hetero - Halle aux grains

Transcription

hetero - Halle aux grains
HETERO
HETERO
Mise en scène Thomas Condemine
Avec John Arnold (Père 1), Christian Caro (Père 2), Bertrand Farge (Negos),
Yvon Martin (le promis), Grégoire Tachnakian (le fils)
DE
DENIS LACHAUD
MISE EN SCÈNE THOMAS CONDEMINE
Scénographie et Costumes Camille Vallat / Lumière Thierry Fratissier / Son Thomas
Sillard / Assistante à la mise en scène Pénélope Biessy / Régie générale, plateau Greg
Guiot / Régie lumière Élodie Bernard / Régie son Gaspard Guilbert
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Administration, production Romain Picolet
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RENCONTRE AVEC L’ÉQUIPE ARTISTIQUE
À L’ISSUE DE LA REPRÉSENTATION
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JEUDI 5 FÉVRIER 2015. 19H30
VENDREDI 6 FÉVRIER 2015. 20H30
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Halle aux grains / 1h55
Texte édité chez Actes Sud Papiers
PRODUCTION TPN-THÉÂTRE
COPRODUCTION COMÉDIE POITOU-CHARENTES, CENTRE DRAMATIQUE NATIONAL
AVEC LE SOUTIEN DE LA DRAC POITOU-CHARENTES ET DE LA RÉGION POITOU-CHARENTES
exte
acle
Avec Hetero, Denis Lachaud nous
propose un conte drôle et effrayant. Il
nous transporte dans un monde moderne
où les femmes n’existent pas, un monde
peuplé d’hommes virils, de sosies de Lino
Ventura et Jean Gabin. Mais ce monde
étrange est partagé en deux : il y a les
hommes qui travaillent et les autres, ceux
qui enfantent et restent à la maison. Un
jeune homme va tenter de bousculer
l’ordre des choses : il va s’opposer à son
futur fiancé et ses pères en refusant de
rester à la maison pour vivre pleinement
sa carrière, ses choix et ses désirs. Cette
opposition va forcer chacun à interroger
ses convictions : cette différence entre
les hommes est-elle véritablement
d’ordre naturel ? N’est-elle pas plutôt une
invention politique de certains hommes
pour asseoir leur domination ? Dans
Hetero, (L’Autre en grec) il n’y a que des
hommes sur scène. La suppression de la
différence du genre (Homme/Femme),
fait apparaître sous un éclairage nouveau
les inégalités, les jeux et les rapports de
dépendance qui ponctuent le quotidien
du couple.
THOMAS CONDEMINE
metteur en scène de la pièce
Formation à l’Ecole du Théâtre National de
Strasbourg (promotion 2007). Dans le cadre
des ateliers de l’Ecole du TNS, il travaille
avec Jean-Christophe Saïs, Christophe
Rauck, Yann-Joël Collin et Eric Louis, Alain
Françon, Stéphane Braunschweig, Yves
Beaunesne ou Laurent Pelly. Il met en
scène, avec Marianne Serra, Platonov et
Roméo et Juliette. Il a monté L’Echange de
Claudel en 2010 et est artiste associé au
Centre Dramatique de Poitou-Charentes
depuis 2011.
DENIS LACHAUD
auteur de la pièce
Denis Lachaud (1964) est un auteur,
metteur en scène et comédien français.
Après des études d’anglais et d’allemand, il
passe plusieurs mois en Allemagne durant
lesquels il découvre le théâtre. À son retour
en France, il entre à l’école du théâtre de
l’Ombre à Paris. En 1990, il fonde avec
Christophe Perrier et Franck Magnier la
compagnie Téatralala, au sein de laquelle
ils officient tous les trois comme auteurs,
metteurs en scène et comédiens. Son
premier roman, J’apprends l’allemand, est
publié en 1998. Depuis 2002, il est membre
du collectif La Forge, avec le photographe
Eric Larrayadieu, la plasticienne MarieClaude Quignon, les graphistes de Nous
Travaillons Ensemble et le sociologue
Christophe Baticle. Depuis septembre 2007,
il est auteur associé au Centre dramatique
national Orléans-Loiret-Centre (direction
Arthur Nauzyciel). Avec Olivia Rosenthal, il
écrit, met en scène un ensemble de trois
performances. En mars 2011, il participe,
avec Laurent Larivière et Vincent Rafis, à
l’écriture et à la conception d’un spectacle
mêlant théâtre et cinéma, qui est une
réflexion sur la situation des sans-papiers
en France. En 2011, il écrit les textes du
spectacle Les Grands plateaux pour le
metteur en scène Jean-Philippe Naas.
ENTRETIEN
Propos recueillis par Pierre Notte,
Théâtre du Rond-Point, 2014.
situation que vivent certaines femmes, et de
regarder ce que ça nous raconte. Une sorte
d’expérience aussi drôle qu’effrayante.
Est-ce une pièce d’actualité ?
Y-a-t-il un piège dans le titre de Hetero ?
Hetero, sans accent, n’est pas une pièce sur
la sexualité, mais sur l’emprisonnement de
la sexualité et des genres ?
Vous l’avez dit, Hetero, s’écrit sans accent,
on a donc à faire à la racine grecque :
«l’autre». Si on l’entend dans ce sens, le titre
induit la question du rapport à «l’autre» de
façon générale, une thématique sociale.
Mais comme la plupart des gens, nous
avons d’abord entendu le titre dans son sens
courant, à savoir hétéro avec accent, pour
dire hétérosexuel. Un titre qui renvoie à une
thématique profondément intime. En nous
proposant ce titre ambigu, Denis Lachaud
nous met face à une réalité : les questions
sur la sexualité touchent de si près, elles
remuent tant de choses intimes, qu’elles
sont très difficiles à envisager en tant que
questions sociales.
Le sujet de la pièce, qu’est-ce que c’est ?
