french Monitor #14.04 - Coalition for the International Criminal Court
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french Monitor #14.04 - Coalition for the International Criminal Court
95 es s ur at ion t gn Si fica ti Ra 7 MONITEUR de la Cour Pénale Internationale Le Périodique de la Coalition pour la Cour Pénale Internationale 14ème numéro – Mars 2000 La La Norvège, Norvège, Septième Septième Ayant Ayant Ratifié Ratifié Le Le Statut! Statut! Le Point Sur Syracuse État État Les Éléments des Crimes et la question des victimes spéciales Page 3 Les Disparitions Forcées Les interprétations possibles Page 4 S.E. ambassadeur Ole Peter Kolby dépose l’instrument de ratification au siège de l’ONU. Ici et Maintenant Déroulement de la campage pour la CPI Pages 6 - 7 Le Mandat Limité de la PrepCom Page 8 La Conférence de Mexico Page 9 Le Crime d’Agression Page 9 Sommaire de la Troisième PrepCom Pages 10 - 11 Le Moniteur de la CPI est une publication de la Coalition pour la Cour Pénale Internationale Cela fait moins d'un mois et demi que le dernier numéro du Moniteur a été publié, pourtant des développements considérables se sont produits quant à l'initiative globale en faveur de la création de la Cour Pénale Internationale (CPI) permanente. Le plus récent d'entre eux est le dépôt, le 16 février, de l'instrument de ratification de la Norvège aux Nations Unies, après que le Parlement norvégien, le Storting, ait consenti à la ratification le 27 janvier 2000. Le fait que la Norvège ait pu ratifier aussi vite ce texte capital et complexe et inclure plus de cent pages d'obligations quant à la mise en application de ce dernier, démontre un grand élan politique en faveur de la CPI. Différente de celle des autres traités, la ratification du Statut de la CPI peut entraîner des amendements législatifs, la création d'une nouvelle législation, et même des amendements constitutionnels. Un communiqué de presse et la transcription du débat de la session plenière du Parlement norvégien, en anglais, en français et en espagnol, peuvent être trouvés sur le site internet de la CCPI à l'adresse www.iccnow.org. En dépit des épreuves juridiques et politiques uniques qui surviennent autour de ce traité, les autres nations font aussi des progrès considérables vers la ratification. En décembre, le gouvernement canadien a annoncé l'introduction à la Chambre des Communes d'une nouvelle loi sur les Crimes contre l'Humanité. Cette loi, si elle est adoptée par le Parlement, fera non seulement du Canada l'une des premières nations à ratifier le Traité créant la CPI, mais elle en fera aussi probablement le premier pays à achever sa législation nationale concernant la mise en application de ce Traité. En effet, dans certains pays, tels le Canada, il est nécessaire de mettre en place ce type de législation avant qu'une loi de ratification ne puisse être adoptée. S’ajoutant à la signature du Statut le 7 février par le Brésil, un groupe multi-partis de parlementaires a présenté, début février, un projet d'amendement constitutionnel pour faciliter la ratification du Statut par le Brésil. L'amendement admet la compétence de la CPI mais contient une disposition qui précise qu'une peine de condamnation à perpétuité ne pourra pas être purgée au Brésil. C'est un développement spécialement significatif compte tenu du fait que de nombreux pays éprouvent des difficultés face à la contradiction potentielle entre leurs lois nationales et les dispositions du Statut concernant la condamnation à perpétuité. Le Processus de ratification avance aussi rapidement en Argentine, au Costa Rica et au Vénézuela. Le 1er février 2000, le Roi de Belgique a signé la loi de ratification qui avait été adoptée par le Conseil des Ministres en janvier. Le projet de loi est maintenant prêt à être soumis au Sénat et à la Chambre des Représentants pour un vote. En France, le 22 février 2000, l'Assemblée Nationale a voté presque à l'unanimité en faveur de la ratification du Statut après une première lecture et un premier débat de la loi autorisant la ratification. Le Sénat votera sur ce projet de loi le 23 mars. En Allemagne, deux avant-projets de loi permettant à la nation de ratifier le Traité de Rome ont été adoptés par le Bundesrat allemand (le Sénat) tôt en février. Les débats au Bundestag (le Parlement) ont commencé et, lorsqu'ils seront terminés, les avant-projets seront à nouveau soumis au Sénat pour approbation finale. L’Espagne et le Danemark semblent aussi avancer rapidement vers la ratification. Les pays suivants se sont ajoutés à la liste des signataires du Traité, amenant le nombre des États signataires à la mi-mars à un total de 95 : la République Centrafricaine, l'Estonie, l'Ukraine, le Brésil (voir-ci dessus) et la République de Corée. Plusieurs réunions et conférences sont organisées pour les mois qui viennent. Ces événements se rapportent à de nombreux aspects du processus de la CPI, y compris ceux facilitant la ratification du Statut et ceux assurant le développement de législations nationales permettant sa mise en application, créant ainsi un soutien général pour la CPI et élargissant les réseaux de ceux qui travaillent sur cette question. Nombre de ces événements sont mis en exergue dans ce numéro du Moniteur et dans le fax et le bulletin électronique bi-hebdomadaire de la CCPI. William R. Pace, Coordinateur La décision de créer une cour permanente internationale est une percée du droit international…La Cour va permettre de réduire le temps de Le Moniteur de la Cour Pénale Internationale réaction de la communauté internationale face aux crimes internationaux les plus graves…Nous espérons que la Cour pourra de cette manière avoir un effet dissuasif. – Knut Vollebæk, Ministre, Norvège, durant le débat au Storting (Parlement norvégien) le 27 janvier 2000 Table des Matières Les Éléments des Crimes : Développements à Syracuse Page 3 Syracuse et les Besoins des Enfants et des Personnes Handicapées Page 3 Les disparitions forcées et la CPI Page 4 CICC c/o WFM 777 UN Plaza New York,New York 10017 USA Téléphone : 1-212-687-2176 Fax : 1-212-599-1332 Adresse électronique : [email protected] Site internet : http://www.iccnow.org William R. Pace Coordinateur de la Coalition Jayne Stoyles Coordinatrice du projet & Directrice de la publication Événements du début de l'an 2000 Page 6 Événements à venir en l’an 2000 Page 7 Accent sur l’Asie Page 6 Accent sur l’Amérique Latine Page 7 Accent sur l’Afrique de l'Ouest Page 7 Geogia Boundy Assistante du programme Les règles de procédure de la CPI et le mandat (limité) de la Commission Préparatoire sur les Règles de Procédure et de Preuve Page 8 Carmel Gabbay Attachée de presse et de recherche La Rencontre entre la Société Civile Mexicaine et le Gouvernement Mexicain Page 8 Le Crime d'Agression Page 9 La troisième session de la Commission Préparatoire Pages 10 - 11 Irune Aguirrezábal Eduardo Gonzalez Cueva Coordinatrice pour l’Europe Coordinateur chargé des pays du Sud Jens Iverson Assistant de Publication & Responsable du site internet Ushma Parikh Coordinatrice pour la Collecte de fonds Jennifer Schense Conseillère juridique Comité de Pilotage Informel de la CCPI : Amnesty International Asociación Pro-Derechos Humanos European Law Students Association Fédération Internationale des Ligues des Droits de l’Homme Human Rights Watch International Centre for Human Rights and Democratic Development International Commission of Jurists Lawyers Committee for Human Rights No Peace Without Justice Parliamentarians for Global Action Women’s Caucus for Gender Justice in the ICC World Federalist Movement Signatures récentes (de gauche à droite) République de Corée, le 8 mars 2000, S. E. Lee Seeyoung (Ambassadeur et Représentant permanent auprès de l’ONU) et M. William Pace, coordinateur de la CCPI. Brésil, le 7 février 2000. S. E. Gelson Fonseca (Ambassadeur et Représentant permanent auprès de l’ONU) Ukraine, le 20 janvier 2000. S.E. Volodymyr Yel'chenko (Ambassadeur et Représentant permanent auprès de l’ONU) Estonie, 27 décembre 1999. S.E. Sven Jürgenson (Ambassadeur et Représentant permanent auprès de l’ONU) République Centrafricaine, le 7 décembre 1999. S. E. Denis Wangao-Kizimale (Ministre de la Justice) (photos : 1,2 CCPI, 3-5 UN DPI) Nous remercions pour leurs traductions et leurs contributions à ce numéro Ambreen Delawalla, Anne Saris et Jeanne Sulzer. Les fonds permettant actuellement à la Coalition d’accomplir sa tâche proviennent de dons de la Fondation Ford, de la Fondation John D & Catherine T McArthur, des gouvernements du Canada, de l’Allemagne, du Lichtenstein, des Pays-Bas, et du Royaume-Uni, de donateurs à titre individuel et d’organisations non-gouvernementales. Des dons sur le long terme ont été reçus de l’Union Européenne, des gouvernements du Danemark, de la Finlande, de l’Italie, de la Fondation Paul & Daisy Soros, et d’autres entités. Page 2 Le Moniteur de la Cour Pénale Internationale • Mars 2000 Les Éléments des Crimes: Développements à Syracuse Par Helen Duffy et Christopher Keith Hall Environ 100 représentants de gouvernements, d'organisations inter-gouvernementales et d'ONG se sont réunis pendant une semaine à Syracuse en Italie du 31 janvier au 5 février 2000 pour discuter des Éléments des Crimes qui, d'après l'article 9 du Statut de Rome, doivent être établis pour "aider la Cour dans l'interprétation et la mise en oeuvre" du Statut. Cette conférence, comme la plupart de la demi-douzaine des précédentes réunions intersessionnelles qui ont eu lieu depuis 1995, était organisée par l'Institut International d'Études Approfondies en Sciences Criminelles et sponsorisée par le gouvernement italien. L'ambiance amicale et informelle a permis de réduire les divergences et de suggérer des solutions, dont un grand nombre aidera beaucoup la Commission Préparatoire de la Cour Pénale Internationale lorsqu'elle commencera sa deuxième lecture du projet sur les Éléments des Crimes (N.U. Doc. PCNICC/1999/L.5/Rév.1/Add.2/Annex III) pendant sa quatrième session qui aura lieu du 13 au 31 mars 2000 la New York. Comme cela a été précisé ci-dessus, la session a aussi mis en exergue de nouvelles questions qui pourraient être problématiques et doivent être résolues avant le mois de juin 2000, date limite pour l’adoption du document sur les Éléments. Herman von Hebel (Pays-Bas), qui est le président du Groupe de Travail sur les Éléments des Crimes et le Prince Zeid Bin RaÌad al Hussein (Jordanie) ont présidé les débats portant sur les Éléments. En plus de ces discussions, une série de réunions ont été organisées par le gouvernement italien. Phakiso Mochochoko (Lesotho) a présidé ces réunions qui ont porté sur la protection des droits des enfants et des personnes handicapées dans les Règles de Procédure et de Preuve (voir ci-dessus l'article de Guillemette Meunier). Les discussions sur les Éléments des Crimes se sont limitées à deux questions principales : premièrement, quel doit être le rapport entre les Éléments et le Chapitre III du Statut, Chapitre qui pose les principes de droit pénal, y compris "l'élément mental" des crimes et de la responsabilité personnelle et deuxièmement, quelle sera la structure du document sur les Éléments des Crimes. (La réunion n'a pas abordé de questions controversées telles que la définition actuelle de l'exigence d'une "politique de l'État ou de l'organisation" en matière de Crimes contre l'Humanité, ni les Éléments de crimes particuliers. Ces questions ont été gardées pour la deuxième lecture en mars). Le débat a soulevé une série de questions juridiques et politiques très complexes. Le premier jour, une série de papiers ont été présentés par le Comité International de la Croix-Rouge, la Suède, le Samoa et le Canada, révélant une grande diversité d'opinions et posant les bases de travail conceptuelles pour les négociations de la semaine. Le deuxième jour, le Coordinateur a présenté une liste de questions divisées en catégories "conceptuelles" et "structurelles". De cette division a découlé l'organisation du reste des débats. LES QUESTIONS CONCEPTUELLES La première et la plus fondamentale des questions était de savoir dans quelle mesure l'article 30 du Statut de Rome (portant sur l'élément mental) était suffisant pour chaque crime et dans quelle mesure il était nécessaire d'incorporer cet élément mental dans les