Le Sapeur-Pompier belge - Stress

Transcription

Le Sapeur-Pompier belge - Stress
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Le Sapeur -Po
Fédération Royale des Corps
de Sapeurs-Pompiers de Belgique
Aile francophone – germanophone a.s.b.l.
Périodique trimestriel
[01-2012]
Le Sapeur-Pompier belge
Siège Administratif
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De Sapeur-Pompier Belge
Table des matieres
Editorial
2
FRCSPB Sierre
Accident de car le 13 mars 2012 à Sierre:
la gratitude de la FRCSPB à l’égard
des sauveteurs suisses
4
ASTRID
Les pompiers bien représentés chez ASTRID
7
CMIR
Mesurer la radioactivité:
instruments et méthodes
11
Devoir d’assistance
Le devoir d’assistance des sapeurs-pompiers:
jusqu’où aller dans la zone rouge?
14
Racingteam290
Le racingteam290 a mis les GAAAZ!
19
L’Examen de l’Urgence Psychologique
20
FRCSPB
La prévention et la prise en charge
des syndromes de stress aigu
et post-traumatique
dans les Services de secours
24
Listing GRIMP certifiés 2011
29
Le pompier en balade – Vresse-Sur-Semois
Du comité Allois de défense contre le feu
aux pompiers de Vresse, 30 ans d’histoire
30
3 minutes pour vous sauver la vie!
Participez à la Quinzaine de la Sécurité 2012
39
Soirée tropicale
42
1
Le Sapeur-Pompier belge
[01-2012]
Editorial
Chers Collègues,
Chers Amis,
Après 540 jours d’attente et d’espoir,
nous avions enfin un Gouvernement en Belgique. En cela, nous ne pouvions que louer
et féliciter notre nouveau Premier Ministre, Monsieur
Di Rupo, pour avoir réussi, à force d’acharnement et
d’opiniâtreté, là où beaucoup d’autres avaient échoué,
à rassembler et à faire s’accorder autour de la table six
partis avec des visions et des idéologies parfois diamétralement opposées mais partageant la même volonté
de sauver notre pays du marasme.
Qui dit nouveau Gouvernement, dit remaniement dans
l’attribution des différents portefeuilles ministériels… et
pour la première fois dans l’histoire de la Belgique, nous
avions pour Ministre de l’Intérieur, une femme francophone, en la personne de Madame Joëlle Milquet. Rapidement, nous avons pu observer que son désir était de
relever avec succès le défi qui se présentait à elle, avec la
ténacité et la fermeté comme elle a fait preuve par le passé
dans les différents postes qu’elle a occupés. Elle a ellemême immédiatement rappelé, après sa nomination, à
son nouveau Ministère que la réforme de nos services et la
mise en pratique de la Loi du 15 mai 2007 figureraient au
nombre de ses priorités. Gageons qu’il en sera ainsi.
Pour rappel, je vous livre ci-après le texte intégral de la
déclaration gouvernementale intervenue à la Chambre
il y a quelques mois maintenant:
«Le fonctionnement optimal des services de secours
et de l’aide médicale urgente sera garanti pour encore
mieux protéger le citoyen, ses biens et son environnement. Les communes seront soutenues à cet effet.
Sur la base d’un planning raisonnable établi en concertation avec les organisations représentatives des pompiers, les fédérations et les autorités locales, le Gouvernement poursuivra la mise en œuvre des mesures
nécessaires à la réforme de la sécurité civile.
Une étape importante sera l’octroi d’une personnalité
juridique aux futures zones de secours. Une attention
2
particulière sera également portée à l’optimalisation
des moyens disponibles notamment en précisant le rôle
des différents services de secours dans le respect de l’autonomie locale. L’organisation de la Protection civile et
son articulation avec les services d’incendie sera revue
dans le sens d’une meilleure spécialisation de ses tâches.
Les conditions de travail et de formation des pompiers
seront améliorées afin qu’elles soient adaptées aux
besoins et aux risques de la profession.
Le rôle de pompier volontaire doit être valorisé dans
notre société.
Le statut des pompiers sera adapté de manière à assurer la sécurité juridique et répondre aux problèmes
urgents rencontrés, notamment, la question du temps
de travail et les fins de carrière.
Le Gouvernement orientera davantage son action sur
l’aspect préventif des accidents et des incendies notamment via une sensibilisation accrue.
Le Gouvernement recherchera les moyens qui permettront un financement complémentaire des services de
secours, par exemple, via les compagnies d’assurance.
Afin d’optimaliser la gestion des appels de secours et
l’envoi des moyens d’intervention (Police, Sécurité civile
et Aide médicale urgente), le Gouvernement finalisera la
mise en œuvre du projet 112 dans son ensemble: migration des centres 100, la fédéralisation des préposés,
l’adaptation de l’effectif en vue de la prise en charge correcte des appels, la consolidation de l’agence 112, l’enregistrement et l’évaluation de l’aide médicale urgente.
Le Gouvernement précisera le mode de gestion et de financement de la SA Astrid. Pour ce faire, il s’appuiera sur l’audit
réalisé en 2009 en vue de maintenir un niveau performant
de communication pour l’ensemble de ses utilisateurs.
L’amélioration de la formation des secouristes-ambulanciers et de l’organisation des moyens d’interventions
(ambulances, Paramedic Intervention team, Service
Mobile d’Urgence et de Réanimation) sera poursuivie.
Le Gouvernement intensifiera sa lutte contre les violences commises à l’encontre des policiers, des membres
des services de secours et des agents dépositaires de
l’autorité ou de la force publique, et l’inscrira dans une
approche globale.»
La dotation de la personnalité juridique aux zones de
secours, qui se révélait être une étape des plus importantes dans le cadre de la réforme, est à présent chose
faite. Le Gouvernement Di Rupo I nous a donc entendus.
Restera à trancher les litiges encore pendants pour la formation des zones des Provinces, la situation actuelle qui
ne vise qu’une multiplication du nombre de zones plus
petites, étant en complète opposition avec l’esprit de la
Loi de Mai 2007 dont un des objectifs est justement l’économie d’échelle. Dans l’absolu, une seule zone par région
aurait été l’option idéale. Rappelons que notre souhait
n’est pas une explosion des coûts: nous avons évidemment besoin de moyens financiers nécessaires à un
fonctionnement optimal des secours mais nous avons
surtout besoin d’une réorganisation de nos services.
En outre, suite à notre proposition, la Ministre a décidé
de ne plus faire appel, comme précédemment, à un
officier de liaison mais plutôt à un Service Administratif et Technique, Commission permanente composée
d’officiers francophones et néerlandophones qui seront
chargés de l’expertise de terrain. Ces services ont déjà
prouvé leur efficacité à la Police et à la Justice.
Comme le rappelle Madame la Ministre dans son communiqué de presse, aujourd’hui, un pas fondamental est
franchi dans la réforme au travers de l’avant-projet de loi
modifiant la loi du 15 mai 2007 relatif à la sécurité civile
et la loi du 31 décembre 1963 sur la protection civile. En
effet, dès que les arrêtés royaux d’exécution seront pris, les
mesures prévues impliqueront les effets suivants:
•
Une prise de décision de manière rapide et démocratique dans le conseil de pré-zone composé des
bourgmestres de la pré-zone. Ce conseil adopte un
plan zonal d’organisation opérationnel.
•
La création d’une structure de coordination permanente qui rendra compte au conseil de zone: le
coordinateur sera un officier des services d’incendie
détaché dans la pré-zone et travaillera en concertation étroite avec la commission technique composée par les chefs des services de la pré-zone. Un
receveur sera détaché à temps partiel aux fins de
gérer la dotation fédérale.
•
La mise en œuvre progressive des normes minimales d’équipement minimal de la protection individuelle et collective des sapeurs-pompiers.
•
L’instauration d’une politique de prévention zonale
en se basant sur un réseau de techniciens en prévention qui pourront traiter les dossiers de l’entièreté de la zone.
•
Le soutien intensif du SPF Intérieur aux pré-zones
sur le plan des achats groupés, de la formation, du
Centre fédéral de connaissances pour la Sécurité
civile et de l’appui informatique.
•
La soumission des pré-zones à l’inspection prévue
par la loi du 31 décembre 1963 sur la protection civile.
Enfin, je souhaiterais tout particulièrement remercier
Madame la Ministre de l’Intérieur, Joëlle Milquet, pour son
combat dans le cadre des pensions des sapeurs-pompiers. En effet, elle est une des seules, si pas la seule, à se
soucier de notre métier et à comprendre les difficultés que
nous rencontrons chaque jour au cours de nos missions.
Il n’entre pas dans nos intentions de nous laisser faire
et nous obtiendrons, avec son appui et celui des différents syndicats, un accord correct au sujet de nos pensions. Nous refusons de rester les sempiternels parents
pauvres du système et souhaitons obtenir autant de
considération que les services de police et de la justice.
Les PZO sont désormais en place et les zones seront normalement effectives mi-2013. A cet effet, nous resterons
attentifs afin que tous les arrêtés d’exécution soient établis de manière correcte afin que personne ne soit lésé.
Enfin, n’oublions pas qu’une date-butoir s’impose à
nous naturellement: la réforme doit être aboutie avant
que le prochain Gouvernement ne voit le jour, soit dans
deux ans, deux ans et demi tout au plus.
Je vous souhaite une agréable lecture.
Cdt. Lic. Marc GILBERT
Président de la Fédération Royale
des corps de sapeurs-pompiers de Belgique,
Aile francophone et germanophone
3
Le Sapeur-Pompier belge
[01-2012]
C’est avec un profond désarroi et une immense tristesse
que nous avons appris le décès de 28 personnes, dont
22 enfants, dans un tragique accident de car survenu
ce 13 mars en Suisse.
Bien qu’en tant que sapeurs-pompiers nous soyons
confrontés tous les jours à la mort, nos coeurs restent
meurtris face à de telles situations et nous pouvons
imaginer la douleur qu’éprouvent en ce moment toutes
les familles des victimes.
Il s’agit peut-être d’une goutte d’eau dans l’océan
mais, en tant que Président de la Fédération Royale
des Sapeurs-Pompiers de Belgique, je souhaiterais,
au nom de tous mes collègues, exprimer nos plus sincères condoléances et notre soutien aux familles des
victimes. En ce jour de deuil, leur détresse est aussi la
nôtre.
Afin de rendre hommage aux victimes de ce terrible
accident, une demande a été formulée à tous les corps
de pompiers du Royaume afin d’observer une minute
de silence, le vendredi 16 mars à 11 heures et ensuite
d’actionner les sirènes des communes et des véhicules
pendant 30 secondes.
FRCSPB SIERRE
Accident de car le 13 mars 2012 à Sierre:
la gratitude de la FRCSPB à l’égard des sauveteurs suisses
La nuit du 13 au 14 mars 2012, les services d’incendie, de secours et de police du Valais suisse ont sans
aucun doute connu l’intervention la plus éprouvante
de leur histoire: un car belge avait percuté la paroi
d’une aire d’arrêt d’urgence dans le tunnel de Sierre.
Le choc, l’intervention, l’action
La police cantonale arrive la première sur les lieux et
procède à une première évaluation de la situation
qui s’avère pire que la première alerte téléphonique.
Très vite, les secours techniques s’organisent sous
la direction du Commandant du Service du Feu de
Sierre, Monsieur Reynold FAVRE, appuyé par son
collègue de Sion (la capitale du Valais), Monsieur
Philippe MORARD. Quant aux secours sanitaires, ils
4
sont dirigés par Monsieur Alain RITTINER. Un poste
médical avancé est monté dans le tunnel. 8 hélicoptères et 12 ambulances sont engagés. Le canal «K»
(VHF, 158 Mhz), commun à toutes les disciplines, est
largement utilisé pour la coordination, malgré une
portée limitée inhérente au tunnel.
De la ferraille enchevêtrée, les sauveteurs relèvent
24 blessés et 28 morts, pour la plupart des enfants. Il
fallait privilégier la désincarcération des survivants à
l’arrière du car tout en évitant la vision des personnes
décédées aux témoins, aux blessés et aux intervenants
qui avaient besoin de la plénitude de leurs facultés de
concentration. Nous pensons surtout aux médecins,
opérant au PMA, aux chauffeurs d’ambulance et aux
pilotes d’hélicoptère. Durant les opérations de désincarcération (qui ont duré plus de 7 heures), chaque
victime en attente avait un secouriste à ses côtés. Le
premier blessé à être évacué le fut trois quarts d’heure
après l’accident, ce qui est remarquable vu le nombre
de victimes. 50 opérations médicales eurent lieu dans
les hôpitaux durant la nuit.
dant FAVRE préconise au besoin et de préférence le
débriefing individuel qui favoriserait dans l’intimité
et la confidence la résurgence des sentiments et
émotions refoulés, l’estompage progressif des souvenirs traumatiques et la prévention de l’apparition
du syndrome de stress post-traumatique.
L’expression de la gratitude
des pompiers belges
On peut même se demander si ce débriefing individuel ne devrait pas être systématique dans de telles
circonstances.
