nutrimap® : un outil opérationnel pour le
Transcription
nutrimap® : un outil opérationnel pour le
aliments aliments NUTRIMAP® : UN OUTIL OPÉRATIONNEL POUR LE PROFILAGE NUTRITIONNEL DES PRODUITS ALIMENTAIRES ET DES REPAS Éric LABOUZE 1, Claire GOFFI 1, Ambroise MARTIN 2, Véronique AZAIS-BRAESCO 3 Plus de trente années de recherche épidémiologique, clinique et expérimentale ont aujourd’hui très clairement montré que l’alimentation et les comportements alimentaires sont des déterminants majeurs de nombreuses pathologies. On estime ainsi que 90 % des maladies coronariennes et 30 % de certains cancers pourraient être prévenus par l’amélioration du mode de vie, dans lequel l’alimentation joue un rôle primordial [1]. Durant cette même période, l’incidence de l’obésité et du diabète de type 2 a très fortement augmenté et les projections indiquent une aggravation probable, qui pourrait réduire l’espérance de vie de l’espèce humaine, pour la première fois depuis des siècles [2]. Les autorités de Santé Publique et les politiques de la plupart des pays industrialisés prennent peu à peu conscience de cet enjeu déterminant pour l’évolution de nos sociétés. En ce qui concerne la nutrition, le défi est maintenant d’améliorer significativement la qualité des régimes alimentaires. Un levier essentiel est bien sûr la modification des choix alimentaires de façon à ce qu’ils favorisent un meilleur équilibre, mais l’amélioration des produits alimentaires eux-mêmes reste, en parallèle, nécessaire. Quelles que soient les options choisies, la connaissance et la maîtrise de la qualité nutritionnelle sont toujours essentielles. Or, le concept de qualité nutritionnelle d’un produit alimentaire est par essence difficile à appréhender : tout aliment contient plusieurs nutriments, dont la consommation est plus ou moins favorable. Cette complexité intrinsèque rend chaque aliment susceptible de trouver sa place dans une alimentation équilibrée, mais définir cette place est une opération délicate qui rend les choix alimentaires difficiles ; ceci concerne autant le consommateur devant 1. BIO Intelligence Service. 1, rue Berthelot. 94200 Ivry-sur-Seine. 2. Faculté de Médecine Grange Blanche. 8, avenue Rockfeller. 69008 Lyon. 3. CRNH Auvergne, BP321, 63009 Clermont-Ferrand Cedex 9. une offre alimentaire s’accroissant chaque jour, que le législateur qui cherche à encadrer la communication autour de l’impact des produits sur la santé ou le développeur qui cherche à améliorer les produits de son entreprise. En réponse à ces interrogations, les autorités européennes, ainsi que plusieurs pays isolément, travaillent sur le concept de « profil nutritionnel » qui pourrait permettre d’évaluer chaque aliment en fonction de sa contribution à un régime équilibré 1. Le consensus sur le concept de profil nutritionnel n’est pas parfait aujourd’hui, avec un net point d’achoppement autour de la possibilité de mettre au point des systèmes performants et basés sur des options scientifiques solides. 1 Correspondance : E. Labouze, à l’adresse (1) ci-dessus. Email : [email protected] Cah. Nutr. Diét., 41, 5, 2006 Conseil de l’Union européenne. Proposition de règlement du Parlement européen et du Conseil concernant les allégations nutritionnelles et de santé portant sur les denrées alimentaires. Résultats des travaux. Dossier interconstitutionnel 2003/0165. 289 aliments Plusieurs systèmes ont été développés sur des bases scientifiques établies, mais dans des contextes et avec des objectifs différents. Les plus aboutis d’entre eux [3-8] considèrent l’ensemble des aliments et élaborent des scores permettant de classer les aliments les uns par rapport aux autres ; nous avons récemment rédigé une comparaison critique des principaux systèmes existants [9]. D’autres systèmes modulent leurs critères d’évaluation selon les catégories d’aliments, mais les travaux, dont la profondeur scientifique est parfois discutable, n’ont en général pas été menés jusqu’à leur terme 2. Nous proposons ici un système de profilage nutritionnel, Nutrimap®, développé à partir de données factuelles et des consensus scientifiques actuels en matière de nutrition. Nutrimap® positionne les aliments les uns par rapport aux autres, en tenant compte de leur composition nutritionnelle, du groupe d’aliments auquel ils appartiennent, des besoins nutritionnels du consommateur, de la consommation alimentaire réellement observée et des principaux objectifs de Santé Publique en matière de nutrition. Les deux, voire les trois derniers critères, peuvent dépendre assez largement de la zone géographique et de la population considérées : la version de Nutrimap® présentée ici a été développée pour le contexte français et pour des adultes en bonne santé. La flexibilité du système permet d’adapter l’outil à d’autres situations, dès lors que les données nécessaires sont disponibles. Matériel et méthodes Les critères nutritionnels Les objectifs du PNNS [10], complétés de ceux énoncés par l’OMS [1] ou par Eurodiet [11], ont guidé le choix des critères nutritionnels