Éléments des Crimes. L'article 30 (1) indique que "sauf disposition contraire, nul n'est pénalement responsible et ne peut être puni à raison d'un crime relevant de la compétence de la Cour que si l'élément matériel du crime s'accompagne d'intention et de connaissance". Le reste de cet article définit ces deux termes. Différents points de vues ont été exprimés quant au sens de "sauf disposition contraire". Certains estimèrent que cette expression ne faisait référence qu'à la situation dans laquelle les articles 6, 7 et 8 du Statut spécifient un standard différent, tandis que d'autres soutinrent que le document des Éléments pourrait fournir les "dispositions contraires". Mais cela donnera-t-il aux délégués la liberté d'utiliser les Éléments des Crimes pour créer des exigences qu'ils considèreraient comme convenables quant à la connaissance ou à l'intention ? L'opinion générale, sinon unanime, était que cela n'était pas le cas. Comme un délégué l'a dit, l'élaboration des Éléments n'est pas un procédé législatif, et tous ont accepté la cohérence avec le Statut comme principe directeur. En conséquence, les Éléments suite page 5 Syracuse et les Besoins des Enfants et des Personnes Handicapées Par Guillemette Meunier Les délégués gouvernementaux, des organisations non-gouvernementales (ONG), et des spécialistes de diverses formations se sont réunis à Syracuse, en Italie, entre le 2 et le 5 février pour la réunion intersessionnelle de la Commission Préparatoire des N.U. sur la Cour Pénale Internationale (CPI). L'accent pendant cette dernière a été mis sur les Éléments des Crimes. Deux sessions de cette réunion ont eu pour objet la protection des groupes spéciaux de victimes, tout particulièrement les enfants et les personnes handicapées. Le but de ces discussions était de réviser les Règles de Procédure et de Preuve et d'adapter ou de suggérer des propositions répondant aux besoins de ces groupes particuliers. C'est au gouvernement italien que l'on doit le fait que du temps ait été accordé à cet objectif. Lors de la Commission Préparatoire (La PrepCom) de janvier, peu d'attention avait été accordée aux besoins particuliers des enfants pendant les discussions du Groupe de Travail sur les Règles de Procédure et de Preuve. Le sentiment général était que l'on n'avait pas fait assez d'efforts pour examiner en profondeur les Règles dans le but de s'assurer que les droits et intérêts des enfants soient suffisament pris en compte. Les droits et les besoins des personnes handicapées aussi n'ont pas été explicitement pris en compte dans les Règles. Lors de la tenue d'un panel sur les problèmes des victimes pendant la Commission Préparatoire, le Représentant Spécial du Secrétaire général des N.U. pour les Enfants et le Conflit Armé, Monsieur Olara Ottunu, a exprimé sa crainte que si aucun effort de révision des Règles de Procédure n'était fait afin de prendre en compte les droits des enfants victimes/témoins, les intérêts de ce groupe très vulnérable ne seraient pas protégés. Pour remédier à cet état, il a suggéré l'organisation d'une réunion d'experts afin d'étudier cette question. Un groupe d'experts de ces questions s'est réuni plusieurs fois avec les délégués et de fructueuses discussions ont abouti en un projet de texte comprennant les recommandations des délégués de plusieurs pays. Ce document sera incorporé dans les Règles de Procédure et de Preuve. La principale question traitée a été de savoir si il était possible d'élaborer des mesures de protection de l'enfant victime/témoin pour éviter une retraumatisation tout au long des poursuites, en particulier lors de la phase précédant le procès et pendant ce dernier. En ce qui concerne les personnes handicapées, le souci principal était de faciliter leur participation pendant les procédures, l'accessiblité des mécanismes en place et l'accès aux réparations. L'attention portée sur la nécessité de protéger davantage l'enfant, y compris Le Moniteur de la Cour Pénale Internationale • Mars 2000 l'enfant témoin, a entraîné nombre des recommandations par le groupe d'experts. Tout d’abord, il a été envisagé que le Greffier en chef ait le pouvoir de nommer quelqu'un pour aider l'enfant, de l'enquête jusqu'à la fin des poursuites. L'essai de déterminer qui pourrait jouer un tel rôle a provoqué une discussion intéressante. Quelques délégués ont posé des questions quant au statut de cette personne de soutien, portant notamment sur son rôle vis-à-vis des parents de l'enfant, sa contribution par rapport à celle d'un expert sur l'enfant traumatisé, expert qui pourrait les aider à la demande de la Division d'aide aux Victimes et aux Témoins. Après des débats importants, la définition proposée est la suivante : "la personne qui est nommée pour soutenir les enfants les guidera et les assistera, soit individuellement soit collectivement, en vue d'assurer que leurs meilleurs intérêts soient respectés tout au long du processus". Afin de répondre aux inquiétudes de quelques délégués, une clarification a été ajoutée et précise : "la personne qui est nommée pour soutenir les enfants prendra toutes les dispositions necéssaires pour aider les enfants et non pour leur donner un traitement ; le rôle de cette personne n'est pas de se substituer aux parents mais de s'ajouter à eux". suite page 4. Page 3 Besoins, suite de la page 3. Une deuxième recommandation fut que le Procureur devrait pouvoir recourir à des moyens alternatifs pour obtenir des preuves en provenance d'enfants lorsque cela s'avère necéssaire sans pour autant porter atteinte aux droits de l'accusé. Une règle spéciale a été suggérée afin de permettre l’usage des preuves enregistrées en vidéo au stade préliminaire du procès afin d'éviter les contre-interrogatoires et les entretiens répétitifs et agressifs avec l'enfant. Cette option serait disponible à la demande du Procureur, d'une personne arrêtée, ou d'une personne qui a comparu devant la Cour à la suite d’une citation émise par la Chambre préliminaire en application de l'article 58 du Statut. D'un commun accord, le groupe d'experts à Syracuse a précisé qu'il faut que la Cour Pénale Internationale puisse prendre des mesures en matière de publicité afin de protéger les enfants victimes et leurs familles, aussi bien que les personnes qui prennent soin d'eux. La définition de "personnes qui prennent soin" (terminologie acceptée au cours des discussion) fut largement débattue parmi les délégués et les experts, certaines délégations exprimant leur inquiétude à propos de la création de cette nouvelle catégorie de personnes nécessitant une protection. Toutefois, la décision a été prise que la protection offerte par l’article 5.32 doit être accordée aux "personnes qui prennent soin". Cela comprend les personnes qui ont la responsabilité légale d'un enfant et ceux qui agissent "in loco parentis" lorsque les parents ou les autres personnes légalement responsables ne peuvent assumer leurs responsabilités vis-à-vis de l'enfant. Une remarque a été faite que, par exemple, au Rwanda après le génocide, la grande majorité des personnes prenant soin d'enfants était des familles de placement informelles qui n'étaient ni légalement responsables de l'enfant ni des professionnels s'occupant de l'enfant. Les experts ont fait d'autres suggestions quant aux besoins spécifiques des enfants et des personnes handicapées, y compris celui d'être adéquatement représentés lors des audiences supplémentaires portant sur les réparations (Article 6.21); la possibilité de témoigner par des moyens autres que la liaison vidéo (Article 6.26) et l'accessibilité des poursuites (Article 6.30). Une proposition a aussi été faite selon laquelle le fait que la victime soit un enfant doit être considéré comme une circonstance aggravante lors de la détermination de la peine (Article 7.1). De plus, une mure réflexion a été accordée à la question des enfants victimes de violence sexuelle. Après un long débat, il a été convenu de ne pas retenir dans le rapport du séminaire de référence à l'enfant dans les dispositions concernant le consentement dans les affaires de violence sexuelle. Cette question reste très controversée et sera sans nul doute une question importante lors la prochaine PrepCom. Lors de la séance plénière finale, plusieurs délégations ont reconnu le travail accompli par le groupe d'experts et ont exprimé leur désir de présenter les propositions contenues dans le rapport du séminaire lors de la prochaine session de la Commission Préparatoire qui aura lieu en mars. Néanmoins, le point n'est pas encore clair de savoir si toutes les recommandations seront incluses. Il est aussi difficile de prédire quel est le soutien que ces propositions recevront pendant la deuxième lecture des Règles de Procédure et de Preuve. Guillemette Meunier est la Directrice de Projet, Droits des Enfants, au siège de l'UNICEF à New York. Les disparitions forcées et la CPI par Tarciso Dal Maso Jardim Le Statut de Rome définit ainsi le crime de disparition forcée "les cas où des personnes sont arrêtées, détenues ou enlevées par un État ou une organisation politique ou avec l'autorisation, l'appui ou l'assentiment de cet État ou de cette organisation, qui refuse ensuite d'admettre que ces personnes sont privées de liberté ou de révéler le sort qui leur est réservé ou l'endroit où elles se trouvent, dans l'intention de les soustraire la protection de la loi pendant une période prolongée". Certains estiment dit que la dernière partie de cette définition était peu souhaitable pour la simple raison que le crime ne peut pas être qualifié sur le fondement de l'intention du criminel de soustraire la personne à la protection que lui offre la loi. Sans nul doute, la disparition comprend des actes qui empêchent tout recours à une défense juridique par la personne disparue ou qui rendent impossible pour sa famille, ses compagnons, ses amis d'apprendre sa localisation. Et pourtant les disparitions constituent un crime complexe qui implique un certain nombre d'actes tels l'enlèvement, l'emprisonnement illégal, la torture, l'assassinat, le refus de fournir des informations, la disparition du corps et d'autres preuves, l'enlèvement d'enfants et ainsi de suite. Comme la personne est souvent tuée, le résultat absurde serait qu'il serait nécessaire de démontrer une intention de retirer à la personne décédée la protection de la loi. La vérité est que les criminels, en commettant l'acte de disparition, essaient souvent de se protéger contre toutes poursuites judiciaires. En fonction de l'interprétation qui sera faite de l'article 7 1) i) des Éléments des Crimes, il existe un danger que la Cour établisse une responsabilité juridique pour les individus en charge de l'enlèvement ou de l'incarcération secrète de la personne, et non celle des individus qui ont torturé ou tué la personne ou disposé de son corps. Pour éviter cela, une alternative raisonnable pourrait être d'avoir une compréhension extensive de la notion de Page 4 victimes du crime en incluant la famille, les compagnons et les amis ou même la société en général dans la notion de victime indirecte. Ainsi, l'intention de l'accusé de soustraire les victimes à la protection de la loi pourrait être présumée dans tous les cas de disparitions forcées de personnes. Cette définition stipulée par le Statut a aussi été critiquée en raison de sa référence à l'intention de soustraire la personne à la protection de la loi "pour une période prolongée". Combien de temps ? Comment une telle intention doit-elle être prouvée ? La seule approche raisonnable consiste à définir la notion de victime de façon extensive et de comprendre dans les éléments mentaux l'intention de s'attirer l'impunité, opérant alors une distinction par rapport à la simple détention arbitraire. L'intention consistant à rechercher l'impunité n'est ainsi pas enfermée dans des limites temporelles. L'accent doit aussi être mis sur le fait qu'il existe différentes données pour établir la responsabilité d'un État et d'un individu dans le cas d'un crime composite comme celui de la disparition. Il arrive rarement qu'un individu soit impliqué dans tous les actes que comprend la disparition. Lorsqu'un État est poursuivi, tous les actes attribuables à tous les acteurs étatiques devraient être visés. Essayer de prouver la culpabilité des individus est de plus en plus