Très vite après la gestion du drame, le Président de la
FRCSPB a tenu à témoigner la gratitude et la reconnaissance de la corporation des pompiers belges
à l’égard des sauveteurs suisses, toutes disciplines
confondues, en envoyant un représentant spécial le
17 mars 2012.
Cette rencontre du 17 mars fut tellement conviviale
et chaleureuse qu’elle a à nouveau révélé l’amitié
sans frontière entre les membres des services de
secours, et les sentiments qui nous ont tous animés
durant ces moments pénibles: la compassion pour
les victimes et leurs proches, et la gratitude à l’égard
de tous les services de secours.
Celui-ci a rencontré dans une ambiance recueillie,
fraternelle et chaleureuse Messieurs Reynold FAVRE,
Philippe MORARD et Alain RITTINER et il leur a remis
à chacun le souvenir de la FRCSPB.
Cette rencontre fut particulièrement émouvante et
intense car ces sauveteurs venaient de connaître le
pire événement de leur carrière, qui marquera certainement leur mémoire à jamais. Certains en avaient
encore les yeux rougis. Ils ont évoqué le débriefing psychologique collectif qui s’est tenu le jeudi
15 mars, mais qui n’a pas toujours permis d’exprimer
toutes les émotions, par pudeur et retenue, chaque
intervenant n’osant pas s’exprimer, craignant le
«regard» du collègue ou du supérieur. Le Comman-
L’expression de la compassion
des secouristes suisses
Une délégation de policiers et de sauveteurs suisses
était présente aux funérailles des victimes en Belgique les 21 mars 2012 à Lommel et le 22 mars 2012
à Louvain. Leur présence leur a permis de manifester leur compassion à l’égard des victimes, de leurs
familles et de la population belge très affectée par
ce drame. Remercions-les encore pour cette sympathie inoubliable: la Belgique leur est très reconnaissante.
5
Le Sapeur-Pompier belge
[01-2012]
AVIS DE DÉCÈS
Le Président ainsi que tous les membres de la Fédération Royale des Corps de
Sapeurs-Pompiers de Belgique ont la profonde douleur de vous faire part du décès
de leur collègue Ernest ROBEYNS du Service d’Incendie de Willebroek
Ernest, 57 ans, pompier volontaire depuis 26 ans au Service d’Incendie de Willebroek, est décédé
accidentellement le 27 mars lors d’une intervention sur l’autoroute A12.
Ernest a perdu la vie tragiquement après avoir été heurté par l’autopompe du service qui était en train
de manœuvrer.
Le Président ainsi que tous les membres de la Fédération Royale des Corps de Sapeurs-Pompiers de
Belgique (afg) présentent leurs sincères condoléances à la famille, aux amis ainsi qu’à tous les collègues d’Ernest.
Un registre de condoléance a été publié.
Le Président ainsi que tous les membres de la Fédération Royale des Corps de Sapeurs-Pompiers de Belgique (afg) ont demandé que tous les services posent le drapeau en berne jusqu’au jour des funérailles.
6
ASTRID
Les pompiers bien représentés chez ASTRID
À l’heure de son départ du Comité Consultatif
des Usagers d’ASTRID, Jean-Paul Charlier du SRI
Namur dresse, pour Le Sapeur Pompier, le bilan
de ses années consacrées aux communications
des services d’incendie et du travail qui s’annonce. Tanguy Fierens, du SRI Liège, qui prend
le relais, développe ses projets.
De ses années en tant que membre du Comité
consultatif usagers (CCU) d’ASTRID, le commandant
Jean-Paul Charlier retient la franchise des discussions entre membres de différentes disciplines. «Le
travail de concertation avec les experts télécoms de
la police et des différents services de secours m’a
permis de mieux connaître leur fonctionnement et
de me rendre compte que partout, l’impact de la
communication sur l’efficacité des opérations est
élevé». Les discussions, bien que parfois animées,
sont intéressantes car les exigences opérationnelles
de chacun sont différentes, juge-t-il. «Mais la franchise règne pendant ces réunions et on parvient
toujours à trouver un consensus.»
Réalisations
Côté travail accompli, le commandant Charlier rappelle qu’entre 2003, année où il est devenu le représentant des pompiers au sein du CCU et 2012, tous
les services d’incendie du pays se sont dotés de
radios. Jean-Paul Charlier note également la première édition des ASTRID User Days*, l’occasion par
excellence de rencontrer l’ensemble des services
qui utilisent le réseau. Autre rendez-vous important
pour le métier, le Tetra World Congress à Francfort.
«C’est l’endroit où découvrir le nouveau matériel disponible sur le marché, les nouvelles technologies.
C’est indispensable pour rester ouvert sur le monde
et être le plus performant possible au niveau local»,
estime le commandant.
Président sortant du groupe de travail COSI (Communication services incendie), Jean-Paul Charlier
souligne l’importance de cet organe de concertation des services incendie. Bénéficiant de deux
représentants par province, un pompier volontaire
et un pompier professionnel, le COSI formule des
avis techniques qui sont ensuite adressés au CCU
ASTRID. De cette façon, les avis, les demandes et les
besoins des différentes provinces sont rassemblés et
peuvent être pris en compte par ASTRID.
Défis
Si le commandant Charlier quitte ses fonctions au
sein du COSI et du CCU ASTRID, ce n’est pas pour
se reposer sur ses lauriers. «En tant que chef fonc-
7
Le Sapeur-Pompier belge
[01-2012]
tionnel du Centre 100 de Namur, je m’occupe de la
migration du Centre 100 sur la plateforme Computer Aided Dispatching (CAD) ASTRID. À cette heure,
l’équipe de démarrage se concentre sur l’introduction d’une mine d’informations dans les bases de
données du CAD. Le défi du moment, c’est d’avancer autant que possible dans cette tâche afin de
préparer au mieux le démarrage opérationnel du
Centre», indique Jean-Paul Charlier. Les questions
portant sur le statut du personnel, les renforts et la
définition des fonctions du personnel doivent également être traitées sans retard.
La relève
Ce n’est pas par hasard que le sous-lieutenant Tanguy Fierens reprend le flambeau du commandant
Charlier. «J’ai commencé ma carrière dans le secteur
des télécoms, chez KPN Orange. Ensuite, j’ai intégré
le corps des pompiers à Liège», explique-t-il. Là, ses
compétences d’une part et le départ à la retraite
de l’officier chargé des radios VHF d’autre part, le
mènent rapidement à être désigné expert télécoms,
avec pour mission de préparer la migration vers les
radios ASTRID. C’est dans ce cadre que Tanguy Fierens et Jean-Paul Charlier se sont rencontrés. «Nous
avions une approche opérationnelle différente mais
au sein du COSI nous avons pu déterminer un mode
de fonctionnement qui est à la fois uniforme et qui
laisse à chaque service d’incendie une marge de
liberté lui permettant de travailler selon ses spécificités locales», indique Tanguy Fierens. «Chaque corps
a ses habitudes. Cela demande un changement de
mentalité mais cela évolue positivement», embraye
le commandant Charlier. «En Belgique, il y a autant
de façons de travailler qu’il y a de corps différents»,
relève-t-il.
Tanguy Fierens est familier de la matière. «J’ai participé au comité d’accompagnement présidé par
le gouverneur de Liège en tant qu’expert radio,
pour soutenir l’implémentation d’ASTRID au sein
des corps de pompiers. Enfin, je suis également
devenu Coordinateur provincial formation ASTRID
à l’école du feu de Liège. J’y ai coordonné les formations selon le principe ‘train the trainer’. Nous
organisons également des recyclages tous les
deux ans».
Actuellement, Tanguy Fierens participe au développement d’une nouvelle formation ASTRID homogène, qui sera commune à tous les corps de pompiers. Au programme: les procédures radio (jargon
à utiliser), l’emploi (fleetmap/plans de communication), la manipulation des radios, les procédures opérationnelles (quand utiliser la fonction gateway, …)
dans les différentes situations qu’un pompier est
susceptible de rencontrer.
Satisfaire tous les SRI
En tant que nouveau président du COSI, Tanguy
Fierens se réjouit du bon fonctionnement de l’or-
8
gane de concertation des SRI. «Nous avons des
contacts réguliers avec nos collègues du COBRA
(Communicatie Brandweer), l’organe correspondant
côté Flandre», dit Tanguy Fierens. Côté wallon, le
COSI a trouvé un accord sur les nouveaux plans de
communication à programmer dans les radios. «Le
grand défi dans ce cas, c’est de trouver un moyen de
satisfaire tous les SRI, tout en respectant les spécificités locales», poursuit-il. C’est pourquoi le COSI mène
une réflexion permanente sur les besoins opérationnels des SRI, tente d’y apporter des solutions
qui collent aux réalités opérationnelles et défend les
décisions prises sur le terrain.
Tanguy Fierens indique que les questions de couverture du réseau restent le thème principal des
plaintes du terrain et des discussions au sein du
COSI. «Mais dans les remarques ou les exigences des
utilisateurs que nous enregistrons, il est nécessaire
de rappeler sans arrêt que les moyens techniques
les plus performants seront toujours impuissants en
cas de mauvaise utilisation des outils.» Selon Tanguy
Fierens, beaucoup de problèmes de communication pourraient être facilement résolus par de la formation ou la révision de certaines procédures dans
l’organisation de services d’incendie. Sur le terrain,
il reste une grande part de méconnaissance. C’est
par exemple le cas de la fonction fall-back, note le
Liégeois. Jean-Paul Charlier abonde dans ce sens:
«Lorsque l’on explique le pourquoi des choses, les
solutions aux problèmes s’imposent d’elles-mêmes»,
dit-il.
Projets
Le COSI a plusieurs projets sur le feu: le fleetmapping monodisciplinaire (simplifié par rapport aux
versions précédentes) à finaliser en concertation
avec les collègues de COBRA, la reprogrammation
de toutes les radios par le SPF Intérieur et la rédaction d’un recueil complet détaillant les besoins en
matière de communication des pompiers. Selon
Tanguy Fierens, «c’est en quelque sorte un ‘bottin’
qui décrit les besoins en communication en fonction de scénarii différents».
Une bible des télécoms
pour les pompiers
Ce travail accompli au sein du COSI est une valeur
ajoutée pour ASTRID: il est la synthèse des exigences souvent divergentes des différents corps
de pompiers. Il s’agit d’un outil évolutif qui sera élaboré par thème: communications en cas de feu de
forêt, incendie d’habitation, accident de la route,
catastrophe, … Pour Jean-Paul Charlier, ce document peut aider ASTRID à mieux comprendre les
besoins des SRI, à envisager d’autres technologies
complémentaires à TETRA, à justifier les investissements nécessaires devant les autorités et, in fine, à
répondre davantage aux besoins des services d’incendie. «Nous sommes favorables à des solutions
communes concertées, tant avec nos collègues de
COBRA qu’avec les autres disciplines».
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Le Sapeur-Pompier belge
[01-2012]
Travailler de concert
À l’heure de transmettre le flambeau, le commandant Charlier tient à évoquer quelques sujets cruciaux pour l’avenir: «Je souhaite que l’on se rende
compte de l’importance d’échanger des idées, non
seulement au niveau national, mais aussi avec les services de secours à l’étranger. TETRA est une norme
européenne. Nous avons besoin de plus d’échanges
avec les pays voisins», dit-il. Pour Jean-Paul Charlier,
l’intégration du numéro unique 112 devrait aller
plus loin que l’intégration des centres d’appel. «80%
des opérations des pompiers sont communes avec
celles de la police et des services de secours.» Et de
conclure: «Tout le monde doit travailler de concert
pour un meilleur service au citoyen».
10
Comité Consultatif des Usagers d’ASTRID:
Organe consultatif officiel, le Comité Consultatif des Usagers (CCU) représente les utilisateurs d’ASTRID. La mission du CCU consiste à
rendre des avis, d’initiative ou à la demande,
concernant les décisions relatives au réseau
et à ses utilisateurs: des questions fonctionnelles, juridiques, techniques, financières,
etc. L’expérience de terrain des membres du
CCU est particulièrement précieuse. Tant la
FRCSPB que le BVV y sont représentés. Plus
d’infos: www.astrid.be/Utilisateurs
CMIR
Mesurer la radioactivité: instruments et méthodes
L méthodes et les instruLes
m
ments
utilisés pour mesur l’exposition externe aux
rer
rayonnements ionisants
peuvent être regroupés en
plusieurs catégories: dosimètres, radiamètres, ictomètres, sondes Alpha,
Bêta, Gamma…
coup trop élevés, sachant que nous ne sommes pas
considérés comme des travailleurs professionnellement exposés.
Le contaminamètre ou ictomètre
Les dosimètres
Les dosimètres sont des instruments qui rendent
compte de l’exposition externe aux rayonnements
d’un individu. Les plus couramment utilisés sont les
dosimètres thermoluminescents et les dosimètres
photographiques personnels. Les deux instruments
mesurent la dose accumulée sur une période de
temps. Les dosimètres photographiques personnels
(passifs) peuvent être portés pendant un mois, puis
sont collectés et analysés aux fins de déterminer
l’exposition mensuelle.
