatif des fonctions opéra- Objectif Doctrine 26 tionnelles, effets à réaliser,…), de décrire l’organisation d’une force optimisée selon certains critères (protection, puissance de feu, soutien,…). Le CROSAT a développé en 1999 un démonstrateur intitulé COFO (constitution de forces), s’appliquant aux forces de la fonction contact (cf. p. 30). Cet outil, détenu par le CFAT, devrait permettre de préciser le besoin dans un domaine complexe, difficile à modéliser. L’outil INCA (impact d’une nouvelle charge sur les activités), également utilisable par le CFAT, peut aussi permettre de parfaire le processus de constitution d’une force, en fournissant des éléments d’appréciation sur les unités à désigner en fonction de leurs activités (cf. p. 30). Le deuxième besoin vise à satisfaire les outils suivants : - la confrontation des modes d’action ami (MA) / modes d’action ennemi (ME), en évaluant par la simulation la pertinence d’un MA face à un ME, en fonction des critères de confrontation fixés par le chef, - la répétition de missions, en testant la conformité du plan d’opération par rapport aux objectifs recherchés grâce à la conduite d’une simulation à double action, N° 22-02/2001 DOCTRINE OPERATIONAL SIMULATION IN SUPPORT OF FORCE ENGAGEMENT by Colonel Sainte-Claire Deville, head of the operational analysis section of CROSAT (French Army operational and simulation research center) The presentation of force engagement will become a major field for the use of operational simulation. The development of tools to aid decision-making will optimize various stages associated with the engagement of forces, from planning to the conduct of operations. T hese tools may be divided into two distinct categories (this classification was derived as part of the operational study “methodology for the constitution of a land operational force“): - Tools to aid in the accomplishment of HQ staff tasks which enable the automation of certain activities (preparation of diagrams, drafting of orders, assessments, indicators, etc). Such “improved office automation” tools do not require costly or complicated development; they are intended for use by any staff officer and must be integrated into CIS. - “Intelligent” aids to decisionmaking which aim to expand the perspective of the staff officer concerned with planning and the conduct of operations. They utilize advanced digital simulation models. To remain true to the theme of this special edition on operational simulation, this article aims to present “intelligent” decision support tools, in terms of requirements and utilization. REQUIREMENTS IN OUTLINE, BUT FAR FROM BEING FINALIZED CROSAT is currently studying, at the request of CFAT (land forces command, Lille, France), the requirements for computerized decision-making tools adapted to its operational planning activity. Without wishing to prejudge the final results of this study (the WGAM study, carried out in 2000 in cooperation with the CSEM, and presented in the February 2000 edition of Objectif Doctrine, falls in this category) , we can consider earlier studies by CROSAT and analysis carried out at Army and joint service level. For illustrative purposes (other requirements exist associated with force build up, projection and deployment), we can draw from this work two requirements that could be covered by the use of digital simulation tools. The first requirement is the constitution of a force. Using planning directives from the next higher echelon as a basis, there are advantages to be gained by varying several parameters (strength, relative weight of operational Objectif Doctrine 27 functions, effects achieved, etc.) to describe the organization of a force optimized against certain criteria (protection, fire power, support, etc.). In 1999 CROSAT developed a demonstrator called COFO (constitution de forces), which applied to forces involved in the close battle (see figure 1). This CFAT tool should model the difficult task of identifying requirements in a complex environment. Another CFAT program, INCA ( impact of a new task on an organization) could perfect the force constitution process by providing appropriate data concerning units designated as a function of their activities (see p. 31). The second requirement aims to meet the following needs : - confronting friendly and enemy actions to assess each friendly course of action (COA) against each enemy COA as a function of the criteria set be the commander for the confrontation, - iterations of the mission, testing compliance of the operational plan with defined objectives using a feedback, N° 22-02/2001 DOCTRINE - le développement du plan de manœuvre, en conduisant des simulations spécifiques aux hypothèses envisagées pour la suite des opérations. Ce besoin pourrait être couvert par un même outil, reposant sur un modèle de simulation numérique qu’il convient de développer. En effet, les expériences menées jusqu’à présent avec les outils actuels (JANUS) ont montré leur inadaptation aux exigences imposées par l’usage de la simulation dans un cadre opérationnel. Un outil de simulation numérique utilisé à des fins de planification opérationnelle doit en effet satisfaire à deux critères : - il doit d’abord être compatible avec le cadre temporel du cycle décisionnel. Cette exigence se traduit par la nécessité de pouvoir disposer d’outils permettant d’effectuer des simulations en temps accéléré. - il doit ensuite être économe des moyens. Il importe en effet de minimiser la charge en opérateurs nécessaires au bon fonctionnement du système. Cela impose donc de développer la technologie des automates décisionnels (CGFcomputer generated force). En fonction du niveau d’emploi de la simulation, le modèle peut conduire lui-même l’action des unités. La simulation numérique à des fins de planification est donc une simulation qui met en œuvre des techniques plus évoluées que celles employées dans les simulations actuelles, conçues à des fins d’entraînement. L’outil envisagé, dont il reste à établir la fiche de caractéristiques militaires, s’inscrit dans le cadre du projet SCIPIO, présenté dans un article du présent numéro. Cet outil, SCIPIO PLANIF, devrait bénéficier des avancées technologiques communes au projet SCIPIO (automates) et pourrait être mis en service à l’horizon 2008. UN EMPLOI A DEFINIR L’arrivée, d’ici quelques années, de ces outils dans les étatsmajors opérationnels devra être précédée d’une réflexion en profondeur sur les conditions d’emploi de ces moyens. Le concept d’analyse opérationnelle, mis en œuvre depuis une décennie dans le cadre de l’OTAN et dans les pays anglo-saxons et étudié par le CROSAT depuis 4 ans (envoi d’officiers en MCD dans des organismes spécifiques [SHAPE, EM/SFOR], tenue d’un séminaire «Analyse Opérationnelle» à Lille en 1998), peut fournir quelques pistes. En effet, la mise à disposition directe de tels outils n’est pas sans poser un certain nombre de questions. Une simulation consiste à concevoir un modèle, "représentation imparfaite de la réalité" ; pour en tirer le meilleur parti, il faut en permanence rester dans son domaine de validité et analyser les résultats obtenus avec une rigueur quasi "scientifique". Ces résultats, une fois validés, sont à prendre en compte comme un élément d’aide à la décision ; il faut se garder de tout risque d’inféodation à l’ordinateur. Les dérives de type "wargames" doivent être d’emblée écartées par la mise en place de cellules spécifiques dont la vocation est bien la mise en œuvre de ces systèmes. Par exemple il ne serait pas raisonnable de mettre des centres d’entraînement par la simulation à la disposition directe Objectif Doctrine 28 des unités entraînées sans y adjoindre les compétences des spécialistes capables, non seulement de faire fonctionner le modèle, mais aussi d’interpréter les résultats de la simulation et d’en comprendre les limites. Les cellules d’analyse opérationnelle ont vocation à mettre en œuvre ces outils. Mandatées généralement par les cellules "manœuvre future" ou "planification", elles conduisent les simulations selon des procédés standardisés (délai de réponse, critères d'évaluation,...) et fournissent au demandeur les résultats attendus. L’officier en charge de la planification opérationnelle, tout à son métier qui est bien de "penser la guerre", intègre ou n’intègre pas ensuite ces éléments à sa réflexion personnelle, les confronte avec d’autres aspects (facteurs humains,…) pour proposer les solutions les mieux construites au choix de ses chefs. Les progrès technologiques actuels de la simulation autorisent son emploi à moyen terme dans les états-majors opérationnels. Pour disposer demain des outils les mieux adaptés à l’engagement des forces, il convient d’abord en liaison étroite avec les opérationnels d’identifier et d’exprimer clairement le besoin. En parallèle, il est tout aussi important dès à présent, de réfléchir sur les conditions d’emploi de ces moyens particuliers. Ces deux aspects, étroitement liés, sont actuellement pris en compte par le CROSAT, expert "aide à la décision" de l’Armée de terre ❖ N° 22-02/2001 DOCTRINE - developing the maneuver plan, by simulating the hypotheses envisaged for operations. A single, yet-to-be-developed tool, based on a digital simulation model, could cover this requirement. In fact, trials to date using current tools (JANUS) have shown that they are poorly matched to the requirements imposed by the use of simulation in an operational environment. A digital simulation tool used for operational planning purposes must satisfy two criteria: - first it must be compatible with the timescale of the decisionmaking cycle. This requirement leads to the need of simulation in accelerated time. - it must economize resources. It is therefore necessary to minimize the number of operators needed for correct system operation. Consequently there is a requirement for the development of decision-making robots (computer generated force – CGF). Depending on the level at which the simulation is employed, the model may itself direct the action of units. Digital simulation for planning purposes is a simulation that employs techniques that are more advanced than those used in current simulations, designed for training purposes. The tool envisaged falls within the frame- work of the SCIPIO project, described in an article in this edition. This tool, SCIPIO PLANIF, should benefit from the technical progress shared with the SCIPIO project (robots) and could enter service in about 2008. AN APPLICATION YET TO BE DEFINED The arrival of these tools within the next few years in operational headquarters will have to be preceded by an in-depth examination of the way such resources are utilized. The operational analysis concept, employed for a decade within a NATO framework and especially in the the United States and the United Kingdom, and studied for the past 4 years by CROSAT (sending officers TDY to specific organizations [SHAPE, EMSFOR] the holding of an “operational analysis” seminar in Lille in 1998 ; etc.), may indicate the way forward. The direct availability of such tools in fact poses certain questions. Simulation involves designing a model, “an imperfect representation of reality”; to get the most out of it, it must always stay within its validity envelope and analyze results obtained with almost “scientific” rigor. These results, once validated, need to be used in support of decision-making; any chance of becoming enslaved to the computer must be avoided. Derivatives of the “wargame”-type must be ruled out immediately by the setting up of dedicated cells whose sole task is the Objectif Doctrine 29 operation of these systems. For example, it would be unreasonable to make simulation-based training centers directly available to trained units without adding on the skills of capable specialists, not only to run the model, but also to interpret the results of the simulation and to understand its limitations. Operational analysis cells are trained to operate such tools. They are usually tasked by the “future maneuver” or “planning” cells and they carry out simulations using standardized procedures (response time, assessment criteria, etc.), supplying the requesting agency with the answers required. The officer responsible for operational planning, true to his profession of “preparing for war”, then incorporates or rejects these factors from his personal train of thought, compares them with other aspects (human factors, etc.) and submits the best adapted solutions to his superiors for a decision. Current technical progress in simulation will enable its use in the medium term in operational headquarters. So that tools that are best adapted to force engagement are available in the future, we must first identify and express the requirement, in close liaison with the operators. In parallel, it is just as important to consider without delay the way in which such special resources are to be used. These two aspects, closely linked, are currently being addressed by CROSAT, the French Army’s authority on “aids to decision-making”❖ N° 22-02/2001 DOCTRINE COFO Constitution de force POSSIBILITES LIMITES SOUS DES CONTRAINTES GLOBALES (CHOIX TYPE CELLULES A ENGAGER) (RESERVOIR DE FORCES) (EFFECTIF) LIMITE A LA FONCTION CONTACT COFO DETERMINE LE NOMBRE ET LE TYPE DE CELLULES DE BASE (SECTIONS/PELOTONS) APPARTENANT A LA FONCTION CONTACT OPTIMISES SELON UN CRITERE PRECIS (FEU, PROTECTION, COUT...) REPOSE SUR UNE LOGIQUE D’AFFRONTEMENT (RAPPORT DE FORCES) NECESSAIRES POUR REALISER UN EFFET CARACTERISE PAR LA COMBINAISON D’ACTIONS SIMULTANEES CHAQUE ACTION EST DECRITE PAR : - UN MODE D’ACTION - UN ENNEMI POTENTIEL (MELEE) - UN ENVIRONNEMENT - DES CONTRAINTES LOCALES (SEUIL) REPARTITION DES ACTIVITES DES ESCADRONS AMX 10 RC POUR L’ANNEE 2000 LOGICIEL INCA Objectif Doctrine 30 N° 22-02/2001 DOCTRINE COFO Constitution of a force CAPABILITIES LIMITATIONS SUBJECT TO GENERAL CONTRAINTS (CHOICE OF TYPE OF UNITS TO BE ENGAGED) (RESERVES OF FORCES) (STRENGTH) LIMITED TO THE CONTACT FUNCTION COFO DETERMINES THE NUMBER AND THE TYPE OF BASIC UNITS (SECTIONS/PLATOONS) BELOGING TO THE CONTACT FUNCTION OPTIMISED USING PRECISE CRITERIA (FIREPOWER, PROTECTION, COST...) RELIES ON A CONFRONTATION LOGIC (FORCE RATIO) REQUIRED TO ACHEVE AN EFFECT CARACTERISED BY THE COMBINATION OF SIMULTANEOUS ACTIONS - EACH ACTION IS DESCRIBED BY : AN ACTION MODE AN POTENTIAL ENEMY (MELEE) AN ENVIRONMENT LOCAL LIMITATIONS (THRESHOLD) ACTIVITY BREAKDOWN FOR AMX 10 RC SQUADRONS FOR THE YEAR 2000 Fit for service Fit with reservations Unfit In rehabilitation On detached operations Under training Activity preparation Other activities Leave Fixed garrison staff On standby - home On standby - detached INCA PROGRAM Objectif Doctrine 31 N° 22-02/2001 DOCTRINE SCIPIO V1 : LE FUTUR OUTIL D’ENTRAINEMENT DES PC DES GRANDES UNITES DE L’ARMEE DE TERRE par le chef de bataillon Chary, cellule conception et réalisation de programmes de simulation au CROSAT SCIPIO V1 est un système destiné au centre d’entraînement des postes de commandement (CEPC). Il permettra l’entraînement des PC de brigade, de division et de base de soutien divisionnaire, en utilisant les techniques de simulation les plus modernes. La conduite du projet est assurée conjointement par le CROSAT et le SPOTI (service des programmes d’observation, de télécommunications et d’information). d’action. Ce premier élément, qui remplacera à l’horizon 2005 le système BBS/France, devrait apporter de réels progrès à la simulation opérationnelle, notamment dans les trois domaines suivants : Animation : le système réduira le nombre d’animateurs. Interopérabilité avec les SICs : en l’absence d’unités sur le terrain, le système permettra la matérialisation de la numérisation de l’espace de bataille. SCIPIO simule les fonctions opérationnelles de l’Armée de terre ainsi que les liaisons d’interactions avec les autres armées A utorisant la mise en présence de plusieurs camps dans des scénarii de haute et moyenne intensité et la représentation des fonctions opérationnelles de l’Armée de terre, SCIPIO est un outil complet au service de la préparation opérationnelle des forces de contact, d’appui et de soutien. La durée d’un exercice pourra varier de 4 à 8 jours sans interruption, 24 h sur 24. d’aide à la décision permettant la comparaison rapide de modes Coopération multinationale : le système facilitera la participation d’unités étrangères aux exercices organisés au sein du CEPC (centre d’entraînement des postes de commandement). ENJEU ET OBJECTIFS SCIPIO V1 est le premier élément d’un projet d’ensemble qui prévoit également la réalisation d’un outil d’entraînement du PC de niveau 1 et celle d’un outil SCIPIO prend en compte tous les acteurs d’un exercice et automatise l’interface entre les SIC et la simulation Objectif Doctrine 32 N° 22-02/2001 DOCTRINE SCIPIO V1: FUTURE TRAINING TOOL FOR MAJOR UNIT CPS WITHIN THE FRENCH ARMY by major Chary, simulation program design and realization cell at CROSAT SCIPIO V1 is a system intended for the French Army's command post training center (“CEPC”). It will enable the CPs of brigades, divisions and divisional logistic facilities to train. It employs the latest simulation techniques. The project is being conducted jointly by CROSAT and SPOTI (“department for observation, telecommunications and information programs”). This first element, which will replace the BBS/France system by the year 2005, should allow for real progress in operational simulation, particularly in the following three fields: Exercise staff: the system reduces the number of directing staff (DS). Interoperability with CISs: in the absence of units in the field, the system will digitize the battle space. SCIPIO simulates the operational functions of the French Army and interactive links with the other armed forces. S CIPIO brings together several participants in highand medium-intensity scenarios while representing the operational functions of the Army. It is therefore a comprehensive tool for the operational preparation of contact, support and rear echelon forces. An exercise may vary in length from 4 to 8 days, 24 hours a day. aid to decision-making, enabling rapid course of action comparison. Multinational cooperation: the system will facilitate the participation of foreign units in exercises organized within the French Army’s command post training center (CEPC at Mailly). CHALLENGE AND OBJECTIVES SCIPIO V1 is the first element in a global project that also includes the development of a level1 CP training system, as well as an SCIPIO takes into account of all participants in an exercise and automates the interface between CISs and the simulation. Objectif Doctrine 33 N° 22-02/2001 DOCTRINE Mais, au-delà de ces premières améliorations significatives, SCIPIO V1 est une étape incontournable pour accéder à la maîtrise des technologies d’automatisation des pions simulés. En effet, cette maîtrise est la condition sine qua non pour réaliser des outils d’aide à la décision. SCIPIO Afin de satisfaire ces différents objectifs, SCIPIO V1 répondra donc aux spécifications suivantes : • qualité de l’entraînement et de l’analyse après action (3A), appuyée sur une fiabilité indiscutable des modèles de simulations des unités, • réduction des coûts humains et financiers d’un exercice (par rapport à BBS), - par un module d’aide à la préparation des exercices, - par l’automatisation accrue des acteurs simulés du champ de bataille, - par l’automatisation de certains échanges avec les SIC, • adaptabilité des modèles pour suivre ultérieurement l’évolution des doctrines d’emploi des forces et de leurs structures, • connexion directe aux SICs des animations hautes et basses avec retransmission instantanée de la situation perçue au niveau des unités élémentaires, • satisfaction d’autres besoins (études technico-opérationnelles, aide à la décision et à la planification) par l’élaboration d’un noyau commun automatisé réutilisable de simulation de la bataille aéroterrestre, • respect de la norme HLA (high level architecture) en vue de faciliter l’interopérabilité avec d’autres systèmes de simulation pour des exercices interarmées et interalliés, • interface bilingue. Le système est actuellement conçu pour l’entraînement des PC de niveaux 2 et 3 (division et brigade) dans le cadre d’un conflit de haute intensité. Des extensions ultérieures devraient également permettre à un PC de niveau 1 (force opérationnelle terrestre) de mettre en œuvre ses fonctions spécifiques (acheminement, transit, affaires civilo-militaires, opérations psychologiques, communication interne, communication opérationnelle et média), puis autoriser le développement d’un outil d’aide à la planification. Lancé en 1997, SCIPIO V1 est actuellement en phase d’étude Objectif Doctrine 34 des offres industrielles, le choix étant prévu pour le mois de mai. La figure ci-dessous présente la chronologie d’ensemble. Toutefois, le développement d’une version d’entraînement aux opérations de maintien ou de soutien de la paix, n’est pas envisageable dans un avenir immédiat. En effet, la complexité de ces opérations, leur durée, l’absence de documentation et de définition de modes d’action ne permettent pas actuellement une modélisation aisée des comportements. Dans l’immédiat, seuls quelques artifices peuvent être développés comme la possibilité de définir plusieurs camps (milices, réfugiés, populations civiles) et la génération d’incidents. ORGANISATION D’UN EXERCICE Avant d’esquisser les grandes fonctions de SCIPIO, il est nécessaire de rappeler l’organisation d’un exercice de PC. N° 22-02/2001 DOCTRINE But beyond these significant initial improvements, SCIPIO V1 is a necessary step if we are to master the automation technologies of the simulated elements in play. Indeed, such control is a sine qua non for developing decisionmaking tools. To achieve these different objectives, SCIPIO V1 will therefore meet the following specifications: • quality training and after action analysis, supported by irrefutably reliable unit simulation models, •reduction of the human and financial costs of an exercise (compared with the BBS), through: - a module to aid in exercise preparation, - increased automation of battlefield actors, - automation of certain exchanges with the CISs. • model adaptability that can reflect future changes in force employment doctrines and their structures, •direct connection with the CISs for high and low animations with instantaneous retransmission of the situation as perceived at elemental unit level, •various other needs, such as technical/operational studies, and aids to decision-making and planning, through the develop- ment of a reusable, automated joint core for simulating the air/land battle, •compliance with the HLA (highlevel architecture) standard to facilitate interoperability with other simulation systems for joint service and coalition exercises, • bilingual interface. The system is currently designed to train level-2 and level3 CPs (division and brigade) in the framework of a high-intensity conflict. Subsequent extensions should also allow a level-1 CP (land component command) to carry out its specific functions (transportation of supplies and personnel, civilmilitary operations, psychological operations, internal communication, and information operations), clearing the way for the development of a planning tool. Launched in 1997, SCIPIO V1 is currently going through an Objectif Doctrine 35 industrial bid review, with a decision scheduled for May. The diagram below shows the overall chronology. However, the development of a training version for peacekeeping or peace support operations cannot be foreseen in the near future. Indeed, the complexity of these operations, their length, and the absence of documentation or defined rules of engagement makes it impossible, to easily model behavior. For the time being, only a few solutions can be developed to model certain aspects (militia, refugees, civilian populations) and incident generation. EXERCISE ORGANIZATION Before outlining the major functions of SCIPIO, one needs to remember how a CP exercise is organized. N° 22-02/2001 DOCTRINE Dans un exercice de division, le principal niveau entraîné est le PC de division. Tous les acteurs travaillent à son profit et les services du système sont spécialement conçus pour lui fournir un environnement de combat réaliste et instructif. directement subordonnés aux joueurs. Ils agissent également avec leurs propres moyens de commandement, sans contact direct avec la simulation. Ils contribuent fortement au réalisme recherché dans l’exercice. Bien que ne • D’autres parties peuvent également être représentées, permettant de figurer des alliances, des camps neutres ou indécis et de représenter toute la complexité des situations géopolitiques actuellement rencontrées. •La direction d’exercice assure la conduite de l’exercice. • L’équipe d’analyse après action (3A) est chargée de la collecte et de la synthèse des éléments d’appréciation demandés par le commandement opérationnel joueur. La simulation profite à tous les acteurs, même si elle reste volontairement masquée aux joueurs et aux animateurs de 1er niveau. • Cependant, les joueurs ne sont jamais placés en contact direct avec le système de simulation. Un ensemble d’animateurs a pour rôle d’immerger les joueurs à l’entraînement dans le même environnement que celui qu’ils auraient lors d’une opération réelle. C’est ainsi qu’ils communiquent avec leurs moyens SIC et radio normalement en dotation dans l’Armée de terre. • L’ANIMATION HAUTE représente l’échelon supérieur des joueurs ainsi que les voisins. • Les animateurs de 1er niveau représentent les PC des brigades (ou des régiments) représentant pas la cible pédagogique visée, les animateurs de 1er niveau tirent généralement un grand profit des exercices du CEPC de Mailly. • L’ANIMATION BASSE représente le niveau d’interface avec la simulation. C’est elle qui pilote dans la simulation les unités élémentaires. • L’ENNEMI D’EXERCICE représente l’adversaire principal des joueurs. Une équipe restreinte est chargée de concevoir sa manœuvre et de la mettre en œuvre au sein de la simulation. Objectif Doctrine 36 Les exercices où le niveau joueur est la brigade mettent en œuvre les mêmes catégories d’acteurs mais décalées d’un niveau vers le bas. Cette organisation et les rôles ainsi définis, il est maintenant possible de présenter le tableau des principales fonctions du système SCIPIO V1. LES FONCTIONS DE SCIPIO L’analyse fonctionnelle d’un tel système résulte de l’étude des interactions entre les différents acteurs d’un exercice. En effet si la qualité de la simulation est un élément important d’un système d’entraînement la qualité des interfaces et les outils d’analyse après action ne sont pas non plus à négliger. N° 22-02/2001 DOCTRINE In a divisional exercise, the main level being trained is the divisional CP. All participants act for its benefit and system services are specifically designed to provide a realistic and instructive combat environment: ment/battalion) CPs reporting directly to the participants. They also operate with their own command facilities, without direct contact with the simulation. They make a major contribution to the realism of the exercise. Although • Other parties can also be depicted, enabling the inclusion of alliances, neutral or undecided factions, and the representation of complex emergency environments. • The directing staff run the exercise. • The after action review team is responsible for collecting and summarizing the detailed results requested by the participating command. The simulation benefits all the participants even though it remains deliberately concealed from the participants and level-1 exercise staff. • The participants are never placed in direct contact with the simulation system. The role of a group of organizers is to immerse the participants in the same environment that they would encounter on actual operations. Therefore communicate using standard issue Army CIS facilities. • The HIGH LEVEL ANIMATION represents the upper echelon of the participants, as well as, the adjacent units. • The level 1 exercise staff represents the brigade (or regi- Now that we have defined this organization and its roles, we can now present a diagram of the main features of the SCIPIO V1 system. the CEPC exercises at Mailly do not target this level, the level 1 exercise staff generally gains much from the exercise. • The LOW LEVEL ANIMATION represents the interface level with the simulation. It pilots the simulation of the basic units. • The EXERCISE ENEMY is the primary adversary for the participants. A small team is responsible for defining its tactics and implementing them within the simulation. Objectif Doctrine 37 When a brigade rather than a division is the primary unit to be exercised, all levels will be adjusted down accordingly. SCIPIO FEATURES The functional analysis of such a system stems from the study of the interactions between the different players within an exercise. If simulation quality is an important element in a training system, then quality of the interfaces and of the post-exercise analysis are key. N° 22-02/2001 DOCTRINE Préparation l’exercice : opérationnelle de • réalisation du dossier d’exercice, • planification des actions d’animation automatisées, • pré-jeu accéléré d’un exercice • visualisation de la situation perçue par les unités simulées, Préparation opérationnelle • visualisation de la situation réelle, Préparation technique Direction de l’exercice • visualisation d’indicateurs synthétiques Animation de l’exercice Simulation : Préparation technique d’un exercice : • préparation des données techniques relatives aux unités, à la population, à la météo, au terrain, • affectation des unités simulées aux animateurs, • définition d’indicateurs synthétiques d’analyse, • initialisation des réseaux. Simulation Enregistrement • simulation des activités physiques des unités, • simulation des activités décisionnelles des unités du plus bas niveau jusqu’au niveau unité élémentaire, Analyse après action Les fonctions de SCIPIO couvrent l’ensemble du besoin exprimé. • simulation des interactions avec l’environnement (terrain, météo, population). Enregistrement : Direction de l’exercice : • coordination du déroulement (marche/arrêt, temporisation de l’action, reprise, accélération...), • mise en relief des événements exceptionnels, • actions "magiques" (ajustements décidées par la direction d’exercice). Animation de l’exercice : • interface automatisée avec les SIC, • enregistrement des données (événements, positions et états), • enregistrement des messages (SICs) échangés. Analyse après action (3A) : •présentation d’indicateurs, SCIPIO intègre une modélisation décisionnelle. • pilotage des unités simulées, • présentation de séquences du jeu (position des unités, tirs,…), • possibilité de jouer la logistique en automatique pour l’ennemi. • projection sur grand écran. Fonctions communes : • visualisation de la situation perçue par les joueurs (au travers des SIC), Au vu de l’ensemble des principales fonctionnalités du système d’entraînement SCIPIO V1, on comprend aisément que sa réalisation constitue un défi technique majeur. Objectif Doctrine 38 Deux difficultés essentielles devront être surmontées : la modélisation des unités automatisées et l’interopérabilité avec les SICs (cf. article du lieutenantcolonel Fatz sur la coopération SIC-SIMULATION, p. 50). Les connaissances nécessaires pour réaliser les modèles d’activités physiques et décisionnelles font l’objet d’un intense effort de recueil d’expertise. N° 22-02/2001 DOCTRINE Operational exercise preparation: • display of the actual situation, Operational preparation • preparing the exercise scenario, • display of indicators. Technical preparation • planning the automated simulation activity, Simulation: • preparing accelerated pre-play of an exercise. • physical actions of the units, Exercise supervision Exercise management Simulation Technical exercise preparation: • unit decision-making processes, • preparing the technical data relative to the units, the population, the weather, and the terrain, • allocating simulated units to the exercise staff, Recording from squad to company level, Post-Exercise Analysis (AAR) • interactions with the environment (terrain, weather, population). SCIPIO functions cover all expressed requirements. Recording: • defining various indicators, • data (events, • initializing the networks. positions and states), Exercise supervision: • coordinating the sequence of events (start/stop points, time delay of the action, resumption, acceleration, etc.), • highlighting exceptional events, •implementing "magical" actions (adjustments decided by the directing staff). •m e s s a g e s exchanged (CISs). Post-exercise analysis (AAR): • Presentation of indicators, Exercise organization: •automated interface with the CISs, • Presentation of game sequences • control of simulated units, (unit locations, •ability to play logistics automatically for the enemy. engagements, etc.), SCIPIO includes a decision-making model • Large screen projection. Common functions: •display of the situation as perceived by the participants (through the CISs), • display of the situation perceived by the simulated units, Two essential difficulties will have to be overcome: modeling the automated units and interoperability with the CISs. (see article by lieutenant-colonel FATZ on CISSIMULATION cooperation, p. 51). It is easy to see why the development of SCIPIO V1 represents such a major challenge considering the wide range of major functions it incorporates. Objectif Doctrine 39 The information required to design the models of physical and decision-making activities is the subject of an intensive search for available expertise. N° 22-02/2001 DOCTRINE En effet, l’analyse de plus de 200 missions de base et 300 variantes tirées de celles-ci est nécessaire pour représenter correctement les actions possibles des unités élémentaires, sections et pelotons pour la seule Armée de terre française. Actuellement, soixante couples missions/unité ont déjà été expertisés, les autres seront à la charge de l’industriel retenu. En parallèle, le recueil des caractéristiques physiques des principaux systèmes d’armes actuels est en cours auprès des organismes techniques de l’Armée de terre. Cette dernière aura en outre la tâche de valider les modèles, puis de vérifier le comportement des unités simulées automatisées lors de tests dynamiques. L’interopérabilité avec les SICs constitue le deuxième volet de ce défi technique. Afin de jouer le rôle des SIT (système d’information terminal), SCIPIO devra adresser directement au SIR les comptes-rendus des unités élémentaires. De même, les automates de compagnie recevront directement les ordres du SIR (système d’information régimentaire) ou d’ATLAS (automatisation des tirs et des liaisons de l’artillerie sol-sol). A l’évidence, l’ensemble des ordres que peut recevoir un capitaine ne pourra être traduit et exécuté sans faille par la machine. Les automates seront donc débrayables. Ce travail nécessitera une bonne collaboration entre les différents programmes qui seront concernés : SICF, SIR, ATLAS, SICAT, SCIPIO. Au-delà des Objectif Doctrine 40 nombreuses difficultés qui restent à résoudre pour mener à bien ce projet, il importe d’en rappeler les enjeux. A l’horizon de la mise en place de forces numérisées et de matériels sophistiqués, SCIPIO V1 permettra d’entraîner nos étatsmajors à leur emploi et à leur maîtrise, mais aussi de mieux exploiter les possibilités offertes par ces nouvelles technologies. Il reste que l’utilisation future d’outils d’aide à la décision pour répondre aux besoins exprimés dans les centres d’opérations, en particulier pour approfondir l’étude des modes d’action, ne sera possible que lorsque les problèmes de connexion entre les SICs et les simulations ainsi que les mécanismes d’automatisation auront été maîtrisés ❖ N° 22-02/2001 DOCTRINE An analysis of more than 200 basic missions and 300 variants is required to correctly represent possible actions by companies, platoons and squads of the French Army alone. 