complexe. A certains moments, la personne qui accomplit un aspect du crime n'est pas la même et peut même ne pas connaître l'identité de la personne impliquée dans une phase différente ou ignorer les circonstances entourant son action. Il devient alors très difficile d'incriminer les personnes qui sont impliquées dans la disparition forcée. Il est aussi important de remarquer que, étant donné que le crime est caractérisé par le fait que le criminel détruit ou cache la preuve centrale, c'est-à-dire le corps de la victime, la Cour devra admettre d'autres types de preuve, tels que les preuves circonstancielles. Ceci met Un groupe de Mères de la Place de Mai portent une bannière comportant les photos de ceux qui ont disparu pendant la dictature argentine de 1976-83. l'emphase sur le besoin d'accorder une attention spéciale à ce crime, non seulement au cours des discussions sur les Eléments des Crimes mais aussi dans les discussions sur les Règles de Procédure et de Preuve. Le Statut précise qu'il faut remplir quatre conditions objectives pour que la disparition forcée de personnes soit constituée : (1) qu'il y ait eu une arrestation, une détention ou un enlèvement ; (2) que les personnes directement ou indirectement responsables soient liées à l'État ou à une organisation politique ; (3) qu'il y ait eu un refus de donner des informations sur la privation de liberté et la localisation de la personne disparue ; (4) que le ou la disparu(e) et sa famille (c'est-à-dire les victimes au sens extensif) soient privés de la protection de la loi pour une période indéterminée. Les Éléments des Crimes aideront la Cour à interpréter et à appliquer les articles définissant les Crimes contre l'Humanité mais il est douteux que l'état actuel des discussions sur les disparitions forcées fournisse à la Cour les meilleurs instruments d'interprétation. A la fin de la 4ème session de la Commission préparatoire, le texte (PCNICC/1999/WGEC/RT.16) proposait : (1) La conduite a été commise en tant que partie à une attaque généralisée ou systématique contre une population civile ; (2) l'accusé savait que sa conduite faisait partie ou voulait que sa suite page 9 Le Moniteur de la Cour Pénale Internationale • Mars 2000 Éléments des Crimes, suite de la page 3. pourraient fournir un standard autre que celui prévu à l'article 30, mais uniquement lorsque les crimes prévus par le Statut, tels qu'interprétés à la lumière du droit applicable par la Cour en application de l'article 21 (en particulier, le droit humanitaire international) l'exigent. Illécéité Une délégation a exprimé son inquiétude quant au fait que les Éléments, tels qu'ils sont actuellement formulés, pourraient permettre la poursuite judiciaire ; de conduites licites. L'exemple suivant a été donné : une seule personne protégée, supposons un vicaire, se tient debout sur un pont entouré d'objectifs militaires légitimes. Si le test de la proportionnalité est manifestement satisfait, un pilote peut attaquer ce pont sans mettre en jeu sa responsabilité pénale internationale, malgré sa pleine connaissance du fait que le vicaire sera tué. Le problème est de savoir si le pilote pourra être accusé d'homicide intentionnel. Ceux qui ont répondu suggérèrent plusieurs raisons pour lesquelles cela ne serait en fait peut-être pas un problème. Mis à part le point de vue, qu'en pratique, un tel acte d'accusation n'arriverait jamais, on a fait remarquer que cet agissement serait exclu en tant que conduite pour laquelle il y avait eu une "justification ou excuse légale", comme cela est prévu dans le Chapeau actuel. D'autres ont suggéré qu'en plus, en application du principe de la lex specialis, la règle spéciale qui porte sur l'attaque causant incidemment des pertes en vies humaines, des blessures et dommages excessifs (article 8 2) b) iv)) restreint par implication la portée de la règle générale qui interdit les homicides intentionnels (article 8 a) i)), garantissant par la-même que le pilote ne sera pas accusé d'homicide intentionnel dans l'exemple ci-dessus énoncé. Le Contexte La question sans doute la plus difficile et certainement la plus controversée qui se soit fait jour a porté sur le rapport, s'il y en a un, entre l'état mental de l'accusé et l'existence d'un conflit armé. L'existence d'un conflit est-elle exclusivement une question juridictionnelle qui doit être évaluée par la Cour, comme un certain nombre de personnes l'ont suggéré, et comme la jurisprudence du TPIR et du TPIY semble l'indiquer ? Ou, comme d'autres l'ont suggéré, est-il nécessaire que l'accusé(e) sache que ses crimes sont liés à un conflit armé ? Si cela est le cas, est-il nécessaire que ce(tte) dernier(e) connaisse la nature internationale ou noninternationale du conflit armé ? La dernière proposition a été rejetée sans équivoque. Aucun délégué n'a soutenu que l'accusé devait avoir à faire de telles distinctions complexes - entre des conflits internationaux et non-internationauxdistinctions sur lesquelles plusieurs chambres du TPIY ont médité sans se mettre d'accord. Certains se sont prononcés en faveur de l'inclusion de la condition que l'accusé ait fait quelque évaluation basée sur les faits qu'un conflit avait lieu pendant la période de temps en question. Un certain nombre des mêmes délégués ont remis en cause l'importance pratique d'une telle condition, en suggérant que dans le monde réel, un accusé "avec des yeux et des oreilles" saurait qu'un conflit avait lieu. D'autres ont souligné la difficulté de distinguer le conflit armé des troubles civils, difficulté accentuée par la réticence commune des gouvernements à reconnaître l'existence de conflits armés à l'intérieur de leurs frontières. On a fait mention de l'expérience du TPIY ; les crimes poursuivis ont été commis parfois à des moments et places différents de ceux des hostilités armées, donc des "yeux et des oreilles" ne permettraient pas nécessairement la connaissance de ces dernières. Un certain nombre de points de vue ont été exprimés à propos de la différence, s'il y en a une, de degré de responsabilité pénale entre des crimes commis pendant des conflits armés et ceux commis dans d'autres contextes, différence qui pourrait justifier la présence d'une règle générale exigeant la connaissance de la circonstance aggravante. D'autres se sont demandé si il pourrait y avoir des fondements de principe permettant d'exiger la connaissance du fait qu'une sorte de conflit avait lieu sans pour autant exiger celle de la nature internationale ou non-internationale de ce conflit : si la connaissance du contexte pertinent est exigée, pourquoi pas la pleine connaissance de tous les faits pertinents ? Tandis que personne ne soutenait la necéssité de prouver l'existence de la connaissance d'un conflit international, il a été demandé de mettre l'emphase sur ce que certains ont perçu comme étant un fondement douteux du principe de l'exigence de la connaissance de faits liés au conflit. Un projet de texte pour l'inclusion dans le Chapeau des Crimes de Guerre, préparé par un groupe informel pendant la dernière nuit de la conférence intersessionnelle, a suggéré la formulation suivante : "Il est entendu que les éléments pour les Crimes de Guerre n'incluent pas l'exigence que l'accusé ait procédé à une évaluation juridique portant sur l'existence d'un conflit armé ou sur sa catégorisation comme conflit international ou non-international". Le but de ce texte, tel qu'il est décrit dans le commentaire introductif, est d'assurer que la question du niveau de connaissance ou d'intention que l'accusé doit avoir "reste ouverte". D'après presque tous les délégués, ceci revient à dire que la question est du ressort de la Cour. Savoir si la Cour accomplira ce but est une autre question. Erreur de Droit ou de Fait Après une vaste discussion, basée pour partie sur un papier soumis par le Canada et sur les papiers mentionnés ci-dessus, il fut accepté que les règles sur les erreurs de droit ou de fait présentées dans l'article 32 du Statut de Rome ne nécessitaient pas de plus amples précisions. La Responsabilité individuelle et la Responsabilité de Commandement En général, il a été estimé que les diverses formes de responsabilité pénale individuelle d'un complice définie à l'article 25, telles que la sollicitation, l'encouragement, l'apport d'aide, de concours ou de toute autre forme d'assistance, l'agissement de concert et la tentative de commission de crimes, de même que l'incitation directe et publique à commettre le Génocide, ne nécessitaient pas de précisions supplémentaires dans les Éléments. Une conclusion similaire a été faite quant à la responsabilité des chefs militaires et à la responsabilité des supérieurs hiérarchiques (s'appliquant aux supérieurs civils) telles que définies à l'article 28. Chevauchement des Crimes Un problème distingué pour être discuté plus en avant était le traitement des crimes se chevauchant. Ce sujet, qui peut être réglé dans le texte sur les Éléments ou comme un problème de détermination de la peine, a nécessité de plus amples réflexions. Quelques délégués ont estimé qu'il n'était pas nécessaire d'aborder cette question dans les Éléments des Crimes. Des propositions seront présentées lors de la Le Moniteur de la Cour Pénale Internationale • Mars 2000 prochaine session de la PrepCom. Les Jugements de Valeur Il y eut quelques débats sur les éléments impliquant des jugements de valeur. On a essayé de savoir s'il fallait clarifier le fait qu'il n'était pas nécessaire que l'accusé n'ait pas du procéder, par exemple, à une évaluation juridique quant au caractère inhumain de ses actes pour être responsable de traitement inhumain. L'opinion générale était que ce fait était évident et qu'une telle clarification était inutile. LES QUESTIONS STRUCTURELLES Un vaste consensus s'est fait sur un certain nombre de questions fondamentales structurelles, avec comme principe de base le besoin de simplicité et de clareté. L'idée d'un Chapeau commun qui préciserait clairement que les éléments sont destinés à "aider la Cour" a rencontré un vif succès. La possibilité d'un commentaire dans le document sur les Éléments (tel qu'il existe actuellement pour le Génocide) a été discutée mais globalement on a estimé qu'elle était inutile. La majorité des États a préféré ne pas avoir de notes de bas de page dans le document final, ou de ne les utiliser qu'en dernier recours. On a distingué entre les notes de bas de page selon leur fonctions, avec le sentiment fort que les notes de bas de page qui exprimeraient des opinions minoritaires ne devraient pas être inclues : les problèmes non réglés devraient être résolus pendant la PrepCom même. Un débat considérable a porté sur l'usage de courts titres dans le texte des Éléments. Certains États se sont opposés à un tel usage en raison de la possibilité de déformation ou de fausse représentation du caractère du crime. D'autres ont préféré retenir l'usage de courts titres pour la facilité d’accès. Une position de compromis a suggéré par souci de clarification que les courts titres n'auraient aucune conséquence légale. La conférence a recommandé que les éléments de chaque crime devraient apparaître dans l'ordre suivant : la conduite, les conséquences et les circonstances associées au crime. Quand aucun élément mental n'est contenu dans la liste, "il est entendu que l'élément mental pertinent, c-à-d l'intention, la connaissance, ou les deux, tel que présentées dans l'article 30 s'applique". Quand un autre standard s'applique, l'élément mental pertinent sera classé d'après la conduite, les conséquences, et les circonstances connexes à chaque crime. En ce qui concerne le contexte de l'existence d'un conflit armé, de nombreuses délégations ont estimé qu’il ne s’agissait pas d’une question concernant les Éléments mais d’une question uniquement de compétence et ont préféré l'inclure dans le Chapeau. Cependant, une délégation a fortement recommandé qu'il soit classé comme un élément de chaque crime et le document reflète cette position : "les éléments contextuels seront classés en derniers". On a fait remarquer pendant la discussion que le fait que le contexte soit inséré dans le Chapeau ou classé comme un Élément dépendra probablement de la résolution de la question complexe à savoir le procureur est-il dans l'obligation de démontrer que l'accusé avait connaissance