Enquête sur la pratique du test NIH pour évaluer l`activité du

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Enquête sur la pratique du test NIH pour évaluer l`activité du
Rev. sci. tech. Off.
int. Epiz.,
1989, 8 (4), 849-851.
Enquête sur la pratique du test NIH pour
évaluer l'activité du vaccin antirabique :
résultats et propositions d'amélioration
O. T H R A E N H A R T *, J. B L A N C O U ** et M . F . A . A U B E R T **
Résumé : Le test NIH mis en œuvre pour évaluer l'activité des vaccins
antirabiques donne des résultats variables qui ont conduit à mettre en doute
sa validité.
Une enquête menée auprès de 19 laboratoires qui utilisent ce test a mis en
évidence les conditions actuelles de son application et permis de formuler des
propositions visant à en améliorer la fiabilité.
MOTS-CLÉS : Contrôle d'activité - Coopération internationale - Maladies
virales - Méthodes statistiques - Rage - Vaccins.
1. Le principe du test N I H consiste à immuniser des souris avec des concentrations
variables de vaccin, puis à les soumettre à une épreuve virulente avec une dose variant
entre 5 et 50 D L de la souche virale d'épreuve (CVS) dérivée de la souche Pasteur.
On calcule ensuite le taux de protection ( D E ) conférée par un vaccin de référence
et par le vaccin testé, et l'activité de ce dernier est exprimée en Unités Internationales
(UI).
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L'emploi de souches virales diverses pour la production de vaccin antirabique
explique que l'on rencontre des difficultés dues à des interactions variables entre la
souche virale du vaccin testé, la souche virale d'épreuve et la souche du vaccin de
référence.
U n autre facteur préoccupant est la variabilité inhérente au test N I H lui-même.
Plusieurs groupes de chercheurs ont mis en doute la validité de ce test en raison des
résultats extrêmement variables obtenus.
D ' a u t r e part, il est ressorti à l'évidence de plusieurs discussions que la fiabilité
des résultats du test était très diversement appréciée par les chercheurs.
2. C'est pourquoi une enquête sur le test N I H a été menée auprès de 19 institutions
mentionnées ci-après : Paul-Ehrlich Institut, Francfort, R F A ; Centre méditerranéen
de lutte contre les zoonoses, Athènes, Grèce ; F o o d and Drug Administration,
Bethesda, Etats-Unis ; Berhingwerke, M a r b u r g , R F A ; C o n n a u g h t Laboratories,
* Institut für Medizinische Virologie, Universitätsklinikum, Essen, Hufelandstrasse 55, 4300 Essen 1,
RFA.
** C N E V A , L a b o r a t o i r e d ' E t u d e s sur la R a g e et la P a t h o l o g i e des A n i m a u x Sauvages, B . P . 9, 54220
Malzéville, F r a n c e .
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Ontario, C a n a d a ; Norden Laboratories, Lincoln, Etats-Unis ; Institut Pasteur
Production, Marnes-la-Coquette, France ; Bundesamt für Veterinärwesen, Eidgen,
Suisse ; Institut vaccinal fédéral, Bâle, Suisse ; Institut Mérieux, Charbonnières-lesBains, France ; Ministère de l'Agriculture, CNEVA, Laboratoire d'Etudes sur la Rage,
Malzéville, France ; IFFA-Mérieux, Lyon, France ; F r o m m Laboratories, Grafton,
Etats-Unis ; Bundesforschungsanstalt für Viruskrankheiten der Tiere, Tübingen,
R F A ; Institut Pasteur, Unité de la Rage, Laboratoires de recherche, Paris, France ;
Institut Pasteur, Centre collaborateur de l ' O M S de référence et de recherche sur la
rage, Paris, France ; Impfstoffwerk Wellcome, Grossburgwedel, R F A ; Institut für
Medizinische Virologie und Immunologie, Klinikum Essen, R F A ; Institut National
de Recherches Vétérinaires, Bruxelles, Belgique.
Un questionnaire a été envoyé à ces 19 laboratoires afin de recueillir des
informations sur le jugement qu'ils portent sur le test N I H , la description de leurs
protocoles expérimentaux, et des remarques et suggestions en vue de l'améliorer.
3 . Selon les résultats de l'enquête, la majorité des participants approuvent le
protocole du test N I H , bien que des objections soient émises sur la manière dont le
test simule une vaccination réelle. Cinq institutions préfèrent immuniser les souris
en une seule fois, selon le protocole modifié de la Pharmacopée européenne.
