Laurent Davezies, professeur au CNAM, Paris
Transcription
Laurent Davezies, professeur au CNAM, Paris
WORKSHOPS UMR PACTE - UNIVERSITE GRENOBLE ALPES « METROPOLES EN CONSTRUCTION » 9 et 10 avril 2015 & 11 et 12 juin 2015 et 26 juin 2015 Organisé par UMR PACTE - Université Grenoble Alpes ANIME PAR DAVID LEBRAS ET NATACHA SEIGNEURET Dans le prolongement des travaux menés par les chercheurs de PACTE dans le cadre de la consultation nationale POPSU, deux grandes thématiques de recherche (GTR) du laboratoire PACTE : STHTEP, « Sciences Territoriales, théorie et pratiques » et ACPTU, « Urban Act » organisent des workshops de deux jours sur le thème de la construction métropolitaine. L’ensemble des chercheurs et doctorants des GTR STHEPP et ACPTPU est associé à ces deux workshops. Ces rencontres et débats ont pour objectif de dresser un état des lieux actualisé sur la question métropolitaine à la fois sous l’angle institutionnel, économique, culturel, social et urbanistique. Ces regards croisés de chercheurs venant de disciplines, de laboratoires et de territoires variés en France et à l’étranger marquent le début d’une série d’échanges scientifiques sur la question de la construction des métropoles en Europe. Les résultats de ces six journées de Workshop, organisés à la Cité des Territoires à Grenoble seront publiés dans un ouvrage collectif sur la construction métropolitaine aux éditions Berger Levrault, grâce au soutien de l’ADGCF. Intervenants : • Jean-Louis Bonnin, Conseiller culturel du Maire de Nantes et du Président de Nantes Métropole. • Olivier Carreau, Directeur, bureau d’étude en urbanisme et ingénierie de projets, missionné sur le projet urbain de l'Île de Nantes • Antoine Conjard. Directeur, Hexagone Scène Nationale Arts Science, Meylan • Gilles Crague, ingénieur & sociologue, directeur de recherche au Laboratoire Techniques, Territoires, Sociétés (LATTS), président du département sciences humaines et sociales de l’Ecole Nationale des Ponts et Chaussées. • • • • • • • • Laurent Davezies, professeur au CNAM, Paris Jérôme Dubois, Professeur en aménagement et urbanisme, directeur du Laboratoire Interdisciplinaire En Urbanisme, LIEU, Aix-en-Provence. Laurent Devismes, Enseignant-chercheur, Maître-Assistant à l'Ecole Nationale Supérieur d’Architecture de Nantes Fabrice Escaffre, géographe urbaniste, LISST Cieu, Université de Toulouse Frédéric Gilli, économiste, chercheur associé au Centre d’études européennes de Sciences Po Paris. Directeur associé de l’agence Campana Eleb Sablic. Rémy Le Saout, sociologue, Maître de conférences à l’université de Nantes, membre du Centre nantais de sociologie Anne-Marie Maür, Urbaniste, Agence d’Urbanisme de la Région Grenobloise Hélène Thomas, sociologue et psychanalyste, Université d’Aix Marseille • • • • Tomas Perrin, politiste, Maître de Conférences, Université de Lille 1, Chercheur au laboratoire, Territoires, villes, environnement et Société, Lille. Guillaume Gourgues, Maître de conférences, en sciences politiques à l’Université de Franchecomté, à la Faculté de Droit. Benoit Parent, Urbaniste, Directeur, Agence d’Urbanisme de la Région Grenobloise Jean-Pierre Saez, Directeur, Observatoire des politiques culturelles, Grenoble Liste non définitive, à compléter Pour PACTE, contributions de Isabelle André-Poyaud, Charles Ambrosino, Sonia Chardonnel, Paulette Duarte, David Lebras, Sophie Louargant, Gilles Novarina, Emmanuel Roux, Natacha Seigneuret, Kamila Tabaka, Magali Talandier WORKSHOP 1 partie 1 : 9 avril 2015 « La construction institutionnelle des métropoles » David Le Bras et Sophie Louargant Penser et observer la métropole aujourd’hui n’est pas sans prendre des risques à la fois conceptuels, méthodologiques et opérationnels. En effet, la compréhension des processus de constructions de la métropolitaine nécessite de faire des focales à la fois thématisées mais également d’être en capacité d’agencer des concepts issus de disciplines différentes pour relater la production politique, sociale, culturelle, économique des métropoles. Cette première journée de workshop a un objectif principal celui de regarder la construction politique des métropoles en France et en Europe. La question métropolitaine (Négrier, 2005, Heilnet, Kubler, 2005, Lefèvre, 2008, Katz, Bradley, 2013) est au centre des débats contemporains. Elle renvoie à des débats à la fois sociétaux sur notre condition urbaine (Mongin, 2005) mais également à des débats institutionnels sur de régulations métropolitaines à retenir. Elle invite à se questionner sur les analyses macrosociales à produire au regard des mutations et des