ou non de l'existence et de la nature du conflit, question qui sera sans nul doute le centre d'attention pendant la prochaine PrepCom en mars. Helen Duffy est Conseillère à Human Rights Watch sur la Justice Internationale ; Christopher Keith Hall est Conseiller Juridique au Sécretariat International Amnesty International. Page 5 Informations sélectives sur les régions ICI Accent sur L’Amérique Latine Par Monica Guzman Accent sur l’Asie Par Zaved Mahmood Inde Sous l'égide du Réseau Asiatique pour une CPI (RACPI), un Groupe de Travail d'experts a été crée pour mener une étude et préparer un papier sur la position de l'Inde sur la CPI. Le groupe de travail est composé d'avocats internationaux, d’experts des droits de l'homme et d'universitaires. Il est coordonné par Sumya Uma, la directrice adjointe du Centre Indien pour les Droits de l'Homme et pour le Droit. Bangladesh Aussi sous l'égide du RACPI, la Coalition du Bangladesh pour une CPI a créé un Groupe de Travail d'experts pour préparer un papier sur la législation nationale sur la mise en application du Statut au Bangladesh. On s'attend à ce que le groupe soumette un papier au Ministère des Affaires Étrangères avant la fin de mars 2000. L'auteur est responsable de la coordination des recherches en vue de ce papier. Depuis sa création en septembre 1999, la Coalition du Bangladesh pour une CPI (CBCPI) a entrepris un nombre de tâches importantes. Elle a organisé un séminaire sur la CPI et le Bangladesh, a lancé une campagne de médiatisation, et a entrepris de nombreuses autres activités de lobbying pour obtenir la ratification du Statut par le Bangladesh. De plus, un papier présentant la position officielle a été publié dans les journaux Bengalis, et un appel international pour l'établissement d'une CPI ainsi qui une campagne de signatures ont été lancé. Népal Le RACPI a mis en oeuvre la formation d'une Coalition du Népal sur la CPI. Mme. Purna Shova, un membre Népalais du RACPI coordonne cette initiative. Zaved Mahmood est la représentante de Ain o Salish Kendra (ASK) et un membre fondateur du réseau bangladesh et asiatique pour la CPI. Événements du début de l'an 2000 JANVIER • 7 - 10 janv. Réunion du Groupe de Travail sur la CPI de la plate-forme de Vienne Slovaquie Pour plus d'information, écrire à Irune Aguirrázabal à [email protected] • 19 - 21 janv. Réunion régionale préparatoire, de la C o m m i s s i o n Economique de l'Europe (CEE) pour faire le point sur la mise en place du programme d'action de Beijing Suisse Pour plus d'information, contacter CEE au 4122-917-4444 • 31 janv. - 5 fév. R é u n i o n Intersessionnelle pour une CPI Syracuse, Italie Voir les articles à la page 3 de ce numéro pour plus d'information. FÉVRIER • 2 fév. Commission de l'Union Européenne : Conférence sur les Droits de l'Homme et le Timor Oriental Bruxelles, Belgique Les ordres du jour incluent la projection de la vidéo d'Annonce du Service Public de la CPI • 12 - 13 fév. Réunions des sections d'Amnesty International (se concentrant sur la juridiction universelle et sur la CPI) Hollande Pour plus d'information, écrire à [email protected] • 14 - 16 fév. Les membres latinoaméricains du Caucus des Femmes et d'autres Femmes Dirigeantes LatinoAméricaines (Réunion pour discuter des stratégies de mise en place et de ratification du Statut de Rome) Equateur Pour plus d'information, écrire à [email protected] • En fév. L'Association Italienne des Jeunes Avocats (AIJA) Italie Pour plus d'information, écrire à [email protected] • 23 fév. Présentation de la CPI sur le Genre et la Sexualité par Cate Steains, Mission Permanente de l'Australie auprès des Nations Unies New York, NY Pour plus d'information, entrer en contact avec l'Institut des Droits de l'Homme à la Faculté des Affaires internationales et publiques de l’Université Columbia à Pérou Le Groupe d'Initiative du Pérou (GIP en espagnol) a tenté d'engager un dialogue avec le gouvernement du Pérou sur le processus de la CPI et sur le travail de la Commission Préparatoire. Jusqu'à présent, le gouvernement a opposé une fin de non recevoir à ses tentatives. Le GIP s'est efforcé d'obtenir un engagement des candidats à l'élection présidentielle d'avril à reconnaître la compétence de la Cour Inter-Americaine des Droits de l'Homme. Ces efforts ont été amplement couronnés de succès et le groupe travaille à l'obtention d'engagements semblables concernant la Cour Pénale Internationale. La Coordinadora Nacional de Derechos Humanos du Pérou (l'un des 61 membres du GIP) fait la promotion du “Programme Principal des Droits de l'Homme” aux candidats présidentiels et aux groupes politiques. La ratification du Statut de Rome sur la CPI ainsi que 44 autres points sont présentés dans ce document. L'on espère que, lorsqu'ils entreront en fonction, ces groupes et ces candidats utiliseront ce document comme une directive pour leur travail afin de s'attaquer aux sérieux problèmes auxquels la société péruvienne est confrontée quant au respect des Droits de l'Homme. Bolivie La Comunidad De Derechos Humanos (“La Communauté des Droits de l'Homme”) a progressé dans son travail sur la CPI. La Communauté rassemble des groupes de ET MAINTENANT [email protected] • 23 - 25 fév. Commission mexicaine pour la Défense et la Promotion des Droits de l'Homme (pour discuter de la ratification mexicaine dans le contexte général du droit humanitaire internationale et pour créer un réseau mexicain) Mexico, Mexique Pour plus d'information, écrire à Salvador Tinajero à [email protected] • 23 - 25 fév. Premier Congrès MARS • En mars La Communauté du Développement du Sud de l'Afrique (CDSA) : Réunion des ministres des affaires juridiques (lieu de rencontre : à être annoncé) Pour plus d'information sur le plaidoyer en faveur de la réunion, écrire à David Donat-Cattin à [email protected] (Action Mondiale des Parlementairese) ou Richard Dicker à [email protected] (Human Rights Watch) • 7 mars Appel de la Haye pour la Paix (AHP) : le Juge C. G. Weeramantry, récent vice-président de la Cour Internationale de Justice (CIJ) s'exprimera sur divers sujets, dont la CPI New York, NY Pour plus d'information, écrire à Cora Weiss à [email protected] • 13 - 31 mars Quatrième Commission Préparatoire au siège des Nations Unies : réunion de trois semaines pour discuter sur les Règles de Procédure et de Preuve, les Éléments des Crimes et sur l'Agression New York, NY Voir les articles pages 8-9 pour plus International : “Le Monde Moderne et les Droits de l'Homme dans la République de Géorgie” Batumi, Géorgie Pour plus d'information, écrire à [email protected] • 26 fév. Le Mouvement Global Fédéraliste (MGF) de la Suisse : Accueil d'un débat public sur la CPI Berne, Suisse Pour plus d'information, écrire à Daniel.schaubacher@spanch d'information. • 23 mars Le Service d'Information Publique (SIP) : Mise au point (briefing) mensuelle pour les ONG dévouées à la CPI (10h-10h30am - vidéos ; 10h30-12h tribune avec Ben Ferenz, Silvia Fernandez, et un représentant du Secrétariat des N.U.) ; toutes les ONG peuvent distribuer des textes; organisé sous le patronage du secrétariat des N.U. New York, NY Pour plus d'information, écrire à Helene Hoedel à [email protected] • 30 - 31 mars Institut de l'Assistance et de la Solidarité Internationale (IASI) : Réunion avec des ONG de l'Europe Centrale et de l'Europe de l'Est à l'ECOSOC de l'UE ; Discussion sur la Plate-forme de Vienne (une initiative pour discuter sur les projets européens en d'Europe Centrale et en Europe de l'Est dont le but est de créer une association transnationale entre les ONG des pays nouvellement indépendants et les réseaux existants); Atelier sur la CPI en discussion Bruxelles, Belgique. Pour plus d'information, écrire à Irune Aguirrezabal à [email protected] la soci gouvern Droits Ministè organi Perman Sudame Human Paragu La Paragua CPI l'u coordo Paragu Améric du Par Interna l'Homm En Fédérat (APROD la CPI p incluen experts GIP esp Une in dévelop questio Monica Asociac agnol) a du Pérou mmission posé une ent des naître la roits de nnés de gements . anos du otion du me” aux ues. La 4 autres ère que, andidats our leur xquels la pect des s (“La dans son oupes de la société civile, des associations, et des institutions gouvernementales, qui se sont alliés afin de promouvoir les Droits de l'Homme. Parmi les participants on trouve : le Ministère de la Justice; le Médiateur; la Police Nationale; des organismes de Droits de l'Homme tels que l'Asamblea Permanente de los Derechos Humanos, la Plataforma Sudamericana por Democracia, et le Desarrollo y Derechos Humanos, entre autres. Paraguay La Coordinadora Nacional de Derechos Humanos de Paraguay a fait du travail pour l'établissement rapide de la CPI l'un de ses buts prioritaires. Ce groupe essaie de coordonner le mouvement des Droits de l'Homme du Paraguay et comprend parmi ses membres : l'Association Américaine des Juristes, Amnestie Internationale, la Section du Paraguay, le Centre pour la Justice et le Droit International, la Commission Ecclésiastique des Droits de l'Homme et le Réseau Decidamos. En général, l'Asociacion pro Derechos Humanos Fédération Internationale des Ligues des Droits de l'Homme (APRODEH-FIDH) est la source principale d'information sur la CPI pour plus de 170 groupes en Amérique Latine. Ceux-ci incluent des ONG, des autorités gouvernementales, des experts en matière de droit international et des étudiants. Le GIP espère développer encore ses ressources d'information. Une initiative d'importance particulière est l'engagement à développer un forum électronique pour la discussion de questions portant sur la CPI. Monica Guzman est membre de l'équipe de travail pour une CPI, Asociacion pro Derechos Humanos Afrique de l'Ouest Gladys Boateng Le gouvernement du Ghana et le gouvernement canadien travaillent ensemble à l'organisation d'un forum sur les enfants soldats pour les Communautés Économiques des États de L'Afrique de l'Ouest (CEEAO) du 26 avril au 28 avril 2000 (le CEEAO est composé de seize pays du sud du désert du Sahara qui travaillent en vue d'une plus grande coopération économique). Le but de cette conférence est d’élaborer des projets de recommandations concernant a) la prévention du recours aux enfants soldats dans l'armée et dans les groupes de guérillas ; b) la démobilisation des enfants soldats ; et c) la réintégration et la réinsertion des enfants soldats. L'Association du Ghana des Anciens Membres du Parlement (AGAMP), une ONG ayant pour but d'aider à renforcer les institutions démocratiques et de faire respecter les droits de l'homme et la justice, a projeté d'organiser un forum des CEEAO sur la Cour Pénale Internationale (CPI), plus tard, au cours du printemps. Comme les deux conférences aborderont les questions des droits de l'homme et puisque l'article 8 xxvi) du Statut de la CPI porte sur la question des enfants soldats, toutes les parties se sont accordées sur l'avantage de fusionner les deux réunions, les ONG des pays participants étant encouragées à coopérer avec leurs propres gouvernements sur ces questions. La vision des CEEAO ne sera pleinement atteinte que si la paix règne dans cette région du monde, région qui pendant des décennies a été en proie au désarroi politique et aux crises économiques. Le Sénégal et le Ghana, les seules nations africaines qui ont ratifié jusqu'ici le Statut de la CPI, doivent être applaudies pour le rôle significatif qu'elles ont joué dans l'élan vers la création de la Cour. AGAMP et les nombreuses autres ONG africaines qui se concentrent sur cette question continueront à travailler dur pour assurer que les engagements pris par de nombreuses nations africaines se traduisent en actions concrètes vers la création de la Cour. Gladys Boateng est Présidente Intérimaire d'AGAMP et Coordinatrice du forum de CEEAO sur la CPI. Événements à venir en 2000 AVRIL • En avril Fédération Internationale des Ligues de Droits de l'Homme (FIDH) : Rencontre sur le thème de la juridiction universelle Paris. Pour plus d'information, écrire à Jeanne Sulzer à [email protected] • En avril Action Mondiale des Parlementaires (AMP) : Conférence de l'Afrique de l'Est sur la ratification de la CPI (Ouganda, Tanzanie, Kenya); La tentative de coopération entre le TPIR et l'Afrique de l'Est Tanzanie. Pour plus d'information, écrire à David Donat-Cattin à [email