retenus. Selon la disponibilité des critères nutritionnels, leur pertinence pour le groupe d’aliments considérés et le niveau de précision souhaité, Nutrimap® propose de considérer quinze critères nutritionnels qui sont ensuite agrégés en sept groupes de critères ou descripteurs (tableau I). Ces critères ont été choisis en raison des inadéquations observées entre les apports et les recommandations et susceptibles d’entraîner des risques en matière de santé : les lipides sont considérés à la fois sur le plan quantitatif (% de calories lipidiques) et qualitatif (niveau de saturation des acides gras) ; les sucres (mono- et di-saccharides) sont identifiés séparément des glucides totaux ; les fibres, vitamines (B9, C, D, E) et minéraux (fer, calcium, magnésium) sont pris en compte car leur apport dans certains groupes de population est inférieur aux recommandations ; le sodium figure dans cette liste en raison de sa consommation excessive en France. Bien que la couverture des besoins en iode ne soit pas optimale en France, cet élément n’a pas été inclus car les données de consommation et de composition restent trop parcellaires. Des composés tels que les protéines ne figurent pas parmi les critères retenus car leur consommation ne pose aujourd’hui pas de question en termes de Santé Publique chez les adultes. 2 The Swedish key hole. National Food Administration administrative provisions on the use of a particular symbol, 2004. (http://www.slv.se) Netherlands Nutrition Centre. Criteria for the nutritional evaluation of foods. The Netherlands tripartite classification model for foods, 2005. (www.voedingscentrum.nl) 290 Tableau I. Critères nutritionnels et seuils de recommandation et de consommation pris en compte dans Nutrimap®. Critère nutritionnel Glucides totaux Sucres Lipides totaux Acides gras saturés Acides gras mono-insaturés Acides gras poly-insaturés Fibres Acide folique (vit B9) Vitamine D Vitamine C Vitamine E Calcium Fer Magnésium Sodium unité % énergie % quantité de lipides Apport recommandé 55 10 35 42 17 37 29 43 43 35 23 11 g/100 kcal 1,3 μg/100 kcal 13,4 mg/100 kcal Niveau de consommation 0,2 4,7 0,5 38,3 0,5 13,6 102 0,8 voir texte 142 Attribution du score Chacun de ces critères nutritionnels est ensuite affecté d’un score qui peut prendre trois valeurs : – 1, 0 ou + 1. Ce score est déterminé en fonction de la quantité du nutriment considéré présent dans 100 kcal (418 kJ) de l’aliment. Lorsqu’il s’agit d’un nutriment dont l’apport doit être limité (lipides, lipides saturés, sodium et sucres), le score sera de – 1 si l’aliment étudié apporte plus que l’apport réel moyen observé en France dans la catégorie de population (en % des calories totales, ou relativement à l’apport calorique recommandé). Ceci traduit le fait que l’aliment étudié aggrave un déséquilibre déjà existant. Inversement, le score est de + 1 si l’aliment apporte moins que le niveau maximal recommandé, ce qui indique que l’aliment est susceptible de rééquilibrer le régime, pour le nutriment considéré. Dans le cas où l’aliment apporte, toujours pour le nutriment considéré dont l’apport doit être limité, une quantité comprise entre la recommandation et l’apport moyen réel, le critère est annulé par affectation d’un score 0, car on considère que l’aliment n’a pas d’influence (positive ou négative) sur l’apport du nutriment considéré dans le régime. Lorsque l’on considère un nutriment dont l’apport doit être accru par rapport aux consommations françaises actuelles (glucides, fibres, acides gras polyinsaturés, vitamines et minéraux), le raisonnement, qui est illustré sur la figure 1, est le même, mais les signes sont inversés. Certains critères sont ensuite agrégés en descripteurs homogènes ; c’est le cas des 4 vitamines : si deux vitamines ou plus ont un score + 1, le score total des vitamines sera de + 2 ; si une seule vitamine a un score de + 1, le score vitaminique sera de + 1 et de 0 si aucune vitamine n’a de score + 1. Cette règle de limitation évite de donner une importance non justifiée aux vitamines, ce qui pourrait conduire à d’inutiles supplémentations. Le score des Cah. Nutr. Diét., 41, 5, 2006 aliments Figure 1. Définition du score affecté à chaque nutriment pour lequel il existe un écart entre consommation et recommandation. vitamines ne peut être négatif afin de ne pas pénaliser des aliments ne contenant naturellement pas les vitamines considérées : un score vitaminique négatif pourrait ainsi, par exemple, abusivement pénaliser des fruits ne contenant pas de vitamine B9. Des règles identiques sont appliquées en ce qui concerne les minéraux considérés. La qualité des lipides est estimée par la moyenne des scores des lipides saturés (AGS), mono (AGMI) et polyinsaturés (AGPI), et prise en compte dès que la part lipidique de l’énergie dépasse 10 %. Les valeurs utilisées en tant que seuil proviennent de l’enquête INCA [12] pour ce qui concerne les consommations. Les recommandations d’apport sont issues d’Eurodiet [11] pour les glucides et lipides, de l’OMS [1] pour les sucres