Eldora Traiteur s`invite à la table des convives, 24Heures

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Eldora Traiteur s`invite à la table des convives, 24Heures
12 Economie
24 heures | Vendredi 29 janvier 2016
«Notre plan de soutien
économique sera de l’ordre
de 750 milliards de roubles
(10 milliards de francs)»
7,5 milliards
de francs de perte
Alexeï Oulioukaïev
Ministre de l’Economie russe
Le chiffre
Emplois suisses
5,38
Le plus important établissement
d’Allemagne, Deutsche Bank,
a fait part d’une perte nette très
importante sur l’année 2015. En
restructuration, il s’embourbe
dans une multitude de litiges.
Reprise de
la demande
C’est en milliards de francs
la valeur du marché des
médicaments en Suisse en 2015,
pour la première fois en hausse
(5%) sur les dernières années.
Conjoncture
Un pessimisme ambiant
s’empare des PME suisses
D’après une étude
publiée hier, la part
des sceptiques
est bien plus
forte en Suisse
alémanique qu’en
Suisse romande
Sondage aupès de 700 entreprises suisses
Question 1:
Selon vous, comment la situation économique
générale en Suisse va-t-elle évoluer dans les six
mois à venir?
S'améliorer
Rester inchangée
Se détériorer
Chiffres en %
5
Olivier Wurlod
«Et si ce n’était que le début? Et si
le pire était encore à venir pour
notre région en 2016?» Voilà les
questions que 24 heures s’était posées le 15 janvier, date du 1er anniversaire de la fin du taux plancher
entre le franc et l’euro. Les résultats du Baromètre des entreprises
2016 d’EY ont démontré hier que
le climat général était en train de
se détériorer… En tout cas dans
les esprits.
«Pour la première fois depuis
2012, la part des sceptiques (ceux
qui prévoient une dégradation de
la situation économique dans les
six prochains mois) l’emporte»,
lit-on dans leur sondage. Un fossé
semble toutefois se creuser entre
la Suisse alémanique et la Suisse
romande, puisque la partie germanophone est la seule région de
Suisse «à s’attendre à une telle
détérioration».
33
23
24
43
47
47
35
39
52
18
19
21
45
63
59
51
26
26
64
62
6
10
13
Fév. 14
Août 14
Janv. 15
40
70
45
38
15
Janv. 08 Fév. 09
Mai 09
46
54
Fév. 10
8
7
11
Juin 10
Janv. 11
Juil. 11
Janv. 12
51
43
37
17
23
18
20
Août 12
Janv. 13
26
Janv. 16
Question 2:
Quelles mesures avez-vous envisagées dans votre entreprise?
En cours
Mise en oeuvre prévue pour 2016
Gel des embauches
13
17
Réduction des effectifs
8
14
Introduction du chômage partiel
9
12
Réduction de salaire
5
Mise en oeuvre pas prévue pour 2016
10
70
78
79
85
G. LAPLACE. SOURCE: EY.
Une Genève plus pessimiste
Au niveau cantonal, certaines disparités apparaissent autour de
l’arc lémanique. Les Genevois
semblent en effet plus pessimistes
que les Vaudois. «Ils l’étaient
déjà l’année dernière après l’annonce de la BNS», explique
Blaise Matthey, directeur général
de la Fédération des entreprises
romandes (FER) Genève.
Globalement, après une première période d’attente en 2015 et
le constat en fin d’année d’une
dégradation de leurs affaires, les
milieux économiques genevois se
préparent désormais – pour les
prochains six à huit mois – à assister à une vague de restructurations et de transferts d’activités.
«Le scénario envisagé après le
15 janvier 2015 se concrétise simplement», assure Blaise Matthey.
Contrairement aux Suisses
alémaniques, Genève ne fait toutefois pas face à une augmentation
massive de patrons sceptiques
et inquiets pour l’avenir. «Au
contraire, si nos membres nous
confirment que la situation reste
dure, ils déclarent ne pas avoir
perdu tout espoir de voir leurs
affaires s’améliorer», répond le
patron de la FER Genève.
Stabilité vaudoise
En terres vaudoises, aucune nouvelle évolution majeure n’est également constatée. «Nous n’avons
pas d’éléments récents permettant de confirmer les conclusions
du sondage d’EY», répond GuyPhilippe Bolay, vice-directeur de la
Chambre vaudoise du commerce
et de l’industrie (CVCI). A l’exception des sous-traitants industriels
qui vivent une période difficile, notre canton ne fait, pour le moment,
pas face à de violents soubresauts,
notamment en termes de délocalisation (un fait corroboré par les
chiffres du chômage).