La moitié des participants se satisfont de la reproductibilité du test. Cependant,
les participants acceptent un seuil de confiance (95 % ) de 1 / 3 à 1/4 pour les valeurs
de la D E
et, respectivement, de trois à quatre fois la D E moyenne.
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E n général, un seul test N I H est pratiqué pour déterminer la valeur en UI d ' u n
vaccin. Dans quelques cas, en fonction du résultat, on pratique deux tests ou plus
pour évaluer un même vaccin.
Les seuls animaux de laboratoire utilisés sont les souris blanches des deux sexes
dont l'état microbiologique est contrôlé.
Trois à cinq dilutions différentes, avec un facteur de dilution 5, sont injectées
par voie intrapéritonéale. Quelques participants essaient de centrer leurs dilutions
autour de la valeur escomptée pour la D E .
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Tous les laboratoires sauf trois utilisent les vaccins de référence à base de souche
P M . D'autres vaccins de référence secondaires, étalonnés par rapport aux vaccins
de référence officiels, sont également utilisés. Trois institutions utilisent la souche
P V . Certaines emploient quelquefois les souches L E P et E R A comme vaccins de
référence secondaires, en particulier pour des études scientifiques sur le test N I H .
Presque tous les laboratoires utilisent la souche CVS pour l'inoculation d'épreuve,
à l'exception de la Belgique qui utilise la souche L E P . Toutefois, la concentration
du virus inoculé présente une forte variation, allant de 5 à 500 D L .
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Un tiers des participants appliquent la méthode de Reed et Muench pour évaluer
la D E , tandis que trois d'entre eux utilisent celle de Spearman et Kärber. Près de
la moitié des laboratoires utilisent un ordinateur, et les paramètres statistiques logit
ou probit, pour le traitement des résultats.
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Les participants sont d'avis que cette méthode in vivo ne doit pas être abandonnée,
mais qu'elle devrait être modifiée pour diminuer la variabilité du test et pour ajuster
le protocole aux nouveaux vaccins antirabiques inactivés produits sur culture de tissus.
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Ils estiment aussi q u ' u n e sélection rigoureuse de la ferme d'élevage, ainsi que
l'emploi d ' a n i m a u x du même age et du même sexe, doit permettre de réduire cette
variabilité.
E n ce qui concerne le schéma de vaccination, les laboratoires préconisent une
vaccination unique administrée par une voie différente, intramusculaire. Les
propositions visant à augmenter le n o m b r e de dilutions des vaccins et le n o m b r e de
souris par dilution auraient pour effet d'accroître le n o m b r e d'expérimentations
animales, mais probablement aussi la fiabilité du résultat.
P o u r des raisons mathématiques, l'evaluation des résultats ne devrait plus se faire
par la méthode de Reed et Muench. La méthode de Spearman et Kärber d o n n e de
bons résultats si les dilutions encadrent la valeur moyenne de la D E . Maintenant
que l'on peut acquérir des ordinateurs p o u r un prix m o d i q u e , le calcul de la valeur
en UI ne devrait plus se limiter à u n seul point, mais faire appel à des traitements
statistiques des résultats tels que logit, probit et «parallel line bioassay» (Finney par
exemple). Nous souhaiterions également mettre en œuvre la méthode statistique de
Bayes, plus spécialement en vue de la normalisation des vaccins de référence et des
vaccins de référence secondaires.
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Il serait souhaitable que les laboratoires qui utilisent le test N I H mettent en évidence
une diminution continue de la D E de référence dans une gamme de valeurs prescrites
par u n groupe d'experts. Seuls devraient être autorisés les vaccins de référence
présentant une courbe dose-réponse abrupte selon des tests effectués in vivo et in
vitro dans le cadre d ' u n e collaboration entre laboratoires.
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ENCUESTA SOBRE LA PRÁCTICA DE LA PRUEBA NIH PARA EVALUAR LA
ACTIVIDAD DE LA VACUNA ANTIRRÁBICA: RESULTADOS Y PROPUESTAS DE
MEJORAS. - O. Thraenhart, J. Blancou y M.F.A. Aubert.
Resumen: La prueba NIH para evaluar la actividad de la vacuna antirrábica
arroja resultados variables que llevaron a cuestionar su validez.
Una encuesta realizada en diecinueve laboratorios que utilizan esta prueba
permitió poner de manifiesto las condiciones actuales de su aplicación y formular
propuestas que intentan mejorar su fiabilidad.
PALABRAS CLAVE: Control de actividad - Cooperación internacional Enfermedades virales - Métodos estadísticos - Rabia - Vacunas.