simples, et des Apports Nutritionnels Conseillés pour la population française (ANC) pour les fibres, vitamines et minéraux [13]. L’ensemble de ces valeurs figure dans le tableau I et est exprimé relativement à un apport énergétique moyen qui a été estimé à 2 350 kcal (9 823 kJ) à partir des ANC, en effectuant la moyenne des apports énergétiques recommandés pour les femmes et les hommes âgés de 20 à 60 ans. Catégories d’aliments Tenir compte ou non de la notion de catégories d’aliments est l’une des questions majeures qui se pose lors du développement d’un système de profilage nutritionnel. Nutrimap® offre, sans que cela soit une contrainte intrinsèque au système, la possibilité de considérer les aliments en fonction de la catégorie à laquelle ils appartiennent. La définition des catégories est une tâche difficile qui peut faire intervenir des éléments aussi variés que les caractéristiques nutritionnelles, mais aussi la perception des consommateurs, les exigences réglementaires ou les innovations industrielles. Ce n’est pas l’objectif de Nutrimap® que de définir ces catégories et l’outil est capable de s’adapter à tous types de catégorisation. Pour la version de Nutrimap® présentée ici, nous avons choisi de retenir sept catégories (céréales, féculents et dérivés ; produits laitiers ; viandes, œufs, poissons ; matières grasses ; fruits, légumes et dérivés ; plats composés ; produits sucrés) correspondant aux regroupements les plus couramment retrouvés dans la littérature et cohérents avec les systèmes d’éducation nutritionnelle. Ces catégories sont le plus souvent définies sur la base des nutriments qu’elles apporCah. Nutr. Diét., 41, 5, 2006 tent : ainsi les protéines sont principalement retrouvées dans les viandes, œufs et poissons et les vitamines dans les fruits et légumes. Pondérations des scores Cette étape correspond à la prise en compte de l’importance relative des différents critères dans l’évaluation de la qualité nutritionnelle globale d’un produit, selon la catégorie à laquelle il appartient. Cette étape de pondération des critères nutritionnels pourrait à première vue paraître inutilement complexe, mais son omission revient, en fait, à affecter implicitement chaque critère nutritionnel d’un facteur de pondération équivalent et égal à 1, quelle que soit la catégorie d’aliments, ce qui paraît délicat à justifier. La difficulté réside dans une détermination la plus objective possible des coefficients et nous proposons d’affecter chaque nutriment, dans une catégorie donnée, d’un poids proportionnel à la quantité du nutriment apportée par cette catégorie dans la population considérée. La méthode employée est illustrée dans le tableau II, pour les deux catégories illustrées dans la partie résultat et en considérant l’exemple des consommations de la population adulte française [12], mais un raisonnement similaire pourrait être appliqué sur des données propres à d’autres populations. On définit d’abord la proportion de chaque nutriment apportée par chacune des sept catégories, puis les valeurs sont standardisées de façon à ce que le nutriment le plus abondant ait un coefficient égal à la valeur 100, les autres coefficients restant proportionnels. Enfin, l’échelle est réduite, ce qui conserve la proportionnalité entre les coefficients et donc le positionnement des produits les uns par rapport aux autres. L’ampleur de la plage considérée (ici de 1 à 3) résulte d’un choix empirique et n’a pas d’autre conséquence que de parvenir à des résultats suffisamment discriminants. Afin de ne pas éliminer totalement un nutriment, l’échelle ne démarre pas à 0 ; on préserve ainsi la possibilité de tenir compte de produits nouveaux ou complexes tels que des yaourts enrichis en fibres ou des purées de fruits à la crème. Les pondérations utilisées pour les goûters pourraient en théorie être basées sur des données de consommation, mais celles-ci sont plus difficiles à obtenir. Afin d’illustrer le potentiel de Nutrimap® pour évaluer des repas complexes, nous avons néanmoins défini des coefficients de 291 aliments Tableau II. Apports de nutriments, pondérations et scores affectés à chaque groupe de critères nutritionnels selon les groupes d’aliments (viandes, œufs, poissons et plats composés). glucides totaux sucres lipides totaux qualité simples (quantité) lipidique* Apport alimentaire (%) 0,5 0,3 Valeur standardisée sur échelle 1,9 1,4 0-100 Viandes, Pondération standardisée 1 1 poissons, sur échelle 1-3 œufs Scores avant pondération –1;+1 –1;+1 (min ; max) Score maximal positif théorique Score maximal négatif théorique Apport alimentaire (%) 7,2 1,0 Valeur standardisée sur échelle 43,8 6,1 0-100 Pondération standardisée 1,9 1,1 Plats sur échelle 1-3 composés Scores avant pondération –1;+1 –1;+1 (min ; max) Score maximal positif théorique Score maximal négatif théorique Goûters Pondération arbitraire 2 1 composés fibres sodium minéraux* vitamines* (sauf sodium) 25,0 24,1 0,2 20,3 18,6 22,7 100 96,8 0.7 81,3 74,5 90,8 3 2,9 1 2,6 2,5 2,8 0;+2 0;+2 –1;+1 –1; +1 –1;+1 –1;+1 