protected] • En avril Gouvernements du Canada et du • 5 au 8 avril Conférence du Comité pour un Droit Pénal International Efficace (CDPIE) : “La loi de la force remplacée par la force de loi - La CPI et les conflits africains “; Des experts africains, et des représentants d'ONG discuteront de l'existence d'une CPI pour l'Afrique comme moyen de mettre fin à l'impunité et de guérir les sociétés. Constance, Allemagne. Pour plus d'information, visiter le site www.coeicl.de/conference/ ou écrire à Jan C. Harder à [email protected] • 6 - 7 avril Universaliste Unitarien : Conférence annuelle consacrée, cette année, à la CPI New York, NY. Pour plus d'information, écrire à Elaine • En mai Réunion organisée par Harvey à [email protected] le gouvernement espagnol pour • 5 - 8 avril Société Américaine les personnes privées expertes sur du Droit International (SADI) : la CPI “L’évolution du Droit Pénal Espagne. Pour plus d'information International Substantif au travers écrire à Eduardo Gonzalez-Cueva à des Tribunaux Pénaux [email protected] Internationaux Spécialisés et de la CPI“ • En mai Réunion de la Washington, D.C. Pour plus Fédération Internationale des d'information, écrire à Jill Watson à Ligues des Droits de l'Homme [email protected] ou visiter le site (FIDH) www.asil.org/annual_meeting/am.htm Maroc ou Jordanie. Pour plus • En avril L'Institut de Politique d'information, écrire à Jeanne Constitutionnelle et Juridique Sulzer à [email protected] ou à (IPCJ) : Réunion faisant suite à la [email protected] réunion de Budapest en octobre • En mai Action Mondiale des 1999 (voir le numéro de décembre Parlementaires (AMP) : Réunion du Moniteur) sur la situation des Enfants dans Europe de l'Est. Pour plus les Conflits Armés d'information, écrire à Jan C. Népal. Pour plus d'information, Harder à [email protected] ou à écrire à David Donat-Cattin à [email protected] [email protected] • En mai Réunion de Pas de MAI Ghana : La conférence de l'Afrique de l'Ouest sur les Enfants Affectés par la Guerre, présidée par le Ministre Canadien des Affaires Étrangères Lloyd Axworthy et le Ministre Ghanéen des Affaires Étrangères Victor Gbeho. Le but de la conférence est de donner lieu à une Déclaration et un Programme d'Action. Accra, Ghana. Pour plus d'information, écrire à Gladys Boateng à [email protected] ou envoyer un fax à 233-21-665-957 • En avril Réunion du Conseil de l' Europe Belgique. Pour plus d'information sur le plaidoyer associé à la réunion, écrire à Richard Dicker à dickerr@hrworg Paix Sans Justice Malte. Pour plus d'information, écrire à Carmen Colitti à [email protected] • En mai Caucus des Femmes pour la Justice de Genre : Réunion portant sur la CPI et les femmes au Bangladesh, en Inde, au Pakistan, au Népal, et au Sri Lanka Sri Lanka. Pour plus d'information, écrire à Vahida Nainar à [email protected] • En mai Caucus des Femmes pour la Justice de Genre : Réunion sur la CPI, coordonnée avec le Groupe des Femmes Masimanyanes (dont le but est d'instruire, de former, et de mobiliser les groupes de femmes en Afrique du Sud) Afrique du Sud. Pour plus d'information, écrire à Vahida Nainar à [email protected] • 22 - 26 mai Forum du Millénaire pour les ONG, organisé grâce aux Nations Unies New York, NY. Pour plus d'information, visiter www.millenniumforum.org et s'enregister, ou écrire au Forum de Millénaire à [email protected] • En mai Action Mondiale des Parlementairese (AMP) : Réunion faisant suite à la réunion du Groupe de Recherche sur la CPI de l'Université de Teramo, Italie Teramo, Italie. Pour plus d'information, écrire à David Donat-Cattin à [email protected] Coalition pour la Cour Pénale Internationale c/o WFM, 777 UN Plaza New York, New York 10017 USA Téléphone :212-687-2176 Fax : 212-599-1332 Adresse Email : [email protected] Website : http://www.iccnow.org Le Droit Procédural et la CPI : le mandat limité par David Donat-Cattin Le 17 décembre 1999, lors de la dernière réunion de la troisième session de la Commission Préparatoire (PrepCom) des N.U. de la CPI, le président de la Commission, l'Ambassadeur Philippe Kirsch (Canada), a observé : “aujourd'hui, je suis ravi de rapporter que l’efficacité de la PrepCom, sur une échelle allant de 1 à 10, a presque atteint le niveau parfait de 10”. Il faisait référence à l'approbation unanime d'un texte en première lecture des Règles de Procédure et de Preuve et des Éléments des Crimes par cette Assemblée Générale des États membres des N.U. Le Statut de la CPI adopté à la Conférence Diplomatique de Rome le 17 juillet 1998, contient des règles détaillées sur les procédures que la cour doit suivre avant, pendant et après le procès. Néanmoins, des Règles de Procédure sont nécessaires afin d'étayer et détailler les principes généraux et, quand cela est nécessaire, les dispositions qui sont déjà incorporées dans le Statut. Le Statut fait lui-même allusion aux Règles dans de nombreux articles : un guide utile sur ces dispositions a été mis à la disposition des négociateurs et des observateurs de la PrepCom par le Bureau juridique des N.U. dans un document intitulé “Des Allusions aux Règles de Procédure et de Preuve qui se trouvent dans le Statut Rome sur la CPI et dans les documents pertinents de la Conférence Diplomatique des Plénipotentiaires des Nations Unies sur la création d'une CPI”. En outre, la Conférence de Rome a abordé de nombreuses questions concernant la procédure dans un certain nombre de notes de bas de page de rapports qui ont été approuvés à l'unanimité par les Groupes de Travail concernés. Ces notes de bas de page sont rassemblées dans un document par la Société pour la Cour Pénale Internationale (International Criminal Court Société) en décembre 1999. Il faut noter que le Statut est également très explicite dans sa limitation du mandat de l'Assemblée des États Parties (les 60 premiers pays à ratifier le Statut) en ce qui concerne le contenu des Règles. Cette limitation se reflète dans le paragraphe 5 de l'article 51 qui stipule : “En cas de conflit entre le Statut et le Règlement de Procédure et de Preuve, le Statut prévaut". Donc, on suggère que le mandat de ceux qui font les règles (les États qui participent à la PrepCom et à l'Assemblée des États Parties) est strictement limité aux dispositions qui sont conforment dans la lettre et dans l'esprit au Statut. Cette exigence juridique paraît être entièrement respectée par la position publique du Groupe des “États pilotes”. Les premières réunions de l'Assemblée des États Parties, mandatée pour adopter les règles, auront lieu une fois que 60 pays auront ratifié le Statut. En l'an 2000, la Commission Préparatoire de la CPI commencera une deuxième lecture des Règles et des Éléments des Crimes. Tandis que l'accomplissement d'une première lecture indique en général que toutes les délégations nationales se sont mises d'accord en ce qui concerne le cadre et les dispositions du texte, une deuxième lecture est normalement consacrée à trois buts. Le premier but consiste à améliorer le langage du texte, le second à Page 8 éliminer les incohérences et le troisième consiste à résoudre les questions pendantes. La révision de la première lecture actuelle du texte des Règles sera guidée par ces trois buts. En particulier, la discussion sur les questions pendantes devrait se faire à la lumière du "mandat limité" de la PrepCom, c'est-à-dire le mandat de développer des règles qui ne seront en aucun cas en conflit avec les dispositions du Statut. Cette directive influera également sur le travail de la Commission sur la correction des incohérences, et sur la nécessaire élimination des (projets de) règles qui sont en contradiction avec le Statut. Les textes "finals" proposés sur les Éléments des Crimes et les Règles de Procédure et de Preuve, qui sont des instruments essentiels pour le bon fonctionnement de la cour, doivent être disponibles le 31 juin 2000, date choisie dans l'Acte Final de la Conférence de Rome pour leur “transmission” à l'Assemblée des États Parties. Comme le sénateur canadien Raynell Andreychuk, Coordinatrice du Programme de Droit International de l’Action Mondiale des Parlementaires, l'a affirmé, “il est essentiel que l'on respecte ce calendrier précis fixé par la conférence de Rome. L'achèvement en temps et en heure du mandat de la PrepCom aura un impact profond sur la ratification rapide des États.” En fait, certains pays voudraient avoir une vue d'ensemble des questions de procédure concernant leur future coopération avec la Cour avant de conclure leur processus interne de ratification, processus qui peut être accompagné ou suivi d'une législation appropriée de mise en application. Le séminaire sur les groupes spéciaux de victimes pendant la réunion intersessionnelle de Syracuse (voir l'article de Guillemette Meunier page 3) avait pour but de remédier au fait que les principes incorporés dans le Statut de Rome et destinés à assurer la protection des droits et de la sécurité des victimes, n’ont pas été soigneusement exposés dans les Règles de Procédure et de Preuve. Mais le travail accompli pendant le séminaire n'aura de valeur que si il est porté à l'attention des délégations qui participent à la PrepCom et est ultérieurement repris par elles. Le gouvernement italien, organisateur généreux de l'événement, présentera probablement les recommandations du séminaire à la PrepCom. Une grande mobilisation des associations et des experts sur la question des victimes est prévue afin de soutenir de la proposition italienne. De nombreuses autres questions restent en suspens. Elles ont trait à la protection des victimes (surtout des survivants de crimes de violence sexuelle), au droit à la réparation des victimes, à la participation efficace et à la représentation des victimes dans les poursuites judiciaires. De plus, la question de l'insertion de la définition des victimes, adoptée à l'unanimité par l'Assemblée Générale des N.U. dans la résolution 40/34 de 1985, se posera certainement. Une fois encore, la réponse appropriée se trouve dans le Statut de Rome et dans la décision de respecter la lettre et l'esprit de la définition. suite page 12 Mariclaire Acosta, Présidente de la CMDPDH, inaugure le séminaire sur Mexico et la CPI. La Rencontre entre la Société Civile et le Gouvernement Mexicains par Eduardo Gonzalez Cueva Du 23 au 25 février, la Commission Mexicaine pour la Défense et la Promotion des Droits de l'Homme et l'Université Ibero-Américaine ont organisé un séminaire pour discuter de la création de la Cour Pénale Internationale et de la position du Mexique au cours des négociations. La conférence a tiré profit de la participation de diplomates de haut niveau tels que l'Ambassadeur Sergio González Gálvez, chef de la délégation mexicaine à la Conférence de Rome et l'Ambassadeur Juan Antonio Yáñez, chef de la délégation espagnole à Rome et lors des réunions de la PrepCom. Les experts de Human Rights Watch, d'Amnesty International, du Caucus des Femmes pour la Justice de Genre, d'APRODEH, de la Commission Mexicaine, de l'Université Ibero-Américaine et du Secrétariat de la CCPI ont analysé les aspects principaux du Statut de Rome et leurs conséquences sur la lutte contre l'impunité en Amérique Latine. L'Ambassadeur González Gálvez a annoncé lors de cette réunion que le Mexique s'est engagé dans un processus de réforme de son Code Pénal et de son Code de Justice Militaire en utilisant le Statut de Rome comme modèle. Les représentants du Bureau du Procureur Général et du Bureau du Médiateur National ont annoncé à leur tour que la position officielle de leurs institutions respectives était que le Mexique devrait signer immédiatement le Statut. Ils ont fait mention de l'intérêt direct du Président Zedillo pour le Traité et de l'absence de problèmes légaux ou constitutionnels insolubles. Leur position a différé de celle des représentants du Secrétariat des Affaires Étrangères qui ont conseillé “la prudence” et ont précisé qu’ils préfèraient attendre la fin des négociations sur les Règles de Procédure et de Preuve avant de prendre une décision concernant la signature du Statut. Les représentants du Secrétariat des Affaires Étrangères ont également souligné le fait que le Statut pourrait soulever des questions constitutionnelles qui pourraient gêner la ratification du Mexique. Ils ont mentionné le respect du principe ne bis in