Le Sapeur-Pompier belge - Stress
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Le Sapeur-Pompier belge - Stress
e g l e b r e i p m Le Sapeur -Po Fédération Royale des Corps de Sapeurs-Pompiers de Belgique Aile francophone – germanophone a.s.b.l. Périodique trimestriel [01-2012] Le Sapeur-Pompier belge Siège Administratif Rédacteur en Chef: Michel MEAN Rue de Charleroi, 556 à 6140 Fontaine-l’Evêque Gsm: 0475/44 25 72 E-mail: [email protected] E-mail: [email protected] Secrétariat de rédaction: Isabelle SAUSSEZ E-mail: [email protected] Editeur responsable: Marc GILBERT Rue des Vignes, 2 à 5060 Sambreville Tel.: 071/26 99 50 – Fax: 071/26 99 56 Gsm: 0495/35 41 12 E-mail: [email protected] Publicités-changement d’adresse-adresse incorrecte: Daniel REQUETTE Chaussée de Namur, 28 à 5310 Eghezée Tel.: 081/81 18 14 – Fax: 081/81 14 58 E-mail: [email protected] Abonnement: 15€ A verser sur le compte no 001-2349927-81 De Sapeur-Pompier Belge Table des matieres Editorial 2 FRCSPB Sierre Accident de car le 13 mars 2012 à Sierre: la gratitude de la FRCSPB à l’égard des sauveteurs suisses 4 ASTRID Les pompiers bien représentés chez ASTRID 7 CMIR Mesurer la radioactivité: instruments et méthodes 11 Devoir d’assistance Le devoir d’assistance des sapeurs-pompiers: jusqu’où aller dans la zone rouge? 14 Racingteam290 Le racingteam290 a mis les GAAAZ! 19 L’Examen de l’Urgence Psychologique 20 FRCSPB La prévention et la prise en charge des syndromes de stress aigu et post-traumatique dans les Services de secours 24 Listing GRIMP certifiés 2011 29 Le pompier en balade – Vresse-Sur-Semois Du comité Allois de défense contre le feu aux pompiers de Vresse, 30 ans d’histoire 30 3 minutes pour vous sauver la vie! Participez à la Quinzaine de la Sécurité 2012 39 Soirée tropicale 42 1 Le Sapeur-Pompier belge [01-2012] Editorial Chers Collègues, Chers Amis, Après 540 jours d’attente et d’espoir, nous avions enfin un Gouvernement en Belgique. En cela, nous ne pouvions que louer et féliciter notre nouveau Premier Ministre, Monsieur Di Rupo, pour avoir réussi, à force d’acharnement et d’opiniâtreté, là où beaucoup d’autres avaient échoué, à rassembler et à faire s’accorder autour de la table six partis avec des visions et des idéologies parfois diamétralement opposées mais partageant la même volonté de sauver notre pays du marasme. Qui dit nouveau Gouvernement, dit remaniement dans l’attribution des différents portefeuilles ministériels… et pour la première fois dans l’histoire de la Belgique, nous avions pour Ministre de l’Intérieur, une femme francophone, en la personne de Madame Joëlle Milquet. Rapidement, nous avons pu observer que son désir était de relever avec succès le défi qui se présentait à elle, avec la ténacité et la fermeté comme elle a fait preuve par le passé dans les différents postes qu’elle a occupés. Elle a ellemême immédiatement rappelé, après sa nomination, à son nouveau Ministère que la réforme de nos services et la mise en pratique de la Loi du 15 mai 2007 figureraient au nombre de ses priorités. Gageons qu’il en sera ainsi. Pour rappel, je vous livre ci-après le texte intégral de la déclaration gouvernementale intervenue à la Chambre il y a quelques mois maintenant: «Le fonctionnement optimal des services de secours et de l’aide médicale urgente sera garanti pour encore mieux protéger le citoyen, ses biens et son environnement. Les communes seront soutenues à cet effet. Sur la base d’un planning raisonnable établi en concertation avec les organisations représentatives des pompiers, les fédérations et les autorités locales, le Gouvernement poursuivra la mise en œuvre des mesures nécessaires à la réforme de la sécurité civile. Une étape importante sera l’octroi d’une personnalité juridique aux futures zones de secours. Une attention 2 particulière sera également portée à l’optimalisation des moyens disponibles notamment en précisant le rôle des différents services de secours dans le respect de l’autonomie locale. L’organisation de la Protection civile et son articulation avec les services d’incendie sera revue dans le sens d’une meilleure spécialisation de ses tâches. Les conditions de travail et de formation des pompiers seront améliorées afin qu’elles soient adaptées aux besoins et aux risques de la profession. Le rôle de pompier volontaire doit être valorisé dans notre société. Le statut des pompiers sera adapté de manière à assurer la sécurité juridique et répondre aux problèmes urgents rencontrés, notamment, la question du temps de travail et les fins de carrière. Le Gouvernement orientera davantage son action sur l’aspect préventif des accidents et des incendies notamment via une sensibilisation accrue. Le Gouvernement recherchera les moyens qui permettront un financement complémentaire des services de secours, par exemple, via les compagnies d’assurance. Afin d’optimaliser la gestion des appels de secours et l’envoi des moyens d’intervention (Police, Sécurité civile et Aide médicale urgente), le Gouvernement finalisera la mise en œuvre du projet 112 dans son ensemble: migration des centres 100, la fédéralisation des préposés, l’adaptation de l’effectif en vue de la prise en charge correcte des appels, la consolidation de l’agence 112, l’enregistrement et l’évaluation de l’aide médicale urgente. Le Gouvernement précisera le mode de gestion et de financement de la SA Astrid. Pour ce faire, il s’appuiera sur l’audit réalisé en 2009 en vue de maintenir un niveau performant de communication pour l’ensemble de ses utilisateurs. L’amélioration de la formation des secouristes-ambulanciers et de l’organisation des moyens d’interventions (ambulances, Paramedic Intervention team, Service Mobile d’Urgence et de Réanimation) sera poursuivie. Le Gouvernement intensifiera sa lutte contre les violences commises à l’encontre des policiers, des membres des services de secours et des agents dépositaires de l’autorité ou de la force publique, et l’inscrira dans une approche globale.» La dotation de la personnalité juridique aux zones de secours, qui se révélait être une étape des plus importantes dans le cadre de la réforme, est à présent chose faite. Le Gouvernement Di Rupo I nous a donc entendus. Restera à trancher les litiges encore pendants pour la formation des zones des Provinces, la situation actuelle qui ne vise qu’une multiplication du nombre de zones plus petites, étant en complète opposition avec l’esprit de la Loi de Mai 2007 dont un des objectifs est justement l’économie d’échelle. Dans l’absolu, une seule zone par région aurait été l’option idéale. Rappelons que notre souhait n’est pas une explosion des coûts: nous avons évidemment besoin de moyens financiers nécessaires à un fonctionnement optimal des secours mais nous avons surtout besoin d’une réorganisation de nos services. En outre, suite à notre proposition, la Ministre a décidé de ne plus faire appel, comme précédemment, à un officier de liaison mais plutôt à un Service Administratif et Technique, Commission permanente composée d’officiers francophones et néerlandophones qui seront chargés de l’expertise de terrain. Ces services ont déjà prouvé leur efficacité à la Police et à la Justice. Comme le rappelle Madame la Ministre dans son communiqué de presse, aujourd’hui, un pas fondamental est franchi dans la réforme au travers de l’avant-projet de loi modifiant la loi du 15 mai 2007 relatif à la sécurité civile et la loi du 31 décembre 1963 sur la protection civile. En effet, dès que les arrêtés royaux d’exécution seront pris, les mesures prévues impliqueront les effets suivants: • Une prise de décision de manière rapide et démocratique dans le conseil de pré-zone composé des bourgmestres de la pré-zone. Ce conseil adopte un plan zonal d’organisation opérationnel. • La création d’une structure de coordination permanente qui rendra compte au conseil de zone: le coordinateur sera un officier des services d’incendie détaché dans la pré-zone et travaillera en concertation étroite avec la commission technique composée par les chefs des services de la pré-zone. Un receveur sera détaché à temps partiel aux fins de gérer la dotation fédérale. • La mise en œuvre progressive des normes minimales d’équipement minimal de la protection individuelle et collective des sapeurs-pompiers. • L’instauration d’une politique de prévention zonale en se basant sur un réseau de techniciens en prévention qui pourront traiter les dossiers de l’entièreté de la zone. • Le soutien intensif du SPF Intérieur aux pré-zones sur le plan des achats groupés, de la formation, du Centre fédéral de connaissances pour la Sécurité civile et de l’appui informatique. • La soumission des pré-zones à l’inspection prévue par la loi du 31 décembre 1963 sur la protection civile. Enfin, je souhaiterais tout particulièrement remercier Madame la Ministre de l’Intérieur, Joëlle Milquet, pour son combat dans le cadre des pensions des sapeurs-pompiers. En effet, elle est une des seules, si pas la seule, à se soucier de notre métier et à comprendre les difficultés que nous rencontrons chaque jour au cours de nos missions. Il n’entre pas dans nos intentions de nous laisser faire et nous obtiendrons, avec son appui et celui des différents syndicats, un accord correct au sujet de nos pensions. Nous refusons de rester les sempiternels parents pauvres du système et souhaitons obtenir autant de considération que les services de police et de la justice. Les PZO sont désormais en place et les zones seront normalement effectives mi-2013. A cet effet, nous resterons attentifs afin que tous les arrêtés d’exécution soient établis de manière correcte afin que personne ne soit lésé. Enfin, n’oublions pas qu’une date-butoir s’impose à nous naturellement: la réforme doit être aboutie avant que le prochain Gouvernement ne voit le jour, soit dans deux ans, deux ans et demi tout au plus. Je vous souhaite une agréable lecture. Cdt. Lic. Marc GILBERT Président de la Fédération Royale des corps de sapeurs-pompiers de Belgique, Aile francophone et germanophone 3 Le Sapeur-Pompier belge [01-2012] C’est avec un profond désarroi et une immense tristesse que nous avons appris le décès de 28 personnes, dont 22 enfants, dans un tragique accident de car survenu ce 13 mars en Suisse. Bien qu’en tant que sapeurs-pompiers nous soyons confrontés tous les jours à la mort, nos coeurs restent meurtris face à de telles situations et nous pouvons imaginer la douleur qu’éprouvent en ce moment toutes les familles des victimes. Il s’agit peut-être d’une goutte d’eau dans l’océan mais, en tant que Président de la Fédération Royale des Sapeurs-Pompiers de Belgique, je souhaiterais, au nom de tous mes collègues, exprimer nos plus sincères condoléances et notre soutien aux familles des victimes. En ce jour de deuil, leur détresse est aussi la nôtre. Afin de rendre hommage aux victimes de ce terrible accident, une demande a été formulée à tous les corps de pompiers du Royaume afin d’observer une minute de silence, le vendredi 16 mars à 11 heures et ensuite d’actionner les sirènes des communes et des véhicules pendant 30 secondes. FRCSPB SIERRE Accident de car le 13 mars 2012 à Sierre: la gratitude de la FRCSPB à l’égard des sauveteurs suisses La nuit du 13 au 14 mars 2012, les services d’incendie, de secours et de police du Valais suisse ont sans aucun doute connu l’intervention la plus éprouvante de leur histoire: un car belge avait percuté la paroi d’une aire d’arrêt d’urgence dans le tunnel de Sierre. Le choc, l’intervention, l’action La police cantonale arrive la première sur les lieux et procède à une première évaluation de la situation qui s’avère pire que la première alerte téléphonique. Très vite, les secours techniques s’organisent sous la direction du Commandant du Service du Feu de Sierre, Monsieur Reynold FAVRE, appuyé par son collègue de Sion (la capitale du Valais), Monsieur Philippe MORARD. Quant aux secours sanitaires, ils 4 sont dirigés par Monsieur Alain RITTINER. Un poste médical avancé est monté dans le tunnel. 8 hélicoptères et 12 ambulances sont engagés. Le canal «K» (VHF, 158 Mhz), commun à toutes les disciplines, est largement utilisé pour la coordination, malgré une portée limitée inhérente au tunnel. De la ferraille enchevêtrée, les sauveteurs relèvent 24 blessés et 28 morts, pour la plupart des enfants. Il fallait privilégier la désincarcération des survivants à l’arrière du car tout en évitant la vision des personnes décédées aux témoins, aux blessés et aux intervenants qui avaient besoin de la plénitude de leurs facultés de concentration. Nous pensons surtout aux médecins, opérant au PMA, aux chauffeurs d’ambulance et aux pilotes d’hélicoptère. Durant les opérations de désincarcération (qui ont duré plus de 7 heures), chaque victime en attente avait un secouriste à ses côtés. Le premier blessé à être évacué le fut trois quarts d’heure après l’accident, ce qui est remarquable vu le nombre de victimes. 