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EUREKA SEVEN
VOLUME 1
Titre original : KOKYO SHIHEN EUREKA SEVEN
Autre titre : EUREKA SEVEN / EUREKA 7
Année : 2005
Nationalité : Japon
Acteurs :
Réalisateur : Tomoki Kyôda & Kazuya Murata
Scénario : Dai Sato
Musique :
Renton Thurston est un jeune garçon de 14 ans comme les
autres… ou presque ! En effet, il grandit dans l´ombre de son
père qui se sacrifia quelques années plus tôt pour sauver
l´humanité lors du grand cataclysme baptisé «Summer of
Love». Hanté par ce lourd héritage, Renton vit à l´écart avec
son grand-père et caresse l´espoir de devenir l´un des plus
grands lifters de tous les temps. Le destin a priori ordinaire de
l´adolescent se trouvera fortement bouleversé suite à sa
rencontre avec Holland, son idole, et Eureka, une demoiselle
aussi étrange que fascinante…
EUREKA SEVEN est le fruit de la collaboration des studios
MBS Truth et Bones. Si le premier n´en est encore qu´à ses
balbutiements, le studio Bones a en revanche fait ses preuves à
de nombreuses reprises. Tout d´abord en 2003 avec la série
WOLF´S RAIN qui, si elle s´avérait quelque peu inégale sur le
plan scénaristique, se montrait tout simplement bluffante
visuellement parlant. La société récidive l´année suivante avec
l´excellente série de science-fiction intitulée RAHXEPHON
puis en 2005 avec la bien connue FULLMETAL ALCHEMIST
qui remportera le prix de la meilleure série télévisée au festival
Animation Kobe. Une brillante carte de visite à laquelle il
convient d´ajouter le film COWBOY BEBOP qui se paya le
luxe d´une sortie dans les salles françaises…
EUREKA SEVEN est donc une série en 50 épisodes d´une
durée de 25 minutes chacun. L´équivalent de deux saisons
«normales» pour prendre le temps de développer ce qui semble
de prime abord n´être qu´une histoire classique de robots
géants pilotés par des humains. Ce concept, apparu pour la
première fois dans MAZINGER puis usé depuis jusqu´à la
corde, nous est justifié en début de série de manière plutôt
étrange et mystérieuse. Le premier LFO (Light Finding
Operation), véritable robot de guerre volant, fût découvert par
Adrock Thurston, père décidément exceptionnel du jeune
héros. Nous n´en saurons pas plus pour le moment mais nous
serons en revanche familiarisé avec son mode de déplacement.
En effet, tout comme certains sportifs de haut niveau, les LFO
sont capables de lifter sur le TraPar… Sous ces appellations
des plus barbares se cache en réalité la possibilité de glisser tel
un surfeur sur les particules transparentes (Transparence light
Particule) composant en partie l´atmosphère. De fait, les
TraPar sont à l´air ce que les vagues sont à l´eau et chacun,
pour peu qu´il y croit et qu´il s´entraîne durement, peut lifter
sur elles à sa guise. Pour cela, humains comme LFO doivent
être munis de planche visuellement proches de celles
qu´arborent les athlètes huilés et bronzés de nos plages. Un
concept général plutôt intéressant donc qui ouvre de nouvelles
perspectives quant aux combats bien entendu dantesques entre
LFO. Car combats il y aura...
Les trois premiers épisodes du disque chroniqué ici nous
présentent assez rapidement le héros, Renton, les idées de base
qui régissent cette Terre alternative, les différentes appellations
et le contexte politique global. Si l´ensemble est assez clair et
fluide, il est en revanche regrettable que ce dernier point ne soit
pas mieux exposé. Car si le spectateur moyen n´aura aucun mal
à identifier les «bons» (jeunes, beaux et sympathiques) et les
«méchants» (en uniformes noirs et hurlants sans cesse), force
est de constater qu´il n´est pas simple de comprendre le
pourquoi du comment ainsi que les raisons qui les opposent.
Malgré ce flou scénaristique très présent en début de série, il
ressort que l´armée légale décroche le mauvais rôle et que les
rebelles, dignes élèves du grand Adrock Thurston, ont la part
belle. En tant que chef de ces rebelles, Holland, ancien lifter
d´exception, dispose d´une petite armée qui nous sera
présentée au fil des différents épisodes. Plutôt charismatiques,
ces personnages s´inscrivent clairement dans ce que l´on a
l´habitude de voir dans ce type de séries avec quelques
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stéréotypes qui pourront toutefois prêter à sourire… De cette
équipe, nous retiendrons essentiellement Eureka, petite
demoiselle aux cheveux verts et aux yeux mauves qui prête son
nom à la série. Pilote de LFO, elle viendra troubler la vie mais
aussi le cœur de notre héros qui découvre là les premiers
symptômes de l´amour. Parmi ceux-ci, la stupidité ; stupidité
qui le poussera à prendre tous les risques lors d´une première
altercation entre militaires et insoumis. De cette expérience
guerrière particulièrement bien mise en scène, Renton sortira
moralement grandi et pourra rejoindre l´équipage pirate à bord
du Gekko-Go pour débuter une aventure des plus
périlleuses…Le quatrième épisode du disque nous propose
donc de partager la vie du Gekkostate
(le groupe des rebelles) ainsi que leurs
problèmes financiers. Nous ramenant
donc directement à de nombreux
épisodes de la série COWBOY
BEBOP, cet interlude nous dévoilera
une partie des activités illégales qu'est
contrainte de mener à bien l'équipe
pour assurer sa survie pécuniaire...Le
dernier épisode du disque nous
éloigne quelque peu de toute
préoccupation guerrière pour une
petite séance de shopping. Bien
entendu, tout ne se passera pas comme
prévu mais l'important n'est pas là. Le
personnage de Talho est développé et
les couples commencent à se former.