idem et le problème des immunités des fonctionnaires gouvernementaux. Les représentants des ONG ont répondu qu'il était difficile de comprendre les réticences du Mexique à signer le traité de la CPI alors que ce dernier a auparavant accepté la juridiction d'une autre cour internationale : la Cour Inter-Américaine des Droits de l'Homme en décembre 1998. Ils ont ajouté que si des réformes de la constitution s'avéraient nécessaires, il était temps pour le gouvernement d'en discuter en public. À la conférence, les ONG se sont engagées à former une Coalition Mexicaine pour une CPI. Eduardo Gonzalez Cueva est le Coordinateur du programme Global Sud pour le Secrétariat de la CCPI. Le Moniteur de la Cour Pénale Internationale • Mars 2000 Le Crime d'Agression : Développements lors de la 3ème PrepCom par Siliana Laurenti Le Groupe de Travail sur le Crime d'Agression a été mis en place lors de la dernière session de la Commission Préparatoire (du 29 novembre au 17 décembre 1999). Ce groupe est coordonné par M. Tuvaku Manongi (Tanzanie). Au cours de la rencontre officielle du 10 décembre, le Coordinateur a proposé un papier qui est devenu la base de la discussion et du débat. Deux des principes posés par ce texte semblent avoir reçu largement l'aval des délégations : le principe selon lequel le Crime que d'Agression ne peut être commis que par les chefs politiques ou militaires d'un État, et celui selon lequel la planification, la préparation ou l'ordre d'Agression constituent un crime seulement lorsque ces actions aboutissent en un acte d'Agression. Deux autres points sont plus controversés : la définition du Crime d'Agression, d'une part, et l'exercice de la compétence de la Cour sur le Crime d'Agression par rapport à la compétence du Conseil de Sécurité, d'autre part. Le texte présenté par le Coordinateur fait état du besoin d'aborder cette question et propose une variété d'options. En ce qui concerne la définition du crime, en particulier, les aspects controversés les plus pertinents sont la question de savoir s'il faut énumérer les types d'actes qui pourraient constituer un Crime d'Agression (comme dans la Résolution 3314 de l'Assemblée Générale) et si, dans le cas de l’insertion de cette liste, elle doit être exhaustive ou non. Les autres points portent sur les questions de savoir : si les Éléments d'une "attaque armée" et de la "force Disparitions, suite de la page 4. conduite fasse partie d'une attaque généralisée et systématique dirigée contre une population civile ; (3) L'accusé a arrêté, détenu ou enlevé une ou plusieurs personnes que ce soit légalement ou illégalement ; (4) Une telle conduite a été entreprise au nom de ou avec l'autorisation, le soutien ou l'assentiment de l'État ou d'une organisation politique; (5) Par la suite, l'accusé a refusé, ou était au courant du refus, de reconnaître la privation de liberté ou de fournir des informations sur le sort et la localisation d'une telle personne ou de telles personnes; et (6) l'accusé avait l'intention de retirer à cette personne ou à ces personnes la protection de la loi pour une période prolongée. Les critères 1 et 2 proviennent directement des articles du Statut sur les crimes contre l'humanité, et les critères 4 et 6 eux découlent de la définition de la disparition qui est aussi donnée par le Statut. Cependant, l'insertion des critères 3 et 5 comme iter criminis d'un simple crime pourrait placer la Cour dans l'impossibilité de trouver quiconque coupable d'une disparition forcée de personnes ; en effet, un simple acteur ne peut mener à bien tous les éléments du crime alors que la condamnation ne peut être prononcée que si chaque acte peut être attribué au même acteur. Les éléments proposés posent aussi un sérieux problème quant aux concepts de disparu et de victime. Ce crime affecte directement la famille et les amis du disparu armée" sont suffisants pour qualifier un acte d'Agression ou s'il est nécessaire que soit présent l'élément de la "guerre" ; si l'on peut qualifier de Crime d'Agression la privation d'un peuple du droit à l'auto-détermination ou si cette action doit être exercée contre un État ; si les actes d'Agression peuvent être justifiés "par le principe de l'égalité de droits et par celui de l'auto-détermination des peuples et les droits de l'auto-défense individuelle ou collective" ; si l'expression "en contravention" avec la Charte des Nations Unies doit être utilisée à l'inverse de l'expression en "contravention flagrante" ; si une violation (ou une menace de violation) de la souveraineté doit être considérée comme un élément d'un acte d'Agression. En ce qui concerne l'exercice de la compétence, le principe selon lequel un Crime d'Agression présuppose l'existence d'un acte d'Agression et qui attribue au Conseil de Sécurité la responsabilité première d'établir l'existence d'un tel acte, est largement partagé. Il est aussi largement accepté que la Cour doit agir quand le Conseil de Sécurité n'effectue pas cette déclaration. Ce qui est controversé, dans ce contexte, est la question de savoir si la Cour, en présence d'une déclaration négative du Conseil de Sécurité sur l'existence d'un acte d'Agression, pourrait quand même entamer les procédures. C'est probablement la question la plus importante à résoudre, car elle est le reflet des graves différences entre les positions des États qui soutiennent avec force le principe que la décision du Conseil de Sécurité "ne doit en aucun cas être interprétée comme affectant l'indépendance de la Cour qui souffrent d'une peine et d'une angoisse continues causées par le sentiment d'être démuni et d'incertitude quant à la localisation des être aimés. Il faut ajouter qu'à de nombreuses occasions, la personne disparue était enceinte ou a été enlevée avec son enfant. La cruauté de ces actes est telle qu'ils devraient être considérés dans la détermination de la peine comme des circonstances aggravantes. Il existe de nombreux cas d'"enfants disparus" en Amérique latine (y compris les enfants nés pendant la captivité de leur mère). La plupart d’entre eux ont été tués en même temps que leurs parents. D'autres ont été illégalement adoptés, soit par les auteurs de la disparition, qui espéraient élever les enfants d'une façon qui les empêche de devenir "subversifs", ou par des personnes ignorantes de la situation. Cette tragique dérive du crime de disparition et le fait que la souffrance de la famille du disparu soit un processus continu, a mené l'appareil judiciaire à considérer la disparition comme un crime dont la réalisation est continue, aussi longtemps que la localisation de la personne disparue n'est pas révélée. Ce principe a été clairement adopté par la communauté internationale dans des textes tels que la Convention InterAméricaine sur les Disparitions forcées de personnes (art. 3) et la Déclaration de l'ONU sur la protection des personnes contre le crime de disparition forcée (art. 17) ; de même que dans la décision majeure de la Le Moniteur de la Cour Pénale Internationale • Mars 2000 dans l'exercice de sa compétence sur les Crimes d'Agression" et celles des États, tels que les membres permanents du Conseil de Sécurité, qui ne sont pas disposés à accepter une telle indépendance. Les autres questions restant à aborder sont celles de savoir : si le Conseil de Sécurité dispose de six ou de douze mois pour l'adoption de la décision sur l'existence d'un acte d'Agression ; et si la mise en place d'un mécanisme alternatif devrait être autorisée dans le cas de l'inaction du Conseil de Sécurité, à savoir une requête auprès de l'Assemblée Générale demandant à cette dernière de se prononcer par une Recommandation. La proposition du Coordinateur constitue actuellement le document central sur le Crime d'Agression et est étudiée par le Groupe de Travail. Comme nous l'avons souligné plus haut, nombreuses sont les questions pendantes. Certaines d'entre elles sont d'une importance cruciale, car elles sont le reflet des positions politiques divergentes des États. La réunion de décembre s'est clôs alors qu'une longue liste de délégations attendaient leur tour pour prendre la parole. Les délibérations sur l'Agression à la PrepCom de mars débuteront par ces interventions et il est fort probable que les réunions au cours de cette session seront entièrement consacrées à la recherche d'une résolution sur ces questions fondamentales. Siliana Laurenti est la Directrice de projet sur la Cour Pénale Internationale au sein de la Fondation internationale Lelio Basso en Italie. Cour Inter-Américaine des Droits de l'Homme dans l'affaire Blake. De cette analyse élémentaire trop connue des latino-américains du fait de leur récente et tragique histoire, plusieurs idées émergent qui devraient faciliter la tâche ardue des délégués. Les éléments devraient poser clairement que les différents acteurs peuvent être trouvés coupables de participation au crime de disparition forcée s'ils ont participé à l'une quelconque de ses phases. Le crime devrait en accord avec les instruments adoptés et la jurisprudence - être considéré comme permanent et continu tant que la personne n'a pas été localisée. La commission de ce crime contre des femmes enceintes, des parents et leurs enfants, devrait être considérée comme une circonstance aggravante. Enfin, lorsque le corps, la preuve la plus importante, a été détruit, la Cour devrait accepter l'admission d'autres types de preuves et leur donner plus de poids. Tarciso Dal Maso Jardim est le conseiller juridique du Mouvement National pour les Droits de l'Homme (MNDH) du Brésil, et le coordinateur universitaire du chemin des relations internationales du Centre Universitaire de Brasilia. Page 9 La Troisième Session de la Commission Préparatoire Par Jennifer Schense Ce résumé des travaux de la troisième session de la Commission Préparatoire est basé sur des rapports écrits en collaboration par : Christopher Hall d'Amnesty International ; Roberto Arnò de la Fondation Lelio Basso ; Joanne Lee du Centre International pour la réforme du droit pénal et pour la justice pénale ; John Washburn du Groupe de Travail de Washington pour une CPI, Bruce Broomhall et Jean Carmalt du Comité des avocats pour les droits de l'homme ; David Donat-Cattin de Parlementaires pour une Action Globale ; Helen Duffy et Brigitte Suhr de Human Rights Watch ; Fiona McKay de Redress Trust ; Kristi Guttormsen, Shamim Farid et Mads Harlem de l'Association Européenne des Étudiants en Droit, et Matthias Neuner de la Société pour le Droit International Pénal. La coalition voudrait aussi remercier tous les membres des équipes qui ont rendu possibles la présentation des rapports des équipes et du rapport de la Coalition. Le Secrétariat de la Coalition prend soin de s'assurer de la justesse de ce qui est écrit. Corrections et ajouts sont les bienvenus. Ceux qui sont intéressés par un compterendu plus détaillé des réunions peuvent lire le rapport complet de la Coalition sur internet à l'adresse www.iccnow.org. INTRODUCTION La troisième session de la Commission Préparatoire (PrepCom), présidée par l’ambassadeur Philippe Kirsch (Canada), a eu lieu au siège des N.U. à New York du 29 novembre au 17 décembre 1999. La PrepCom a été établie par la Résolution F de l'Acte Final de la Conférence Diplomatique des Plénipotentiaires des Nations Unies sur la création d'une Cour Pénale Internationale, conformément à la résolution 53/105 de l'Assemblée Générale du 8 décembre 1998. Trois sessions ont eu lieu en 1999 et trois sessions de plus auront lieu en 2000 : du 13 au 31 mars, du 12 au 30 juin et du 27 novembre au 8 décembre. La PrepCom continuera à se réunir jusqu'à la conclusion de la première réunion par l’Assemblée des États Parties, durant laquelle l’on s’attend à ce que la PrepCom soumettra son travail - y compris les projets de textes sur les Éléments et les Règles de Procédure - à l’Assemblée pour une approbation finale. Le travail sur les projets de texte des Éléments des Crimes et des Règles de Procédure et de Preuve doit être terminé avant le 30 juin 2000, date après laquelle l'attention sera portée sur le Crime d'Agression, les relations entre la Cour et les Nations Unies, les questions budgétaires, et sur les autres questions exposées brièvement dans le rapport complet. La PrepCom a été un succès en ce qu'elle a rempli son objectif à savoir terminer une