50 opérations médicales eurent lieu dans les hôpitaux durant la nuit. dant FAVRE préconise au besoin et de préférence le débriefing individuel qui favoriserait dans l’intimité et la confidence la résurgence des sentiments et émotions refoulés, l’estompage progressif des souvenirs traumatiques et la prévention de l’apparition du syndrome de stress post-traumatique. L’expression de la gratitude des pompiers belges On peut même se demander si ce débriefing individuel ne devrait pas être systématique dans de telles circonstances. Très vite après la gestion du drame, le Président de la FRCSPB a tenu à témoigner la gratitude et la reconnaissance de la corporation des pompiers belges à l’égard des sauveteurs suisses, toutes disciplines confondues, en envoyant un représentant spécial le 17 mars 2012. Cette rencontre du 17 mars fut tellement conviviale et chaleureuse qu’elle a à nouveau révélé l’amitié sans frontière entre les membres des services de secours, et les sentiments qui nous ont tous animés durant ces moments pénibles: la compassion pour les victimes et leurs proches, et la gratitude à l’égard de tous les services de secours. Celui-ci a rencontré dans une ambiance recueillie, fraternelle et chaleureuse Messieurs Reynold FAVRE, Philippe MORARD et Alain RITTINER et il leur a remis à chacun le souvenir de la FRCSPB. Cette rencontre fut particulièrement émouvante et intense car ces sauveteurs venaient de connaître le pire événement de leur carrière, qui marquera certainement leur mémoire à jamais. Certains en avaient encore les yeux rougis. Ils ont évoqué le débriefing psychologique collectif qui s’est tenu le jeudi 15 mars, mais qui n’a pas toujours permis d’exprimer toutes les émotions, par pudeur et retenue, chaque intervenant n’osant pas s’exprimer, craignant le «regard» du collègue ou du supérieur. Le Comman- L’expression de la compassion des secouristes suisses Une délégation de policiers et de sauveteurs suisses était présente aux funérailles des victimes en Belgique les 21 mars 2012 à Lommel et le 22 mars 2012 à Louvain. Leur présence leur a permis de manifester leur compassion à l’égard des victimes, de leurs familles et de la population belge très affectée par ce drame. Remercions-les encore pour cette sympathie inoubliable: la Belgique leur est très reconnaissante. 5 Le Sapeur-Pompier belge [01-2012] AVIS DE DÉCÈS Le Président ainsi que tous les membres de la Fédération Royale des Corps de Sapeurs-Pompiers de Belgique ont la profonde douleur de vous faire part du décès de leur collègue Ernest ROBEYNS du Service d’Incendie de Willebroek Ernest, 57 ans, pompier volontaire depuis 26 ans au Service d’Incendie de Willebroek, est décédé accidentellement le 27 mars lors d’une intervention sur l’autoroute A12. Ernest a perdu la vie tragiquement après avoir été heurté par l’autopompe du service qui était en train de manœuvrer. Le Président ainsi que tous les membres de la Fédération Royale des Corps de Sapeurs-Pompiers de Belgique (afg) présentent leurs sincères condoléances à la famille, aux amis ainsi qu’à tous les collègues d’Ernest. Un registre de condoléance a été publié. Le Président ainsi que tous les membres de la Fédération Royale des Corps de Sapeurs-Pompiers de Belgique (afg) ont demandé que tous les services posent le drapeau en berne jusqu’au jour des funérailles. 6 ASTRID Les pompiers bien représentés chez ASTRID À l’heure de son départ du Comité Consultatif des Usagers d’ASTRID, Jean-Paul Charlier du SRI Namur dresse, pour Le Sapeur Pompier, le bilan de ses années consacrées aux communications des services d’incendie et du travail qui s’annonce. Tanguy Fierens, du SRI Liège, qui prend le relais, développe ses projets. De ses années en tant que membre du Comité consultatif usagers (CCU) d’ASTRID, le commandant Jean-Paul Charlier retient la franchise des discussions entre membres de différentes disciplines. «Le travail de concertation avec les experts télécoms de la police et des différents services de secours m’a permis de mieux connaître leur fonctionnement et de me rendre compte que partout, l’impact de la communication sur l’efficacité des opérations est élevé». Les discussions, bien que parfois animées, sont intéressantes car les exigences opérationnelles de chacun sont différentes, juge-t-il. «Mais la franchise règne pendant ces réunions et on parvient toujours à trouver un consensus.» Réalisations Côté travail accompli, le commandant Charlier rappelle qu’entre 2003, année où il est devenu le représentant des pompiers au sein du CCU et 2012, tous les services d’incendie du pays se sont dotés de radios. Jean-Paul Charlier note également la première édition des ASTRID User Days*, l’occasion par excellence de rencontrer l’ensemble des services qui utilisent le réseau. Autre rendez-vous important pour le métier, le Tetra World Congress à Francfort. «C’est l’endroit où découvrir le nouveau matériel disponible sur le marché, les nouvelles technologies. C’est indispensable pour rester ouvert sur le monde et être le plus performant possible au niveau local», estime le commandant. Président sortant du groupe de travail COSI (Communication services incendie), Jean-Paul Charlier souligne l’importance de cet organe de concertation des services incendie. Bénéficiant de deux représentants par province, un pompier volontaire et un pompier professionnel, le COSI formule des avis techniques qui sont ensuite adressés au CCU ASTRID. De cette façon, les avis, les demandes et les besoins des différentes provinces sont rassemblés et peuvent être pris en compte par ASTRID. Défis Si le commandant Charlier quitte ses fonctions au sein du COSI et du CCU ASTRID, ce n’est pas pour se reposer sur ses lauriers. «En tant que chef fonc- 7 Le Sapeur-Pompier belge [01-2012] tionnel du Centre 100 de Namur, je m’occupe de la migration du Centre 100 sur la plateforme Computer Aided Dispatching (CAD) ASTRID. À cette heure, l’équipe de démarrage se concentre sur l’introduction d’une mine d’informations dans les bases de données du CAD. Le défi du moment, c’est d’avancer autant que possible dans cette tâche afin de préparer au mieux le démarrage opérationnel du Centre», indique Jean-Paul Charlier. Les questions portant sur le statut du personnel, les renforts et la définition des fonctions du personnel doivent également être traitées sans retard. La relève Ce n’est pas par hasard que le sous-lieutenant Tanguy Fierens reprend le flambeau du commandant Charlier. «J’ai commencé ma carrière dans le secteur des télécoms, chez KPN Orange. Ensuite, j’ai intégré le corps des pompiers à Liège», explique-t-il. Là, ses compétences d’une part et le départ à la retraite de l’officier chargé des radios VHF d’autre part, le mènent rapidement à être désigné expert télécoms, avec pour mission de préparer la migration vers les radios ASTRID. C’est dans ce cadre que Tanguy Fierens et Jean-Paul Charlier se sont rencontrés. «Nous avions une approche opérationnelle différente mais au sein du COSI nous avons pu déterminer un mode de fonctionnement qui est à la fois uniforme et qui laisse à chaque service d’incendie une marge de liberté lui permettant de travailler selon ses spécificités locales», indique Tanguy Fierens. «Chaque corps a ses habitudes. Cela demande un changement de mentalité mais cela évolue positivement», embraye le commandant Charlier. «En Belgique, il y a autant de façons de travailler qu’il y a de corps différents», relève-t-il. Tanguy Fierens est familier de la matière. «J’ai participé au comité d’accompagnement présidé par le gouverneur de Liège en tant qu’expert radio, pour soutenir l’implémentation d’ASTRID au sein des corps de pompiers. Enfin, je suis également devenu Coordinateur provincial formation ASTRID à l’école du feu de Liège. J’y ai coordonné les formations selon le principe ‘train the trainer’. Nous organisons également des recyclages tous les deux ans». Actuellement, Tanguy Fierens participe au développement d’une nouvelle formation ASTRID homogène, qui sera commune à tous les corps de pompiers. Au programme: les procédures radio (jargon à utiliser), l’emploi (fleetmap/plans de communication), la manipulation des radios, les procédures opérationnelles (quand utiliser la fonction gateway, …) dans les différentes situations qu’un pompier est susceptible de rencontrer. Satisfaire tous les SRI En tant que nouveau président du COSI, Tanguy Fierens se réjouit du bon fonctionnement de l’or- 8 gane de concertation des SRI. «Nous avons des contacts réguliers avec nos collègues du COBRA (Communicatie Brandweer), l’organe correspondant côté Flandre», dit Tanguy Fierens. Côté wallon, le COSI a trouvé un accord sur les nouveaux plans de communication à programmer dans les radios. «Le grand défi dans ce cas, c’est de trouver un moyen de satisfaire tous les SRI, tout en respectant les spécificités locales», poursuit-il. C’est pourquoi le COSI mène une réflexion permanente sur les besoins opérationnels des SRI, tente d’y apporter des solutions qui collent aux réalités opérationnelles et défend les décisions prises sur le terrain. Tanguy Fierens indique que les questions de couverture du réseau restent le thème principal des plaintes du terrain et des discussions au sein du COSI. «Mais dans les remarques ou les exigences des utilisateurs que nous enregistrons, il est nécessaire de rappeler sans arrêt que les moyens techniques les plus performants seront toujours impuissants en cas de mauvaise utilisation des outils.» Selon Tanguy Fierens, beaucoup de problèmes de communication pourraient être facilement résolus par de la formation ou la révision de certaines procédures dans l’organisation de services d’incendie. Sur le terrain, il reste une grande part de méconnaissance. C’est par exemple le cas de la fonction fall-back, note le Liégeois. Jean-Paul Charlier abonde dans ce sens: «Lorsque l’on explique le pourquoi des choses, les solutions aux problèmes s’imposent d’elles-mêmes», dit-il. Projets Le COSI a plusieurs projets sur le feu: le fleetmapping monodisciplinaire (simplifié par rapport aux versions précédentes) à finaliser en concertation avec les collègues de COBRA, la reprogrammation de toutes les radios par le SPF Intérieur et la rédaction d’un recueil complet détaillant les besoins en matière de communication des pompiers. Selon Tanguy Fierens, «c’est en quelque sorte un ‘bottin’ qui décrit les besoins en communication en fonction de scénarii différents». Une bible des télécoms pour les pompiers Ce travail accompli au sein du COSI est une valeur ajoutée pour ASTRID: il est la synthèse des exigences souvent divergentes des différents corps de pompiers. Il s’agit d’un outil évolutif qui sera élaboré par thème: communications en cas de feu de forêt, incendie d’habitation, accident de la route, catastrophe, … Pour Jean-Paul Charlier, ce document peut aider ASTRID à mieux comprendre les besoins des SRI, à envisager d’autres technologies complémentaires à TETRA, à justifier les investissements nécessaires devant les autorités et, in fine, à répondre davantage aux besoins des services d’incendie. «Nous sommes favorables à des solutions communes concertées, tant avec nos collègues de COBRA qu’avec les autres disciplines». ASTRID User Days 2012: Bienvenue! Ne manquez pas la 5e édition des ASTRID User Days qui se tiendra les 18 et 19 octobre à Mons. Un vaste espace de 3.000 m2 vous permet de découvrir les applications les plus récentes en matière de communication sécurisée et de participer à un programme varié de séminaires. Inscrivez-vous via www.astriddays.be 18 & 19 octobre 2012 Expo et séminaires sur 3.000 m2 Entrée gratuite Pour tous les services de secours et de sécurité Lotto Mons Expo à 7000 Mons 9 Le Sapeur-Pompier belge [01-2012] Travailler de concert À l’heure de transmettre le flambeau, le commandant Charlier tient à évoquer quelques sujets cruciaux pour l’avenir: «Je souhaite que l’on se rende compte de l’importance d’échanger des idées, non seulement au niveau national, mais aussi avec les services de secours à l’étranger. TETRA est une norme européenne. Nous avons besoin de plus d’échanges avec les pays voisins», dit-il. Pour Jean-Paul Charlier, l’intégration du numéro unique 112 devrait aller plus loin que l’intégration des centres d’appel. «80% des opérations des pompiers sont communes avec celles de la police et des services de secours.» Et de conclure: «Tout le monde doit travailler de concert pour un meilleur service au citoyen». 