12,3 + 22,1 – 11,5 10,2 10,0 16,5 7,6 4,9 74,4 61,6 60,4 100 45,9 30,0 2,5 2,2 2,2 3 1,9 1,6 0;+2 0;+2 1,5 1,5 –1;+1 –1;+1 –1;+1 –1;+1 + 19,9 – 12,9 2 2 1,5 1 * La contribution d’une catégorie à la qualité lipidique est évaluée comme étant la plus élevée des valeurs des trois catégories d’acides gras (saturés, monoet poly-insaturés) standardisée en divisant par la somme des valeurs des acides gras. Une procédure similaire est utilisée pour les minéraux et les vitamines. pondération pour ce moment de consommation, qui peuvent bien sûr être discutés. Calculs finaux Les scores pondérés positifs, correspondant aux atouts nutritionnels de l’aliment, sont additionnés d’une part et ceux correspondant aux faiblesses nutritionnelles (scores négatifs) font l’objet d’une addition séparée. Le produit ou le repas est donc caractérisé par deux scores, qui ne sont pas agrégés en une note finale unique. Ces scores sont ensuite mathématiquement normalisés sur une échelle de 0 à 100, le chiffre 100 correspondant au score positif ou négatif maximal théorique possible pour le groupe d’aliments considéré (tableau II). Représentation graphique Ces scores normalisés peuvent être utilisés comme abscisses (qualités nutritionnelles) et ordonnées (défauts nutritionnels) d’un graphe sur lequel on peut aisément visualiser la position d’un produit alimentaire donné, individuellement ou par comparaison avec les autres produits du même groupe d’aliments, qui sont positionnés sur le même graphique. L’impact visuel peut être rendu plus attractif, par l’utilisation d’un fond coloré dégradé et d’un logo « le sourire nutritionnel® » placé en haut et à droite du diagramme (zone où les qualités nutritionnelles sont maximales et les défauts nutritionnels minimaux). La figure 2 illustre le cas d’un plat cuisiné. Figure 2. Exemple d’information sur l’emballage de produits alimentaires, développée à partir du positionnement déterminé par l’outil Nutrimap®. 292 Cah. Nutr. Diét., 41, 5, 2006 aliments Tableau III. Étapes du positionnement d’un plat cuisiné « colin-riz-épinard ». Étape 1. Choix de la catégorie « plats cuisinés » (composition nutritionnelle pour 100 g, fig. 4). Composition de l’aliment Descripteur Nutritionnel Recommandation Étape 2 Lipides totaux Qualité des lipides Glucides totaux Sucres Fibres Sodium Minéraux Vitamines 26 % calories AGS : 34 AGMI : 26 AGPI : 30 (% quantité lipides) 45 % calories 24 % calories 2,9 g/100 kcal 317 mg/100 kcal 3 minéraux > 5 % des recommandations 2 vitamines > 5 % des recommandations. Consommation moyenne Score Pondération Étape 3* Étape 4** 35 AGS : 29 AGMI : 43 AGPI : 23 37 AGS : 43 AGMI : 35 AGPI : 11 1 0 1 x 2,5 = 2,5 0 x 2,2 = 0 55 10 1,3 102 Voir tableau I 42 17 0,8 142 Voir texte 0 –1 1 –1 2 0 x 1,9 = 0 – 1 x 1,1 = – 1,1 1 x 2,2 = 2,2 –1x3=–3 2 x 1,9 = 3,8 2 2 x 1,6 = 3,2 * Les scores sont attribués selon les seuils figurant dans le tableau I, avec les particularités décrites dans le texte pour les acides gras, les vitamines et minéraux.** Les scores sont pondérés à l’aide des coefficients de la catégorie « plats composés » figurant dans le tableau II (voir texte). Étape 5 : addition des scores positifs (11,7) et négatifs (– 4,1) et normalisation par rapport à la note maximale théorique positive (19,9) et négative (12,9). Les valeurs finales sont de 59 ([11,7/19,9] x 100 = score positif normalisé) et 32 ([4,4/12,9] x 100 = score négatif normalisé), qui sont utilisés comme coordonnées d’abscisses et d’ordonnées sur le graphique de la fig. 2. En résumé, le positionnement d’un produit alimentaire par le système Nutrimap® s’effectue selon les étapes suivantes : 1) Affectation du produit dans une catégorie donnée. Nutrimap® ne définit pas les catégories, mais s’adapte à toute classification. 2) Détermination des valeurs des critères nutritionnels, pour 100 kcal, selon les tables de composition ou des données spécifiques. 3) Attribution d’un score à chaque nutriment, selon le principe développé dans la figure 1 et les seuils du tableau I. 4) Pondération de chaque score par un coefficient qui dépend de la catégorie d’aliment (tableau II). 5) Additions séparées des scores positifs et négatifs, et standardisation sur une échelle de 0 à 100. Le calcul du positionnement du plat cuisiné de la figure 2 est détaillé à titre d’exemple dans le tableau III. Résultats Exemple 1 : Produits de la catégorie « viandes/œufs/poissons » Vingt-six produits de cette catégorie (17 viandes et œufs, et 9 poissons), tels que consommés, ont été placés sur le diagramme, en utilisant les valeurs de composition nutritionnelle de la table du Ciqual [14]. Elles sont exprimées en poids pour 100 kcal (418 kJ) de l’aliment. En l’absence de consensus net sur la meilleure base de référence à utiliser, ceci semble être l’approche la plus cohérente avec les très utiles concepts de densité énergétique et densité nutritionnelle. Les pondérations retenues pour cette catégorie (tableau II) mettent l’accent sur la teneur et la qualité des lipides, mais également sur la teneur en sodium, en