première lecture des Éléments des Crimes et des Règles de Procédure et de Preuve avant la fin de la session de novembre/décembre 1999. L'objectif des sessions de la PrepCom de mars et juin 2000 sera de terminer une deuxième et finale lecture des Éléments et des Règles pour les soumettre à l'Assemblée des États Parties. LES RÈGLES DE PROCÉDURE ET DE PREUVE Chapitre II : Compétence, Recevabilité et Droit applicable Le Groupe de Travail sur les Règles de Page 10 Procédure et de Preuve, coordonné par Silvia Fernandez de Gurmendi (Argentine) s'est penché sur les propositions de l'Australie, des États-Unis, de la France, de la Bosnie et de l'Herzégovine. La proposition Australienne collait au texte du Statut dans son langage, tandis que la proposition française innovait. Par souci d'économie judiciaire, la proposition française a suggéré que les poursuites prévues par les articles 15, 18, et 19 du Statut soient jointes. Ceci permettrait aux audience sur la recevabilité, prévues à l'article 19, d'être convoquées au tout début des poursuites, quand le Procureur demande pour la première fois à la Chambre Préliminaire l'autorisation d'ouvrir l'enquète prévue à l'article 15. Le document de négociation formule un compromis suivant lequel les poursuites prévues aux articles 18 et 19 peuvent être jointes à la discrétion de la Chambre Préliminaire de la Cour ou sur demande des États à l'invitation de la Cour. Il ne prévoit pas la jonction des articles 15 et 19. La proposition américaine voulait ajouter à l'article 17 trois critères vastes à prendre en considération lors de la détermination de la recevabilité d'une affaire. Les critiques de la proposition ont été concentrées sur la nécessité de s'abstenir d'ouvrir ces dispositions délicates à la création de règles de droit, sur l'autosuffisance du Statut, et sur l'incompatibilité de certains Éléments avec le Statut. Le document de négociation insère une version révisée de la proposition dans une note de bas de page, reduit le nombre des critères à deux et permet à la Cour de les prendre en considération sans toutefois l'y obliger. La proposition américaine formule aussi des projets de règles pour les articles 18 et 19 qui augmenteraient les charges de la preuve et de la publicité du Procureur et donneraient aux États des droits supplémentaires concernant le préavis et les occasions de faire valoir leurs arguments. Les propositions sur l'article 18 apparaissent dans le document de négociation mais sont très modifiées, tandis que les propositions sur l'article 19 ne sont pas inclues. Enfin, la proposition de la Bosnie et de l'Herzégovine (DP.46) a trait à un aspect de l'article 12 3). Selon cet article, lorsque le consentement de l'État non partie au Statut est exigé afin que la Cour puisse exercer sa compétence ce dernier peut la reconnaître pour "le crime en question". Des inquiétudes ont été exprimées quant au fait que cette formulation pourrait être mal interprétée et la proposition de la Bosnie clarifie ce point en précisant que la compétence de la Cour s'appliquera à "tous crimes pertinents à la situation". En ce qui concerne les victimes et les témoins, la discussion s'est concentrée sur les articles 15 et 19 du Statut qui permettent explicitement aux victimes de faire des démarches auprès de la Cour. Les questions principales étaient les suivantes : quelles victimes pourront faire des démarches ? Quelle est la charge pesant sur la Cour d'informer les victimes pendant cette phase s'il y en a une ? quelle information devrait être donnée aux victimes qui vont faire ces démarches ? Et les victimes devraient-elles être avisées de la décision ? En abordant ces questions, le Groupe de Travail s'efforça de trouver un équilibre entre les questions sur les délais qui pourraient potentiellement survenir en tant que conséquences de l'accès accru des victimes aux procédures (en raison de la notification et de la représentation plus large à la Cour). Le Groupe de Travail a aussi tenté de trouver un point d'équilibre entre les intérêts des victimes et ceux des États qui voulaient accroître leur propre accès aux diverses phases de la procédure judiciaire. Il est probable que la prochaine session de la PrepCom comportera des discussions coordonnées plus larges sur toutes les questions concernant la participation des victimes qui sont susceptibles d'influencer les travaux sur le Chapitre II. Chapitre IV (La Composition et l'Administration de la Cour) Le Groupe de Travail sur la composition, coordonné par Medard Rwelamira (Afrique du Sud) s'est penché sur un certain nombre de questions, y compris la possibilité d'établir une division ou un bureau pour la défense et la question des langues de travail de la Cour. En ce qui concerne la division ou le bureau pour la défense, quelques délégations ont suggéré que le Greffier en chef soit responsable de tous les besoins de la défense. De nombreuses autres ont soutenu que si les responsabilités administratives du Greffier en chef peuvent bien comprendre l'assistance pratique, logistique, et matérielle de la défense, les autres questions plus importantes concernant la défense ne devraient être traitées que par les juges. La majorité était d'accord que le silence du Statut ne devait pas être perçu comme signifiant l'interdiction de la création d'un tel bureau ou division. En ce qui concerne les victimes et les témoins, le texte du séminaire de Paris a fourni les fondements pour les projets de règles sur les fonctions du Greffe par rapport aux victimes et aux témoins et sur celles de la Division d'aide aux Victimes et aux Témoins en général. La formulation a été quelque peu limitée, ainsi l'obligation d'aviser les victimes de l'existence et des fonctions de la Division d'aide aux Victimes et aux Témoins avant qu'elles n'assistent à des audiences est omise. Il existe quelque inquiétude que les changements laisseront un vide pour la protection de ceux avec qui la Cour prend contact mais qui n'apparaissent pas devant elle. Chapitre VI (Le Procès) : La seule règle du Chapitre VI qui a fait l'objet de discussions se rapporte à la question de la preuve dans les affaires de violence sexuelle. Les discussions n'ont pas abouti, mais les délégués se sont mis d'accord sur le fait que la Règle ne devrait pas être substantive et qu'il devrait y avoir un équilibre entre les droits de l'accusé et la protection des victimes et des témoins. Le texte résultant n'énumère plus les conditions garantissant une constatation de non-consentement. A la place, la règle indique à présent que lorsqu'un accusé veut présenter la preuve que la victime a consenti, la Chambre organisera une audience à huis clos afin de déterminer si l'environnement a négativement influé sur la capacité de la victime à consentir et si les preuves ont une valeur probante suffisante. De plus, elle indique que le silence ou l'absence de résistance de la victime ne constitue par un commencement de preuve pour déduire que la victime a consenti à l'acte présumé de violence sexuelle. Etant donné que les discussions sur cette règle n'ont pas été concluantes, le texte apparaîtra dans une note de bas de page dans la version consolidée qui est en cours de préparation pour la prochaine PrepCom. Le Moniteur de la Cour Pénale Internationale • Mars 2000 29 novembre au 17 décembre 1999 Chapitre VII (Les Peines) Le Groupe de Travail sur le Chapitre VII, coordonné par Rolf Fife (Norvège), a terminé son travail sur toutes les règles concernant les peines. Comme un consensus a été atteint à propos de ces règles, il a été accepté que seules des adaptations techniques devront être faites pendant la deuxième lecture des Règles de Procédure et de Preuve. Aucune réunion formelle supplémentaire sur les peines n'aura lieu pendant les sessions de la PrepCom à venir. Parmi les questions concernant le Chapitre VII qui ont fait l'objet de discussion, il y avait celle de la réclusion à perpétuité (une peine qui ne sera infligée que dans les affaires les plus graves), et l'usage des circonstances aggravantes et atténuantes dans la détermination de la peine. Au départ, quelques délégués de Sud Global, opposés à la réclusion à perpétuité, ont demandé avec insistance que l'imposition d'une condamnation à perpétuité ne soit possible qu'en l'absence de circonstances atténuantes et qu'en présence de circonstances aggravantes. Le compromis final stipule qu'il "faut que la preuve soit faite d'une ou plusieurs circonstances aggravantes" sans la condition de l'absence de circonstances atténuantes. En ce qui concerne les victimes et les témoins, la question principale portait sur la détermination des règles exigées, s'il y en avait, par l'article 79 en ce qui concerne le Fonds pour les victimes. Une règle présentée par la France a été adoptée et permet à la Cour de demander que les représentants du Fonds présentent leurs observations. D'autres propositions françaises portaient sur la façon dont les contributions par les États et les autres seront faites au Fonds et sur le rôle de la Cour quant à la spécification de la manière par laquelle les avoirs déposés dans le Fonds seront utilisés. Il fut décidé que de telles questions ne devraient pas être résolues par les Règles. Elles seront mieux abordées lors des discussions sur le financement de la Cour ou, plus tard, par l'Assemblée des États Parties. Chapitre VIII (L'appel et la Révision) Concernant le Chapitre VIII, les deux questions principales qui ont fait l'objet de discussion ont été la révision d'une décision sur la culpabilité ou sur la peine et l'indemnisation d'une personne arrêtée ou condamnée. Il n'y a eu aucune consultation informelle en raison du manque de temps. En conséquence, les textes du Coordinateur sont uniquement basés sur les séances formelles. Deux textes, présentés conjointement par l'Australie et la France, ont été utilisés comme base de discussion. Les discussions ont mis en avant la nécessité de simplifier les règles envisagées en ce qui concerne les demandes et les décisions de révision d'une décision sur la culpabilité ou sur la peine. La Règle indique actuellement que la Chambre d'Appel déterminera si une demande pour révision est méritoire et si la notification de la décision sera envoyée au demandeur et, autant que possible, aux parties qui ont participé aux procédures judiciaires. Quant à l'indemnisation d'une personne arrêtée ou condamnée, le texte n'était pas trop controversé bien que la plupart des délégations estimaient qu'il pourrait être simplifié. A présent, la règle indique qu'une Chambre de trois juges (dont aucun n'a participé à un jugement concernant la personne qui fait la demande) sera nommée par la Présidence pour étudier la demande écrite. Un délai de six mois est octroyé pour la soumission d'une demande d'indemnisation. Il court à partir de la date à laquelle la personne qui fait la demande a été avisée de la décision de la Cour. Chapitre IX (Coopération Internationale et Assistance Judiciaire) et Chapitre X (Exécution) Cette session de la PrepCom a donné lieu aux premières discussions sur les Chapitres IX et X au sein des Groupes de Travail coordonnés par Phakiso Mochochoko (Lesotho). En général, la discussion sur les Règles du Chapitre IX n'a pas été trop houleuse et a porté sur des questions telles que les voies de communication entre la Cour et les États. Plusieurs délégation ont trouvé que le Statut était explicite à cet égard et ont estimé que beaucoup des règles envisagées étaient inutiles. Les Règles quant à l'article 98, règles de la plus haute importance pour un fonctionnement efficace de la Cour, se sont avérées difficiles à déterminer. Cet article empêche la Cour d'agir lorsque sa demande contraindrait l'État requis à agir de façon incompatible avec les obligations qui lui incombent en droit international, telles qu'elles y sont formulées. Le débat s'est concentré sur le point de savoir qui de la Cour ou de l'État devrait déterminer l'existence d'un tel conflit. Le texte résultant peut être décrit comme étant d'une ambiguïté constructive sur ce point. Le Groupe de Travail a fait des progrès considérables quant au Chapitre X sur certaines questions portantsur l'exécution des décisions de la Cour. Le Groupe de Travail a estimé à l'unanimité que la Présidence doit agir au nom de la Cour quand il est demandé que la Cour prenne des mesures