10 Comité Consultatif des Usagers d’ASTRID: Organe consultatif officiel, le Comité Consultatif des Usagers (CCU) représente les utilisateurs d’ASTRID. La mission du CCU consiste à rendre des avis, d’initiative ou à la demande, concernant les décisions relatives au réseau et à ses utilisateurs: des questions fonctionnelles, juridiques, techniques, financières, etc. L’expérience de terrain des membres du CCU est particulièrement précieuse. Tant la FRCSPB que le BVV y sont représentés. Plus d’infos: www.astrid.be/Utilisateurs CMIR Mesurer la radioactivité: instruments et méthodes L méthodes et les instruLes m ments utilisés pour mesur l’exposition externe aux rer rayonnements ionisants peuvent être regroupés en plusieurs catégories: dosimètres, radiamètres, ictomètres, sondes Alpha, Bêta, Gamma… coup trop élevés, sachant que nous ne sommes pas considérés comme des travailleurs professionnellement exposés. Le contaminamètre ou ictomètre Les dosimètres Les dosimètres sont des instruments qui rendent compte de l’exposition externe aux rayonnements d’un individu. Les plus couramment utilisés sont les dosimètres thermoluminescents et les dosimètres photographiques personnels. Les deux instruments mesurent la dose accumulée sur une période de temps. Les dosimètres photographiques personnels (passifs) peuvent être portés pendant un mois, puis sont collectés et analysés aux fins de déterminer l’exposition mensuelle. Les autres dosimètres à lecture directe (actifs) sont des dosimètres opérationnels destinés à renseigner les intervenants sur un débit de dose ou sur une dose cumulée. Encore faut-il que les seuils d’alarme soient suffisamment bas aux fins de ne pas dépasser les doses limites. Rappel: 1mSv/an pour le public et 20mSv/an pour le personnel professionnellement exposé. C’est pourquoi je continue à clamer que nos dosimètres «pompiers» possèdent des seuils d’alarme beau- Avec ce type d’appareil, on va mesurer une activité en Becquerels (désintégrations par seconde). En général, cette activité est déposée sur une surface et on peut faire une mesure directe ou indirecte en faisant un frottis. L’appareil indique la présence de substances radioactives ou de contamination, mais ne dit rien du danger potentiel d’irradiation. Le radiamètre Dans le cas du radiamètre, celui-ci va mesurer un nombre de rayonnements pour lequel l’appareil fera une moyenne ainsi que la quantitéé d’énergie cédée au milieu. On réalise la mesure d’un courant. Cette fois, on pourra mesurer une dose absorbée ou un débit de dose, mesure physique puisqu’elle correspond à des Joules par Kilogramme (Gray). 11 Le Sapeur-Pompier belge [01-2012] Le Sivert étant l’unité de la dose équivalente qui est le produit de la dose absorbée par un facteur de pondération traduisant de l’énergie propre aux différents rayonnements. Méthode Sur la plupart des radiamètres on effectue un comptage des impulsions délivrées par le détecteur, ensuite un coefficient de conversion est appliqué pour avoir la valeur en débit de dose. En général, l’énergie de référence est le Cs 137. Le problème c’est que les détecteurs conçus pour mesurer de faibles doses saturent en présence de fortes doses supérieures à 100mSv/h. Sondes Les sondes de contamination surfacique Alpha, Bêta et Gamma sont utilisées en association avec le détecteur du poste. Elles s’y connectent en général à l’aide d’un câble de 1,50 m. Il s’agit bien souvent de sondes à scintillation, dites intelligentes: toute l’électronique nécessaire aux mesures se situe dans la sonde. Ce type de sonde constitue un sous-ensemble totalement intégré qui acquiert et transmet les mesures au détecteur. En clair le nombre d’impulsions n’est plus proportionnel au débit de dose. Dans ce cas, si l’on veut que le radiamètre affiche un débit de dose correct, une des méthodes consiste à mesurer le courant qui passe dans le détecteur. En fait, c’est l’électronique autour du détecteur qui va décider de ce que l’on fait et non le détecteur. Lieutenant P. Wallaert, Responsable CMIR (Zone Hainaut Est) 12 VANASSCHE FFE NV Brugsesteenweg 2 | B-8531 HARELBEKE Tel. +32 (0) 56 710 130 | Fax +32 (0) 56 702 171 www.vanassche-fire.be *)RUFH XQHWHFKQRORJLHG¶DYDQFH 81(/$1&(48,&20%,1( -8648¶¬02'(6 02'(38/6,1* 02'(6e&85,7e%$66(35(66,21 02'($8720$7,48( 02'(6e/(&7,21'('e%,76 Plus d’information: www.vanassche-fire.be Le Sapeur-Pompier belge [01-2012] devoir d'assistance Le devoir d’assistance des sapeurs-pompiers: jusqu’où aller dans la zone rouge? Introduction: le délit de non-assistance à personne en danger Initialement, le code pénal réprimait exclusivement des actes positifs, d’abord volontaires, puis aussi involontaires (par exemple l’homicide et les lésions corporelles par défaut de prévoyance ou de précaution mais sans intention d’attenter à la personne d’autrui - CP art. 418-422). Depuis 1961, une disposition du code pénal incrimine également une omission, dès lors appelée une «abstention coupable»: le refus d’assistance à personne en danger. Par état ou profession, les sapeurs-pompiers – qu’ils soient professionnels ou volontaires – ont toujours été naturellement enclins à rendre service aux citoyens en difficulté et à leur porter secours lorsque ces derniers sont en danger. Beaucoup trop d’hommes du feu ont d’ailleurs été blessés ou sont décédés tragiquement en service commandé, en étant les victimes de leur acte de bravoure et de leur engagement moral et professionnel. Songeons évidemment aux 343 sapeurs-pompiers du NYFD décédés le 11 septembre 2001 (sans oublier les sauveteurs décédés ensuite de maladie); pensons par exemple aux deux sauveteurs décédés héroïquement dans le tunnel du Mont Blanc le 24 mars 1999 (le sauveteur Pierlucio TINAZZI dit Spadino et l’adjudant-chef Georges TOSELLO), à tant d’autres, et à tous nos sapeurs-pompiers belges morts au feu ou en intervention ces dernières années. Combien de fois ne nous sommes-nous pas recueillis dans la tristesse pour regretter et déplorer leur disparition, et rendre hommage à leur bravoure. Chaque 1er mai, 14 chaque 11 septembre, chaque 30 juillet, chaque jour, méditons encore et toujours remercions-les… Etat de la question: jusqu’où un sapeurpompier doit-il prendre des risques pour satisfaire à l’obligation légale d’assistance à personne en danger? En 1961, le législateur belge a érigé en infraction les premières «abstentions coupables», en l’occurrence ce que nous appelons plus communément la «non-assistance à personne en danger» (Code pénal art. 422bis à 422quater, loi du 6 janvier 1961). Cette incrimination pénale a eu pour corollaire l’établissement d’une nouvelle obligation «civile», positive, celle du devoir d’assistance à toute personne en danger et dont la violation ouvre ensuite le droit à l’octroi de dommages et intérêts civils (responsabilité civile, Code civil 1382 et suivants). Citons les textes: CP 422bis. «Sera puni d’un emprisonnement de huit jours à un an et d’une amende de 50 à 500 francs ou à une de ces peines seulement, celui qui s’abstient de venir en aide ou de procurer une aide à une personne exposée à un péril grave, soit qu’il ait constaté par lui-même la situation de cette personne, soit que cette situation lui soit décrite par ceux qui sollicitent son intervention. Le délit requiert que l’abstenant pouvait intervenir sans danger sérieux pour lui-même ou pour autrui. Lorsqu’il n’a pas constaté personnellement le péril auquel se trouvait exposée la personne à assister, l’abstenant ne pourra être puni lorsque les circons- tances dans lesquelles il a été invité à intervenir pouvaient lui faire croire au manque sérieux de l’appel ou à l’existence de risques. La peine prévue à l’alinéa 1er est portée à deux ans lorsque la personne exposée à un péril grave est mineure d’âge.» CP 422ter. «Sera puni des peines prévues à l’article précédent celui qui, le pouvant sans danger sérieux pour lui-même ou pour autrui, refuse ou néglige de porter à une personne en péril le secours dont il est légalement requis; celui qui le pouvant, refuse ou néglige de faire des travaux, le service, ou de prêter le secours dont il aura été requis dans les circonstances d’accidents, tumultes, naufrage, inondation, incendie ou autres calamités, ainsi que dans le cas de brigandages, pillages, flagrant délit, clameur publique ou d’exécution judiciaire.» Ces textes pénaux imposent dès lors une obligation positive d’assistance à toute personne en danger dès lors que l’on constate cette situation de péril grave par soi-même ou que l’on est sollicité d’intervenir par des témoins ou par des tiers informés (via la centrale 100 par exemple). Une telle condamnation pénale permet l’action en responsabilité civile en vue de l’obtention de la réparation dite intégrale du dommage, bien souvent par équivalent monétaire malheureusement. Le non-lieu ou l’acquittement sur le plan pénal font normalement échec à une telle demande en réparation civile. NB Le nouveau Code pénal français de 1992 est nettement plus répressif que le code pénal belge: CP 223-6 al.2. «Quiconque s’abstient volontairement de porter à une personne en péril l’assistance que, sans risque pour lui ou pour les tiers, il pouvait lui prêter soit par son action personnelle, soit en provoquant un secours, est puni de cinq ans d’emprisonnement et 500.000 F d’amende». En outre, selon l’art. CP 223-5. «Le fait d’entraver volontairement l’arrivée de secours destinés à faire échapper une personne à un péril imminent ou à combattre un sinistre présentant un danger pour la sécurité des personnes est puni de sept ans d’emprisonnement et de 700.000 F d’amende». Enfin, selon l’art. CP 223-7. «Quiconque s’abstient volontairement de prendre ou de provoquer les mesures permettant, sans risque pour lui ou pour les tiers, de combattre un sinistre de nature à créer un danger pour la sécurité des personnes est puni de deux ans d’emprisonnement et de 200.000 F d’amende». Au risque de nous répéter, rappelons les conditions nécessaires aux poursuites pénales pour non-assistance sur la base de l’article 422bis du Code pénal belge: • personne exposée à un péril grave; • constat par soi-même ou sollicitation par témoin (appel sérieux, risques vraisemblables); • abstention d’intervention; • absence de danger pour l’abstenant luimême ou pour autrui. L’existence de risques – non précisés – pour l’abstenant (non légalement requis) le disculpe. L’article 422ter s’applique plus spécifiquement aux personnes «légalement requises à porter secours à une personne en péril»; les sapeurs-pompiers en font partie, dans les conditions suivantes: • refus ou négligence de faire les travaux, le service, ou de prêter le secours; • circonstances accidentelles et calamiteuses; • réquisition légale; • absence de danger sérieux pour l’intervenant ou pour autrui. L’existence de risques «sérieux» disculpe l’abstenant légalement requis mais l’existence de risques modérés ne le disculpe pas. Par «sérieux», à défaut de définition légale, il faut comprendre en se référant au langage courant «qui ne peut être estimé sans conséquence; qui mérite considération; important; conséquent; grave; inquiétant; critique; préoccupant» (Le Petit Robert). 15 Le Sapeur-Pompier belge [01-2012] A défaut de réquisition légale, l’article 422bis s’applique aussi aux membres des services de secours comme à n’importe quelle personne en toutes circonstances de «péril grave». Les peines sont d’ailleurs identiques: jusque un an de prison (et deux ans dans certaines circonstances aggravantes, la minorité de la victime). Bien que le raisonnement «a contrario» ne soit pas valide en logique juridique, nous pouvons néanmoins raisonnablement déduire des conditions énoncées ci-dessus qu’il ne peut pas y avoir de poursuites pour non-assistance à charge d’un sapeurpompier (légalement requis) dans l’une ou l’autre des circonstances suivantes: • absence de péril réel et grave pour la personne pour laquelle l’assistance est sollicitée; • manque de sérieux de l’appel (faux appels mal intentionnés); • description du risque peu vraisemblable; • danger sérieux de l’intervention pour l’intervenant lui-même; • danger sérieux de l’intervention pour autrui; • causes de justification et d’excuse en vertu des articles 70 et 71 du livre premier du CP (ordre de la loi, commandement de l’autorité, contrainte irrésistible, force majeure, erreur invincible). L’existence d’une seule de ces circonstances exonèrerait l’abstenant de toute responsabilité pénale et civile. C’est aussi le cas si la personne à secourir était déjà décédée au moment de l’arrivée sur place des intervenants ou si, encore en vie, il n’était plus possible de la sauver à ce moment, par exemple pour cause d’impossibilité d’accès ou de risque sérieux. En cas de risque modéré, il y a faute, la limite – non définie par la loi – entre risque sérieux et risque modéré étant appréciée a posteriori par les Cours et tribunaux. Peut-on déduire des conditions d’incrimination et des causes d’exonération que les sapeurs-pompiers, en tant que «légalement requis», pourraient refuser 16 l’intervention en assistance en cas de danger sérieux pour eux-mêmes ou pour autrui? Vu la légalité de leurs missions (lois du 31 décembre 1963 et du 15 mai 2007), la réponse est a priori négative mais doit néanmoins être très nuancée et est finalement laissée à l’appréciation souveraine du juge du fond en tenant compte de la gravité du péril au moment du refus éventuel de sauvetage et des circonstances particulières de chaque cas d’espèce. On pourrait considérer que ce serait un magistrat de l’ordre judiciaire, par exemple un membre du Parquet (Procureur ou Substitut de garde) ou le Président du Tribunal de Première Instance statuant en référé, qui pourrait apprécier en urgence le caractère obligatoire de l’intervention même en cas de danger sérieux pour l’intervenant ou pour autrui. La question n’avait jamais été posée auparavant en ces termes, sauf en cas de situation criminelle particulière, par exemple lors d’une opération policière ou judiciaire en cours (sous la direction d’un magistrat ou d’un officier de police judiciaire dûment délégué), un fort chabrol, une prise d’otages, une alerte à la bombe, etc. Il n’est en outre pas toujours réaliste de demander à un magistrat de se transporter en urgence sur les lieux d’un sinistre important en cours. On a dès lors toujours estimé que