minéraux et en vitamines. L’étalement des produits sur l’ensemble de la figure 3 illustre bien la capacité discriminante de Nutrimap®. Si cet outil n’est sans doute pas Cah. Nutr. Diét., 41, 5, 2006 indispensable pour parvenir à opposer des aliments aussi différents qu’une truite au four (code 26) et une saucisse de Morteau (code 17), le système fait la preuve de sa performance pour différencier en termes de valeur nutritionnelle des viandes d’espèces et de morceaux différents (faux-filet de bœuf : code 3, steak haché à 10 % de matière grasse : code 7 et côtelette de porc : code 4), ou bien des produits dont la composition diffère par plusieurs critères tels que les harengs fumés (code 20) ou frits (code 21) qui varient à la fois par leur teneur en lipides et en sodium. On notera que le mode de cuisson est souvent déterminant, comme le montrent les positions du poisson pané frit (code 24) ou du cabillaud cuit au four (code 18) ou à la vapeur (code 19). Enfin, il est intéressant de constater que les positions des aliments sont globalement cohérentes avec leur densité énergétique : les produits les plus denses en énergie (charcuteries, produits panés ou frits) se retrouvent dans la partie inférieure gauche, alors que les produits de faible densité énergétique (poisson au four, viandes faibles en matière grasse) sont préférentiellement localisés dans la partie supérieure droite. Exemple 2 : Produits de la catégorie « plats cuisinés » Une quinzaine de plats préparés individuels (surgelés ou 4e gamme) disponibles en grande ou moyenne surface a été positionnée par Nutrimap®, en utilisant les pondérations du tableau II. Les données de composition utilisées sont celles qui figurent sur l’emballage ou qui ont été évaluées (pour les données sur les vitamines, minéraux et acides gras mono et polyinsaturés) à partir de la liste d’ingrédients et d’une estimation de la recette. Le schéma de la figure 4, sur lequel les produits se répartissent largement, permet une évaluation rapide de leur qualité nutritionnelle globale. Ceci est particulièrement utile pour des plats composés pour lesquels il est difficile, même pour des personnes bien informées, d’avoir une 293 aliments code 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24 25 26 produit œuf, dur agneau, gigot, rôti bœuf, faux filet, grillé porc, côtelette, grillé porc, filet, rôti maigre, cuit steak haché 5 % MG, cuit steak haché 10 % MG, cuit poulet, cuisse, viande et peau, rôti foie, veau, cuit jambon cuit supérieur DD jambon sec DD (découenné, dégraissé) rognon, non précisé, cuit boudin blanc, cuit boudin noir, cuit pâté de campagne pâté en croûte saucisse de Morteaux cabillaud, cuit au four cabillaud, cuit à la vapeur hareng, fumé hareng, frit maquereau, cuit au four maquereau, frit poisson pané, frit thon, au naturel, en conserve, égoutté truite arc en ciel, cuite au four qualités défauts énergie (kJ/100 g) 53 28 41 16 46 39 28 36 67 70 41 41 16 20 33 5 9 42 53 44 29 73 42 13 66 82 43 60 26 43 17 17 43 43 17 40 66 74 74 66 66 74 66 40 17 66 52 43 52 66 40 17 606 943 700 1 031 667 670 885 947 669 475 804 691 1 004 1 695 1 357 1 310 1 323 413 339 877 824 1 057 968 963 494 576 Figure 3. Positionnement de produits de la catégorie « viandes, œufs, poissons ». Les viandes et œufs sont matérialisés par un cercle et le code est en caractères gras. Les poissons sont matérialisés par un carré et leur code est en caractères italiques. image nutritionnelle correcte en raison de la variété et des proportions des différents ingrédients ; ni la liste des ingrédients ni la composition nutritionnelle, lorsqu’elle figure, ne permettent d’intégrer les informations de manière intuitive et Nutrimap® est ici d’une forte valeur ajoutée. 294 Exemple 3 : Positionnements de différents goûters Nutrimap® permet également de comparer des repas composés de plusieurs aliments. Sur l’exemple illustré sur la figure 5 sont comparés des goûters, plus particulièrement Cah. Nutr. Diét., 41, 5, 2006 aliments code produit lipides AG S AG MI AG glu- sufiNa PI cides cres bres Ca g/100 g 1 Fe Mg vit. C mg/100 g vit. D éner- qua- dégie lités fauts kJ/ μg/100 g 100 g 2,1 8,7 0,0 368 79 0 1,5 0,3 0,6 0,5 13,0 2,1 3,3 320 44,5 0,3 1,5 0,4 0,6 0,4 12,8 0,6 3,0 380 17,0 0,5 10,2 2,4 0,0 11,0 0,0 368 56 23 5,2 1,7 2,2 1,3 13,9 1,9 1,3 300 37,9 0,6 18,0 10,9 2,1 20,8 0,0 493 39 43 2,5 0,8 0,6 0,7 9,8 5,2 3,3 360 34,7 0,7 21,1 2,8 1,7 35,0 0,0 364 59 32 2,8 1,3 1,1 0,2 10,1 1,7 1,9 270 9,1 1,1 12,5 1,2 0,5 7,4 0,3 447 47 49 4,4 1,5 2,2 0,5 9,6 2,5 1,5 360 34,5 1,9 23,5 3,9 1,5 11,5 0,0 472 47 38 4,5 1,7 1,9 0,6 15,0 1,3 0,6 290 14,9 0,3 0,2 0,7 4,9 0,0 527 26 40 8 Paella valenciana 8,3 1,2 4,8 1,9 18,8 1,4 1,1 400 13,5 0,9 16,3 3,0 1,4 5,6 0,0 765 25 74 9 Couscous à la marocaine Risotto fruits de mer Escalope milanaise/spaghetti Saumon oseille et panaché riz Lasagnes bolognaise Moussaka bœuf aubergines Pizza jambon ricotta légumes grillés 7,5 2,7 3,4 0,8 11,2 3,1 2,1 350 0,5 5,0 0,6 6,4 0,0 602 17 57 7,1 3,2 2,7 0,8 16,0 3,1 1,5 330 50,5 1,2 18,9 3,4 1,3 