Maroc Trade Info - Ministère du Commerce Extérieur

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Maroc Trade Info - Ministère du Commerce Extérieur
Royaume du Maroc
‫المملكـــة المغــربيـــة‬
Ministère du Commerce Extérieur
NUMÉROS
20
‫وزارة التـجارة الخـارجـية‬
Maroc Trade Info
septembre 2011
-Cadrage de juillet 2011-
Dans ce numéro
1.
Tendances Internationales………………………………..............................P.1
2.
Croissance soutenue des exportations dans une conjoncture
mondiale en ralentissement……………………..……………………………..P.2
3.
Evolution de la structure des exportations ………………………...…...P.3
4.
Réglementation des échanges des produits à double usage …….P.4
1. Tendances internationales
Tableau 1 : Croissance du PIB des
principaux pays avancés
2011
2012
États-Unis
1,5
1,8
Zone Euro
1,6
1,1
Japon
-0,5
2,3
Au second semestre de 2011, les signes de
ralentissement de la croissance économique
mondiale ont été confirmés par les
perspectives de l’économie mondiale établies
récemment par le FMI.
Ce ralentissement a été aggravé dans une
large mesure par les tensions dans les
marchés financiers internationaux qui ont été
secoués par la crise des dettes souveraines,
tant en Europe qu’aux Etats-Unis.
Ainsi, la croissance de l’économie mondiale a
été revue à la baisse pour s’établir à 4% en
2011 et 2012 au lieu de 5,1% en 2010.
De même, l’inflation a beaucoup augmenté
notamment, au niveau des pays émergents et
en développement, en raison de la vigueur de
l’activité économique et du renchérissement
des cours de l’énergie et des matières
premières au cours du 1er semestre et ce, en
dépit d’une certaine accalmie marquée ces
derniers temps.
Ce ralentissement a beaucoup touché les pays
avancés dont le taux de croissance serait de
1,6% en 2011 contre 3,1% en 2010.
Source : FMI
Tableau 2 : Croissance du PIB des
principaux pays émergents
2011
2012
Brésil
3,8
3,6
Russie
4,3
4,1
Inde
7,8
7,5
Chine
9,5
9,0
Source : FMI
Tableau 3 : Croissance du PIB des pays de
la région MENA et de l’Afrique
subsaharienne
2011
Moyen Orient
et l’Afrique du
nord
Afrique
subsaharienne
4,0
5,2
2012
3,6
5,8
Source : FMI
A cet égard, l’économie américaine connaîtrait
une croissance de 1,5% en 2011 et 1,8% en
2012 après une progression de 3% en 2010,
imputable en grande partie à la morosité du
marché de l’emploi et ses conséquences sur la
consommation. Dans la zone euro, l’activité
économique s’enlise dans la dette des pays
périphériques et la croissance ne s’améliorerait
que de 0,2 point entre 2010 (1,8%) et 2011
(1,6%). Au Japon, le PIB accuserait une
régression de 0,5% en 2011 contre une
hausse de 4% en 2010.
Au sein des pays émergents et en
développement, le rythme de croissance
devrait également ralentir, mais à des degrés
moindres que dans les pays avancés. Ainsi, la
croissance économique de ces pays serait en
moyenne de 6,4% en 2011 après 7,3% en
2010, en raison du repli économique
enregistré par les grandes économies
émergentes, tels que la Chine, l’Inde et le
Brésil, dont les taux de croissance respectifs
seraient de 9,5%, 7,8% et 3,8% en 2011
après des taux respectifs de 10,3%, 10,1% et
7,5%, en 2010. En revanche, en Russie, la
croissance se serait améliorée en 2011, avec
un taux estimé à 4,3% après 4% un an
auparavant.
Sur les marchés des produits de base, les
cours mondiaux des produits alimentaires
observés en juillet 2011 approchent leurs
records de 2008 et sont considérablement plus
soutenus qu'à la même période de l'an dernier.
Selon une étude de la Banque Mondiale,
l’indice global des prix alimentaires a progressé
de 33 %. Mais, après le pic atteint au mois de
février, les prix ont légèrement cédé du terrain
entre avril et juillet 2011, et restent instables
pour des produits comme le riz, le maïs et le
blé.
Ainsi, les cours des céréales se sont repliés de
près de 2,4 % sous l’effet d’une baisse
soutenue du prix du maïs de près de 5,1 %.
Quant aux prix des matières premières
industrielles, ils ont rebondi de 1,9 % tandis
que ceux des fibres textiles naturelles ont
accentué leur chute de près de 15,3 % dans le
sillage du prix du coton qui a connu un repli de
18,4 %.
S’agissant des prix en dollars du pétrole de la
mer du Nord (Brent), ils se sont légèrement
redressés en juillet de près de 2,3 %.