l’évaluation du risque d’une intervention immédiate était soumise en temps réel et vu l’extrême urgence à l’appréciation souveraine et discrétionnaire de l’intervenant. Sa responsabilité pénale est d’ailleurs strictement personnelle. Certes, tous les sapeurs-pompiers savent que leurs missions légales sont par nature périlleuses et que leur «métier» – que ce soit en qualité de professionnel ou de volontaire – comporte des risques certains et importants. Cela signifierait-il que leur supérieur hiérarchique, directeur des opérations sur les lieux, ou une autorité administrative ou judiciaire puisse leur ordonner un acte qui occasionnerait un danger sérieux à l’intervenant lui-même ou pour autrui? Par exemple, pénétrer dans un immeuble en feu menaçant ruine ou explosion ou dans un long tunnel monotube pour tenter d’y secourir les victimes d’un incendie important en étant muni du seul appareil respiratoire isolant? Par exemple pénétrer dans un lieu où une prise d’otages est en cours1? Ou encore s’approcher d’une source de radioactivité ou d’un foyer de contamination bactériologique? Il devrait être répondu par la négative. Cette même autorité, ce même supérieur hiérarchique pourrait-il interdire l’intervention pour protéger la vie de ses intervenants ou de tiers? Il devrait être répondu par l’affirmative, mais la raison nous impose à nouveau des réflexions nuancées et circonstanciées au cas par cas, car on ne peut préjuger d’aucun jugement ou arrêt des Cours et tribunaux qui déterminerait la limite floue, flottante entre le risque sérieux inacceptable et le risque modéré devant être accepté et encouru. Cela ne veut évidemment pas dire qu’un sapeurpompier puisse refuser un ordre de marche et de ce fait choisir ses missions… il y aurait alors assurément non-assistance à personne en danger. L’appréciation en fait du risque individuel est d’abord une question de conscience personnelle soumise à la personne qui s’expose elle-même au risque et qui doit l’apprécier dans l’extrême urgence en fonction des circonstances dont il peut avoir connaissance et de ses capacités physiques (forme physique, état de santé) et techniques (connaissance du risque, des conséquences potentielles et des moyens de s’en protéger et d’y pallier). Dès lors, bien que les sapeurs-pompiers et les agents de la Protection civile portent des grades militaires mais sans en avoir le statut, ils ne peuvent recevoir l’ordre «formel et militaire» d’exposer leur vie ou leur santé à un risque immédiat et certain, fût-ce pour sauver une vie. Mais c’est, rappelons-le, une question d’éthique et de conscience personnelle: seuls des volontaires pleinement informés peuvent assumer le libre-choix d’exposer leur propre vie à un péril grave, non leur supérieur hiérarchique ou opérationnel, ni aucune autorité administrative ou judiciaire. La planification d’urgence générale (PGUI) et particulière (PPUI), multi et monodisciplinaire, est à cet égard déterminante de la qualité et de la sécurité d’intervention. La concertation et la coordination des services d’incendie avec les autres disciplines et avec les entreprises privées qui ont créé ces risques doivent être préparées en permanence. Le rôle des autorités communales, provinciales et fédérales (CGCCR) aux côtés des chefs des corps d’incendie est prépondérant (cellules de sécurité, cellules d’évaluation, cellules de coordination), sachant que finalement ce sont les Cours et tribunaux qui apprécient les responsabilités et ont le dernier mot après un sinistre. Il serait logique que les autorités judiciaires interviennent même préventivement en extrême urgence pour déterminer la ligne rouge à ne pas dépasser, et quels risques peuvent, doivent, ne doivent pas ou ne peuvent pas être pris (comme en cas de prise d’otages ou lors de toute autre situation de crise à causalité criminelle intentionnelle). Mais à défaut – le temps de prise de décision imparti étant très bref voire immédiat – c’est la norme du comportement du «bon père de famille» apprécié in 1 E.g. Schaerbeek, 7 mai 2002, fort chabrol avec incendie rue du Pavillon (double meurtre, 3 morts, 4 blessés). Les officiers et sous-officiers sont évidemment très attentifs à ne pas exposer leur personnel intervenant et les impliqués à des risques inconsidérés, non mesurés ou mal connus. Ils peuvent donc interdire à leurs subordonnés d’intervenir dans une zone à risque létal potentiel ou dans un périmètre d’exclusion ou une partie de la zone rouge qu’ils déterminent. Mais cette prérogative ne peut aboutir à l’entrave en cas de risque limité. A cet effet, ils peuvent être assistés par des conseillers en analyse et en gestion du risque, par des experts provenant du secteur privé et de l’industrie qui créent, connaissent ou sont censés connaître les risques et avoir la capacité de les maîtriser. 17 Le Sapeur-Pompier belge [01-2012] abstracto en fonction des circonstances de l’espèce qui sert de règle, de modèle-étalon et d’instrument d’évaluation du comportement litigieux suspecté fautif, de l’abstention coupable. Conclusion: une double question d’évaluation des risques et de conscience En tout état de cause, le premier intervenant sur place – le plus souvent sapeur-pompier – ne peut être contraint d’exposer sa vie à un péril certain sauf s’il estime lui-même en âme et conscience que la chance de sauver la vie d’une tierce personne est supérieure à sa propre malchance de subir un dommage, et qu’il attribue autant voire plus de valeur à la vie d’autrui qu’à la sienne. C’est ça l’altruisme. Mais n’oublions jamais que le perfectionnement sans cesse croissant des tenues de protection individuelle, des appareils respiratoires isolants, des tenues ignifuges, des casques et des masques intégraux, etc. ne permet pas d’éluder le risque inhérent au sinistre et ne constituent qu’une protection finalement assez temporaire et dérisoire: la protection et la confiance n’évitent pas le danger. Ces matériels ne font qu’atténuer, différer et retarder les effets délétères sur l’organisme et sur la santé en n’éliminant bien sûr jamais la cause ni le danger lui-même. Ces parades n’autorisent pas l’intervenant à minimiser la prise de conscience du danger «sérieux» ni à maximiser les risques «modérés» qu’il accepterait de prendre fût-ce pour la plus noble des causes: sauver des vies. Quel que soit l’état de la question «faut-il prendre des risques utiles?», nous ne serons jamais assez reconnaissants à l’égard de tous ces sapeurs-pompiers qui ont fait prévaloir leur devoir moral et leur mission avant toute autre considération de survie de leur personne. Bernard VINOIS Bachelier en droit ATH TEX-CUIR S.C. TOUT LE TEXTILE – TOUT LE CUIR – BLOUSONS – PULLS – TENUES DE TRAVAIL – TENUES ANTI-GUEPES – CHEMISES DE VILLE – CHEMISES DE TRAVAIL – ETC... – VESTES – GANTS – CHAUSSURES DE VILLE – COMBAT-SHOES – CHAUSSURES DE SECURITE – ETC... 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Un des projets liés au team est de former des sapeurs à la mécanique de compétition. En quelques mois, notre jeune team a donc déjà fait le plein de rebondissements! La saison 2012 débutera en février. Nous partirons pour une journée d’essais sur le circuit de Mettet, puis en France à Pau pour 4 jours, avec le staff au complet, pour un petit décrassage d’après hiver. En avril, c’est le début des hostilités avec des manches en Belgique, en Allemagne, en Hollande, mais également avec notre première participation aux 24 Heures de Barcelone Barcelone, qui est l’anti-chambre du mondial sur une Yamaha r1, avec laquelle nous ferons également quelques manches du championnat Superbike. Le team au complet compte sur votre soutien et vous invite à venir nous rencontrer sur circuit. Vous pouvez aussi suivre toutes nos aventures en venant sur notre site internet www.racingteam290.be. Nous sommes à la recherche d’une grosse camionnette ou d’un camion avec caisse de transport, même un porte container pour nos déplacements sur circuit, si possible véhicule appartenant à un corps d’incendie pour plus de visibilité, et conforter l’image positive de notre belle profession. Rappelons également, que le racingteam290 soutient l’asbl GAB qui s’occupe d’enfants grands brûlés dans divers hôpitaux du pays. Suite aux prochains épisodes qui risquent d’être mouvementés. Toute l’équipe du racingteam290 vous remercie, et comme on dit dans le jargon: GAAAZ! Marco Epis Responsable du racing team 290 sapeur-pompier srill 0499 16 05 77 – [email protected] 19 Le Sapeur-Pompier belge [01-2012] L'Examen de l'Urgence Psychologique «Philipe P., adjudant et chef d’agrès ambulance rentre d’intervention avec son équipage. Il vient d’être engagé sur une tentative d’autolyse par précipitation. L’intervention a duré plus de deux heures. La victime s’est jetée du 8e étage durant les échanges avec l’équipe. La RCP a échoué. De retour au casernement, l’équipe s’effondre: tensions, crispations, pleurs. L’officier de jour demande l’Unité de Secours Psychologique (USP)» Le travail du binôme de l’USP ne diffère pas de la méthode de travail des sapeurs-pompiers (SP) arrivant sur un sinistre. Ils vont faire une «reconnaissance» appelé ici l’Examen de l’Urgence Psychologique. qualitative avec le (5 Qs). Cette double évaluation doit être précoce, rapide et peu invasive. C’est un triage psychologique des SP. Examen de l’Urgence Psychologique B.F.P.® + 5 Qs Comment quantifier l’urgence psychologique avec le BFP? Trois réglettes de mesure subjective vont coter l’axe 1 du CRASH Model (De Soir). En moins d’une minute par individu, nous obtenons une intensité de l’impact traumatogène, dépressogène et épuisogène. Cette première action doit permettre à la fois une analyse rapide de la situation et une mesure d’impact psychologique. Comme dans un bilan secouriste, cet examen est préalable à l’action de secours. Bien réalisé, il permet à l’USP de définir la méthode de secours psychologique la plus adaptée. Cet examen permet d’obtenir une analyse quantitative avec le B.F.P.® (Bilan Flash Psychologique) et 20 «A son arrivée au casernement, l’USP rencontre rapidement l’équipe. Philipe P. et son équipe rencontrent individuellement le psychologue ou l’infirmier de l’USP. Ces derniers leur font passer le BFP: USP: Dans le but de savoir comment vous aider par rapport à cette intervention, je vais vous demander de bien vouloir vous situer sur ces trois axes. Le premier concerne votre niveau de tension ou de stress. Où vous situez vous sur cet axe? Philipe P.: 6/ 10 USP: 6/10, ça correspond à tension ou stress modéré, clairement désagréable. C’est bien cela? Philipe P.: oui…» Les trois réglettes étalonnées vont évaluer le niveau de tension ou de stress, le niveau moral immédiat et le niveau d’épuisement. Elles sont utilisées exclusivement pour évaluer quantitativement l’impact situationnel. J’insiste sur le fait que cet outil ne doit être utilisé que par des personnels formés au protocole de secours psychologique. Durant le développement du BFP, il a été constaté que la mesure s’avère impossible si la présentation est mal faite ou au mauvais moment. En revanche, correctement amené, le BFP est accepté par les SP. En effet, il fait appel à leur culture de l’évaluation par bilan et d’autre part il est similaire à l’EVA quotidiennement utilisée. Il rassure aussi quant au rôle de l’USP. La psychologie devient pragmatique et claire. Comment interpréter les résultats? La cotation se fait en deux phases; en code couleur et en représentation graphique. Le bilan peut être vert, orange ou rouge. Un bilan rouge recommande la mise en place immédiate de premiers secours psychologiques. Un bilan orange nous oblige à d’autres mesures plus cliniques pour mesurer l’urgence psychologique. Enfin un bilan vert révèle l’absence quantitative d’urgence psychologique. Vert Pas de prise en charge psychologique urgente Orange Prise en charge psychologique, (réaction urgente à évaluer finement) Rouge Prise en charge psychologique urgente, secours psychologique immédiat requis Cette première cotation est doublée par une analyse graphique individuelle ou collective. Elle oriente sur le type de premiers secours psychologiques requis en fonction de la dominante traumatogène, dépressogène et épuisogène. Traumatogène Stabilisation psychologique Dépressiogène Ventilation émotionnelle Epuisogène Récupération / reconditionnement 10 9 Cette autoévaluation favorise enfin une prise de conscience pour le SP: «Je ne pensais pas être aussi touché par l’inter». Le BFP motive un travail de stabilisation personnelle. 8 7 6 5 4 Quand pratiquer la mesure? 3 2 Je recommande une évaluation dans l’heure qui suit la fin de l’intervention, au plus près de l’événement. La cotation peut aussi être utilisée en mesure répétée pour réaliser une surveillance à brève échéance. Elle peut servir, à moyen et long terme, d’indice de récupération. Les résultats obtenus sont enfin saisis dans une grille de cotation avant interprétation. 1 SP1 Traumatogène SP2 SP3 Dépressogène SP4 Epuisogène «Le binôme de l’USP constate rapidement, en dehors de toutes les manifestations cliniques observables (au niveau comportemental, cognitif ou émotionnel), que le BFP classe trois SP en bilan rouge et un en bilan vert. Une action de secours immédiat est donc requise pour l’équipe.» 