Samedi 4 octobre orchestre national de lille

Transcription

Samedi 4 octobre orchestre national de lille
Samedi 4 octobre
orchestre national de lille | Jean-Claude Casadesus
Dans le cadre du cycle La mesure du temps
Du dimanche 28 septembre au samedi 4 octobre 2008
Vous avez la possibilité de consulter les notes de programme en ligne, 2 jours avant chaque concert,
à l’adresse suivante : www.citedelamusique.fr
orchestre national de lille | Jean-Claude Casadesus | Samedi 4 octobre
Roch-Olivier Maistre,
Président du Conseil d’administration
Laurent Bayle,
Directeur général
Cycle La mesure du temps
DU DIMANCHE 28 SEPTEMBRE AU SAMEDI 4 OCTOBRE
De l’absence…
« …comment passe le temps… », s’interrogeait Karlheinz
Stockhausen dans un article demeuré célèbre. Si le lever
et le coucher du soleil étaient, avec les saisons peut-être,
les premiers phénomènes rythmant l’existence humaine
sur le principe d’une horloge naturelle, le « moyen le plus
propre pour bien mesurer le mouvement » était plutôt,
selon Quantz, « le battement du pouls à la main d’un
homme qui se porte bien » (Essai d’une méthode pour
jouer la lûte traversière, 1752). Et si la mesure du temps
nécessitait une unité immuable, il n’était dans la nature
aucune horloge vraiment iable : les jours et les nuits ne
cessaient de s’allonger ou de raccourcir, les battements
de cœur, au gré des actions ou des émotions, tendaient à
se précipiter ou à ralentir. Claudio Monteverdi distingua
donc, dans son Lamento della Ninfa (1638), le temps de
la raison et le temps de l’âme, demandant à ce que la
lamentation soit chantée « au rythme du sentiment [a
tempo del’afetto del animo] et non suivant une battue [non
a quello de la mano] », tandis que les parties l’encadrant
étaient « chantées en mesure [al tempo de la mano] ».
Libérant la musique des traits verticaux qui en divisent
les portées, les préludes non mesurés du XVIIe siècle
coniaient à leurs interprètes le soin de choisir ce qui
devait ressortir de la structure motivique. Presque aussi
libres étaient les nombreuses toccatas italiennes ou
allemandes, malgré leurs petites cases régulières. Mais
elles pouvaient également, et comme certaines suites
de danses de Froberger, s’inspirer du style brisé du luth
français. Tel lamento devait être joué « sans observer
aucune mesure », tel autre, sur la mort de l’empereur
Ferdinand IV, s’achever sur une gamme ascendante
pour symboliser l’ascension ultime. Face à l’incapacité
de saint Augustin d’expliquer le temps, la musique nous
donnait donc l’impression grisante d’être capable d’en
contrôler le lux, ou, avec Chopin, de s’en échapper
grâce à quelques cascades de petites notes en tempo
rubato, voire de le retenir avec un simple point d’orgue.
… à la multiplication des mesures
« Le fondement même de la musique » était, selon Michel
Butor dans ses Moments de Marcel Proust (1960), « cette
continuité nouvelle, diférente de celle impérissable des
choses vues », tandis que « les forces mélodiques et
rythmiques » devaient se détacher de « la régularité d’un
tempo, sorte de sol et d’horizon sonore ». Mais parce que le
moindre point de repère, pulsation, mode rythmique ou
mesure n’est qu’une convention arbitraire, chaque siècle
interprète le temps à sa manière, le XVIIIe privilégiant des
carrures que la fantaisie romantique s’empressa d’altérer
en multipliant syncopes et contretemps.
À peine le métronome avait-t-il été inventé par Maelzel
qu’il appartenait déjà à la musique de nous libérer de
ce battement unique qui n’avait pas lieu d’être, et de
révéler au contraire la formidable multiplicité du temps.
Au Moyen Âge déjà, avec les structures isorythmiques
des motets de Guillaume de Machault, talea et color
se décalaient jusqu’à nous faire croire que durées et
notes ne dépendaient pas de la même temporalité.
Et la polyrythmie se compliquait lorsque les taleæ se
superposaient à leur tour. Trois horloges mêlant leurs
tic-tac diférents dans une horlogerie de Tolède (L’Heure
espagnole de Ravel), cent métronomes réglés par Ligeti
sur des tempos diférents pour associer leurs cliquetis
dans un indéinissable brouillard sonore – jusqu’à ce
que, les uns et les autres s’épuisant, n’émergent plus
que quelques mouvements –, il ne devait plus être de
pulsation unique jusque dans les superpositions, par
Karlheinz Stockhausen, des tempos de Zeitmasse. Plus
de pulsation non plus dans le Double concerto d’Elliott
Carter, chaque musicien échangeant le chronomètre
contre ses capacités techniques individuelles.
Mesuré ou non mesuré, lisse ou strié (Boulez), repensé
dans son rapport avec les événements (traverserionsnous un temps immobile ?), le temps musical est
inalement la meilleure façon de déier la raison –
Schumann demandait à ses interprètes de jouer le plus
vite possible…et encore plus vite. Voire la meilleure
façon d’approcher le divin en en rendant perceptible la
jonction de l’ininiment grand et de l’ininiment petit,
imaginée par Messiaen dans l’accroissement illimité
des durées au moyen de valeurs toujours plus brèves.
Et les notes ajoutées se moquaient encore du temps
mesuré. Important, le temps l’est à un tel point qu’il
se mit à occuper la musique jusque dans ses titres,
inspirant 4’33” à John Cage, pièce créée en 1952 par
David Tudor, pouvant être redonnée « sur n’importe
quelle durée ». Plus précises étaient les Vexations de
Satie, dont le motif devait être joué huit cent quarante
fois après préparation de l’interprète « dans le plus grand
silence, par des immobilités sérieuses ». L’interprète en fut
évidemment John Cage, et la musique démontra qu’elle
aussi savait rendre le temps long, voire insupportable.