Les autres dosimètres à lecture directe (actifs) sont
des dosimètres opérationnels destinés à renseigner
les intervenants sur un débit de dose ou sur une
dose cumulée. Encore faut-il que les seuils d’alarme
soient suffisamment bas aux fins de ne pas dépasser
les doses limites.
Rappel: 1mSv/an pour le public et 20mSv/an pour
le personnel professionnellement exposé. C’est
pourquoi je continue à clamer que nos dosimètres
«pompiers» possèdent des seuils d’alarme beau-
Avec ce type d’appareil, on va mesurer une activité en
Becquerels (désintégrations par seconde). En général,
cette activité est déposée sur une surface et on peut
faire une mesure directe ou indirecte en faisant un
frottis. L’appareil indique
la présence de substances radioactives ou
de contamination, mais
ne dit rien du danger
potentiel d’irradiation.
Le radiamètre
Dans le cas du radiamètre, celui-ci va mesurer un
nombre de rayonnements pour lequel l’appareil
fera une moyenne ainsi que la quantitéé
d’énergie cédée au milieu. On réalise
la mesure d’un courant. Cette fois, on
pourra mesurer une dose absorbée ou
un débit de dose, mesure physique
puisqu’elle correspond à des Joules
par Kilogramme (Gray).
11
Le Sapeur-Pompier belge
[01-2012]
Le Sivert étant l’unité de la dose équivalente qui est
le produit de la dose absorbée par un facteur de
pondération traduisant de l’énergie propre aux différents rayonnements.
Méthode
Sur la plupart des radiamètres on effectue un comptage des impulsions délivrées par le détecteur,
ensuite un coefficient de conversion est appliqué
pour avoir la valeur en débit de dose. En général,
l’énergie de référence est le Cs 137. Le problème
c’est que les détecteurs conçus pour mesurer de
faibles doses saturent en présence de fortes doses
supérieures à 100mSv/h.
Sondes
Les sondes de contamination surfacique Alpha,
Bêta et Gamma sont utilisées en association avec le
détecteur du poste. Elles s’y connectent en général
à l’aide d’un câble de 1,50 m. Il s’agit bien souvent
de sondes à scintillation, dites intelligentes: toute
l’électronique nécessaire aux mesures se situe dans
la sonde.
Ce type de sonde constitue un sous-ensemble totalement intégré qui acquiert et transmet les mesures
au détecteur.
En clair le nombre d’impulsions n’est plus proportionnel au débit de dose. Dans ce cas, si l’on veut
que le radiamètre affiche un débit de dose correct,
une des méthodes consiste à mesurer le courant qui
passe dans le détecteur.
En fait, c’est l’électronique autour du détecteur qui
va décider de ce que l’on fait et non le détecteur.
Lieutenant P. Wallaert,
Responsable CMIR (Zone Hainaut Est)
12
VANASSCHE
FFE
NV
Brugsesteenweg 2 | B-8531 HARELBEKE
Tel. +32 (0) 56 710 130 | Fax +32 (0) 56 702 171
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Plus d’information:
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Le Sapeur-Pompier belge
[01-2012]
devoir d'assistance
Le devoir d’assistance des sapeurs-pompiers:
jusqu’où aller dans la zone rouge?
Introduction: le délit de non-assistance
à personne en danger
Initialement, le code pénal réprimait exclusivement
des actes positifs, d’abord volontaires, puis aussi
involontaires (par exemple l’homicide et les lésions
corporelles par défaut de prévoyance ou de précaution
mais sans intention d’attenter à la personne d’autrui
- CP art. 418-422). Depuis 1961, une disposition du
code pénal incrimine également une omission, dès
lors appelée une «abstention coupable»: le refus
d’assistance à personne en danger.
Par état ou profession, les sapeurs-pompiers – qu’ils
soient professionnels ou volontaires – ont toujours été naturellement enclins à rendre service
aux citoyens en difficulté et à leur porter secours
lorsque ces derniers sont en danger. Beaucoup trop
d’hommes du feu ont d’ailleurs été blessés ou sont
décédés tragiquement en service commandé, en
étant les victimes de leur acte de bravoure et de
leur engagement moral et professionnel. Songeons
évidemment aux 343 sapeurs-pompiers du NYFD
décédés le 11 septembre 2001 (sans oublier les sauveteurs décédés ensuite de maladie); pensons par
exemple aux deux sauveteurs décédés héroïquement dans le tunnel du Mont Blanc le 24 mars 1999
(le sauveteur Pierlucio TINAZZI dit Spadino et l’adjudant-chef Georges TOSELLO), à tant d’autres, et à
tous nos sapeurs-pompiers belges morts au feu ou
en intervention ces dernières années. Combien de
fois ne nous sommes-nous pas recueillis dans la tristesse pour regretter et déplorer leur disparition, et
rendre hommage à leur bravoure. Chaque 1er mai,
14
chaque 11 septembre, chaque 30 juillet, chaque
jour, méditons encore et toujours remercions-les…
Etat de la question: jusqu’où un sapeurpompier doit-il prendre des risques pour
satisfaire à l’obligation légale d’assistance
à personne en danger?
En 1961, le législateur belge a érigé en infraction
les premières «abstentions coupables», en l’occurrence ce que nous appelons plus communément la
«non-assistance à personne en danger» (Code pénal
art. 422bis à 422quater, loi du 6 janvier 1961). Cette
incrimination pénale a eu pour corollaire l’établissement d’une nouvelle obligation «civile», positive,
celle du devoir d’assistance à toute personne en
danger et dont la violation ouvre ensuite le droit à
l’octroi de dommages et intérêts civils (responsabilité civile, Code civil 1382 et suivants).
Citons les textes:
CP 422bis. «Sera puni d’un emprisonnement de huit
jours à un an et d’une amende de 50 à 500 francs ou à
une de ces peines seulement, celui qui s’abstient de venir
en aide ou de procurer une aide à une personne exposée à un péril grave, soit qu’il ait constaté par lui-même
la situation de cette personne, soit que cette situation
lui soit décrite par ceux qui sollicitent son intervention.
Le délit requiert que l’abstenant pouvait intervenir sans danger sérieux pour lui-même ou pour
autrui. Lorsqu’il n’a pas constaté personnellement le
péril auquel se trouvait exposée la personne à assister,
l’abstenant ne pourra être puni lorsque les circons-
tances dans lesquelles il a été invité à intervenir pouvaient lui faire croire au manque sérieux de l’appel ou à
l’existence de risques.
La peine prévue à l’alinéa 1er est portée à deux ans
lorsque la personne exposée à un péril grave est
mineure d’âge.»
CP 422ter. «Sera puni des peines prévues à l’article précédent celui qui, le pouvant sans danger sérieux pour
lui-même ou pour autrui, refuse ou néglige de porter
à une personne en péril le secours dont il est légalement
requis; celui qui le pouvant, refuse ou néglige de faire des
travaux, le service, ou de prêter le secours dont il aura
été requis dans les circonstances d’accidents, tumultes,
naufrage, inondation, incendie ou autres calamités,
ainsi que dans le cas de brigandages, pillages, flagrant
délit, clameur publique ou d’exécution judiciaire.»
Ces textes pénaux imposent dès lors une obligation
positive d’assistance à toute personne en danger
dès lors que l’on constate cette situation de péril
grave par soi-même ou que l’on est sollicité d’intervenir par des témoins ou par des tiers informés (via
la centrale 100 par exemple). Une telle condamnation pénale permet l’action en responsabilité civile
en vue de l’obtention de la réparation dite intégrale
du dommage, bien souvent par équivalent monétaire malheureusement. Le non-lieu ou l’acquittement sur le plan pénal font normalement échec à
une telle demande en réparation civile.
NB Le nouveau Code pénal français de 1992
est nettement plus répressif que le code pénal
belge:
CP 223-6 al.2. «Quiconque s’abstient volontairement de porter à une personne en péril
l’assistance que, sans risque pour lui ou pour
les tiers, il pouvait lui prêter soit par son action
personnelle, soit en provoquant un secours,
est puni de cinq ans d’emprisonnement et
500.000 F d’amende».
En outre, selon l’art. CP 223-5. «Le fait d’entraver volontairement l’arrivée de secours destinés à
faire échapper une personne à un péril imminent
ou à combattre un sinistre présentant un danger
pour la sécurité des personnes est puni de sept ans
d’emprisonnement et de 700.000 F d’amende».
Enfin, selon l’art. CP 223-7. «Quiconque s’abstient volontairement de prendre ou de provoquer
les mesures permettant, sans risque pour lui ou
pour les tiers, de combattre un sinistre de nature
à créer un danger pour la sécurité des personnes
est puni de deux ans d’emprisonnement et de
200.000 F d’amende».
Au risque de nous répéter, rappelons les conditions
nécessaires aux poursuites pénales pour non-assistance sur la base de l’article 422bis du Code pénal
belge:
• personne exposée à un péril grave;
•
constat par soi-même ou sollicitation par témoin
(appel sérieux, risques vraisemblables);
•
abstention d’intervention;
•
absence de danger pour l’abstenant luimême ou pour autrui.
L’existence de risques – non précisés – pour l’abstenant (non légalement requis) le disculpe.
L’article 422ter s’applique plus spécifiquement aux
personnes «légalement requises à porter secours
à une personne en péril»; les sapeurs-pompiers en
font partie, dans les conditions suivantes:
• refus ou négligence de faire les travaux, le service, ou de prêter le secours;
•
circonstances accidentelles et calamiteuses;
•
réquisition légale;
•
absence de danger sérieux pour l’intervenant ou pour autrui.
L’existence de risques «sérieux» disculpe l’abstenant
légalement requis mais l’existence de risques modérés
ne le disculpe pas. Par «sérieux», à défaut de définition
légale, il faut comprendre en se référant au langage
courant «qui ne peut être estimé sans conséquence; qui
mérite considération; important; conséquent; grave;
inquiétant; critique; préoccupant» (Le Petit Robert).
15
Le Sapeur-Pompier belge
[01-2012]
A défaut de réquisition légale, l’article 422bis s’applique
aussi aux membres des services de secours comme à
n’importe quelle personne en toutes circonstances
de «péril grave». Les peines sont d’ailleurs identiques:
jusque un an de prison (et deux ans dans certaines circonstances aggravantes, la minorité de la victime).
Bien que le raisonnement «a contrario» ne soit pas
valide en logique juridique, nous pouvons néanmoins raisonnablement déduire des conditions
énoncées ci-dessus qu’il ne peut pas y avoir de poursuites pour non-assistance à charge d’un sapeurpompier (légalement requis) dans l’une ou l’autre
des circonstances suivantes:
•
absence de péril réel et grave pour la personne
pour laquelle l’assistance est sollicitée;
•
manque de sérieux de l’appel (faux appels mal
intentionnés);
•
description du risque peu vraisemblable;
•
danger sérieux de l’intervention pour l’intervenant lui-même;
•
danger sérieux de l’intervention pour autrui;
•
causes de justification et d’excuse en vertu des
articles 70 et 71 du livre premier du CP (ordre de
la loi, commandement de l’autorité, contrainte
irrésistible, force majeure, erreur invincible).
L’existence d’une seule de ces circonstances exonèrerait l’abstenant de toute responsabilité pénale et
civile. C’est aussi le cas si la personne à secourir était
déjà décédée au moment de l’arrivée sur place des
intervenants ou si, encore en vie, il n’était plus possible de la sauver à ce moment, par exemple pour
cause d’impossibilité d’accès ou de risque sérieux. En
cas de risque modéré, il y a faute, la limite – non définie par la loi – entre risque sérieux et risque modéré
étant appréciée a posteriori par les Cours et tribunaux.
Peut-on déduire des conditions d’incrimination et
des causes d’exonération que les sapeurs-pompiers,
en tant que «légalement requis», pourraient refuser
16
l’intervention en assistance en cas de danger sérieux
pour eux-mêmes ou pour autrui? Vu la légalité de
leurs missions (lois du 31 décembre 1963 et du
15 mai 2007), la réponse est a priori négative mais
doit néanmoins être très nuancée et est finalement
laissée à l’appréciation souveraine du juge du fond
en tenant compte de la gravité du péril au moment
du refus éventuel de sauvetage et des circonstances
particulières de chaque cas d’espèce.
On pourrait considérer que ce serait un magistrat de
l’ordre judiciaire, par exemple un membre du Parquet (Procureur ou Substitut de garde) ou le Président du Tribunal de Première Instance statuant en
référé, qui pourrait apprécier en urgence le caractère
obligatoire de l’intervention même en cas de danger
sérieux pour l’intervenant ou pour autrui. La question
n’avait jamais été posée auparavant en ces termes,
sauf en cas de situation criminelle particulière, par
exemple lors d’une opération policière ou judiciaire
en cours (sous la direction d’un magistrat ou d’un
officier de police judiciaire dûment délégué), un fort
chabrol, une prise d’otages, une alerte à la bombe,
etc. Il n’est en outre pas toujours réaliste de demander à un magistrat de se transporter en urgence sur
les lieux d’un sinistre important en cours.