2. Croissance soutenue des exportations
dans une conjoncture mondiale en ralentissement
Tableau 1 : Échanges des biens et services
en valeur
A fin juillet 2011, la balance
des échanges de biens et de
services a enregistré une
augmentation soutenue aussi
bien des importations qui ont
cru de 17,8%, en se chiffrant
à plus de 227,7 milliards de
dirhams que des exportations
qui ont progressé de 15,2%
pour s’établir à 163 milliards
de dirhams.
raison des achats du gas-oil et
fuel-oil (+75%), du pétrole
brut (+25%) et du gaz et
autres hydrocarbures (21%).
Ainsi, la part des produits
énergétiques
dans le total
des importations s’est élevée
à 25% contre 22% à fin juillet
2010.
A cet égard, la hausse des
importations continue de subir
le renchérissement de la
facture énergétique qui a
augmenté de près de 39%, en
(Milliards de DH)
JanvJuillet
2010
Import
193,3
JanvJuillet
2011
227,7
Evolution des exportations des biens et services (en milliards de DH)
Évolution
(en %)
200
163
17,8
Biens (FOB)
158,4
190,5
20,2
Services
34,9
37,2
6,6
Export
141,6
163,1
15,2
Biens (FOB)
83,3
99,4
19,3
Services
58,3
63,7
9,3
Taux de
couverture
(%)
73,2
71,6
-1,6 pt
150
142
124
99,4
100
83,3
67,83
63,7
58,3
55,81
50
14
11
10
Chiffres provisoires
Source : Office des changes
0
Tableau 2 : Échanges des biens en volume
(Milliers de Tonnes))
Janv.-juillet 2009
Janv.-juillet 2010*
Exportations de biens et services
JanvJuillet
2010
JanvJuillet
2011
Import
23355,1
24703,0
+5.8
Export
13584,2
13127,1
-3.4
Biens
Janv.-juillet 2011*
services
Nouveaux métiers*
Évolution
(en %)
Chiffres provisoires
Source : Office des changes
*Produits Mécaniques Électriques et Électroniques
Par ailleurs, la bonne tenue
des
exportations
reste
toujours soutenue tant par
les exportations des produits
hors phosphates et dérivés
qui ont augmenté de 14%,
que celles des ventes des
phosphates et dérivés qui se
sont appréciées de près de
38,5%.
Les
exportations
hors
phosphates
et
dérivés
continuent à être boostées
par les performances des
exportations des nouveaux
métiers qui se renforcent
davantage. De ce fait, les
exportations des fils et câbles
pour l’électricité ont enregistré
une progression significative
de près de 20%, avec un
montant exporté de près de 9
milliards de dirhams. De
même, Les exportations des
composants électroniques ont
progressé de 9%, en se
chiffrant à près de 3 milliards
de dirhams. Il en est de
même des voitures et leurs
pièces détachées qui se sont
accrues de 48%.
La même tendance haussière
a été également enregistrée
par les exportations d’articles
d’habillement grâce à la
progression aussi bien des
ventes
de
vêtements
confectionnés (+8%) que de
celles d’articles de bonneterie
(+8,5%), en se chiffrant
respectivement à près de 12
et 4 milliards de dirhams.
Quant aux exportations des
produits alimentaires, elles
ont connu une quasi-stabilité,
avec des disparités selon les
produits. Ainsi, si certains
produits ont connu des
progressions
satisfaisantes,
tels que les fruits frais
(+28%), les tomates fraîches
(+25%) et les crustacés,
mollusques et coquillages
(+10), d’autres ont accusé
des baisses notamment, en ce
qui concerne la farine et
poudre de poissons (-32%),
les poissons en conserves (21%) et les agrumes (-16%).
S’agissant du commerce des
services, il a réalisé à fin juillet
2011, un excédent de plus de
26,5 milliards de dirhams,
contre 23 milliards de dirhams
à fin juillet 2010, soit un
surplus de plus de 3 milliards
de dirhams. Ce résultat
découle
notamment,
de
l'augmentation des recettes
transport (11%), des recettes
voyages (10%), des services
de communications (6%) et
des services des centres
d’appels (5%).
La répartition géographique
des exportations du Maroc à
fin juillet 2010 met en
évidence l’effort progressif de
diversification
de
nos
débouchés
extérieurs.
En
effet, la part de l’Europe,
notre principal partenaire,
dans le total des échanges
commerciaux a perdu un point
en se chiffrant à 59% par
rapport à la même période de
l’année 2010 au profit des
autres zones, à savoir l’Asie
(20,5%), l’Amérique (14%) et
l’Afrique (6%).
