Préface

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Préface
CAIA N°90 Octobre 2009
Préface
Hervé Morin,
Ministre de la Défense
La place centrale des exportations d’équipements de défense
au sein des politiques publiques a été clairement réaffirmée
dès 2007 sous l’impulsion du Président de la République. J’ai
fait de leur soutien une priorité sans faille du ministère de la
défense. Depuis, un vaste champ de mesures spécifiques est
venu traduire dans les faits la volonté affichée au plus haut
niveau de l’Etat. Car cette volonté n’est pas le fruit du hasard.
Les exportations de défense sont en tout premier lieu un acte
de politique étrangère. Leur finalité est de créer un lien sur le
long terme entre des Etats qui développent une vision partagée des grands enjeux de sécurité et de coopération, dans le
domaine régalien de la souveraineté nationale. Les exportations participent par ailleurs directement à la pérennité de la
base industrielle et technologique de défense : faut-il rappeler
qu’elles génèrent 60 000 emplois directs, et qu’elles ont représenté 6,4 milliards d’euros de prises de commandes en 2008 ?
Je ne reviendrai pas sur l’ensemble des actions de modernisations du dispositif mais je tiens à en rappeler les grandes lignes.
D’abord, l’installation par le Premier Ministre de la Commission
interministérielle d’appui aux contrats internationaux (CIACI)
dont la compétence couvre les domaines militaire et civil. Dans
le cadre de sa mission de soutien à l’exportation, la direction
du Développement International de la DGA en assure le secrétariat pour le volet militaire. Ensuite, la relance du soutien aux
exportations de défense que j’ai décidée et qui comprend un
important volet de simplification des procédures. L’objectif
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est une meilleure prise en compte des besoins de nos entreprises qui nous demandent de répondre rapidement aux questions qu’elles nous posent, en particulier dans le cas des PMEPMI. Il est plus nécessaire que jamais que le temps commercial et le temps de la décision publique puissent être mis en
cohérence. La réorganisation du ministère de la défense confirme
cette priorité. Ainsi, le rapprochement de la direction du développement international de la DGA et de la sous-direction du
contrôle de la DAS assure la fluidification des procédures de
contrôle. J’ai, de la même manière, accéléré la montée en puissance du soutien aux exportations au sein de l’EMA et des
états-majors d’armée.
Il existe, sur les questions d’exportation d’armement, de nombreux colloques, actes, revues, discours ou études. J’ai accepté
avec plaisir de préfacer ce magazine de la confédération amicale des ingénieurs de l’armement car l’éclairage qu’il apporte
sur ce domaine me semble utile et complet. Il traite de l’exportation dans un domaine qui, convenons-en, est loin d’être
anodin à l’aune du respect du droit international et des traités
que nous avons signés, dont certains ont vu le jour à l’initiative de la France. Il n’oublie pas, à côté du grand export, la
coopération européenne et avec nos alliés, élément structurant
pour nos industries de défense. Il fait le lien entre l’export et
la satisfaction des besoins qu’expriment nos propres forces,
objectif prioritaire s’il en est, surtout dans le contexte budgétaire qui est le nôtre. Enfin, il rappelle, dans un monde où la
régulation, aussi vertueuse soit-elle, démontre ses limites intrinsèques, que l’éthique personnelle et l’engagement de chacun
demeurent une composante essentielle de cet édifice.
La France a des atouts considérables. Notre appréciation des
enjeux de sécurité est pleinement partagée par de nombreux
états dans le monde et le dynamisme de notre diplomatie
constitue un relais appréciable dans le domaine de la défense
et de la sécurité. Les services de l’Etat, je pense à la DGA et
aux ingénieurs de l’armement qui la servent, mais également
aux forces armées qui bâtissent la coopération militaire avec
nos partenaires autour de matériels communs, sont engagés
sans nuance dans cette priorité. Les mécanismes et procédures
ont été modernisés en profondeur depuis 2007. Enfin, notre
industrie de défense propose des offres de tout premier plan,
dans un univers où la concurrence est féroce, grâce à des matériels qui font leur preuve quotidiennement sur l’ensemble des
théâtres d’opérations. Aussi, notre ambition d’améliorer notre
performance collective en matière d’exportations d’armement,
au service de notre politique de présence dans le monde,
demeure-t-elle plus que jamais à notre portée.
Je souhaite à tous les lecteurs de ce magazine, décideurs, acteurs,
agents publics ou industriels, que les lignes qui suivent, libres
dans leur propos, précises dans leur développement, puissent
contribuer à inspirer cette ambition.
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