stratégies de concentration capitaliste de plus en plus prégnantes, auxquelles les Etats et les métropoles semblent toujours plus associés (Brenner, 2004 ; Beal, Rousseau, 2008). La question métropolitaine est donc résolument liée à la capacité des opérateurs urbains (politiques, manageurs, techniciens) à développer une ambition prospective pour répondre aux défis actuels de l’institutionnalisation des métropoles. Dans le cadre de ce premier workshop deux perspectives développeront cette analyse : une première inscrite dans l’analyse sociopolitique des processus d’intercommunalisation au regard de la loi MATPAM et une seconde inscrite dans une approche territoriale des projets métropolitains en France et en Europe. WORKSHOP 1 partie 2 : 10 avril 2015 « Métropoles, Culture et projets » Gilles Novarina, Charles Ambrosino, Natacha Seigneuret Quelles sont les stratégies de planification métropolitaine retenues par les métropoles Projets d’Agglomération, SCOT ? Quels sont les grands projets qui soutiennent la construction métropolitaine ? La culture ? L’EcoCité ? Depuis le début des années 2000, une série d’expériences, de projets communaux et de projets métropolitains portés par Grenoble-Alpes Métropole foisonnent autour de la notion de développement durable. Pour favoriser la mise en cohérence de toutes ces initiatives au niveau de son propre territoire, Grenoble-Alpes Métropole s’est impliquée dans l’élaboration d’un Projet d’agglomération qui associe étroitement l'expérience concrète et la problématique théorique du développement durable. Quelle est la stratégie retenue par la métropole Nantes Saint Nazaire ? Quelle peut être le rôle de la culture dans la construction métropolitaine ? Telle est l’interrogation que nous souhaitons explorer à l’occasion de ce Workshop. Que ce soit à travers la promotion de labels prestigieux, différentes formes de célébration évènementielle ou le recours à des équipements culturels iconiques, les métropoles contemporaines ne cessent de se mettre en scène en s’appuyant sur des stratégies culturelles plus ou moins intégrées à leur projet de développement territorial. Dans ce concert global, comment rendre compte de la manière dont la technopole grenobloise « se met en culture » ? C’est au miroir de la construction de la métropole ligérienne Nantes Saint Nazaire que nous tenterons de répondre à ce questionnement. L’orientation techniciste de l’EcoCité grenobloise est-elle présente dans la construction de l’EcoCité nantaise et s’inscrit-elle dans les critères fixés par l’Etat pour le financement des EcoCités qui passe de manière prioritaire par des innovations technologiques (gestion coopérative de l’énergie dans les îlots urbains intégrés et les smart-grids, approche globale de la mobilité) ? WORKSHOP 2 : 11 et 12 juin 2015 « Compétitivité économique et fragilité urbaine des métropoles » Partie 1, Economie(s) Métropolitaine(s), le 11 juin Magali Talandier L’économie métropolitaine ne peut se ne peut se résumer à la seule concentration et juxtaposition d’activités à forte valeur ajoutée ou innovantes. C’est plus en termes de capacité à assurer la diffusion, la circulation des richesses - créées notamment par l’économie de la connaissance - à l’ensemble de la société que nous proposerons de raisonner. Cette percolation, cette diffusion, serait le fruit d’une véritable stratégie territoriale qui dote le territoire d’un projet pensé en des termes à la fois productifs, compétitifs, mais également résidentiels, récréatifs et paysagers. Si l’économie de la connaissance apparaît comme l’un des moteurs du développement économique métropolitain, elle est non suffisante (Talandier, 2014). L’« avantage métropolitain » dépendrait donc de la capacité d’une ville à mobiliser des ressources et des acteurs variés (Halbert, 2010), la capacité à mettre en relation les différents secteurs d’activités qui composent la base territoriale demeure ainsi un attribut de la seule métropole (Damette, Beckouche, 1990) qui se positionne comme un acteur collectif (Le Galès, 2011). Ainsi, la métropole ne serait pas un enjeu de solidarité, et encore moins d’égalité, mais un enjeu de réciprocité territoriale rendue possible grâce à la complémentarité – notamment économique – des parties qui la composent. Nous discuterons à la fois des modalités, des contextes, des stratégies et politiques de développement économique qui alimentent et confirment l’idée selon laquelle « penser, construire et gouverner les territoires comme de véritables systèmes productivo-résidentiels cohérents et performants constitue l’un des enjeux essentiels des fabriques