François-Gildas Tual
DiManChe 28 septeMBRe – 16h30 JeUDi 2 OCtOBRe – 20h
Girolamo Frescobaldi
Toccata 11
Canzona 3
Capriccio sopra la Bassa Fiamenga
Ricercar 9
Toccata 7
Capriccio sopra La Sol Fa Mi Ré Ut
Johann Jakob Froberger
Lamento sur la mort de Ferdinand IV
Toccata 3
Suite en la mineur
Louis Couperin
Suite en ré majeur
Johann Christophe Bach
Praeludium en do majeur
Jean henry d’anglebert
Prélude non mesuré en ré mineur
Gustav Leonhardt, fac-similé du
clavecin Tibaut de Toulouse 1691,
reconstitution du clavecin Carlo
Grimaldi 1703 (collection Musée
per nørgård
Scintillation, pour sept musiciens –
création française
Conlon nancarrow
Étude 2a (arrangement pour petit
ensemble par Sébastien Vichard)
Étude 20 (arrangement pour petit
ensemble par Arnaud Boukhitine)
Karlheinz stockhausen
Zeitmasse, pour cinq bois
elliott Carter
Double concerto, pour clavecin, piano
et deux orchestres
Asko Concerto, pour ensemble
Ensemble intercontemporain
Susanna Mälkki, direction
Sébastien Vichard, piano
VenDReDi 3 OCtOBRe – 20h
de la musique)
MeRCReDi 1er OCtOBRe – 20h
Pendule, pouls et chronomètre
Jean-Baptiste Lully
Suite d’Armide
andré Campra
Simphonies du Ballet des Âges
Carl philipp emanuel Bach
Concerto pour clavecin Wq 23
Georg Friedrich haendel
Concerto grosso op. 3 n° 1
arcangelo Corelli
Ciaccona op. 3 n° 12
XVIII-21 Le Baroque Nomade
Jean-Christophe Frisch, direction
Jean-Luc Ho, clavecin Longman
& Broderip in XVIIIe
(collection Musée de la musique)
György Ligeti
Poème symphonique pour cent
métronomes
philippe Leroux
De la texture
steve Reich
Drumming, premier mouvement
paul Usher
Nancarrow Concerto
György Ligeti
Kammerkonzert
Ictus
Georges-Élie Octors, direction
Rex Lawson, pianola
saMeDi 4 OCtOBRe – 20h
Manuel de Falla
L’Amour sorcier
Maurice Ravel
L’Heure espagnole
orchestre national de lille
Jean-Claude Casadesus, direction
Marie-Ange Todorovitch,
mezzo-soprano
Yves Saelens, ténor
Philippe Do, ténor
Nicolas Rivenq, baryton
Alain Vernhes, baryton
saMeDi 4 OCtOBRe – 20h
Salle des concerts
Manuel de Falla
L’Amour sorcier*
entracte
Maurice Ravel
L’Heure espagnole**
orchestre national de lille
Jean-Claude Casadesus, direction
Marie-Ange Todorovitch, mezzo-soprano* ** (Concepción)
Yves Saelens, ténor** (Ramirez)
Philippe Do, ténor** (Torquemada)
Nicolas Rivenq, baryton** (L’Horloger)
Alain Vernhes, baryton** (Don Inigo Gomez)
Coproduction Cité de la musique, orchestre national de lille.
Ce concert est enregistré par Radio Classique.
Fin du concert vers 21h50.
4
Falla/Ravel : l’Espagne en scène
« J’ai connu Ravel quelques jours après mon arrivée à Paris, pendant l’été de 1907 », écrit Manuel de
Falla dans ses souvenirs sur le compositeur traduits par Roland-Manuel. La rencontre eut lieu chez
Ricardo Viñes, sans doute en octobre : Ravel découvrit La vida breve [La Vie brève] et Falla la version
pour piano à quatre mains de la Rhapsodie espagnole ; l’Espagne authentique et stylisée de Falla
croisait l’Espagne pressentie de Ravel.
Manuel de Falla (1876-1946)
L’Amour sorcier
1. Introduccion y escena [Introduction et scène]
2. En la cueva [Dans la cave]
3. Canción del amor dolido [Chanson du chagrin d’amour]
4. El aparecido [L’apparition]
5. Danza del terror [Danse de la terreur]
6. El circulo mágico [Le cercle magique]
7. Romance del pescador [Romance du pêcheur]
8. Danza ritual del fuego [Danse rituelle du feu]
9. Escena [Scène]
10. Canción del fuego fatuo [Chanson du feu follet]
11. Pantomima [Pantomime]
12. Danza del juego del amor [Danse du jeu d’amour]
13. Final - las campanas del amenecer [Finale - Les cloches]
Version 1915 : gitaneria en un acte (deux tableaux), pour orchestre de chambre et cantaora.
Version 1916 : scènes gitanes de l’Andalousie. Ballet en un acte, pour orchestre symphonique et mezzo-soprano.
Version 1925 : ballet pour orchestre symphonique.
Création orchestrale du ballet : Madrid, 28 mars 1916, sous la direction de Bartolomé Pérez Casa, avec au piano Joaquin Turina.
Création scénique : le 22 mai 1925, au Théâtre du Trianon-Lyrique à Paris, sous la direction du compositeur.
Durée : environ 28 minutes.
argument de la version de 1916
Candelas, une très belle jeune femme, a jadis aimé passionnément un Gitan dont le souvenir la hante.
Un printemps, un jeune homme lui fait la cour : Carmelo. Hantée par ses souvenirs, Candelas ne
peut se laisser séduire et l’éconduit.
Connaissant le Gitan qui obsède les pensées de Candelas, Carmelo convainc Lucia – une amie
de la jeune femme – de se laisser courtiser par son spectre. Pendant que celui-ci séduit Lucia,
Carmelo parvient à léchir Candelas ; les amoureux échangent leur premier baiser tandis que le
spectre meurt, vaincu par l’amour véritable.
5
Composé en 1914-1915 sous forme de gitaneria en un acte et deux tableaux, El amor brujo
[L’Amour sorcier] émane d’une suggestion de la danseuse Pastora Imperio qui souhaitait que
Falla lui écrive « una canción y una danza » [« une chanson et une danse »]. Gregorio et Maria
Martinez Sierra la présentent au compositeur, qu’elle introduit auprès de sa mère, la cantaora
Rosario la Mejorana. C’est elle qui l’initie à la musique lamenco. Après le demi-succès de la
création à Grenade le 15 avril 1915, Falla transforme sa partition en ballet avec voix de mezzo
tandis que l’action en est quasiment retournée, l’envoûtement du spectre se transformant en
désenvoûtement. Donné en version de concert à Madrid en 1916, le ballet connaîtra sa création
scénique au Trianon-Lyrique à Paris en 1925, année de la création des Matelots d’Auric, du Train
bleu de Milhaud et des Biches de Poulenc aux Ballets russes.