60 missions/units have been assessed; the selected manufacturer will assess the remainder. In parallel, the physical characteristics of current primary weapon systems are being collected from the French Army's technical branches. The latter will also be tasked with validating the models, and then with verifying the behavior of the automated simulated units during dynamic tests. Interoperability with the CISs is the second aspect of this technical challenge. In order to play the role of the SITs (SIT: “terminal information system”), SCIPIO will need to address lower echelon reports directly to the SIR (SIR: “regimental information system”) Similarly, company robots will receive orders directly from the SIR or from ATLAS (ATLAS: “automation of artillery engagement and communication”). Obviously, all the orders that a captain may receive will not be able to be translated or executed by the machine. It will therefore be possible to disconnect the robots. This work will require good collaboration between the different programs that will be involved: SICF, SIR, ATLAS, SICAT (SICAT: “French Army command Objectif Doctrine 41 and information system”), and SCIPIO. After considering the numerous problems to resolve, one should remember what is at stake. On the eve of the intrduction of computerized forces and sophisticated equipment, SCIPIO V1 will enable army staffs to train in their use and control, but also to enhance these new technologies. At the end, the future use of computerized aids to decisionmaking to meet requirements expressed in operations centers (especially the deeper study of courses of action) will only be possible once we have mastered both the interface problems between CISs, the simulations and the automation mechanisms❖ N° 22-02/2001 DOCTRINE COMPRENDRE L'INTEROPERABILITE ENTRE SYSTEMES par le lieutenant-colonel Barbe, chef de la cellule conception et réalisation de programmes de simulation du CROSAT La mondialisation de l’économie et le nouveau contexte stratégique mondial ont fait naître de nouvelles organisations où les maîtres-mots sont devenus fusion, intégration, interarmées, interalliés, multinationales… Ce vocabulaire reflète bien la réalité du besoin d’ouverture de ces organisations structurées jusqu’à un passé récent, autour de systèmes propriétaires. Or, dès lors que les organisations citées évoluent d’un système (ou d’un ensemble de sous-systèmes) relativement fermé à un système ouvert, ayant vocation à coopérer avec d’autres systèmes pour atteindre un objectif commun, le besoin d’interopérabilité se fait sentir. Pour beaucoup de sociétés où l’information est devenue une ressource vitale, l’enjeu de cette recherche d’interopérabilité est leur propre survie. Il ne s’agit plus seulement de réaliser de bons produits, mais aussi de les intégrer dans des systèmes existants. L’enjeu n’est pas aussi fondamental pour les organisations politiques et militaires. La recherche de l’interopérabilité traduit notamment leur volonté de coopérer pour partager le risque militaire et politique dans des opérations de guerre basse ou haute intensité. L a dimension économique de l’interopérabilité ne doit pas être occultée. En effet, à l’interopérabilité est souvent associée la notion de réutilisation, car la recherche de l’intéropérabilité impose une démarche préalable d’identification d’informations stables dans le temps et l’espace, et "réutilisables". L’enjeu est ici de réduire les coûts de développement au moment où les dépenses pour les technologies de l’information prennent une part de plus en plus importante des budgets de fonctionnement et d’investissement. L’interopérabilité est devenue ainsi, une exigence primordiale de nos systèmes. Pour bien la comprendre, il convient, d’abord, de la définir, et de voir, ensuite, comment elle est réalisée dans les domaines qui nous concernent. L’INTEROPERABILITE : UN CONCEPT CIVIL ET MILITAIRE Le monde industriel civil définit l’interopérabilité comme "la possibilité de communication, d’exécution de programmes ou de transfert de données entre unités fonctionnelles différentes, de telle manière que l’utilisateur n’ait que peu ou pas de besoin de connaître les caractéristiques propres à chaque unité". Cette définition fait apparaître une notion de persistance de programmes ou de données à travers différents environnements. Elle montre clairement l’effet à obtenir à travers l’interopérabilité, Objectif Doctrine 42 mais elle limite le domaine d’interopérabilité à sa dimension technique. Cette dimension est, indiscutablement, capitale mais toutefois restrictive quand on parle de communication et d’échanges. Quant aux militaires de l’OTAN, ils définissent l’interopérabilité comme la capacité des forces de l’Alliance et du Partenariat pour la paix et d’autres nations à s’entraîner et à s’engager efficacement de concert pour exécuter des missions et des tâches. Cette définition générale de l’interopérabilité militaire renvoie à tous les niveaux d’interaction entre organisations : - le niveau opérationnel, qui correspond aux procédures opérationnelles. N° 22-02/2001 DOCTRINE UNDERSTANDING SYSTEMS INTEROPERABILITY by lieutenant-colonel Barbe, head of simulation program design and development cell The globalization of economies and the new world strategic situation have given birth to new organizations where the key words are : merger, integration, joint, combined, multinational . This vocabulary reflects the reality of the need to open up those organizations that up to now have been structured around their own personal systems. However, once these organizations move on from a relatively enclosed system (or group of subsystems) to one prepared to cooperate with other systems to attain a common goal, the interoperability requirement becomes necessary. For many companies where information has become a vital resource, what is at stake in this quest for interoperability is their very survival. It is not merely a question of producing good products, but also of integrating them into existing systems. The challenge is not quite so fundamental for political and military organizations. The search for interoperability shows especially their will to cooperate to share military and political risks in low or high intensity warfare. T he economic dimension of interoperability must not be hiden. Interoperability is in fact often associated with the notion of reuse, as the pursuit of interoperability imposes as a precondition the identification of stable information in both time and space, and “re-usable”. The challenge here is to reduce development costs at a time when information technologies expenditure is occupying an increasing share of operating and equipment budgets. Interoperability has therefore become a vital requirement for our systems. To fully appreciate it, we first need to define it and then to see how it is achieved in those of interoperability to its technical dimension. This dimension is fields that concern us. undeniably vital, but somewhat INTEROPERABILITY: restrictive when one considers A CIVIL AND MILITARY communication and exchanges. CONCEPT The military within NATO Civil industry defines define interoperability as the interoperability as “the ability to capability of the forces of the communicate, manage pro- Alliance, the Partnership for grams or transfer data peace and other nations to train between different functional and operate effectively together in entities, so that the user has the execution of missions and little or no need to know the tasks. characteristics specific to each unit”. This general military interoperability definition makes This definition reveals a reference to all levels of concept of persistence in programs interaction between organizaor data across different environ- tions: ments. It shows clearly the effect - the operational level, which to be obtained through intercorresponds to operational prooperability, but it limits the field cedures. Objectif Doctrine 43 N° 22-02/2001 DOCTRINE C’est aussi le niveau où chaque message ou donnée échangé a une même signification opérationnelle pour toutes les organisations qui interopèrent, - le niveau procédural, qui correspond aux conventions permettant de rythmer les échanges (tel message entraîne toujours un accusé de réception, après une demande on transmet une réponse), ou les données sont arrêtées. Il est aussi celui où la syntaxe des données ou des messages est définie, Modèle d’interopérabilité de l’OTAN - enfin, le niveau technique, qui correspond aux support des échanges. Il s’agit de définir les caractéristiques physiques de ces supports (ligne téléphonique, transmissions de vive voix, échange écrit, transmission électronique de données,...). Des normes d’interopérabilité par niveau y ont été définies. Ainsi, pour le seul niveau technique d’interaction, l’OTAN définit 4 degrés et 16 sous-degrés fonctionnels d’interopérabilité. On notera cependant que cette définition peut être étendue à des systèmes civils, car elle est applicable à toute problématique d’interopérabilité. l’organisation qui impliquent, cependant, beaucoup de contraintes. La première contrainte est relative à la diversité et la complexité des métiers. Dans une multiorganisation, la diversité des métiers et de culture se traduit par une différence de points de vue sur les mêmes informations. La difficulté est de concilier et faire coexister ces points de vue partiels traitant du même thème. La deuxième contrainte est la multiplicité des acteurs. Cette diversité a, logiquement, pour conséquence des choix politiques, méthodologiques et technologiques différents d’un système à l’autre. L’INTEROPERABILITE : UN CONCEPT CONTRAIGNANT Parmi ces méthodes et ces techniques différentes, il faut toutefois parvenir à distinguer ce qui est commun. La définition de l’OTAN se réfère aussi à toutes les facettes de La troisième contrainte est liée à la diversité des environnements Objectif Doctrine 44 opérationnels. Dans un environnement international fortement évolutif et dans un contexte économique de réduction des budgets, les armées doivent faire face à une multiplication des types de menaces. Elles doivent savoir réagir vite à moindre coût, en se reconfigurant en fonction de la doctrine, qui évolue elle aussi. Les systèmes d’information et de communication doivent suivre le mouvement en devenant plus modulaires afin de fournir des services adaptés aux différents types d’opérations. Cette modularité augmente le nombre de soussystèmes et rend la recherche d’interopérabilité beaucoup plus complexe. La prise en compte de l’existant est la quatrième contrainte. La recherche d’interopérabilité est une démarche sur le long terme. Or, l’activité opérationnelle ne peut attendre les N° 22-02/2001 DOCTRINE This is also the level where each message or data item exchanged has the same operational significance for all interoperating organizations. - the procedural level, which corresponds to conventions enabling a certain tempo for exchanges where data is determined (a certain message always receives an acknowledgement, after a request one always sends a response, etc). It is also where the syntax of data or messages is defined. NATO interoperability model - finally, the technical level, which corresponds to the carrier used for exchanges. The physical characteristics of these carriers must be defined (telephone line, live voice transmissions, written exchanges, electronic data exchange). Standards for interoperability by level have been defined for this. Thus, merely for the technical interaction level, NATO has defined 4 degrees and 16 functional sub-degrees of interoperability. However it should be noted that this definition could be extended to civil systems, as it is applicable to any interoperability problem. INTEROPERABILITY: A CONCEPT WITH CONSTRAINTS The NATO definition also refers to all the facets of the organization, which, however, operational environments. In implies many constraints. very volatile international situation and with reducing The first constraint is budgets, the armed forces must associated with the diversity and address a proliferation in types of complexity of specializations. In a threat. They must learn to react multi-organization, the diversity quickly and costly, reconfiguring of culture and specialization leads to match the doctrine, which itself to a range opinions on the same changes. information. The difficulty is to reconcile these incomplete points of Information and communiview on a single subject and to cations systems must track these enable them to co-exist. changes by becoming more modular so that they provide The second constraint is the services adapted to the various multiplicity of players. This types of operation. This modudiversity, logically, has an impact on political, methodological and larity increases the number of technological decisions that differ sub-systems and makes the pursuit of interoperability much from one system to the next. more complicated. One must nevertheless Taking into account that attempt to identify common factors amongst these different which already exists is the fourth constraint. The search for methods and techniques. interoperability is a long-term The third constraint is exercise. But operational activity associated with the diversity of cannot await the results of this Objectif Doctrine 45 N° 22-02/2001 DOCTRINE résultats de cette démarche. Aussi, il faut intégrer les systèmes existants, de manière provisoire ou définitive. Cet existant concerne aussi les problèmes de propriété industrielle sur certains programmes. Elle empêche la divulgation de documents d’un système, à un industriel différent de celui qui l’a conçu et réalisé. Cette propriété industrielle assure ainsi de confortables rentes aux maîtres d’œuvre de ces systèmes, mais rend difficile leur interopérabilité. Enfin, la dernière contrainte est le rythme très rapide d’évolution des technologies de l’information par rapport à la durée des programmes d’armement. Cette évolution a un impact sur les choix techniques d’un système au cours de sa vie, d’une version d’un système à la suivante. L’interopérabilité d’un système est donc remise en question à chaque renouvellement d’un de ses composants. S’affranchir de ces contraintes est difficile, voire impossible. En effet, construire un modèle unique du monde et du discours au travers des systèmes, c’est-à-dire, avoir une langue, une culture et des métiers communs est utopique. De même, disposer d’une méthodologie uniforme de réalisation des systèmes est illusoire ; le nombre de méthodes et de langages se chiffre aujourd’hui en dizaines, sans prendre en compte les outils ou leurs versions. En outre, un choix unique de technologies de l’information nuirait à l’intéropérabilité. L’INTEROPERABILITE DANS LE MONDE MILITAIRE : CONSERVER UNE CAPACITE D’OUVERTURE, D’ADAPTATION ET D’EVOLUTION PERMANENTE A l’instar du monde civil, les organisations militaires ont dû considérer cette nouvelle donne comme naturelle. Leurs systèmes doivent, maintenant être réalisés pour supporter la conception et durablement, l’hétérogénéité des métiers, des méthodes et des technologies. Dans les armées étrangères, l’armée américaine semble être la plus en avance dans la réflexion sur ces problèmes d’intéropérabilité. En effet dans le domaine de la modélisation et de la simulation, elle a été à l’origine de nombreuses initiatives dans les années 90. Elle a lancé une architecture de haut niveau (HLA = high level architecture = architecture de haut niveau), qui est en passe de devenir le standard. L’intéropérabilité technique des simulations par HLA ? HLA est une architecture logicielle qui répond à deux objectifs. Le premier est, par le développement de l’interopérabilité, permettre la réalisation de simulations "ouvertes" capables de coopérer pour mieux couvrir le besoin des utilisateurs. Le second est de favoriser la réutilisation pour capitaliser les développements et réduire les coûts de réalisation de ces systèmes. Cependant en matière d’interopérabilité, HLA ne correspond pas au concept de "plug and play" cher à Bill Gates, mais cette architecture fournit une base pour Objectif Doctrine 46 atteindre l’interopérabilité entre des systèmes disparates comme des simulateurs ou des systèmes opérationnels comme les SICs. Ainsi, développer une simulation au standard HLA veut dire qu’on s’engage à respecter un certain nombre de règles qui garantiront l’interopérabilité technique (cf modèle OTAN présenté page 44). HLA ne prend donc pas en considération, l’interopérabilité procédurale et encore moins le niveau opérationnel (le "plug and play" serait les trois !). La conduite d’un exercice d’entraînement avec des systèmes différents demandera donc encore des délais et des budgets supplémentaires pour régler les problèmes sémantiques ou ceux de la structures des échanges. Les projets réalisés depuis 4 ans ont permis à HLA de s’imposer progressivement comme standard d’interopérabilité entre systèmes de simulation dans les mondes civils et militaires. P o u r l’objectif de réutilisation des composants (simulations, lignes de codes, modèles,...) par HLA, le nombre d’expériences étant réduit, les enseignements tirés ne sont pas significatifs. Néanmoins, on peut prédire que l’architecture HLA sera bientôt incontournable car adoptée par l’industrie depuis septembre 2000, elle est devenue un standard IEEE, après un processus long et complexe. Cependant, on peut remarquer que l’armée américaine, bien qu’à l’origine de HLA, ne l’a pas encore agréé. Pour l’OTAN, la définition du STANAG HLA fait l’objet d’un groupe de travail auquel la France participe. N° 22-02/2001 DOCTRINE process. Existing systems must also be integrated, either temporarily or permanently. What already exists also impacts on the problems of industrial property on certain programs. It prevents the release of documents on a system to a company other than that which designed and manufactured it. This industrial property thus ensures satisfactory income to the prime contractors of these systems, but makes their interoperability difficult. Finally, the last constraint is the rapid tempo of change in information technologies in relation to the life of armament programs. These changes impact on technical decisions concerning a system during its life, from one version of a system to the next. System interoperability is therefore compromised every time one of its components is replaced. It is difficult if not impossible to overcome these constraints. To build a single model of the world and of the interlinks between systems, in other words to have a common language, culture and specializations, is a utopian dream. Similarly, the concept of a standardized systems development methodology is a fantasy; there are now dozens of methods and languages, even if we ignore the tools and their versions. Besides, a single choice of information technologies would prejudice interoperability. INTEROPERABILITY IN THE MILITARY FIELD: RETAIN AN ON-GOING ABILITY TO BE OPENMINDED, TO ADAPT AND CHANGE Taking their cues from the civil world, military organizations have been obliged to consider this new deal as natural. From now on their systems must be produced to support the concept and, over the long term, the dissimilar professions, methods and technologies. Amongst foreign armed forces, the US services appear to be the most advanced in addressing interoperability problems. In the modeling and simulation fields, they were in fact the origin of numerous initiatives in the 1990s. They launched a new high-level architecture (HLA), which is fast becoming the standard. Technical interoperability for simulations using HLA? HLA is a software architecture with two main aims. The first is to enable, through the development of interoperability, the achievement of “open” simulations with the ability to cooperate so as to better meet the user’s requirements. The second is to promote re-use to capitalize on developments and reduce the costs of producing these systems. However in the matter of interoperability, HLA does not correspond to the “plug and play” so dear to Bill Gates, but this architecture provides a basis for the Objectif Doctrine 47 attainment of interoperability between dissimilar systems such as simulators, or operational systems such as CISs. Hence, to develop a simulation to the HLA standard implies that one is undertaking to respect a certain number of rules that will guarantee technical interoperability (see the NATO model above). HLA therefore takes no account of procedural intero-perability, still less of the operational level (plug and play would involve all three!). Conducting a training exercise using different systems will therefore still require additional time and money to address semantic problems or those associated with the structures of exchanges. Projects completed over the last 4 years have enabled HLA to progressively impose itself as an interoperability standard between simulation systems in the civil and military fields. One of the aims of HLA is to enable the re-use of components (simulations, code lines, models, etc.), but the number of experiments is limited and little of significance has been learnt. Nonetheless, it can be predicted that HLA will soon be inevitable as it has been adopted by industry since October 2000 and has become the IEEE standard after a long and complex process. However, it should be noted that the US armed Forces, although at the origin of HLA, has not yet approved it. Within NATO, the definition of an HLA STANAG is the subject of a working group in which France is participating. N° 22-02/2001 DOCTRINE L’intéropérabilité armées françaises dans les En ce qui concerne les armées françaises, le CIADIOS (centre interarmées d’administration de l’interopérabilité opérationnelle des SICs) a été créé en 1998 pour gérer, dans un référentiel intérarmées, les modèles de données élaborés par chaque armée. Il assure la cohérence des informations devant être échangées pour assurer l’interopérabilité opérationnelle. Dans ce cadre, le plan prospectif à 30 ans prévoit l’organisation des SICs de l’espace de bataille au sein d’un intranet de théâtre composé des quatre réseaux (armées, terre, mer, air) reliés entre eux par un réseau fédérateur. La réalisation de ce plan passera par une interopérabilité des soussystèmes tactiques qui fait déjà l’objet de travaux importants. L’Armée de terre n’est pas en reste. D’une part, elle doit réaliser l’interopérabilité avec les alliés pour améliorer sa capacité de commandement et de conduite d’opérations multinationales. D’autre part, elle doit aussi la réaliser en interne, pour augmenter l’efficacité de ses moyens SICs. Avec les alliés, l’objectif est, dans un premier temps de prendre sous OPCON, un bataillon d’une autre nation équipée de ses propres SICs. Le programme international MIP (multinational information protocol) s’inscrit dans cet objectif. Il regroupe la France, le Royaume Uni, l’Allemagne, l’Italie, et le Canada. Il tient compte des travaux réalisés précédemment dans des programmes d’interopérabilité (BIP- battalion interoperability program, QIP - quadrilateral interoperability program : FR, EU, ALL, RU et ATCCIS - army tactical command and control system est un projet multinational (FR, GE, NOR, IT, POR, US, CA, SP, UK, NE, D, SHAPE) qui vise à permettre à des systèmes d’informations et de communication de partager des données de manière automatique). Enfin, l’Armée de terre sera nation hôte d’un exercice multinational en 2006. (MDIE multinational digitized interopérabilité exercice). En ce qui concerne l’interopérabilité intra Armée de terre, la démarche a consisté à définir un référentiel commun d’interopérabilité entre SICF, SIR système d’information régimentaire et ATLAS, avec la radio PR4G, le SICAT V1. Un deuxième référentiel SICAT V2, verra s’ajouter les autres SICs comme le SIT - système d’informations terminal, MARTHA - maillage anti-aérien des radars tactiques contre les hélicoptères et aéronefs à voilure fixe, le SGEA système de guerre electronique de l’avant, SITOPS - situation opérationnelle, CECORE et les systèmes de communication RITA 2000. A termes, d’autres moyens, comme GRANITE - gestion du renseignement et analyse des informations transmises par les équipes, les systèmes d’informations logistique etc,... devront être pris en compte. Les systèmes de simulation feront également partie (comme SCIPIO V1, par exemple, dès SICAT V1) de ce référentiel. La cohérence d’ensemble et la coordination des programmes SICs est également assurée dans le cadre d’une opération appelée OE-SIC TERRE, conduite conjointement par l’EMAT et la DGA. Par ailleurs, l’Armée de terre participe activement à d’autres groupes de travail comme le groupe ADIS - armées, DGA, industrie sur l’interopérabilité des simulations, les groupes de FINABEL, les groupes Objectif Doctrine 48 de l’OTAN qui sont en charge des problèmes d’interopérabilité des SICs et des simulations. Enfin, au début de l’année 2000, l’Armée de terre a lancé un plan d’actions d’interopérabilité avec l’OTAN, qui est le cadre de référence de multiples actions actuelles. Il recouvre les domaines de la préparation opérationnelle (connaissance des procédures, des structures et des fonctions opérationnelles, logistique, appui à la mobilité, entraînement, planification opérationnelle,...) et de la politique des ressources humaines (perfectionnement en anglais, acquisition de la culture OTAN). Les initiatives et les actions lancées pour atteindre l’interopérabilité sont donc nombreuses. Malgré les efforts accomplis, le chemin à parcourir reste long, mais l’enjeu est de taille : la capacité d’entraîner et de commander des forces multinationales. * * * L’interopérabilité entre systèmes n’est pas le fruit du hasard : elle repose sur une même compréhension de l’information échangée entre systèmes. La standardisation des systèmes, des produits logiciels et des interfaces peut faciliter la réalisation technique de l'interopérabilité. Mais cette standardisation, déjà difficile à mettre en œuvre en raison des contraintes citées précédemment, n’est pas suffisante. Le seul moyen d’assurer cette compréhension commune réside dans une prise en charge explicite et globale de la problématique d’interopérabilité opérationnelle, en amont dans le cycle de vie des systèmes, de manière organisée et entretenue❖ N° 22-02/2001 DOCTRINE Interoperability in the French armed forces In the French armed services, CIADIOS (the joint service CIS interoperability administration) was created in 1998 to manage, at a joint service level, the data models developed by each service. It ensures coherence for infor-mation that has to be exchanged to ensure operational interoperability. On this subject, the 30-year plan makes provision for the organization of battlespace CIS within a theatre intranet consisting of four networks (joint, army, navy and air force) linked by a federating network. The achievement of this plan will require the interoperability of tactical sub-systems on which there is already considerable activity. The French Army will be part of this. Firstly, it must achieve interoperability with allies to improve its ability to command and control multinational operations. Secondly, it must also achieve it internally to increase the effectiveness of its CIS assets. With the Allies, the objective is as a first step to take under OPCON a battalion of another nation equipped with its own CISs. This objective forms part of the multinational information protocol (MIP) program. Participants are France, the United Kingdom, Germany, Italy and Canada. It takes account of the work already carried out under the interoperability programs (BIP, QIP and ATCCIS ). Finally, the French Army will be host for a multinational exercise to be held in 2006 (MDIE: multinational digitized interoperability exercise). What is required for French Army internal interoperability is a definition of a common interoperability reference framework – SICAT (French Army information and command system) V1 – between SICF, SIR (regimental information system) and ATLAS (automation of artillery fring and communication), using the PR4G radio. A second framework – SICAT V2 – will add in other CICs such as SIT (terminal information system), MARTHA (air defense network of tacticals radars to counter helicopters and fixed wing aircraft), SGEA (forward area EW system), SITOPS (operational situation), CECORE and the RITA 2000 communications systems. Ultimately, other assets, such as GRANITE (intelligence management and analysis of information transmitted by teams), and logistic information systems will have to be included. Simulation systems will also be part of this framework system (such as SCIPIO V1, for example, as soon as SICAT V1 goes on line). The overall coherence and coordination of CIS programs is also assured by an operation entitled OE-SIC TERRE, conducted jointly by the Army Staff and the DGA. In addition, the French Army is playing an active part in other working groups such as the ADIS (joint staffs, DGA and industry on the interoparability of simulation) group, the FINABEL groups, and Objectif Doctrine 49 the NATO working groups responsible for interoperability problems of CISs and simulations. Finally, at the beginning of 2000, the French Army launched an interoperability action plan with NATO, which is the basis for multiple current activities. It covers such fields as operational preparation (knowledge of procedures, operational structures and functions, logistics, mobility support, training, operational planning, etc.) and human resource policy (English language training, acquisition of the NATO culture). Many initiatives and actions have therefore been instigated to achieve interoperability. Despite what has been achieved, there is still a long way to go, but what is at stake is significant: the ability to train and command multinational forces. * * * Interoperability between systems is not the product of chance: it depends on a shared understanding of information exchanged between systems. Standardization of systems, software products and interfaces may facilitate the attainment of the technical aspects of interoperability. But this standardization, which is already difficult to implement because of the constraints listed above, is not sufficient.This common understanding will only be attained if the problems posed by operational interoperability are taken into account both explicitly and comprehensively in a planned and sustained manner early in the system’s life cycle ❖. N° 22-02/2001 DOCTRINE LA COOPERATION ENTRE LA SIMULATION1 ET LES SIC2 par le lieutenant-colonel Fatz, chef du projet JANUS FRANCE Depuis la fin des années 80, l’Armée de terre est entrée dans le monde de la numérisation. Les systèmes d’information et de commandement (SIC) équipent progressivement nos forces : les PC de niveau 1(CFAT) à niveau 3 (brigade) sont équipés du SICF, les PC de niveau 4 (groupement interarmes) et 5 (sousgroupement interarmes) utiliseront les SIR dans les années à venir, les SIT viendront plus tard compléter cette chaîne des SIC. Cet ensemble de moyens de commandement inclut ou inclura tous les SIC spécialisés comme, par exemple, les SIC artillerie (ATLAS,…). Parallèlement à cette "numérisation" des forces, la simulation opérationnelle a pris une place de plus en plus grande dans la formation et l’entraînement des unités et des PC. Dans ces conditions, il est clair que le monde des SIC et celui de la simulation, mondes "parallèles", sans passerelle de l’un vers l’autre, sont appelés à se rencontrer. En effet, comment entraîner correctement les PC d’unités si l’appel à la simulation impose de négliger ou d’abandonner les moyens de commandement opérationnels (la fameuse phrase : «train as you fight») ? Comment parvenir à mettre en situation les PC à entraîner, à "alimenter" les SIC avec suffisamment d’informations puisqu’il est maintenant impossible de déployer pour un exercice des volumes de forces importants sur le terrain ? Il faut donc maintenant que les deux mondes se tournent l’un vers l’autre, coopèrent (d’où le titre de cet article), pour assurer une meilleure préparation des forces au combat. T rop souvent, la liaison des SIC avec la simulation est qualifiée d’interconnexion ou de couplage. Or ces termes sont trop restrictifs, non seulement parce qu’ils évoquent uniquement l’aspect technique des échanges de données en oubliant la complexe notion d’interopérabilité (voir l’article sur ce sujet), mais aussi parce qu’ils ne couvrent pas tous les aspects du problème posé. résument pas à la connexion d’ordinateurs ou à des développements informatiques. Cet article présente tout d’abord une analyse du besoin en matière de coopération entre les SIC et la simulation. Cette analyse sera faite pour trois domaines où la coopération est en jeu : l’entraînement des PC, les outils d’aide à la décision, et les études Ensuite, pour doctrinales. illustrer l’ampleur du chemin à parcourir, les problèmes majeurs à régler seront évoqués. Problème L’ANALYSE DU BESOIN La coopération entre les SIC et la simulation est un véritable problème aux multiples facettes, dont les solutions ne se Le champ où la coopération entre les SIC et la simulation entre en jeu est vaste. Selon les domaines, cette coopération relève de besoins différents et ne se présente donc pas toujours sous la même forme L’entraînement des PC Le premier domaine qui vient à l’esprit, quand on associe les SIC avec la simulation, est celui de l’entraînement des PC. Il est en effet maintenant clair que : • les PC doivent s’entraîner en mettant en œuvre leurs moyens de commandement opérationnels, • la simulation est un outil incontournable pour animer cet entraînement. 1 Le terme simulation ne désigne pas une simulation particulière, mais doit être pris dans son sens générique. 2 Le mot SIC (terme générique voulant dire systèmes d’information et de commandement) couvre tous les systèmes existants ou en développement dans l’armée de terre : SICF, SIR, SIC ATLAS, …, sans exclure les systèmes d’information terminaux (SIT). Objectif Doctrine 50 N° 22-02/2001 DOCTRINE COOPERATION BETWEEN SIMULATION1 AND CISS2 by lieutenant-colonel Fatz, head of the JANUS project, FRANCE Since the end of the 1980s, the French Army has entered the digital world. Command and information systems (CIS) are progressively equipping our forces: CPs from level 1 (CFAT) to level 3 (brigade) are equipped with SICF, level 4 CPs (combined-arms groups) and level 5 CPs (combined-arms sub-groups) will use Regimental Information Systems (RIS) in the years to come, and Terminal Information Systems (TIS) will arrive later to complete this CIS system. This combination of command tools includes or will include all specialist CISs such as artillery CIS (ATLAS, etc.). In parallel to this digitization of our forces, operational simulation has been occupying an increasingly important position in the training of units and CPs. Under such conditions, it is clear that the world of the CIS and that of simulation, “parallel” worlds, without any bridge between them, are destined to meet. In reality, how do you correctly train unit CPs if the call to simulation imposes to neglect or abandon operational command resources (The famous phrase: “train as you fight… “)? How do you put CPs to be trained into a situation and how do you “feed” CISs with sufficient information, as it is now impossible to deploy for an exercise large numbers of troops in the field? These two worlds must now come together and cooperate (hence the title of this article), to ensure better preparation for combat of our forces. A ll too often, the link between CIS and simulation is called an interconnection or a coupling. These terms are however too restricting, not only because they cover only the technical aspects of the data exchange, omitting the complex notion of interoperability (see article on this subject), but also because they do not cover all aspects of the problem. The problem connections between computers or in IT developments. This article offers firstly an analysis of the requirement for cooperation between CISs and simulation. This analysis will be made for three fields where cooperation is an issue: training of CPs, aids to decision-making, and doctrinal studies. Finally, to illustrate how long will be the way ahead, we will adress the major problems. Depending on the area concerned, this cooperation arises out of different requirements and therefore does not always appear in the same form. ANALYSIS OF THE REQUIREMENT • CPs must train by activating their operational command resources. Command post (CP) training The first domain that comes to mind, when associating CISs with simulation, is the training of CPs. It is now clear that: Cooperation between the CISs and simulation is a real Cooperation between CISs multi-faceted problem, whose and simulation occupies a vast • Simulation is an essential tool solution does not lie merely in field. for aliving this training. 