3. Evolution de la structure des exportations
Tableau 1 : Exportations des biens
Exportations des biens
(Milliards de DH)
Janv.
juillet
2008
Phosphate et
dérivés
32,35
Janv.
juillet
2009
10,87
Janv.
juillet
2010
Janv.
juillet
2011
19,1
26,5
Nouveaux
métiers*
13,59
10,36
11,17
13,72
Articles
d'habillement
16,38
16,31
15,53
16,94
8,58
6,78
7,13
6,69
Produits de la mer
Produits
alimentaires
Autres produits
9,03
21,03
7,30
15,00
7,28
21,96
8,65
26,96
*Produits Mécaniques Électriques et Électroniques
Chiffres provisoires (2011)
Source : Office des changes
100%
90%
80%
70%
60%
50%
40%
30%
20%
10%
0%
autres pdts
21%
23%
9%
9%
11%
13%
Transport
10,00
8,83
Janv.
juillet
2010
10,82
Janv.
juillet
2011
11,92
Centres
d'appels
1,74
1,95
2,29
2,49
Voyages
32,71
28,61
30,57
33,43
communication
2,88
2,89
3,20
3,39
autres services
12,07
13,53
11,42
12,47
Chiffres provisoires (2011)
Source : Office des changes
10%
9%
9%
9%
7%
24%
19%
17%
16%
32%
16%
pdts alimentaire
pdts de la mer
articles d'habillement
14%
14%
nouveaux métiers*
27%
22%
phosphate et dérivés
janv-juillet.08 janv-juillet.09 janv-juillet.10 janv-juillet.11
Exportations des services
(Milliards de DH)
Janv.
juillet
2009
27%
16%
Tableau 2 : Exportations des services
Janv.
juillet
2008
27%
100%
90%
80%
70%
60%
50%
40%
30%
20%
10%
0%
4,8%
20,3%
2,9%
55,1%
5,2%
5,5%
5,3%
24,2%
19,6%
19,6%
3,9%
3,9%
3,5%
51,3%
communication
autres services
centres d'apppels
52,5%
52,4%
voyages
transport
16,8%
15,8%
18,7%
18,6%
janv-juillet.08 janv-juillet.09 janv-juillet.10 janv-juillet.11
Tableau 3 : Exportations par zones
géographiques
Exportations par zones géographiques
(Milliards de DH)
Janv.
juillet
2008
Janv.
juillet
2009
Janv.
juillet
2010
Janv.
juillet
2011
EUROPE
66,8
46,0
52,1
64,1
AFRIQUE
6,2
6,6
8,3
7,2
AMERIQUE
11,0
4,5
7,4
13,0
ASIE
15,2
9,3
12,7
14,2
AUSTRALIE ET
OCEANIE
1,8
0,2
0,7
0,9
Chiffres provisoires (2011)
Source : Office des changes
100%
90%
80%
70%
60%
50%
40%
30%
20%
10%
0%
15,1%
10,9%
6,1%
13,9%
6,8%
9,9%
15,6%
14,3%
9,1%
10,2%
13,1%
7,3%
AUSTRALIE ET
OCEANIE
ASIE
AMERIQUE
66,1%
69,1%
64,3%
64,4%
AFRIQUE
EUROPE
janv-juillet.08 janv-juillet.09 janv-juillet.10 janv-juillet.11
4. Réglementation des échanges des produits à double usage
Le commerce mondial des produits dits «à double
usage » est estimé à plus de 100 milliards d’euros.
Ainsi, et compte tenu des enjeux commerciaux d’une
part, et de la recrudescence des menaces d’insécurité
au niveau international d’autre part, diverses
approches de contrôle et d’anticipation des risques liés
aux transactions commerciales internationales des
produits et technologies à double usage ont été
établies, en vue du renforcement de leur contrôle à
l’exportation comme à l’importation et la nécessité de
la mise en place d’un cadre réglementaire et juridique
international approprié dans ce domaine.
Le concept de contrôle des produits à double usage est
ancré et date déjà des années de la guerre froide
lorsque le COCOM (la Coordinating Comittee for
multilateral export controls) a été crée par les
membres de l’OTAN en 1949 afin d’éviter les ventes
des produits stratégiques vers les pays du Pacte de
Varsovie. Le COCOM est dissout à la fin de la guerre
froide et remplacé par l’arrangement de Wassenaar
en 1995.
En outre, divers régimes de non-prolifération ont été
instaurés et plusieurs groupes internationaux de
contrôle des exportations sont crées pour lutter contre
les risques liés aux produits à double usage, tels que le
Groupe Australie (AG) de 1985 sur les biens chimiques
et biologiques, la convention sur les armes chimiques
(CWC) de 1993, la convention sur les armes
biologiques et les toxines de 1972 (BWC), le NSG
(groupe des fournisseurs nucléaires)…etc.