8,6 0,1 614 23 48 5,9 1,9 2,2 1,5 17,6 3,2 1,8 360 10,5 0,7 14,3 2,9 0,8 10,8 0,0 648 30 23 7,3 2,5 2,9 1,4 14,9 1,2 0,7 300 70,0 0,7 13,2 0,6 0,9 9,5 3,0 656 25 74 7,0 2,6 3,1 0,9 14,1 2,6 1,0 480 71,5 0,6 11,3 2,0 1,0 7,0 0,0 606 27 74 11,8 1,9 4,9 4,4 4,3 3,5 3,4 300 41,8 0,7 10,7 3,3 5,5 9,6 0,0 610 42 57 14,7 4,4 8,4 1,8 27,8 5,4 2,2 450 87,0 0,6 12,0 4,1 1,5 13,7 0,0 986 17 43 3,7 1,2 15,0 1,0 1,0 600 159,0 0,4 19,0 6,8 1,4 12,1 0,1 669 27 74 3 4 5 6 7 10 11 12 13 14 15 16 Poêlée savoyarde 8,0 2,9 9,2 9,5 9,7 3,3 vit B9 Choux farcis et mélange de riz Poulet aux légumes sauce estragon et boulgour Ravioli fondants bio Colin d’Alsaka, riz aux légumes, épinards Bœuf bourguignon et penne rigate Brandade de morue Parmentier à la crème Paupiette de sole tropicale et riz basmati 2 9,9 vit. E Figure 4. Positionnement de produits de la catégorie « plats cuisinés ». (Graphique et tableau de composition nutritionnelle) Cah. Nutr. Diét., 41, 5, 2006 295 aliments code 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 composition du goûter (g) baguette + pâte à tartiner chocolat-noisette + eau /40 + 15 + 200 baguette + pâte à tartiner chocolat-noisette + soda /40 + 15 +200 baguette + pâte à tartiner chocolat-noisette + clémentines + eau /40 + 20 + 100 +200 baguette + beurre + confiture + jus orange /40 + 5 + 10 + 200 baguette + chocolat au lait + eau /40 + 20 + 200 pain complet + chocolat au lait + eau /40+20+200 4 sablés + chocolat au lait + eau /40 + 20 + 200 barre coco + yaourt à boire /50 + 150 barre coco + soda /50 + 200 biscuit chocolaté + compote pomme + eau /40 + 100 + 200 biscuit chocolaté + yaourt boire /40 + 150 2 petit beurre + banane + eau /25 + 100 + 200 2 petit beurre + banane + lait 1/2 ecr. /25 + 100 + 200 barquette fruit + 2 clémentines + eau /40 + 100 + 200 pain d’épice + 2 clémentines + eau /30 + 100 + 200 pain d’épice + fromaga frais 30 % + deux clémentines + eau / 30 + 100 + 100 + 200 qualités défauts densité énergétique (kJ/100 g) 37 30 56 25 40 25 307 440 301 44 30 56 7 15 7 37 30 52 59 47 70 59 47 47 42 68 89 89 28 44 32 32 21 21 47 424 348 324 485 755 537 338 695 259 376 242 180 267 Figure 5. Positionnement de goûters composés. destinés à des enfants. Les pondérations retenues (tableau II) mettent l’accent sur la teneur et la qualité des lipides et l’apport en glucides complexes. La proportion de chaque aliment dans le goûter est précisée. Nutrimap® discrimine très nettement entre des goûters pauvres en lipides et modérés en sucres simples (pain d’épices/mandarines/eau : code 15), et ceux riches en lipides et sucres simples, et pauvres en glucides et vitamines (barre chocolatée à la noix de coco : codes 8 et 9). Nutrimap® permet également de concevoir des associations de produits plus favorables : ainsi, 40 g de biscuits chocolatés peuvent faire partie d’un goûter de qualité nutritionnelle modérée quand ils sont associés à du yaourt à boire (code 11), mais peuvent également apparaître dans un goûter mieux équilibré s’ils sont consommés avec une compote de pommes et de l’eau (code 10). De même, une pâte 296 à tartiner chocolatée aux noisettes peut constituer une alternative nutritionnellement intéressante si elle est associée à des glucides complexes (baguette/pâte à tartiner chocolatée aux noisettes/eau-code 1) et à des fruits (baguette/pâte à tartiner chocolatée aux noisettes/clémentines : code 3), alors que l’ajout d’un soda pénalise nettement la qualité (baguette/ pâte à tartiner chocolatée aux noisettes/soda : code 2). Le « pain et chocolat » traditionnel (code 5) s’avère d’une qualité nutritionnelle moyenne, sans doute en raison d’un faible apport en vitamines, mais aussi en fibres ; la substitution de la baguette par du pain complet (code 6) se traduit en effet par une amélioration du positionnement, limitée cependant par l’apport élevé en sodium du pain complet, selon la table de composition utilisée. Par contre, l’augmentation de la quantité de lipides lors d’une substitution de la baguette par Cah. Nutr. Diét., 41, 5, 2006 aliments des sablés se traduit par un net déplacement vers une qualité moins favorable (code 7). Discussion Nutrimap® est un système de profilage nutritionnel dont l’objectif est d’évaluer la qualité nutritionnelle globale d’un aliment ou d’un repas de façon à favoriser les choix les plus pertinents pour rétablir un meilleur équilibre alimentaire. Ceci est pris en compte de manière opérationnelle en introduisant dans le modèle non seulement les recommandations, mais aussi les moyennes des consommations quantitatives effectivement observées, et les apports spécifiques de différentes catégories, réduisant ainsi la part d’intuition ou d’arbitraire. Nutrimap® peut bien sûr évoluer et s’améliorer sur plusieurs points. Par construction, certains « effets de bord » peuvent éloigner le positionnement de produits dont les différences de composition sont minimes. Nous travaillons actuellement sur cette question, bien que le fait d’avoir quinze critères nutritionnels, trois scores possibles et différentes pondérations