1 The term simulation is not intended to refer to a given simulation, but should be seen as a generic term. 2 CIS (generic term referring to Command and Information Systems) covers all current systems under development within the French Army: SICF, RIS, SIC ATLAS etc., without excluding terminal information systems (TIS). 3 The famous phrase : «Train as you fight...» Objectif Doctrine 51 N° 22-02/2001 DOCTRINE Mais est-ce à dire qu’il faut impérativement un lien direct entre la simulation et la chaîne des SIC ? La réponse mérite d’être étudiée selon le type et le niveau de l’exercice. Quelques considérations ■ La connexion entre les SIC et la simulation peut être envisagée dans deux directions. Dans le sens "montant" de la simulation vers le SIC, sens du compte rendu, on parle de stimulation (la simulation stimule le SIC). Cette stimulation peut être partielle (la simulation ne renseigne le SIC que sur les positions et l’état des unités par exemple) et les informations manquantes sont alors entrées "manuellement" par l’animation. Elle peut être totale, c’est-à-dire que tous les renseignements nécessaires à la remontée complète des comptesrendus sont fournis par la simulation (ce qui n’exclut pas du tout un contrôle humain qui reste indispensable). Le sens "descendant" du SIC vers la simulation, sens des ordres, cela suppose qu’il y ait une "traduction" des ordres donnés par les joueurs de niveau N au niveau N-1 pour que les pions de la simulation agissent correctement (s’il y a connexion directe dans ce sens, il n’y a plus d’opérateurs pour faire cette transcription). La traduction est soit faite par la simulation ellemême si elle possède des automates de niveau N-1, soit par une "couche" complémentaire introduite entre le SIC et la simulation. Là aussi, le contrôle humain reste nécessaire. La simulation modélise toujours une partie du champ de bataille. Dans le cadre des exercices d’entraînement de PC, elle couvre au minimum le niveau 5 (en dessous du régiment), et parfois un ou deux niveaux au-dessus. La règle couramment respectée est que le pion de base de la simulation soit deux niveaux en dessous du niveau entraîné. ■ JOUEURS 1er NIVEAU ANIMATION HAUTE animation basse, qu’on souhaite de la plus petite dimension possible, peut se composer selon les cas : • D’un, ou plus rarement, de deux niveaux de joueurs secondaires (appelés selon les cas cellule de réponse ou joueurs de deuxième niveau) associés à un niveau d’animateur au contact de la simulation (cas n° 1 du schéma JOUEURS 2ème NIVEAU CELLULE REPONSE ANIMATEURS... N I V E A U N I V E A U N I V E A U N I V E A U 1 2 3 4 SIMULATION NIVEAU 5 ET EN DESSOUS Cas d’exercice d’entraînement de niveau 3 ■ Le niveau des joueurs entraînés ci-dessus). n’est donc pas couvert par la simulation. Entre la simulation et les joueurs principaux (cible de l’exercice) existe ce qu’on appelle l’animation basse. Cette • D’un seul niveau d’animateurs joueurs secondaires directement au contact de la simulation (cas n°2 du schéma ci-dessous). Objectif Doctrine 52 N° 22-02/2001 DOCTRINE But does this mean to say that there must be a direct link between the simulation and the CIS system? The answer to this needs has to be studied in relation to each exercise type and level. ■ Simulation always models a part of the battlefield. When involved in CP training exercises, it covers level 5 (below regiment) as a minimum, and sometimes one or two levels above. level animation. Depending on the situation, this low-level animation, which one wants to be as small as possible, may consist of: •One, or more rarely, two levels of secondary players (called depending on the situation the Some considerations The rule currently respected is response cell or second level that the basic simulation pawn players) associated with a ■ The connection between the should be two levels below the directing staff layer in contact CISs and the simulation may be level being trained with the simulation (case no 1 in viewed along two directions. PLAYERS 2° LEVEL PLAYERS The “bottom up” direction, of HIGHER RESPONSE CELL SIMULATION 1° LEVEL ANIMATION Directing Staff simulation towards the CIS, the reporting way: here one speaks of stimulus (the input stimulates the L L L L CIS). This stimulus may be E E E E partial (the input only informs V V V V the CIS about unit location and E LEVEL 5 AND E E E status for example) and distaff L BELOW L L L then enters the missing information “manually”. It may be total, in other words all infor1 3 4 2 mation needed for the complete reporting function are provided by the simulation (which does not in any way exclude human Case of level 3 training exercise control which remains essential). ■ The simulation therefore does the diagram above). The “top down” direction from the CIS to the simulation, the way of order promulgation: this presumes that there has been a “translation” of orders given by participants at level N to level N-1 so that the pawns in the simulation react correctly (if there is direct connection to achieve this, there will be no operators to make this transcription). The translation is either made by the simulation itself if it has the level N-1 automaton, or by a supplementary “layer” inserted between the CIS and the simulation. Here also, human control remains necessary. not cover the level of the participants being trained. Between the simulation and main players (target of the exercise) there is what one can name low- Objectif Doctrine 53 •A single level of directing staff secondary players in direct contact with the simulation (case no 2 in the diagram below). N° 22-02/2001 DOCTRINE Comme il est indispensable que, de l’animation haute jusqu’aux joueurs de second niveau, la chaîne des SIC soit employée pour la transmission des ordres et la remontée des comptes-rendus, il est important que les flux d’information entre les joueurs principaux et les joueurs de deuxième niveau d’une part, et entre les joueurs et l’animation haute d’autre part, soient identiques à ce qu’ils seraient dans la réalité. Conséquences sur le besoin de connexion entre la chaîne des SIC et la simulation Les deux critères importants à prendre en compte pour cette étude du besoin sont, compte tenu des considérations énoncées, la fidélité de l’émulation de l’environnement opérationnel des joueurs et le dimensionnement de l’animation basse (celui de l’animation haute est presque toujours totalement indépendant de la présence de l’outil de simulation). ✸ Les joueurs sont de niveau 4 (régiments) Dans ce cas, l’animation basse est au niveau des capitaines et le pion de base dans la simulation est généralement le système. S’il s’agit de forces non numérisées (c’est-à-dire non équipées de SIT) la chaîne des SIC s’arrête au niveau de l’animation. La connexion du SIC, en l’espèce le SIR, n’apporte alors rien à la fidélité de l’émulation de l’environnement opérationnel, car, comme dans la réalité, le capitaine introduit les informations dans le SIR. Elle peut cependant faciliter le travail de l’animation dans le sens de la stimulation. Bien entendu, si la simulation possède des automates représentant la compagnie, la connexion dans le sens descendant soulagerait encore plus l’animation qui n’aurait alors plus qu’un rôle de contrôle. Dans cette hypothèse, le nombre d’animateurs pourrait être diminué. En conclusion, pour des exercices de niveau 4, dans le cas d’une force non numérisée, la connexion SIRsimulation n’est pas primordiale, mais souhaitable pour alléger éventuellement l’animation basse (il faut cependant prendre garde à ce que la simulation ne fournisse pas d’informations trop complètes au regard de ce que pourrait savoir réellement un capitaine sur le terrain par exemple sur l’ennemi). Dans le cas de forces numérisées (c’est-à-dire équipées de SIT), la stimulation du SIR par la simulation est obligatoire. En effet, les systèmes équipés des SIT sont modélisés dans la simulation, et, pour répondre au critère de fidélité, il faut que le SIR reçoive automatiquement de la simulation toutes les informations qu’il recevrait des SIT dans la réalité. ✸ Les joueurs sont de niveau 3 (brigades). Dans ce cas, l’animation basse commence au niveau des régiments et le pion de base dans la simulation est généralement la compagnie ou la section. Objectif Doctrine 54 Les deux principes de composition de l’animation sont à prendre en compte (voir le deuxième schéma p. 52). Pour une force non numérisée, si le niveau régiment est un niveau joueur secondaire, sans contact avec la simulation, il n’y a pas de besoin de connexion du SIC avec la simulation au regard du critère de fidélité de l’émulation de l’environnement opérationnel. En effet, le lien SIC entre la brigade et le régiment est le SICF, alors que la stimulation éventuelle se ferait au niveau du SIR. En revanche, si le niveau régiment est directement en contact avec la simulation, le lien devient important. Le SIR doit être stimulé par la simulation avec des informations de niveau compagnie pour que la chaîne SIR – SICF soit correctement alimentée. De plus, pour que le niveau régimentaire puisse faire directement l’animation basse, il faut un degré d’automatisation poussée de la simulation. Si la force est numérisée, la présence des SIT dans la réalité impose au moins une stimulation du SIR dans les deux cas. En conclusion, pour un exercice de brigade, la connexion entre le SIR et la simulation est à rechercher dans tous les cas (au moins dans le sens stimulation), ne serait-ce que pour alléger la tâche de l’animation basse, et donc minimiser son dimensionnement. Si la force est numérisée, la connexion est incontournable. N° 22-02/2001 DOCTRINE As it is vital that the CIS chain be used for the transmission of orders and the flow of reporting from directing staff level right down to second level players, it is important for the information flow between the main players and the second level players on the one hand, and between the players and the directing staff on the other, should be as identical as in the real world. Impact on the requirement for connection between the CIS chain and the simulation In the light of the abovementioned considerations, the two major criteria to be taken into account in this requirement study are the fidelity of the players’ operational environment emulation and the scaling of the lowlevel animation (that of the high level animation is nearly always entirely independent of the simulation tool). ✸ The players are at level 4 (regiments) In this case, the low-level animation is at captain level and the basic pawn in the simulation is generally the system. If we are dealing with nondigitized forces (i.e. not equipped with TIS), the CIS chain will stop at the level of the animation. The CIS connection, in this case the RIS, will not contribute to the fidelity of the emulation of the operational environment, because, as in real world, the combat-team com- mander enters the information into the RIS. It may however facilitate the task of animation in the sense of stimulation. Of course, if the simulation possesses routines that represent combatteams, the top-down connection would reduce the load on the animation even further as it would then only have a monitoring role. In this option, the strength of the directing staff could be reduced. In conclusion, for level 4 exercises, in the case of nondigitized forces, the RISsimulation connection is not essential, but remains desirable to eventually reduce the low-level animation (however we must take case that the simulation cannot provide too precise information compared with what a captain in the field might be able to know (for example on the enemy). The two basic principles for building up animation must be taken into account (see the second diagram, p. 53). For a non-digitized force, if regiment level is a secondary player level, with no contact with the simulation, there is no need for a CIS connection to the simulation associated with the criteria for fidelity in emulation of the operational environment. The CIS link between the brigade and the regiment is in fact the SICF, while any stimulation will be made at RIS level. On the other hand, if regiment level is directly in contact with the simulation, the link becomes significant. The RIS must be stimulated with company-level information by the simulation to feed correctly the RIS-SICF chain. In addition, for enabling the regimental level to directly carry out the low-level animation, there must be a degree of advanced automation in the simulation. In the case of digitized forces (in other words equipped with TIS), stimulation of the RIS by the simulation is compulsory. Systems equipped with TIS are in fact modeled in If the force is digitized, real the simulation, and, to meet the world TISs imposes as a minifidelity criteria, the RIS must mum an input from the RIS in automatically receive from the both cases. simulation all information that it would receive from the TIS in the In conclusion, for a brigade real world exercise, the connection between ✸ The players are at level 3 RIS and simulation is to be a (brigades) permanent goal (at least in the In this case, the low-level input), even only to reduce the animation begins at regiment load on the low-level animation, level and the basic pawn in the and hence limit its size. If the simulation is usually the company force is digitized, the connection is compulsory. or platoon. Objectif Doctrine 55 N° 22-02/2001 DOCTRINE ✸ Les joueurs sont de niveau 2 ou 1 (EMF ou LCC) Le raisonnement est analogue à celui menée au niveau 3. Quelle que soit la simulation employée, c’est-à-dire quel que soit le pion de base de la simulation, une connexion entre les SIC et la simulation est indispensable sous peine de continuer à déployer des animations basses avec beaucoup de personnel. Cependant, en fonction du niveau de la simulation, cette connexion se fera avec le SIR ou le SICF. Néanmoins, les SIC spécialisés, SIC ATLAS notamment, imposeront presque toujours une connexion directe avec la simulation dans les deux sens pour reproduire la numérisation de la fonction concernée. On voit donc que, même si, dans certains cas, la connexion entre la chaîne des SIC et la simulation n’est pas incontournable, elle devient souvent primordiale. En tout état de cause, la numérisation des forces l’imposera. L’aide à la décision Abordons maintenant l’analyse du besoin plus succinctement dans d’autres domaines qui sont aussi concernés par la coopération SIC – simulation. Le domaine de l’aide à la décision concerne les officiers d’état-major équipés de leurs SIC qui sont en quelque sorte "leurs systèmes d’arme". L’utilisation d’outil de simulation pour aider à la décision est encore à expérimenter. Les simulations dont il s’agit ne sont pas des simulations complètes comme celles utilisées pour les exercices d’entraînement. Il peut s’agir d’outils plus simples comme des simulations des mouvements, des flux logistiques. L’objectif est donc de mettre à la disposition des officiers d’état-major au cours du processus décisionnel ces outils, si possible à partir de leurs SIC pour élargir leur vision et souligner certains éléments prépondérants dans la prise de décision (voir l’article à ce sujet). La coopération concerne aussi bien l’harmonisation cartographique que les bases de données par exemple. Elle supposera l’acquisition par les officiers concernés de cette culture de l’utilisation d’outils numériques pour les aider dans leurs tâches. Les études doctrinales Dans le domaine des études doctrinales, quand on utilise une simulation pour étayer des conclusions à caractère doctrinal), la coopération entre les SIC et la simulation prend une autre forme. Il ne s’agit pas alors de connexion proprement dite, mais plutôt de prise en compte par les modèles utilisés de la numérisation des forces. Actuellement, la plupart des simulations d’études existantes ne prennent pas en compte la composante C4I (command, control, communication, computer and Intelligence), surtout lorsque ces simulations sont de niveaux agrégés. Il faudra donc, au fur et à mesure que l’impact de la numérisation sera évalué, tenir Objectif Doctrine 56 compte des décalages entre les modèles utilisés et la réalité, soit pour les compenser dans l’analyse, soit pour les corriger. QUELQUES OBSTACLES A SURMONTER Trois difficultés majeures devront néanmoins être surmontées pour obtenir des résultats. La première est la séparation actuelle des équipes de projet. En effet, les programmes SIC et ceux concernant la simulation sont suivis et réalisés par des équipes totalement différentes au sein de l’Armée de terre, comme d’ailleurs chez les industriels. Sans un rapprochement de ces équipes, rien ne sera possible. A l’heure actuelle, aucun programme de simulation ne peut plus être conduit sans une compétence SIC. De même, il est nécessaire que les programmes de développements des SIC prennent en compte les contraintes des simulations qui sont appelées à coopérer. Chaque communauté doit faire un réel effort pour aboutir à une synergie réelle sans laquelle rien de concret n’aboutira. Il est à noter d’ailleurs que ce problème de communication entre les deux communautés existe dans tous les pays, y compris aux Etats-Unis. La deuxième est le vaste problème clé de l’intéropérabilité dont il convient ici de souligner l’essentiel : les SIC possèdent leur référentiel de données et d’échanges (même si la mise en N° 22-02/2001 DOCTRINE ✸ The players are at level 2 or 1 (EMF or LCC) simulations are not full simulations such as those used in training exercises. They may include simpler tools such as simulation of movements and logistic flows. The aim is therefore to give the staff officers involved in decision making the appropriate tools, if possible available through their CIS, to open their scope and emphasize some key aspects in the decision-making process (see article on this subject). The rationale is similar to that applied at level 3. Regardless of the simulation used, in other words whatever the basic pawn in the simulation, a connection between CISs and the simulation is essential if one is to avoid using low-level animations staffed by a large number of personnel. However, depending on the simulation level, this connection will be made with the RIS or the Cooperation also concerns SICF. cartographic harmonization as well as databases. It presumes Nevertheless, the specialized that the concerned officers will be CISs, tATLAS CIS in particular, fully aware of using IT resources will nearly always require a to help them in their tasks. direct and two way connection with the simulation to reproduce Doctrinal studies the digitization of the function involved. In the “doctrinal study” So even if the connection field, when simulation is used to between the CIS chain and the back up conclusions of a doctrinal simulation is perhaps not una- nature, cooperation between CISs voidable, it often becomes and simulation takes another essential. In any case, digitization form. It becomes something other of the forces will make it than a connection in the normal sense of the word, but rather the inevitable. taking into account by the models used of the digitization of the Aids to decision-making forces. Let us now have a look in Currently, most existing somewhat less detail at the requirement in other domains research simulations take no also concerned by cooperation account of the C4I (command, control, communication, combetween CIS and simulations. puter and intelligence) compoThe “aid to decision- nent, especially when these making” domain concerns staff simulations are aggregated. officers equipped with their CIS, which are in fact their “weapon As the impact of digitization system”. The use of a simulation is evaluated, we must therefore tool to help them in decisions take account of any gap between making is still to be tested. These the models used and reality, and Objectif Doctrine 57 either compensate during the analysis, or correct them. SOME OBSTACLES TO BE OVERCOME There are however three major problems to be overcome if these results are to be achieved. The first one is the current separation of project teams. CIS programs and those concerning simulation are in fact monitored and implemented by totally different teams within the French Army, as in the industry. Unless these teams are brought together, nothing will be achieved. As of now, no simulation program can be run without a CIS capability. Similarly, CIS development programs must take account of the limitations of the simulations with which they will be required to cooperate. Each community must make a sincere effort to achieve a genuine synergy without which nothing concrete will be achieved. It should also be noted that this problem of communication between the two communities exists in all countries, including in the US. The second obstacle is the wide-ranging key problem of interoperability, whose primary feature should be stressed: CISs have their own data and interchange reference system (despite the fact that setting up this reference system is neither N° 22-02/2001 DOCTRINE place de ce référentiel est une chose ni aisée, ni acquise actuellement). Ils ont chacun leurs bases de données. pour automatiser les simulations et pour prendre en compte la composante numé-risation des forces. L’interopérabilité entre les SIC et la simulation suppose que l’harmonisation des données et des échanges soit réglée. La simulation doit s’adapter aux systèmes opérationnels (et non l’inverse, même si un effort de prise en compte des contraintes inhérentes à la simulation peut être fait au cours du développement des SIC). Sans coopération avec les utilisateurs des SIC, sans observation de l’impact de la numérisation sur le processus décisionnel et sur le combat luimême, les développeurs chargés des modèles n’auront aucune base de référence. Dans ce domaine également, les deux mondes ne peuvent continuer à s’ignorer. Cependant, faute de volonté de conduite en parallèle des programmes SIC et de simulation, on verra sans cesse les simulations "courir" derrière les SIC pour s’adapter. Une telle instabilité permanente est un risque majeur consommateur d’énergie et de crédits, et risque, à terme, de conduire à l’inefficacité. On voit donc bien que le problème de connexion SIC – simulation ne se résume pas au seul problème technique. Il faut l’aborder sous l’aspect de la coopération entre deux mondes qui ne peuvent plus s’ignorer. En s’appuyant sur une solide analyse du besoin (qui reste à approfondir), une synergie doit s’établir, dés le lancement des programmes, pour viser à une parfaite interopérabilité entre la chaîne des SIC et les simulations mises en œuvre. La troisième difficulté est liée au problème de la modélisation. Un travail considérable est à faire en matière de modèles, surtout si on cherche à créer des modèles "intelligents" pris en compte. Déjà au sein de programme d’étude amont (PEA) concernant l’entraînement distribué, la DGA étudie le lien entre la simulation et les SIC. Il s’agit des PEA RESIDENT (reseau de simulations interactives distribuées pour l’entraînement tactique) et ESTHER (environnement synthétique de théâtre pour l’entraînement des PC d’unités). Le projet SCIPIO (voir l’article du chef de bataillon CHARY, p. 32), présente l’interopérabilité des SIC avec la simulation comme une exigence majeure. Ces divers projets vont obliger les deux mondes à se rencontrer pour collaborer❖ Le problème commence maintenant à être sérieusement Objectif Doctrine 58 N° 22-02/2001 DOCTRINE easy, nor complete at the present simulations and to take account of time). They each have their the force digitization component. databases. Without cooperation with Interoperability between CIS users, without some insight CISs and simulation presumes into the impact of digitization on the achievement of data and the decision-making process and interchange harmonization. Si- on the combat itself, developers mulation must adapt to opera- responsible for models will have tional systems (and not the no reference basis. In this field reverse, although efforts may be also, the two worlds cannot made during CIS development to continue to ignore one another. take provision of limitations It is therefore clear that the inherent to simulation). CIS-simulation connection proHowever, if there is no blem cannot be summarized as a willingness to run CIS and single technical issue. Firstly it simulation programs in parallel, must be addressed from the point we will continue to see simulation of view of cooperation between “trailing behind” CISs while two worlds that can no longer trying to adapt. Any such long- ignore one another. Backing from term instability runs the risk of a solid analysis of the requirement consuming significant energy and (which requires further work), a money and may, ultimately, lead synergy must be established as soon as programs are launched, to ineffectiveness. aiming to achieve full interThe third difficulty is operability between the CIS chain associated with the problem of and simulations that enter modelization. Considerable work service. remains to be done for models, The problem is now especially if one seeks to create “intelligent” models to automate attracting serious attention. Objectif Doctrine 59 Already within the advanced study program into distributed training, the DGA is examining the link between simulation and CISs. These are the RESIDENT(distributed interactive simulation network for tactical training) and ESTHER synthetic theatre environment for the training of unit CPs) advance study programs. The SCIPIO project (see article by Major Chary, p. 33) identifies interoperability of CISs with simulation as a major requirement. These various projects will compel the two worlds to meet and collaborate❖ N° 22-02/2001 DOCTRINE LA SIMULATION AU CEPC par le colonel de Fleurian, commandant le centre d’entraînement des postes de commandement (CEPC) La simulation constructive regroupe tous les moyens permettant de recueillir, puis de visualiser, de façon synthétique, tous les événements provenant du terrain. Cet ensemble est «transparent» pour les joueurs, mais il représente une source d’informations précieuse pour la direction de l’exercice, et surtout pour l’officier qui étudie la manoeuvre du sous-groupement et qui conduit l’analyse après action (3A). Elle permet aujourd’hui d’instruire et d’entraîner les unités et leurs états-majors. Dans ce cadre, le centre d’entraînement des postes de commandement (CEPC), situé sur la plate-forme de Mailly le Camp, monte et conduit des exercices assistés par ordinateurs (computer assisted exercise – CAX) afin d’entraîner les PC de brigades interarmes et les PC de brigades logistiques en configuration de PC de groupement logistique. Potentiellement, mais cela n’a pas été encore joué, le CEPC peut mettre en œuvre, dès le début 2001, des CAX au profit d’un PC de division type OTAN. Les six années d’existence du CEPC ont permis au personnel de cet organisme de maîtriser les capacités du logiciel BBS (brigade - batallion battlefield simulation) afin de procurer un environnement de combat de haute intensité le plus réaliste possible, compatible avec l’entraînement d’un PC de grande unité. Ce logiciel, d’origine américaine, a été francisé puis partiellement réécrit par le CROSAT afin d’accroître aussi bien le réalisme de la simulation par rapport à la réalité du matériel et de son emploi au sein des unités, que la compatibilité avec la mise en œuvre "à la française" des différentes fonctions opérationnelles. Après avoir mesuré le chemin parcouru ces dernières années, il sera intéressant d’établir la plus-value d’un entraînement avec un CAX par rapport à un MEL/MIL (main events list/main incidents list post), c’est-àdire le traditionnel "carré vert". Enfin, il sera utile d’établir la puissance du concept de l’emploi de la simulation pratiquée au CEPC afin que tout nouveau système qui succèdera normalement à BBS - France conserve les mêmes capacités. D ans la préhistoire du CEPC, le logiciel BBS n’était pas complètement inconnu des unités françaises. Dès 1992, certaines d’entre elles avaient eu l’occasion de participer à un CAX utilisant BBS. SIX ANS D’EXISTENCE En 1994, le décret ministériel de création du CEPC lui donnait pour mission d’"entraîner grâce à la simulation, les étatsmajors de régiment et de division, à la conception et à la conduite de manœuvres interarmes dans un cadre réaliste". Arrivant en août 1996 dans un casernement laissé vacant par la dissolution du 3ème régiment d’artillerie, le personnel du CEPC réussit le tour de force de réaliser avec succès, son premier CAX avec BBS, baptisé RODEX 1 dès le début décembre 1996. Après une phase de rodage, le système a été dédié à l’entraînement des divisions. Aux 5 exercices RODEX ont succédé les 24 exercices AURIGE des divisions puis, à partir du printemps 1999, les 8 exercices AURIGE des brigades (dont 1 joué par une brigade logistique). La durée des exercices a atteint maintenant 72 heures sans dysfonctionnement majeur. Les évolutions successives du système de simulation ont régulièrement demandé des exercices de validation à grande échelle au CEPC qui se sont intercalés entre les exercices AURIGE. Enfin, en juin et juillet Objectif Doctrine 60 2000, la plate-forme BBS-FR du CEPC a servi de support à une réflexion du CDES sur la "manœuvre vectorielle". Il faut noter que, pour des raisons méthodologiques fondées sur le manque de robustesse du modèle face aux perturbations, comme tous les simulateurs de bataille actuels, BBS-FR ne peut pas être utilisé pour valider le moindre concept. Le système actuel, baptisé BBS-FR V6, a très largement accru les capacités du logiciel d’origine en termes de nombre de stations, de nombre de pions et de nombre de soldats simulés. Il permet ainsi une meilleure représentation de la grande unité dont le PC est joueur ainsi que son environnement avec ses voisins. N° 22-02/2001 DOCTRINE SIMULATION IN THE CEPC by colonel de Fleurian, commander of the CPs training center Nowadays, units and their staffs can be given instruction and training by the use of constructive simulation. Constructive Simulation assembles all the elements necessary to acquire, and then to display, in summary form, all activities taking place in the field. The result is “transparent” for the players, but represents a source of vital information for the exercise directing staff, above all for the officer assessing sub-unit maneuvers, who has to conduct the post-exercise analysis. Within this framework, the CEPC, located at the Mailly le Camp, creates and conducts computer assisted exercises (CAX) to train all-arms brigade CPs, and logistic brigade CPs in the logistic group CP configuration. Potentially, with effect from early 2001, the CEPC (command post training center will be able to run CAX for the benefit of a NATO division CP, although this has yet to be played. Since six years, the personnel of the CEPC have been able to master the capabilities of the BBS software (brigade-battalion battlefield simulation) to create the most realistic high-intensity combat environment that is achievable, compatible with the training of a major unit CP. The software, of US origin, has been adapted to French requirements, and partially rewritten by the CROSAT (centre de recherche opérationnelle et de simulation de l’Armée de terre) both to enhance the realism of the simulation of equipment within our units, and to improve compatibility with a “French-style” implementation of the various operational functions. After taking stock of the progress achieved over recent years, it is worthwhile to assess the benefits of CAX training compared with MEL/MIL (main events list/main incidents list post), in other words the traditional “green square”. Finally, it will be useful to assess the power capacity of the simulation employment concept practiced at the CEPC, so that any new system, which can be expected to follow on BBS-France, retains the same capabilities. B efore the creation of the CEPC, BBS software was not completely unknown to French units. From 1992 onwards, some of them had the opportunity to take part in a CAX using BBS. SIX YEARS OF EXISTENCE In 1994, the ministerial order establishing the CEPC tasked it with “training, using simulation, of staffs at regiment and division level in the conception and conduct of all-arms operations in a realistic framework”. After moving in in August 1996, into barracks left unoccupied after the disbandment of the 3rd Artillery regiment the CEPC staff accomplished the feat of successfully implementing its first CAX with BBS, christened RODEX 1, by the beginning of December 1996. After an initial running phase, the system was dedicated to divisional training. Five RODEX exercises were followed by 24 AURIGE division exercises, and then, from spring 1999, eight AURIGE brigade exercises (one of which was played by a logistic brigade). Exercise duration had now reached 72 hours without major breakdown Successive developments of the simulation system required regular validation exercises at high level within the CEPC, scheduled between AURIGE exercises. Finally, Objectif Doctrine 61 in June and July 2000, the BBSFR platform of the CEPC supports a CDES study about “vectored operations”. Note that (due to methodological reasons originating from the model’s lack of robustness when facing disturbance, as with all current combat simulators) BBSFR cannot be used to validate any concept. The current system, christened BBS-FR V6, has substantially increased the capabilities of the original software in terms of number of stations, pawns and soldiers simulated. The result is a better representation of the major unit whose CP is a player, and of its environment with its neighboring formations. N° 22-02/2001 DOCTRINE CAX ou MEL/MIL La mission du CEPC est d’entraîner les PC de différents niveaux à travailler au cours d’une opération lors d’un conflit de haute intensité. Il s’agit, pour l’étatmajor, de produire des ordres en temps et en heure en cohérence avec ceux de l’échelon supérieur et applicable à la réalité des unités sur le terrain, matérialisées par la simulation. La solution du MEL/MIL (main events list/main incidents list post) consiste à demander à une équipe d’animateurs d’habiller un scénario en créant des incidents au moment opportun qui prennent en compte les ordres du joueur comme les instructions du directeur d’exercice (DIREX). Ces incidents peuvent circuler aussi bien par le biais d’un système d’enveloppes que sur un réseau de messagerie électronique. Un MEL/MIL engendre un nombre limité d’incidents dans le temps qui sont facilement réversibles, car il ne s’agit, structurellement, que d’une simple messagerie. L’exercice proposé n’est ni trop riche, ni trop intense en termes de volumes d’information. La cohérence de cette information n’est pas absolue. Enfin, l’effectif du personnel nécessaire à l’animation reste très limité. En revanche le CAX (computer assisted exercise) avec BBSFR oblige le PC de la grande unité joueuse à prendre en compte et traiter, en temps réel, un flot d’informations d’un volume comparable à celui qu’il aurait à traiter lors d’une opération réelle. Il doit en outre affronter un adversaire, l’ennemi d’exercice (ENIEX), qui n’est pas un simple plastron, mais un "adversaire" ayant ses propres objectifs de manœuvre qui fonctionnent en opposition, pour des raisons pédagogiques, avec ceux de la grande unité. C’est la double action. Les ordres TRANSMIS par le PC joueur transitent par les PC des unités subordonnées (dans le cas d’une brigade joueuse, le PC des régiments) qui envoient, ensuite, leurs propres ordres à leur station BBS-FR simulant leur combat et ses conséquences. Dans chacune des stations, les animateurs transposent fidèlement les ordres reçus en instructions au profit des opérateurs qui manipulent les pions représentant l’unité concernée. Le mécanisme des comptes-rendus fonctionne symétriquement de la même façon. BBS-FR est un système ancien aux automates simples. Son réalisme réside donc aussi dans la qualité des animateurs et des opérateurs. Une semaine de leur temps a été consacrée avant l’exercice à leur faire dispenser une formation adaptée et efficace par les instructeurs BBS du CEPC. Il est certain que le nombre de ces