21 Le Sapeur-Pompier belge [01-2012] La forme du secours sera influencée par la représentation graphique. Ici nous avons une dominante traumatogène. Le triage psychologique nous indique que le «trauma» surpasse la «déprime». Enfin l’épuisement vient en troisième position. Le BFP est donc un outil rapide (nous visons ici la minute) et précis de mesure immédiate ou répétée, nous indiquant le degré d’urgence et la forme d’action devant être mise en place. Cependant, j’attire l’attention du lecteur sur le fait qu’utiliser le BFP comme seul Examen de l’Urgence Psychologique est un non-sens. Une simple mesure quantitative n’a jamais fourni un bilan sérieux. Le BFP doit indissociablement être utilisé couplé avec une analyse qualitative. Je recommande ici l’utilisation du 5Q’s. L’entretien des 5 Q’s Cet entretien individuel s’articule autour des 5 questions suivantes: 1. Qu’est-ce que tu as fait et dans quel rôle?: «J’étais chef d’agrès. C’est moi qui parlait à la victime. J’ai tenté de l’empêcher de sauter. Quand je me suis approchée après 15 minutes d’échange, c’est là qu’elle a sauté… Après on a tenté de la réanimer mais c’était peine perdue» 2. Qu’est-ce que tu penses de ton action?: «Je pense qu’on a fait ce qu’il fallait. Sauf au moment où je me suis approché d’elle. À ce moment-là j’étais à court d’idées, les collègues aussi. Elle allait sauter… Je pense que… Je ne sais pas…» 3. Quelles étaient les difficultés les plus prononcées?: «Le fait de la voir tomber, l’attente de l’échelle pour faire venir la nacelle contre la fenêtre… Finalement, elle n’est pas arrivée à temps. Et la RCP… on l’avait vue vivante, et puis après elle ne ressemblait plus à rien et elle était morte.» 4. A l’instant, comment vas-tu?: «Je suis choqué et énervé… fatigué aussi» 5. Serait-ce une bonne idée d’enchaîner avec un débriefing psychologique et/ou opération- 22 nel?: «Je pense que oui… et je sais que je ne suis pas le seul à me sentir mal… on a l’impression de s’être planté. Je ne sais pas si l’on pouvait faire autrement.» Le 5 Q’s offre à l’équipe SP la possibilité d’évoquer l’intervention. C’est un premier exercice de mise en mot. Le trauma c’est une confrontation à l’innommable. Le 5Q’s permet une ventilation émotionnelle indispensable à la récupération. L’USP va ici collecter des informations sur la perception que chacun a eu de son rôle. Elle va identifier les cognitions et les marqueurs de difficulté. Elle permettra au SP de faire un premier état des lieux. Enfin, si cela est pertinent, elle proposera, au travers de la question 5, la mise en place d’un dispositif d’accompagnement. L’Examen de l’Urgence Psychologique réalisé, le binôme se concentrera sur les premiers secours psychologique dont nous parlerons dans un futur article. L’utilisation du BFP en Europe L’AEPSP va réaliser la traduction du BFP en plusieurs langues et suivre attentivement les remontés de résultats d’utilisation de ce protocole en Europe. Cet article est aussi l’occasion de proposer aux services SP de rentrer dans notre réseau de suivi des protocoles de secours psychologique. En effet, l’AEPSP rédige des recommandations en la matière. Elle fournit aux SP des protocoles d’intervention, forme à leur utilisation, cotation et interprétation. Pour le BFP, nous organisons un système de remonté de données afin d’évaluer la solidité scientifique à grande échelle. Les adhérents du «réseau protocole de secours psychologique» bénéficient en retour des corrections apportées à l’outil ou des dernières innovations le concernant. S. GOUJARD Président de l’AEPSP, Expert psychologue et sapeur-pompier volontaire en France [email protected] – www.aepsp.eu Institut Provincial de Formation des Agents des Services de Sécurité et d'Urgence Cadets de l'Ecole du Feu Vendredi 18 mai 2012 14h00: accueil des délégations belges et européennes 17h00: installation et logement dans la halle d’hébergement 19h00 : soirée de contact et repas d’accueil Samedi 19 mai 2012 10h00 : cérémonie d’ouverture 10h30 -12h00 : séance protocolaire en présence de la Ministre de l’Intérieur, des autorités belges, des autorités provinciales et locales et des autorités étrangères. 13h30 : activités publiques mettant en valeur les compétences acquises Exposition permanente de matériel des services d’incendie financé par la Province de Liège ; 18h00 : cérémonie de clôture et de remise des prix des challenges et concours Dimanche 20 mai 2012 10h00 : congrès de la FRCSPB afg – UPL LIEGE et fête du 20ème anniversaire de l’école du feu de la Province de Liège. RENCONTRE EUROPEENNE DES JEUNES SAPEURS-POMPIERS Halles des Foires de Coronmeuse - Quai de Wallonie 4000 Liège 23 Le Sapeur-Pompier belge [01-2012] FRCSPB La prévention et la prise en charge des syndromes de stress aigu et post-traumatique dans les Services de secours Tout choc mécanique important, coup violent ou choc accidentel à grande vitesse peut provoquer une commotion cérébrale avec une perte de conscience et une amnésie antérograde et postérograde (amnésie d’une période variable avant et après le choc). Un tel choc peut aussi provoquer un collapsus cardio-respiratoire avec l’expérience de la proximité de la mort (perte de la vision, tableau noir «black out», sentiment d’abandon, pensées morbides, puis très rapidement perte de conscience). Une telle expérience n’est pas anodine ni sans effets psycho-émotionnels. De même, des séquelles névrotiques, à bref ou long terme, peuvent être provoquées par un choc psychologique violent: une agression physique ou morale importante, même seulement verbale ou gestuelle, un choc mécanique brutal, la vue d’une agression ou d’un accident violents, l’annonce d’une mauvaise nouvelle: le décès, la blessure ou la maladie d’un proche, d’un collègue, etc. La relaxation neuromusculaire est un des traitements préventifs et curatifs adéquats des stress aigu et posttraumatique. L’état de relaxation étant étayé sur le corps organique, il est propice à la résilience des tensions tant somatiques que psychiques consécutives à l’agression ou aux chocs physique ou psychologique. Si la relaxation neuromusculaire ne résout certes pas les problèmes de fait et de fond qui font la genèse du traumatisme, elle permet cependant d’éviter le refou- 24 lement et favorise l’émergence des émotions, des solutions et la réduction de l’impact des affects critiques. A terme, le traitement a pour projet l’autonomisation relationnelle du patient et son retour à une réalité objective sinon acceptable, du moins rationnelle. L’utilité de la relaxation neuromusculaire dans la prise en charge du stress professionnel quotidien Certains services d’aide aux victimes et aux intervenants 1 pratiquent la prévention primaire en organisant des séances d’information sur les symptômes du stress et sur la relaxation préventive autogène (avec exercice pratique). Ensuite, en cas d’événement traumatique important, ces services interviennent, mais pas immédiatement à chaud car, dans le feu de l’action, la verbalisation, le désamorçage et la ventilation émotionnelle sont à la fois difficiles et inopportunes en raison de l’impératif d’efficacité des opérations de secours. Les services d’aide aux victimes et aux intervenants interviennent plus tard, selon les étapes successives suivantes: 1. un désamorçage primaire peut avoir lieu au retour de l’intervention (mais pas sur les lieux) 1 Frédéric DAUBECHIES, directeur-psychologue du Service d’Aide aux Intervenants de la Province de Hainaut. Contact: [email protected] , tél.: 065 39 72 10. dans un délai de 3 à 8 heures, par un professionnel du même corps que les intervenants: il faut rester entre policiers, ou entre pompiers, etc. 2. un débriefing intervient ensuite de 24 à 72 heures après l’intervention: chacun exprime son expérience de l’intervention que l’on tente de reconstituer dans son ensemble afin d’en avoir une vision globale (on rassemble, on resitue et on recadre le puzzle); on y exprime les faits mais aussi son vécu, son ressenti, ses émotions; on décharge l’émotionnel et on le réassocie au cognitif; 3. un second débriefing intervient 3 à 4 semaines après les faits (période normale d’assimilation du stress aigu); 4. après 4 semaines, si le stress aigu n’est pas résorbé et/ou si s’est installé un stress post-traumatique, il y a lieu d’organiser des entretiens individuels pour recadrer les informations. Lors de ces entretiens individuels, on peut utiliser la relaxation hétérogène, dirigée: en état modifié de tonus neuro-musculaire, le praticien conduit une dissociation, une distanciation des faits, pour éloigner le sujet du stress des facteurs générateurs. L’objectif est l’estompage, l’atténuation des affects, l’acceptation progressive de la réalité des faits et de leurs impacts émotionnels. L’utilisation de la technique de la «prise en main / de main psychologique»2 en premiers secours Les personnes pour qui les services de secours interviennent sont généralement l’objet de plusieurs incidents et facteurs pathogènes, outre le fait géné- 2 Mise au point et décrite par Bernard VINOIS, D.E.S. en Psychologie (U.M.H. 1998), «De la poignée de main à la prise en main psychologique en passant par le lâcher-prise du corps» AFEHM, Paris VI, 2011, monographie inédite. Contact: [email protected] , tél.: 0495 25 92 82. rateur initial (accident, maladie aiguë), il y a la douleur, le choc physique (mécanique, commotion, …), le choc physiologique (hypovolémique, cardiogénique, septique, thermique, blast, …), le choc psychologique immédiat (stress traumatique), le stress post-traumatique, l’état dépressif majeur. Les témoins, les impliqués et les intervenants ne sont pas épargnés et sont parfois des victimes indirectes, par répercussion. Un trauma mal résorbé entraîne toujours une pathologie: agressivité ou auto-agressivité, automutilation, idées suicidaires, alcoolisme, abus de substances, dépendance médicamenteuse, névrose obsessionnelle, troubles obsessionnels compulsifs, boulimie, anorexie, agitation, insomnie, … Une prise en charge psychologique précoce facilite la résilience alors qu’une absence de prise en charge psychologique cristallise le processus pathogène à long terme. La relaxation neuromusculaire est donc indiquée tant sur le plan somatothérapeutique que psychothérapeutique, tant à titre préventif que curatif. Les indications somatothérapeutiques sont la réduction de la douleur (effet antalgique), la stabilisation de certains paramètres biologiques (rythmes cardiaque, respiratoire, bronchodilatation), alors que les indications psychothérapeutiques sont la réduction du stress aigu, la prévention du stress post-traumatique et le réconfort moral et l’accompagnement dans la souffrance psychologique. Les premiers intervenants sur place (y compris les policiers et les pompiers) devraient être conscients de leur rôle (positif ou négatif) dans l’apparition ou la réduction du syndrome de stress aigu ou post-traumatique. Il est primordial qu’ils fassent preuve de beaucoup de tact et d’empathie à l’approche d’une personne choquée physiquement ou psychologiquement. 25 Le Sapeur-Pompier belge [01-2012] Comment se passe la «prise en main / de main psychologique»? C’est très simple si l’intervenant a certaines facilités de dialogue et de contact, mais il faut reconnaître que cette faculté n’est pas donnée à tout le monde et que ce n’est pas toujours aisé dans certaines situations d’urgence ou de crise. Il suffit d’abord d’établir un contact visuel et verbal avec l’interlocuteur: se présenter, lui demander comment il s’appelle, lui demander de prêter attention à vous, lui demander s’il veut bien vous regarder et parler avec vous, puis lui prendre la main tout en poursuivant le dialogue; ensuite lui demander s’il sent votre main (sa température, sa consistance, sa fermeté, sa force); tout en relâchant la tension musculaire de votre main, lui demander de se détendre, de se relâcher jusqu’au moment où chacun ressent une impression de lourdeur et de chaleur dans la main et dans le bras, toujours en continuant à parler à l’interlocuteur, en le rassurant, en le réconfortant, en l’installant dans une situation de confort, en l’encourageant et en lui expliquant au fur et à mesure ce qui va être fait pour l’aider. Cette technique simple permet de réduire l’inconfort, la douleur, l’agitation, les tensions émotionnelles et prévenir le syndrome de stress post-traumatique, à condition d’assurer un suivi psychothérapeutique à plus long cours. En effet, les événements traumatiques entraînent nécessairement des souffrances psychologiques. Si elles deviennent insupportables, ces souffrances peuvent entraîner des comportements de vengeance (agressivité, délinquance, haine, parfois jusqu’au meurtre…) ou de fuite (fugue, et suicide dans certains cas) ou d’autres séquelles (PTSD, dépression, …). Ceci démontre que les impacts psychologiques des faits générateurs doivent être traités consciencieu- 26 sement par les services de police et de secours, et pris en charge précocement par les équipes soignantes des SAMU et des SMUR, puis les psychiatres, les psychologues, les cellules d’urgence médicopsychologiques, les assistants sociaux etc. Tous ces intervenants doivent faire preuve de psychologie, ou tout simplement d’humanisme, de compréhension, d’empathie, de tact et de bon contact. La réduction du tonus musculaire est une des techniques de prédilection pour le traitement préventif et curatif du stress aigu et post-traumatique. La verbalisation du souvenir de l’événement traumatogène permet d’éviter le refoulement générateur d’angoisse voire de névrose obsessionnelle posttraumatique. La première étape est l’écoute et la prise en considération de la souffrance psychologique: il convient de permettre d’exprimer la souffrance. La relaxation neuromusculaire peut faciliter l’extériorisation ou la résurgence du refoulé sur un mode mineur certes, mais très efficacement et de manière socialement acceptable (réduction des affects et des manifestations de tristesse ou de révolte et d’agressivité). Les patients victimes des faits traumatiques devraient systématiquement recevoir la visite d’un assistant psycho-social. En outre, il conviendrait de sensibiliser les policiers et les secouristes de première ligne au syndrome de stress post-traumatique des victimes, témoins et impliqués. En effet, combien de policiers n’ont-ils pas involontairement suscité ou aggravé un SSPT? Exemple: lors de son audition, un accidenté de la route qui vient d’échapper à la mort et qui souffre sur son lit d’hôpital, déclare au policier venu l’interroger sur les circonstances de l’accident « je me pose des questions sur ce qui s’est passé» (il vient d’être victime d’une commotion avec amnésie suivie d’un collapsus cardio-respiratoire) et le policier lui rétorque sur un ton autoritaire «ici, c’est moi qui pose les questions! ». Cette réaction autoritaire est évidemment inadéquate. Autre exemple: une victime de coups et blessures volontaires se présente ensanglantée au commissariat et le policier lui demande d’un ton condescendant, «c’est pourquoi?»