réduise ce risque. Nutrimap® ne prend pas en compte l’énergie comme critère nutritionnel spécifique ; cependant, par la présence des principaux macronutriments, cette notion est indirectement intégrée dans le modèle, comme le confirme, pour les trois exemples détaillés dans cet article, la bonne cohérence entre densité énergétique et positionnement sur le diagramme. Une autre limite, qui ne peut être attribuée à l’outil lui-même, est l’existence et la qualité des données de composition nutritionnelle. Les données des tables de composition correspondent le plus souvent à des moyennes entre fabrications, variétés, degrés de maturité, marques… et si leur utilisation est justifiée en restauration collective, par exemple, il est souhaitable que les positionnements de produits individualisés puissent se baser sur des analyses spécifiques. Par ailleurs, l’absence des acides gras oméga 3 dans les critères nutritionnels ne permet pas de discriminer parfaitement certains aliments et en particulier les poissons, et l’introduction de ce critère est en cours. Enfin, on doit souligner qu’il n’existe pas aujourd’hui de méthode reconnue de validation des systèmes de profilage nutritionnel existants ou en cours de développement. Plusieurs groupes travaillent à la mise au point de classification de référence, et les performances de Nutrimap® devront être évaluées selon cet étalon. Nous avons cependant effectué une comparaison entre le positionnement d’une centaine de produits par le système hollandais du Vovo ou le système britannique de la FSA : la classification issue de Nutrimap® est bien cohérente avec ces deux systèmes, pourtant basés sur des principes différents (résultats non exposés). Nutrimap® est disponible sous forme d’un outil logiciel d’utilisation simple et qui a été conçu pour pouvoir être utilisé sans connaissances techniques particulières en informatique. Il est également très flexible et peut être adapté à différents groupes de population ou zones géographiques par une simple modification des scores et pondérations affectés à chaque critère, pour peu que les données (recommandations spécifiques, niveaux d’apports moyens) soient disponibles, et que les modifications apportées soient scientifiquement justifiées. Cette flexibilité permet également de s’adapter à des catégories définies de façon diverse : seules les pondérations des nutriments sont susceptibles de changer en fonction des recoupements effectués. Cah. Nutr. Diét., 41, 5, 2006 Comme déjà mentionné, nous pensons que la définition des catégories d’aliments ne relève pas d’un outil, quel qu’il soit. Nos convictions de nutritionnistes nous poussent à préférer un système qui tient compte des catégories, plutôt qu’une approche globale qui conduit à des comparaisons ayant peu de sens sur le plan pratique car elles n’orientent que peu vers les substitutions qui seraient adéquates ; une telle approche peut aussi entraîner la pénalisation de catégories entières, comme les matières grasses, ce qui est peu cohérent avec la notion d’alimentation variée et équilibrée. Il nous paraît cependant a priori souhaitable d’éviter l’excès inverse qui consisterait à multiplier le nombre de catégories, au risque de compliquer inutilement et de rendre inopérant tout système de profilage nutritionnel des aliments. Nutrimap® peut être utilisé avec des objectifs et dans des contextes différents mais toujours dans la perspective d’être un outil d’aide à la décision : il peut être un appui utile pour les personnes chargées de concevoir des menus, en collectivités notamment ; il peut également assister les autorités de Santé Publique pour prendre des positions cohérentes et stables au regard des limitations réglementaires pour certains produits, comme celles concernant la possibilité de mentionner une allégation nutritionnelle ou fonctionnelle, ou bien d’être proposé dans des distributeurs automatiques, ou d’apparaître dans des spots publicitaires destinés aux enfants. La décision finale quant aux limites de séparation entre ce qui est acceptable et ce qui ne l’est pas demeurera délicate et appartiendra toujours au législateur ou au politique mais les bases scientifiques et nutritionnelles pourront en être plus clairement explicitées. Un autre intérêt de Nutrimap® est de pouvoir être utilisé par l’industrie alimentaire dans les étapes de développement et de rénovation de produits. Dans la majorité des entreprises, les conséquences nutritionnelles de modification de recettes ou de matières premières ne sont que très rarement prises en compte. Nutrimap® constitue un moyen simple et rapide pour simuler et/ou contrôler l’effet d’une modification, permettant ainsi d’intégrer la nutrition dans les décisions industrielles, comme un paramètre quantitatif et aisément mesurable. Bien que Nutrimap® n’ait pas la prétention de répondre à toutes les questions soulevées autour des profils nutritionnels et de leur utilisation, il présente des avantages significatifs et notamment celui de ne pas classifier strictement les produits alimentaires par une « note » unique, ce qui conduit très rapidement à la notion de « bons » et de « mauvais » aliments. Il donne au contraire une double information relative aux qualités et aux défauts nutritionnels du produit considéré et permet un jugement plus nuancé favorisant des choix plus informés. Remerciements Les auteurs remercient le groupe Danone pour son soutien dans le développement initial de ces travaux. Résumé Avec l’objectif d’aider les choix favorisant une amélioration de la qualité nutritionnelle globale de l’alimentation, Nutrimap® est un système de profilage nutritionnel des aliments et des repas, fondé sur les recommandations nutritionnelles actuelles et sur les consommations effectivement observées. 