On a dès lors toujours estimé que l’évaluation du
risque d’une intervention immédiate était soumise
en temps réel et vu l’extrême urgence à l’appréciation souveraine et discrétionnaire de l’intervenant.
Sa responsabilité pénale est d’ailleurs strictement
personnelle.
Certes, tous les sapeurs-pompiers savent que leurs
missions légales sont par nature périlleuses et que
leur «métier» – que ce soit en qualité de professionnel ou de volontaire – comporte des risques certains
et importants. Cela signifierait-il que leur supérieur
hiérarchique, directeur des opérations sur les lieux,
ou une autorité administrative ou judiciaire puisse
leur ordonner un acte qui occasionnerait un danger
sérieux à l’intervenant lui-même ou pour autrui?
Par exemple, pénétrer dans un immeuble en feu
menaçant ruine ou explosion ou dans un long tunnel
monotube pour tenter d’y secourir les victimes d’un
incendie important en étant muni du seul appareil
respiratoire isolant? Par exemple pénétrer dans un
lieu où une prise d’otages est en cours1? Ou encore
s’approcher d’une source de radioactivité ou d’un
foyer de contamination bactériologique? Il devrait
être répondu par la négative. Cette même autorité,
ce même supérieur hiérarchique pourrait-il interdire
l’intervention pour protéger la vie de ses intervenants ou de tiers? Il devrait être répondu par l’affirmative, mais la raison nous impose à nouveau des
réflexions nuancées et circonstanciées au cas par cas,
car on ne peut préjuger d’aucun jugement ou arrêt
des Cours et tribunaux qui déterminerait la limite
floue, flottante entre le risque sérieux inacceptable
et le risque modéré devant être accepté et encouru.
Cela ne veut évidemment pas dire qu’un sapeurpompier puisse refuser un ordre de marche et de ce
fait choisir ses missions… il y aurait alors assurément
non-assistance à personne en danger.
L’appréciation en fait du risque individuel est d’abord
une question de conscience personnelle soumise à
la personne qui s’expose elle-même au risque et qui
doit l’apprécier dans l’extrême urgence en fonction
des circonstances dont il peut avoir connaissance et
de ses capacités physiques (forme physique, état de
santé) et techniques (connaissance du risque, des
conséquences potentielles et des moyens de s’en
protéger et d’y pallier).
Dès lors, bien que les sapeurs-pompiers et les agents
de la Protection civile portent des grades militaires
mais sans en avoir le statut, ils ne peuvent recevoir
l’ordre «formel et militaire» d’exposer leur vie ou leur
santé à un risque immédiat et certain, fût-ce pour
sauver une vie. Mais c’est, rappelons-le, une question d’éthique et de conscience personnelle: seuls
des volontaires pleinement informés peuvent assumer le libre-choix d’exposer leur propre vie à un péril
grave, non leur supérieur hiérarchique ou opérationnel, ni aucune autorité administrative ou judiciaire.
La planification d’urgence générale (PGUI) et particulière (PPUI), multi et monodisciplinaire, est à cet
égard déterminante de la qualité et de la sécurité
d’intervention. La concertation et la coordination
des services d’incendie avec les autres disciplines et
avec les entreprises privées qui ont créé ces risques
doivent être préparées en permanence. Le rôle des
autorités communales, provinciales et fédérales
(CGCCR) aux côtés des chefs des corps d’incendie est prépondérant (cellules de sécurité, cellules
d’évaluation, cellules de coordination), sachant
que finalement ce sont les Cours et tribunaux qui
apprécient les responsabilités et ont le dernier mot
après un sinistre. Il serait logique que les autorités
judiciaires interviennent même préventivement en
extrême urgence pour déterminer la ligne rouge à
ne pas dépasser, et quels risques peuvent, doivent,
ne doivent pas ou ne peuvent pas être pris (comme
en cas de prise d’otages ou lors de toute autre situation de crise à causalité criminelle intentionnelle).
Mais à défaut – le temps de prise de décision imparti
étant très bref voire immédiat – c’est la norme du
comportement du «bon père de famille» apprécié in
1
E.g. Schaerbeek, 7 mai 2002, fort chabrol avec incendie rue
du Pavillon (double meurtre, 3 morts, 4 blessés).
Les officiers et sous-officiers sont évidemment très
attentifs à ne pas exposer leur personnel intervenant
et les impliqués à des risques inconsidérés, non mesurés ou mal connus. Ils peuvent donc interdire à leurs
subordonnés d’intervenir dans une zone à risque létal
potentiel ou dans un périmètre d’exclusion ou une
partie de la zone rouge qu’ils déterminent. Mais cette
prérogative ne peut aboutir à l’entrave en cas de
risque limité. A cet effet, ils peuvent être assistés par
des conseillers en analyse et en gestion du risque, par
des experts provenant du secteur privé et de l’industrie qui créent, connaissent ou sont censés connaître
les risques et avoir la capacité de les maîtriser.
17
Le Sapeur-Pompier belge
[01-2012]
abstracto en fonction des circonstances de l’espèce
qui sert de règle, de modèle-étalon et d’instrument
d’évaluation du comportement litigieux suspecté
fautif, de l’abstention coupable.
Conclusion: une double question
d’évaluation des risques et de conscience
En tout état de cause, le premier intervenant sur
place – le plus souvent sapeur-pompier – ne peut
être contraint d’exposer sa vie à un péril certain sauf
s’il estime lui-même en âme et conscience que la
chance de sauver la vie d’une tierce personne est
supérieure à sa propre malchance de subir un dommage, et qu’il attribue autant voire plus de valeur à la
vie d’autrui qu’à la sienne. C’est ça l’altruisme.
Mais n’oublions jamais que le perfectionnement
sans cesse croissant des tenues de protection individuelle, des appareils respiratoires isolants, des tenues
ignifuges, des casques et des masques intégraux, etc.
ne permet pas d’éluder le risque inhérent au sinistre
et ne constituent qu’une protection finalement assez
temporaire et dérisoire: la protection et la confiance
n’évitent pas le danger. Ces matériels ne font qu’atténuer, différer et retarder les effets délétères sur
l’organisme et sur la santé en n’éliminant bien sûr
jamais la cause ni le danger lui-même. Ces parades
n’autorisent pas l’intervenant à minimiser la prise de
conscience du danger «sérieux» ni à maximiser les
risques «modérés» qu’il accepterait de prendre fût-ce
pour la plus noble des causes: sauver des vies.
Quel que soit l’état de la question «faut-il prendre des
risques utiles?», nous ne serons jamais assez reconnaissants à l’égard de tous ces sapeurs-pompiers qui ont
fait prévaloir leur devoir moral et leur mission avant
toute autre considération de survie de leur personne.
Bernard VINOIS
Bachelier en droit
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18
racingteam290
Le racingteam290 a mis les GAAAZ!
Voici un an déjà nous vous annoncions, avec l’accord
de notre fédération, la naissance du racingteam290,
équipe de sapeurs-pompiers engagée en compétition d’endurance moto nationale et internationale.
La saison 2011 a été pleine de surprises car cette
nouvelle équipe a tout de suite trouvé sa vitesse de
croisière, que ce soit sur le plan sportif ou humain.
De course en course nous sommes montés pratiquement sur tous les podiums, que ce soit en Belgique
ou à l’étranger, pour terminer la saison à une remarquable 3e place au général du championnat BMEC.
La presse écrite ou télévisée ainsi que différents
sites internet se sont intéressés à notre projet qui est
unique puisqu’il se constitue en partie de sapeurspompiers du pays, que ce soit de l’organisation, à la
préparation des motos. Un des projets liés au team
est de former des sapeurs à la mécanique de compétition. En quelques mois, notre jeune team a donc
déjà fait le plein de rebondissements!
La saison 2012 débutera en février. Nous partirons
pour une journée d’essais sur le circuit de Mettet,
puis en France à Pau pour 4 jours, avec le staff au
complet, pour un petit décrassage d’après hiver.
En avril, c’est le début des hostilités avec des
manches en Belgique, en Allemagne, en Hollande,
mais également avec notre première participation
aux 24 Heures de Barcelone
Barcelone,
qui est l’anti-chambre du mondial sur une Yamaha r1,
avec laquelle nous ferons également quelques
manches du championnat Superbike.
Le team au complet compte sur votre soutien et
vous invite à venir nous rencontrer sur circuit. Vous
pouvez aussi suivre toutes nos aventures en venant
sur notre site internet www.racingteam290.be.
Nous sommes à la recherche d’une grosse camionnette ou d’un camion avec caisse de transport,
même un porte container pour nos déplacements
sur circuit, si possible véhicule appartenant à un
corps d’incendie pour plus de visibilité, et conforter
l’image positive de notre belle profession.
Rappelons également, que le racingteam290 soutient l’asbl GAB qui s’occupe d’enfants grands brûlés
dans divers hôpitaux du pays.
Suite aux prochains épisodes qui risquent d’être
mouvementés.
Toute l’équipe du racingteam290 vous remercie, et
comme on dit dans le jargon: GAAAZ!
Marco Epis
Responsable du racing team 290
sapeur-pompier srill
0499 16 05 77 – [email protected]
19
Le Sapeur-Pompier belge
[01-2012]
L'Examen de l'Urgence Psychologique
«Philipe P., adjudant et chef d’agrès ambulance rentre d’intervention avec son équipage. Il vient d’être
engagé sur une tentative d’autolyse par précipitation. L’intervention a duré plus de deux heures. La victime
s’est jetée du 8e étage durant les échanges avec l’équipe. La RCP a échoué. De retour au casernement, l’équipe
s’effondre: tensions, crispations, pleurs. L’officier de jour demande l’Unité de Secours Psychologique (USP)»
Le travail du binôme de l’USP ne diffère pas de la
méthode de travail des sapeurs-pompiers (SP) arrivant sur un sinistre. Ils vont faire une «reconnaissance»
appelé ici l’Examen de l’Urgence Psychologique.
qualitative avec le (5 Qs). Cette double évaluation
doit être précoce, rapide et peu invasive. C’est un
triage psychologique des SP.
Examen de l’Urgence Psychologique
B.F.P.®
+
5 Qs
Comment quantifier l’urgence
psychologique avec le BFP?
Trois réglettes de mesure subjective vont coter l’axe 1
du CRASH Model (De Soir). En moins d’une minute
par individu, nous obtenons une intensité de l’impact
traumatogène, dépressogène et épuisogène.
Cette première action doit permettre à la fois une
analyse rapide de la situation et une mesure d’impact psychologique. Comme dans un bilan secouriste, cet examen est préalable à l’action de secours.
Bien réalisé, il permet à l’USP de définir la méthode
de secours psychologique la plus adaptée.
Cet examen permet d’obtenir une analyse quantitative avec le B.F.P.® (Bilan Flash Psychologique) et
20
«A son arrivée au casernement, l’USP rencontre rapidement l’équipe. Philipe P. et son équipe rencontrent individuellement le psychologue ou l’infirmier de l’USP. Ces
derniers leur font passer le BFP:
USP: Dans le but de savoir comment vous aider par
rapport à cette intervention, je vais vous demander de
bien vouloir vous situer sur ces trois axes. Le premier
concerne votre niveau de tension ou de stress. Où vous
situez vous sur cet axe?
Philipe P.: 6/ 10
USP: 6/10, ça correspond à tension ou stress modéré,
clairement désagréable. C’est bien cela?
Philipe P.: oui…»
Les trois réglettes étalonnées vont évaluer le niveau
de tension ou de stress, le niveau moral immédiat et
le niveau d’épuisement. Elles sont utilisées exclusivement pour évaluer quantitativement l’impact situationnel. J’insiste sur le fait que cet outil ne doit être
utilisé que par des personnels formés au protocole de
secours psychologique. Durant le développement du
BFP, il a été constaté que la mesure s’avère impossible
si la présentation est mal faite ou au mauvais moment.
En revanche, correctement amené, le BFP est
accepté par les SP. En effet, il fait appel à leur culture
de l’évaluation par bilan et d’autre part il est similaire à l’EVA quotidiennement utilisée. Il rassure aussi
quant au rôle de l’USP. La psychologie devient pragmatique et claire.
Comment interpréter les résultats?
La cotation se fait en deux phases; en code couleur
et en représentation graphique. Le bilan peut être
vert, orange ou rouge. Un bilan rouge recommande
la mise en place immédiate de premiers secours psychologiques. Un bilan orange nous oblige à d’autres
mesures plus cliniques pour mesurer l’urgence
psychologique. Enfin un bilan vert révèle l’absence
quantitative d’urgence psychologique.
Vert
Pas de prise en charge psychologique urgente
Orange
Prise en charge psychologique,
(réaction urgente à évaluer finement)
Rouge
Prise en charge psychologique urgente,
secours psychologique immédiat requis
Cette première cotation est doublée par une analyse
graphique individuelle ou collective. Elle oriente sur
le type de premiers secours psychologiques requis
en fonction de la dominante traumatogène, dépressogène et épuisogène.