… La «stabilisation sympathique» de la victime d’incarcération par le psychologue-sapeur-pompier Cette technique particulière a été développée par le psychologue militaire Erik DE SOIR3. Elle vise à rester au contact permanent de la victime, sur les plans verbal et non verbal. Le discours est rassurant, décrit ce qui se passe et se base sur la sympathie, la compassion, la synchronisation. Dans ce protocole d’intervention, le psychologuesapeur-pompier: • reste au contact physique de la victime pendant les opérations de secours techniques; • assure l’interface entre la victime et les autres secouristes; • participe à la surveillance des fonctions vitales de la victime (pouls, respiration, oxymétrie, niveau de conscience, …); • informe la victime; • suggère la transformation de la douleur en simple inconfort (le terme «douleur» doit être banni du vocabulaire). L’intervention du psychologue-sapeur-pompier suit le processus suivant: 1. la présentation et la prise de contact; 2. la focalisation sur la voix; 3 Erik DE SOIR, Major, psychologue à l’Hôpital Militaire de Bruxelles et fondateur de l’Association Européenne des Psychologues Sapeurs-Pompiers, voir www.aepsp.eu 3. la focalisation visuelle; 4. l’installation dans le confort et le calme (la réduction de la douleur et de la gêne); 5. la respiration dirigée (inspiration durant 3 secondes en regardant vers le haut, apnée durant 3 secondes, expiration durant 6 secondes en regardant vers le bas); 6. le contrôle du corps et du confort; 7. la défocalisation et la délocalisation vers une «safe place»; 8. la normalisation des réactions du corps: explications des réactions physiologiques (tremblements, engourdissement, froid, …); 9. l’explication du suivi, des gestes posés, etc. Cette technique pourrait être appliquée par d’autres secouristes (ambulanciers, policiers, psychologues, …) dans d’autres circonstances (agressions, …) mais elle nécessite une formation plus systématique (actuellement à l’essai en France) que la simple «poignée de main» décrite plus haut et qui semble plus aisée à mettre en œuvre. Il faut néanmoins reconnaître qu’il n’est pas toujours facile d’appliquer ces techniques dans certaines circonstances (véhicule et victimes en mauvaise posture, difficile d’accès, nombreux intervenants s’affairant autour du sinistre, bruit, etc.). Son application sur la civière et dans l’ambulance ou aux urgences est plus facile. Selon nous, la focalisation visuelle peut parfois être perçue comme intrusive et gênante voire ne pas être possible. Elle peut alors être avantageusement remplacée par une focalisation thermique par une main posée par exemple sur le crâne, sur l’épaule ou sur le dos de la main du patient: suite au choc mécanique ou hypovolémique, la victime éprouve une sensation de froid (avec baisse objective de la température corporelle vu la baisse de tension artérielle et la vasoconstriction périphérique) et le contact 27 Le Sapeur-Pompier belge [01-2012] d’une main chaleureuse est alors très réconfortant. Il ne faut pas sous-estimer l’impact positif de ce geste simple. Ce contact relativement chaud peut en outre servir de point de focalisation pour l’induction et l’établissement d’un contact non visuel fondant une alliance thérapeutique et réconfortante. A noter qu’il est essentiel de bien couvrir une victime choquée (sauf hyperthermie, coup de chaleur). Conclusion Les sapeurs-pompiers et les secouristes-ambulanciers sont très fréquemment confrontés à des situations génératrices de stress, aussi bien chez les victimes qu’ils secourent que sur eux-mêmes. Bien que la prophylaxie du syndrome de stress posttraumatique ne soit pas la priorité immédiate des sapeurs-pompiers, il n’en demeure pas moins que l’application d’une technique rapide et brève, dérivée de la «relaxation musculaire progressive» d’Edmund JACOBSON, est très utile, non seulement pour réduire la souffrance psychologique et le risque de stress psychotraumatique mais aussi pour réduire la douleur physique. C’est l’objet de «la prise en main / de main psychologique». Il serait en outre souhaitable que les plans d’urgence et d’intervention des autorités fassent intervenir systématiquement des cellules d’aide médico-psychologique après des sinistres à fort impact psychotraumatique (accidents mortels, agressions, catastrophes, événements critiques, …). De même, les membres des services de secours, d’aide médicale urgente et de police devraient être sensibilisés à cette problématique et à sa gestion précoce sur les lieux mêmes d’un sinistre, fut-il d’ampleur réduite. Enfin, il serait utile de créer en Belgique une cellule de sapeurs-pompiers-psychologues et de créer, comme en France, un grade d’officier-psychologue et de créer la fonction d’officier-psychologue du Service d’incendie (adjoint à l’officier-médecin). Ces sapeurs-pompiers pourraient coopérer utilement avec les secours médico-sociaux, les services d’aide aux victimes des Zones de Police et le SISU de la Croix-Rouge dans le cadre de l’organisation des secours psycho-sociaux (PIPS). Bernard VINOIS D.E.S. en Psychologie (U.M.H. 1998) VOTRE PARTENAIRE POUR LA PROTECTION PASSIVE CONTRE L’INCENDIE DES at BATIMENTS PromUNE L U SE TIT E AN MM GAR LE GA IONS TEL OLUT S! DE SESTÉE S T IL NSE ! + COATUITS GR Promat International NV Bormstraat 24, 2830 Tisselt Tél. 015 71 33 51 Fax 015 71 82 29 E-mail [email protected] Website www.promat.be 28 Listing GRIMP certifies 2011 Listing des nouveaux: • SAUVETEURS GRIMP – IMP3 • CHEFS D’EQUIPE GRIMP – IMP3 A l’issue des formations GRIMP, de l’Ecole du feu de la Province de Liège, réalisées durant l’année 2011 au C.F GRIMP-Aywaille: Ont terminé avec succès: TIELEMANS Jeroen JURCABA Nicolas COCKX Bart TEMMERMAN Michel SI Halle IILE – Liège SI Anvers SI Zaventem Ces personnels GRIMP sont immédiatement opérationnels. Niveau SAUVETEUR / IMP2 (88h00 de formation) MIGNON Philippe BAILLY Pierre BECKERS Robin HARZE Patrick BECKERS Jean Pierre TERCELIN Olivier GEORGIN Eric BELLEMANS Jürgen VAN VEER Koen MOORTGAT David LEONARD Gert DE ZITTER Roger HEYEN Freddy LAROSE Cédric MAFFIOLI Simon LECLERCQ Pascal MELLA Nicolas KIRCH Pascal BAEKE Sébastien LAZZARI Geoffrey VELGHE Jean Michel CLIN François GOFFE Quentin CUVELIER Laurent RAUSCENT Kevin MANISE Rémi LAUDELOUT Jean Pol Niveau CHEF D’EQUIPE / IMP3 (80h00 de formation) IILE – Liège IILE – Liège IILE – Liège IILE – Liège IILE – Liège SI Theux SI Theux SI Halle SI Halle SI Halle SI Halle SI Kapellen SI Kelmis SI Herve SI Philippeville SI Philippeville SI Philippeville SI Welkenraedt SI Waremme SI Verviers SI Tournai SI Tournai SI Gembloux SI Gembloux SI Couvin SI Couvin SI Couvin Félicitations à tous et bon travail dans cette belle spécialisation. Maurice LEVAUX – CT GRIMP Ecole du feu – Province de Liège 29 Le Sapeur-Pompier belge [01-2012] Le pompier en balade – Vresse–Sur–Semois Du comité Allois de défense contre le feu aux pompiers de Vresse, 30 ans d’histoire 1) Vresse hier et aujourd’hui Grâce au relief capricieux, la nature est restée, à ce jour, pratiquement inviolée. Les pentes assez raides rendent difficile l’exploitation forestière, ce qui peut parfois être un frein au développement économique de cette magnifique région. Heureusement, cet endroit sut trouver d’autres ressources qui sont exploitées actuellement de façon magnifique. Il s’agit du tourisme et des divers programmes destinés à la découverte de la nature, heureusement encore très sauvage aujourd’hui. Durant la seconde guerre mondiale, les résistants à l’occupant nazi profiteront de ce terrain pentu car très hostile lors de combats. Ils trouveront refuge dans les bois et mirent à profit leur connaissance du terrain pour mener la vie très dure à l’armée du 3e Reich. Ce seront plus de vingt camps de maquisards, forts d’une trentaine d’hommes chacun, qui s’implantèrent dans la zone. Beaucoup d’habitants de la région les ravitaillaient de manière clandestine, au péril de leur vie et de celle de l’intégrité de le leurs villages. En effet, l’arm mée allemande n’hésitait p pas à détruire complètement les villages de résistants ou de ceux qui les aidaient. unales de Vresse Les armoiries comm s qu’après la fusion ée itu nst co t ne furen 77 et intègrent 19 des communes en des blasons, plusieurs éléments depuis nts de la région, exista s cle siè plusieurs 30 Avec son habitat on ne peut plus dispersé, la douzaine de villages formant la commune, totalisent 2.800 habitants pour une superficie totale de 10.000 hectares, dont plus de 6.600 de forêts. Le Grand Vresse constitue un territoire homogène qui s’identifie à la région de la Basse-Semois namuroise, recouvrant à peu près l’ancienne prévôté d’Orchimont. Les champs et prairies du nord de la commune constituent un paysage varié qui séduit durablement le visiteur. Tandis que les bois et forêts du sud permettent à la Semois et ses nombreux affluents d’y dessiner une prodigieuse alternance de vallons et de collines aux formes souvent arrondies, parfois prolongées de sauvages et abruptes excroissances rocheuses. Sise à l’extrême sud de la province de Namur, bordée au sud et à l’ouest par la France, l’entité communale de Vresse-sur-Semois est issue de la fusion, au 1er janvier 1977, de 12 anciennes communes. Les villages de Alle, Mouzaive, Chairière, Laforêt, Vresse, Membre et Bohan se blottissent dans les replis du cours sinueux de la Semois. Nafraiture, Orchimont campent sur le plateau. Sugny, Pussemange, Bagimont, naguère enclave de la province de Luxembourg, gardent la frontière française et la source de la Goutelle, affluent direct de la Meuse. L’antique forêt d’Ardenne, propice à un bon élevage et à de vastes cultures, les villages de la Semois, perdus dans une contrée accidentée et peu accessible, vivaient jadis en relative autarcie, la pauvreté du sol schisteux ne permettant guère qu’une agriculture de subsistance, à la faveur d’étroites bandes de terres alluviales au pied des collines boisées. L’industrie métallurgique, liée à la production de charbon de bois et à l’existence de cours d’eau à débit rapide, y était toutefois présente, mais disséminée en une nébuleuse de petites forges-clouteries; tandis que l’exploitation d’importantes veines de schiste ardoisier constitue l’autre fleuron du passé industriel de la commune. Le développement du réseau routier, suivi du chemin de fer vicinal, eut tôt fait de rendre ces ardoisières florissantes, donnant notamment à Alle des allures de bourgade ouvrière, à l’inverse des forges qui à défaut d’une politique de modernisation pourtant menée avec succès en Ardennes françaises, déclinent assez rapidement. C’est alors que la Semois namuroise se découvre une nouvelle vocation, qui va assurer à sa vallée, l’espace de cinquante ans, une prospérité et une renommée providentielle. La culture du tabac dont un instituteur de Mouzaive, Joseph Pierret, fait pour l’histoire figure de premier pionnier, convient en effet idéalement au sillon semoisien. En 1885, 85 hectares sont pla plantés, en 1910, 400 hectare avec 9 millions de tares pla plants. Alle et Bohan se seront les principaux villag producteurs, mais lages to toute la population vit d tabac, tandis que du la contrebande transf frontalière s’organise. Durant la première guerre mondiale, des guérillas organisées se partageront d’ailleurs mmune co la de rte ca es La lag la résistance et le traois avec ses 12 vil de Vresse-sur-Sem . 