El amor brujo marque la véritable découverte de la tradition gitane par Falla qui s’installera
à Grenade en 1923. Le mélange de chant et de danse y apparaît comme une caractéristique
dramatique. Ainsi peut-on distinguer dans cette œuvre les chansons : « Chanson du chagrin
d’amour », « Chanson du feu follet », les danses pures telles la « Danse de la terreur » et la « Danse
rituelle du feu », ou des pièces mixtes dans lesquelles danse et voix coexistent, comme la danse
du jeu de l’amour, sans oublier les interventions vocales du inale avec cloches, les scènes et
pantomimes. La couleur âpre et sombre de la « Chanson du chagrin d’amour » provient autant du
traitement vocal que de l’orchestration avec hautbois dans le grave, le piano marquant le rythme
d’accords arpégés et les cordes évoquant des guitares. Celle du feu follet, proche d’une buleria
authentique, a quelque chose de plus simple dans son traitement harmonique, tandis que l’on
retrouve piano et cordes. Faisant la part belle à la trompette et au piano , la « Danse de la terreur »
accompagne l’apparition du spectre perçue comme une hallucination. Quant à la célèbre « Danse
rituelle du feu », elle émerge des trilles des altos et clarinettes, après qu’ont retenti les douze
coups de minuit. Lancée par un célèbre solo de hautbois, elle joue de la répétition destinée à
produire la transe sans se départir de son ostinato pour s’achever en scansion pure.
Maurice Ravel (1875-1937)
L’Heure espagnole
Composition : 1907.
Dédicace : « à Madame Jean Cruppi, hommage de respectueuse amitié ».
Création : le 19 mai 1911, Opéra-Comique, Paris, sous la direction d’Albert Carré.
Durée : environ 55 minutes.
argument
Dans la boutique de Torquemada, horloger de Tolède. Arrive Ramiro, muletier de son état, dont la
montre est en panne. Leur discussion est interrompue par l’horlogère Concepcion venue rappeler
à son époux qu’il doit aller régler les horloges de la ville. Son mari sorti, elle s’apprête à accueillir
son amant, l’étudiant Gonzalve. Il lui faut occuper Ramiro, auquel elle propose de monter une
horloge dans sa chambre. Puis ce sera Gonzalve qu’il faudra faire entrer dans une horloge pour lui
faire suivre le même chemin tandis qu’entre un autre courtisan : le banquier Don Inigo. Par jeu, il
6
se cache dans une horloge en attendant le retour de Concepcion. Le même stratagème permet
à Don Inigo de rejoindre la chambre de la jeune femme, mais il est bloqué dans son horloge.
Dépitée, Concepcion comprend que le seul homme à la hauteur de ses aspirations serait Ramiro,
qu’elle convie à monter… sans horloge ! Quand Torquemada rentre de sa tournée, il retrouve
Gonzalve et Don Inigo dans sa boutique, contraints d’acheter chacun son horloge.
Morale :
Entre tous les amants, seul amant eicace,
Il arrive un moment, dans les déduits d’amour,
Où le muletier a son tour.
Commençons par la morale de l’histoire, telle que l’énonce le quintette inal de cette comédie
musicale :
Un inancier… et un poète…
Un époux ridicule… Une femme coquette
Qui se servent pour leurs discours
De vers tantôt longs, tantôt courts
… Au rythme qui se casse,
À la rime cocasse…
… Avec un peu d’Espagne autour !…
Voici bien le projet de Ravel qui, échaudé sans doute par la récente création des Histoires
naturelles, éprouve le besoin de préciser son idée au Figaro en prélude à la création de L’Heure
espagnole à l’Opéra-Comique le 19 mai 1911. Il s’agit d’« une sorte de conversation en musique.
L’intention est airmée de renouer avec la tradition de l’opéra-boufe ». Plus loin, le compositeur
précise en quoi consiste l’humour de cette œuvre : « L’esprit humoristique […] est purement
musical : ici, le rire doit être obtenu non pas, ainsi que dans l’opérette, par l’accentuation arbitraire
et cocasse des mots, mais par l’insolite de l’harmonie, du rythme, du dessin mélodique ou de
l’orchestration. » Ce qui n’empêche pas Ravel de goûter l’humour parfois cynique de la « fantaisie
cocasse » de Franc-Nohain dont il a adapté en livret la pièce éponyme. La connotation espagnole
vient en dernier : c’est pourtant elle qui inspire à Ravel cette orchestration virtuose et rutilante que
lui enviait Falla.
Au-delà du vaudeville, Ravel, avec la pudeur qu’on lui connaît, campe ici une métaphore horlogère
de l’amour qui sera ilée par le plus fruste mais le plus authentique des personnages, le muletier
Ramiro qui, scène 10, s’exclame :
Quand je vois ici rassemblées
Toutes ces machines subtiles,
Tous ces ressorts menus, à plaisir embrouillés,
Je songe au mécanisme qu’est
La femme, mécanisme autrement compliqué.
7
L’image acoustique en est proposée dès le prélude, musique mystérieuse par le thème des
clarinettes en quartes parallèles auquel se superpose bientôt trois métronomes aux vitesses
diférentes, igurations possibles des trois courtisans de Concepcion. Motif de carillon et cloches
complètent ce tableau sonore de la boutique d’un horloger de Tolède. Mais si le temps de l’amour
est compté – une heure –, il ne se laisse pas enfermer dans ce rythme mécanique…
La caractérisation des amants est coniée à l’orchestre pour deux d’entre eux : le muletier et son
fouet, le banquier Don Inigo Gomez et son glissando de trombone. Quant à l’étudiant Gonzalve,
amant en titre et poète à ses heures, son ridicule se traduit par un style lyrique exacerbé, aux
antipodes du ton de la conversation adopté par le reste des dialogues, tous mis en musique.
Au centre du vaudeville, Concepcion incarne une femme à la fois capricieuse et désenchantée :
l’air de la scène 16 – l’un des seuls de la partition – a quelque chose de tragique, par son entrée
dramatique sur roulements de timbale, et de dérisoire, par le ton ironique du basson. C’est un air
de colère qui commence en seguidilla – comme le négatif de celle de Carmen – et poursuit en
valse lente avant de revenir au tempo initial.
Espagnole en son titre, cette comédie musicale de Ravel a quelque chose de très français, tant
dans le genre dramatique choisi que dans la déclamation, tandis qu’El amor brujo semble incarner
l’essence même de la danse et du cante jondo, dans un climat qui frôle la tragédie.