Traumatogène
Stabilisation psychologique
Dépressiogène
Ventilation émotionnelle
Epuisogène
Récupération / reconditionnement
10
9
Cette autoévaluation favorise enfin une prise de
conscience pour le SP: «Je ne pensais pas être aussi
touché par l’inter». Le BFP motive un travail de stabilisation personnelle.
8
7
6
5
4
Quand pratiquer la mesure?
3
2
Je recommande une évaluation dans l’heure qui suit
la fin de l’intervention, au plus près de l’événement.
La cotation peut aussi être utilisée en mesure répétée pour réaliser une surveillance à brève échéance.
Elle peut servir, à moyen et long terme, d’indice de
récupération.
Les résultats obtenus sont enfin saisis dans une grille
de cotation avant interprétation.
1
SP1
Traumatogène
SP2
SP3
Dépressogène
SP4
Epuisogène
«Le binôme de l’USP constate rapidement, en dehors de
toutes les manifestations cliniques observables (au niveau
comportemental, cognitif ou émotionnel), que le BFP
classe trois SP en bilan rouge et un en bilan vert. Une action
de secours immédiat est donc requise pour l’équipe.»
21
Le Sapeur-Pompier belge
[01-2012]
La forme du secours sera influencée par la représentation graphique. Ici nous avons une dominante traumatogène. Le triage psychologique nous
indique que le «trauma» surpasse la «déprime». Enfin
l’épuisement vient en troisième position.
Le BFP est donc un outil rapide (nous visons ici la
minute) et précis de mesure immédiate ou répétée, nous indiquant le degré d’urgence et la forme
d’action devant être mise en place. Cependant, j’attire l’attention du lecteur sur le fait qu’utiliser le BFP
comme seul Examen de l’Urgence Psychologique
est un non-sens. Une simple mesure quantitative n’a
jamais fourni un bilan sérieux. Le BFP doit indissociablement être utilisé couplé avec une analyse qualitative. Je recommande ici l’utilisation du 5Q’s.
L’entretien des 5 Q’s
Cet entretien individuel s’articule autour des 5 questions suivantes:
1. Qu’est-ce que tu as fait et dans quel rôle?:
«J’étais chef d’agrès. C’est moi qui parlait à la victime. J’ai tenté de l’empêcher de sauter. Quand je
me suis approchée après 15 minutes d’échange,
c’est là qu’elle a sauté… Après on a tenté de la réanimer mais c’était peine perdue»
2. Qu’est-ce que tu penses de ton action?: «Je
pense qu’on a fait ce qu’il fallait. Sauf au moment
où je me suis approché d’elle. À ce moment-là
j’étais à court d’idées, les collègues aussi. Elle allait
sauter… Je pense que… Je ne sais pas…»
3. Quelles étaient les difficultés les plus prononcées?: «Le fait de la voir tomber, l’attente
de l’échelle pour faire venir la nacelle contre la
fenêtre… Finalement, elle n’est pas arrivée à temps.
Et la RCP… on l’avait vue vivante, et puis après elle
ne ressemblait plus à rien et elle était morte.»
4. A l’instant, comment vas-tu?: «Je suis choqué
et énervé… fatigué aussi»
5. Serait-ce une bonne idée d’enchaîner avec un
débriefing psychologique et/ou opération-
22
nel?: «Je pense que oui… et je sais que je ne suis pas
le seul à me sentir mal… on a l’impression de s’être
planté. Je ne sais pas si l’on pouvait faire autrement.»
Le 5 Q’s offre à l’équipe SP la possibilité d’évoquer
l’intervention. C’est un premier exercice de mise en
mot. Le trauma c’est une confrontation à l’innommable. Le 5Q’s permet une ventilation émotionnelle
indispensable à la récupération.
L’USP va ici collecter des informations sur la perception
que chacun a eu de son rôle. Elle va identifier les cognitions et les marqueurs de difficulté. Elle permettra au
SP de faire un premier état des lieux. Enfin, si cela est
pertinent, elle proposera, au travers de la question 5, la
mise en place d’un dispositif d’accompagnement.
L’Examen de l’Urgence Psychologique réalisé, le
binôme se concentrera sur les premiers secours psychologique dont nous parlerons dans un futur article.
L’utilisation du BFP en Europe
L’AEPSP va réaliser la traduction du BFP en plusieurs
langues et suivre attentivement les remontés de
résultats d’utilisation de ce protocole en Europe. Cet
article est aussi l’occasion de proposer aux services
SP de rentrer dans notre réseau de suivi des protocoles de secours psychologique.
En effet, l’AEPSP rédige des recommandations en la
matière. Elle fournit aux SP des protocoles d’intervention, forme à leur utilisation, cotation et interprétation. Pour le BFP, nous organisons un système de
remonté de données afin d’évaluer la solidité scientifique à grande échelle. Les adhérents du «réseau
protocole de secours psychologique» bénéficient
en retour des corrections apportées à l’outil ou des
dernières innovations le concernant.
S. GOUJARD
Président de l’AEPSP, Expert psychologue
et sapeur-pompier volontaire en France
[email protected] – www.aepsp.eu
Institut Provincial de Formation des Agents des Services de Sécurité et d'Urgence
Cadets de l'Ecole du Feu
Vendredi 18 mai 2012
14h00: accueil des délégations belges et européennes
17h00: installation et logement dans la halle d’hébergement
19h00 : soirée de contact et repas d’accueil
Samedi 19 mai 2012
10h00 : cérémonie d’ouverture
10h30 -12h00 : séance protocolaire en présence de la Ministre
de l’Intérieur, des autorités belges, des autorités provinciales
et locales et des autorités étrangères.
13h30 : activités publiques mettant en valeur les compétences
acquises
Exposition permanente de matériel des services d’incendie
financé par la Province de Liège ;
18h00 : cérémonie de clôture et de remise des prix des challenges
et concours
Dimanche 20 mai 2012
10h00 : congrès de la FRCSPB afg – UPL LIEGE et fête du 20ème
anniversaire de l’école du feu de la Province de Liège.
RENCONTRE EUROPEENNE DES JEUNES SAPEURS-POMPIERS
Halles des Foires de Coronmeuse - Quai de Wallonie 4000 Liège
23
Le Sapeur-Pompier belge
[01-2012]
FRCSPB
La prévention et la prise en charge des syndromes
de stress aigu et post-traumatique
dans les Services de secours
Tout choc mécanique important, coup violent
ou choc accidentel à grande vitesse peut provoquer une commotion cérébrale avec une perte de
conscience et une amnésie antérograde et postérograde (amnésie d’une période variable avant et
après le choc). Un tel choc peut aussi provoquer un
collapsus cardio-respiratoire avec l’expérience de la
proximité de la mort (perte de la vision, tableau noir
«black out», sentiment d’abandon, pensées morbides, puis très rapidement perte de conscience).
Une telle expérience n’est pas anodine ni sans effets
psycho-émotionnels.
De même, des séquelles névrotiques, à bref ou
long terme, peuvent être provoquées par un choc
psychologique violent: une agression physique ou
morale importante, même seulement verbale ou
gestuelle, un choc mécanique brutal, la vue d’une
agression ou d’un accident violents, l’annonce d’une
mauvaise nouvelle: le décès, la blessure ou la maladie d’un proche, d’un collègue, etc.
La relaxation neuromusculaire est un des traitements
préventifs et curatifs adéquats des stress aigu et posttraumatique. L’état de relaxation étant étayé sur le
corps organique, il est propice à la résilience des tensions tant somatiques que psychiques consécutives à
l’agression ou aux chocs physique ou psychologique.
Si la relaxation neuromusculaire ne résout certes pas
les problèmes de fait et de fond qui font la genèse du
traumatisme, elle permet cependant d’éviter le refou-
24
lement et favorise l’émergence des émotions, des solutions et la réduction de l’impact des affects critiques.
A terme, le traitement a pour projet l’autonomisation
relationnelle du patient et son retour à une réalité
objective sinon acceptable, du moins rationnelle.
L’utilité de la relaxation neuromusculaire
dans la prise en charge du stress
professionnel quotidien
Certains services d’aide aux victimes et aux intervenants 1 pratiquent la prévention primaire en organisant des séances d’information sur les symptômes
du stress et sur la relaxation préventive autogène
(avec exercice pratique).
Ensuite, en cas d’événement traumatique important,
ces services interviennent, mais pas immédiatement
à chaud car, dans le feu de l’action, la verbalisation, le
désamorçage et la ventilation émotionnelle sont à la
fois difficiles et inopportunes en raison de l’impératif
d’efficacité des opérations de secours.
Les services d’aide aux victimes et aux intervenants
interviennent plus tard, selon les étapes successives
suivantes:
1. un désamorçage primaire peut avoir lieu au
retour de l’intervention (mais pas sur les lieux)
1
Frédéric DAUBECHIES, directeur-psychologue du Service
d’Aide aux Intervenants de la Province de Hainaut. Contact:
[email protected] , tél.: 065 39 72 10.
dans un délai de 3 à 8 heures, par un professionnel du même corps que les intervenants: il faut
rester entre policiers, ou entre pompiers, etc.
2. un débriefing intervient ensuite de 24 à
72 heures après l’intervention: chacun exprime
son expérience de l’intervention que l’on tente
de reconstituer dans son ensemble afin d’en
avoir une vision globale (on rassemble, on resitue et on recadre le puzzle); on y exprime les
faits mais aussi son vécu, son ressenti, ses émotions; on décharge l’émotionnel et on le réassocie au cognitif;
3. un second débriefing intervient 3 à 4 semaines
après les faits (période normale d’assimilation
du stress aigu);
4. après 4 semaines, si le stress aigu n’est pas
résorbé et/ou si s’est installé un stress post-traumatique, il y a lieu d’organiser des entretiens
individuels pour recadrer les informations.
Lors de ces entretiens individuels, on peut utiliser
la relaxation hétérogène, dirigée: en état modifié
de tonus neuro-musculaire, le praticien conduit
une dissociation, une distanciation des faits, pour
éloigner le sujet du stress des facteurs générateurs.
L’objectif est l’estompage, l’atténuation des affects,
l’acceptation progressive de la réalité des faits et de
leurs impacts émotionnels.
L’utilisation de la technique de la «prise
en main / de main psychologique»2 en
premiers secours
Les personnes pour qui les services de secours interviennent sont généralement l’objet de plusieurs
incidents et facteurs pathogènes, outre le fait géné-
2
Mise au point et décrite par Bernard VINOIS, D.E.S. en Psychologie (U.M.H. 1998), «De la poignée de main à la prise
en main psychologique en passant par le lâcher-prise
du corps» AFEHM, Paris VI, 2011, monographie inédite.
Contact: [email protected] , tél.: 0495 25 92 82.
rateur initial (accident, maladie aiguë), il y a la douleur, le choc physique (mécanique, commotion, …),
le choc physiologique (hypovolémique, cardiogénique, septique, thermique, blast, …), le choc psychologique immédiat (stress traumatique), le stress
post-traumatique, l’état dépressif majeur.
Les témoins, les impliqués et les intervenants ne
sont pas épargnés et sont parfois des victimes indirectes, par répercussion. Un trauma mal résorbé
entraîne toujours une pathologie: agressivité ou
auto-agressivité, automutilation, idées suicidaires,
alcoolisme, abus de substances, dépendance médicamenteuse, névrose obsessionnelle, troubles
obsessionnels compulsifs, boulimie, anorexie, agitation, insomnie, …
Une prise en charge psychologique précoce facilite
la résilience alors qu’une absence de prise en charge
psychologique cristallise le processus pathogène à
long terme.
La relaxation neuromusculaire est donc indiquée
tant sur le plan somatothérapeutique que psychothérapeutique, tant à titre préventif que curatif.
Les indications somatothérapeutiques sont la
réduction de la douleur (effet antalgique), la stabilisation de certains paramètres biologiques (rythmes
cardiaque, respiratoire, bronchodilatation), alors que
les indications psychothérapeutiques sont la réduction du stress aigu, la prévention du stress post-traumatique et le réconfort moral et l’accompagnement
dans la souffrance psychologique.
Les premiers intervenants sur place (y compris les
policiers et les pompiers) devraient être conscients
de leur rôle (positif ou négatif) dans l’apparition ou la
réduction du syndrome de stress aigu ou post-traumatique. Il est primordial qu’ils fassent preuve de
beaucoup de tact et d’empathie à l’approche d’une
personne choquée physiquement ou psychologiquement.
25
Le Sapeur-Pompier belge
[01-2012]
Comment se passe la «prise en main /
de main psychologique»?
C’est très simple si l’intervenant a certaines facilités
de dialogue et de contact, mais il faut reconnaître
que cette faculté n’est pas donnée à tout le monde
et que ce n’est pas toujours aisé dans certaines situations d’urgence ou de crise.