animateurs et opérateurs est relativement important, mais la qualité de la simulation a un prix. Objectif Doctrine 62 Afin de parfaire le réalisme, le PC joueur est déployé sur le terrain avec ses propres moyens, dans les conditions qu’il définit lui-même lors de la préparation de l’exercice (tentes, shelters ou bâtiment en dur). Il opère avec ses propres moyens SIC et les moyens radio qui seraient les siens en opération. Dans le circuit des comptesrendus, les commandants des unités immédiatement subordonnées jouent aussi le rôle de filtre du respect du réalisme afin que toute référence à la simulation soit gommée sur les ondes. AUTOUR DE BBS UN ENSEMBLE COHERENT Pour le CEPC, un exercice AURIGE ne se résume pas à la mise en œuvre du système BBSFR. En effet, à partir des directives (objectifs et style de la manœuvre) données par le directeur d’exercice, il prend à sa charge l’ensemble du montage de l’exercice, de la première ébauche de la conception jusqu’au dossier des enseignements tirés. Cette construction progressive est menée en étroite collaboration avec le directeur d’exercice qui en valide toutes les étapes et la grande unité joueuse qui fournit un certain nombre de données techniques. N° 22-02/2001 DOCTRINE CAX OR MEL/MIL The CEPC task is to train CPs from different levels to function during operations in highintensity conflict. The staff, has to produce timely orders consistent with those of the higher echelon, and relevant to the reality of the units in the field, as created by simulation. The MEL/MIL solution requires a team of controllers to dress up a scenario by the timely creation of incidents, which take account both of the player’s orders and of instructions from the exercise director (DIREX). These incidents can be distributed either by envelopes system, or through electronic message net. MEL/MIL generates a limited number of incidents within the timeframe, which are easily reversible, since it involves only a message delivery system. The exercise offered is not too rich now intense in terms of information flow. The coherence of this information is not absolute. Finally, the number of personnel required as controllers is quite limited. On the other hand, CAX with BBS-FR requires the CP of the participating major unit to absorb and process in real time an information flow comparable to the one it would have to process in real operations. Moreover, the CP is faced with an enemy, the exercise enemy (ENIEX), which is not just an echo on a screen but an “adversary”, with his own operational objectives who, for instructional purposes, operates in opposition to the major unit. This is a two-way action. The orders transmitted by the player CP transit via the subordinate unit CPs (in the case of a participant brigade, the regimental CPs), who then transmit their own orders to their BBS-FR station simulating their combat and its consequences. In each of the stations, the controllers scrupulously transpose the orders received into instructions for the operators maneuvering the pawns that represent the unit concerned. The reporting mechanism funtions symmetrically in the same way. BBS-FR is an old system, with simple automation. Its realism depends on the quality of the controllers and the operators. The BBS instructors in the CEPC devote a full week of their time before the exercise to targeted and effective training for the directing staff. Undoubtedly, a relatively large number of these controllers and operators are required, but that is the price that has to be paid for quality of simulation. Objectif Doctrine 63 To perfect realism, the player CP is deployed onto the ground with its own resources, under its conditions that it has itself specified during exercise work-up (tents, shelters or building accommodation). It operates with its own CIS equipment that it would use on operations. In the reporting chain, the commanders of immediately subordinate units also play a filter role to respect realism so that any reference to simulation is removed from messages. A CONSISTENT FRAMEWORK FOR THE BBS For the CEPC, an AURIGE exercise is not simply a matter of impladrenting the BBS-FR system. In fact, starting from the directives (objectives and type of operation) given by the exercise director, it takes responsibility for the overall setting up of the exercise,the overall setting up of the exercise, from the initial outline concept through to publication of the lessons learned from the initial outline concept through to publication of the lessons learned. This progressive build-up is carried out in close collaboration with the exercise director, who validates all the stages, and the participating major unit, which provides a certain amount of technical data. N° 22-02/2001 DOCTRINE L’animation haut (ANIHAUT) de l’exercice représente le supérieur et les voisins. Elle s’articule autour d’un CO comprenant un important noyau fourni par le CEPC pour, d’une part, garantir la cohérence tout au long de l’exercice et, d’autre part, mettre en œuvre les stations BBS nécessaires à la simulation de certaines unités de l’échelon supérieur et des voisins. L’animation bas (ANIBAS) est fournie par les unités de la brigade. Si les PC des régiments et les commandants d’unités élémentaires (animateurs) ne sont pas considérés comme des échelons joueurs, il est indubitable que leur participation active leur permet néanmoins d’en tirer un profit certain en termes d’entraînement. Un exercice, CAX ou MEL/MIL, ne peut présenter de réelle plus-value sans une observation extérieure qui analyse objectivement et tire des conclusions et enseignements. Au CEPC, cette analyse porte sur le fonctionnement de la chaîne de commandement, le travail au sein du CO joueur et l’atteinte des objectifs techniques qui avaient été établis lors de la définition de l’exercice. Elle s’appuie sur des faits observés et enregistrés par une équipe composée d’officiers extérieurs à l’unité joueuse et au CEPC. Cette équipe, fournie essentiellement par le CDES, renforcée d’officiers du CFAT et parfois des DEP (directions études et prospective) des écoles d’armes est placée sous les ordres d’un général du cadre de réserve. La corrélation ordres donnés - réalité sur le terrain est assurée en exploitant l’outil d’analyse après action (3A) CASSINI. Ce logiciel est mis en oeuvre par une équipe analyse du CEPC qui apporte son soutien technique comme sa connaissance du logiciel BBS-FR. Le logiciel 3A du CEPC est un dispositif exploitant en continu les données de BBS-FR qui permet, en première approche, le "rejeu" visuel de toute séquence extraite des combats antérieurs. Il permet aussi d’étudier le déroulement des opérations, car il donne à la demande le rapport de forces local et les zones susceptibles d’être traitées par l’artillerie. Il reste que la brièveté des exercices AURIGE (5 jours au mieux pour une division) rend difficile l’animation des fonctions opérationnelles actions civilomilitaires (ACM) et communications opérationnelles (COMOPS). A l’avenir BBS-FR ne permettant pas la prise en compte de ces deux fonctions, il sera nécessaire de compléter BBS-FR par un logiciel relié à BBS-FR comme l’est CASSINI AVENIR La simulation au CEPC est en perpétuelle évolution, avec le soutien actif du CFAT et du CROSAT/CDES. Ces six dernières années ont démontré tout l’intérêt des CAX avec le système BBS-FR. Cet outil a atteint sa maturité mais aussi ses limites techniques. Il connaîtra encore quelques évolutions grâce à la réalisation probable de logiciels complémentaires ❖ Objectif Doctrine 64 N° 22-02/2001 DOCTRINE Exercise high-level control (“ANIHAUT”) represents higher echelons and neighboring formations. It is built around an Ops Cell including a significant permanent staff core provided by CEPC, firstly to guarantee the coherent development of the exercise, and secondly, to operate the BBS stations needed to simulate some units of higher echelons and neighboring formations. Although regimental CPs and company commanders are not considered as «players», they abviously gain a definite trainig benefit from their active participation. Any CAX or MEL/MIL exercise will never give real plus without outside observers, who can carry out impartial analysis, draw conclusions and point out the lessons learned. At the CEPC this analysis focuses on the functioning of the chain of command, the work of the player Ops Cell, and the achievement of technical objectives established when the exercise was in definition. It is based on observations recorded by a team composed of officers not belonging to the player unit or the CEPC. This team, provided primarily by the CDES reinforced by officers from CFAT and sometimes from the DEP (directorate for studies and trend analysis) of the branch schools, is placed under command of a retired General officer. Correlation between orders given and reality on the ground is ensured by using the post-exercise analysis tool (“3A”), CASSINI. This software program is run by an analysis team from the CEPC, which providy both technical support and experience of BBS-FR software. The CEPC 3A program is a mechanism for the permanent exploitation of BBS-FR data, offering, as a first approach, the visual “replay” of any sequence extracted from previous combat situations. It also allows to study the progress of operations, and provides, on request, the local balance of forces, and areas vulnerable to artillery fires. However the shortness of the AURIGE exercises (5 days at best for a division) makes it difficult to test the operational functions of civil military affairs (ACM) and of operational communications (COMOPS). In future, as BBS-FR cannot take these two functions into account, it will be necessary to complement it by a program linked to BBS-FR, such as CASSINI. THE FUTURE CEPC simulation is constantly evolving, with the active support of CFAT and of CROSATCDES. These last six years have demonstrated the advantage of CAX with the BBS-FR system. This tool has reached maturity, but also its technical limits. It is capable of some further evolution with possible development of additional software❖ Objectif Doctrine 65 N° 22-02/2001 DOCTRINE LE CENTRE D’ENTRAINEMENT AU COMBAT : L’OUTIL D’ENTRAINEMENT PRIVILEGIE DES SOUS-GROUPEMENTS par le colonel Desgranges, chef de corps du CENTAC La capacité à entraîner l’ensemble du personnel d’une unité de mêlée, ainsi que ses appuis, avec un degré de réalisme important, est relativement récente dans l’Armée de terre. En effet l’inauguration du centre d’entraînement au combat – CENTAC – ne date que de 1996. Le Centre accueille deux sous-groupements simultanément seulement depuis le deuxième semestre de 1999. En 2000, le CENTAC a entraîné 25 sous-groupements. Ce chiffre est à comparer aux 13 sous-groupements français entraînés en 1998 et en 1999. Cette augmentation du plan de charge s’est réalisée alors que les moyens techniques dont dispose le Centre sont encore expérimentaux, en attendant l’arrivée de la version définitive du système centre d’entraînement au combat et à la restitution d’engagement - CENTAURE - et de l’ensemble des simulateurs de tir de combat – STC. L’accueil simultané de 3 sous-groupements sera possible à partir de 2004, lorsque le centre sera doté de tous les moyens de simulation nécessaires, et notamment des simulateurs de tirs de combat - STC -pour les armes antichars. Malgré l’insuffisance actuelle du nombre de STC, le CENTAC est aujourd’hui un temps fort incontournable pour l’entraînement des sous-groupements à base de chars ou d’infanterie. Le Centre offre désormais aux commandants de régiments de mêlée et de groupes d’escadrons blindés – GE40 – une occasion unique de mener l’entraînement de leurs unités, qui s’exercent désormais dans un cadre interarmes avec des moyens de simulation réalistes, tout en profitant de la plus-value pédagogique apportée par le Centre. L ’intérêt reconnu du CENTAC tient essentiellement à sa contribution incontestable en matière de préparation opérationnelle des unités de mêlée. Celles-ci peuvent désormais s’entraîner de façon réaliste dans un environnement adapté, face à un ennemi réactif et avec des moyens de simulation reproduisant les effets de certaines armes – actuellement canons et armement légers d’infanterie. Une préparation opérationnelle irremplaçable L’entraînement touche l’ensemble des fonctions du sous-groupement, du commandant d’unité au grenadiervoltigeur et au pilote d’engin blindé. Les exercices combinent tirs et manœuvre à double action et permettent de dévoiler les qualités particulières des chefs de tous grades. Pour les capitaines, il s’agit d’une expérience forte et d’une occasion unique de commander un sous-groupement interarmes durant quatre-vingt-seize heures. Quelle que soit la performance des deux unités interarmes engagées, souvent simultanément, au CENTAC, cette phase tactique forge leur cohésion au cours de manœuvres exigeant à chaque niveau de commandement – sous-groupement, section ou peloton, groupe ou équipage – ou d’exécution une coordination indispensable à la "survie" des uns et des autres. Pourtant, des régiments hésitent encore à intégrer le Objectif Doctrine 66 CENTAC dans la préparation d’une opération extérieure (OPEX). C’est vrai que, outre les difficultés dues au contexte actuel, les obstacles sont importants : les OPEX imposent souvent une organisation des unités différente de celle pratiquée pour le combat de haute intensité. Elles nécessitent également de nombreux savoir-faire spécifiques. En revanche, l’apport du CENTAC dans la préparation opérationnelle n’est pas négligeable : entraînement du chef interarmes à réagir dans un environnement complexe, cohésion de l’unité face à un ennemi (force adverse) manœuvrier et réputé "dangereux", amélioration des savoir-faire tactiques et de la réactivité au sein des pelotons et des sections. N° 22-02/2001 DOCTRINE THE COMBAT TRAINING CENTER: THE IDEAL TRAINING FACILITY FOR SUB-GROUPS by colonel Desgranges, CENTAC corps commander The ability to offer highly realistic training to all the personnel within a contact battle unit, including its supporting formations, is relatively recent in the French Army. The combat training center (CENTAC) was in fact only created in 1996. The center has been receiving two sub-groups simultaneously only since the second half of 1999. In 2000, CENTAC trained 25 sub-groups. This figure should be compared with the 13 French sub-groups trained in 1998 and 1999. This increase in workload was achieved even though the center’s facilities were still at an experimental stage while awaiting the arrival of the definitive version of the CENTAURE system (the French acronym translates as “combat training and engagement replay center”) and of all combat fire simulators. Simultaneous accommodation for 3 sub-groups will be possible from 2004 onwards, when the center will have all the necessary simulation resources, especially the combat fire simulators for anti-tank weapons. Despite the current shortfall in combat fire simulators, CENTAC is currently an essential date in the training of armored or infantry sub-groups. The center now offers the commanding officers of contact battle regiments and groups of armored squadrons – GE40 – a unique opportunity to carry out training for their units, which can now take place in an all-arms environment with realistic simulation facilities, while benefiting from the added teaching value offered by the center. T he acknowledged a d vantage of CENTAC arises primarily from its unchal-lenged contribution to the opera-tional training of contact battle units. These units may now train in a realistic mode in an appropriate environment, against a reactive enemy and using simulation facilities that reproduce the effects of certain weapons – for the time being guns and infantry light weapons. A unique preparation for operations The training takes care of all sub-group functions from the unit commander down to the infantryman and armored vehicle driver. The exercises combine firing and maneuver operations (“OPEX”). It is true that, apart from the problems resulting from current circumstances, the obstacles are significant: OPEX often require a different unit organization from the one used during high intensity combat. They also Regardless of the per- require a range of specific skills. formance of the two all-arms units engaged, often simultaneously, at CENTAC, this On the other hand, tactical phase forges their CENTAC has much to offer cohesion during maneuvers that during operational prepademand at each command level ration: training of an all-arms (sub-group, section or platoon, commander to react in a comgroup or team) or action level, plex environment, unit cohesion an essential coordination for faced with an enemy (opposing mutual “survival”. force) both top maneuvering and assumed to be “dangerous”, However, regiments still improvement in tactical knowhesitate to include CENTAC in how and in reactivity within their preparation for overseas platoons and sections. on both sides which enables the special qualities of leaders of all ranks to be demonstrated. For captains, this is a great experience and a unique opportunity to command an allarms sub-group during 76 hours. Objectif Doctrine 67 N° 22-02/2001 DOCTRINE L’apport des moyens de simulation et de la numérisation L’entraînement au CENTAC est optimalisé par des moyens de simulation regroupés en un système cohérent (CENTAURE) et comprenant deux sous-systèmes : la simulation "vivante" d’une part, la simulation "constructive" d’autre part. La simulation "vivante" regroupe l’ensemble des moyens de simulation d’engagement avec système laser. Ces moyens sont relativement limités aujourd’hui, du fait de l’absence de STC pour les armes antichars – MILAN, ERYX, AT4 – et pour certaines autres – fusils à répétition 12,7mm modèle F1 (Payen-GonnetMerry), mitrailleuses 12,7, lance grenades individuel (LGI). Néanmoins, ils recouvrent la quasi totalité des besoins en STC aux armes légères d’infanterie (ALI) – FAMAS – des combattants et une grande partie des équipements des engins blindés de deux sous-groupements interarmes et de la FORAD. Certaines armes ne sont en effet pas encore dotées d’un système d’engagement avec laser. Le CENTAC ne sera donc pleinement opérationnel qu’à partir de 2004, avec la réalisation de la version II du système CENTAURE. Des exécutants peuvent donc se plaindre, à juste titre, du manque de réalisme de leur fonction, mais, d’une part les "observateurs-arbitres-conseillers" (OAC) remédient au mieux à ces insuffisances, d’autre part l’intérêt du CENTAC au niveau de l’unité est plus important que les difficultés rencontrées par quelques exécutants. Les demandes des unités ont néanmoins été prises en compte puisque le centre devrait bientôt être doté de plusieurs STC antichars, dans une version "artisanale" mise au point par le CENTAC. Malgré ces lacunes, la pratique montre que, sur le terrain, les actes élémentaires des fantassins et des équipages s’améliorent durant les quatre jours d’exercice, pour atteindre un bon niveau d’exécution le dernier jour. Le deuxième sous-système, "la simulation constructive", regroupe tous les moyens permettant de recueillir, puis de visualiser, de façon synthétique, tous les événements provenant du terrain. Cet ensemble est "transparent" pour les joueurs, mais il représente une source d’informations précieuse pour la direction de l’exercice, et surtout pour l’officier qui étudie la manœuvre du sousgroupement et qui conduit l’analyse après action (3A). Lors des 3A, certaines phases tactiques peuvent ainsi être présentées au commandant d’unité et à ses principaux subordonnés sous forme de "copie d’écran" montrant à un Objectif Doctrine 68 instant donné la situation réelle des unités sur le terrain. Ces "rejeux" informatiques, auxquels viennent s’ajouter les bilans exacts des pertes amies et ennemies, ainsi que des séquences vidéo enregistrées pendant l’exercice, constituent des informations indispensables lors des analyses après action réalisées au CENTAC. La spécificité des analyses après action (3A) du CENTAC Hormis les séances d’analyse qui se déroulent "à chaud" sur le terrain, il existe des 3A plus élaborées, conduites chaque jour par un officier du Centre au profit de chacun des sous-groupements entraînés. L’objectif des 3A du CENTAC n’est pas seulement d’exposer les enseignements de la manœuvre aux principaux protagonistes, mais il consiste aussi, le plus souvent, à leur faire prendre conscience de leurs erreurs éventuelles, afin qu’ils ne les répètent plus par la suite : c’est le principe de la "pédagogie de progrès". Au CENTAC, l’analyse après action est un métier à plein temps. Les officiers analystes participent activement au montage des exercices et à la préparation des ordres qui seront transmis aux sousgroupements. La précision et la clarté des ordres sont en effet des conditions préalables à toute analyse sérieuse. N° 22-02/2001 DOCTRINE The contribution of simu- of the lack of realism in their lation and digitalization function but, on the one hand facilities the "directing staff-umpiresadvisers" (“OAC”) do their best The training at CENTAC to remedy these shortfalls, and is optimized by simulation on the other hand the resources grouped into a cohe- advantages of CENTAC at the rent system (CENTAURE) and unit level outweigh the difincluding two sub-systems: ficulties encountered by some "live" simulation on the one participants. hand, and "constructive" simulation on the other. Unit requirements have nonetheless been taken into "Live" simulation inclu- account, as the center should des all resources for enga- soon be equipped with several gement simulation using the anti-tank combat fire simulaser system. These resources are lators, in a "crude" version today relatively limited, because developed by CENTAC. of the lack of combat fire Despite these shortsimulators for anti-tank weapons - MILAN, ERYX, comings, experience on the AT4 - and for some others – the ground demonstrates that the F1 model 12.7mm self-loading individual performance of rifle (Payen-Gonnet-Merry), infantry and weapon teams the 12.7mm machine gun and improves during this four day the individual hand grenade exercise, reaching a high level on the final day. launcher (LGI). principal subordinates in the form of a "screen copy" showing at a given instant the real situation of units on the ground. These computerized "replays", to which are added final balance sheets of friendly and enemy losses, as well as video sequences recorded during the exercise, are vital information for the post exercise analysis carried out at CENTAC. The distinctive nature of post-exercise analysis carried out at CENTAC In addition to the “hot” debriefing sessions held on the ground, more detailed postexercise analysis is undertaken every day by an officer from the Center for the benefit of the subgroups under training. The aim of post-exercise analysis at CENTAC is not just to expose the learning lessons from the actions of the two protagonists, but, more often, it also aims to make them aware of their possible errors to avoid them being repeated in the future: this is the principle of “learning by experience”. The second sub system, "constructive simulation", brings together all resources enabling the collection and visual replication of all events arising on the terrain. This system is "transparent" for the participants, but it represents a vital source of information for At CENTAC, postthe distaff, and especially for the Some weapons are in fact officer who studies sub-group exercise analysis is a full time not yet equipped with the laser maneuvers and who leads the job. Analysis officers play an active role in setting up exercises engagement system. CENTAC post exercise analysis. and in the drafting of orders to will therefore not be fully During the post exercise be sent to the sub-groups. The operational until 2004, with the completion of version II of the analysis, some tactical phases accuracy and clarity of these CENTAURE system. Players may thus be presented to the orders is a precondition for any may therefore rightly complain unit commander and his serious analysis. Nevertheless, they cover virtually quite all combat fire simulator requirements in respect of the combatants’ infantry light weapons FAMAS - and a majority of armored vehicle equipment within the two all-arms subgroups and the FORAD. Objectif Doctrine 69 N° 22-02/2001 DOCTRINE L’étape suivante de la préparation 3A consiste à étudier les ordres donnés par le capitaine, puis à observer leur réalisation sur le terrain. Il s’agit alors pour l’officier analyste et son équipe de suivre l’exécution de ces ordres d’une part avec le réseau radio, d’autre part à l’aide des écrans CENTAURE. Leur importance est primordiale car les comptesrendus, qu’ils soient relatifs aux amis ou à l’ennemi, sont parfois éloignés de ce qui se passe effectivement sur le terrain : ces écrans permettent donc souvent de rétablir la réalité. En outre, ils apportent une vue globale et en temps réel de la situation des unités sur le terrain, en permettant ainsi aux officiers analystes de se faire une idée précise du déroulement de la manœuvre. A la fin de chaque phase tactique intensive, en fin d’après-midi, le compte à rebours commence pour l’équipe d’analyse. Il reste alors environ quatre heures à l’officier analyste pour écouter les OAC revenus du terrain et se faire préciser quelques moments particuliers de l’exercice, pour visionner le film enregistré par les équipes vidéo, pour monter ensuite la séance 3A et faire construire les supports audiovisuels par l’équipe technique. En début de soirée, commence alors la séance d’analyse proprement dite, qui dure environ une heure. Elle prend la forme d’une réunion discussion dont l’officier analyste est l’animateur. D’une manière succincte, la 3A consiste à dérouler les questions suivantes : - que deviez-vous faire ? - comment vouliez-vous le faire ? - qu’avez-vous fait ? - quels enseignements en tirezvous ? Au cours de cette séance, l’officier analyste fait revivre au commandant du sous-groupement et à ses principaux subordonnés leurs actions de combat, il suscite l’auto-analyse, il fournit des conseils et rappelle autant que de besoin les notices d’emploi. C’est le déroulement de cette trame, le professionnalisme de l’analyste et l’importance des moyens techniques mis en œuvre qui font la spécificité des 3A du CENTAC. * * * Malgré l’insuffisance actuelle des simulateurs de tir de combat, mais grâce à une organisation éprouvée, à des moyens technologiques de pointe et à une pédagogie adaptée, le CENTAC est devenu l’outil privilégié de Objectif Doctrine 70 l’entraînement des unités de chars et d’infanterie. Cependant le CENTAC ne peut pas aujourd’hui accueillir certaines unités d’appui, de reconnaissance ou de renseignement. En effet les OAC parviennent, avec beaucoup d’effort, à compenser en partie l’insuffisance numérique des STC antichars et l’absence de systèmes de localisation sur certains véhicules de combat. Mais le suivi de l’exercice et l’analyse qui s’en suivent deviennent difficiles lorsque les pions tactiques sont trop dispersés sur le terrain. En 2001, il est prévu d’entraîner 32 sous-groupements au CENTAC. Mais certains régiments sont parfois dans l’embarras pour aligner un sousgroupement au complet. Le CENTAC s’adapte donc à ces difficultés en accueillant, le cas échéant, des unités plus faibles en volume de personnel ou en puissance de feu. Néanmoins, le CENTAC ne déroge pas à une règle fondamentale : le combat doit rester dans la catégorie "haute intensité" et doit surtout permettre aux capitaines de manœuvrer avec de véritables sous-groupements interarmes ; des moyens suffisants, en personnel comme en matériel, sont absolument nécessaires pour que l’on puisse véritablement parler d’entraînement ❖ N° 22-02/2001 DOCTRINE The next stage of preparation for post-exercise analysis involves the study of the orders issued by the captain, and then the observation of their execution on the ground. It is then up to the analysis officer and his team to monitor the execution of these orders firstly over the radio net and secondly though the CENTAURE displays. Their importance is essential as reports, whether they refer to friendly or enemy forces, are sometimes far away in time from the real events on the ground: these displays may therefore enable reality to be reestablished. They also provide an overall real time view of the situation of the units on the ground, thereby enabling the analysis officers to have an accurate picture of exercise progress. At the end of each tactical phase, late in the afternoon, the count down begins for the analysis team. The analysis officer now has about four hours to question the OACs on their return from the field to clarify some specific events during the exercise, to view the films recorded by the video teams, to set up the post-exercise analysis session and to have audiovisual aids prepared by the technical staff. At the beginning of the evening, the post-exercise analysis session itself starts; this lasts about one hour, and takes the form of a discussion led by the analysis officer. Briefly, postexercise analysis involves the following questions: armoured and infantry units. However, CENTAC cannot currently accept certain support, reconnaissance or intelligence units. In fact the OACs manage, with some difficulty, to partly compensate for the numerical deficiencies in antitank weapon fire simulators and - what were you asked to do? the lack of location systems on - how did you aim to do it? certain combat vehicles. But it - what did you do? becomes difficult to monitor the - what lessons have you learned? exercise and subsequently to analyze it when tactical teams During this session, the are too dispersed across the analysis officer asks the officer terrain. commanding the sub-group and It is planned to train 32 his principle subordinates to live again their actions in combat; he sub-groups at CENTAC in encourages self-analysis, offers 2001. However some regiments advice and recalls where may have difficulties to build up necessary any standard opera- a complete sub-group. ting procedures. The very CENTAC therefore adapts specificity of 3A as it is performed at CENTAC stands to these problems by accepting, with the developing of this where appropriate, units with sequence backed up by the shortfalls in personnel or analyst’s professionalism and the firepower. However, CENTAC amount of technical resources never departs from a fundamental rule: combat must employed. remain within the “high intensity” category and must * * above all enable captains to * maneuver with genuine allDespite the current lack of arms sub-groups; adequate combat fire simulators, resources, in personnel as well as CENTAC’s proven organi- in equipment, are absolutely zation, advanced technical necessary if genuine training resources and targeted teaching value is to be achieved❖ techniques, has made it the primary tool for the training of Objectif Doctrine 71 N° 22-02/2001 DOCTRINE DOCTRINE D’EMPLOI ET SIMULATION : EXEMPLE D’UNE SYNERGIE REUSSIE par le lieutenant-colonel Maitrier, direction des études et de la prospective de l’école d’application de l’infanterie La refondation de l’Armée de terre a notamment conduit à décrire les différentes formations dans des documents uniques d’organisation (DUO). Dans ce contexte, la section de reconnaissance régimentaire des régiments d’infanterie (SRR) est désormais constituée de quatre patrouilles de reconnaissance équipées de missiles antichars courte ou moyenne portée. L’actualisation du manuel d’emploi de cette section était donc nécessaire en imaginant des actions d’investigation de contact incluant la mise en œuvre des systèmes d’armes. Cette démarche, dans un souci de réalisme et de réactivité, s’est initialement grandement appuyée sur la simulation. L es travaux menés par étapes sur une durée de six mois par l’école d’application de l’infanterie (EAI) ont impliqué la direction des études et de la prospective, le centre JANUS de l’EAI et la SRR du 2ème régiment étranger d’infanterie. Une première étape a consisté simultanément à décrire des nouvelles missions pour la SRR permettant la mise en œuvre des armes antichars, et l’intégration dans JANUS des nouveaux paramètres de cette section. Dans un deuxième temps, la SRR du 2ème REI s’est appropriée les études de l’école puis a "testé" les différentes missions lors d’exercices simulés montés par le centre JANUS. Les enseignements ont permis de valider ou pertinence des travaux riques, après rédaction première version du manuel d’emploi, au cours d’exercices conduits par la SRR dans le cadre normal de la planification de ses activités. Sans remplacer le terrain qui, in fine, sanctionne le réalisme de la doctrine, l’apport de la simulation dans la phase de conception de l’emploi de la SRR a été déterminant, tant en termes de principes d’emploi et de possibilités tactiques qu’en termes de délais de réalisation des études. Nul doute que cette démarche simple s’applique utilement à d’autres niveaux ou domaines d’emploi ❖ retirés non la théod’une Objectif Doctrine 72 N° 22-02/2001 DOCTRINE EMPLOYMENT DOCTRINE AND SIMULATION: AN EXAMPLE OF A SUCCESSFUL SYNERGY by lieutenant-colonel Maitrier, office for studies and prospective at infantry branch school The "refundation" of the French Army has in particular led to describe each unit in a unique organization document (DUO). Within this context, the regimental reconnaissance platoon (SRR) of infantry battalions is now composed of four reconnaissance squads equiped with short or medium-range antitank missiles. Thus, updating the field manual of this platoon was necessary, by imagining contact investigation actions allowing to operate weaponsystems. Out of concern for realism and reactivity, this process was initially supported by simulation. T he work was carried out during six months by the school of infantry, involving the directory of studies and prospective, the JANUS center and the SRR of the 2nd REI (French foreign legion infantry battalion). The first stage consisted in simultaneously describing new missions for the SRR allowing to operate antitank weapons, while integrating the new parameters of this platoon in the JANUS system. For the second stage, the 2nd REI/SRR took over the school studies and then tested different missions during several simulated exercises conducted by the JANUS center. a series of exercises conducted by the SRR in the regular frame of its planned activities. Without replacing field maneuver, which in fine sanctions the doctrine’s realism, the contribution of simulation for the conception of the SRR employment was determant in terms of employment principles and tactical capabilities as well as in terms of time limit for conducting the studies. There is no doubt that such a simple process will usefully apply to other employment levels or domains ❖ Lessons learned from these tests allowed to validate or not the relevance of theoritical works, after a first version of the field manual had been written, during Objectif Doctrine 73 N° 22-02/2001 DOCTRINE LA SIMULATION INTERARMEES par le commandant Cazoulat (EMA/TSIC) D ans un environnement, caractérisé par l’incertitude et la contrainte du "temps réel", il n’est pas possible de déterminer à l’avance les zones d’engagement, la nature des menaces et la forme des opérations. Le document de politique générale de la simulation interarmées (novembre 1998) fixe les grandes lignes relatives à ce domaine. Créée le 01 janvier 1999, la section simulation de l’état-major des armées assure la mise en œuvre et le suivi de l’ensemble des actions relevant de ce domaine. Après avoir rappelé les enjeux, replacé la simulation interarmées dans son contexte, présenté les priorités définies dans le document de politique générale de la simulation interarmées, cet article présentera le concept d’exercice assisté par ordinateur (CAX) français, ainsi que les différents développements ou actions en cours. D ans un contexte et un environnement, de plus en plus complexes, la simulation joue un rôle clef ; elle permet par la modélisation des systèmes et des schémas décisionnels d’obtenir une représentation aussi fidèle que possible des opérations militaires. Conférant la capacité de gérer un nombre important de paramètres, elle permet de simuler des situations opérationnelles nécessitant choix et décisions, d’anticiper et