Comment établir de bonnes relations avec sa banque ?
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Comment établir de bonnes relations avec sa banque ?
PRATIQUE Vie pratique Comment établir de bonnes relations avec sa banque ? FANNY GEROME, CNAR Financement, France Active Dès lors que son activité génère des flux financiers (ne serait-ce que des cotisations), l’association doit disposer d’un compte en banque. La banque n’est pas un fournisseur comme un autre. Ses relations avec l’association s’inscrivent dans la durée (plus encore si des crédits sont en jeu…). Pour construire une relation équilibrée il est important de s’appuyer sur une confiance et une transparence mutuelles. P our ouvrir un compte c’est simple : il suffit de fournir ses statuts, l’extrait du Journal officiel certifiant la création de l’association, la liste des administrateurs et des membres du bureau, le récépissé de déclaration en préfecture, le procès-verbal (PV) de l’instance dirigeante nommant les membres du bureau, une copie des pièces d’identité des personnes habilitées à faire fonctionner le compte et le PV de l’instance dirigeante les désignant. Relation équilibrée adressant le rapport d’activité, en l’invitant aux différentes manifestations organisées par l’association, en l’invitant à participer à la partie publique de l’assemblée générale s’il y en a une, etc. Un interlocuteur quotidien Pour démarrer la relation avec la banque sur de bonnes bases, nous recommandons aux associations de rencontrer rapidement leur chargé de clientèle pour : - présenter leur projet et leurs activités ; - évoquer les besoins à venir : investissements (achat d’un véhicule par exemple), difficulté passagère de trésorerie (versement de la subvention dans trois mois) et les solutions de financement que la banque pourrait mettre en place ; - connaître les personnes « clés » de l’agence : assistante du chargé de clientèle, agent administratif, guichetier, etc. ; en effet dans une banque, on peut avoir à faire à des chargés de clientèle et des responsables de différents échelons ; l’association n’aura pas forcément un seul interlocuteur, et il est préférable de les repérer tous et de les associer aux différentes démarches. Il est important de connaître les modalités de fonctionnement de votre banquier Les choses se compliquent dès lors que l’on rentre dans le fonctionnement quotidien de l’association. Face à une demande de prêt, un incident de trésorerie, un conseil pour un placement, tous les établissements ne sont pas égaux. Pour construire une relation de confiance avec son interlocuteur bancaire et comprendre ses décisions, il est important de bien cerner les modalités de son fonctionnement. En effet, le chargé de clientèle doit concilier ses obligations en matière d’application des procédures et de contrôle des risques, avec des objectifs de développement de son activité commerciale et de rentabilité de son portefeuille. C’est pourquoi tout au long de la vie de l’association, le banquier est amené à demander à l’association des documents administratifs, mais aussi comptables et financiers. Parallèlement aux éléments budgétaires et financiers qui seront transmis au banquier, il est important de veiller à l’impliquer dans le projet de l’association, pour développer des relations de bonne qualité avec lui. Par exemple, en lui Ne perdez jamais de vue que votre banquier ne connaîtra que ce que vous lui direz. Comment peut-il vous conseiller efficacement s’il ignore tout de votre activité et de ses contraintes ? Si vous voulez une solution personnalisée et non un traitement administratif il faut lui donner les éléments qui lui permettront de mieux appréhender vos futurs besoins. LA DÉLÉGATION DE SIGNATURE Les signatures sur le compte peuvent être déléguées. Il n’y a pas de règle commune et il faut voir avec votre banquier l’ensemble des pièces qu’il exige pour la mise en place d’une délégation de signature. Du côté de l’association, il aura fallu au préalable : - préciser de manière exhaustive qui est autorisé à réaliser telle ou telle opération sur le compte, et jusqu’à quel montant ; ainsi, le président peut donner délégation de signature à un salarié pour un chèque ou un virement, mais en indiquant un plafond au-delà duquel cet ordre devra être contresigné ; le banquier peut dans ce cas fournir un modèle-type de procuration ; - formaliser, à la demande du banquier, les éventuelles délégations accordées par les personnes désignées pour