Chronique de Mgr Ph. Brizard à Radio Notre
Transcription
Chronique de Mgr Ph. Brizard à Radio Notre
Chronique de Mgr Ph. Brizard à Radio Notre-Dame jeudi 27 mai 2010 Nouvelles de Jérusalem Avant de vous donner des nouvelles de Palestine et d’Israël, je vous rappelle que la Messe de l’Œuvre d’Orient a lieu dimanche 30 mai à 15 h. en la cathédrale Notre-Dame de Paris sous la présidence du Cardinal André VingtTrois. Elle sera dite par Mgr Jean-Benjamin SLEIMAN, Archevêque latin de Bagdad qui donnera l’homélie ; elle sera concélébrée par le Père Manuel MUSALLAM qui a été curé de Gaza de 1995 à 2009. Tous deux sont des témoins d’Eglises et de populations qui souffrent. Votre présence est réconfortante. Je rentre de pèlerinage en Terre sainte, le deuxième depuis Pâques. Comme le premier, il fut l’occasion dans une démarche spirituelle de rencontrer des Eglises orientales et des chrétiens et de ressentir l’atmosphère politique. En outre, je me réjouis plus que jamais de l’initiative de lancer une semaine mondiale pour la paix en Palestine et en Israël. En plus, nous avons la chance de recevoir la visite du Père Manuel MUSALLAM, ancien curé de Gaza, qui va parcourir une bonne partie de la France jusqu’au 9 juin. Autant de témoignages. Là-bas, la lassitude est partout présente. Ce conflit israélo-palestinien ne finira-t-il donc jamais ? D’une certaine manière, les israéliens font des efforts : on pourrait fort bien pérégriner dans le pays sans jamais voir de conflit, sans jamais s’apercevoir de la haine pourtant palpable de part et d’autre. Il est quand même difficile de ne pas voir le mur de séparation. Mais il faut aller dans les Territoires, comme on dit parce que parler de territoires occupés n’est pas politiquement correct, pour voir les colonies israéliennes. Désormais, dans les territoires soumis à l’Autorité palestinienne, les Israéliens ne pénètrent plus par interdiction de leur gouvernement qui leur a supprimé toute couverture de sécurité sociale et assurance. Cependant, ne soyons pas dupes : si les passages aux check-points sont pour nous, touristes, faciles, les formalités sont interminables pour les Palestiniens au point qu’ils renoncent à circuler. Le guide palestinien me disait que sa voiture a 9 ans et qu’elle n’a parcouru de 25 000 kms. Le patriarche latin qui nous a reçus a bien dit que le dialogue est très difficile car on a vite atteint la limite dans le rapport d’occupant à occupé. Nonobstant, quantités de groupes comprenant autant de palestiniens que d’israéliens essaient de maintenir le contact. Le patriarche a aussi dit que nous, chrétiens d’Occident, devons avoir une relations privilégiée avec l’Eglise de Jérusalem, parce qu’elle est la mère de toutes les Eglises et que tout chrétien doit s’y sentir chez lui comme chez sa mère. S’il en était ainsi, les chrétiens de Terre sainte ne se sentiraient pas abandonnés.