Lucie Kayas
8
Marie-ange todorovitch
de Manuel de Falla), Carmen (opéra
d’Hofmann et Mireille de Gounod à
Née à Montpellier, Marie-Ange
éponyme de Bizet), Marguerite (La
Orange, L’Heure espagnole à l’Opéra
Todorovitch étudie d’abord le piano
Damnation de Faust) à Genève aux
Royal de Stockholm, Élisabeth (Marie
puis le chant au Conservatoire de
côtés de José van Dam. Elle participe
Stuart) et la Mère Marie (Dialogues
Paris (CNSMDP) avec Jane Berbié et à
également aux créations de Clara
des carmélites) à Marseille, Carmen à
l’École de l’Opéra de Paris auprès de
(rôle-titre) de Hans Gefors à l’Opéra-
l’Opéra de Montpellier, Le Barbier de
Denise Dupleix. Lauréate de plusieurs
Comique à Paris et de Verlaine Paul de
Séville à Tenerife, Charlotte (Werther)
prix, elle est l’interprète des rôles
Georges Bœuf à l’Opéra de Nancy. Au
à Nice, le Pèlerin (L’Amour de loin de
principaux d’Eurydice (Orphée de
cours des dernières saisons, Marie-
Kaija Saariaho) à Paris ainsi qu’à Berlin,
Monteverdi), Chérubin (Les Noces de
Ange Todorovitch fait trois débuts
Élisabeth (Marie Stuart) à l’Opéra des
Figaro) et Djamileh (opéra éponyme
importants : dans Carmen à Saint-
Flandres, Madame Alexandra (Colombe
de Bizet). Elle est invitée ensuite par
Étienne, Liège, Avignon et Bordeaux ;
de Damase) à l’Opéra de Marseille, La
le Festival de Glyndebourne à chanter
dans le rôle de Charlotte (Werther) à
pietra del paragone de Rossini au Teatro
Dorabella (Così fan tutte), Pauline (La
Cologne, et plus récemment, dans
Real de Madrid. Elle démarre sa saison
Dame de pique) et Chérubin (Les Noces
le rôle-titre de La Périchole à l’Opéra
2007-2008 avec La Chauve-souris à
de Figaro). Son répertoire s’étend
de Monte-Carlo et au Capitole de
l’Opéra de Monte-Carlo, La Belle Hélène
de Rossini, Mozart et Strauss aux
Toulouse. Elle remporte également un
au Capitole de Toulouse, Cornélia (Jules
opéras français (Carmen, Charlotte
grand succès dans L’Italienne à Alger
César) à l’Opéra de Marseille, la reprise
dans Werther et Dulcinée dans Don
(Isabella), Don Quichotte (Dulcinée),
de L’Heure espagnole à l’Opéra Royal
Quichotte de Massenet). Elle se
Le Barbier de Séville (Rosina), Don
de Stockholm… En concert, elle se
produit sur les plus grandes scènes
Carlos (Eboli) et L’Heure espagnole
produit avec l’Orchestre de Paris dans
françaises (Opéra National de Paris,
(Concepcion) à Metz, Così fan tutte
Les Francs-juges, L’Enfance du Christ de
Opéra-Comique, Théâtre du Châtelet,
(Dorabella) et Les Contes d’Hofmann
Berlioz et La vida breve, avec l’Orchestre
opéras de Marseille, Montpellier, Nancy, (Giulietta) au Grand Théâtre de
National d’Île-de-France dans Djamileh
Strasbourg, Toulouse, Festival d’Aix-
Genève, Le Barbier de Séville et Werther
de Bizet et L’Heure espagnole, œuvre
en-Provence, Chorégies d’Orange) et
(Charlotte) à Toulon et Saint-Étienne,
qu’elle interprète également à Tokyo
européennes (opéras d’Anvers, des
La Grande-duchesse de Gérolstein à
avec l’Orchestre National du Capitole
Pays-Bas, de Dresde, Genève, Lausanne, Graz et Zurich, La Cenerentola à Liège
de Toulouse, avec l’orchestre national
Liège, Pise, La Fenice de Venise),
et Belgrade, Im weißen Rößl de Ralph
de lille sous la direction de Jean-Claude
interprétant les rôles d’Angelina
Benatzky à Toulouse, La Damnation
Casadesus dans La Damnation de
(La Cenerentola), Orlofsky (La Chauve-
de Faust (Marguerite) à Lille et Nice, et
Faust et dans Les Nuits d’été de Berlioz
souris), Octavian (Le Chevalier à la
participe à la production enregistrée
en tournée en Chine, à Naples dans
rose), Le Compositeur (Ariane à Naxos), chez EMI de La Belle Hélène (Oreste) au
la Petite Messe solennelle de Rossini…
Siebel (Faust), Stéphano (Roméo et
Théâtre du Châtelet, sous la direction
Marie-Ange Todorovitch a enregistré
Juliette de Gounod), Rosina (Le Barbier
de Marc Minkowski. Elle fait des
des œuvres de Gounod, Massenet et
de Séville), Varvara (Katya Kabanova
débuts remarqués au Rossini Opera
Chausson chez EMI Classics.
de Janácek), Isolier (Le Comte Ory de
Festival à Pesaro dans Le Comte Ory
Rossini), Sesto (La Clémence de Titus),
(Isolier), sous la direction de Jesús
Yves saelens
Giulietta (Les Contes d’Hofmann),
López Cobos. Elle incarne également
Diplômé du Conservatoire Royal
le Prince Charmant (Cendrillon de
les rôles de Dulcinée et de Carmen
de Musique de Bruxelles, où il
Massenet), Clara (Les Fiançailles au
à Avignon, La Grande-duchesse de
étudie avec Dina Grossberger, Yves
couvent de Prokoiev), Concepcion
Gérolstein à Zurich et Nicklausse (Les
Saelens continue sa formation au
(L’Heure espagnole), Salud (La vida breve Contes d’Hofmann) à Paris, Les Contes
9
Juilliard Opera Center à New York
avec Edward Zambara. Lauréat de
Barcelone, et Clopin (La Esmeralda
National de Prague pour Curlew
plusieurs concours prestigieux, il a
de Louise Bertin) au Festival de Radio
River (Britten)… Il a participé à
reçu le titre de Jeune Musicien de
France et Montpellier. Il chantera
plusieurs créations mondiales :
l’année 2005 décerné par l’Union de
également Il Matto (La strada) à
Joseph Merrick dit Elephant Man de
la Presse Musicale Belge. Il participe
l’Opéra d’Anvers et Filippo (L’infedeltà
Laurent Petitgirard à l’Opéra d’État
à de nombreuses masterclasses,
delusa de Haydn) au Festival
de Prague, Mae Naak de Somtow
notamment avec Christoph
d’Aix-en-Provence.