Il suffit d’abord d’établir un contact visuel et
verbal avec l’interlocuteur: se présenter, lui
demander comment il s’appelle, lui demander
de prêter attention à vous, lui demander s’il veut
bien vous regarder et parler avec vous, puis lui
prendre la main tout en poursuivant le dialogue; ensuite lui demander s’il sent votre main
(sa température, sa consistance, sa fermeté, sa
force); tout en relâchant la tension musculaire
de votre main, lui demander de se détendre, de
se relâcher jusqu’au moment où chacun ressent
une impression de lourdeur et de chaleur dans
la main et dans le bras, toujours en continuant
à parler à l’interlocuteur, en le rassurant, en le
réconfortant, en l’installant dans une situation de
confort, en l’encourageant et en lui expliquant
au fur et à mesure ce qui va être fait pour l’aider.
Cette technique simple permet de réduire l’inconfort, la douleur, l’agitation, les tensions émotionnelles
et prévenir le syndrome de stress post-traumatique,
à condition d’assurer un suivi psychothérapeutique à plus long cours. En effet, les événements
traumatiques entraînent nécessairement des souffrances psychologiques. Si elles deviennent insupportables, ces souffrances peuvent entraîner des
comportements de vengeance (agressivité, délinquance, haine, parfois jusqu’au meurtre…) ou de
fuite (fugue, et suicide dans certains cas) ou d’autres
séquelles (PTSD, dépression, …).
Ceci démontre que les impacts psychologiques des
faits générateurs doivent être traités consciencieu-
26
sement par les services de police et de secours, et
pris en charge précocement par les équipes soignantes des SAMU et des SMUR, puis les psychiatres,
les psychologues, les cellules d’urgence médicopsychologiques, les assistants sociaux etc. Tous ces
intervenants doivent faire preuve de psychologie,
ou tout simplement d’humanisme, de compréhension, d’empathie, de tact et de bon contact.
La réduction du tonus musculaire est une des techniques de prédilection pour le traitement préventif et curatif du stress aigu et post-traumatique. La
verbalisation du souvenir de l’événement traumatogène permet d’éviter le refoulement générateur
d’angoisse voire de névrose obsessionnelle posttraumatique. La première étape est l’écoute et la
prise en considération de la souffrance psychologique: il convient de permettre d’exprimer la souffrance.
La relaxation neuromusculaire peut faciliter l’extériorisation ou la résurgence du refoulé sur un mode
mineur certes, mais très efficacement et de manière
socialement acceptable (réduction des affects et
des manifestations de tristesse ou de révolte et
d’agressivité).
Les patients victimes des faits traumatiques
devraient systématiquement recevoir la visite d’un
assistant psycho-social. En outre, il conviendrait de
sensibiliser les policiers et les secouristes de première ligne au syndrome de stress post-traumatique
des victimes, témoins et impliqués. En effet, combien de policiers n’ont-ils pas involontairement suscité ou aggravé un SSPT?
Exemple: lors de son audition, un accidenté de
la route qui vient d’échapper à la mort et qui
souffre sur son lit d’hôpital, déclare au policier
venu l’interroger sur les circonstances de l’accident « je me pose des questions sur ce qui s’est
passé» (il vient d’être victime d’une commotion
avec amnésie suivie d’un collapsus cardio-respiratoire) et le policier lui rétorque sur un ton
autoritaire «ici, c’est moi qui pose les questions! ».
Cette réaction autoritaire est évidemment inadéquate.
Autre exemple: une victime de coups et blessures volontaires se présente ensanglantée au
commissariat et le policier lui demande d’un
ton condescendant, «c’est pourquoi?»…
La «stabilisation sympathique»
de la victime d’incarcération par le
psychologue-sapeur-pompier
Cette technique particulière a été développée par le
psychologue militaire Erik DE SOIR3. Elle vise à rester au contact permanent de la victime, sur les plans
verbal et non verbal. Le discours est rassurant, décrit
ce qui se passe et se base sur la sympathie, la compassion, la synchronisation.
Dans ce protocole d’intervention, le psychologuesapeur-pompier:
•
reste au contact physique de la victime pendant
les opérations de secours techniques;
•
assure l’interface entre la victime et les autres
secouristes;
•
participe à la surveillance des fonctions vitales
de la victime (pouls, respiration, oxymétrie,
niveau de conscience, …);
•
informe la victime;
•
suggère la transformation de la douleur en
simple inconfort (le terme «douleur» doit être
banni du vocabulaire).
L’intervention du psychologue-sapeur-pompier suit
le processus suivant:
1. la présentation et la prise de contact;
2. la focalisation sur la voix;
3
Erik DE SOIR, Major, psychologue à l’Hôpital Militaire de
Bruxelles et fondateur de l’Association Européenne des
Psychologues Sapeurs-Pompiers, voir www.aepsp.eu
3. la focalisation visuelle;
4. l’installation dans le confort et le calme (la réduction de la douleur et de la gêne);
5. la respiration dirigée (inspiration durant
3 secondes en regardant vers le haut, apnée
durant 3 secondes, expiration durant 6 secondes
en regardant vers le bas);
6. le contrôle du corps et du confort;
7. la défocalisation et la délocalisation vers une
«safe place»;
8. la normalisation des réactions du corps: explications des réactions physiologiques (tremblements, engourdissement, froid, …);
9. l’explication du suivi, des gestes posés, etc.
Cette technique pourrait être appliquée par
d’autres secouristes (ambulanciers, policiers, psychologues, …) dans d’autres circonstances (agressions, …) mais elle nécessite une formation plus
systématique (actuellement à l’essai en France) que
la simple «poignée de main» décrite plus haut et qui
semble plus aisée à mettre en œuvre.
Il faut néanmoins reconnaître qu’il n’est pas toujours
facile d’appliquer ces techniques dans certaines circonstances (véhicule et victimes en mauvaise posture, difficile d’accès, nombreux intervenants s’affairant autour du sinistre, bruit, etc.). Son application
sur la civière et dans l’ambulance ou aux urgences
est plus facile.
Selon nous, la focalisation visuelle peut parfois être
perçue comme intrusive et gênante voire ne pas
être possible. Elle peut alors être avantageusement
remplacée par une focalisation thermique par une
main posée par exemple sur le crâne, sur l’épaule ou
sur le dos de la main du patient: suite au choc mécanique ou hypovolémique, la victime éprouve une
sensation de froid (avec baisse objective de la température corporelle vu la baisse de tension artérielle
et la vasoconstriction périphérique) et le contact
27
Le Sapeur-Pompier belge
[01-2012]
d’une main chaleureuse est alors très réconfortant. Il
ne faut pas sous-estimer l’impact positif de ce geste
simple. Ce contact relativement chaud peut en
outre servir de point de focalisation pour l’induction
et l’établissement d’un contact non visuel fondant
une alliance thérapeutique et réconfortante.
A noter qu’il est essentiel de bien couvrir une victime choquée (sauf hyperthermie, coup de chaleur).
Conclusion
Les sapeurs-pompiers et les secouristes-ambulanciers sont très fréquemment confrontés à des situations génératrices de stress, aussi bien chez les victimes qu’ils secourent que sur eux-mêmes.
Bien que la prophylaxie du syndrome de stress posttraumatique ne soit pas la priorité immédiate des
sapeurs-pompiers, il n’en demeure pas moins que
l’application d’une technique rapide et brève, dérivée de la «relaxation musculaire progressive» d’Edmund JACOBSON, est très utile, non seulement pour
réduire la souffrance psychologique et le risque de
stress psychotraumatique mais aussi pour réduire la
douleur physique. C’est l’objet de «la prise en main /
de main psychologique».
Il serait en outre souhaitable que les plans d’urgence
et d’intervention des autorités fassent intervenir
systématiquement des cellules d’aide médico-psychologique après des sinistres à fort impact psychotraumatique (accidents mortels, agressions, catastrophes, événements critiques, …). De même, les
membres des services de secours, d’aide médicale
urgente et de police devraient être sensibilisés à
cette problématique et à sa gestion précoce sur les
lieux mêmes d’un sinistre, fut-il d’ampleur réduite.
Enfin, il serait utile de créer en Belgique une cellule
de sapeurs-pompiers-psychologues et de créer,
comme en France, un grade d’officier-psychologue et de créer la fonction d’officier-psychologue
du Service d’incendie (adjoint à l’officier-médecin).
Ces sapeurs-pompiers pourraient coopérer utilement avec les secours médico-sociaux, les services
d’aide aux victimes des Zones de Police et le SISU de
la Croix-Rouge dans le cadre de l’organisation des
secours psycho-sociaux (PIPS).
Bernard VINOIS
D.E.S. en Psychologie (U.M.H. 1998)
VOTRE PARTENAIRE
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28
Listing GRIMP certifies 2011
Listing des nouveaux:
•
SAUVETEURS GRIMP – IMP3
•
CHEFS D’EQUIPE GRIMP – IMP3
A l’issue des formations GRIMP, de l’Ecole du feu de
la Province de Liège, réalisées durant l’année 2011
au C.F GRIMP-Aywaille:
Ont terminé avec succès:
TIELEMANS Jeroen
JURCABA Nicolas
COCKX Bart
TEMMERMAN Michel
SI Halle
IILE – Liège
SI Anvers
SI Zaventem
Ces personnels GRIMP sont immédiatement opérationnels.
Niveau SAUVETEUR / IMP2
(88h00 de formation)
MIGNON Philippe
BAILLY Pierre
BECKERS Robin
HARZE Patrick
BECKERS Jean Pierre
TERCELIN Olivier
GEORGIN Eric
BELLEMANS Jürgen
VAN VEER Koen
MOORTGAT David
LEONARD Gert
DE ZITTER Roger
HEYEN Freddy
LAROSE Cédric
MAFFIOLI Simon
LECLERCQ Pascal
MELLA Nicolas
KIRCH Pascal
BAEKE Sébastien
LAZZARI Geoffrey
VELGHE Jean Michel
CLIN François
GOFFE Quentin
CUVELIER Laurent
RAUSCENT Kevin
MANISE Rémi
LAUDELOUT Jean Pol
Niveau CHEF D’EQUIPE / IMP3
(80h00 de formation)
IILE – Liège
IILE – Liège
IILE – Liège
IILE – Liège
IILE – Liège
SI Theux
SI Theux
SI Halle
SI Halle
SI Halle
SI Halle
SI Kapellen
SI Kelmis
SI Herve
SI Philippeville
SI Philippeville
SI Philippeville
SI Welkenraedt
SI Waremme
SI Verviers
SI Tournai
SI Tournai
SI Gembloux
SI Gembloux
SI Couvin
SI Couvin
SI Couvin
Félicitations à tous et bon travail dans cette belle
spécialisation.
Maurice LEVAUX – CT GRIMP
Ecole du feu – Province de Liège
29
Le Sapeur-Pompier belge
[01-2012]
Le pompier en balade – Vresse–Sur–Semois
Du comité Allois de défense contre le feu
aux pompiers de Vresse, 30 ans d’histoire
1) Vresse hier et aujourd’hui
Grâce au relief capricieux, la nature est restée, à ce
jour, pratiquement inviolée. Les pentes assez raides
rendent difficile l’exploitation forestière, ce qui peut
parfois être un frein au développement économique de cette magnifique région. Heureusement,
cet endroit sut trouver d’autres ressources qui sont
exploitées actuellement de façon magnifique. Il
s’agit du tourisme et des divers programmes destinés à la découverte de la nature, heureusement
encore très sauvage aujourd’hui.
Durant la seconde guerre mondiale, les résistants à
l’occupant nazi profiteront de ce terrain pentu car
très hostile lors de combats. Ils trouveront refuge
dans les bois et mirent à profit leur connaissance
du terrain pour mener la vie très dure à l’armée du
3e Reich. Ce seront plus de vingt camps de maquisards, forts d’une trentaine d’hommes chacun, qui
s’implantèrent dans la zone. Beaucoup d’habitants
de la région les ravitaillaient de manière clandestine, au péril de leur vie et de celle de l’intégrité de
le
leurs villages. En effet, l’arm
mée allemande n’hésitait
p
pas à détruire complètement les villages de résistants ou de ceux qui les
aidaient.
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Avec son habitat on ne
peut plus dispersé, la
douzaine de villages
formant la commune,
totalisent 2.800 habitants pour une superficie totale
de 10.000 hectares, dont plus de 6.600 de forêts.
Le Grand Vresse constitue un territoire homogène
qui s’identifie à la région de la Basse-Semois namuroise, recouvrant à peu près l’ancienne prévôté
d’Orchimont. Les champs et prairies du nord de la
commune constituent un paysage varié qui séduit
durablement le visiteur. Tandis que les bois et forêts
du sud permettent à la Semois et ses nombreux
affluents d’y dessiner une prodigieuse alternance de
vallons et de collines aux formes souvent arrondies,
parfois prolongées de sauvages et abruptes excroissances rocheuses.
Sise à l’extrême sud de la province de Namur, bordée au sud et à l’ouest par la France, l’entité communale de Vresse-sur-Semois est issue de la fusion,
au 1er janvier 1977, de 12 anciennes communes. Les
villages de Alle, Mouzaive, Chairière, Laforêt, Vresse,
Membre et Bohan se blottissent dans les replis du
cours sinueux de la Semois. Nafraiture, Orchimont
campent sur le plateau. Sugny, Pussemange, Bagimont, naguère enclave de la province de Luxembourg, gardent la frontière française et la source de
la Goutelle, affluent direct de la Meuse.