Un épisode plus axé sur les sentiments
et sur les relations qui unissent les
différents personnages. Plus comique
aussi puisqu'il fait pour la première
fois apparaître les fameux effets de
déformations faciales si classiques
dans les animés Japonais.
Visuellement, EUREKA SEVEN
est sans surprise pour une œuvre des
studios Bones. A savoir qu´il s´agit là
d´une série franchement belle et
animée avec fluidité. Les Méchas,
pourtant omniprésents dans les séries
japonaises, savent se distinguer de
leurs confrères via cette particularité
qu´ils ont de glisser sur l´air, laissant
derrière eux une traînée jaune du plus
bel effet. A mi-chemin entre les
classiques robots et les avions de
chasse, ces LFO bougent bien et nous
offrent quelques bons moments à
l´écran.
Les
combats
sont
spectaculaires, lisibles et, pour le
moment, assez brefs. L´efficacité est
donc bien présente dans EUREKA
SEVEN.
Concernant les personnages en revanches, nous sommes en
plein dans un "déjà vu" frustrant. La découverte laisse très
rapidement place à la lassitude tant ces différents protagonistes
semblent avoir été vus et revus mille fois dans quelques
dizaines de séries. Du vieil homme aigri souhaitant le bonheur
de son petit fils au héros fougueux en quête d´aventures, rien
ne nous sera épargné. La jeune fille timide ainsi que la
«poupée» délurée seront aussi au rendez-vous, accompagnées
de quelques vieillards rabougris et autres opposants nerveux
mais stupides… Le tout est enrobé de mystères et de non-dits
parmi lesquels la véritable nature de Eureka, les causes du
grand cataclysme, l´origine des LFO, la découverte des TraPar
ou encore les motivations des rebelles. Gageons que nous en
découvrirons plus dans les volumes à venir…
En attendant, l´édition DVD de ce premier volume des
aventures de Renton se montre plutôt correcte. Alors que la
plupart des éditeurs ne mettent que 3 ou 4 épisodes par disque,
Beez nous en offre cinq. Un choix judicieux d´autant que la
série devrait par conséquent s´étaler sur un total de 10 DVD.
Malgré la présence de cinq épisodes donc, l´image proposée en
4/3 (1.33 d´origine) s´avère d´excellente qualité. Les couleurs
sont vives, la compression très bonne et les mouvements
fluides, sans effet de rémanence. Un
très bon point auquel viennent
s´ajouter des pistes sonores stéréo
limpides en japonais, français et
anglais. S´il semble préférable de
regarder l´œuvre en version originale
japonaise, reconnaissons toutefois que
le doublage français est de bonne
facture.
Le commentaire audio proposé sur
l'épisode 1 donne la parole aux deux
doubleuses japonaises principales, à
savoir celles de Reton et de Eureka.
Réellement
stupéfiant,
ce
commentaire nous apprendra que les
deux copines s'échangent du baume
de massage pour les pieds, qu'elles
sont fans du magasine "Jump", que les
appareils photo argentiques sont
meilleurs que leurs homologues
numériques et qu'elles ne dorment pas
beaucoup la nuit. Lorsqu'elles arrêtent
d'exposer leur vie trépidante, c'est
pour décrire platement les images qui
défilent sous nos yeux à grands coups
de "C'est cool" ou "C'est si génial".
Une rare médiocrité donc qui
perdurera dans le bonus suivant :
L'interview d'un quart d'heure des
deux mêmes demoiselles qui, malgré
tous leurs efforts, n'ont toujours rien à
nous dire. Elles nous expliquent entre
autre que leur métier est difficile, que
leurs rôles sont complexes et réalistes
mais qu'elles s'efforcent de ne pas
trop réfléchir. Et, rendons leur justice,
elles y parviennent fort bien. Cette
interview ne nous apprendra donc
malheureusement pas grand chose sur
le doublage en général et sur la
manière dont il est réalisé au Japon.
Le DVDvore n'aura plus alors qu'à se
tourner vers les bandes annonces de
l'éditeur et le classique générique sans
crédit de la série. Bien maigre consolation qui sera toutefois
compensée par la présence d'un petit livret de 8 pages au
contenu plutôt pertinent : Présentation des personnages, des
différents LFO et surtout, quelques explications bienvenues
quant au contexte politique de la série...
EUREKA SEVEN est donc une série plutôt rafraîchissante,
destinée essentiellement à un public jeune susceptible de
s´identifier au héros... Techniquement irréprochable, elle
semble souffrir toutefois d´une certaine faiblesse scénaristique
et ce malgré les idées et concepts intéressants exposés durant
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les trois premiers épisodes. Reste donc à espérer que la suite
des aventures du Gekkostate parviendra à palier ces quelques
maladresses pour trouver la véritable identité qui lui manque
pour le moment…
Xavier Desbarats
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