297 aliments Nutrimap® permet de positionner des aliments sur un graphique à deux dimensions dont les coordonnées correspondent à leurs qualités et à leurs défauts nutritionnels. Ces coordonnées sont générées à partir d’une analyse de la composition nutritionnelle du produit, qui prend en compte le groupe d’aliments et sa contribution aux apports en nutriments pour pondérer différemment les critères nutritionnels retenus. Le pouvoir discriminant de Nutrimap® est illustré par l’exemple de deux catégories (viandes, œufs, poissons et plats cuisinés) ; une simulation sur des goûters de composition variée montre que Nutrimap® peut faciliter la conception de repas de valeur nutritionnelle contrôlée. D’autres applications, comme l’étiquetage des produits ou l’accompagnement des politiques publiques en nutrition, sont évoquées. Mots-clés : Profils nutritionnels – Équilibre alimentaire – Groupe d’aliments – Santé Publique. Abstract Based on current nutritional guidelines and on observed levels of dietary intakes, Nutrimap® is a nutritional profiling system designed to help choices orientated towards an improvement of the global nutritional quality of the diet. Nutrimap® enables the positioning of food items on a two-dimension graph where both coordinates correspond to their nutritional assets or weaknesses. These coordinates are generated through an analysis of the nutritional composition of the food, which takes into account the considered food group and its contribution to nutrient supply to weight differently the nutritional criteria. The discriminative power of Nutrimap® is exemplified with two food categories (meat, egg and fish and composite dishes). Simulation on children’s afternoon collation gathering different food items shows that Nutrimap® can be a valuable help in designing meals of controlled nutritional value. Other uses, namely food labelling or support for nutritional policies, are mentioned. Key-words: Nutritional profiles – Food balance – Food categories – Public Health. 298 Bibliographie [1] WHO. Diet, Nutrition and the prevention of chronic diseases. Report of a joint WHO/FAO Expert Consultation, WHO technical report series. WHO, Geneva, 2003. [2] Olshansky S.J., Passaro D.J., Hershow R.C. et al. A potential decline in life expectancy in the United States in the 21st century. N. Engl. J. Med., 2005, 352, 1138-1145. [3] Zelman K., Kennedy A. Naturally nutrient rich… putting more power on Americans’plates. Nutrition Today, 2005, 40, 60-68. [4] Lachance P.A., Fischer M.C. Educational and technological innovations required to enhance the selection of desirable nutrients. Clin. Nutr., 1986, 5, 257-267. [5] Gazibarich B., Ricci P.F. Towards better food choices: the nutritious food index. Austr. J. Nutr. Diet., 1998, 55, 10-20. [6] Scheidt D.M., Daniel E. Composite index for aggregating nutrient density using food labels: ratio of recommended to restricted food components. J. Nutr. Educ. Behav., 2004, 36, 35-41. [7] Rayner M., Scarborough P., Stockley L. Nutrient profiles; options for definitions for use in relation to food promotion and children’s diets. Final report, 2004, www.fsa.uk. [8] Rayner M., Scarborough P., Stockley L., Boxer A. Nutrient profiles: further refinement and testing of model SSCg3d. Final report, 2005, www.fsa.uk. [9] Azaïs-Braesco V., Goffi C., Labouze E. Nutrient Profiling: Comparison and Critical Analysis of Existing Systems. Public Health Nutrition, 2006, 9, 613-622. [10] Haut Comité de la Santé Publique. Pour une politique nutritionnelle de santé publique en France. Enjeux et propositions. Collection Avis et rapports-ENSP Éditions, Paris, 2000. [11] Ferro-Luzzi A., James W.P.T. and the Eurodiet group. Nutrition and Diet for healthy life styles in Europe: the EURODIET evidence. Public Health Nutrition, 2001, 4, 2(A) and 2(B). [12] Volatier J.L. (coord.) Enquête individuelle et nationale sur les consommations alimentaires. Collection Tec et Doc, Éditions Lavoisier, Paris, 2000. [13] Martin A. (coord.) Apports nutritionnels conseillés pour la population française. Collection Tec et Doc., Éditions Lavoisier, Paris, 2000. [14] Favier J.C., Ireland-Ripert J., Toque C., Feinberg M. Répertoire général des aliments. Table de composition. Collection Tec et Doc, Éditions Lavoisier, Paris, 1995. Cah. Nutr. Diét., 41, 5, 2006