Sucharitkul à l’Opéra de Bangkok,
Le Premier Cercle de Gilbert Amy
Eschenbach, Helmut Deutsch, Marilyn
Horne, Christa Ludwig et James
philippe Do
Levine. Il fait ses débuts à l’opéra en
Né en France, d’origine vietnamienne, de Lyon et Il canto della pelle de
chantant Paolino (Le Mariage secret
Philippe Do est diplômé de l’Essec et
dirigé par Michel Plasson à l’Opéra
Claudio Ambrosini à Nuremberg. Son
de Cimarosa) puis interprète plusieurs du Mannes College of Music de New
répertoire comprend les principaux
rôles du répertoire mozartien avant
York. Il a remporté plusieurs concours
rôles de ténor lyrique : Nemorino
d’aborder un plus large répertoire
internationaux, notamment celui de
dans L’Élixir d’amour au Festival de
avec, entre autres, Lakmé de Delibes
Cosenza en 2000 et le prestigieux
Sédières et comme doublure à l’Opéra
(Gérald), Lulu de Berg (Alwa), Il
Toti Dal Monte en 2001. Il fait ses
National de Paris, Don Ottavio dans
viaggio a Reims de Rossini (Beliore),
débuts au sein de la troupe de l’Opéra Don Giovanni au Théâtre National
Les Maîtres chanteurs de Wagner
National de Lyon avec Orphée, Les
de Prague, Alfredo dans La Traviata
(David) et Jenufa de Janácek (Stewa).
Noces de Figaro, La Bohème et La
à l’Opéra d’État de Prague, le Duc de
Récemment on a pu le voir dans La
Flûte enchantée, entre autres, puis sa
Mantoue dans Rigoletto à Dijon, Rabat
Clémence de Titus (rôle-titre) à l’Opéra
carrière se développe rapidement
et Marrakech, Fenton dans Falstaf
de Francfort, dans La strada de Luc
en France et à l’étranger : Théâtre
à Rovigo, Trente et Bolzano, Tom
Van Hove (Il Matto) à l’Opéra Flamand, du Châtelet à Paris et Città della
Rakewell dans The Rake’s Progress de
et dans Così fan tutte (Ferrando) à
Musica de Rome pour West Side Story,
Stravinski au Festival de Royaumont,
l’Opéra de Liège. Yves Saelens se
Théâtre des Champs-Élysées à Paris
Tamino dans La Flûte enchantée à
produit à travers l’Europe, aux États-
pour La Petite Renarde rusée avec
l’Opera North (Leeds) et à l’Opéra de
Unis et au Japon, et chante sous la
David Robertson, Festival Rossini
Schwerin. Récemment, il aborde avec
baguette de chefs d’orchestre tels
de Bad Wildbad pour L’Échelle de
succès des rôles plus dramatiques :
que Serge Baudo, Helmuth Rilling,
soie, Opéra National de Montpellier
Pinkerton dans Madame Butterly à
Sigiswald Kuijken, Marc Minkowski,
pour Madame Butterly avec Evgeny
l’Opéra d’État de Prague, Edgar dans
René Jacobs, Christophe Rousset,
Svetlanov, Turandot avec Friedmann
Lucia di Lammermoor au Holland
Peter Schreier… Il se produit
Layer, Teatro Rendano de Cosenza
Park à Londres, Porcus dans Jeanne
régulièrement en récital de mélodies
pour Les Mamelles de Tirésias de
d’Arc au bûcher de Honegger à Metz,
et en concert avec les grands
Poulenc, Opéra Royal de Versailles
Sou-Chong dans Le Pays du sourire
oratorios de Bach, Mozart, Haydn,
pour Le Voyage à Reims avec Alberto
de Lehár à Longjumeau. En concert,
Schumann, Haendel, Beethoven,
Zedda, Festspielhaus de Baden-
il chante la Cantate BWV 147 de
Britten… Ses prochains engagements Baden pour Eugène Onéguine avec
Bach avec Les Musiciens du Louvre
incluent les rôles d’Alfredo (La Traviata Gennady Rojdestvensky, Festival de
dirigés par Marc Minkowski, Elias de
de Verdi) à l’Opéra de Francfort, le
Gut Immling pour Fidelio, Capitole
Mendelssohn, la Messe de gloire de
Chœur masculin (Le Viol de Lucrèce de
de Toulouse pour Don Carlos avec
Puccini avec l’Orchestre Pasdeloup,
Britten) à l’Opéra Flamand et à l’Opéra Maurizio Benini, Manchester pour
L’Enfance du Christ de Berlioz avec
de Francfort, Kunz Vogelgesang
La Flûte enchantée, Philharmonie
l’Orchestre de Paris et Christoph
(Les Maîtres chanteurs) au Liceu de
de Lublin pour Tosca, Théâtre
Eschenbach, avec le Northern
10
Sinfonia et Jan Latham-König, La
Gazzaniga chez Supraphon, Trouble in de l’inauguration du Teatro d’Europa
Chatte blanche de Jean Françaix
Tahiti de Bernstein chez Assai, Marie-
à Milan. Il participe aux concerts
avec l’Orchestre Philharmonique
Magdeleine de Massenet chez TFM
inauguraux de La Fenice (réouverture)
de Monte-Carlo, Marie-Magdeleine
et un récital de mélodies françaises
sous la direction de Riccardo Muti
de Massenet, Trouble in Tahiti de
avec Françoise Tillard aux éditions
et de la Cité de la musique à Paris
Bernstein et la Sérénade pour ténor, cor Maisonneuve et Larose.
sous la direction de Pierre Boulez
et cordes de Britten avec l’Orchestre
et William Christie. Jonglant du
de Picardie, le Requiem de Provenzale
nicolas Rivenq
baroque au contemporain, il couvre
avec la Capella della Pietà de’ Turchini
Licencié ès Lettres et ancien élève
un vaste répertoire qui le conduit à
dirigée par Antonio Florio, La morte
de l’École Normale Supérieure des
travers le monde sous la direction
di Abele de Cimarosa avec l’Orchestre
Arts Décoratifs, Nicolas Rivenq
de nombreux chefs tels que Zubin
de Chambre de Genève, le Requiem
commence ses études de chant dans
Mehta, Seiji Ozawa, René Jacobs,
de Verdi à Stuttgart… Il a fait ses
la classe de Jacqueline Bonnardot
Iván Fischer, Michel Plasson, Antonio
débuts en juin 2006 à La Scala de
au Conservatoire d’Orléans. Choriste
Pappano, Evelino Pido, Maurizio
Milan dans Didon et Énée de Purcell
des ensembles Les Arts Florissants
Benini, Giuliano Carella, Marco
sous la direction de Christopher
et La Chapelle Royale, il entre dans
Guidarini, Donato Renzetti, Renato
Hogwood. La saison 2006-2007 l’a
la classe de Michel Sénéchal à l’École
Palumbo, Arpad Gérecz, John Eliot
vu interpréter Fra Diavolo d’Auber
d’Art Lyrique de l’Opéra de Paris
Gardiner, Kenneth Montgomery,
à Compiègne et à Metz, Carmen et
pour deux ans, puis se perfectionne
Daniele Gatti ou Claudio Scimone.