Les hommes ? Un monde sans femmes ? Le
patriarcat ?
Le sujet de la pièce c’est la norme ou,
pour mieux dire, la façon dont l’individu se
construit par rapport à une norme qui lui
préexiste. La norme qui est questionnée
dans la pièce c’est celle du schéma familial
traditionnel. Transposer ce schéma dans un
monde peuplé uniquement d’hommes, c’est
une façon de mettre les hommes dans la
Si vous faites allusion aux événements sur
le mariage pour tous, la pièce a été écrite
et montée avant 2013, ce n’est donc pas à
proprement parler son sujet… Maintenant, il
serait faux de dire qu’Hetero n’alimente pas
le débat. Mais la pièce le fait en explorant
une question philosophique qui oppose
les penseurs depuis des siècles autour des
notions de nature et de culture. Le sujet
d’actualité qui illustre le mieux ce conflit,
c’est celui qui a refait surface cette année
autour de l’enseignement à l’école de ce
que certains appellent la « théorie du genre
». La distinction homme/femme est-elle
d’ordre naturel ou culturel ? Dans Hetero, les
différents courants de pensée qui s’affrontent
autour de cette question sont en présence.
Mettez-vous en scène une situation ? Un
théâtre bourgeois qui fait état du système
bourgeois, ou un cauchemar ?
Hetero est une sorte d’OVNI théâtral.
Différents styles d’écriture s’y confrontent,
se dénoncent mutuellement et parfois se
mélangent. Un théâtre bourgeois rencontre
un théâtre absurde, fantastique, boulevardier
et même parfois antique… Comme chaque
style, au delà de l’esthétique qu’il charrie, est
porteur d’un point de vue sur le monde qui
lui est particulier, il s’agissait dans la mise en
scène d’inventer une théâtralité qui soit le
fruit de ces entrechoquements.
LA PRESSE EN PARLE
La mise en scène de Thomas Condemine, embellie par la scénographie de Camille Vallat,
vient faire jaillir la puissance visuelle du verbe. Devant nous, se dessine une peinture
caustique des névroses sociales. Un tableau qui vire au cauchemar, face à cet agglutinement
de croyances auxquelles tous se rattachent désespérément. Quitte à tuer si elles ne sont pas
partagées. Hetero, c’est en fait une allégorie réussie de la bêtise dont l’homme peut, parfois,
être capable.
Cécile Strouk - Rue du Théâtre
Prochainement ...
PLACE DU MARCHÉ 76
ÉVÈN
Jan Lauwers et la Needcompany
mercredi 11 mars. 19h30 / jeudi 12 mars. 20h30
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Place du marché 76 est une métaphore de ce qui se passe en Europe, affirme Jan
Lauwers, auteur et maître d’œuvre d’un spectacle à traverser avec lucidité. Au début, on
s’extasie devant la carte postale : voici un village, charmant, et voilà ses habitants, que
soude un drame commun.
Un an plus tôt, une explosion de gaz a décimé la population. 24 morts dont 7 enfants
y ont laissé leur peau. Mais à l’heure de sa commémoration, la tragédie n’a pas dit son
dernier mot. Tandis qu’autour d’une fontaine sans eau et bientôt trempée de sang, les
survivants esquissent le fragile tracé d’une solidarité recomposée, des catacombes
remontent d’autres vérités.
Jan Lauwers gratte les cicatrices et fait saigner les plaies. Il orchestre un chaos
mortifère dont l’énergie est contagieuse. Musique pop et couleur électrique, chansons
live, acteurs survoltés : le plateau est irrésistiblement joyeux quand l’histoire, elle, se
révèle monstrueuse. Une paralytique, une noyée, un pendu, un violeur, un inceste, un
assassin, des victimes, des lâches, des complices et des bourreaux, les saisons passent
et la place pue de plus en plus sous l’effet de son quotidien retourné comme un gant
et exposé dans son abjecte monstruosité. C’en est fini de la carte postale, bienvenue
en enfer. Il semble avenant, il paraît chaleureux, jaune en été, blanc en hiver. Bien tapi
dans les silences, il se prélasse à l’ombre de nos aveuglements, se la coule douce dans
nos surdités.
Ce conte cruel de Jan Lauwers est un cri de Cassandre hurlant sa vigilance devant les
démons qui menacent l’Europe.
LES NUITS DE EL WARSHA
Hassan El Geretly et la cie El Warsha / spectacle en arabe surtitré en français
jeudi 5 février.19h30 / vendredi 6 février. 20h30
Ce pourrait être un soir comme un autre sous le ciel du
Caire. Au coeur de la « Mère du monde » (Oum al-Dounia)
mais à l’abri des bruissements de la capitale égyptienne,
les artistes de la troupe El Warsha se retrouvent, s’assoient
en cercle, chantent et jouent. Ensemble, ces hommes et
femmes de tous âges sont le visage et la voix de leur pays.
Dans ce cabaret urbain, ils racontent en arabe l’Égypte
éternelle et la vie comme elle va. Au son du oud, du ney
et de la darbouka, épopée médiévale, chanson nubienne,
prière soufie, témoignage de résistance, music-hall cairote
et poèmes d’amour parcourent les chemins poussiéreux
du XIe siècle et les rues révoltées de 2011. Directeur du premier théâtre indépendant
d’Égypte, Hassan El Geretly est un passeur de la tradition orale. Sublimes, indociles et
sincères, les voix de ces Nuits chantent la survie et les vents tournants des rues du Caire.

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