aficion-pro-corrida

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aficion-pro-corrida
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LE DOSSIER DU JOUR
Lundi 13 Avril 2009
www.laprovence.com
l’identité ou la dimension culturelle et économique. Tandis que se tient la Feria pascale, le point sur les deux galaxies
des "pro", deux lobbies organisés
LES CHIFFRES
1289 : c’est la date la plus ancienne sur laquelle on retrouve des archives faisant état d’une tradition taurine à
Bayonne.
13 000 : c’est le nombre de spectateurs maximum que
peuvent accueillir les arènes d’Arles pour chaque corrida.
La feria dure cinq jours et il n’est pas rare que les arènes
soient bondées.
700 à 800 : c’est le nombre de lettres d’insultes que reçoit le webmaster du site internet pro-corrida "L’écho du
callejon" chaque année.
0Pour de nombreux aficionados, "apprécier une corrida, ce n’est pas se repaître de la vue du sang, mais magnifier le sacrifice
/ Photo Frédéric Speich
d’un toro bravo, sauvage et animé par l’instinct de tuer".
䉴LA DOCTRINE
"L’aficion ne s’explique
pas, elle se ressent. Apprécier une corrida, ce n’est pas
se repaître de la vue du sang
mais magnifier le sacrifice
d’un toro bravo, sauvage et
animé par l’instinct de tuer",
disent souvent les aficionados. Ni anthropomorphisme,
ni angélisme : l’aficionado assume l’instinct bestial qui
anime l’homme depuis son
arrivée sur Terre. Les émotions perdraient toute inten-
CARRÉMENT SÉDUIT
sité sans l’issue finale de la
bête pour eux. Paradoxalement, les pro sont fous de toros, ils les respectent et c’est
pour ces raisons qu’ils lui offrent ce qu’ils considèrent
comme un combat loyal et
glorificateur.
䉴 L’ORGANISATION
Dans chacune des 40 villes
françaises affiliées à l’UVTF
(Union des villes taurines de
France, association d’élus), il
existe plusieurs clubs tau-
Daniel Herrero
"IL Y A UN VRAI RESPECT"
Le rugbyman n’en fait pas
mystère : il aime ce
combat, sans réserve.
La silhouette, bandana rouge sur crinière blanche, est familière aux arènes. Et avec
son verbe soigné, Daniel Herrero ne cache pas qu’il aime
la corrida. Pourquoi ? "Parce
qu’il y a une pulsion de vie.
C’est immémorial ce besoin
de se confronter, de s’affronter à l’autre. Avec une certaine solitude, mais en même
temps, toute une équipe. Je
ne critiquerai jamais quelqu’un qui n’aime pas. Moi,
j’y vois quelque chose de profond, de vrai : on ne triche
pas face à un toro (...). Et
puis, je vais surprendre, mais
il y a une forme de tendresse
qui se manifeste, une communion entre les hommes, le public et l’animal."
Le propos, d’ailleurs, est souvent repris dans les milieux
taurins : le toro brave, est applaudi parfois davantage que
le torero, et les qualificatifs
dans l’arène, sont souvent,
en effet, tendres : "C’est nor-
rins de passionnés. Ceux-ci
sont pour la plupart adhérents à la Fédération des sociétés taurines de France. À
noter que dans un grand
nombre de villes du sud de
la France, on pratique les
jeux taurins (du spectacle de
rue aux courses camarguaises et landaises) et qu’il existe des regroupements de
pro. S’il est tout aussi difficile d’évaluer leur nombre
que pour les anti, on peut se
baser sur la capacité des arè600389
nes d’Arles (jusqu’à
13 000 spectateurs par course, pendant cinq jours) et
multiplier ce chiffre par
autant de plazas françaises.
䉴 LESACTIONS
Ancrés dans la tradition taurine depuis 1853 (date de la
première corrida codifiée
comme aujourd’hui), et sûrs
de leur légitimité réglementaire, les pro se sont longtemps contentés de regarder
avec consternation les anti.
"Nous ne faisons pas de prosélytisme pour la corrida,
nous comprenons tout à fait
que des gens n’aiment pas
ça et nous ne cherchons pas
à les convaincre", souligne
Olivier Baratchart de
l’UVTF. Mais les pro ont compris que la virulence des anti
commençait à leur porter
tort. Ils organisent donc désormais des événements militants par le biais de conférences, d’interventions pédagogiques dans les écoles, de
journées de sensibilisation
auprès du grand public
(concours "Graines de torero" par exemple, organisé
par la communauté d’agglomération Nîmes-Métropole)
et de mobilisations médiatiques comme les corridas de
soutien pour l’aficion catalane à Barcelone.
䉴 LELOBBY
Les anti parlent de "milieu" taurin, assimilant ainsi
à demi-mot le mundillo à la
mafia. S’il est vrai que de
nombreux notables et décideurs locaux sont aficionados, ils sont censés ne pas
profiter de leurs situations
professionnelles pour favoriser leurs homologues passionnés. Il n’empêche que,
par la force de l’habitude et
les nombreuses occasions
qui les poussent à se croiser,
sans parler de leur passion
commune, ils sont naturellement incités à travailler les
uns avec les autres. Des groupes de députés et de sénateurs aficionados se sont
créés pour faire contrepoids
aux élus qui prennent position contre.
䉴 LEFINANCEMENT
L’un des arguments clef
des anti consiste à pointer du
doigt les financements publics qui aident les collectivités, voire des entreprises privées délégataires de service
public, à organiser des spectacles taurins. Des fonds qui
vont engendrer des retombées économiques dans les
commerces de la ville qui animent toute feria. On ne peut
pas contester non plus
qu’une économie locale se
crée autour des éleveurs de
taureaux, des toreros, mais
aussi des transporteurs, des
peintres, des artistes, etc.
䉴 LEPRESTIGE
Tout autant de personnalités prestigieuses soutiennent la corrida : Jacques Weber, Éric Cantona, Christian
Lacroix et même Nicolas
Sarkozy. 3
MADRID
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A.P.D.
0"Il y a une forme de tendresse
qui se manifeste." / Photo V. Farine
mal. On s’affronte, parce que
c’est un besoin de vie. Mais
s’il y a de la haine, on appelle
ça la guerre. Ce n’est pas le
cas ici. C’est un peu comme le
rugby : on se bat, avec violence. Mais après, il y a un besoin d’exprimer, comme une
catharsis, un intense soulagement, comme un bonheur.
C’est la 3e mi-temps, c’est la
Feria, aussi. J’aime, mais comment le défendre ? On ne cherche même pas. C’est comme si
tu voulais obliger quelqu’un
à se passionner pour un
sport, un film, un homme,
une femme." 3
LA COMMUNAUTÉ
DE MADRID
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e
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