La Flûte enchantée au Capitole de
trois ans aux États-Unis à l’Université
Nicolas Rivenq igure dans plus de 50
Toulouse, Adriana Lecouvreur de Cilea
d’Indiana dans la classe de la basse
enregistrements CD ou DVD. Il reçoit
au Concertgebouw d’Amsterdam ; il a
russo-italienne Nicola Rossi-Lemeni.
le Premier Prix du Concours Gian
aussi donné des récitals d’airs d’opéra
Remarqué par Yehudi Menuhin, il fait
Battista Viotti à Vercelli en 1990.
à Riga en Lettonie et à l’Opéra de
ses débuts aux festivals d’Édimbourg
Montpellier, ainsi que des concerts
et de Gstaad sous sa direction. À son
à la Chapelle Royale de Versailles.
retour en France, il débute une longue Né à Lyon, Alain Vernhes fait ses études
Au cours de la saison 2007-2008 il a
collaboration avec William Christie
musicales au Conservatoire de cette
abordé pour la première fois le rôle
dans Atys de Lully à l’Opéra-Comique,
ville, où il obtient le Premier Prix de
alain Vernhes
de Don José (Carmen) à Saint-Maurice Les Indes galantes de Rameau à
chant, ainsi que le Premier Prix d’art
en Suisse puis au Festival de Macerata Aix-en-Provence, Les Boréades de
lyrique à l’unanimité. Au Concours
en Italie. Il a également chanté
Rameau à l’Opéra de Paris ou en
des Voix d’Or, il se voit décerner le
Padmâvatî de Roussel au Festival de
tournée. Sa rencontre avec Jean-
Second Prix Hortense Schneider et
Spoleto, Le Turc en Italie au Capitole de Claude Malgoire et Pier Luigi Pizzi
le Premier Prix Enrico Caruso. Alain
Toulouse, Idoménée au Grand Théâtre
est déterminante : il prend en efet
Vernhes a interprété les grands rôles
de Bordeaux, Elephant Man à Paris, La
part à plus d’une vingtaine de leurs
du répertoire, tels Scarpia dans Tosca,
Chauve-souris à Lausanne, Falstaf au
productions (Rinaldo de Haendel,
Sharpless dans Madame Butterly,
Théâtre National de Prague ainsi que
Platée, Hippolyte et Aricie et Les
Nilakantha dans Lakmé, Marcello
Kwasi & Kwame de Jonathan Dove
Paladins de Rameau, Le Comte Ory de
dans La Bohème, le Grand Prêtre dans
en création mondiale à l’Opéra de
Rossini, Les Danaïdes de Salieri, mais
Samson et Dalila, Don Inigo Gomez
Rotterdam et à l’Opéra d’Amsterdam.
aussi de nombreux opéras de Mozart
dans L’Heure espagnole, le Prince de
Sa discographie comprend Le Premier
et de Monteverdi). Giorgio Strehler le
Bouillon dans Adriana Lecouvreur
Cercle de Gilbert Amy chez harmonia
choisit pour sa dernière production
de Cilea, le Comte Des Grieux dans
mundi, les Don Giovanni de Mozart et
d’opéra (Così fan tutte) à l’occasion
Manon, Ourrias dans Mireille de
11
Gounod, Pizzaro dans Fidelio, etc. Au
Mignon d’Ambroise Thomas, Manon,
de perles de Bizet avec l’Orchestre
cours de l’été 1991, Alain Vernhes
La Belle Hélène et Le Revenant de José
National d’Île-de-France, La Damnation
chante pour la première fois et avec un Melchor Gomis), à Montpellier (Le Roi
de Faust à Tours, Pelléas et Mélisande à
très grand succès les Quatre Diables
Arthus de Chausson, Iphigénie en Aulide Bonn sous la direction de Marc
dans Les Contes d’Hofmann. Pour
de Gluck), Antibes (Tosca), Bordeaux
Soustrot et au Théâtre des Champs-
l’ouverture de la saison du Teatro Regio (Mireille, Lakmé et Faust), Marseille
Élysées avec l’Orchestre National de
de Parme en décembre 1993, il obtient (Goya, Samson et Dalila et L’Aiglon de
France sous la direction de Bernard
un grand succès dans le rôle de Sancho Honegger), Avignon (Lakmé, Dialogues Haitink, La Damnation de Faust avec
Pança aux côtés du Don Quichotte
des carmélites, La Traviata et Tosca),
l’orchestre national de lille au Théâtre
de Ruggero Raimondi (une mise en
Toulon (Les Contes d’Hofmann, Don
des Champs-Élysées à Paris, à l’Opéra
scène de Piero Faggioni, et un rôle qui
Carlos et Faust), Monte-Carlo (Manon),
d’Avignon, à Varsovie, à Bordeaux
demeure l’un des grands moments
Nice (Mireille), aux Chorégies d’Orange
et au Festival de Grenade, Hamlet
de sa carrière). Au cours de la même
(La Flûte enchantée, Roméo et Juliette
au Concertgebouw d’Amsterdam
saison, il fait des débuts remarqués
et Les Contes d’Hofmann) et plus
avec Louis Langrée et Dialogues des
dans le rôle de Méphisto du Faust
récemment à Lille dans Faust. Alain
carmélites à Dresde sous la direction de
de Gounod à l’Opéra de Montpellier.