L’antique forêt d’Ardenne, propice à un bon élevage et à de vastes cultures, les villages de la
Semois, perdus dans une contrée accidentée et
peu accessible, vivaient jadis en relative autarcie,
la pauvreté du sol schisteux ne permettant guère
qu’une agriculture de subsistance, à la faveur
d’étroites bandes de terres alluviales au pied des
collines boisées. L’industrie métallurgique, liée à
la production de charbon de bois et à l’existence
de cours d’eau à débit rapide, y était toutefois
présente, mais disséminée en une nébuleuse de
petites forges-clouteries; tandis que l’exploitation
d’importantes veines de schiste ardoisier constitue l’autre fleuron du passé industriel de la commune. Le développement du réseau routier, suivi
du chemin de fer vicinal, eut tôt fait de rendre ces
ardoisières florissantes, donnant notamment à Alle
des allures de bourgade ouvrière, à l’inverse des
forges qui à défaut d’une politique de modernisation pourtant menée avec succès en Ardennes
françaises, déclinent assez rapidement.
C’est alors que la Semois namuroise se découvre une
nouvelle vocation, qui va assurer à sa vallée, l’espace
de cinquante ans, une prospérité et une renommée
providentielle. La culture du tabac dont un instituteur de Mouzaive, Joseph Pierret, fait pour l’histoire
figure de premier pionnier, convient en effet idéalement au sillon semoisien. En 1885, 85 hectares sont
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plantés,
en 1910, 400 hectare avec 9 millions de
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plants.
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les principaux villag producteurs, mais
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la résistance et le traois avec ses 12 vil
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77
19
fic de tabac pour faire
après la fusion de
vivre la région.
Les années 1930 virent commencer le déclin de la
production du tabac, au profit de la cigarette et de
l’importation de tabacs étrangers pour les fumeurs
de pipes orchestrée par le «dumping» de plusieurs
groupes industriels.
La région ne baissera pas les bras et s’orientera vers
le développement du tourisme. D’abord comme
tourisme d’élite, où de riches clients vinrent passer
leur temps libre pour se dépayser, avant de devenir
un lieu de tourisme fort accessible pour tous depuis
l’instauration des congés payés en 1936. Dans les
années 50 et 60, surgissent les idées des centres
récréatifs, des complexes de tourisme social et des
campings, itinérants d’abord, ensuite résidentiels.
Le tourisme purement estival des débuts s’étend au
fil du temps à toute l’année, à la faveur des weekends prolongés ou des congés scolaires.
De nombreuses activités sont alors proposées aux
touristes, telles la pêche, les randonnées nature,
V.T.T., kayak, sports en salle, ski de fonds, WE gastronomiques lors de la saison du gibier et la chasse,
bien entendu.
De nos jours, l’offre s’étend aux gîtes ruraux, chambres
d’hôtes, tourisme à la ferme, sans oublier les séjours
en appart-hôtels ainsi qu’en hôtels et pensions
ouverts presque sans interruption toute l’année.
2) Un corps de sapeurs-pompiers avec
une courte mais particulière histoire
Suite à l’incendie du Home Henrard en 1982 (ex-hôtel
Hoffman), il s’est avéré urgent de mettre sur pied une
équipe de combattants du feu volontaires pour protéger les entités de Alle, Chairière, Mouzaive, vu la
distance importante séparant celles-ci des casernes
de pompiers des centres régionaux de Gedinne
ou de Bouillon. Cette tâche sera prise en main en
1983 par José Poncelet, commerçant indépendant à
Alle, qui se chargea de rassembler et de motiver une
équipe de bénévoles déterminés à aider leur prochain sur le territoire de l’est de la commune. Avec
31
Le Sapeur-Pompier belge
[01-2012]
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ouvrière du
«C
«Comité
allois
de défense contre le feu – CADF».
Tous sont très motivés et commencent à se former
tant bien que mal, car comme ils n’étaient pas des
vrais pompiers reconnus, ils ne pouvaient pas bénéficier des infrastructures existantes destinées aux
corps de pompiers de la province de Namur.
Malgré cela, tous ne se sont pas découragés et
se sont exercés pour acquérir certains gestes et
réflexes. Au fil du temps, ces bénévoles vont faire
face, en premier appel, à de nombreux sinistres tels
que des feux de cheminées en hiver, des feux de toitures, de chalets ou autres feux de forêts en été.
Alarmés par téléphone depuis le café du coin, ces
hommes du feu se rendaient, avec les moyens du
bord, à la caserne située dans l’ancien garage du
tram vicinal, au fond du village de Alle, pour décaler
vers les lieux du sinistre. Un seul mot d’ordre: venir
en aide à leurs prochains au plus vite, en attendant
l’arrivée des sapeurs-pompiers de Gedinne qui mettront, selon les lieux de l’intervention, entre 20 et
30 minutes pour arriver. En effet, les routes sinueuses
de la région ne permettaient pas aux hommes du
feu gedinnois de rouler plus vite. Bien souvent, l’intervention était terminée ou bien les hommes du
CADF étaient déjà maîtres du feu lors de l’arrivée des
renforts officiels.
Nous éviterons de parler d’assurance ou d’un éventuel accident pouvant survenir à un des bénévoles
32
du CADF lors de l’accomplissement d’une mission
ou tout simplement d’un incendie qui pouvait mal
tourner, car malheureusement, il ne m’a jamais
été réellement possible de savoir si ces bénévoles
étaient suffisamment assurés pour accomplir ces
interventions.
Mais bien entendu, outre cela, ces bénévoles étaient
tous, sans failles, soutenus par l’entièreté de la population alloise ainsi que par l’administration communale.
Le premier engin acquis par le CADF sera une autopompe Ford Big-Job achetée d’occasion en 1983 par
José Poncelet aux pompiers de Verviers. Puis ce sera,
en 1985, l’achat d’une autopompe pour feux de
forêts sur châssis Unimog S404 et enfin, en 1986,
une autopompe Magirus de la Protection civile allemande, importée en Belgique par la firme «Traction
Sud» à Léglise.
Au début des années 90, après de nombreuses tractations administratives, le CADF deviendra un poste
avancé du corps des sapeurs-pompiers de Gedinne.
Quelques membres du CADF seront encore dans
les conditions de limite d’âge pour le recrutement
et deviendront pompiers volontaires de Gedinne,
tandis que plusieurs nouvelles têtes viendront compléter l’effectif. Formés et régulièrement entraînés,
ces 15 hommes du feu garderont l’ancien garage
vicinal comme caserne, mais se verront dotés d’une
autopompe plus récente, sur châssis Mercedes Benz
4x2 / Kronenburg, achetée d’occasion au corps
des pompiers néerlandais de La Haye. L’Unimog
S404 feux de forêts sera transformé avec une benne
bâchée, destiné au transport de matériel et l’autopompe Magirus sera transformée en camion citerne
pour les feux de forêts.
En 1999, suite au feu du musée du tabac et de l’école
de Vresse, la décision de constituer un corps de pompiers autonome est enfin prise. En effet, la commune,
en concertation avec les autorités provinciales et le
Ministère de l’intérieur décident de rendre opérationnel, à partir du premier janvier 2001, le service d’incendie communal de Vresse-sur-Semois. De catégorie C,
ce corps communal compte actuellement 34 pompiers volontaires et est dirigé par le lieutenant Francis
Dixheures, officier professionnel et chef de service.
Ce nouveau corps de pompier viendra compléter
les 15 services existants de la province de Namur.
2 centres Y, 12 centres Z ainsi que 2 centres C, dont
Vresse, constituent le contingent opérationnel
de la province, avec 595 pompiers volontaires et
166 pompiers professionnels.
Avec de modestes moyens et un casernement qui
va être bientôt remplacé par de nouveaux locaux,
en face du site actuel, les hommes du feu de Vresse
sont appelés les «champions de la débrouille», tant
ils se dévouent à chaque instant pour venir en aide
aux 2.800 âmes qui composent en temps normal
la population de la commune, tandis que lors de
la saison touristique, plusieurs milliers de touristes,
sportifs et campeurs envahissent cette magnifique
région pour venir profiter des plaisirs de la bonne
table, des paysages magnifiques et reposants ainsi
que des nombreuses activités sportives.
En plus des interventions, plus de 100 dossiers de
prévention ont été réalisés afin d’assurer une sécurité optimum dans tous les établissements touristiques, commerciaux et industriels répartis sur le
territoire de la commune.
Le service d’incendie de Vresse intervient uniquement dans les limites de la commune et fait
partie de la «zone de secours sud» de la province, ce, suite à la publication de l’arrêté royal du
28 décembre 2011 qui détermine les délimitations
territoriales des 3 nouvelles zones de secours de la
province de Namur. Les corps de Beauraing, Ciney,
Couvin + P.A. Cerfontaine, Dinant, Florennes +
P.A. Clermont, Gedinne, Philippeville, Rochefort et
Yvoir sont, aux côtés de Vresse, dans la même zone
de secours.
Au fil du temps, plusieurs sections spécialisées sont
installées dans l’organisation du corps de sorte à
pouvoir assumer certaines missions particulières
dues aux conditions parfois difficiles du secteur à
protéger. Une équipe de plongeurs ainsi qu’une
équipe GRIMP ont alors été mises en place.
Le service d’incendie de Vresse accomplit sur base
annuelle de multiples interventions. En 2011, cellesci se ventilent comme suit:
30
6
16
98
215
180
10
8
Incendies et feux de cheminées
Accidents de roulage
Feux de forêts ou de broussailles
Nids de guêpes
Missions divers (assistance aux personnes)
Interventions ambulance
Interventions plongeurs
Interventions GRIMP
Total:
563
La première autopompe du CADF, un camion Ford Big-Job /
Wasterlain «Midship» du début des années 60, acquis
en 1983 par José Poncelet au service d’incendie de Verviers.
33
Le Sapeur-Pompier belge
[01-2012]
Les nombreuses interventions du corps peuvent être
réalisées grâce à un matériel performant acquis, soit
neuf, via le marché de la Province de Namur (via le
cahier des charges IBZ), soit via le marché d’occasion. Ce
matériel est actuellement constitué des engins suivants:
1 AP semi-lourde
Mercedes-Benz Atégo 1428F
Vanassche
2005 (Marché Province de Namur)
1 AP semi-lourde
Renault S170-13
Rosenbauer
2000 (ex. P1 SP Bruxelles 1983)
1 AP semi-lourde
Renault S170-13
Rosenbauer
2011 (ex. P9 SP Liège I.I.L.E. 1983)
1 AP feux de forêts
Iveco OM 75 P 4x4
Somati.
2001 (ex. SP Rochefort 1982)
1 AP feux de forêts
Iveco OM 75 P 4x4
Somati
2012 (ex. P20 SP Liège I.I.L.E 1983)
1 Citerne 8000 L
Renault GR 231
Rosenbauer
2002 (ex. SP Nivelles 1981)
1 Citerne 8000 L
Renault GR 231
Rosenbauer
2012 (ex. SP Liège I.I.L.E 1980)
1 Auto-échelle 30m
Magirus-Deutz 170D12
H. Reding
2000 (ex. SP Nivelles 1975) Hors serv.
1 Auto-échelle 30m
Mercedes-Benz 1419
Metz
2010 (ex. SP Frankfurt an Main)
1 Pick-Up
Mitsubischi L200 4x4
/
2000 (Hors service)
1 Camionnette
Peujeot Boxer
/
2005
1 Ambulance (M. Réa)
VW T4
Van Muylder
2004 (ex. SP Namur 1993)
1 Ambulance
Mercedes-Benz Sprinter 312D
Ambucar
2009 (ex. SP Namur 1997)
1 Ambulance
Mercedes-Benz Sprinter New
Autographe
2011
Bien que la commune soit essentiellement rurale et
touristique, néanmoins un site, situé près de la frontière française, est classé SEVESO 1. Ce site nécessite
donc l’organisation de plusieurs PPD et d’un PPUI
communal afin de prévoir toutes les éventualités
en cas de catastrophe. Il s’agit de l’ancienne base
de l’OTAN près du village de Sugny qui, rachetée
en 2000 par la commune, est utilisée, grâce à ces
nombreux bunkers, pour le stockage de poudre
pour feux d’artifice, tandis que les anciens bâtiments
administratifs de la base sont utilisés comme centre
FEDASIL pour recevoir plus de 145 réfugiés.
3) Des munitions de l’OTAN
aux feux d’artifice
L’origine de la base de Sugny remonte au début
des années 60, où, dans le cadre de la guerre froide,
34
plusieurs bases de l’OTAN ont été installées en Belgique, voire dans toute l’Europe de l’Ouest.
Dans notre pays, les bases de Bovigny/Gouvy,
Baronville/Beauraing, Arendonk et Sugny ont été
occupées à l’origine, par l’armée allemande (Bundeswehr), les bases d’Emblem/Ranst et Grobbendonk par l’armée de terre britannique, tandis que les
bases de Chièvres et Florennes par l’US Air Force. La
base de Chièvres est la seule base militaire de l’OTAN
encore opérationnelle de nos jours en Belgique.