d’évaluer les conséquences d’une décision d’une manière objective et rigoureuse par rapport aux critères qui lui sont constitutifs. d’aider à l’entraînement des unités. LE DOMAINE DE LA SIMULATION INTERARMEES La simulation interarmées constitue un sous-ensemble restreint à l’intérieur du vaste domaine de la simulation. Il existe dans les armées de nombreuses réalisations au niveau tactique (simulateurs d’entraînement de plate-forme de combat, simulations d’entraînement de petites unités) et quelques unes au niveau opératif. Une première définition du domaine d’application de la simulation interarmées peut suivre une classification par domaines d’application et par niveaux (cf. tableau ci-dessous). Les besoins interarmées sont relatifs à la fois aux systèmes faisant intervenir plusieurs composantes au niveau de la conduite des forces et aux systèmes des QG d’opérations de la responsabilité de l’étatmajor des armées. Pour ce qui concerne les applications opérationnelles de haut niveau, notamment, les outils d’aide à la décision, l’interopérabilité avec les structures en charge des systèmes d’information et de commandement est primordiale. LES ENJEUX La simulation interarmées apparaît comme l’un des outils privilégiés des forces armées, car elle participe à la maîtrise de la décision. Elle doit permettre d’étudier, de valider et de faire évoluer les doctrines, de préparer des planifications d’actions génériques, d’aider à la planification des actions réelles et d’en assurer la préparation, enfin Objectif Doctrine 74 N° 22-02/2001 DOCTRINE JOINT SERVICE SIMULATION by major Cazoulat, (EMA/TSIC) In an environment characterised by uncertainty and the constraint of “real time” reporting, it is impossible to determine in advance what the area of operations will be, what type of threat will be faced nor the type of operation that will need to be conducted. The joint service simulation policy document (November 1998) lays down broad principles in this field. The simulation office on the French joint staff was created on 1 January 1999. It is responsible for implementing and monitoring all simulation-related activities. This article describes the challenges faced, summarises the current state of joint service simulation and lists the priorities assigned in the joint service simulation policy document. It then presents the French computer assisted exercise (“CAX”) concept, and current developments or activities. I n an increasingly complex situation and environment, simulation plays a key role; by modelling systems and decision making processes. It enables military operations to be represented as accurately as possible and enables a large number of parameters to be controlled. This allows the simulation of operational situations requiring choice and decision making, whose consequences can be anticipated and evaluated objectively and rigorously against its inherent characteristics. operations, and finally help in might adopt a classification by the training of units. fields of application and by level. Joint service requirements THE JOINT SERVICE relate both to systems that SIMULATION FIELD require the participation of several components at joint force Joint service simulation is command and those within the a limited sub-set within the operational command structure immense simulation field. which is the responsibility of the There are within the armed joint staffs. services numerous forms of simulation at a tactical level Where high level ope(weapons platform training rational applications are consimulator, simulators for trai- cerned, and in particular ning small units), and a few at decision making tools, interan the operational level. An operability with the structures initial definition of the range of controlling command and infortasks for joint service simulation mation systems is essential. APPLICATION THE CHALLENGES Joint service simulation is a vital tool for the armed forces, as it is part of the decision making control process. It enables the study, validation and evolution of doctrine and the preparation of contingency plans, support the preparation and planning of actual Studies, Force trend strucrure analysis L E V E L Training Employment Planning Preparation and conduct of operations Strategic Defence systems Operative forces systems JOINT SERVICE REQUIREMENTS Joint service systems Tactical Combat systems Weapon systems Objectif Doctrine Specific 75 systems N° 22-02/2001 DOCTRINE POLITIQUE DE LA SIMULATION INTERARMEES les alliés et contribuer à la formation des cadres. Les aptitudes opérationnelles définies par le concept d’emploi des forces doivent permettre à ces dernières d’agir dans tous les cadres d’engagement possibles et de mettre en œuvre tous les modes d’action envisageables. Elles concernent la maîtrise de l’information, la participation au commandement d’une opération multinationale, la constitution d’une force, son déploiement et son soutien, le commandement d’un groupe de forces interarmées nationales ou multinationales. La politique de simulation interarmées contribue activement à la satisfaction de ces objectifs de capacités opérationnelles, tant pour la conception et la planification que pour l’entraînement des forces, en respectant les priorités suivantes : • Primordial : contribuer de façon déterminante à donner à la France une capacité propre d’anticipation, de conception, de planification et de conduite d’opérations interarmées nationales ou multinationales, notamment comme nation cadre d’un PC FIM. • Souhaitable : aider à concevoir et à faire évoluer l’outil militaire. L’engagement des forces françaises dans un cadre interallié fait partie du concept de leur emploi et la préparation (planification, entraînement) doit être possible dans ce contexte. La simulation opérationnelle interarmées sera interopérable avec les alliés, principalement au niveau opératif. Le garant de cette interopérabilité est la coopération que la France doit entretenir en participant à des exercices mettant en œuvre des simulations et en développant des outils communs avec les alliés. LE CONCEPT CAX La seule connaissance des procédures opérationnelles n’est plus suffisante. La connaissance approfondie du théâtre d’opérations dans toutes ses dimensions, la maîtrise des cultures et des objectifs politico-militaires sont aujourd’hui indispensables pour assurer une gestion optimale de ces événements. A ce titre, l’informatique représente un apport primordial pour favoriser le transfert des connaissances opérationnelles et l’accélération de la maîtrise de la conduite des opérations en particulier au niveau opératif. Un CAX (computer assisted exercise) est un exercice de poste de commandement (CPX) dans lequel les modèles de simulation sont utilisés pour placer les commandants de forces, les états-majors, les systèmes de commandement et de conduite dans un environnement opérationnel réaliste. Le but est l’entraînement à la prise de décision, à la pratique des procédures du PC et à la coordination des actions entre PC. Le schéma présenté ciaprès, illustre le concept CAX français mis en œuvre dans le cadre de l’exercice francobritannique "Réaction Combinée 2000". • Important : doter les armées d’un système d’entraînement d’états-majors au niveau opératif interopérable avec Objectif Doctrine 76 N° 22-02/2001 DOCTRINE JOINT SERVICE SIMULATION POLICY The operational capabilities defined in the forces’ concept of operations must enable them to take action in all possible engagement scenarios and to employ all conceivable means of action. These involve the control of information, participation in the command of a multinational force, the constitution of a force, its deployment and support, and the command of a national or multinational joint task force. The joint service simulation policy makes an active contribution to meeting these operational capability objectives, both in the concept and planning stage as well as in force training, while respecting the following priorities: • Essential : to make a significant contribution to ensuring that France has its own capability to anticipate, conceive, plan and conduct national or international joint service operations, especially as framework nation for a multinational joint force headquarters. with allies and that contributes its dimensions, and of cultures to the training of commanders. and politico-military objectives, are today essential to ensure the • Desirable : to support the most favourable management of planning and development of these events. Information the military tool. technology offers major advantages in this area for the Engagement of French transfer of operational inforforces in an allied framework is mation and the hastening of part of their concept of mastery of the conduct of operations. Preparation (plan- operations especially at action ning and, training) must be level. possible in this context. Joint service operational simulation A CAX (computer assisted must be interoperable with exercise) is a command post allies, especially at the tactical exercise (CPX) where simu(and operational) level. lation modules are used to locate force commanders, service staffs Cooperation ensures this and command and control interoperability. France must systems in a realistic operational cultivate this by participating in environment. exercises that employ simulation and by developing compatible The aim is training in tools with the allies. decision making, the practice of CP procedures and coordination THE CAX CONCEPT of activity between CPs. This diagram illustrates the French It is not enough merely to CAX concept as put into understand operational proce- operation during the Anglodures. An in-depth knowledge of French exercise “Combined the theatre of operations in all Reaction 2000”. • Important : to provide the armed services with an operational staff training system that is interoperable Objectif Doctrine 77 N° 22-02/2001 DOCTRINE Le concept CAX décline en deux phases : se • la stimulation : transfert des connaissances opérationnelles. Cette phase permet l’accélération du processus de transfert des connaissances opérationnelles (théâtre, ordre d’exercice, historique de la crise,…) et l’apprentissage de l’environnement opérationnel de travail. Le but recherché est de former les différents acteurs, aussi rapidement que possible, à leurs fonctions au sein du PC, en vue de conduire les opérations liées à l’exercice ou à l’opération réelle. • la simulation : entraînement à la prise de décision et à la conduite d’opérations. Cette phase commence lorsque le PC est prêt à prendre le contrôle opérationnel de la crise. Elle permet l’accélération du transfert des connaissances pour la conduite des opérations. Il s’agit de conduire une animation cohérente du comportement humain et des systèmes d’armes en fonction d’un scénario politico-militaire. Cette phase s’adresse aux acteurs du processus de décision du PC. STIMULATION + SIMULATION CAX UNE SIMULATION INTERARMEES EN PLEIN DEVELOPPEMENT L’état-major des armées a lancé une série de développements dont l’objectif est, conformément au document de politique générale de la simulation interarmées : • à l’horizon 2000, de doter les armées d’un système d’entraînement d’états-majors au niveau opératif nécessaire pour la formation des cadres, • à l’horizon 2005, de réaliser un système de simulation national constitué par un centre de simulation interarmées disposant de moyens d’aide à la décision stratégique, à la planification des opérations, à la conduite des opérations. Dès 1999, en coopération avec le centre d’analyse de défense de la DGA et en liaison avec les états-majors opérationnels interarmées (COIA, EMIA), avec les états-majors d’armées et les centres de simulation ou de recherche opérationnelle d’armées (CROSAT - centre de recherche opérationnelle et de simulation de l’Armée de terre), ANPROS - antenne plans de recherche opérationnelle et de simulation de la marine nationale), CASI - centre d’analyse, de simulation et d’innovation de l’Armée de l’air), les études, projets ou coopérations suivants ont débutés : Objectif Doctrine 78 • étude technico-opérationnelle "aide à la décision stratégique" : il s’agit de mettre en place un système d’aide à la décision destiné au CEMA. Cette aide porte sur la gestion des données nécessaires pour analyser les situations, proposer des options et soutenir le dialogue politico-militaire. • étude technico-opérationnelle "aide à la planification des opérations" : l’étude porte sur la faisabilité d’un démonstrateur, centré sur la problématique du choix des modes d’actions, qui serait élaboré à partir d’outils "type jeu de guerre", comme JTLS - joint theater level simulation)…, acquis par le collège interarmées de défense, et d’outils d’étude de la projection (ADAMS ou LMT,…). La réalisation d’interfaces d’entrée et de sortie conviviales, ainsi que la capacité à s’intégrer dans une administration de données basée sur la méthode MADIOS (méthode d’administration de l’interopérabilité des systèmes d’information et de commandement) sont les points durs de cette étude. • Etude technico-opérationnelle "aide à la décision pour le commandement d’un PC opératif" : la mise à disposition du commandant de la force (COMANFOR) d’un système d’aide à la décision donnant une vision prospective, établie à des fins d’aide au commandement et N° 22-02/2001 DOCTRINE The CAX concept breaksdown into two phases: •stimulation: transfer of operational information. This phase speeds up the process of transferring operational information (theatre, exercise order, background to the crisis etc.), and offers learning opportunities for the operational working environment. The aim is to train those involved as quickly as possible in their functions within the CP, in order to manage activities associated with the exercise or the genuine operation. •simulation: training in the taking of decisions and in the conduct of operations. This phase starts when the CP is ready to take over operational control of the crisis. It enables accelerated transfer of information for the conduct of operations. It provides a coherent animation of human and weapon system behaviour as a function of a politicomilitary scenario. This phase is aimed at those involved in the CP decision making process. STIMULATION + SIMULATION CAX JOINT SERVICE SIMULATION IS DEVELOPING RAPIDLY The central staffs has initiated a series of developments whose aims (in accordance with the general joint service simulation policy document) are: • operational analysis study “aids to strategic decision making”: this involves setting up systems to aid decision making for the use of the chief of the defence staff (CEMA). This addresses management of the data needed to analyse situations, suggest options and support the political-military dialogue. • by 2003, to provide the armed • operational analysis study “aids to operations planforces with a training sysning”: the study addresses the tem at operational staff feasibility of a demonstrator, level for the training of which would be prepared commanders, based on “war game” type • by 2005, to produce a tools, such as JTLS-joint national simulation system theatre level simulation…, consisting of a joint service acquired by the joint service simulation centre with defence college, and tools for systems to aid strategic the study of projection decision making, operational (ADAMS or LMT, etc). The planning and the conduct of creation of user-friendly input operations. and output interfaces, and the ability to integrate into a data In cooperation with the administration system based DGA’s defence analysis centre, on the MADIOS (inforand in liaison with the joint mation and command systems service operational staffs operational interoperability (COIA, EMIA), the central administration method) staffs and the defence simulation method are the key aspects of and operational research centres this study. (CROSAT - French Army operational research and simulation centre, ANPROS - • Operational analysis study “aids to decision making French Navy operational for the commander of an research and simulation operational CP” : the aim is planning centre, CASI - French to make available to a force air force analysis, simulation commander (COMANFOR) and innovation centre), the an aid to decision making following studies, projects or offering a predictive view, cooperative reviews have been intended to aid the command under way since 1999: Objectif Doctrine 79 N° 22-02/2001 DOCTRINE de coordination interarmées, est l’objectif recherché. Ce système montrera, grâce à la simulation, les évolutions probables de la situation en cours, et mettra en évidence les divergences éventuelles entre le déroulement planifié des opérations et le déroulement en cours, vis-à-vis de l’effet final recherché. • Projet de système d’entraînement d’états-majors au niveau opératif : il s’agit de réaliser un système, basé sur une fédération HLA (high level architecture) de simulations, des armées, existants ou à développer, de niveau opératif. Les briques de base de ce système sont : WAGRAM (wwagame terre interarmées) pour la composante terre, DUCTOR/ORQUE p o u r l a composante mer, STRADIVARIUS-S A X O P H O N E pour la composante air. L’objectif est d’entraîner les états-majors de niveaux opératifs nationaux ou alliés. Le prototype ALLIANCE (application logicielle interarmées nationale pour l’entraînement au commandement d’un engagement militaire) de ce projet a été mis en œuvre, au cours de l’année 2000, dans le cadre des exercices "Réaction Combinée" et "Rodage", pour démontrer la viabilité du concept CAX français. • fin 2000 : rédaction de l’objectif d’état-major, décrivant des outils et produits relatifs à la simulation et à la modélisation, accessible à quiconque au sein du ministère de la défense. • 2001 : réalisation du démonstrateur. Et, notamment, développement de la brique terre WAGRAM, démonstrateur d’une simulation capable de représenter le combat terrestre dans un environnement interarmées, • Dans le domaine de la coopération avec les européens, l’état-major des armées a développé, ou initialisé, les coopérations b i l a t é r a l e s avec l’Allemagne, le RoyaumeUni, l’Espagne, les Pays-Bas, les Etats-unis. • fin 2001 : rédaction de la fiche de caractéristiques militaires. * Les échéances de ce projet sont les suivantes : • Projet OTAN PATHFINDER : la France assure la conduite de cette activité technique, basée sur une fédération HLA de capacités de simulation nationales, destinée à entraîner les étatsmajors OTAN, les PC FIM et les composantes. Les nations ou organisations participantes à ce projet sont : les EtatsUnis, le Royaume-Uni, l’Espagne, l’Italie, les Pays Bas, la France, l’Allemagne, le Canada, la NC3A, SACLANT, SHAPE. Une première étape a été réalisée, fin septembre 2000, avec le démonstrateur Pré-PATHFINDER (ou DIMUNDS 2000). • Projet BDSIM (Base de Données SIMulation) 2000 : ce projet consiste en la réalisation d’une base de données, constituée de fiches Objectif Doctrine 80 * * L’année 2001 verra la poursuite des différents travaux et se concrétisera par la réalisation de démonstrateurs, ainsi que la mise en place d’outils d’aide à la décision, notamment dans le cadre de l’aide à la planification des opérations. Dans ce domaine de la simulation interarmées, la méthodologie utilisée consiste, si possible à partir d’outils existants (simulations des armées, prototypes DGA, etc.) pour aider de façon itérative les opérationnels, à exprimer et à définir les besoins en vue de la mise en place des futurs outils à vocation opérationnelle ❖ N° 22-02/2001 DOCTRINE function and joint service coordination. This system will show, via simulation, the probable development of the current situation, and will reveal any divergences between the planned course of an operation and current events, compared against the final aim. describing tools and products applicable to simulation and modelling, and accessible to anyone within the ministry of defence. Timescales for this project are as follows: ■ end of 2000: writing of staff target, ■ 2001: demonstrator build; an important element will be the land block WAGRAM, demonstrator for a simulation able to represent land combat in a joint service environment, • In the European cooperation field, the Central Staffs have developed, or initiated, bilateral cooperation with Germany, the United Kingdom, Spain, the Netherlands and the USA. • Draft for a training system at operational staff level: the aim is to produce an ■ end of 2001: writing of * operational-level system for statement of military * * the forces, based on an existing characterises. or yet to be developed HLA2001 will see a higher level architecture• NATO PATHFINDER continuation of these various federation of single-service project: France has the lead in activities which will be drawn simulations. The building this technical activity, based on together in the creation of blocks for this system are: an HLA federation of demonstrators, as well as the WAGRAM (joint service land national simulation capa- setting up of tools to support war gaming) for the land bilities, aimed at training decision making, especially in component, DUCTOR/ORQUE NATO staffs, MJF (Multi- respect of operational planning. for the naval component, national joint force) CPs and S T R A D I VA R I U S components. Participating In the field of – joint serSAXOPHONE for the air nations or organisations are: vice simulation – France will component. The aim is to the USA, the United use, existing tools (singletrain national or allied Kingdom, Italy, the service simulations, DGA prooperational staffs. Netherlands, Ger many, totypes, etc.) whenever possible, Canada, NC3A, SACLANT, to provide help of an iterative The ALLIANCE (national SHAPE. An initial stage was nature to operational staff when joint service software applicompleted at the end of expressing and definining cation for training in the September 2000, with the requirements, with a view of command of a military p r e - P A T H F I N D E R introducing operational applicaoperation) prototype for this demonstrator (or DIMUNDS tion in next generation of tools❖ project was run during the 2000). year 2000 for exercises “combined reaction” and • BDSIM (Simulation data base) 2000 project: this “rodage”, to demonstrate the involves the production of a viability of the French CAX data base, consisting of files concept. Objectif Doctrine 81 N° 22-02/2001 ETRANGER COUP DE PROJECTEUR SUR LA SIMULATION D'ENTRAINEMENT DANS L'US ARMY par le lieutenant-colonel Douin, officier de liaison au centre national de simulation La simulation constitue un des grands chantiers des forces armées américaines. La vision de l'Army, inscrite dans celle du ministère de la défense, consiste à mettre sur pied un environnement synthétique, c'est-à-dire de pouvoir relier des simulations possédant un haut niveau de réalisme. La panoplie des modèles permettra de simuler tant le niveau théâtre que l'acte élémentaire. En fonction du niveau et des objectifs, cet environnement pourra être généré aussi bien à partir d'un seul ordinateur que dans le cadre d'un réseau distribué plus ou moins étendu. Aux Etats-Unis, on ne parle pas de simulation mais de modeling and simulation (M&S), lequel se découpe en trois domaines : Sigle TEMPO ACR RDA Développement Champ d’application - entraînement individuel et collectif training, exercices and military - exercices interarmes et interarmées - préparation/répétition des missions (rehearsal) operations (entraînement) - planification des opérations - construction de forces advance concepts and requirements - études opérationnelles (analyse) - expérimentations tactiques - recherche appliquée research, development and acqui- - développement de systèmes d’armes sition (acquisition) - tests et évaluations La simulation entraînement se subdivise également en trois volets : Volet Live Virtual Constructive De quoi s’agit-il ? forces réelles utilisant des systèmes d’armes dont les effets sont simulés (exemple le CENTAC à Mailly). forces réelles évoluant dans un environnement représenté par des simulateurs qui reproduisent l’organisation, les opérations et l’équipement réels (c’est le domaine du simulateur (de vol ou de conduite d’engin blindé...). implication de personnes réelles introduisant les données initiales dans une simulation qui détermine les résultats en activant des forces simulées (exemple : JANUS, BBS ou CBS). Traduction instrumentée virtuelle constructive ou numérique Enfin, parmi les simulations, deux grandes familles sont considérées : les legacy simulations, antérieures à 1992... et les autres. Objectif Doctrine 82 N° 22-02/2001 FOREIGN STUDIES SNAPSHOT ON TRAINING SIMULATION IN THE US ARMY by lieutenant colonel Douin, liaison officer with the national simulation center (NSC) Simulation is one of the main areas of activity for the US armed forces. The Army’s vision, included in that of the Ministry of defense, is to set up a synthetic environment, in other words to be able to link together simulations possessing a high level of realism. This range of models will enable simulation at theatre level as well as at the elementary action level. Depending on the level and the aims, it will be possible to generate this environment using either a single computer or a distributed network, more or less extended. In the USA, one does not talk of simulation but of modeling and simulation (M&S), which is broken down into three domains: Acronym TEMPO ACR RDA Meaning Field of applicability - individual and collective training training, exercises and military - combined arms and joint exercises - mission preparation/rehearsal operations (training) - operational planning - force generation advanced concepts and require- - operational studies ments (analysis) - tactical experiments - applied research research, development and acqui- - weapon system development sition (acquisition) - test and evaluation Training simulation is also subdivided into three areas: Aspect Live What does it involve? real forces using weapon systems whose effects are simulated (example of CENTAC at Mailly). French translation instrumentée Virtual real forces operating within an environment represented by simulators that reproduce the real organization, operations and equipment (this is the field of the simulator (??? or for driving an armoured vehicle...). virtuelle Constructive involvement of real personnel entering initial data into the simulation which determines the results by activating the simulated forces (example: JANUS, BBS or CBS). constructive ou numérique Finally, amongst simulations, two major families are considered: the legacy simulations, prior to 1992... and the rest. Objectif Doctrine 83 N° 22-02/2001 ETRANGER ORGANISATION GENERALE DE LA CHAINE M&S Administration centrale Chacun des trois domaines est supervisé par un domain manager (à Washington), luimême soutenu par un domain agent : soit le training and doctrine command (TRADOC), soit l’Army materiel command (AMC). La mise en œuvre est assurée par un executive agent : pour l’entraînement, le directeur du national simulation center (NSC) ; pour l’analyse le directeur du TRADOC analys center (TRAC) de Fort Leavenworth ; pour l’acquisition le directeur de l’Army materiel systems analysis activity (AMSAA). Le général commandant TRADOC approuve tous les besoins de l’Army en matière de M&S, quel que soit le domaine. Au sein de la communauté de l’entraînement, le NSC constitue le combat developper pour les simulations constructives et numériques (le passage de la simulation instrumentée sous la coupe du NSC est à l’étude). Le simulation, training & instrumentation command (STRICOM), qui appartient à la chaîne AMC, en est le materiel developer. Vision stragégique AMS GOSC Le M&S est piloté par deux conseils, l’Army model and simulation general officer steering committee et l’Army model and simulation executive council lesquels s’appuient sur l'Army model and simulation office. AMSEC Priorités - Planification AMSO Exécution - Coordination Model & Simulation Domain Managers RDA ACR TEMO TRADOC AMC AMSAA NSC STRICOM TRAC Enfin, le M&S est servi par deux "filières experts" : les functional areas (FA) n° 57 pour la simulation et n° 49 pour la recherche opérationnelle. LES PROJETS "ENTRAINEMENT" EN COURS La synthèse du projet en terme de programmes figure dans le schéma ci-dessus. Il convient de noter que la communication entre les simulations impose une norme commune. Le standard retenu, la high level architecture (HLA), a été rendu obligatoire pour tous les modèles par le ministère de la défense. Warfighter simulation (WARSIM 2000) est le programme M&S majeur de l’Army. Ce programme n'est pas Objectif Doctrine 84 STRICOM indépendant, mais constitue la "brique terre" du programme interarmées "joint simulation system" (JSIMS). Le premier exercice est planifié en mai 2002. One semi automated forces (OneSAF) devrait être mis en service peu après le précédent. Il présente deux particularités : il doit constituer également un outil d'analyse ; il est conçu pour assurer le lien, au sein de l’environnement synthétique, avec le système CATT. Le combined arms tactical trainer (CATT) est un programme de simulation virtuelle dont l’objet est l’entraînement individuel ou collectif et le soutien aux opérations dans un contexte interarmes, voire interarmées. N° 22-02/2001 FOREIGN GENERAL ORGANIZATION OF THE M&S CHAIN STUDIES Central administration Two bodies, the Army model and simulation general officer steering committee and the Army model simulation executive council, manage M&S; both receive administrative support from the Army model and simulation office. Each of the three domains is supervised by a domain manager (at Washington), himself supported by a domain agent: either training and doctrine command (TRADOC), or Army materiel command (AMC). Implementation is provided by an executive agent: for training, the director of the national simulation center (NSC); for analysis, the director of the TRADOC analysis center (TRAC) at Fort Leavenworth; for procurement, the director of the Army materiel systems analysis activity (AMSAA). AMS GOSC Strategic overview AMSEC Priorities - Planning AMSO Implementation - Coordination Model & Simulation Domain Managers RDA ACR TEMO TRADOC AMC AMSAA NSC STRICOM TRAC Finally, M&S is served by two “specialist areas”: functional areas (FA) n° 57 for simulation and n° 49 for operational research. CURRENT “TRAINING” PROJECTS The general commanding TRADOC approves all Army requirements associated with A summary of the project M&S whatever the domain. in terms of programs is contained in the following Within the training diagram. It should be noted that community, the NSC represents communication between simuthe combat developer for lations requires a common constructive and digital (the standard. The standard adopted, move to live simulation under high level architecture (HLA), the NSC is being examined) has been made obligatory for all simulations. Simulation, trai- models by the Ministry of ning and instrumentation defense. Warfighter simulation command (STRICOM), which (WARSIM 2000) is the Army’s is part of AMC, is the materiel primary M&S program. This developer. program is not stand-alone but Objectif Doctrine 85 STRICOM is the “land component” of JSIMS, the combined services “joint simulation system”. The first exercise is planned for May 2002. One semi-automated force (OneSAF) should enter service shortly after the above. It has two unique features: it must also be an analysis tool and it is designed to provide a link, within the synthetic environment, to the CATT system. The combined arms tactical trainer (CATT) is a virtual simulation program for individual or collective training and operational support in a combined arms context, even joint. N° 22-02/2001 ETRANGER Il comporte cinq familles de simulateurs censés, à terme, être reliés. A ce jour, seules deux d’entre elles correspondent à la "vision" : le close combat tactical trainer (CCTT), dédié à l’infanterie et aux blindés, est en cours de déploiement (cinq modules sur dix du niveau compagnie sont déjà opérationnels (la Grande-Bretagne a acheté deux modules ; l’Allemagne envisage de développer son propre système ; les Pays-Bas et Singapour réfléchissent) ; l’aviation combined modernisation des centres d’entraînement au combat. La transition constitue probablement une des principales difficultés de la décennie : tout d’abord, le développement des futures simulations accumule les retards ; ensuite, il est inconcevable que la totalité du parc des legacy simulations soit remplacé dans des délais réduits. Il s’agit donc, pour le NSC (national simulation center), non seulement d’étudier le recouvrement des différentes générations et d’en apprécier le Environnement synthétique CBS BBS JANUS SPECTRUM 1.6 } ... JSIMS WARSM Corps et divisions OneSAF Brigade et bataillons CATT HLA N A V Y H L A } Legacy simulations C O N S T R U C T I V E U S A F H L A Virtual training MILES 2000 Live training Cette fonction est prévue dans les futures simulations. En attendant, le centre a développé deux systèmes : le run time manager (RTM) renforce l’entraînement des niveaux corps et division à partir d'une fédération de simulations pilotée par CBS ; le digital battlestaff trainer (DBST) procure cette capacité pour les brigades à partir d'une fédération basée sur JANUS. UN REGARD FRANÇAIS SUR LA SIMULATION AMERICAINE Le programme est ambitieux et impressionnant. Et malgré les coûts et la nécessité de faire des choix, tous les projets majeurs sont maintenus (JSIMS est souvent remis en cause, mais semble reparti depuis que le suivi de son développement est assuré par STRICOM ; après quelques hésitations, OneSAF ne semble plus menacé ; en revanche, l’adaptation du RTM pour BBS est gelée). Il n’en demeure pas moins que trois questions restent posées. Quand ? Live Training arms tactical trainer (AVCATT) devrait être mis en place au profit de l’ALAT en 2001. Enfin, l’avenir de la simulation instrumentée passe non seulement par le MILES 2000, appelé à succéder au MILES, mais aussi par la coût, mais aussi de continuer à moderniser les anciens systèmes (CBS, JANUS) pour répondre aux besoins d'entraînement. Cet aspect a pris une nouvelle ampleur avec la numérisation. L’entraînement des futures brigades numérisées passe par la capacité à stimuler les systèmes de commandement. Objectif Doctrine 86 Cette vision est confrontée à trois difficultés majeures : ambition, complexité, écueils techniques. Néanmoins, tôt ou tard, ces programmes aboutiront, car la volonté et les moyens sont là. Il existe deux grandes possibilités : soit l’Army décide de respecter le calendrier N° 22-02/2001 FOREIGN STUDIES It includes five families of The transition will probably simulators that ultimately represent one of the main difficulties of the decade: would be linked. firstly, future simulation To date, only two of these development is cumulating delays: it is also inconceivable match up to the “vision”: the that all current legacy close combat tactical trainer simulations will be replaced over (CCTT), dedicated to infantry a short timescale. and armor, is being deployed Therefore, as far as the (five modules out of ten at NSC (national simulation company level are already center) is concerned, there is a operational (the UK has bought need not only to study the two modules; Germany plans to overlapping of the various develop its own system; the generations and to assess costs, but also to continue to Netherlands and Singapore modernize the old systems have yet to decide); the aviation (CBS, JANUS) to meet the combined arms tactical trainer training requirements. This Synthetic environment CBS BBS JANUS SPECTRUM 1.6 } ... JSIMS WARSM Corps et divisions OneSAF Brigade et bataillons CATT HLA N A V Y H L A H L A Virtual training } Legacy simulations C O N S T R U C T I V E U S A F has developed two systems: the run time manager (RTM) backs up training of Corps and divisional levels based on a federation of simulations piloted by CBS; the digital battlestaff trainer (DBST) offers this capability to brigades using a federation based on JANUS. A CANDID FRENCH OVERVIEW OF AMERICAN SIMULATION The program is ambitious and impressive. And despite the costs involved and the need to make decisions, the major programs have been retained (JSIMS is frequently called into question but seems to be back on course now that its development is being