En s’alignant sur ces arrangements internationaux,
l’Union Européenne a mis en place un cadre
réglementaire (règlement (CE) n° 1334/2000 du
Conseil, du 22 juin 2000, instituant un régime
communautaire de contrôle des exportations de biens
et technologies à double usage, cadre qui est venu en
substitution à l’ancien système «trans-pilier de 1994»
jugé trop complexe à gérer par les douanes
communautaires. Depuis lors ce nouveau régime,
visant le double objectif de sécurité et de
compétitivité, selon l’approche de « la libre circulation
contrôlée », ne cesse d’être modifié et affiné, par
l’adoption du règlement (CE) 428/2009. Ce cadre
communautaire définit les « produits à double usage »
comme étant des produits, logiciels et technologies, y
compris la transmission de logiciels ou de technologies
par voie électronique, par télécopieur ou par téléphone
vers une destination située en dehors de la
communauté, susceptible d’avoir une utilisation tant
civile que militaire.
De même, les Etats Unis d’Amérique disposent d’un
cadre spécifique réglementant le contrôle d’exportation
d’armement et des produits à double usage qui se
base sur l’approche de « contrôle à priori », et
segmenté en 2 volets. Le 1er concerne l’exportation de
matériels de guerre et régi par la loi 1976 (Arms
export control act (AECA)) et le 2ème concerne
l’exportation des produits à double usage régi par
l’Export administration act (EAA) de 1979 et son décret
d’application
(Export
administration
regulation)
régissant les licences d’exportation. Une réforme du
système US de contrôle à l’export des armes des
produits à double usage a été proposée en 2009 pour
l’unification du cadre réglementaire et la création d’une
agence unique de contrôle.
Au niveau multilatéral mondial, l’ONU a adopté le 28
avril 2004 la résolution 1540 et la création du
« comité 1540 » chargé d’assurer l’application et le
respect de la résolution par les Etats membres. Cette
résolution sert d’instrument d’intervention dans la
consolidation des mécanismes de lutte contre la
prolifération des armes nucléaires, biologiques,
chimiques et le risque lié à l’acquisition de ces armes
par des acteurs non étatiques.
La résolution 1540 comporte des obligations aux
Etats membres selon lesquelles les Etats doivent, entre
autres, mettre en place des dispositifs intérieurs de
contrôle destinés à prévenir la prolifération des armes
et s’abstenir d’apporter une quelconque aide aux
acteurs non étatiques tentant de se procurer ou
d’utiliser des armes nucléaires, chimiques ou
biologiques notamment, à des fins terroristes.
Les produits à double usage sont dans la plupart des
cas destinés à des fins civils, mais peuvent être utilisés
pour des objectifs militaires ou pour renforcer les
capacités militaires des pays qui les procurent, ce qui
explique la nécessité d’instaurer des règlements pour
protéger les pays de telles menaces.
Dans le but de se conformer à ses engagements dans
ce domaine, le Maroc est l’un des pays précurseurs de
la région à se pencher sur l’établissement d’un cadre
réglementaire de contrôle des échanges des produits à
double usage. Il s’inspire des expériences de ses
principaux partenaires commerciaux, dans le cadre
d’un programme d’assistance technique établi à cet
effet, avec l’Union Européenne et les Etats-Unis
d’Amérique.
A cet égard, le Ministère du Commerce Extérieur
coordonne les activités relatives à l’élaboration d’un
cadre réglementaire sur le contrôle des échanges
relatifs aux produits à double usage, à travers le
Comité national chargé de l’élaboration de ladite
réglementation.
Un certain nombre de rencontres ont eu lieu à cet
égard, aussi bien au niveau national qu’avec les pays
partenaires dans ce cadre.
A ce sujet, un programme d’action a été établi portant
sur la démarche d’élaboration de ce cadre
réglementaire, ainsi que l’élaboration d’une liste des
produits à contrôler.
D’autres actions iront en parallèle avec ces travaux, en
l’occurrence les opérations de formation et de
sensibilisation au profit des cadres des départements
concernés et des industriels et exportateurs.
Par ailleurs, et dans une vision prospectiviste, le Maroc
abrite l’initiative de la mise en œuvre d’un centre
d’excellence régional pour lutter contre les menaces
chimiques, biologiques, radiologiques et nucléaires
(CBRN).
Ce centre est destiné aux pays africains de la façade
atlantique à savoir, le Maroc, la Mauritanie, le Cap
Vert, la Guinée, le Gabon et la Guinée Equatoriale.
Ledit centre vise notamment, à aider les pays à remplir
leurs engagements en matière de mise en œuvre des
dispositions de la résolution 1540, ainsi qu’à
promouvoir la dimension régionale à travers des
activités et des actions communes des pays
appartenant à la même région.