faire fonctionner le compte sous la forme de procuration. Associations mode d’emploi 14 Numéro 135 Janvier 2012 •AME135.indb 14 02/01/12 17:40 PLUSIEURS COMPTES ? L’association peut ouvrir plusieurs comptes dans un même établissement, par exemple pour isoler les encaissements et les décaissements liés à une activité ou à un service spécifique. La mise en place d’une comptabilité analytique et des tableaux de bords régulièrement mis à jour donneront une vision du résultat économique et des besoins financiers de chacune des activités. Si l’association détient plusieurs comptes, elle peut demander une fusion de comptes. Elle conserve des comptes distincts, mais si un des comptes est débiteur, il est compensé par les comptes créditeurs, ce qui permet d’optimiser la gestion de la trésorerie et de limiter les agios excessifs. Par ailleurs, rien n’interdit d’ouvrir deux comptes dans deux banques différentes. Vous pouvez ainsi disposer d’une banque de proximité qui vous permet facilement de déposer des chèques, faire des retraits, etc. et d’une banque avec laquelle vous pourriez bénéficier de crédits à des conditions plus avantageuses. Demander un crédit Les partenaires bancaires sont très prudents pour octroyer des crédits, notamment avec le secteur associatif. Ils cherchent à évaluer la capacité de remboursement de la structure emprunteuse, et appréhendent la demande en termes de risque (examen de l’historique des opérations passées et des incidents survenus, niveau de fonds propres, résultat sur les trois dernières années…). L’association va donc devoir justifier sa demande de crédit par de vraies perspectives de remboursement, en présentant deux outils de prévision : - le budget prévisionnel. Il s’agit d’un compte de résultat prévisionnel pour l’année ou les années à venir. Il doit être fourni avec une explication et une justification des hypothèses retenues pour l’établir ; - le prévisionnel de trésorerie. Au début de chaque année, l’association établit des prévisions mensuelles des encaissements et des décaissements pour faire apparaître les périodes d’insuffisance et d’excédent de trésorerie. Cette démarche permet d’anticiper le recours à des découverts bancaires (ou autres solutions de financement). tions au banquier, afin de comprendre les motifs de la décision et l’aider dans les demandes à venir. Placer la trésorerie Quand elles le peuvent, les associations doivent placer leur trésorerie, même si ce n’est que très ponctuellement. La banque dispose d’une gamme de produits adaptés à la durée de placement et au niveau de risque. Cumulés sur l’année, les intérêts générés par ces placements peuvent compenser une partie des frais bancaires. Le prévisionnel de trésorerie est ici l’outil indispensable pour savoir quand et combien de temps la trésorerie peut être placée. L’association doit être vigilante à ne pas se laisser entraîner vers des placements hasardeux (voir dans Associations mode d’emploi n° 94 : « Placer sa trésorerie : les précautions à prendre). ■ ➜ Pour en savoir plus : - Consultez le site www.solfia.org - Lire « Votre association et sa banque », Guide pratique d’Associations mode d’emploi. - Associations mode d’emploi n° 104 : « Comptes bancaires : les banques à l’essai ». La tenue de ces outils est le gage d’une gestion suivie et anticipée, qui permet d’installer une relation plus professionnelle avec le banquier. Ils doivent être réactualisés régulièrement. La banque demandera également les comptes passés (compte de résultat et bilan), pour pouvoir constater les tendances et porter un avis sur le réalisme du budget prévisionnel. Il ne faut pas hésiter à transmettre le rapport d’activité pour permettre au chargé de clientèle de mettre du sens derrière les chiffres et avoir un avis sur les besoins à venir. Si une demande de crédit ou l’utilisation d’un moyen de paiement est refusée, l’association doit demander des explica- Votre association et sa banque Comment être sûr de choisir la bonne banque et les bons services ? Ce guide vous permettra de mieux comprendre les mécanismes bancaires et de réfléchir aux meilleures solutions pour la gestion financière de votre association. À chaque étape (ouverture du compte, demande d’emprunt, de découvert ou de placement), il vous indique ce qu’il faut savoir pour négocier avec votre banquier. Au mieux de vos intérêts. pages • Réf. GPA 25 D 100 Bon de commande p. 35 Associations mode d’emploi Numéro 135 Janvier 2012 •AME135.indb 15 15 02/01/12 17:40