monitored by STRICOM: after a few delays, OneSAF now appears to be secure; however, modification of RTM for BBS has been frozen). However three questions remain. When? MILES 2000 Live training This vision faced three major difficulties: ambition, complexity and technical stumbling blocks. Nevertheless, sooner or later, these programs will come to maturity, as the motivation and resources exist. Live Training (AVCATT) should be intro- aspect has taken on increased duced for the use of ALAT in significance with digitalization. Training of future digitalized 2001. brigades requires an ability to Finally, the future of live stimulate the command simulation does not only concern systems. There are two major MILES 2000, intended to Provision is made for this possibilities: either the Army replace MILES, but also involves modernization of the function in future simulations. will decide to respect the combat training centers. While awaiting this, the center official timescale, but produce Objectif Doctrine 87 N° 22-02/2001 ETRANGER officiel, mais produit une version allégée de WARSIM et l’améliore par la suite pour atteindre le niveau souhaité ; soit elle reporte encore l’échéance pour sortir une version plus aboutie qui corresponde au besoin et au cahier des charges (il ne faut pas oublier le fait que le développement de WARSIM est étroitement lié à celui de JSIMS) Pourquoi ? Au-delà de la satisfaction technologique quels sont les avantages de l’environnement synthétique global ? Autant l’avantage à pouvoir connecter des simulations de même nature est indiscutable (notamment constructif/constructif (ce qui se fait actuellement avec les legacy simulations) et virtuel/virtuel. En reliant, par exemple, deux modules CCTT. Cependant, il ne faut pas oublier que la mise en œuvre de ces réseaux a un coût), autant l’intérêt de mettre en réseau deux simulations de types différents, qui plus est les trois, n’est pas évident. Par ailleurs, il ne faut pas perdre de vue qu’une telle architecture implique des coûts élevés, des limitations dans le jeu dues aux spécificités des systèmes concernés et un accroissement significatif de la lourdeur du dispositif de contrôle de l’exercice. Avec qui ? L’objectif est la capacité d’entraîner une force interarmées. Quid de l’interalliés ? Une partie de la réponse réside dans la possession de la norme Objectif Doctrine 88 HLA. Mais cela n’est pas tout. Pour qu’il y ait jeu entre deux simulations, encore faut-il définir précisément et techniquement la nature des informations à échanger. Cela passe par des études communes. Les Allemands ont amorcé le processus et un projet de coopération est à l’étude avec le NSC depuis 1999 en vue d’un exercice GUPPIS/WARSIM. Pour voir un jour un exercice SCIPIO/WARSIM, et pourquoi pas un exercice SCIPIO/WARSIM/GUPPIS, il s’agit, dès maintenant, d’entamer ce dialogue tout en plaçant la stimulation des systèmes de commandement au rang des priorités ❖ N° 22-02/2001 FOREIGN a slimmed version of WARSIM and improve it later to meet the desired level; or it will once more slip the deadline and produce a more developed version that meets the requirement and the specifications (it must not be forgotten that the development of WARSIM is closely linked to that of JSIMS). STUDIES By linking, for example, two CCTT modules. However, it must not be forgotten that there is a cost associated with setting up these networks, the advantages of networking two simulations of different types are far from obvious. more. If there is to be a play between two simulations, there is a need to identify accurately and technically the type of information to be exchanged. This requires joint studies. The Germans have initiated the process and a draft cooperative agreement is under investigation with the NSC since 1999 with a view to a GUPPIS/WARSIM exercise. Besides, one must keep in mind that such an architecture involves not only considerable cost, but also limitations to play Why? resulting from the restricted If we are one day to see nature of the systems concerned a SCIPIO/WARSIM exerOver the technological and a significant increase of satisfaction, what are the ad- complexity in the arrangements cise, and perhaps even a SCIPIO/WARSIM/GUPPIS vantages of the global synthetic needed to control the exercise. exercise, we should already environment? While the adstart this dialogue while With whom? vantages of being able to connect giving a high priority to the simulations of a similar nature The objective is a joint stimulation of command are indisputable (especially cons- force training capability. What systems❖ tructive/constructive (which is cur- about inter-allied? Part of the rently being done with the legacy answer lies in the possession of simulations) and virtual/virtual. the HLA standard. But there is Objectif Doctrine 89 N° 22-02/2001 ETRANGER MODELISATION ET SIMULATION DANS L’ARMEE DE TERRE ALLEMANDE par le major (D) I.G. Martin Stolte, officier de l’Armée de terre, bureau modélisation & simulation Le concept de modélisation et simulation (M&S) pénètre progressivement les domaines scientifique, économique, militaire et politique. Son application cohérente permet d’évaluer et d’optimiser les processus les plus divers. Sur le plan militaire, l’emploi optimal des méthodes qu'implique ce principe déterminera, avec les nouveaux matériels informatiques, l’avantage crucial dont peut bénéficier une force engagée en matière de planification, d’instruction et d’équipement. L’un des accomplissements essentiels à réaliser dans le cadre du développement de l’Armée de terre consistera à évaluer les possibilités qu’offre M&S et à élaborer, sur cette base, des directives qui influeront sur le développement des systèmes, des structures et de la doctrine. L e terme M&S désigne les procédés de la recherche opérationnelle, la mise en œuvre de systèmes de simulation pour l’instruction et dans les exercices ainsi que la technologie de la simulation. M&S englobe la mise à disposition et l’emploi de méthodes, de modèles, de scénarios et de données. La Bundeswehr s’en sert dans les domaines suivants (cf. schéma ci-contre) : - analyse et planification (recherche opérationnelle), - mise au point du matériel militaire, - appui opérationnel (analyse opérationnelle), - appui à l'instruction et aux exercices (simulation). La recherche opérationnelle dans l’analyse et la planification L’Armée de terre évolue dans un système complexe de Modélisation & Simulation Analyse Planification Instruction Exercices relations marqué par de multiples interdépendances. Sans instruments d’analyse sophistiqués, la contribution qu’apportent ses différents éléments à l’éventail élargi des missions en matière de personnel, de matériel et de doctrine est presque impossible à déterminer pour chacune des nombreuses situations concevables. D’où la nécessité d’avoir recours à M&S sur divers plans pour appuyer la planification dans l’Armée de terre. Objectif Doctrine 90 Mise au point du matériel militaire Appui opérationnel L’application de M&S facilite la représentation rationnelle et reproductible de rapports démontrables et la transparence des processus de décision. Ainsi M&S améliore souvent de façon cruciale la connaissance qu’ont les décideurs des paramètres et des relations à prendre en compte, réduisant ainsi le risque de mauvaises décisions. Des services d’étude internes et externes sont disponibles pour appuyer, dans le cadre des études dites N° 22-02/2001 FOREIGN STUDIES MODELING AND SIMULATION IN THE GERMAN ARMY by major I.G. Martin STOLTE, German Army, Modeling & Simulation office The modeling and simulation (M&S) concept is making progressive inroads into scientific, economic, military and political fields. Its coherent application enables the assessment and optimization of a very wide range of processes. At a military level, the optimal use of the methods this principle entails will determine, using the new generations of IT equipment, a crucial advantage for an engaged force in planning, training and equipment fields. One thing that must be done within the development of the Army will be to evaluate the possibilities offered by M&S and on this basis to develop directives that will influence system, structure and doctrine developments. T he term M&S embraces operational research procedures, the use of simulation systems for training and exercise purposes as well as the technology of simulation. M&S covers the provision and use of methods, models, scenarios and data. The Bundeswehr uses it in the following fields: - analysis and planning (operational research), - development of military equipment, - operational support (operational analysis), - support for training and exercises (simulation). relationships marked by multiple dependences. In the absence of sophisticated analysis tools, the contribution provided by its various elements to the broad range of missions in respect of personnel, equipment and doctrine is almost impossible Operational research into to determine for each of the analysis and planning many conceivable situations. Hence the need to ask for M&S The Army is revolving support at various levels to back within a complex system of up planning within the Army. Objectif Doctrine 91 The application of M&S facilitates the rational and repeatable representation of demonstrable ratios and the transparency of the decisionmaking process. M&S thus frequently makes a crucial contribution to the awareness of decision makers towards those parameters and relationships that need to be taken into account, thereby reducing the risk of bad decisions. Internal and external research depart- N° 22-02/2001 ETRANGER non techniques, l’état-major de l’Armée de terre, les organismes et les autorités de commandement de l’échelon inférieur ainsi que les écoles d’application, notamment lorsqu’il s’agit de prendre des décisions de nature fondamentale ou d’analyser des situations complexes. Désormais l’Office de l’Armée de terre et les écoles d’application se servent davantage de ces outils. L’objectif poursuivi par l’application de M&S dans ce domaine est de répondre à des questions relatives au développement conceptuel de l’Armée de terre et d’examiner la planification qui concerne cette armée, ce qui inclut l'analyse constructive de certaines structures, du personnel et de l’équipement correspondants ainsi que des charges occasionnées et de l’efficacité atteinte. Appui à la mise au point du matériel militaire La simulation influe nettement sur la mise au point et la fabrication de produits dans tous les secteurs économiques. L’objectif poursuivi par l’application de M&S dans la mise au point du matériel militaire consiste à réduire les durées de développement, à améliorer les résultats et à appuyer la prise de décisions en matière de technologie, d’équipement et d'acquisition. Ainsi, les risques se réduisent à un minimum et les dépenses diminuent, ce qui permet de fournir l’équipement optimal en temps utile et à des frais modérés. Grâce à l’adaptabilité de la simulation et du matériel de simulation, cette méthode peut s’appliquer continûment au cours de la mise au point, voire de toute la durée de vie du produit en question. Il en résulte un potentiel de rationalisation qui se concrétise notamment par l’emploi répété de modèles et de systèmes de simulation entiers ou bien d’éléments de ceux-ci. En outre, la simulation s’est avérée utile pour la visualisation claire et la coordination des exigences formulées par les utilisateurs ainsi que pour la solution de problèmes techniques et économiques. Il s’agit désormais de profiter des chances qu’offre M&S dans le processus d'armement. Ce sera le cas, par exemple, de la mise au point du nouveau véhicule de combat d’infanterie. A cet effet, l’Armée de terre doit, pour son domaine, contribuer au recueil de modèles, de scénarii et de données caractérisant les diverses branches de la Bundeswehr et de l’industrie, activité à coordonner le cas échéant avec les alliés, afin d’assurer un processus rapide et économique. Appui opérationnel L’intégration de diverses méthodes de recherche opérationnelle, avec les scénarii et Objectif Doctrine 92 les données correspondantes, dans le processus de commandement constitue également un aspect de M&S. Elle sert à faciliter la préparation, l’exécution et l’évaluation des missions. A tous les échelons, les commandants et les étatsmajors peuvent bénéficier de ce soutien dans chaque domaine fonctionnel majeur, en temps de paix comme en opérations (figure p. 94), qu’il s’agisse de déterminer les capacités qu’exige une mission spécifique, de choisir les forces à employer, d’établir la disponibilité opérationnelle, de préparer le déploiement, d’assurer la capacité de survivre sur le théâtre, de conduire et d’évaluer une opération ou de planifier le rapatriement. La section V (3) de l’Office de l’Armée de terre est chargée d’élaborer le cadre conceptuel de cet aspect de M&S, tâche qui sera accomplie sous peu. Le soutien dont devraient bénéficier les décideurs militaires vise à l’analyse de problèmes de planification, à l’établissement de normes quantitatives (voire qualitatives, au besoin) et, le cas échéant, à l’optimisation des résultats atteignables avec des ressources données. A présent, la simulation est encore la méthode la plus populaire de la recherche opérationnelle dans ce domaine ; toutefois un nombre croissant de procédés analytiques appliqués déjà dans l’analyse et la planification y fera son entrée dans un proche avenir. Il en va de même pour les logiciels standards. N° 22-02/2001 FOREIGN ments are available, in those areas of study described as nontechnical, to support the Army staffs and those command organizations and structures of the next lower echelon as well as the branch schools, especially when fundamental decisions are required or complex situations to be analysed. The Army Office and the branch schools are now making greater use of these tools. The application of M&S to this field is intended to answer questions concerning the development of Army concepts and to examinants planning; this includes the constructive analysis of same structures, personnel and corresponding equipment as well as constraints incurred and effectiveness attained. Support for the development of military equipment Simulation has a significant impact on the development and manufacture of products across all economic sectors. The objective sought by the application of M&S to the development of military equipment are to reduce development time, improve results and support the decision making process in respect of technology, equipment and procurement. Risks are thereby reduced to a minimum and expenditure minimized, which enables the STUDIES best equipment to be obtained on and data, into the command process is another aspect of time and at moderate cost. M&S. It serves to facilitate Thanks to the adaptability mission preparation, execution of simulations and simulation and assessment. At all levels, equipment, this method may be commanders and HQ staffs may applied continuously during benefit from this support in each development, and indeed throu- major functional domain, in ghout the life of the product in both peacetime and on question. This gives an oppor- operations (figure 2, p. 95), tunity for rationalization that whether in the determination of results especially in the repeated capabilities required for a use of models and complete specific mission, the selection of simulation systems or even forces to employ, establishing components of the latter. operational readiness, preparing deployments, ensuring the In addition, simulation has ability to survive in-theatre, the proved worthy in providing a conduct and assessment of an clear picture and coordination of operation, or the planning of requirements formulated by repatriation. users as well as for the solution of technical and economic Section V (3) in the Army problems. We must now take Office is responsible for advantage of the opportunities developing the conceptual offered by M&S in the weapons framework for this aspect of process. This will be the case, for M&S, a task that will be example, with the development achieved soon. The support to of the new infantry combat which military decision makers vehicle. should have access ought to analyze planning problems, establish quantitative standards (or qualitative, as required) and, where applicable, optimize the results that can be achieved with given resources. At present, simulation is still the most popular method for operational research in this field; however an increasing number of analytical processes Operational support already applied to analysis and The integration of various planning will be employed in the operational research methods, near future. The same applies to with corresponding scenarios standard software. To this end, the Army must, in its own field, contribute to the collection of models, scenarios and data to characterize the various branches of the Bundeswehr and of industry, an activity that needs to be coordinated with allies, to ensure a rapid and economic process. Objectif Doctrine 93 N° 22-02/2001 ETRANGER Sélection des unités à engager Appui opérationnel peut influencer sur : Etablissement de la disponibilité opérationnelle Analyse & Evaluation Projection Rapatriement Leur mérite est plutôt d’appuyer le commandant et son état-major dans la préparation de la décision. Déploiement Commandement / Planification opérationnelle Le modèle SILK peut servir d'exemple : il a été conçu pour faciliter l’évaluation de l’aide au déploiement fournie par les unités du génie au cours d'opérations de soutien de la paix. L’aménagement d’un terrain d’aviation provisoire serait une action typique à évaluer dans un tel contexte. (cf. schéma ci-dessous) de terre. Les modèles de la recherche opérationnelle doivent tenir compte de la nature de la menace, des conditions sur le théâtre et des différents emplois prévus pour les unités engagées tout en étant disponibles sur court préavis et fiables. De là la nécessité de disposer de modèles et de simulations qui puissent traiter rapidement une multitude de paramètres spécifiques et les représenter de façon comparative. Il convient de souligner que ces méthodes ne sauraient automatiser le processus de commandement ni remplacer le décideur militaire. A moyen terme, les méthodes de la recherche opérationnelle permettront aux décideurs militaires et à leurs états-majors de mieux commander les forces engagées depuis les centres de situation, les postes de commandement, les véhicules PC et les véhicules de commandement, ce qui contribuera à l’établissement d’un système de commandement supérieur. Ces applications, y compris les données traitées, doivent être testées au Les opérations de soutien de la paix laboratoire et répondre simulées par le système à des critères de vériSILK fication et de validation sévères avant d'être confiées aux utilisateurs. L’Office de l’Armée de Construction et réparation Dépollution terre se charge de ce de routes et de ponts processus en collaboration avec les écoles d’application et les centres de simulation, Remise en état l’un des aspects à Aménagement d'installations portuaires de camps prendre en compte de campagne étant la nécessité d’intégrer l’application dans le système de Aménagement commandement et Alimentation en eau de terrains d'aviation provisoires d’information de l’Armée Objectif Doctrine 94 N° 22-02/2001 FOREIGN STUDIES specific parameters and present them in a comparative format. It should be stressed that these methods must not be allowed to automate the command process nor replace the military decision-maker. The SILK model may be used as an example: it was designed to facilitate the assessment of support for deployment provided by engineer units during peace-support operations. The preparation of temporary landing strips would be a typical action to be assessed in such a context (figure below). These applications, including the data processed, need to be tested in the laboratory and to meet strict inspection criteria before being handed over to users. The Army Office is responsible for this process in collaboration with the arms schools and the simulation centers; one of the aspects to be taken into account is the need to incorporate the application in the Army’s command and Their merit lies in providing support to the commander and his staff information system. Operaduring their decision cycle. tional research models must take account of the nature of the In the medium term, threat, conditions in-theatre operational research methods and the different uses planned will enable military decisionfor the units engaged, while makers and their staffs to better remaining on short-notice reacommand engaged forces from diness. the situation centers, command posts, PC vehicles and command Hence the need for models vehicles, which will contribute to and simulations which can the establishment of a more rapidly process a multitude of effective command system. Objectif Doctrine 95 N° 22-02/2001 ETRANGER Appui à l’instruction et aux conçus. L’instruction assistée par ordinateur est valorisée par exercices l’emploi de moyens de forL’introduction de M&S a mation informatisés interpour but d’améliorer la qualité actifs. des prestations fournies, de réduire les délais et de créer Dans l’Armée de terre, les des conditions réalistes à faible simulateurs et les systèmes de coût. Le système permet de simulation ont fait leurs montrer aux candidats/joueurs preuves sous l'aspect de la les conséquences de leurs fiabilité, de l’amélioration de la actions d’une manière objec- qualité et de la réduction des tive, rapide et reproductible. délais aussi bien que face aux Ainsi, des simulateurs de duel contraintes économiques et (live simulation) sont en service écologiques, qu’ils soient emau centre d’entraînement au ployés dans la formation combat de l’Armée de terre. individuelle et collective ou pour les exercices. Le recours Des simulateurs de tir, de intensif à la simulation et la conduite, de vol et de combat conception cohérente des construits d’après les engins actions de formation et des originaux et qui représentent exercices permettent d’obtenir le terrain en trois dimensions des résultats très satisfaisants. sont souvent installés dans les salles de cours. Ils servent à Néanmoins, il est conl’instruction jusqu’au niveau seillé d’éviter que l’instrucde la section, à l’avenir même tion s’appuie uniquement sur jusqu'à celui de la compagnie. ces moyens ; ce n’est que l’emploi coordonné, le cas Pour les échelons égaux échéant parallèle, de systèmes ou supérieurs à celui de la de formation assistés par compagnie, des modèles agréordinateur et du matériel réel gés sont disponibles, qui qui aboutira à une instruction représentent le terrain en deux ciblée, efficace et professiondimensions (constructive simunelle de haut niveau. lation). SIRA est un système de simulation employé pour A l’avenir, les nouvelles l’entraînement d’états-majors techniques de simulation et de dans des exercices de combat jusqu'au niveau de la brigade. transmission offriront des possibilités jusque-là inconPour les exercices assistés nues. par ordinateur (CAX) effecCelles-ci incluront, outre tués au niveau des grandes simulation virtuelle unités, les systèmes de une simulation SIRA Brig, perfectionnée, l’accès à disGUPPIS et SIMOF ont été tance à la simulation et Objectif Doctrine 96 l’option d’interconnecter des systèmes de simulation de même type ou de types différents. Les capacités nouvelles permettront de moderniser l’instruction classique et ses procédures, d’introduire des méthodes d’enseignement avancées telles que l’enseignement à distance (distance learning) et de réaliser des exercices exigeant la répartition des joueurs sur des zones très vastes. La simulation d’opérations de soutien de la paix fait également l’objet d’un travail intensif. Autant d’opportunités qu’il s’agit de saisir afin de continuer à améliorer la qualité de l’instruction et de l’entraînement dispensés au sein de l’Armée de terre allemande. Réseau M&S de l’Armée de terre Pour les différents domaines d’application de M&S, l’Armée de terre dispose d’une série d’instruments spécifiques relevant de la recherche opérationnelle et qui comprennent, outre les divers scénarii et données, une multitude de modèles de simulation pour chaque niveau de la hiérarchie de la modélisation ainsi que des méthodes d’optimisation, des analyses de rapports qualitéprix et des techniques d’analyse et de planification. N° 22-02/2001 FOREIGN STUDIES Support for training and simulation systems have been exercises designed. Computer-assisted training is enhanced by the use The introduction of M&S of interactive computerized is intended to improve the training techniques. quality of services rendered, to reduce delay and create realistic In the Army, simulators conditions at a low cost. The and simulation systems have system enables the consequences proved their worth from of their actions to be shown to reliability, quality improvement candidates/participants in an and timescale reduction aspects; objective, speedy and repeatable they have also succeeded in the manner. Thus live simulation face of economic and environsystems are in service at the mental constraints, whether Army combat training center. employed for individual and collective training or on Firing, driving, flying and exercises. Extensive use of combat simulators created in the simulation and the coherent image of the original machines, formulation of training and and which represent the terrain exercise activities enable highly in three dimensions, are often satisfactory results to be installed in classrooms. They are obtained. used for training up to section level, and in the future perhaps It is only the coordinated up to company level. use, if necessary in parallel, of computer-assisted training For echelons at company systems and of real equipment level and above, agregated that will achieve targeted, models are available, which effective and professional represent the terrain in two training of high quality. dimensions (constructive simulation). SIRA is a simulation For the future, new system used for training HQ simulation and communications staff in combat exercises up to techniques will offer unknown brigade level. capabilities. For computer-assisted These will include (aside exercises (CAX) carried out at from advanced virtual major unit level, the SIRA simulation) remote access to Brig, GUPPIS and SIMOF simulation and the option of Objectif Doctrine 97 interconnecting simulation systems of the same or of different type. New capabilities will enable conventional instruction and its procedures to be modernized, the introduction of advanced training methods such as distance learning, and the achievement of exercises requiring the deployment of participants over large areas. The simulation of peacekeeping operations will also attract considerable effort. All this amounts to a wide range of opportunities that must be grasped if we are to continue to improve the quality of instruction and training available to the German Army. The Army M&S network For use in the various fields where M&S can be applied, the Army has a series of specific methods associated with operational research which include, apart from the various scenarios and data bases, a multitude of simulation models for each hierarchical level within the model, as well as optimization methods, costeffectiveness studies and analysis and planning techniques. N° 22-02/2001 ETRANGER Le réseau M&S de l’Armée de terre a été créé dans le but d’assurer une mise en œuvre cohérente, globale et interdisciplinaire de ces instruments. A l’avenir, le développement de nouvelles méthodes de modélisation et de simulation devra être marqué par le souci d’en assurer une mise en œuvre systématique, cohérente et globale pour répondre à En dessous de l’échelon l’exigence d’efficacité, d’écoministériel, c’est la section nomie et de synergie. indépendante V (3) de l’Office de l’Armée de terre qui se Cet objectif ne peut être charge du réseau M&S ; le atteint qu’au travers d’une cadre conceptuel de ce projet approche interarmes, voire sera fixé dans le document interarmées, en ce qui concerne "Konzeptionelle Vorgaben für das la conception et l’usage des Heer Modellbildung und Simu- modèles, des scénarii et des lation (KVH M&S)" qui est en données. cours d’élaboration et dont l’un des passages cruciaux sera Une meilleure harmoconsacré à la réalisation d’un nisation de l’outillage varié système permettant l’échange s’impose; elle permettra de de données relatives à M&S. dégager des ressources pour de Objectif Doctrine 98 nouvelles réalisations et d’établir un réseau qui couvre l’éventail complet des missions. A condition de prévoir suffisamment de personnel et de moyens pour la réalisation du réseau M&S, y compris la mise en place de capacités centrales et le raccordement des écoles d’application, et de suivre attentivement l’évolution nationale et internationale, l’Armée de terre allemande bénéficiera, grâce à l’emploi plus fréquent et global de M&S, d’un soutien substantiel et d’un progrès qualitatif dans l’accomplissement de sa mission ❖ N° 22-02/2001 FOREIGN STUDIES The Army’s M&S network was created with the aim of ensuring coherent, global and interdisciplinary implementation of these tools. In the future, the development of new modeling and simulation methods should include the need to ensure their systematic, coherent and global implementation to meet the Below ministerial level, it requirements of efficiency, ecois the independent V(3) section of the Army that is in charge of nomy and synergy. the M&S network; the This objective can only be conceptual framework of the project will be laid down in a attained through an all-arms, paper "Konzeptionelle Vorgaben or even joint service, approach, für das Heer Modellbildung und covering model design and Simulation (KVH M&S)" usage, scenarios and data. which is currently being written; a crucial passage in this Better harmonization of will be dedicated to the creation the varied tools is necessary; this of a system that enables the will enable resources to be freed exchange of data concerning up for new devices and the M&S. Objectif Doctrine 99 establishment of a network that will cover the full range of missions. Provided sufficient personnel and resources are allocated to the realization of M&S network, including the installation of centralized capabilities and links to the arms school, and if national and international developments are monitored closely, the German Army will secure substantial support from the more frequent and global use of M&S and achieve qualitative progress in the accomplishment of its mission❖ N° 22-02/2001 LIBRES REFLEXIONS POUR UNE POLITIQUE DE SIMULATION D’ENTRAINEMENT A LA MESURE DE NOS AMBITIONS ET DE NOS BESOINS1 par le lieutenant-colonel Lafont Rapnouil, chef de la cellule études tactiques du CROSAT Depuis le début des années 90, l’Armée de terre a fait un effort certain dans le domaine de la simulation. La démarche adoptée, du bas vers le haut, a permis d’obtenir de bons résultats pour tout ce qui concerne la simulation de systèmes d’armes et l’entraînement des PC jusqu’au niveau brigade (à l’exception notable des PC de régiments). P arallèlement, les pays alliés ont développé ou acquis de façon pragmatique des outils répondant à la gamme complète de leurs besoins. Les Etats-Unis et l’Allemagne disposent en particulier de centres capables de recevoir et d’entraîner des PC de niveau 1 multinationaux. Toutefois, et malgré les déclarations soulignant l’importance de ce domaine, la politique française de simulation souffre d’un manque certain de cohérence : - manque de cohérence globale quant à la panoplie des moyens nécessaires à chaque niveau de commandement et leur interopérabilité éventuelle avec des systèmes européens similaires, - manque de cohérence entre les besoins et les moyens en ressources humaines affectées, - manque de cohérence, enfin, quant aux moyens financiers mis en œuvre. Pour rompre sans tarder avec le manque de perspective, de coordination et d’ambition qui prévalent actuellement, il faut, après avoir effectué un constat sans complaisance, identifier les facteurs déterminants qui devront être pris en compte pour la définition d’une politique de simulation d’entraînement cohérente et répondant aux besoins. CONSTAT Absence d’une réelle politique de simulation Le domaine de la simulation, transverse par nature, est à l’heure actuelle beaucoup trop morcelé pour être efficace et souffre de l’absence d’un véritable organe de direction unique, malgré une certaine prise en compte du problème depuis l’été 2000. De ce fait, l’Armée de terre éprouve des difficultés à élaborer une politique cohérente de la simulation et donc à faire des choix. Le nombre impressionnant d’études en cours, suivies par des organismes différents, et les nombreuses décisions qui restent en suspens témoignent de cette situation. En outre, ce manque de cohérence se traduit par un positionnement peu clair de l’Armée de terre vis-àvis des projets de simulation interarmées. Inexistence d’une politique de ressources humaines adaptée La génération assez ancienne des outils de simulation actuels, BBS (brigade-bataillon battle simulation : équipe le centre d’entraînement des PC (CEPC) à Mailly) et JANUS, et l’accroissement des centres et de leurs missions se traduit par un besoin important en personnel de mise en œuvre. Les contraintes d’effectifs du moment et l’absence d’une filière de gestion spécialisée du personnel de la simulation posent de réelles difficultés pour faire fonctionner les centres dans de bonnes conditions. Ainsi, l’EAABC (Ecole d’application de l’arme blindée cavalerie, Saumur) qui vient d’être équipée d’une plateforme JANUS de dernière génération, ne dispose-t-elle d’aucun opérateur. Un budget déséquilibré insuffisant et L’absence d’une politique cohérente se traduit également par un budget global insuffisant en regard des besoins d’entraînement et des ambitions de l’Armée de terre, comme par exemple, la capacité d’armer un PC de LCC (land component command) en qualité de nation-cadre. En outre, la confusion avec le budget informatique générale et celui des SIC (Systèmes d’Information et de Commandement) fait que les “lignes” simulation sont régulièrement menacées au profit de programmes extérieurs à ce domaine. Enfin, un déséquilibre notoire peut être constaté entre les budgets consacrés à la simulation de systèmes d’armes (comme le simulateur d’entraînement au pilotage du TIGRE) et ceux attribués à la simulation numérique d’entraînement des PC (300 MF sont ainsi prévus pour le simulateur du TIGRE contre 170 MF pour la réalisation de SCIPIO VI (cf. article du chef de bataillon CHARY, p.32). Ce budget est nettement 1 D’après une étude menée par le CROSAT, sous la direction du général de GIULI, général adjoint doctrine du CDES jusqu’à l’été 2000. Objectif Doctrine 100 N° 22-02/2001 FREEDOM OF SPEECH TOWARDS A SIMULATION TRAINING POLICY TO MEET OUR AMBITIONS AND REQUIREMENTS1 by lieutenant-colonel J F Lafont Rapnouil, head of tactical studies Cell Since the beginning of the 1990s, the French Army has put considerable effort into the simulation field. The “bottom up” approach adopted has produced good results in all areas concerning the simulation of weapons systems and CP training up to brigade level (with the notable exception of regimental CPs). S imultaneously, allied nations have developed or acquired pragmatically the tools needed to meet the full range of their needs. The US and Germany, notably, have centers able to accomodate and train CPs up to Multinational level 1. However, and in spite of declarations underlining the importance of this field, French simulation policy suffers from a certain lack of coherence: - a lack of overall coherence in the range of resources needed at each level of command, and their potential inter-operability with similar European systems, - a lack of coherence in requirements and resources in terms of assigned personnel, - a lack of coherence in the financial resources deployed. In order to break away, without delay, from the current lack of foresight, coordination and ambition, we must first make an assessment free of any complacency, and then identify the determining factors to be taken into account if we are to identify a coherent training simulation policy which