Les députés ne parlent pas d`une seule langue

Transcription

Les députés ne parlent pas d`une seule langue
L
Wallonie
Il
/ Le projet
de décret flamand sur le logement social divise le MR
Les députés ne parlent pas d'une seule langue
ne évidence.Leprojet de décret de Marino Keulen
U
(VLD),ministre flamand du Logement, stipulant que les candidats à l'obtention d'un ldgement
social public en Flandre doivent
montrer leur disposition à apprendre le néerlandais excite les
passions en Wallonie.
Lapreuve? Mercredi,au parlement, il a fait l'objet d'une triple
interpellation adressée à André
Antoine (CDH), l'homologue de
1
Keulen.Triple interpellation qui
aura eu le mérite de montrer que
les Wallons ne parlent pas forcément d'une même voix.
Si Dimitry Fourny, député
CDH, et José Happart (PS) estiment, mais avec des arguments
très contrastés, ce projet « inacceptable», Jean-Luc Crucke
(MR) pense au contraire, qu'il
faut se méfier de l'interprétation
donnée au texte.
Le député réformateur l'a dit
clairement: il ne partage pas
l'idée largement répandue que le
texte de Marino Keulen est indigeste. S'il reconnaît que le projet
du ministre flamand n'est pas nécessairement «inoffensif», il
souligne cependant que l'article 7 (le principal incriminé) stipule « qu ~n effortd'apprentissage de la langue devra êtrefourni
par lecandidat acquéreurd'un logement social.l'effort, insiste-til, estdifférent de la connaissance
INl
éprouvée.En outre, ces dispositions ne visent pas lescommunes
àfacilités. »
Et voilà comment d'un seul
coup, le MR wallon a pris ses distances par rapport au PS et au
CDH. Voilà surtout comment
l'élu réformateur a envoyé dans
le coin le FDF, parti «frère»
ayantlargement tancéle texteflamand. Mais au fait, que se passera-t-il si ce conflit entre francophones et Flamands ne pouvait
être résoluau comitéde concertation ? On pourrait alors, d'après
André Antoine, se diriger vers
une motion «en prévention de
conflit d'intérêt» (elle nécessite
un vote à la majorité des 3/4) et
un débat au Sénat. «Si les Flamands exigeaientcequi n'estpas
dans le texte, nous nous associerions au vote », a précisé JeanLuc Crucke.
A cet instant précis, on a cru
percevoir un soupir de soulage-
ment du côté de Bruxelles.Bien
léger, vu la réaction courroucée
de Jacques Simonet, président
du MR bruxellois et d'Olivier
Maingain(FDF) : « Lespropos tenus par M. Cruckeémanent d'un
parlementaire qui connaît mal
la situation subiepar lesfrancophones, les Européens, et les
étrangersen Flandre. Ils n'engagent que leurauteur.» Au MR,
lesviolonsvont devoirêtre accor-
dés..
HUGUES
DANZE
-,