Un euro de plus en plus fort
Dans son baromètre, EY avertit
pourtant que cette menace d’une
dégradation du marché du travail
existe à l’échelle nationale. Sur les
700 entreprises interrogées, un
cinquième d’entre elles seraient
prêtes à réduire leurs effectifs ou à
délocaliser des activités hors de
Suisse.
Le renforcement ces derniers
jours de l’euro (face au franc) pourrait finalement remettre un peu de
baume au moral des patrons. Tant
à la CVCI qu’à la FER Genève, cette
évolution est vue d’un œil favorable. «Elle l’est d’autant plus que le
consensus général lui prédit déjà un
niveau d’équilibre légèrement supérieur», rappelle Blaise Matthey.
Une bonne nouvelle n’arrivant
jamais seule, le Canton de Vaud a
annoncé hier que son plan de soutien à l’industrie vaudoise (lire en
page 21) serait opérationnel dès le
1er février. Il devrait aussi offrir un
peu de souffle à cette branche,
principale victime du franc fort.
L’évasion fiscale des multinationales se complique
Après l’OCDE, c’est au tour
de l’Union européenne de
taper du poing sur la table
Semaine chargée sur le plan de la
finance internationale. Ce vendredi matin, le secrétaire d’Etat
Jacques de Watteville commentera
depuis Berne le «Rapport 2016 sur
les questions financières et fiscales
internationales», qui sera publié à
cette occasion. On en saura un peu
plus sur la position de la Suisse,
qui a signé mercredi à Paris, avec
une trentaine de pays, dont la plupart de ses places financières
concurrentes, l’Accord multilatéVC5
Contrôle qualité
ral portant sur l’échange automatique de déclarations pays par pays
(voir notre édition du 5 octobre).
S’inscrivant dans le cadre du projet BEPS (Base erosion and profit
shifting) de l’OCDE, dont fait partie
la Suisse, et qui veut que les entreprises payent des impôts là où elles créent de la valeur, cet accord
va bouleverser l’organisation des
comptes des multinationales suisses jusqu’à 750 millions de chiffres
d’affaires. Pour cela, elles devront
détailler leurs activités justement
pays par pays, ce qu’elles ne font
que rarement, en donnant des informations sur leurs ventes, le
nombre d’employés, etc.
C’est dans ce cadre-là que la
Commission européenne a frappé
jeudi du poing sur la table pour
montrer que les choses ont
changé suite à cette signature. Elle
a déclaré la guerre à l’optimisation
fiscale des multinationales.
«Les jours sont comptés pour
les entreprises qui réduisent abusivement leurs impôts sur le dos des
autres», a ainsi prévenu le Commissaire européen aux Affaires économiques, Pierre Moscovici, présentant son plan de combat à
Bruxelles, qui s’inspire en fait très
largement du programme de
l’OCDE.
Cette mise en garde survient au
moment où Google est dans le viseur du fisc de plusieurs pays européens alors qu’il a déjà signé ce
week-end un accord critiqué avec
le Royaume-Uni. Plusieurs pays s’y
mettent aussi et Rome réclame par
exemple au groupe technologique
américain plus de 200 millions
d’euros (221,5 millions de francs)
d’arriérés d’impôts.
Mercredi, le ministre français
des Finances, Michel Sapin, avait
aussi estimé qu’un accord entre
ce mégamoteur de recherche
américain et la France sur ses arriérés d’impôts était «aussi une
nécessité».
Thomas Thöni Zurich
En ce début d’année,
le nombre d’offres
d’emploi a pour la
première fois augmenté
depuis cet été, surtout
en Suisse alémanique.
Evolution des offres d’emploi
Du 15 décembre 2015 au 15 janvier 2016
Suisse orientale
+6,3%
(AI, AR, GL, GR, SG, SH, TG)
Suisse centrale
+5,1%
(LU, NW, OW, SZ, UR, ZG)
Région du Léman
(GE, VD, VS)
Plateau suisse
(BE, FR, JU, NE, SO)
+2,1%
+0,8%
SOURCE: MICHAEL PAGE INTERNATIONAL (SWITZERLAND) SA
Eldora Traiteur s’invite
à la table des convives
La nouvelle filiale du
groupe de restauration
collective va investir à
Beaulieu et s’étendre dans
toute la Suisse romande
Un an après le lancement de la
marque Eldora, qui a succédé à
DSR, le groupe de restauration aux
collectivités basé à Rolle a créé une
nouvelle société, Eldora Traiteur,
qui regroupe toute cette activité
spécialisée dans une seule entité.
Dans ces prochaines années, la
marque veut s’étendre dans toute
la Suisse romande et s’aventurer
aussi outre-Sarine.