meets our requirements. THE FACTS Absence of a genuine simulation policy The simulation field, naturally transverse, is currently far too fragmented to be efficient, and suffers from the lack of a real directing organization, despite taking seriously the problem since summer 2000. Consequently, the Army is experiencing difficulties in developing a coherent simulation policy and hence in making decisions. The impressive number of studies under way, monitored by different agencies, and the number of decisions that remain pending, bear witness to this situation. Moreover, this lack of coherence has resulted in a somewhat vague attitude of the Army towards jointservice simulation projects. Lack of an appropriate human resources policy The current aging generation of simulation tools, BBS (brigadebattalion battlefield simulation, which equips the command post training center at Mailly) and JANUS, coupled with the growth of centers have led to a high demand for personnel to implement them. Current staffing limitations, and the absence of specialized career chair management for simulation per- sonnel pose real problems for the satisfactory functioning of the centers. For example, the EAABC (French armor branch school) at Saumur just equipped with the latest generation of JANUS platforms, but without a single operator. Inadequate budget and unbalanced The lack of a coherent policy is also reflected in an overall budget that is totally inadequate in relation to the Army’s training requirements and aspirations, as for example the capability to equip a CP for the land component command (LCC) as the framework nation. Moreover, confusion over the IT budget in general, and that of the CISs (command and information Systems), has meant that the simulation share is regularly threatened, to the advantage of programs outside this field. Finally, a notable imbalance may be seen between the budgets devoted to weapons systems simulators (like the TIGRE pilot training simulator) and those attributed to CP digital simulation training (300 MF are budgeted for the TIGRE simulator against 170 MF for development of SCIPIO V1 (see article by Major CHARY, p. 33).This budget is totall inadequatey 1 From a study carried out by CROSAT, under the direction of General de Guili, Deputy Head of Doctrine at the CDES until summer 2000. Objectif Doctrine 101 N° 22-02/2001 LIBRES insuffisant pour espérer remplir toutes les exigences du cahier des charges). Ce constat traduit bien le manque de cohérence globale de la politique de simulation opérationnelle d’entraînement. Une réforme de celle-ci semble donc indispensable. Elle doit cependant prendre en compte un certain nombre de facteurs déterminants. IMPERATIFS ET CONTRAINTES Les impératifs Le premier impératif consiste à définir les besoins concernant l’entraînement, l’aide à la décision et la planification. Ce travail doit être conduit de façon globale en recherchant une véritable cohérence à tous les niveaux (cohérence du niveau 1 avec la simulation interarmées ; cohérence globale des niveaux 2 et 3 ; cohérence globale des niveaux 4, 5 et 6). L’approche doit donc se faire du haut vers le bas. A ce titre, il s’agira d’une part et en priorité de satisfaire les besoins du niveau 1 pour être en mesure d’assumer le rôle de nationcadre auquel nous prétendons. Il sera d’autre part nécessaire d’assurer la pérennité de l’outil adapté au niveau 2, c’est-à-dire de consolider le projet SCIPIO, encore fragile. Le deuxième impératif concerne l’indispensable prise en compte des dimensions multi- REFLEXIONS nationales (interopérabilité de l’ensemble des outils avec ceux de nos alliés) et interarmées. La réflexion à engager par l’Armée de terre doit donc se situer résolument dans un cadre européen et lui permettre de jouer un rôle moteur au niveau interarmées. Enfin, cette démarche ne peut se mener sans une prise en compte réaliste des évolutions technologiques. Il s’agira donc de ne pas passer à côté de la numérisation du champ de bataille, de la connexion des SIC et de la simulation (cf. article sur le sujet du lieutenant-colonel FATZ, p. 50) et du développement de la simulation distribuée. Les contraintes semble des besoins nécessite un effort financier important. Le retour sur investissement en termes de réduction des coûts d’entraînement due aux possibilités offertes par la simulation (drill, possibilités de représentation des troupes que l’on n’a pas à déployer) ne pourra être effectif qu’à ce prix. La prise en compte de ces principes conditionnera le succès de la future politique de simulation de l’Armée de terre. PROPOSITIONS Définition d’une politique cohérente de simulation Finalité des moyens La principale contrainte à prendre en compte est celle des effectifs. En effet, malgré les progrès prévisibles dans le domaine des automates décisionnelles, les besoins en opérateurs sont une contrainte lourde pour la simulation d’entraînement. Une réflexion en profondeur devra donc être engagée pour savoir quelle politique de gestion des effectifs devra être mise en place pour permettre la mise en œuvre des outils et la conduite des différents types d’exercice. Malgré les contraintes budgétaires évidentes de l’Armée de terre, il est clair que la mise en place de moyens adaptés à l’en- L’évolution des capacités technologiques et les exigences liées aux nouvelles structures de commandement ont multiplié les domaines d’application de la simulation numérisée. Cependant, les besoins sont différents selon le niveau entraîné. Les objectifs poursuivis à chaque niveau doivent donc être clairement identifiés afin d’éviter, en particulier, la course à la finesse des modèles qui, si elle se justifie aux bas échelons de commandement, n’est pas nécessaire pour les outils de niveaux 1 et 2. Les priorités adaptées pourraient donc être les suivantes : TECHNIQUES D’EM CONDUITE PRISE DE DECISION PLANIFICATION PC NIV 4 P2 P1 Sans objet Sans objet PC NIV 3 P2 P1 P3 Sans objet PC NIV 2 P2 P3 P1 P2 PC NIV 1 P3 Sans objet P2 P1 P1 = première priorité P2 = seconde priorité Objectif Doctrine 102 P3 = troisième priorité N° 22-02/2001 FREEDOM if we are to hope to meet all project definition requirements. This assessment clearly illustrates the overall lack of coherence in policy for operational simulation training. A revision of this policy is needed. However, it must take into account some number of critical factors. IMPERATIVES AND CONSTRAINTS Imperatives The first imperative is to define the requirements for training, aids to decision-making and planning. This task must be undertaken globally, by seeking out real coherence at every level (coherence of level 1 with jointservice simulation; overall coherence of levels 2 and 3; overall coherence of levels 4, 5 and 6). The approach should therefore be top down. Here we must give first priority to meet the needs at level 1, if we are to assume the role of framework nation. We must also ensure the durability of the tool modified for level 2, in other words to consolidate the still fragile SCIPIO project. The second imperative concerns the unavoidable matter of the multinational and joint dimension (interoperability of the OF SPEECH adapted to meet the overall requirements demands a major financial effort. This is the price we must pay if we are to achieve a return on investment in terms of reductions in training costs, thanks to the possibilities offered by simulation (drills, ability of representing troops that do not have to be deployed). A successful future simulation training policy for the Army must take these principles into account. whole range of tools with those of our allies). Any study of this topic by the Army must be placed firmly in an European framework, allowing it to play a driving role at joint arena. Finally this approach cannot be undertaken without a realistic acceptance of technological evolution. This means not leaving aside the digitalization of the battlefield, connection of SICs with simulation (see article on the subject by Lt Col Fatz, p. 51) nor the development of distributed simulation. PROPOSALS Definition of a coherent simulation policy Constraints The principal constraint to be taken into account is that of personnel strengths. Notwithstanding the predictable progress in the field of automated decisionmaking, the requirement for operators is a major limitation on training simulation. Indepth study is therefore required to determine the personnel management policy needed to enable the operation of the equipment and the management of the different types of exercise. Targeting of resources Developments in technical capabilities and the demands arising from new command structures have multiplied the areas of application of digital simulation. However, the requirements are different according to the training level. Thus the objectives sought at each level must be clearly identified, in particular the race towards model sharpness, which, while they may be justified at lower command levels, are not so necessary for the tools needed at levels 1 and 2. The revised In spite of the Army’s obvious budgetary limitations, it is clear that the allocation of resources STAFF TECHNIQUES CONDUC DECISIONMAKING PLANNING CP Level 4 P2 P1 Not applicable Not applicable CP Level 3 P2 P1 P3 Not applicable CP Level 2 P2 P3 P1 P2 CP Level 1 P3 Not applicable P2 P1 P1 = first priority P2 = second priority Objectif Doctrine 103 P3 = third priority N° 22-02/2001 LIBRES Architecture d’ensemble REFLEXIONS - Niveau 2 : il est aujourd’hui primordial de maintenir les orientations actuelles de SCIPIO, à savoir le remplacement de BBS à l’horizon 2005 pour la V1 et la Les études récemment menées par l’EMAT/BPRH (étatmajor de l’Armée de terre/bureau planification des ressources humaines) pour mieux identifier les métiers de la simulation devraient permettre de gérer au mieux une ressource assez rare. Le problème crucial du déficit en opérateurs dans les centres JANUS pourrait être en partie réglé par l’emploi d’ESR (engagement spécial réserve), à condition que la durée des contrats actuellement limitée à 30 jours par an puisse être significativement augmentée. Enfin au vue du constat effectué ci-dessus sur le budget, il serait souhaitable d’une part, de rééquilibrer les dépenses de simulation de systèmes d’armes et celles de simulation d’entraînement au profit de ces derniers - le ratio est actuellement de 80% pour la première contre seulement 20% pour la seconde - et, d’autre part, de dégager des lignes budgétaires clairement identifiées (et non fusionnées avec les lignes TSI (télécommunication et systèmes d’information) et informatique générale) et de les déléguer au CDES/CROSAT. A deux ans de la fin de sa refondation, l’Armée de terre doit impérativement revoir sa politique de simulation pour être en mesure de répondre aux besoins d’entraînement, toujours plus importants, de tous les niveaux de commandement. Cette politique ne pourra être efficace que si elle acquiert une véritable cohérence tant dans les objectifs définis que dans les moyens consentis. Dans tous les cas, l’urgence consiste aujourd’hui à trouver une solution pour avoir la capacité d’entraîner, conformément à nos ambitions, les PC de niveau 1 dans un cadre multinational❖ NIVEAU UE ECOLES ET CENTAC JANUS/CENTAURE NIVEAU GTIA EAI/EAABC JANUS NIVEAU BRIGADE EEM/CEPC JANUS/BBS NIVEAU EMF CEPC BBS NIVEAU CFAT CENTRES ALLIES JTLS Les objectifs à court terme consistent essentiellement à optimiser les moyens et à donner sa cohérence à l’entraînement des structures de commandement. Le tableau ci-dessous, tenant compte de l’existant, associe un site de référence à un système de simulation. Pour le moyen et le long terme, une réflexion doit dès maintenant être engagée concernant les différents niveaux : - Niveau 3 : faut-il redéployer JANUS et par quel système peuton le remplacer ? La définition des objectifs d’entraînement (priorité à la tactique ou aux techniques d’étatmajor) conditionne le nombre de stations à mettre en place dans les centres (c’est le cas de l’école d’état-major qui propose dès cette année des créneaux pour l’autoentraînement des brigades). Des redéploiements pour redistribuer les matériels (et le personnel) devront donc certainement être envisagés. Concernant son remplacement, l’objectif est de disposer d’un outil aussi fin que JANUS, mais moins gourmand en opérateurs. Il devra également répondre aux besoins de formation, d’entraînement mais aussi d’études tactiques couverts aujourd’hui par JANUS. réalisation d’un outil de planification et d’ aide à la décision vers 2008 – 2010. En effet, BBS reste coûteux en effectifs et présente des insuffisances. En outre, il ne sera jamais HLA (high level architecture) et offre peu de possibilités de connexion aux SIC. - Niveau 1 : la création d’un centre d’entraînement pour PC de niveau 1 (pourquoi pas à Lille ?) est prioritaire. L’utilisation de JTLS (joint theater level simulation : simulation interarmées américaine équipant de nombreux pays alliés. Un centre est actuellement en place au collège interarmées de défense pour répondre à l’urgence actuelle présente l’avantage de ne pas avoir à acquérir un outil coûteux sur étagère. A moyen terme, la solution peut consister à mettre les moyens nécessaires au développement de la brique terre (baptisée WAGRAM) du projet de simulation interarmées ALLIANCE. En effet, le niveau 1 se situe à la charnière entre les opérations terrestres et les opérations interarmées. De plus, ce choix s’inscrivant dans une démarche déjà initiée, il pourrait bénéficier d’une priorité élevée. Cohérence des moyens humains et financiers Objectif Doctrine 104 N° 22-02/2001 FREEDOM Overall architecture The short-term objectives consist essentially of optimizing resources and imparting coherence to the training of headquarters. The table below, based on existing resources associates a reference site to a simulation system. In the medium and long term, a study of the different levels needs to be undertaken immediately: - Level 3: should JANUS be redeployed, and what system could replace it? The definition of training objectives (priority given either to tactics or to staff procedures?) will affect the number of stations to be placed in the centers (this is the case for the junior staff college, which, starting this year is offering slots for brigade self-training). Some redeployment and redistribution of equipment (and personnel) should certainly be considered. As far as its replacement, the aim should be a tool as sharp as JANUS but less greedy in terms of operators. It should also meet the requirements for instructionand training, but also for tactical studies, currently offered by JANUS. OF SPEECH version V1, and the development as a tool for planning and decisionmaking by 2008/2010. In fact, BBS remains costly in personnel and has some shortcomings. Moreover it will never contain high level architecture, and gives few possibilities for SIC connection. - Level 1: the creation of a level 1 CP training center (why not at Lille?) is high priority. Using JTLS (joint theater level simulation: American joint simulation used by a number of allied countries. A center is currently installed at the Joint defense college to meet current urgent needs has the advantage of not having to buy a very expensive off-the-shelf tool. In the medium term, the solution could be to make available the resources needed for the development of the land com-ponent (named WAGRAM) of the joint simulation project ALLIANCE. In fact, level 1 is placed at the interface between land operations and jointservice operations. Furthermore, as this option is part of approach already under way, it should be given a higher priority. should lead to improved management of these scarce resources. The crucial problem of the shortfall in operators in the JANUS centers could be partly resolved by using the ESR (special reserve service), personal, providing that their contract duration, currently limited to 30 days, be significantly increased. Finally, in the light of the budget assessment given above, we should restore the balance between the respective costs of weapons systems simulation and of training simulation, to the benefit of the latter. The ratio is currently 80% for the former and only 20% for the latter. On the other hand, we should clearly identify separate budgetary line items (not merged with the TSI (telecommunications and information systems) and general IT) and delegate them to CDES-CROSAT. - Level 2: at the moment it is essential that the current orientation of SCIPIO be maintained, as the replacement of BBS by 2005 by Studies recently completed by EMAT/BPRH (French Army staff/human resource deparment) to better identify simulation skill areas Two years before the completion of its restructuring, The Army must review its simulation policy to meet the ever more onerous training requirements at all levels of command. That policy can only be effective if it acquires a genuine coherence, both in defined objectives and in resource allocation. Alltogether, the urgency today is to find a solution that gives the capability to train Level 1 CPs in a multinational framework❖ BASIC UNIT LEVEL SCHOOLS AND CENTAC JANUS/CENTAURE BATTLE GROUP LEVEL INF AND ARMOUR BRANCH SCHOOLS JANUS BRIGADE LEVEL STAFF COLLEGE/CP TRG CENTER STAFF COLLEGE/CP TRG CENTER EMF LEVEL CP TRG CENTER BBS CFAT LEVEL ALLIED CENTERS JTLS Coherence of human financial resources Objectif Doctrine 105 and N° 22-02/2001 LIBRES REFLEXIONS LA PLACE DE LA SIMULATION DANS L’ENTRAINEMENT DE L’ARMEE DE TERRE PROFESSIONNALISEE DE 2002 par le chef de bataillon Hill, stagiaire au CID (collège interarmées de défense) La complexité du combat interarmes moderne, sa représentation virtuelle au travers des systèmes de combat ou de commandement numérisés imposent une évolution des procédés d’entraînement et de préparation des forces faisant appel aux technologies les plus avancées. Les buts recherchés sont, dans un contexte budgétaire de plus en plus contraint, d’optimiser les coûts et d’accroître le réalisme de l’entraînement d’une force qui, étant professionnalisée et projetable, doit se montrer immédiatement efficace sur le terrain. Seule une simulation moderne conduite avec lucidité permet de concilier ces deux objectifs. Outils évolutifs et réalistes les techniques de simulation sont donc appelées à prendre une part croissante dans la panoplies des procédés d’instruction, d’entraînement et d’évaluation des individus comme des unités et des états-majors. Cependant, l’attrait de la nouveauté alliée au confort procuré par la souplesse des systèmes de simulation (capacités "d’arrêt sur image" et de "re-jeu") ainsi que les substantielles économies sur les crédits d’entraînement pourraient à terme conduire à la tentation du "tout simulation" au détriment d’activités grandeur réelle comme la manœuvre en terrain libre. Un recours équilibré à la simulation doit donc répondre, non à un effet de mode, mais à des exigences clairement formalisées dans le cadre d’une doctrine spécifique. Afin de cerner les limites du raisonnable en la matière il convient de commencer par faire l’inventaire des besoins et des systèmes existant au sein de l’Armée de terre. Puis il s’agira de préciser quelles sont les risques induits par un recours excessif a la simulation, avant de déterminer les fonctions du combat terrestre qui justifient utilement d’un recours à ces techniques. DES BESOINS ACCRUS DANS LE DOMAINE DE LA SIMULATION inexorablement à une réduction de la fréquence des exercices qui dès lors doivent être mieux préparés. La simulation informatique apparaît tout d’abord comme un outil de maîtrise des coûts et du temps La multiplication des centres de simulation tactiques s’avère constituer une réponse partielle à ces problèmes. A cet égard les centres "JANUS" implantés dans les écoles d’application d’arme offrent aux futurs commandants de compagnie une instruction sur le terrain optimisée par une préparation simulée sur ordinateur (CAX : computer assisted exercice), et au profit des unités, un entraînement des états-majors régimentaires. En effet, les contraintes liées à l’urbanisation croissante et à la protection de l’environnement conduisent les unités à s’entraîner dans des espaces de plus en plus restreints, éloignés des garnisons et avec d’importantes restrictions en matière de nuisance comme de sécurité publique. Les coûts et les délais pour rejoindre les terrains de manœuvre appropriés s’en ressentent. En outre, la surexploitation des camps conduit Les simulations informatique et instrumentale constituent ensuite deux atouts dans le suivi et Objectif Doctrine 106 l’amélioration des compétences à tous les niveaux (individuel, collectif) La simulation informatique se montre très efficace dans un contexte éminemment instable en matière de planification des activités. Le rythme de ces dernières s’est non seulement accéléré (avec l’accroissement des missions extérieures, le maintien larvé de Vigipirate, etc.) mais il est également devenu chaotique. De plus, la réforme de l’Armée de terre dissocie les cycles d’instruction au sein des régiments en cours de professionnalisation qui ne peuvent que difficilement afficher une aptitude opérationnelle homogène. N° 22-02/2001 FREEDOM OF SPEECH THE PLACE OF SIMULATION IN THE TRAINING OF THE PROFESSIONALIZED ARMY OF THE YEAR 2002 by major Hill, joint staff school trainee The complexity of modern joint service combat and its virtual representation via digital combat or command and control systems, require changes to force training and preparation our procedures increasingly call upon the most advanced technologies. Against growing budget restrictions the aims are to optimise cost-effectiveness and to increase training realism for a force that, being both professionalized and deployable, must be able to demonstrate immediate effectiveness on the ground. Only a carefully managed modern simulation enables these two aims to be reconciled. As evolving and plegmatic tools, simulation will play an increasing role in the range of techniques used for the instruction, training and assessment of individuals, units, and staffs. Yet, the appeal of innovation, the convenient flexibility of simulation systems (“freeze frame” and “re-play” capabilities), as well the substantial savings on training budgets could ultimately lead to a temptation to adopt an “all simulation” policy, at the expense of real world activities such as range exercises. A balanced use of simulation must therefore respond not to any fashionable trend but to clearly formulated requirements within a specific doctrine. If we are to identify what is reasonably reasonable in this respect we must first list the current systems and requirements of the French Army. Any risks associated with an excessive use of simulation must then be identified so that those functions of land combat that could usefully benefit from these techniques can be determined. AN INCREASED NEED FOR SIMULATION Computer-based simulation appears primarily as a cost controlling and time saving instrument The limitations imposed by increasing urbanisation and environmental awareness require units to train in ever more restricted areas, far from their garnisons and subject to major limitations associated with both pollution and public safety. The expense and time taken to travel to suitable exercise areas are becoming significant. Ranges are also being overusebooked which inexorably leads to a reduction in exercise frequency now have to be better prepared and a better preparation of them. The growth in tactical simulation centres is seen as one response to these problems. In this context, the “JANUS” centres located in the branch schools offer future company commanders range-based training optimised with the aid of simulated computer-assisted preparation (CAX: computer assisted exercise), and for units, training for regimental staff. Both computer-and equipment-based simulation will offer advantages for moni- Objectif Doctrine 107 toring and improving capabilities at all levels (individual and collective) Computer-based simulation has proven to be highly effective in a very unstable activity-planning context. The pace of these activities has not only accelerated (with the expansion of external tasking, the covert continuation of “Vigipirate”, etc.), but has also become confused. In addition, the reform of the French Army has disrupted the training cycles within the regiments which undergo professionalization, and have difficulty in achieving a homogenous operational capability. N° 22-02/2001 LIBRES Outil d’instruction et d’entraînement particulièrement souple et adaptable, la simulation tactique permet alors d’offrir aux unités élémentaires des formations "à la carte". En outre, l’acquisition des compétences se voit stimulée et accélérée par le réalisme de la simulation instrumentale (désignateurs laser ou infrarouge couplés à des détecteurs et des systèmes de neutralisation des matériels). Il devient alors possible de simuler la destruction et la mort, d’activer des procédures et des chaînes logistiques autrefois négligées, le tout avec un impact psychologique non négligeable. La contrepartie réside dans un effort de généralisation et décentralisation des équipements de type STCAL (simulateur de tir et de combat armes légères), DX 175 et assimilés au sein des corps de troupes. La simulation constitue enfin un instrument de préparation des forces et des états-majors qui contribue à leur réactivité Il s’agit là d’une des qualités indispensables à une armée de projection crédible. Les centres de simulation tactiques ont une capacité à offrir sur court préavis (quelques semaines) une préparation adaptée au futur théâtre d’opération, voire d’évaluer la pertinence des options retenues lors de la phase de planification (logiciels Janus V7 et V8, du JTLS ou ADAMS pour les mouvements et la logistique). Ceci implique toutefois un réel effort de documentation technique et cartographique en amont. REFLEXIONS Ces avantages peuvent conduire à la tentation du «tout simulation» Le recours systématique aux techniques de simulation dans les écoles d’application et les corps de troupe pourrait induire un certain nombre d’effets pervers dont il convient de se garder. Le plus grave d’entre eux résiderait dans une substitution abusive (mais non exclusive) de l’exercice terrain par les CAX. Ce risque concerne exclusivement la simulation informatique, la simulation instrumentale ne visant précisément qu’à l’amélioration des exercices sur le terrain. La simulation informatique pourrait donc conduire à une intellectualisation et une forme de déshumanisation du combat Après avoir réintroduit des notions oubliées, voire négligées, comme les délais de transmission et d’exécution des ordres, les pertes humaines et dommages techniques, la simulation pourrait paradoxalement conduire à une banalisation de ces phénomènes. En effet, le chef tactique intégrant mieux la notion de pertes pourrait s’y accoutumer au point d’oublier qu’au combat, ce ne seront pas des pixels qui disparaîtront des écrans mais bien des hommes. Ce risque est d’autant plus crédible que la diffusion des systèmes de commandement numérisés de type SIC-F s’adressent désormais aux petits échelons du combat interarmes (commandants de compagnie). La simulation en général pourrait également induire des tentations abusives en matière d’économies budgétaires Au-delà d’un investissement initial assez lourd les systèmes de Objectif Doctrine 108 simulation autorisent de substantielles économies. Celles-ci pourraient justifier à terme une réduction sensible des crédits de fonctionnement alloués à l’instruction et à l’entraînement, au prix d’une simple réécriture de la politique de formation à la tactique et du tir, laquelle donnerait une préférence à la simulation sur d’autres modes d’entraînement comme les manœuvres en terrain libre ou les exercices en camp. Le principe n’est pas condamnable en soi et connaît un début d’application dans le domaine du tir par exemple (SITTAL, simulateurs de tir canon ou missiles). Cependant, il convient de conserver un équilibre entre tous le modes de formation sans privilégier une logique abusivement financière. Les résultats d’une simulation informatique induite par des travaux de planification et les décisions de conduite ne doivent pas avoir valeur de vérité absolue Les analyses après action, dites "AAA" ou "3 alpha" se montrent pédagogiquement très précieuses. Toutefois, le réalisme croissant en fonction de l’amélioration des logiciels, une dangereuse propension pourrait se faire jour. Elle conduirait à considérer les résultats d’un CAX comme une vérité si absolue qu’elle pourrait servir de base à la notation des compétences tactiques. Or ce serait là nier les facteurs non simulés comme l’intuition, la chance, l’expérience qui continuent cependant à influer sur la manœuvre simulée ou non. La simulation doit donc bien demeurer un outil maîtrisé et ciblé afin de ne pas induire de distorsion avec la réalité. N° 22-02/2001 FREEDOM OF SPEECH Tactical simulation is a These advantages may lead to highly flexible and adaptable the temptation to simulate training tool that can now offer everything individual units their own “à la The systematic adoption of carte” training. simulation techniques in branch In addition, the acquisition schools and units might have some of capabilities is stimulated and unwanted side effects, which we accelerated by the realism of must guard against. The most equipment simulators (laser or IR serious of these would be an designators coupled to detectors excessive (but not exclusive) and equipment neutralisation replacement of FTX by CAX. This risk applies solely to computer-based systems). It now becomes possible simulation, as equipment simuto simulate destruction and lation is of course only intended to casualties, to activate logistic improve exercises on the ground. procedures and systems that were previously ignored, all of which Computer-based simulation have a considerable psychological could turn combat into a purely impact. The disadvantage resides intellectual and somew deshuin the effort needed to ensure manised exercise general availability and decentralisation down to unit level of After reintroducing concepts such systems as “STCAL” (small that have been forgotten or at least arms firing and combat neglected, such as the time necessary to transmit and execute simulator), and DX 175. orders, human losses and equipFinally, simulation is a tool ment degradation, simulation might for training of forces and HQ paradoxically lead to the triviathat contribute to their lisation of such effects. A tactical commander who is made more reactivity aware of the concept of losses could This is one essential quality become so accustomed to them that for an Army with a credible in combat he may forget that it is projection capability. Tactical not just pixels that are disapsimulation centres can, given pearing from his screens but relatively short notice (a few human beings. This possibility weeks), provide training adapted becomes all the more likely as digital command systems such as to a future operational theatre, SIC-F descend the command and even assess the advantages of structure down to allarms low options identified during the echelons (company commanders). planning phase (Janus V7 and V8 programmes, or JTLS and Simulation in general could ADAMS for movements and also enhance the appeal of logistics). This of course implies budget cuts considerable preparatory work to assemble the technical and After a fairly high initial cartographic documentation. fairly high investment, simulation Objectif Doctrine 109 systems offer substantial savings. These could justify a significant long term reduction in the instruction and training budget, requiring merely that the policy for tactical and live firing training be re-written, to give higher priority to simulation over other training methods such as manoeuvres over open field ground or range exercises. This principle cannot be criticized per se, and has already some application in, for example, live firing exercises (SITTAL - gun or missile firing simulators). However, a balance between all training methods must be found that does not favour a purely financial solution. The output from a computerbased simulation resulting from planning activity and command decisions are not the «whole truth» After action analyses, termed “AAA” or “3 alpha” are highly educational. However as realism increases as a function of improvements in software, a dangerous trend may emerge. This might lead to the view that the results from a CAX merited a legitimacy that was so unquestionable that they could serve as a basis for a tactical skills scoring system. This would be to ignore those aspects that are not simulated such as intuition, luck and experience, which will continue to affect operations whether simulated or not. Simulation must therefore remain a tool to be mastered and targeted to make sure there in not distorsion with reality. N° 22-02/2001 LIBRES La simulation doit donc être exploitée non comme un dogme de portée générale mais avec pertinence comme un outil à géométrie variable Le champ d’action étendu des outils de simulation permet de toucher des domaines de plus en plus complexes et différenciés. Aujourd’hui limitée aux actions de mêlée et d’appui, la simulation devrait toucher rapidement aux fonctions émergentes du combat terrestre : ACM, COMOPS. A ce titre les dernières versions de JANUS intègrent par exemple des fonctions Génie, logistique et la possibilité de représenter des réfugiés. Cette combinaison offre l’opportunité d’introduire dans les CAX la fonction ACM et l’action humanitaire. Pour les états-majors, la simulation informatique peut devenir non seulement un outil de d’exercice de conduite mais aussi un instrument de vérification de planification, fonction aujourd’hui négligée en France mais systématiquement exploitée dans les pays anglo-saxons jusqu’au niveau division. Cette évolution implique une animation d’exercice conduite par des spécialistes. La mise en service du CEPC (centre d’entraînement des PC) va dans ce sens. En revanche, il paraît illusoire de faire reposer sur la seule simulation les études visant à élaborer ou aménager des doctrines d’emploi des forces. Au niveau des corps de troupe et écoles, il convient de distinguer instruction, entraînement et évaluation. La simu- REFLEXIONS lation doit être employée sans réserve dès qu’il s’agit de procéder à des formations techniques initiales coûteuses (tireurs missiles ou canon, pilotes d’engins blindés) en raison des gains appréciables en sécurité et ressources financières. Il en va de même pour l’acquisition des savoir-faire tactiques des chefs (à partir du niveau des commandants de compagnies). Nous sommes là dans le domaine de l’instruction individuelle et collective. Cependant, une fois un certain niveau de compétence acquis, la restitution en milieu réel s’impose. la simulation peut se réduire alors à un rôle d’appoint (comme dans le cas de la simulation instrumentale). En d’autres termes, point de franchissement virtuel de coupure ou de combat ou de tir en salle climatisée. Ces activités peuvent être préparées en simulation dans l’optique d’une restitution en milieu naturel. Nous sommes ici dans le domaine de l’entraînement réaliste. Enfin, lorsqu’il s’agit de vérifier la maîtrise des savoir-faire, seule la réalité du terrain compte. La simulation doit constituer un apport au réalisme des exercices en milieu naturel mais en aucun cas s’y substituer. Nous abordons ici le domaine de l’évaluation. mise en particulier dans le domaine de la préparation des forces. Toutefois, il serait regrettable de se priver de l’apport de la simulation. S’appuyer sur les expériences, voire sur une coopération accrue avec nos alliés, semble un moyen sûr de développer des outils de simulation à leur juste place. C’est en tout cas un domaine d’expertise à part entière, justifiant d’une réflexion d’ensemble et d’une doctrine souple et adaptable : la "simulatique" ne peut en effet prétendre à être une science exacte…❖ En dépit d’un avers alléchant, la médaille de la simulation possède, comme tout progrès technologique, un revers dont il convient de maîtriser les effets. Dans le cadre d’une Armée de terre travaillant en flux tendu, animée d’une nécessité permanente d’optimiser ses coûts et ses moyens, aucune erreur n’est per- Objectif Doctrine 110 N° 22-02/2001 