Vernhes est régulièrement invité par
Michel Plasson. Il a chanté récemment
Parmi ses autres prestations, citons
l’Opéra de Paris, où il a chanté dans
La Damnation de Faust et L’Enfance
Athanaël dans Thaïs à Athènes,
les productions de Carmen, Manon,
du Christ avec l’orchestre national
Nilakantha dans Lakmé à l’Opéra de
Don Quichotte, Les Contes d’Hofmann,
de lille ainsi qu’avec l’Orchestre
Liège, Gunther dans Sigurd d’Ernest
Juliette ou la clé des songes de Martinu,
Philharmonique de Strasbourg, Don
Reyer au Corum de Montpellier,
Guillaume Tell, Dialogues des carmélites, Quichotte en concert avec l’Orchestre
L’Opéra d’Aran (Gilbert Bécaud) à
L’Amour des trois oranges de Prokoiev,
du Concertgebouw d’Amsterdam,
l’Opéra de Vienne sous la direction
Louise et L’Heure espagnole. Sa carrière
Roméo et Juliette de Berlioz à Tenerife
de Georges Prêtre, Fieramosca dans
internationale l’a conduit notamment
sous la direction de Marc Minkowski
Benvenuto Cellini à l’Opéra de Rome,
au Grand Théâtre de Genève (Manon),
ainsi qu’à Toulouse avec l’Orchestre du
Don Quichotte à Gênes (reprise de
au Liceu de Barcelona et à Trieste
Capitole. Il s’est produit dernièrement
la production de Piero Faggioni), le
(Hamlet d’Ambroise Thomas, rôle de
à l’Opéra National de Paris (Louise),
Marquis de la Force dans Dialogues
Claudius), à San Francisco, Palerme
à l’Opéra de Marseille (Manon) et à
des carmélites à Bordeaux et Toulouse,
et Naples (Manon), à Séville (rôle du
La Monnaie de Bruxelles (Pelléas et
Faust à Liège, La Force du destin à
Grand Prêtre dans Samson et Dalila,
Mélisande). Parmi ses projets, on peut
Orange. Il a également participé à la
Le Cid de Massenet), à Lisbonne (rôle
citer Werther à l’Opéra National de
création mondiale de Goya de Jean
de Germont dans La Traviata), à
Paris, Mireille à l’Opéra de Marseille,
Prodromides à l’Opéra de Montpellier,
Washington, Tokyo, Rome et Turin (Don L’Heure espagnole à l’Opéra de Lille…
du Premier Cercle de Gilbert Amy (rôle
Quichotte), à Amsterdam (Dialogues
Alain Vernhes a notamment enregistré
de Roubine) à l’Opéra National de
des carmélites et L’Amour des trois
le rôle de Capulet dans Roméo et
Lyon et à une nouvelle production
oranges), à Liège (Mireille), à La Scala de Juliette chez BMG, celui d’Arkel dans
de L’Histoire du soldat de Stravinski et
Milan (Manon, rôle d’Arkel dans Pelléas
de La Comédie sur le pont de Martinu
et Mélisande). En concert, Alain Vernhes de Bernard Haitink et récemment
Pelléas et Mélisande sous la direction
à l’Opéra de Lausanne et au Théâtre
a chanté notamment le Requiem de
Méphisto dans La Damnation de Faust
de Caen. Ces dernières années, on a
Fauré au Royal Festival Hall à Londres,
dirigée par Jean-Claude Casadesus, qui
pu l’entendre en France au Théâtre du
Escamillo dans Carmen au Festival de
lui a valu un Orphée d’or.
Capitole de Toulouse (Louise, Tosca,
Dresde sous la direction de Michel
Les Saltimbanques de Louis Ganne,
Plasson, Zurga dans Les Pêcheurs
12
Jean-Claude Casadesus
Après ses études au Conservatoire
à un autre. En 2004, les Victoires de
en 2008 où ils ont reçu un accueil
de Paris (CNSMDP), Jean-Claude
la Musique Classique lui décernent
triomphal, l’ONL et Jean-Claude
Casadesus reçoit l’enseignement de
une Victoire d’Honneur. Jean-Claude
Casadesus sont notamment invités à
deux maîtres, Pierre Dervaux et Pierre
Casadesus est président de Musique
se produire durant les prochains mois
Boulez. Engagé comme directeur
Nouvelle en Liberté et a été directeur
en Belgique, en Allemagne, aux Welsh
musical du Châtelet en 1965, il
musical de l’Orchestre Français des
Proms à Cardif et au Concertgebouw
devient dès 1969 chef permanent
Jeunes jusqu’en décembre 2007. Il est
d’Amsterdam. L’orchestre national
à l’Opéra de Paris et à l’Opéra-
Commandeur de la Légion d’Honneur, de lille développe par ailleurs une
Comique. Il participe ensuite à la
Commandeur de l’Ordre National du
création de l’Orchestre des Pays de
Mérite et Commandeur de l’Ordre des la télévision ainsi qu’une politique
la Loire dont il est directeur adjoint
Arts et Lettres.
présence régulière à la radio et à
discographique dynamique illustrée,
jusqu’en 1976. À cette date, il crée
entre autres, par des nouveautés
l’orchestre national de lille. Sous sa
orchestre national de lille
parmi lesquelles une monographie
direction, l’ONL a su porter son large
Créé en 1976 grâce à la volonté
dédiée à Thierry Escaich – compositeur
répertoire, son dynamisme et la
de la région Nord-Pas-de-Calais
en résidence de 2003 à 2005 (Choc
qualité de son projet artistique au il
et l’appui de l’état, l’orchestre
de l’année du Monde de la Musique
de quatre continents et de 30 pays.
national de lille s’est doté d’un
en 2007) et un second disque
Parallèlement, Jean-Claude Casadesus projet artistique ambitieux initié par
consacré à Canteloube (Orphée d’or
mène une carrière internationale et
Jean-Claude Casadesus en direction
de l’Académie du disque lyrique, Prix
est l’invité régulier des orchestres de
de tous les publics : difusion du
SACD du meilleur enregistrement
Philadelphie, Salt Lake City, Montréal,
répertoire, création contemporaine
d’un compositeur français) paru après
Saint-Pétersbourg, Londres, Paris,
(notamment grâce aux résidences
le premier volume (meilleure vente
Tokyo, Séoul, de nombreux orchestres de compositeurs, dont celle de
mondiale du label Naxos en 2005)
américains, de l’Orchestre de la
Bruno Mantovani qui débute cette
sous la direction de Jean-Claude
Fondation Gulbenkian ou encore des
saison), promotion des jeunes
Casadesus et avec Véronique Gens.
Berliner Symphoniker… Monte-Carlo
talents, activités pédagogiques et
et Trieste pour Faust de Gounod,
actions jeune public. À l’invitation
Violons solos
l’Orchestre National de France,
de son directeur, chefs et solistes
Stefan Stalanowski
l’Orchestre de Paris pour Les Contes
internationaux s’unissent ainsi à
Fernand Iaciu
d’Hofmann, l’Opéra des Flandres
l’orchestre national de lille pour, selon
pour des représentations triomphales sa formule, « porter la musique partout Violon solo invité
de Dialogues des carmélites, mais
où elle peut être reçue ». En France, à
aussi les villes de Prague, Baltimore,
l’étranger ou naturellement au cœur
Copenhague ou Budapest l’ont
de près de 200 communes de la
accueilli récemment. Ses prochains
région Nord-Pas-de-Calais qu’il irrigue Lucyna Janeczek
engagements le mèneront à
musicalement dans une démarche
Marc Crenne
Montréal, en Chine, aux États-Unis, à
exemplaire de décentralisation,
Waldemar Kurkowiak
Singapour et à Moscou. Il a efectué
l’orchestre national de lille s’est
François Cantault
une vingtaine d’enregistrements à la
ainsi imposé en 30 ans comme un
Alexandre Diaconu
tête de l’ONL, enregistrements qui lui
véritable ambassadeur de sa région
Bernard Bodiou
ont valu plusieurs récompenses. Il est
et de la culture française au il de
Sylvaine Bouin
l’auteur d’un livre publié aux Éditions
quatre continents et plus de 30 pays.