77 19 fic de tabac pour faire après la fusion de vivre la région. Les années 1930 virent commencer le déclin de la production du tabac, au profit de la cigarette et de l’importation de tabacs étrangers pour les fumeurs de pipes orchestrée par le «dumping» de plusieurs groupes industriels. La région ne baissera pas les bras et s’orientera vers le développement du tourisme. D’abord comme tourisme d’élite, où de riches clients vinrent passer leur temps libre pour se dépayser, avant de devenir un lieu de tourisme fort accessible pour tous depuis l’instauration des congés payés en 1936. Dans les années 50 et 60, surgissent les idées des centres récréatifs, des complexes de tourisme social et des campings, itinérants d’abord, ensuite résidentiels. Le tourisme purement estival des débuts s’étend au fil du temps à toute l’année, à la faveur des weekends prolongés ou des congés scolaires. De nombreuses activités sont alors proposées aux touristes, telles la pêche, les randonnées nature, V.T.T., kayak, sports en salle, ski de fonds, WE gastronomiques lors de la saison du gibier et la chasse, bien entendu. De nos jours, l’offre s’étend aux gîtes ruraux, chambres d’hôtes, tourisme à la ferme, sans oublier les séjours en appart-hôtels ainsi qu’en hôtels et pensions ouverts presque sans interruption toute l’année. 2) Un corps de sapeurs-pompiers avec une courte mais particulière histoire Suite à l’incendie du Home Henrard en 1982 (ex-hôtel Hoffman), il s’est avéré urgent de mettre sur pied une équipe de combattants du feu volontaires pour protéger les entités de Alle, Chairière, Mouzaive, vu la distance importante séparant celles-ci des casernes de pompiers des centres régionaux de Gedinne ou de Bouillon. Cette tâche sera prise en main en 1983 par José Poncelet, commerçant indépendant à Alle, qui se chargea de rassembler et de motiver une équipe de bénévoles déterminés à aider leur prochain sur le territoire de l’est de la commune. Avec 31 Le Sapeur-Pompier belge [01-2012] d finances et des le moyens du les b bord très limit tés, une assoc ciation de fait e constituée est et chacun de is de défense voles du Comité allo né bé s de ble em ses membres L’ens upi 83. Au centre, accro contre le feu en 19 n créateur. so t, ele nc Po é Jos est la cheville et en salopette, archives SAPP asbl). e, tur Pé ul Pa : oto (Ph ouvrière du «C «Comité allois de défense contre le feu – CADF». Tous sont très motivés et commencent à se former tant bien que mal, car comme ils n’étaient pas des vrais pompiers reconnus, ils ne pouvaient pas bénéficier des infrastructures existantes destinées aux corps de pompiers de la province de Namur. Malgré cela, tous ne se sont pas découragés et se sont exercés pour acquérir certains gestes et réflexes. Au fil du temps, ces bénévoles vont faire face, en premier appel, à de nombreux sinistres tels que des feux de cheminées en hiver, des feux de toitures, de chalets ou autres feux de forêts en été. Alarmés par téléphone depuis le café du coin, ces hommes du feu se rendaient, avec les moyens du bord, à la caserne située dans l’ancien garage du tram vicinal, au fond du village de Alle, pour décaler vers les lieux du sinistre. Un seul mot d’ordre: venir en aide à leurs prochains au plus vite, en attendant l’arrivée des sapeurs-pompiers de Gedinne qui mettront, selon les lieux de l’intervention, entre 20 et 30 minutes pour arriver. En effet, les routes sinueuses de la région ne permettaient pas aux hommes du feu gedinnois de rouler plus vite. Bien souvent, l’intervention était terminée ou bien les hommes du CADF étaient déjà maîtres du feu lors de l’arrivée des renforts officiels. Nous éviterons de parler d’assurance ou d’un éventuel accident pouvant survenir à un des bénévoles 32 du CADF lors de l’accomplissement d’une mission ou tout simplement d’un incendie qui pouvait mal tourner, car malheureusement, il ne m’a jamais été réellement possible de savoir si ces bénévoles étaient suffisamment assurés pour accomplir ces interventions. Mais bien entendu, outre cela, ces bénévoles étaient tous, sans failles, soutenus par l’entièreté de la population alloise ainsi que par l’administration communale. Le premier engin acquis par le CADF sera une autopompe Ford Big-Job achetée d’occasion en 1983 par José Poncelet aux pompiers de Verviers. Puis ce sera, en 1985, l’achat d’une autopompe pour feux de forêts sur châssis Unimog S404 et enfin, en 1986, une autopompe Magirus de la Protection civile allemande, importée en Belgique par la firme «Traction Sud» à Léglise. Au début des années 90, après de nombreuses tractations administratives, le CADF deviendra un poste avancé du corps des sapeurs-pompiers de Gedinne. Quelques membres du CADF seront encore dans les conditions de limite d’âge pour le recrutement et deviendront pompiers volontaires de Gedinne, tandis que plusieurs nouvelles têtes viendront compléter l’effectif. Formés et régulièrement entraînés, ces 15 hommes du feu garderont l’ancien garage vicinal comme caserne, mais se verront dotés d’une autopompe plus récente, sur châssis Mercedes Benz 4x2 / Kronenburg, achetée d’occasion au corps des pompiers néerlandais de La Haye. L’Unimog S404 feux de forêts sera transformé avec une benne bâchée, destiné au transport de matériel et l’autopompe Magirus sera transformée en camion citerne pour les feux de forêts. En 1999, suite au feu du musée du tabac et de l’école de Vresse, la décision de constituer un corps de pompiers autonome est enfin prise. En effet, la commune, en concertation avec les autorités provinciales et le Ministère de l’intérieur décident de rendre opérationnel, à partir du premier janvier 2001, le service d’incendie communal de Vresse-sur-Semois. De catégorie C, ce corps communal compte actuellement 34 pompiers volontaires et est dirigé par le lieutenant Francis Dixheures, officier professionnel et chef de service. Ce nouveau corps de pompier viendra compléter les 15 services existants de la province de Namur. 2 centres Y, 12 centres Z ainsi que 2 centres C, dont Vresse, constituent le contingent opérationnel de la province, avec 595 pompiers volontaires et 166 pompiers professionnels. Avec de modestes moyens et un casernement qui va être bientôt remplacé par de nouveaux locaux, en face du site actuel, les hommes du feu de Vresse sont appelés les «champions de la débrouille», tant ils se dévouent à chaque instant pour venir en aide aux 2.800 âmes qui composent en temps normal la population de la commune, tandis que lors de la saison touristique, plusieurs milliers de touristes, sportifs et campeurs envahissent cette magnifique région pour venir profiter des plaisirs de la bonne table, des paysages magnifiques et reposants ainsi que des nombreuses activités sportives. En plus des interventions, plus de 100 dossiers de prévention ont été réalisés afin d’assurer une sécurité optimum dans tous les établissements touristiques, commerciaux et industriels répartis sur le territoire de la commune. Le service d’incendie de Vresse intervient uniquement dans les limites de la commune et fait partie de la «zone de secours sud» de la province, ce, suite à la publication de l’arrêté royal du 28 décembre 2011 qui détermine les délimitations territoriales des 3 nouvelles zones de secours de la province de Namur. Les corps de Beauraing, Ciney, Couvin + P.A. Cerfontaine, Dinant, Florennes + P.A. Clermont, Gedinne, Philippeville, Rochefort et Yvoir sont, aux côtés de Vresse, dans la même zone de secours. Au fil du temps, plusieurs sections spécialisées sont installées dans l’organisation du corps de sorte à pouvoir assumer certaines missions particulières dues aux conditions parfois difficiles du secteur à protéger. Une équipe de plongeurs ainsi qu’une équipe GRIMP ont alors été mises en place. Le service d’incendie de Vresse accomplit sur base annuelle de multiples interventions. En 2011, cellesci se ventilent comme suit: 30 6 16 98 215 180 10 8 Incendies et feux de cheminées Accidents de roulage Feux de forêts ou de broussailles Nids de guêpes Missions divers (assistance aux personnes) Interventions ambulance Interventions plongeurs Interventions GRIMP Total: 563 La première autopompe du CADF, un camion Ford Big-Job / Wasterlain «Midship» du début des années 60, acquis en 1983 par José Poncelet au service d’incendie de Verviers. 33 Le Sapeur-Pompier belge [01-2012] Les nombreuses interventions du corps peuvent être réalisées grâce à un matériel performant acquis, soit neuf, via le marché de la Province de Namur (via le cahier des charges IBZ), soit via le marché d’occasion. Ce matériel est actuellement constitué des engins suivants: 1 AP semi-lourde Mercedes-Benz Atégo 1428F Vanassche 2005 (Marché Province de Namur) 1 AP semi-lourde Renault S170-13 Rosenbauer 2000 (ex. P1 SP Bruxelles 1983) 1 AP semi-lourde Renault S170-13 Rosenbauer 2011 (ex. P9 SP Liège I.I.L.E. 1983) 1 AP feux de forêts Iveco OM 75 P 4x4 Somati. 2001 (ex. SP Rochefort 1982) 1 AP feux de forêts Iveco OM 75 P 4x4 Somati 2012 (ex. P20 SP Liège I.I.L.E 1983) 1 Citerne 8000 L Renault GR 231 Rosenbauer 2002 (ex. SP Nivelles 1981) 1 Citerne 8000 L Renault GR 231 Rosenbauer 2012 (ex. SP Liège I.I.L.E 1980) 1 Auto-échelle 30m Magirus-Deutz 170D12 H. Reding 2000 (ex. SP Nivelles 1975) Hors serv. 1 Auto-échelle 30m Mercedes-Benz 1419 Metz 2010 (ex. SP Frankfurt an Main) 1 Pick-Up Mitsubischi L200 4x4 / 2000 (Hors service) 1 Camionnette Peujeot Boxer / 2005 1 Ambulance (M. Réa) VW T4 Van Muylder 2004 (ex. SP Namur 1993) 1 Ambulance Mercedes-Benz Sprinter 312D Ambucar 2009 (ex. SP Namur 1997) 1 Ambulance Mercedes-Benz Sprinter New Autographe 2011 Bien que la commune soit essentiellement rurale et touristique, néanmoins un site, situé près de la frontière française, est classé SEVESO 1. Ce site nécessite donc l’organisation de plusieurs PPD et d’un PPUI communal afin de prévoir toutes les éventualités en cas de catastrophe. Il s’agit de l’ancienne base de l’OTAN près du village de Sugny qui, rachetée en 2000 par la commune, est utilisée, grâce à ces nombreux bunkers, pour le stockage de poudre pour feux d’artifice, tandis que les anciens bâtiments administratifs de la base sont utilisés comme centre FEDASIL pour recevoir plus de 145 réfugiés. 3) Des munitions de l’OTAN aux feux d’artifice L’origine de la base de Sugny remonte au début des années 60, où, dans le cadre de la guerre froide, 34 plusieurs bases de l’OTAN ont été installées en Belgique, voire dans toute l’Europe de l’Ouest. Dans notre pays, les bases de Bovigny/Gouvy, Baronville/Beauraing, Arendonk et Sugny ont été occupées à l’origine, par l’armée allemande (Bundeswehr), les bases d’Emblem/Ranst et Grobbendonk par l’armée de terre britannique, tandis que les bases de Chièvres et Florennes par l’US Air Force. La base de Chièvres est la seule base militaire de l’OTAN encore opérationnelle de nos jours en Belgique. Celle-ci est essentiellement utilisée pour assurer le transport aérien des militaires du SHAPE situé, non loin de là, à Casteau, dans la région de Mons. Les premiers bunkers de la base de Sugny ont été construits en 1961 afin de recevoir des munitions destinées aux diverses armées composant la structure de l’OTAN en Europe. Plusieurs hangars pour le stockage de carburant ont également été utilisés. Au total, ce ne seront pas moins de 78 bunkers qui seront construits sur le site en question. Pour protéger la base de Sugny, un corps de pompiers professionnels était organisé en 3 équipes, chacune de garde par poses de 8 heures. Ce service d’incendie était essentiellement composé de personnel civil belge employé par l’armée allemande. Beaucoup de pompiers volontaires de la région ont eu la chance de pouvoir trouver, à cette époque-là, un emploi comme sapeur-pompier à la base. Une station d’incendie était complètement équipée et abritait trois engins d’incendie militaires allemands. Une autopompe Magirus-Deutz 6x6 Bachert eau/ mousse, un Unimog S404 4x4 avec une installation poudre MINIMAX de 750 kg et une ambulance Mercedes 608D BINZ constituaient l’équipement de sécurité destiné à intervenir lors d’incidents sur la base. En 1985, la base sera reprise par l’armée de l’air du pays de l’Oncle Sam. Le corps de pompiers ne changera par énormément au niveau de son organisation; de plus, les véhicules d’incendie militaires allemands ont été également repris par l’US Air Force, ceux-ci ont simplement été ré-immatriculés et les raccords allemands Stortz ont été remplacés par des raccords US à visser. Les bonnes vieilles tenues de feu militaires allemandes, ainsi que son casque vert, ont bien entendu été changés par des tenues d’intervention américaines en Nomex III de Dupont de Nemours complétées par des casques MSA Cairns jaunes. A cette époque-là, plus de 120 civils belges travaillaient sur la base de Sugny, dont presqu’une trentaine étaient pompiers. Malheureusement, suite à la chute du mur de Berlin en novembre 89, l’avenir de toutes ces bases mili- taires de l’OTAN était condamné dans toute l’Europe de l’Ouest. La fermeture de la base de Sugny ne se fit pas attendre et juillet 1991 a été le moment de remettre la clef à l’armée belge. Cette dernière laissa la base complètement à l’abandon, jusqu’en 2000 lorsque la commune de Vresse décide d’investir. Aujourd’hui, plus de 1.470 tonnes d’explosifs destinés à la pyrotechnie sont stockés dans les bunkers par la firme «Alpeco Fireworks» de Kapellen, locataire des lieux. L’ouverture d’un atelier de fabrication de feux d’artifice n’est pas exclue pour le futur. Textes et photos: Serge Amores y Martinez Amoré - © 2012. L’auteur remercie: M. Francis Dixheures, officier – chef de service des pompiers de Vresse-sur-Semois; M. Paul Péture, Instituteur à la retraite, photographe et archiviste; Mme Chantal Van Poeyer, Maison du tourisme de l’Ardenne namuroise. Sources: M. Paul Péture, archiviste pour la région de la Semois; Le bureau du tourisme de Vresse-sur-Semois; L’administration communale de Vresse-sur-Semois; Les archives du Journal «Le Soir»; Les archives du «Service de documentation et d’archives photographiques pour les sapeurs-pompiers, asbl»; Notes personnelles. 