Article publié avec l’aimable autorisation de la Tribune du CID FREEDOM OF SPEECH Simulation has to be emplo- tasks associated with costly initial yed not as a general dogma, technical training (gun and missile firing, armoured vehicle but as an adaptable tool drivers) as appreciable gains can The broad scope ranges be made in both safety and of application of simulation financial resources. The same tools enable increasingly applies to the teaching of tactical complex and varied fields to awareness to commanders (from be addressed. Today limited to company commander upwards). the combat and combat support Here we are in the area of indifunctions, simulation will soon vidual and collective instruction. affect also the emergent aspects of the land battle: CIMIC (civilHowever, once a certain military operations) and COMOPS. level of competence has been To this end, the latest versions of achieved, the real world has to be JANUS incorporate such features faced; simulation may then be as engineering and logistic reduced to a supporting role (as functions and the option of in the case of equipment simurepresenting refugees. This combi- lation). In other words, there is a nation offers the opportunity of crossover from the virtual world, injecting CIMIC task and huma- a move away from combat or nitarian operations into CAX. firing exercises in an airFor HQ staffs, computerbased simulations may become not just a tool for the exercise of command but also an instrument to verify planning, a function that today is ignored in France, but systematically exploited in Anglo-Saxon nations down to divisional level. This development implies exercise management run by specialists. Entry into service of the CEPC (CP training centre) is a move in this direction. On the other hand, it would be a mistake to rely solely on simulation for studies aimed at developing or adapting concepts of operation. At unit and school level, distinction must be drawn between instruction, training and assessment Simulation must be employed without reservation in However, it would be unfortunate to deny ourselves the benefits of simulation. A certain way of developing simulation tools in their rightful place would be to make the best use of the experience of our allies, including perhaps increased cooperation. This is for sure an all domain o experrtise, worthy of consideration as a whole and of a flexible and adaptable doctrine: the “simulation discipline” cannot claim pretend to be an exact science❖ conditioned room. Such exercises may be practiced in the simulator with the aim of repeating them in the natural environment. Here we enter the word of realistic training. Finally, when skill levels have to be assessed, only the real world counts. Simulation must provide increased realism for exercises in the natural environment but must in no circumstances replace them. Here we enter the field of assessment. Despite its positive aspects, like all technical implements simulation has also other consequences which must be mastered. Within an Army operating a just-in-time system, driven by the on-going need to optimise costs and resources, we cannot afford to make the smallest error, especially in the preparation of our forces. Objectif Doctrine 111 N° 22-02/2001 LIBRES REFLEXIONS DU BON USAGE DE LA SIMULATION POUR L’ENTRAINEMENT DES FORCES TERRESTRES par le chef de bataillon de Cevins, 113e promotion du CSEM Depuis une dizaine d’années, la simulation prend progressivement une place de plus en plus importante dans l’Armée de terre. Dans le domaine de l’entraînement des forces, un système cohérent a été élaboré. Il permet d’entraîner les différents niveaux de forces à partir de celui du sous-groupement au centre d’entraînement au combat (CENTAC) à Mailly en passant par ceux du bataillon et de la brigade dans les différents centres JANUS (en écoles d’armes et à l’école d’état-major à Compiègne) jusqu’à ceux de la brigade et de l’EMF au centre d’entraînement des postes de commandement (CEPC) à Mailly (lieutenant-colonel Delamarre, «Typologie succincte des simulations», Objectif doctrine, décembre 1999). Les logiciels JANUS et BBS (support du système du CEPC) ont été fournis par l’Armée de terre des Etats-Unis et "francisés" en différentes étapes. Face à cette prolifération de systèmes, il convient de faire le bilan de leur apport et de déterminer en quoi celui-ci pourrait être optimisé afin que la simulation ne soit pas seulement une mode, "ennemi du soldat" selon Ardant du Picq. L a rentabilité des moyens de simulation dont l’Armée de terre s’est dotée pour l’entraînement des forces dépend étroitement de l’utilisation qui en est faite. En effet, la simulation ne se suffit pas à elle-même : ses capacités et ses limites doivent être bien mesurées afin que tous les efforts convergent en vue d’un usage judicieux et efficace. Si cette réalité n’était pas prise en compte, l’impact de la simulation sur l’entraînement pourrait très rapidement s’avérer nocif car contre-productif. Il s’avère donc indispensable de préciser clairement à quoi doivent servir les centres d’entraînement disponibles. Dès lors, il deviendra possible de se tenir à une ligne de conduite ferme et de se donner les moyens de rentabiliser au maximum des outils très performants. Faute d’être correctement analysées, les limites de la simulation menacent la qualité de l’entraînement des forces terrestres à tel point que le risque de contre-instruction ne peut être négligé. Les engagements "simulés" se caractérisent par un combat "à mort" dont le réalisme apparaît discutable et engendrent un "jusqu’au boutisme" préjudiciable à la conduite de l’action et peu compatible avec l’esprit des conflits dans lesquels nos forces sont susceptibles d’être engagées. On assiste trop souvent au "combat des restes", l’unité engagée ayant perdu jusqu’à 40 voire 50% de son potentiel et s’efforçant néanmoins de remplir sa mission… Certes, les exemples historiques faisant état de combats héroïques menés jusqu’au sacrifice du dernier homme foisonnent. Quelques chefs de chars de la Wehrmacht comptaient plusieurs centaines de destruction de chars ennemis à leur actif alors qu’on sait que dans certaines circonstances des vagues d’assaut de l’infanterie soviétique n’hésitaient pas à escalader les amoncellements de cadavres de leurs camarades pour relancer Objectif Doctrine 112 une action vouée à l’échec,… Pourtant, on peut raisonnablement espérer n’être pas toujours opposé à de tels guerriers! Or, la simulation met systématiquement les joueurs dans de telles situations. Au CENTAC, la force adverse (FORAD) combat toujours jusqu’au dernier, certaine d’être reconstituée le lendemain pour représenter le 2ème échelon ennemi. Sur JANUS ou sur BBS, l’aspect psychologique n’est pas pris en compte par le logiciel et, dès que les mobiles sont en posture d’engagement, tout combat se solde par l’anéantissement total de l’un des protagonistes. Ces pertes massives sont d’autant plus mal ressenties qu’elles ne permettent même pas, le plus souvent, de remplir la mission impartie face à un ennemi qui apparaît invincible. En effet, jusqu’au-boutiste par nature comme on l’a vu, l’ennemi s’avère également particulièrement efficace. N° 22-02/2001 FREEDOM OF SPEECH GOOD PRACTICE IN THE USE OF SIMULATION FOR THE TRAINING OF LAND FORCES by major de Cevins, class of 2000 staff school Over the last decade simulation has been y playing an ever more important role within the French Army. A coherent system has been developed for the training of forces. This enables the various force levels to receive training from the combat training centre (“CENTAC”) at Mailly from company to battalion and brigade level in the various JANUS centres (at the weapons schools and the staff college at Compiègne), up down to those for brigades and EMF at the command post training centre (“CEPC”) at Mailly (lieutenant-colonel Delamarre, “A brief typology of simulation”, Objectif doctrine, December 1999). The JANUS and BBS programmes (CEPC system support) were provided by the US Army and “Frenchified” in several stages. ith this proliferation of systems, it is time to assess their contribution and determine how to optimise them to avoid simulation becoming merely a fashion, i.e the “enemy of the soldier” according to Ardant du Picq. T he cost-effectiveness of the simulation facilities with which the French Army is currently equipped is simulation facilities closely linked to the uses to their employment. Simulation is not an end in itself: its capabilities and limits must be accurately assessed so that all efforts to ensure an effective and judiciory employment. If this reality is ignored, the impact of simulation on training could rapidly become detrimental and counter-productive. It is therefore vital to state clearly what the available training centres are supposed to provide. It will then be possible to keep on firm line of conduct and to ensure the availability of the resources needed to get maximum benefit from this advanced equipment. Unless correctly analysed, the limits of simulation threaten the quality of land forces training to such a degree that the risk of incorrect training cannot be ignored. “Simulated” engagements are characterised by a fight “to the death” whose realism is debatable and which may provoke a “to the last man” syndrome that could prejudice conduct of the action and is hardly compatible with the spirit of the conflicts in which our forces are likely to become involved. All too often we see a “battle of the remainder”, where the engaged unit has lost 40 to 50% of its strength but is still trying to complete its task. Of course there are many tales from the past that tell of heroic battles fought to the last man. Some Wehrmacht tank commanders reported that they had personally destroyed several hundred enemy tanks and it is well known that under some circumstances waves of attacking soviet infantry did not hesitate to Objectif Doctrine 113 climb over accumulations of their comrades’ bodies to re-launch an attack that was doomed to failure. However, one may reasonably hope not always to be opposed by such warriors ! But simulation constantly puts the players in such situations. At CENTAC, the force adverse (FORAD) always fights to the last man, sure to be revived the following day to represent the enemy’s second echelon. On JANUS or BBS, the psychological aspect is not taken into account by the software and, once combat units are ready to attack, any combat concludes with the total annihilation of one of the protagonists. These massive losses are felt all the more deeply when, as often happens, they prevent completion of the assigned mission against an enemy who appears invincible. The enemy, naturally tending to fight “to the last man” as we have seen, also emerges as highly effective. N° 22-02/2001 LIBRES Sur BBS, l’aptitude des opérateurs à manipuler les mobiles conditionne en partie le succès des engagements ; or, les opérateurs des consoles ennemies sont des personnels du CEPC alors que les opérateurs des consoles joueurs appartiennent à l’unité joueuse et sont formés pour l’occasion… Au CENTAC, la FORAD, permanente et professionnalisée depuis 1998, connaît le terrain dans ses moindres recoins et bénéficie d’un niveau d’entraînement sans commune mesure avec celui des unités des forces. En dépit des efforts entrepris pour y remédier (lieutenant-colonel (TA) Marec : «JANUS et BBS» : une adaptation permanente au besoin» Objectif doctrine, février 2000) les limites "mécaniques" des systèmes de simulation renforcent le sentiment d’impuissance parfois ressenti par les joueurs. Ainsi la modélisation des effets de certaines armes sur BBS ou sur JANUS semble parfois peu réaliste (AC) et celle du terrain approximative. Au CENTAC, les simulateurs de tir de combat sont soit vieillissants (DX175 des AMX30), soit inexistants (canon de 20 mm, ACTCP…), soit peu efficaces (STCAL) ce qui oblige les arbitres à s’y substituer en prenant des décisions d’arbitrages, par nature contestables. Ce sentiment d’impuissance peut conduire les joueurs ou les directions d’exercice à développer des parades nuisibles car susceptibles de faire ressortir de faux enseignements de l’exercice. Certaines unités cherchent parfois à s’adapter aux limites réelles ou supposées du système en dévelop- REFLEXIONS pant des modes d’action irréalistes mais efficaces localement étant donnée les contraintes des systèmes. Cela se traduit par exemple, au CENTAC, par la recherche de l’imbrication avec l’ennemi pour détruire une unité de 1er échelon ; or, si ce mode d’action révèle une certaine efficacité c’est surtout parce que les moyens du centre ne permettent pas de mettre en place l’unité de 2ème échelon dont l’engagement rapide interdirait toute exfiltration de l’unité joueuse après son action audacieuse. La volonté des directions d’exercice de rétablir une situation compromise pour les joueurs peut également s’avérer particulièrement contreproductive. Surtout si la situation n’a pas été mûrement réfléchie et les conséquences pédagogiques de la décision de conduite soigneusement évaluées. Ainsi, la pratique du "magic move" au CEPC conduit souvent à une démotivation des joueurs et de l’ennemi et fausse l’exploitation pédagogique de l’exercice. Au CENTAC, la réactivation progressive et désorganisée de quelques éléments de l’unité joueuse masque les déficiences et empêchent donc les participants de prendre pleinement conscience de leurs erreurs. Ses contraintes d’utilisation font donc de la simulation un outil à double tranchant dans l’entraînement des forces terrestres. Dès lors, pour éviter toute dérive ou, pire, une désaffection progressive des centres d’entraînement, il apparaît impératif d’établir des normes d’emploi strictes. En effet, le bon usage de la simulation pour l’entraînement des forces terrestres passe néces- Objectif Doctrine 114 sairement par une définition claire et universellement admise de la contribution attendue de cet outil. Or, il convient de ne pas être trop ambitieux au risque de se fourvoyer. Il faut au préalable s’accorder sur le fait que les centres de simulation sont effectivement voués à l’entraînement opérationnel et pas à autre chose. Notamment, leur apport dans le domaine de la réflexion doctrinale ou de mise en œuvre ne peut être que complémentaire aux travaux menés par les organismes dévolus à cet emploi. Il faut impérativement couper court à l’idée que les centres d’entraînement basés sur l’emploi de la simulation puissent constituer une référence dans l’élaboration de la doctrine ou des manuels de mise en œuvre des unités de mêlée. Au mieux, ils peuvent contribuer à tester certains procédés dans un contexte particulier, sur un terrain fique et grâce à des modélisations toujours approximatives… Cette acceptation devra permettre d’éviter de voir une unité proposer une modification du manuel d’emploi de sa subdivision d’arme sur la foi d’une action conduite au CENTAC à une seule reprise ! Bien sûr, cette restriction ne doit pas empêcher les échanges avec les organismes chargés de l’élaboration des règlements d’emploi ou de la doctrine. Simplement, il doit être clair pour tous que la simulation ne constitue qu’un éclairage particulier et non une référence absolue. N° 22-02/2001 FREEDOM On BBS, the skill of the operators in manipulating combat units is partly responsible for the success of the engagements; but the operators of the enemy consoles are members of the CEPC staff while operators of the “players” consoles belong to the playing unit and are trained for the occasion; at CENTAC, the FORAD (which has been a full time professionalized unit since 1998) knows the terrain to the smallest details and has the advantage of being trained to a far higher standard than the Force units. Despite the effort expended to correct this (LCL (TA) MAREC: «JANUS and BBS: on-going adaptation to the requirement», Objectif doctrine, February 2000) situation, the “mechanical” limits of simulation systems heighten the impotence that is sometimes felt by the players. Thus the realism of the modelling of certain weapons on BBS and JANUS appears poor (AC) and that of the terrain only approximate. At CENTAC, combat firing simulators are either ageing (DX175 for the AMX30), or lacking (20mm gun, ACTCP, etc), or of limited effectiveness (STCAL), which forces the umpires to substitute for them by taking arbitration decisions, which by their very nature are disputable. This feeling of impotence may lead players or exercise managers to develop responses that are detrimental as they OF SPEECH may result in false lessons being drawn from the exercise. Some units try to adapt to the real or presumed limitations of the system by developing unrealistic courses of action that may however be successfull locally given the system constraints. This results, for example, at CENTAC, in an attempt to imbricate the enemy to destroy a 1st echelon unit; but while this tactic might appear to work, this is only because the resources at the centre do not allow the insertion of a 2nd echelon unit whose swift engagement would prevent the withdrawal of the player unit following its audacious action. The will of exercise directors to reestablish a compromise solution for the players may also prove to be very counterproductive. Especially if the situation has not been given due consideration and the training impact of the directing staff decision not carefully examined. Thus the use of the “magic move” by the CEPC often results in a demotivation for the players and alters the learning lessons from the exercise. At CENTAC, the gradual and disorganised reactivation of elements from the playing unit masks deficiencies thereby preventing participants from becoming fully aware of their mistakes. These operating limitations thus make simulation a two edged sword in the training of land forces. To avoid mistakes or, worse, a progressive alienation from the training Objectif Doctrine 115 centres, it is essential that strict operating standards be established. In fact, good practice in the use of simulation for land forces training must start with a clear and universally agreed definition of the contribution expected from this tool. This must not be too ambitious list we go wrong. It must be universally accepted from the outset that simulation centres are effectively dedicated to operational training and to nothing else. In particular, what they have to offer towards doctrinal thinking or operational support can only be complimentary to thestudies undertaken by those organisations. We must firmly reject the idea that training centres based on the use of simulation can provide a reference for the development of doctrine or of field manuals for combat troops. At best, they may contribute to the testing of certain procedures within a given context, on a specific terrain, using models that remain approximate... Such acceptance should enable us to avoid a unit suggesting a change to the operating procedures for its branch based only on evidence from an action carried out once at CENTAC ! Naturally, this restriction must not prevent exchanges with organisations tasked with developing field manual or doctrine. In brief, it must be clear for all that simulation is a specific view and not as an absolute reference. N° 22-02/2001 LIBRES Même dans le strict cadre de l’entraînement des forces, la contribution de la simulation demeure limitée. En particulier, la notion de contrôle qui apparaît souvent sous-jacente doit être résolument bannie. En effet, d'une part, les nombreuses imperfections et les contraintes de mise en œuvre des systèmes de simulation décrédibiliseraient d’emblée tout idée de contrôle. D’autre part, la notion de contrôle dans le domaine tactique apparaît par nature assez utopique. Dès lors, la simulation doit être considérée comme un support performant permettant l’entraînement des forces et principalement celui des chaînes de commandement. Toute la pédagogie (car il s’agit bien de pédagogie) des centres d’entraînement doit donc tendre à permettre l’amélioration du fonctionnement des unités entraînées par la prise en compte de leurs forces et faiblesses (colonel Collot d’Escury, "La 3A : un exploitation pédagogique de l’entraînement au combat", Objectif Doctrine, mai 1999). Cela ne saurait bien sûr être totalement découplé d’une analyse des choix tactiques qui ont été faits par l’unité. Mais celle-ci doit demeurer au niveau du constat et éviter le jugement de valeur en se basant sur la comparaison entre les décisions prises par les différents chefs et les normes définies par les règlements d’emploi, au vu des bilans établis par la simulation. Pour que cette approche soit cohérente, il apparaît nécessaire de réfuter véritablement la pédagogie de l’échec. Or, si l’Armée de terre a choisi de tourner le dos à cette méthode pédagogique adoptée Outre-atlantique, il faut reconnaître que le niveau de difficulté des exercices conduit le plus REFLEXIONS souvent les unités en situation d’échec. On conviendra alors que la différence est bien ténue entre l’échec recherché par les américains et l’échec inévitable dans notre système,… Alors, étant donné que l’objectif est d’entraîner des chaînes de commandement et d’obtenir une amélioration de leur mode de fonctionnement, il ne faut pas hésiter à paramétrer l’exercice en fonction du niveau atteint par l’unité quitte à ne l’opposer dans la pire configuration qu’à un ennemi symbolique qui suffira largement à la faire travailler en permettant de tirer des enseignements exploitables. Certes, on peut estimer que cette conception traduit un net recul par rapport aux objectifs initialement affichés pour l’utilisation de la simulation ("support de la phase ultime de l’entraînement opérationnel"). Mais il ne faut pas oublier que l’un des premiers principes péda-gogiques est de partir du connu ; or, vues les contraintes multiples qui pèsent sur elles, bien peu d’unités peuvent se targuer d’être prêtes à relever le défi de la phase ultime. On peut également regretter de devoir développer de coûteux systèmes de simulation pour seulement obtenir une progression dans le niveau d’entraînement. Mais ne vaut-il pas mieux opter pour une progression lente et certaine plutôt que pour un fiasco assuré, impropre à toute exploitation pédagogique et dont les leçons ne seront de toutes façons pas tirées ? Pour créer les conditions d’un usage efficace de la simulation dans l’entraînement des forces terrestres, il convient donc de restreindre les ambitions initiales en privilégiant une approche pédagogique. Cette approche doit évidemment être prolongée par Objectif Doctrine 116 une pratique complémentaire qui seule permettra de garantir la rentabilité du concept. Il apparaît alors capital de faire converger toutes les énergies pour mettre en application ce mode d’utilisation de la simulation notamment en consentant un net effort pour armer les centres d’entraînement avec des personnels du meilleur niveau possible Au préalable, il faut avoir conscience que la phase de préparation de l’exercice requiert une très grande attention et un travail en profondeur. Il s’agit de définir les paramètres de l’exercice en fonction des objectifs pédagogiques retenus qui doivent correspondre au niveau effectif de l’unité au moment de l’exercice. Cela suppose une collaboration poussée entre le commanditaire et le centre d’entraînement. Il faut également pendant cette phase anticiper sur la conduite en préparant les différents scénarii possibles de façon à être en mesure de réorienter l’exercice en cours d’action si cela s’avérait nécessaire. En effet, il convient également de prendre en compte l’impératif de conduire très fermement l’exercice pour éviter toute perversion susceptible d’en limiter l’intérêt et le potentiel d’exploitation pédagogique. Ainsi, il est indispensable, sans remettre en question le principe de la double action, de s’assurer que l’ennemi ne s’écarte pas de sa mission afin qu’il demeure cohérent avec l’ennemi qu’on veut opposer à l’unité joueuse en fonction des objectifs pédagogiques retenus. N° 22-02/2001 FREEDOM Even within the limited framework of force training, the contribution of simulation remains limited. In particular, the concept of control, which often appears fundamental, must be firmly excluded. In fact, on the one hand, the numerous imperfections in theimplementation of simulation systems lead instantly to a loss of credibility for any idea of control. Secondly, the concept of control in the tactical field appears by its nature fairly utopian. From now on, simulation must be considered as an advanced aid for force training, and especially for those within the chains of command. The entire range of teaching skills (and we are indeed in the realm of teaching) within the simulation centres must therefore be directed towards enabling the units trained to operate better by taking due account of their strengths and weaknesses. Of course this cannot be completely decoupled from an analysis of the tactical decisions made by the unit. But these must remain as findings only and avoid value judgements by being based on comparisons between decisions taken by the various commanders and the standards laid down in the rules of procedure, in the light of results produced by the simulation. For this approach to be coherent, we must firmly refute the use of failure as a training tool. While the Army may have turned its back on this training method adopted on the other side of the Atlantic , it must be recognised that exercise difficulty level most often results in units finding themselves in a failure OF SPEECH situation. We must therefore agree that the distinction between the failure sought by the Americans and the failure that is inevitable in our own system is maintained. Given that the aim is to train the command chain and to achieve improvements in their mode of operation, we must not hesitate to score the exercise as a function of the level attained by the unit even if this means only playing it, in the worst configuration, against a symbolic enemy which will largely suffice to make it operate while enabling usable lessons to be drawn. Of course, one could view this concept as representing a significant departure from the aims initially assigned to the use of simulation (“support of the final phase of operational training”). But it must not be forgotten that a primary aim of instruction is to start from what is known; however, in the light of the many constraints that weigh on them, very few units can pride themselves on being ready to take up the challenge of the final phase. One can also lament the need to develop costly simulation systems merely to improve training levels. But is it not better to opt for slow and steady progress rather than an inevitable fiasco, unsuited to any training exploitation and from which no lessons could be drawn? To create conditions for the effective use of simulation in the training of land forces, we must therefore curtail initial ambitions by giving priority to an educational approach. This approach must of course be followed up by Objectif Doctrine 117 complementary procedures, which alone will enable the costeffectiveness of the concept to be assured. It is therefore vital to bring together the efforts of all concerned to implement this method for the exploitation of simulation, mainly by allocating resources to the manning of training centres with the most capable personnel A prior condition is to be aware that the exercise preparation phase requires great attention and in-depth effort. Exercise parameters have to be defined as a function of the selected training aims, which must match the effective capability of the unit at the time of the exercise. This presumes close collaboration between the unit commander and the training centre. Possible outcomes must also be anticipated during this phase by preparing a range of possible scenarios so that the exercise can be reoriented while it is running if this appears necessary. It is also necessary to take account of the absolute need to manage the exercise decisively to avoid any digression liable to limit its usefulness and its potential value as a training aid. It is therefore essential, without calling into question the principle of double action, to ensure that the enemy does not depart from its mission so that it remains the type of opponent that one wishes to play against the exercising unit to bring out the chosen training lessons. N° 22-02/2001 LIBRES De même, il est capital de maîtriser en permanence le déroulement de l’exercice afin de pouvoir le réorienter conformément aux travaux qui auront été conduits pendant la phase de préparation. Enfin, last but not least, il faut disposer des moyens matériels et des personnels nécessaires pour conduire une exploitation pédagogique fructueuse. Celle-ci prend généralement la forme de ce qu’il est convenu d’appeler une 3A (analyse après action). Cette 3A requiert des personnels capables de faire la synthèse des nombreux paramètres de l’exercice (niveau de départ de l’unité, objectifs pédagogiques retenus, bilans de l’action, dysfonctionnements dus aux limites des systèmes de simulation, spécificités dues au terrain,…) en s’appuyant sur leurs connaissances des règlements d’emploi et sur leur expérience personnelle pour faire découvrir aux joueurs leurs forces et leurs faiblesses et les orienter en vue d’obtenir une progression. Pour pouvoir offrir cette qualité de service, gage de leur crédibilité et de leur utilité, les centres d’entraînement doivent bénéficier d’un personnel de très haut niveau fortement motivé. Or, l’aspect répétitif du travail, la localisation géographique des centres (principalement ceux du CPF) et la faible reconnaissance dont bénéficient les personnels qui y servent ("qu’as-tu fait pour être muté à Mailly ?") ne constituent pas des facteurs particulièrement motivants… Dès lors, pour atteindre l’objectif visé, il faut mener une politique des personnels ambitieuse et cohérente ce qui n’a malheureusement pas encore été vraiment envisagé pour l’instant : les personnels mutés dans ces REFLEXIONS centres le sont trop souvent à leur corps défendant et font parfois partie de ceux dont aucun autre organisme ne veut,… Cette politique passe par le préalable d’un véritable choix des cadres affectés dans les centres d’entraînement ; choix effectué parmi les bons voire les meilleurs dans leurs spécialités respectives. Inspirons nous du modèle américain : à "Top Gun" on affecte Maverick-Tom Cruise l’As des As de la Navy et pour le motiver on choisit Kelly Mac GILLIS comme Off Rens !! Mais cela ne saurait suffire. Pour garantir le maintien d’un haut niveau de motivation parmi ces cadres, il faut leur offrir, d’une part, la possibilité de participer aux actions extérieures (en consentant le sureffectif nécessaire pour que la mission des centres ne pâtisse pas de cet absentéisme) et, d’autre part, la certitude d’une affectation préférentielle à l’issue de leur séjour dans les mornes plaines de Mailly. Enfin, on peut également envisager la création de filières spécialisées ; pour les sous-officiers dans le cadre de BSTAT adaptés et pour les officiers dans le cadre d’une expertise "simulation". A partir du moment où on consacre des moyens financiers importants pour créer un système d’entraînement de haut niveau, il serait incohérent d’en oublier le volet humain car cette négligence en affecterait largement l’efficacité. pas maîtrisée, son utilisation peut s’avérer totalement contreproductive. Elle doit donc être centrée sur l’amélioration du fonctionnement des chaînes de commandement du niveau de l’EMF à celui du sous-groupement en bannissant toute notion de contrôle. Pour atteindre cet objectif ambitieux, un effort constant doit être consenti non seulement sur le plan de l’amélioration du volet matériel de l’outil mais surtout sur celle de son volet humain. Ne nous leurrons pas : la satisfaction généralement affichée aujourd’hui par la clientèle des systèmes de simulation repose en grande partie sur l’attrait dû à la nouveauté et sur le fait qu’ils permettent aux unités de s’entraîner à moindre frais en terme de délais de préparation. Dans la durée, ces atouts ne suffiront pas si un réel apport pédagogique ne vient pas compléter le simple constat, généralement très sévère, que réalisent actuellement ces centres❖ La rentabilité des systèmes d’entraînement des forces basés sur la simulation repose largement sur la capacité à mobiliser les énergies de ceux qui les utilisent comme de ceux qui y servent. Dans le cadre de l’entraînement des forces terrestres, la simulation ne constitue pas un but en soi. Si elle n’est Objectif Doctrine 118 N° 22-02/2001 FREEDOM Similarly, it is vital to retain full-time control over the exercise so that it can be re-directed in accordance with the work carried out during the preparatory phase. Finally, last but not least, the equipment and personnel required to extract the maximum post-exercise training value must be available. This usually takes the form of an analysis after action (3A). This 3A requires directing staff with the ability to bring together various exercise parameters (unit initial capability, chosen training aims, outcome of the action, malfunctions due to limits of the simulation systems, special features of the terrain etc.) and calls on their knowledge of the rules of engagement and their personal experience to demonstrate to the players their strengths and weaknesses and to help them find ways of progressing. Training centres must have highly qualified and well motivated directing staff if they are to be able to offer this quality of service, and demonstrate their credibility and usefulness. But the repetitive nature of the work, the geographical location of the centres (principally those of the CPF) and the lack of recognition accorded to those who serve there (“why have you been posted to Mailly?”) are hardly factors that inspire motivation... For the future, if we are to reach our goal, we must operate an ambitious and coherent personnel policy, which up to now we have unfortunately failed to do: those posted to the training centres often go against their will and are OF SPEECH sometimes amongst those that are unwanted in any other organisation. This policy must begin with a genuine choice of staff for posting to the training centres; selected from amongst the good or even the best within their respective specialisation. Let us take inspiration from the American model: the Navy’s maverick ace-of-aces Tom Cruise is sent to “Top Gun”, and to motivate him Kelly MacGillis is chosen as intelligence officer! But that is not enough. To ensure that the directing staff remains highly motivated, they have to be given the chance to take part in external exercises (while ensuring the necessary extra personnel to cover their absence without affecting the operation of the centre) and, in addition, the promise of preferential treatment in choice of posting after their tour of duty in the gloomy plains of Mailly. counter-productive. It must therefore be targeted at improving the functioning of chains of command from EMF level to that of subgroups, eliminating all notion of control. If this ambitious target is to be reached, we need an on-going effort not only to improve the equipment involved but above all the human aspects. Let us not deceive ourselves: the general admiration currently expressed by the clients of simulation systems arises mainly from the attraction of the new and on the fact that it enables units to train more cheaply in terms of preparation time. In the longer term, these advantages will no longer suffice if no genuine training advantages can be added to the simple report, often highly critical, that these centres currently issue❖ Finally, there is the option of creating a specialist trade; for NCOs as part of a modified BSTAT and for officers within the framework of a “simulation” qualification. Once one has allocated significant financial resources to the creation of an advanced training system, it would be illogical to forget the human aspect; such negligence would drastically influence effectiveness. The cost-effectiveness of force training systems based on simulation rests mainly on the ability to mobilise the energies of those who use them as well as those who operate them. Simulation is not an end in itself in the training of land forces. If it is not controlled, its use may become totally Objectif Doctrine 119 N° 22-02/2001