Basée à Lancy, où elle dispose
d’un important site de production
gastronomique, Eldora Traiteur a
vu le jour le 15 janvier. Elle a démarré son activité dans le cadre du
SIHH, le luxueux salon de l’horlogerie à Palexpo. Dans une première
étape, elle a réuni les services traiteur des genevois RégéService,
acquis par feu DSR en 2010, et
le service de luxe de sa filiale
Philippe Chevrier-Le Traiteur. Cet
ensemble, appelé à travailler dans
tout le bassin lémanique, prévoit
un chiffre d’affaires de 6,7 millions
de francs cette année.
En 2017, dans un second
temps, Eldora Traiteur absorbera
les deux filiales vaudoises du
groupe, Beaulieu Restauration SA
et ExpoGourmet, restaurateur officiel du Swiss Tech Convention
Center à l’EPFL, qui représentent
respectivement 6 et 9 millions de
chiffre d’affaires. Viendront aussi
s’ajouter deux plus petites unités à
Sion (Les Iles) et à Bienne (centre
des congrès). Au cours de cet exercice 2017, la nouvelle société prévoit de réaliser un chiffre d’affaires
de 25 millions de francs dans toute
la Suisse romande, dans l’objectif
d’«être considéré comme la référence incontournable dans le
domaine de la restauration événementielle» a expliqué hier à
Coppet Andrew Gordon, directeur
général du groupe Eldora.
L’ensemble devrait alors
ALAIN ROUÈCHE
Deutsche Bank
REUTERS
Il a dit
Le directeur général d’Eldora,
Andrew Gordon.
compter plus de 100 collaborateurs
fixes, complété par de nombreux
temporaires selon les événements.
De plus, après avoir créé une nouvelle succursale pour la région
zurichoise, Eldora Traiteur prévoit
de réaliser un million de francs de
revenus en Suisse alémanique.
Le groupe Eldora, qui a considérablement rajeuni et vivifié
l’image des cantines scolaires et
d’entreprises, veut monter encore
en gamme dans le service traiteur.
Cela passe non seulement par le
contenu raffiné de l’assiette mais
aussi la forme et les prestations.
L’entreprise comprendra notamment une flotte de 14 véhicules,
dont une partie pour le transport
des VIP – mariée comprise! – ainsi
que le relookage élégant des costumes de service, tout en noir
avec le sigle maison doré. Toutefois, chaque canton doit garder
ses spécificités en termes d’offre
– notamment pour les fournisseurs
locaux – car la demande n’est pas
la même, selon Andrew Gordon.
A relever que dans le canton de
Vaud, Eldora prévoit d’investir
quelque 2 à 2,5 millions au Palais
de Beaulieu pour son nouveau
concept de restaurant.
Le directeur général espère
poursuivre sur la lancée de son
groupe sous sa nouvelle identité,
qui connaît selon lui un «énorme
succès». Dans le service traiteur,
Andrew Gordon observe que la
concurrence, dans le haut de
gamme, qui va du boucher-traiteur aux services de grands hôtels
étoilés ou de cuisiniers réputés,
peine à vivre dans la durée.
Jean-Marc Corset
Après Novartis, Roche ne
convainc pas non plus
Malgré des ventes
en hausse, le franc fort
a affecté les performances
2015 du groupe
pharmaceutique
Comme son concurrent Novartis
la veille, le bâlois Roche n’a pas
convaincu les investisseurs jeudi.
Si le chiffre d’affaires est au-delà
des attentes, le bénéfice reste en
deçà.
Le chiffre d’affaires s’est
amélioré de 1%, à 48,1 milliards
de francs. A taux de change
constants, la croissance atteint
5%. Les ventes ont été soutenues
principalement par les ventes de
la division Pharma aux EtatsUnis et par une demande élevée
pour les produits d’immunodiagnostic, a précisé Roche dans
son communiqué.
Le bénéfice net du géant pharmaceutique bâlois a reculé de 5%
par rapport à 2014, tombant à
9,06 milliards de francs.
Malgré les réserves des investisseurs, la direction de Roche
s’est montrée satisfaite de son
exercice. L’année 2015 a été
marquée par d’excellents résultats dans les divisions Pharma et
Diagnostics, a déclaré le directeur général de Roche, Severin
Schwan, lors de la présentation
des résultats de son groupe à Bâle.
Les objectifs ont été pleinement
remplis, a-t-il dit.
Severin Schwan a perçu plus
ou moins la même rémunération
en 2015 qu’une année plus tôt,
partie variable du salaire comprise.
Le CEO du groupe bâlois a touché
11,95 millions de francs, contre
11,99 millions en 2014. Mais ce
montant est supérieur à celui de
son homologue auprès de Novartis. Ce dernier, Joseph Jimenez, a
gagné 11,6 millions l’an dernier.
ATS