métropolitaines en cours » (Talandier, 2015). Partie 2, Fragilités Urbaines et Métropolitaines », le 12 juin Emmanuel Roux et Paulette Duarte Les processus de métropolisation, la prise en compte du développement durable, la considération d’une société mobile, d’une société du changement, de l’innovation, en transition… invitent à (re)questionner les catégories d’analyse, les notions et concepts produits en sciences humaines et sociales pour appréhender les espaces dans leurs fonctionnements, leurs représentations, leurs pratiques, leurs dynamiques en cours et à venir. La ville, les métropoles et leurs pensées n’échappent pas aux questionnements foisonnants : qu’il s’agisse de penser leur avenir (Asher F., 1995), leur condition (Mongin O., 2005), leur insoutenabilité (Garnier J.P., 2005), leur mode de vie (Damon J., 2008), leur fragmentation spatiale et sociale (Navez Bouchanine F., dir., 2002), leur ségrégation (Berger M., 2006)… ; toutes ces propositions, recevables, posent directement ou indirectement la question des rapports qu’entretiennent les hommes et les femmes à la ville, à sa production, à son fonctionnement, à ses représentations et pratiques, à ses évolutions, à ses sens, et réciproquement. Ce sont ces rapports qui sont l’objet de nos réflexions en les qualifiant ou en les discutant comme de possibles « fragilités urbaines et/ou métropolitaines ». Notion éponge (Thomas H., 2008) pour signifier celle de précarité, de ségrégation, de vulnérabilité, de fracture…, la « fragilité » renvoie potentiellement à une diversité de notions connexes ; à une pluralité de problématiques (sociales, économiques, urbaines, spatiales, environnementales…) ; à une multiplicité d’espaces ou encore à une variété de pratiques sociales, spatiales, culturelles. L’appréhension des fragilités urbaines et métropolitaines constitue un chantier scientifique tant cette notion fait-elle a priori référence à une variété de dimensions ou d’approches possibles pour s’en saisir. Telle est au demeurant l’ambition de ce workshop : clarifier le sens de fragilités urbaines et métropolitaines associé à l’appréhension des villes et métropoles en constructions. WORKSHOP 3 : 26 juin 2015 « Construire la métropole par les usages » Sonia chardonnel, Kamila Tabaka, Isabelle andré-Poyaud Les analyses des processus de métropolisation à l’œuvre depuis plus de vingt ans en France montrent que le modèle centre/périphérie s’est progressivement effacé au profit de structures urbaines polycentriques basées sur des dynamiques de polarisation diversifiées. Face à cette évolution, la Datar a, dès les années 1990, promu l’idée de développer ces pôles de manière complémentaire plutôt que concurrente, et de solliciter des interactions réciproques entre les villes et leurs espaces environnants. Agencer « la mise en réseau des villes » constitue un véritable enjeu dans la construction de la métropole aujourd’hui pour autant que l’on base les actions sur une compréhension des dynamiques spatiales à l’œuvre considérant l’ensemble des usages des territoires métropolitains. Souvent fondés sur l’analyse des stocks (populations, emplois, équipements) ou sur les flux liés au travail, les études permettent de considérer les relations, plutôt d’ordre hiérarchique, entre les pôles et le reste du territoire. Pourtant, si l’on considère l’ensemble des pratiques spatiales des populations métropolitaines, il faut trouver des moyens d’appréhender les usages liés à différents types d’activités générant des liens entre les espaces dessinant peut-être une géographie métropolitaine un peu différente. L’ambition de cette séance est donc de discuter les différentes manières d’appréhender les dynamiques métropolitaines (à court et long termes) par les usages de ses populations, observés à partir des pratiques de mobilité considérées comme révélatrices des liens entre les différents lieux de vie. A l’échelle d’une métropole, quelles géographies des mobilités quotidiennes liées à différents types d’activités se dessinent ? Les dynamiques résidentielles des ménages recomposent-elles les centralités et les complémentarités entre les espaces métropolitains ? Comment les pratiques de mobilités se recomposent aux différentes échelles spatiales et temporelles ? C’est en cherchant à répondre à ces questions, à l’appui de travaux empiriques et théoriques, que nous souhaitons identifier comment évoluent les formes traditionnelles de flux entre les lieux (navettes vs circulations par exemple), redéfinissant ainsi de nouvelles articulations et interactions entre pôles et territoires au sein et entre les métropoles.