pour d'exécution. Par ailleurs, le Groupe de Travail s'est penché sur les questions de la communication entre la Cour et les États, de l'incorporation des opinions de la personne condamnée, de l'exécution de la peine, et de l'évasion. En ce qui concerne les victimes et les témoins, le Groupe de Travail s'est penché sur les règles qui sont à la base de l'article 109 et portent sur l'exécution des ordonnances de réparation, sur les amendes et les mesures de confiscation. LES ÉLÉMENTS DES CRIMES Le Groupe de Travail sur les Éléments des Crimes, coordonné par Herman van Hebel (Pays-Bas), a terminé son travail sur tous les Éléments des Crimes de Guerre. Ceci comprenait les Éléments du crime de transfert forcé d'une population civile, éléments sujets à controverse en raison de leurs implications sur le conflit israélo-arabe sur les colonies dans les Territoires Occupés. Les Éléments convenus pour ce crime reflètent sa définition dans la Statut de Rome, en lui accordant assez de souplesse pour qu'il s'adapte aux changements possibles du droit international ou de la situation politique concernée. Le Groupe de Travail a aussi terminé une liste d'éléments pour les crimes commis dans les conflits noninternationaux et pour les crimes liés à l'usage des armes, tels que prévus par les textes de La Haye. Le Groupe de Travail a consacré la plupart de son temps à élaborer des Éléments pour les Crimes contre l'Humanité, en empruntant souvent aux projets d'Éléments déjà finalisés des Crimes de Guerre. Le Groupe de Travail a réussi à achever les Éléments des Crimes contre Le Moniteur de la Cour Pénale Internationale • Mars 2000 l'Humanité à la fin de la session. Du 31 janvier au 5 février, une réunion intersessionnelle a eu lieu à Syracuse en Italie pour discuter de la structure générale du texte des Éléments et de leur relation, comme un tout, avec le Chapitre III du Statut de Rome qui contient des dispositions pénales plus générales (voir l'article de Helen Duffy et de Christopher Hall à la page 3). Ces dispositions traitent sur la portée de la responsabilité pénale individuelle, de la responsabilité des chefs militaires et d'autres supérieurs hiérarchiques, de la pertinence de la qualité officielle, et de la détermination de l'intention. L'AGRESSION Des progrès ont été réalisés sur le Crime d'Agression. Néanmoins cette question se verra accorder encore moins de temps dans le programme de la Commission Préparatoire après le 30 juin 2000, date limite pour l'achèvement des projets des Éléments des Crimes et des Règles de Procédure et de Preuve. Le Groupe de Travail sur l'Agression, créé nouvellement et coordonné par Tuvaku Manongi (République Unie de Tanzanie), s'est réuni pour la première fois le premier jour de la session de la PrepCom. Pendant ses réunions, des avis différents ont été exprimés sur la disposition finale de la définition de ce crime et sur le mécanisme par lequel la compétence de la Cour sera déclenchée dans ces affaires. Néanmoins, il semblerait qu'il y ait une bonne volonté générale de travailler à l'achèvement d'une résolution. Un papier de discussion qui comporte toutes les propositions antérieures sur l'Agression, a été distribué par le Coordinateur et sera discuté pendant la session de mars (voir l'article de Guillemette Meunier à la page 3). LE PARAGRAPHE 4 La délégation américaine a continué à mener des réunions informelles bilatérales avec les délégués de chaque région du monde. Le 10 décembre, la délégation américaine a rencontré aussi les organisations non-gouvernementales afin d'échanger des points de vues à propos de l'état actuel des négociations. Des questions soulevées par la délégation américaine pendant les entretiens bilatéraux précédents, deux sont manifestement en voie d'être résolues. La première, la question de la définition du transfert des populations civiles à l'intérieur d'un territoire occupé a été provisoirement résolue par les négociations sur les Éléments des Crimes précisées ci-dessus. La deuxième, le problème de l'interprétation du mot "crime" à l'article 12 3), a été abordée dans la proposition de la Bosnie et de l'Herzégovine, mentionnée aussi ci-dessus. Pour la délégation américaine, le plus grand problème irrésolu reste celui de la possibilité que la CPI puisse prendre des mesures dans des affaires où des américains sont impliqués, ce quand bien même les États Unis ne sont pas signataires au Traité. Aucune proposition abordant cette question n'a été faite lors de cette PrepCom, mais une telle proposition -qui affecterait les articles 11, 12 ou 98- demeure encore une possibilité indéniable pour les semaines et les mois à venir. Jennifer Schense est la conseillère juridique auprès du Secrétariat de la CCPI. Page 11 Coalition pour la Cour Pénale Internationale c/o WFM, 777 UN Plaza New York, New York 10017 USA Téléphone :212-687-2176 Fax : 212-599-1332 Adresse Email : [email protected] Website : http://www.iccnow.org Pour se Joindre à la Coalition La Coalition des ONG pour la Cour Pénale Internationale (CCPI) accueille et invite la participation des organisations nongouvernementales de tous les secteurs de la société civile. Pour faire partie de la coalition, une organisation nongouvernementale doit 1) Donner son appui à la création d’une Cour Pénale Internationale Juste et effective ; 2) souhaiter s’impliquer à quelque niveau que ce soit dans le processus de création de la CPI ; et 3) s’engager activement à promouvoir la ratification et l’entrée en vigueur dans le monde la plus rapide possible du Statut de Rome sur la CPI adopté le 17 juillet 1998. Nous encourageons les organisation et les individus à soutenir la Coalition dans la mesure de leurs possibilités. Aucune participation financière n’est demandée pour pouvoir se joindre à la Coalition. Les personnes physiques ne peuvent pas être membres de la Coalition En général, la Coalition ne prend pas position, mais se consacre à mettre en lumierè les positions de ses membres. Pour se joindre, ou recevoir plus d’information dans le futur, veuillez remplir le formulaire ci-dessous et l’envoyer au Seecrétariat de la CCPI. Pour souscrire à la liste email Si vous souhaitez être informés quotidiennement des développements relatifs à la CPI, inscrivez-vous sur notre messagerie électronique. Pour vous enregistrer, veuillez envoyer un courrier électronique à : [email protected] Actualité sur la CPI disponible Une bi-hebdomadaire couvrant les rencontres et conférences à venir et les développements en matière de ratification est maintenant disponible. Pour souscrire, écrire à [email protected]. Pour Contribuer à la Coalition Si vous souhaitez apporter au Secrétariat International de la Coalition une contribution que vous pourrez déduire de vos impôts, veuillez s’il vous plait envoyer un chèque payable à CICC à : CICC c/o WFM, 777 UN Plaza, 12th Floor New York, NY 10017, USA Sur la Coalition L’objectif principal de la Coalition des ONG (Organisations non-Gouvernementales) pour une Cour Pénale Internationale est d’encourager la création d’une Cour Pénale Internationale efficace et juste. La Coalition réunit un large réseau d’ONG et d’experts en droit international et travaille sur l’élaboration de stratégies qui, à travers des thèmes spécifiques juridiques et politiques, visent l’élaboration de lois. Un des objectifs importants est de promouvoir la compréhension et le soutien d’un large éventail d’organisations civiles telles que les que les organisations pour la défense des droits de l’homme, du droit international, les organisations humanitaires, religieuses, pour la paix, pour les femmes, et autres. Aussi les activités suivantes ont-elles été proposées : • Convoquer la Coalition et ses groupes de travail, le groupe de travail pour la consolidation de la CPI, le groupe de travail pour l’information/ Règles, suite de la page 8. Néanmoins, la Commission Préparatoire doit encore décider si oui ou non il faut insérer dans les Règles une section sur les définitions. En conclusion, le mandat limité de la Commission Préparatoire devrait rendre impossible l'élaboration de règles en conflit avec le Statut. Pourtant les règles doivent être capables d'assurer la pleine adhérence à, et la mise en place de, tous les principes d'une justice équitable et la diffusion et un groupe de travail pour l’étude des stratégies de l’ONU. • Maintenir un site internet dans le réseau international et une liste des adresses e-mail pour faciliter les échanges entre les ONG de documentations spécialisées et d’informations concernant les tribunaux ad hoc et les négociations sur la CPI, ainsi que promouvoir les discussions et les débats sur des sujets spécifiques liés aux négociations. • Faciliter les réunions entre la Coalition et les représentants des différents gouvernements, fonctionnaires de l’ONU et autres personnes impliquées dans les négociations de la CPI. • Promouvoir la diffusion et la compréhension des propositions et des négociations de la CPI dans les conférences publiques et professionnelles pertinentes. • Rédiger des compte-rendus, des notes et des articles sur les progrès des négociations. efficace insérés dans le Statut, y compris la protection des droits des victimes et tout particulièrement celle des droits des groupes particulièrement vulnérables. David Donat-Cattin est le Chef de Programme sur le Droit International et les Droits de l'Homme, Action Mondiale des Parlementaires et est le Chef d'Équipe de l'ONG pour "le procès, l'appel et la révision". États parties et États signataires au Statut de Rome Par ordre alphabétique au 8 mars 2000 États Parties Date de ratification Fiji Ghana Italie Norvège Saint-Marin Sénégal Trinidad & Tobago 29 novembre 1999 20 décembre 1999 26 juillet 1999 16 février 2000 13 1999 mai 2 février 1999 États Signataires Afrique du Sud Albanie Allemagne Andorre Angola Antigua et Barbuda Argentine Arménie Australie Autriche Bangladesh Belgique Bénin Bolivie Bourkina Brésil Bulgarie Burundi Cameroun Canada 6 avril 1999 Date de signature 17 juillet 1998 18 juillet 1998 10 décembre 1998 18 juillet 1998 7 octobre 1998 23 octobre 1998 8 janvier 1999 1 octobre 1999 9 décembre 1998 7 octobre 1998 16 septembre 1999 10 septembre 1998 24 septembre 1999 17 juillet 1998 30 novembre 1998 7 février 2000 11 février 1999 13 janvier 1999 17 juillet 1998 18 décembre 1998 Chili 11 septembre 1998 Chypre 15 octobre 1998 Colombie 10 décembre 1998 Congo (Brazzaville) 17 juillet 1998 Costa Rica 7 octobre 1998 Croatie 12 octobre 1998 Cote D'Ivoire 30 novembre 1998 Danemark 25 septembre 1998 Djibouti 7 octobre 1998 Équateur 7 octobre 1998 Erythrée 7 octobre 1998 Espagne 18 juillet 1998 Estonie 27 décembre 1999 Finlande 7 octobre 1998 France 18 juillet 1998 Gabon 22 décembre 1998 Gambie 7 décembre 1998 Géorgie 18 juillet 1998 Grèce 18 juillet 1998 Haïti 26 février 1999 Hollande 18 juillet 1998 Honduras 7 octobre 1998 Hongrie 15 décembre 1998 Île Maurice 11 novembre 1998 Îles Solomon 3 décembre 1998 Irlande 7 octobre 1998 Islande 26 1998 août Jordanie 7 octobre 1998 Kenya 11 1999 août Kirghiszistan 8 décembre 1998 Lattonie 22 avril 1999 Lesotho 30 novembre 1998 Libéria 17 juillet 1998 Liechtenstein 18 juillet 1998 Lituanie 10 décembre 1998 Luxembourg 13 octobre 1998 Macédoine, FYR 7 octobre 1998 Madagascar 18 juillet 1998 Malawi 3 1999 mars Mali 17 juillet 1998 Malte 17 juillet 1998 Monaco 18 juillet 1998 Namibie 27 octobre 1998 Niger 17 juillet 1998 Nouvelle Zélande 7 octobre 1998 Ouganda 17 1999 mars Panama 18 juillet 1998 Paraguay 7 octobre 1998 Pologne 9 avril 1999 Portugal 7 octobre 1998 République Centrafricaine 7 décembre 1999 République de Corée 8 mars 2000 République Tchèque 13 avril 1999 Roumanie 7 juillet 1999 Royaume-Uni 30 novembre 1998 Samoa 17 juillet 1998 Sierra Leone 17 octobre 1998 Slovaquie 23 décembre 1998 Slovénie 7 octobre 1998 St Lucia 27 1999 août Suède 7 octobre 1998 Suisse 18 juillet 1998 Tadjikistan 30 novembre 1998 Tchad 20 octobre 1999 Ukraine 20 2000 janvier Vénézuéla 14 octobre 1998 Zambie 17 juillet 1998 Zimbabwe 17 juillet 1998 Pour plus d’informations à remettre ou à faxer à la Coalition Nom et poste occupé Adresse o o Organisation Email Téléphone/Fax SVP veuillez m’informer/informer mon organisation du travail de la Coalition Mon organisation souhaiterait faire partie de la Coalition des ONG pour la création d’une CPI.