La Chambre d`agriculture vous informe
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La Chambre d'agriculture vous informe CONVENTION AGRICULTURE ET SDIS Une première nationale en Haute-Vienne Pour pallier la carence de cadre de fonctionnement entre les exploitations agricoles, fournissant des pompiers volontaires, et le SDIS (Service départemental Incendie et Secours), une convention a été signée entre le centre départemental, la Chambre d’agriculture de la Haute-Vienne et l’Adra (Association départementale de remplacement agricole). Elle va permettre aux agriculteurs, salariés agricoles de bénéficier de compensations leur permettant d’exercer cette activité indispensable à la société, avec un minimum de préjudice pour les exploitations agricoles. QUESTIONS au lieutenant-colonel Jean-Yves Lambrouin, directeur du SDIS 87 Signature de la convention par J.-C. Peyronnet, président du SDIS 87, B. Gausson, président de l’Adra 87, et J.-M. Delage, président de la Chambre d’agriculture. Principales dispositions de la convention La Chambre d’agriculture, le SDIS et l’Adra de la Haute-Vienne s’engagent : — à favoriser l’engagement des acteurs agricoles en tant que sapeurs pompiers volontaires — à faciliter leur disponibilité pour la formation et les interventions — (avec l’aide de l’Adra) à permettre la continuité du fonctionnement des exploitations sous réserve des contraintes des planifications préalables, remplacement par le chef d’exploitation et ses ayants droit (conjoints, aides familiaux…) ou complément de main-d’œuvre pour le ou les salariés de l’exploitation agricole. La convention fixe également pour les salariés : — les autorisations d’absences dans les conditions prévues par la loi — la disponibilité pour formation initiale et perfectionnement. «B énéficier des mêmes avantages que nos collègues exerçant d’autres métiers non agricoles. » Christian Laplanche est agriculteur installé au Theillaud de Châteauneuf-la-Forêt. Il exploite une ferme de 63 ha en production bovin viande limousine en système engraissement : les mâles et les femelles sont vendus à 18 mois. Mais il a également la particularité d’être sapeurpompier volontaire, auprès du centre de secours de son canton. Cette activité au service de ses concitoyens lui tient tellement à cœur qu’il Christian Laplanche, agriculteur à Châteauneuf-la-Forêt exerce la fonction de chef de et sapeur-pompier volontaire. centre depuis 1986. Mais, depuis de nombreuses années, la différence de traitement entre les volontaires issus de l’agriculture et les autres le chagrinait : « Les centres de secours ont besoin de nouveaux membres et le secteur agricole peut en fournir, car notre profession convient bien à ces besoins ponctuels, avec la flexibilité de nos horaires de travail. Mais cette contribution au service de la société ne doit pas être préjudiciable au bon fonctionnement économique des exploitations. Or pour être sapeur-pompier volontaire, il faut faire des stages de formation et l’indemnisation versée ne couvre pas les frais de remplacement. C’est donc pour ces raisons que depuis plusieurs années je sollicite le Conseil général, le SDIS, l’Adra, et la Chambre d’agriculture dont je suis membre, pour pallier ce manque à gagner. Aujourd’hui, avec cette signature de convention, je me réjouis que les agriculteurs, leurs salariés, voire les salariés d’OPA puissent bénéficier de compensations, en contrepartie d’exercer cette fonction. Je trouve que c’est un juste retour de reconnaissance, qui doit nous permettre d’accueillir de nouveaux volontaires issus du secteur agricole. » SDIS Haute-Vienne • 30 centres (dont 3 à Limoges) • 250 pompiers professionnels • 800 pompiers volontaires dont 20 agriculteurs • 16 000 interventions dont 7 000 réalisées par les centres ruraux 25 septembre 2009 • Quelles sont les missions des sapeurs-pompiers aujourd’hui en Haute-Vienne ? J.-Y. L. : Ils assurent un éventail assez complet de missions dans le domaine du secours et de la lutte contre les sinistres. En 2008, ils ont réalisé 16 013 interventions dont 1 391 luttes contre les incendies, 10 792 secours aux personnes, 1 356 opérations pour des accidents de circulation et 2 474 missions diverses. Ces sapeurs-pompiers, affectés dans 30 centres d’incendie et de secours, sont déclenchés depuis le centre de traitement des appels qui réceptionne le fameux n° 18 bien connu du public. Si les 3 centres de secours de Limoges, qui assurent la couverture de Limoges et des communes aux alentours, sont majoritairement composés de sapeurs-pompiers professionnels, il est à noter que près de 800 sapeurs-pompiers volontaires, affectés dans les 27 centres des secteurs ruraux du département, assument la réponse opérationnelle à près de 7 000 demandes de secours par an. • Qui peut rejoindre ce corps au service des autres ? J.