Bruno Caisse
Stock, Le Plus Court Chemin d’un cœur
Après la Chine en 2007 et le Maroc
Anne Cousu
13
David Juritz
Violons
Noël Cousu
Claire Martin
Katia Melleret
Delphine Der Avedisyan
Alexei Milovanov
NN
Asako Fujibayashi
Jacek Smolarski
Trompettes
Hélène Gaudfroy
Inès Greliak
Contrebasses
Denis Hu
Thierry Koehl
Gilbert Dinaut
Cédric Dreger
Olivier Lentieul
Mathieu Petit
Fabrice Rocroy (cornet solo)
Marie Lesage
Pierre-Emmanuel De Maistre
Frédéric Broucke (cornet)
Brigitte Loisemant
Paul Brun
Catherine Mabile
Yi-Ching Ho
Trombones
Filippo Marano
Kévin Lopata
Romain Simon
Sylvie Nowacki
Hervé Noël
Jean-Philippe Navrez
Stéphane Pechereau
Christian Pottiez
Christian Briez
Pierre-Alexandre Pheulpin
Yves Bauer (trombone basse)
Franck Pollet
Flûtes
Ken Sugita
Chrystel Delaval
Tuba
Thierry Van Engelandt
Christine Vienet
Hervé Brisse
Bruno Van Roy
Pascal Langlet
Françoise Vernay
Catherine Roux (piccolo)
NN
Timbales
Laurent Fraiche
Hautbois
Altos
Philippe Cousu
Percussions
Philippe Loisemant
Daniel Pechereau
NN
Paul Mayes
Daniel Schirrer
Christophe Maréchal
Jean-Marc Lachkar
Philippe Gérard (cor anglais)
Dominique Del Gallo
Jean-Paul Blondeau
Aïko Miyamoto
Véronique Boddaert
Clarinettes
David Corselle
Claude Faucomprez
harpe
François Cousin
Christian Gossart
Anne Le Roy
Anne Le Chevalier
Jacques Merrer (petite clarinette)
Lionel Part
Raymond Maton (clarinette basse)
Thierry Paumier
Chantal Saradin
Bassons
Mireille Viaud
Clélia Goldings
Jean-Nicolas Hoebeke
Violoncelles
Henri Bour
Jean-Michel Moulin
Jean-François Morel (contrebasson)
Valentin Arcu
Catherine Martin
Cors
Sophie Broïon
Christophe Danel
Edwige Della Valle
Sébastien Tuytten
Elisabeth Kipfer
Frédéric Hasbroucq
Dominique Magnier
Eric Lorillard
Concert enregistré par Radio classique
14
et aussi…
> MÉDiathÈQUe
> COnCeRts
> COnCeRt ÉDUCatiF
Beethoven/Debussy
du vendredi 10
au vendredi 17 octobre
saMeDi 15 nOVeMBRe, 11h
VenDReDi 10 OCtOBRe, 20h
saMeDi 11 OCtOBRe, 14h30 et 20h
DiManChe 12 OCtOBRe,
11h et 17h30
MaRDi 14 OCtOBRe, 20h
MeRCReDi 15 OCtOBRe, 20h
JeUDi 16 OCtOBRe, 20h
VenDReDi 17 OCtOBRe, 20h
Pulsez !
De Rameau à Boulez en passant
par le funk et le groove
Œuvres de Lully, Rameau, telemann,
Boulez, Mantovani…
Les Siècles • Quartet Ku
François-Xavier Roth, direction
Pierre Charvet, présentation
Venez réécouter ou revoir à la
Médiathèque les concerts que vous
avez aimés.
Enrichissez votre écoute en suivant la
partition et en consultant les ouvrages
en lien avec l’œuvre.
Découvrez les langages et les styles
musicaux à travers les repères
musicologiques, les guides d’écoute
et les entretiens ilmés, en ligne sur le
portail.
http://mediatheque.cite-musique.fr
Nous vous proposons…
saMeDi 29 nOVeMBRe, 11h
François-Frédéric Guy, piano
De mémoire de lûtes
saMeDi 11 OCtOBRe, 11h et 17h30
DiManChe 12 OCtOBRe,
14h30 et 20h
Ensemble intercontemporain
Sophie Cherrier, lûte
Emmanuelle Ophèle, lûte
Jean-Pierre Jourdain, mise en scène
intégrale de la musique pour piano
de Claude Debussy
Alain Planès, piano
> ZOOM sUR Une ŒUVRe
VenDReDi 17 OCtOBRe, 18h30
> CitÉsCOpie
saMeDi 11
et DiManChe 12 OCtOBRe
Les sonates de Beethoven
Un week-end entier de conférences,
ateliers et concerts…
Sonate n° 32, op. 111
de Ludwig van Beethoven
… de lire :
• L’Heure espagnole de Maurice Ravel
(programme de l’Opéra de Paris, 2003)
• La Vie brève• L’Amour sorcier •
Les Tréteaux de Maître Pierre de Manuel
de Falla (Avant-scène Opéra, 1997)
… d’écouter en suivant la partition :
• L’Heure espagnole de Maurice Ravel
par l’Orchestre National de la R.T.F,
Lorin Maazel (direction), Jane Berbié
(Concepcion), José Van Dam (Don Inigo
Gomez) et Gabriel Bacquier (Ramiro)
• L’Amour sorcier de Manuel de Falla par
l’Orchestre de Chambre du Théâtre
Liure de Barcelone et Josep Pons
(direction)
Élisabeth Brisson, musicologue
> ÉDitiOns
Musique et temps
Collectif • 174 pages • 2008 • 19 €
> COLLÈGe
Écouter la musique classique
Cycle de 20 cours de 2h,
les mercredis de 11h à 13h
Du 7 janvier au 17 juin 2009
sique
Éditeur : Hugues de Saint Simon | Rédacteur en chef : Pascal Huynh | Rédactrice : Gaëlle Plasseraud | Correctrice : Angèle Leroy | Maquette : Elza Gibus | Stagiaires : Marie Laviéville et Romain Pangaud
Imprimeur VINCENT | Imprimeur FRANCE REPRO | Licences no 1014849, 1013248, 1013252
intégrale des sonates pour piano
de Ludwig van Beethoven
CITÉ DE LA MUSIQUE
13 concerts du 10 au 17 octobre
Beethoven
Intégrale des sonates pour piano | François-Frédéric
Debussy
Planès
Ÿg_fkf1=iXeZb=\im`cc\&ML
Intégrale de la musique pour piano | Alain
Guy
'(++/+++/+nnn%Z`k\$dlj`hl\%]i
D—gfik\[\GXek`e