35 Le Sapeur-Pompier belge [01-2012] des 4x4 type LF 16-TS us-Deutz 125D10A sion cca d’o tée Autopompe Magir e, ache tion civile allemand surplus de la Protec se. tion Sud» à Légli en 1986 chez «Trac Lorsque le CADF est devenu poste avancé de Gedi l’autopompe 4x nne, 4 Magirus 125D 10A a été trans 1993, en camio formée, en n citerne de 40 n 00 L pour les fe ux de forêts. s. ancé de Gedinne ompe du poste av La première autop d’une pompe s-Benz 1017 munie sera cette Mercede te et une citerne nu mi r pa es 2.400 litr Kronenburg HBP de service, en rd hicule sera d’abo de 2.000 litres. Ce vé Haye en 1980 La de s ier mp ires, aux po en douze exempla nées 90. an s de Belgique au début pour immigrer en Autopompe feux de forêts 4x4 sur châs sis Mercedes-Benz Unimog S404 provenant des surplus de la Protection civile aallemande en 1985. en a été transformée, trefois autopompe rstructure pe su L’Unimog S404, au La . iel tér ma transport de 1992, en camion de e bâchée. au profit d’une benn e iré ret été a die incen Cette autopo mpe Mercede s-Benz Atégo par les atelie 1428 construi rs Vanassche te est le premie en 2005 aux r véhicule liv pompiers de ré neuf Vr esse, via un m par la Provin arché effectu ce de Namur é . ent rroi dans leur environnem Quelques engins du cha s pay re not de ennes spécifique propre aux Ard 36 ntt uer de 1983 provieen Renault / Rosenba pe om n top gin au en t tte Ce Liège. Ce n des pompiers de du marché d’occasio qu’un modèle dis tan , 11 20 en rps est arrivé dans le co 00 et provient, dans le corps en 20 identique est arrivé s. mpiers de Bruxelle quant à lui, des po Camion citerne de 8.000 litres sur châss is 4x2 Renault GR23 muni d’une pomp 1 e basse et moyenn e pression Rosenba R120. Ce véhicule uer acheté en 2012 d’o ccasion à Liège complète le charroi du corps, dont une citerne, pratiquement identi que, acquise en 20 02 aux pompiers de Nivelles qui est actuellement toujou rs en service. Autopompe po ur feux de forêts Iveco OM 75P 4x assemblée par la 4 firme Somati et munie d’une po Bachert FP15/7 mpe de 1.500 l/min et d’une citerne de Cet engin a été 1.200 litres. acquis d’occasion aux pompiers de Un deuxième en Rochefort. gin similaire, prov enant de Liège, au début de cette est arrivé année afin de co mpléter l’équip ement. tres Metz montée to-échelle de 30 mè Cette magnifique au etée d’occasion s-Benz 1419 a été ach sur châssis Mercede in. Ce véhicule, Ma le sur t fur de Frank au service d’incendie utilisé, été u bon état, a très pe en particulièrement e située ern cas tite pe e un e dans car toujours en servic e. vill la identiel du nord de dans un quartier rés Camionnette Peug eot Boxer utilisée po ur les interventions diverses, les plong eurs et le GRIMP. De rnièrement, ce véhicule tracte également un tou t nouveau «Zodiac destiné aux interven » tions sur la Semois. ce des pompiers première ambulan Ce véhicule a été la aux pompiers d’occasion en 2004 de Vresse. Acquise pour l’occasion ne jau en repeinte de Namur, elle a été s en réserve. partie des véhicule et fait actuellement ses en sposé, sur ses ba ine a toujours di orter T3 sp an Tr VW rt L’armée américa po hicules de trans vé s munie tit pe ité un de , e Europe ention. Ici, un W. première interv BM r eu ot m ec pour assurer la av senbauer Fox Ro pe om op ot d’une m 37 Le Sapeur-Pompier belge [01-2012] Cette toute nouvell e ambulance Merce des Sprinter Autographe est le deuxième véhicule arrivé neuf dans le Corps. Celui -ci fait, en effet, la fi erté de tous les hommes du feu et assure le premier dé part ambulance. Mercedes Sprinter service à Namur, ce en et nc bla s foi tre Au sion en 2009. arrivé à Vresse d’occa 312D Ambucar est s pompiers allemand imog S404 4x4 des 60. es né an s Caamion poudre Un C de début en service depuis le kg 0 dee la base de Sugny d 75 de re ud ait une cloche à po Cet engin transport C but des années 80 a été remplacé au dé et ax nim de type Mi d é de type L1250. par un Unimog bâch p Le logo du service incendi e de Vresse-Sur-Semois app osé sur les engins. D’abord une autop ompe de l’armée alle mande, ce Mercedes 1017 4x4 assemblé par la firme Bachert a été repris par l’ar mée de l’US Air Fo rce en 1985. A noter, sa plaque d’immatriculation américaine. e 8 eau et mouss Z 3800/TLF16/3 KF pe ite m tru po ns to co Cette au ter 6x6 a été irus-Deutz Jupi ée sur châssis Mag véhicule de l’arm Ce t. er ch firme Ba litres d’eau, 00 3.8 en 1961 par la de ne er porte une cit 16/8S allemande trans une pompe FP e de 400 litres, ss ou e. m à ut in ne m er une cit 800 litres par ce monitor de é ac pl m re é ét ainsi qu’une lan gin a nées 80 cet en ert. Au début des an s 4x4 1017 Bach de ce er M pe m par une autopo tion en eau sur le site, Afin de parfaire l’alimenta e ce ont disposé, sur la bas For les pompiers de l’US Air d For rne cite que camion de Sugny, de ce magnifi s pe Darley de 1.000 gallon équipé d’une motopom . gin ière de l’en par minute montée à l’arr 38 3 minutes pour vous sauver la vie! Participez à la Quinzaine de la Sécurité 2012 La sécurité incendie commence chez vous. C’est là le message véhiculé chaque année par le SPF Intérieur et de nombreux corps de sapeurs-pompiers, à l’occasion de la Quinzaine de la Sécurité. Et c’est loin d’être un luxe superflu étant donné les milliers d’incendies domestiques enregistrés chaque année. La sensibilisation de la population reste dès lors indispensable. Quelques petits gestes permettent en effet souvent d’éviter le pire. Une campagne en matière de sécurité incendie ne peut être réussie que moyennant le soutien des experts sur le terrain, à savoir les services d’incendie. C’est pourquoi nous vous demandons d’ores et déjà votre soutien dans le cadre de la campagne de la «Quinzaine de la Sécurité 2012» qui aura lieu du 8 au 23 septembre prochains. Cette année, le Service public fédéral Intérieur se concentrera sur l’importance d’une évacuation rapide! En cas d’incendie, on estime que les occupants ne disposent en moyenne que de 3 minutes pour quitter les lieux. Il est donc évident qu’un plan d’évacuation peut sauver des vies! Cette année, nous répondons à ces questions: Comment établir un plan d’évacuation? Pourquoi l’évacuation est-elle importante? Comment procéder au mieux pour quitter mon habitation en cas d’incendie? Votre corps participe lui aussi? Vous voulez également informer le citoyen au sujet des détecteurs de fumée? Ou peut-être votre caserne organise-telle une journée portes ouvertes en septembre ou octobre? Dans ce cas, envoyez-nous vos coordonnées et infos concernant l’événement (de préférence par e-mail). Nous vous fournirons du matériel de campagne gratuit et ferons volontiers la promotion de votre événement. Coordonnées: Gaetan Willems Cellule de Communication externe – SPF Intérieur 02/5573549 – [email protected] 39 [01-2012] Grâce au plan d’évacuation, vous saurez parfaitement comment prendre la fuite en cas de danger, a fortiori si votre visibilité est réduite par une fumée épaisse et étouffante. • Il est possible que vous deviez quitter votre maison dans le noir. Pensez-y ! La fumée peut elle aussi • Répartissez les tâches au préalable. Pensez notamment à désigner une personne qui se chargera faire obstacle à l’évacuation. d’emmener les enfants. • Laissez les clés de la maison à proximité de la porte pour pouvoir les trouver facilement dans le noir, mais hors de la vue de potentiels cambrioleurs. • Les itinéraires de secours doivent être libres de tout obstacle. • Faites régulièrement des exercices d’évacuation avec tous les membres de votre famille. Faites-en un jeu pour que vos enfants puissent également y être sensibilisés. Pour commander des exemplaires supplémentaires de ce leaflet, envoyez un mail à : [email protected] ou un fax au 02 557 35 22. Ce leaflet est également téléchargeable sur www.besafe.be (rubrique ‘publications’) Direction générale Sécurité et Prévention Boulevard de Waterloo, 76 T 02 557 33 99 [email protected] 1000 Bruxelles F 02 557 33 67 www.besafe.be Plan d’évacuation La fumée est plus dangereuse e que le feu feu 40 ER: Jérôme GLORIE, Boulevard de Waterloo76 - 1000 Bruxelles - 2010 Le Sapeur-Pompier belge Dessinez ici le plan d’évacuation de votre habitation ! • Définissez un itinéraire de secours qui débouche, de préférence, sur la rue. • Prévoyez un second itinéraire au cas où le premier est bloqué. • Le lieu de rendez-vous doit être un endroit sûr, situé à une distance d’au moins 10 mètres de votre habitation. • Suivez scrupuleusement les conseils mentionnés à la dernière page. REZ DE CHAUSSEE 1er itinéraire de secours 2ème itinéraire de secours (si le premier n’est pas accessible) ETAGE(S) 41 Le Sapeur-Pompier belge [01-2012] Soiree tropicale Madame, Monsieur, Chers collègues, Chers sympathisants, Depuis 2008, le Service Régional d’Incendie de Waremme organise une soirée dansante agrémentée d’un «show pompier sexy» dont les bénéfices sont, pour une part, destinés à soutenir une ou des associations reconnues œuvrant à l’échelon national dans le domaine de l’aide à l’enfance. Cette démarche répond à la volonté exprimée par les pompiers waremmiens de s’engager dans des actions de solidarité et de générosité. En effet, notre implication nous conduit à être les premiers témoins des drames humains qu’engendrent les accidents et les maladies. Et notre tristesse est d’autant plus grande lorsque les malheureuses victimes sont des enfants. Le succès de nos deux précédentes organisations nous motive à poursuivre dans cette voie. Le concept de «soirée tropicale» nous ayant permis d’accueillir plus de 500 personnes à chaque manifestation, nous avons le souhait de reconduire l’expérience cette année encore (en conservant la date du premier samedi du mois de mai, comme les soirées précédentes). En 2010 la soirée a tenu ses promesses, tous les objectifs que nous nous étions fixés ont été rencontrés ou dépassés. L’évènement s’installe maintenant comme un «incontournable». 42 A l’heure actuelle, grâce aux bénéfices engendrés lors de ces évènements, nous avons pu aider l’Association d’Aide aux Enfants Cancéreux (2008) et l’Association d’Aide aux Brûlés (2010) à hauteur d’un montant de 6.700 €. En cette année 2012, notre choix s’est orienté vers l’association qui vient en aide aux personnes atteintes de la mucovicidose (www.muco.be) et l’association «Rêves d’Enfants» (MAKE-A-WISH Belgium South - www.makeawishsud.be). Le programme: • 19h00: ouverture des portes et avant-concerts: • 21h30: concert avec le groupe «Tapage nocturne» • Vers 23h30: tirage de la tombola (billet compris dans le prix de l’entrée) • Vers minuit: striptease pompier • Vers 00h20: soirée tropicale animée par 2 DJ’s (Daffy et Fix) • 3h30 Fin. Pour tout renseignement complémentaire: SRI Waremme 019/32 77 40 ou www.feutropical.be, en espèrent vous rencontrer nombreux à cette édition 2012 Les organisateurs Caserne des Pompiers Waremme r e i p m o tease p Strip w w w. f e u t Rue Ernest Malvoz Entrée 19h ropical.be Réalisation : [email protected] sam 5 mai 2012 En concert : Tapage Nocturne s FX ’ J D , k c u affy D D s ’ J D Entrée : 13€/tombola comprise Enlèvement à la caserne ou sur www.feutropical.be e d n a Gr ola ! b Tom un voyage : r gner ine pou a g A ma e s 1 nes n d’ o s r 2 pe Au profit de 43 L’ASSURANCE AUTO AU MEILLEUR PRIX POUR SAPEURS-POMPIERS Protectas vous propose dans le cadre de votre activité en tant que pompier des conditions attrayantes supplémentaires pour les assurances auto et ce, tant pour vous-même que pour les membres de votre famille. Nous offrons aux bons conducteurs des tarifs parmi les plus bas du marché ainsi que les services d’une compagnie d’assurances professionnelle. Vous ne payez ainsi que le stricte minimum et nous vous fournissons toute l’assistance nécessaire en cas de sinistre. L’ASSURANCE INCENDIE UNIQUE POUR SAPEURS-POMPIERS En tant que pompier, vous êtes expert en matière de lutte et de prévention des incendies. Nous en tenons compte et face à un plus faible risque, la prime est réduite. C’est pourquoi Protectas offre aux pompiers faisant partie d’un corps professionnel ou volontaire, d’un corps d’entreprise ou de la fédération, une assurance incendie à des conditions uniques. Prenons comme exemple une personne qui habite un bien attenant ou un appartement avec une installation de sécurité ou une porte blindée à Alost. 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