Celle-ci est essentiellement utilisée pour assurer le
transport aérien des militaires du SHAPE situé, non
loin de là, à Casteau, dans la région de Mons.
Les premiers bunkers de la base de Sugny ont été
construits en 1961 afin de recevoir des munitions
destinées aux diverses armées composant la structure de l’OTAN en Europe. Plusieurs hangars pour le
stockage de carburant ont également été utilisés.
Au total, ce ne seront pas moins de 78 bunkers qui
seront construits sur le site en question.
Pour protéger la base de Sugny, un corps de pompiers professionnels était organisé en 3 équipes,
chacune de garde par poses de 8 heures. Ce service
d’incendie était essentiellement composé de personnel civil belge employé par l’armée allemande.
Beaucoup de pompiers volontaires de la région ont
eu la chance de pouvoir trouver, à cette époque-là,
un emploi comme sapeur-pompier à la base. Une
station d’incendie était complètement équipée et
abritait trois engins d’incendie militaires allemands.
Une autopompe Magirus-Deutz 6x6 Bachert eau/
mousse, un Unimog S404 4x4 avec une installation
poudre MINIMAX de 750 kg et une ambulance Mercedes 608D BINZ constituaient l’équipement de
sécurité destiné à intervenir lors d’incidents sur la
base.
En 1985, la base sera reprise par l’armée de l’air du
pays de l’Oncle Sam. Le corps de pompiers ne changera par énormément au niveau de son organisation; de plus, les véhicules d’incendie militaires allemands ont été également repris par l’US Air Force,
ceux-ci ont simplement été ré-immatriculés et les
raccords allemands Stortz ont été remplacés par des
raccords US à visser. Les bonnes vieilles tenues de
feu militaires allemandes, ainsi que son casque vert,
ont bien entendu été changés par des tenues d’intervention américaines en Nomex III de Dupont de
Nemours complétées par des casques MSA Cairns
jaunes. A cette époque-là, plus de 120 civils belges
travaillaient sur la base de Sugny, dont presqu’une
trentaine étaient pompiers.
Malheureusement, suite à la chute du mur de Berlin
en novembre 89, l’avenir de toutes ces bases mili-
taires de l’OTAN était condamné dans toute l’Europe
de l’Ouest. La fermeture de la base de Sugny ne se
fit pas attendre et juillet 1991 a été le moment de
remettre la clef à l’armée belge.
Cette dernière laissa la base complètement à l’abandon, jusqu’en 2000 lorsque la commune de Vresse
décide d’investir.
Aujourd’hui, plus de 1.470 tonnes d’explosifs destinés à la pyrotechnie sont stockés dans les bunkers
par la firme «Alpeco Fireworks» de Kapellen, locataire des lieux. L’ouverture d’un atelier de fabrication
de feux d’artifice n’est pas exclue pour le futur.
Textes et photos:
Serge Amores y Martinez Amoré - © 2012.
L’auteur remercie:
M. Francis Dixheures, officier – chef de service des
pompiers de Vresse-sur-Semois;
M. Paul Péture, Instituteur à la retraite, photographe
et archiviste;
Mme Chantal Van Poeyer, Maison du tourisme de l’Ardenne namuroise.
Sources:
M. Paul Péture, archiviste pour la région de la Semois;
Le bureau du tourisme de Vresse-sur-Semois;
L’administration communale de Vresse-sur-Semois;
Les archives du Journal «Le Soir»;
Les archives du «Service de documentation et d’archives photographiques pour les sapeurs-pompiers,
asbl»;
Notes personnelles.
35
Le Sapeur-Pompier belge
[01-2012]
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Le Sapeur-Pompier belge
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3 minutes pour vous sauver la vie!
Participez à la Quinzaine de la Sécurité 2012
La sécurité incendie commence chez vous. C’est là
le message véhiculé chaque année par le SPF Intérieur et de nombreux corps de sapeurs-pompiers, à
l’occasion de la Quinzaine de la Sécurité. Et c’est
loin d’être un luxe superflu étant donné les milliers
d’incendies domestiques enregistrés chaque année.
La sensibilisation de la population reste dès lors
indispensable. Quelques petits gestes permettent
en effet souvent d’éviter le pire.
Une campagne en matière de sécurité incendie ne
peut être réussie que moyennant le soutien des
experts sur le terrain, à savoir les services d’incendie.
C’est pourquoi nous vous demandons d’ores et déjà
votre soutien dans le cadre de la campagne de la
«Quinzaine de la Sécurité 2012» qui aura lieu du
8 au 23 septembre prochains. Cette année, le Service public fédéral Intérieur se concentrera sur l’importance d’une évacuation rapide! En cas d’incendie, on estime que les occupants ne disposent en
moyenne que de 3 minutes pour quitter les lieux.
Il est donc évident qu’un plan d’évacuation peut
sauver des vies! Cette année, nous répondons à ces
questions: Comment établir un plan d’évacuation?
Pourquoi l’évacuation est-elle importante? Comment procéder au mieux pour quitter mon habitation en cas d’incendie?
Votre corps participe lui aussi? Vous voulez également informer le citoyen au sujet des détecteurs
de fumée? Ou peut-être votre caserne organise-telle une journée portes ouvertes en septembre ou
octobre? Dans ce cas, envoyez-nous vos coordonnées et infos concernant l’événement (de préférence par e-mail). Nous vous fournirons du matériel
de campagne gratuit et ferons volontiers la promotion de votre événement.
Coordonnées:
Gaetan Willems
Cellule de Communication externe – SPF Intérieur
02/5573549 – [email protected] 39
[01-2012]
Grâce au plan d’évacuation, vous saurez parfaitement comment prendre la fuite en cas de danger,
a fortiori si votre visibilité est réduite par une fumée épaisse et étouffante.
•
Il est possible que vous deviez quitter votre maison dans le noir. Pensez-y ! La fumée peut elle aussi
•
Répartissez les tâches au préalable. Pensez notamment à désigner une personne qui se chargera
faire obstacle à l’évacuation.
d’emmener les enfants.
•
Laissez les clés de la maison à proximité de la porte pour pouvoir les trouver facilement dans le noir,
mais hors de la vue de potentiels cambrioleurs.
•
Les itinéraires de secours doivent être libres de tout obstacle.
•
Faites régulièrement des exercices d’évacuation avec tous les membres de votre famille.
Faites-en un jeu pour que vos enfants puissent également y être sensibilisés.
Pour commander des exemplaires supplémentaires de ce leaflet, envoyez un mail à :
[email protected] ou un fax au 02 557 35 22.
Ce leaflet est également téléchargeable sur www.besafe.be (rubrique ‘publications’)
Direction générale Sécurité et Prévention
Boulevard de Waterloo, 76
T 02 557 33 99
[email protected]
1000 Bruxelles
F 02 557 33 67
www.besafe.be
Plan d’évacuation
La fumée est plus dangereuse
e que le feu
feu
40
ER: Jérôme GLORIE, Boulevard de Waterloo76 - 1000 Bruxelles - 2010
Le Sapeur-Pompier belge
Dessinez ici le plan d’évacuation de votre habitation !
• Définissez un itinéraire de secours qui débouche, de préférence, sur la rue.
• Prévoyez un second itinéraire au cas où le premier est bloqué.
• Le lieu de rendez-vous doit être un endroit sûr, situé à une distance d’au moins 10 mètres de votre habitation.
• Suivez scrupuleusement les conseils mentionnés à la dernière page.
REZ DE CHAUSSEE
1er itinéraire de secours
2ème itinéraire de secours (si le premier n’est pas accessible)
ETAGE(S)
41
Le Sapeur-Pompier belge
[01-2012]
Soiree tropicale
Madame, Monsieur,
Chers collègues,
Chers sympathisants,
Depuis 2008, le Service Régional d’Incendie de
Waremme organise une soirée dansante agrémentée d’un «show pompier sexy» dont les bénéfices sont, pour une part, destinés à soutenir une
ou des associations reconnues œuvrant à l’échelon national dans le domaine de l’aide à l’enfance.
Cette démarche répond à la volonté exprimée par
les pompiers waremmiens de s’engager dans des
actions de solidarité et de générosité.
En effet, notre implication nous conduit à être les
premiers témoins des drames humains qu’engendrent les accidents et les maladies. Et notre tristesse
est d’autant plus grande lorsque les malheureuses
victimes sont des enfants.
Le succès de nos deux précédentes organisations nous motive à poursuivre dans cette voie. Le
concept de «soirée tropicale» nous ayant permis
d’accueillir plus de 500 personnes à chaque manifestation, nous avons le souhait de reconduire l’expérience cette année encore (en conservant la date
du premier samedi du mois de mai, comme les soirées précédentes).
En 2010 la soirée a tenu ses promesses, tous les
objectifs que nous nous étions fixés ont été rencontrés ou dépassés. L’évènement s’installe maintenant
comme un «incontournable».
42
A l’heure actuelle, grâce aux bénéfices engendrés
lors de ces évènements, nous avons pu aider l’Association d’Aide aux Enfants Cancéreux (2008) et
l’Association d’Aide aux Brûlés (2010) à hauteur d’un
montant de 6.700 €.
En cette année 2012, notre choix s’est orienté
vers l’association qui vient en aide aux personnes
atteintes de la mucovicidose (www.muco.be) et
l’association «Rêves d’Enfants» (MAKE-A-WISH Belgium South - www.makeawishsud.be).
Le programme:
•
19h00: ouverture des portes et avant-concerts:
•
21h30: concert avec le groupe «Tapage nocturne»
•
Vers 23h30: tirage de la tombola (billet compris
dans le prix de l’entrée)
•
Vers minuit: striptease pompier
•
Vers 00h20: soirée tropicale animée par 2 DJ’s
(Daffy et Fix)
•
3h30 Fin.
Pour tout renseignement complémentaire: SRI
Waremme 019/32 77 40
ou www.feutropical.be, en espèrent vous rencontrer nombreux à cette édition 2012
Les organisateurs
Caserne des Pompiers
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Rue Ernest Malvoz
Entrée 19h
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Réalisation : [email protected]
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En concert : Tapage Nocturne
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Entrée : 13€/tombola comprise
Enlèvement à la caserne ou sur www.feutropical.be
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SAPEURS-POMPIERS
Protectas vous propose dans le cadre de votre activité en tant que pompier des conditions attrayantes
supplémentaires pour les assurances auto et ce, tant pour vous-même que pour les membres de votre
famille. Nous offrons aux bons conducteurs des tarifs parmi les plus bas du marché ainsi que les
services d’une compagnie d’assurances professionnelle. Vous ne payez ainsi que le stricte minimum et
nous vous fournissons toute l’assistance nécessaire en cas de sinistre.
L’ASSURANCE INCENDIE UNIQUE POUR
SAPEURS-POMPIERS
En tant que pompier, vous êtes expert en matière de lutte et de prévention des incendies. Nous en
tenons compte et face à un plus faible risque, la prime est réduite. C’est pourquoi Protectas offre aux
pompiers faisant partie d’un corps professionnel ou volontaire, d’un corps d’entreprise ou de la
fédération, une assurance incendie à des conditions uniques.
Prenons comme exemple une personne qui habite un bien attenant ou un appartement avec une
installation de sécurité ou une porte blindée à Alost.
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Contenu
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50.000 €
25.000 €
180.000 €
60.000 €
30.000 €
240.000 €
80.000 €
40.000 €
300.000 €
100.000 €
50.000 €
360.000 €
120.000 €
60.000 €
420.000 €
140.000 €
70.000 €
Propriétaire
Locataire
214,14 €
173,74 €
256,42 €
207,94 €
337,71 €
273,07 €
421,45 €
340,65 €
475,81 €
408,23 €
554,65 €
475,81 €
Ces primes comprennent les catastrophes naturelles et sont taxes incluses.
Zones à risque d’inondation = conditions adaptées.
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Numéro de registre FSMA 16896A
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L’évacuation incendie,
notre spécialité
Escalier de secours
• Production sur mesure en fonction du bâtiment et des exigences de
sécurité.
• Autoportant ou suspendu à la façade.
• Avec ou sans volée inférieure relevable anti-effraction.
• En aluminium anodisé, visserie en inox.
• Sans aucune maintenance, avec durée de vie très longue.
Echelle déployable
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partir de n’importe quel
niveau d’évacuation.
• Protégée contre l’usage
abusif.
• Sûre, solide et fiable. Plus
de 10.000 installations.
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pour un accès en sécurité.
Echelle de secours fixe (aussi comme échelle de service).
• Avec ou sans protection dorsale.
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• En aluminium anodisé ou brut, visserie en inox.
Beaucoup d’autres solutions
• L’échelle balcon : échelle de secours télescopique pour une évacuation de bâtiments à balcons.
• Jomiro : descenseur à vitesse autocontrôlée pour une évacuation
individuelle là où une évacuation collective n’est pas disponible.
• Nous produisons des solutions sur mesure. N’hésitez pas à nous
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Rue Bourgogne, 20
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