-Y. L. : Toute personne, entre 18 et 55 ans (16 ou 17 ans sous conditions), homme ou femme (12 % des volontaires sont des femmes), qui dispose d’une aptitude physique et médicale, qui réside ou travaille dans un secteur proche d’un centre de secours (à moins de 5 minutes), peut solliciter un engagement de sapeur-pompier volontaire au corps départemental de la Haute-Vienne. Si le candidat dispose des aptitudes, il bénéficiera d’une formation adaptée durant les 3 premières années et participera aux interventions, dans un cadre organisé au sein de son unité d’affectation. • Pourquoi devenir sapeur-pompier ? J.-Y. L. : À cette question il n’y a pas une réponse pour tous mais beaucoup de raisons pour chacun : — Participer au secours et à la protection de la population, répondre à la détresse et à la douleur. — Lutter contre les sinistres qui touchent l’habitat, l’entreprise, la collectivité. — Être en capacité de répondre à des désordres ou problèmes humains ou techniques. — Disposer d’une formation, d’une aisance particulière, d’expériences complémentaires. — Connaître l’une des dernières aventures humaines au sein d’une société parfois égoïste. — Appartenir à un groupe respecté, reconnu, solidaire. — Envisager une évolution dans la hiérarchie et les responsabilités. — Etc. • Quelles sont les contraintes et les avantages d’être sapeur-pompier ? J.-Y. L. : Devenir sapeur-pompier nécessite de prendre le temps de se former, d’accepter des règles de gestion et de procédures, de pouvoir assumer des astreintes et bien sûr, quand on est disponible et que la mission est déclenchée, venir à la caserne, prendre sa tenue, monter dans l’engin et partir vers une mission qui n’est jamais la même. Les sapeurs-pompiers volontaires ne sont plus des bénévoles depuis que la loi leur a donné un vrai statut. Si le sapeur-pompier volontaire n’est pas rémunéré, il est indemnisé pour sa formation, pour ses interventions, lorsqu’il assure des travaux techniques et pour les astreintes du soir et du week-end. Si personne ne gagne sa vie avec ce pécule qui peut représenter 150 à 300 euros par mois, ce complément financier est bien mérité. Par ailleurs, le législateur qui a institué un régime de protection sociale pour les activités en service, a également prévu une sorte de retraite pour les sapeurs-pompiers volontaires qui ont réalisé au moins 20 années de service. C’est la prestation de fidélité et de reconnaissance financée par le service et l’État qui équivaudra à une rente minimale de 150 euros par mois. À côté du service, il y a l’amicale des sapeurs-pompiers, l’aspect festif et convivial, qui rassemble les familles, qu’il ne faut pas oublier ni négliger et qui apporte parfois soutien dans les moments difficiles. • Les pompiers et le monde agricole, qu’attendez-vous de ce partenariat ? J.-Y. L. : Les agriculteurs sont des travailleurs qui connaissent très bien le terrain (et en particulier tous les chemins de nos campagnes). Ils ont de surcroît l’habitude de manipuler des engins lourds, et de travailler avec des matériels dans des conditions difficiles. Toutes ces qualités correspondent à celles demandées régulièrement aux sapeurs-pompiers. Le sapeur-pompier volontaire dans le monde agricole fait bénéficier à son exploitation d’un véritable secouriste qui saura réagir en cas d’accident, en cas de départ de feu ou en cas d’évènement particulier. C’est également une personne qui disposera d’une expérience professionnelle complémentaire, aura une meilleure connaissance des services publics, disposera d’une culture du service public, du dynamisme et de l’adaptation reconnue aux sapeurs-pompiers.. En Haute-Vienne, des agriculteurs, salariés ou exploitants, sont sapeurs-pompiers volontaires. Certains sont simplement sapeurs, d’autres assurent des missions de chefs d’agrès et certains sont même chefs de centres, donc responsables d’une caserne complète. J.-F. Villelégier. Contact : SDIS, tél. 05 55 12 80 00 L’UNION AGRICOLE page 5