Kéthévane Davrichewy

Transcription

Kéthévane Davrichewy
Les Rendez-vous de la librairie
Samedi 17 mai à 16 h Rencontre avec
Kéthévane Davrichewy autour de son livre
Quatre murs
Sabine Wespieser Éditeur, 2014
Entretien-lecture-débat avec l’auteur
Entrée libre et gratuite
Kéthévane Davrichewy est née à Paris en 1965 dans une famille géorgienne. Son enfance est marquée par les souvenirs et l’expérience de l’exil qu’ont vécue ses grands-­‐
parents. Après des études de lettres modernes, de cinéma et de théâtre, elle a travaillé pour différents magazines et a commencé à collecter des contes géorgiens pour l’École des loisirs, où elle a publié depuis lors de nombreux ouvrages pour la jeunesse. Elle écrit aussi des scénarios de films. Ses derniers livres en littérature jeunesse : Les fées, les ours et moi, l’école des loisirs, 2012 Le dur métier de loup, l’école des loisirs, 2011 Tout ira bien, l’école des loisirs, 2008 C’est moi qui commande, l’école des loisirs, 2008 Contes géorgiens. Natsarkékia, l’école des loisirs, 1996 Littérature : La Mer Noire, roman, Sabine Wespieser Éditeur, 2010. (Il a remporté plusieurs prix. et a été traduit en allemand, géorgien, italien, néerlandais et suédois). Les Séparées, roman, Sabine Wespieser Éditeur, 2012 (Sélection des prix RTL/Lire, France Culture/Télérama et L’Express). Quatre murs, roman, Sabine Wespieser Éditeur, 2014 À propos de Quatre murs, présentation de l’éditeur : La maison familiale est trop vaste pour une femme seule. En ce jour de déménagement, les quatre enfants, devenus adultes, s’y retrouvent pour la dernière fois. Leur père est mort. Dans les pièces vides qui résonnent, les propos en apparence anodins se chargent de sous-­‐entendus. Ces quatre-­‐là se connaissent trop pour donner le change, d’autant que leur mère, profitant qu’ils soient pour une fois ensemble sans enfants ni conjoints, soulève la question de l’héritage. Deux ans plus tard, rien n’est résolu : les frères et sœurs ne se parlent plus guère, et surtout pas de leur passé. Sur l’insistance de leur mère, ils ont pourtant accepté de se retrouver en Grèce, le pays de leur origine, dans la maison où l’aîné vient de s’installer. Ce voyage est, pour chacun d’entre eux, l’occasion de revenir sur l’ambivalence de leurs relations. Comment en sont-­‐ils arrivés là, eux qui étaient tout les uns pour les autres ? Excellant à pointer la dissonance dans les voix de ses quatre protagonistes, qui chacun livre sa version des faits, Kéthévane Davrichewy, comme si elle assemblait les pièces d’un puzzle, révèle petit à petit les motifs d’un drame familial, et propose une belle variation sur la perte de l’innocence. La presse en parle : « Frères et sœurs », Olivier Mony, Livres Hebdo, vendredi 3 janvier 2014 « Quatre murs confirme Kéthévane Davrichewy comme l'une de nos plus fines analystes de ce qui nous émeut. Ils sont quatre. Saul, Hélène et les jumeaux, Réna et Élias. Plus très jeunes, pas encore vieux. Les uns – Saul a dirigé un journal et Hélène est nez dans la parfumerie – ont réussi dans la vie. Les autres, non. D'aucun toutefois, bien entendu, on ne saurait dire qu'il ou elle a réussi sa vie. Ils ont eu des enfants, des amours, des chagrins, des motifs d'inquiétude et bientôt, de séparation. Ils se sont tenus chaud et ont aujourd'hui froid, plus souvent qu'à leur tour. Ils ont eu un père, ils ont une mère ; et ni le souvenir de l'un, ni la présence de l'autre ne leur rendent la vie facile. C'est leur gloire et leur souci : ils sont frères et sœurs. […] Kéthévane Davrichewy poursuit avec ce Quatre murs l'exploration sensible, intime, des lignes de fracture ou au moins de fêlure, de son monde qui est aussi un peu, souvent, le nôtre. On pourrait craindre avoir déjà lu cet embrouillamini génético-­‐sentimental, avoir déjà trop entendu cette petite musique un rien saganienne… Sauf qu'ici l'interprétation du motif est exemplaire. Surtout, Kéthévane Davrichewy, plus maîtresse de ses moyens que jamais, échappe aux pièges codifiés du roman d'analyse psychologique par ce qui sous sa plume s'enfuit sans cesse, donne sa couleur et sa respiration au texte, excède même les rêves de ses personnages. Tout ce qui ne saurait être clos entre les quatre murs du titre… Ce sera un jardin oublié au fond de la mémoire, la mer bleue et les maisons blanches d'une île grecque. Roman joliment choral, comme l'étaient les films de Claude Sautet […], Quatre murs, comme ourlé d'une infinie délicatesse, prouve s'il en était encore besoin que pour Kéthévane Davrichewy, le savoir-­‐écrire est d'abord un savoir-­‐vivre. » Marine Landrot, Télérama, mercredi 2 février 2014 « Les romans de Kéthévane Davrichewy ont toujours été construits sur des chiffres : un pour La Mer Noire, sur le crépuscule d'une exilée, deux pour Les Séparées, sur l'emprise en amitié, et quatre pour le livre qui paraît aujourd'hui, sur une fratrie adulte aux prises avec les souvenirs familiaux. Quatre, comme les pattes du bébé, comme les quatre copains qui ont attendu sa naissance, comme les quatre murs de la maison à vendre : chercher ce chiffre dans les pages est un jeu qui en vaut la chandelle. Non pas que Kéthévane Davrichewy compose ses histoires avec une précision mathématique – s'il fallait cerner sa position littéraire, ce serait à la convergence de la magie cabalistique et de la rêverie durassienne. Les prises de paroles sont nombreuses, dans ce texte plié en quatre, comme un mouchoir cachant les problèmes enfouis au fond des poches. Un frère, une sœur, et deux jumeaux mixtes confessent leur trauma, sans que jamais les confidences ne sortent de la nuit. C'est tout l'art de Kéthévane Davrichewy de chuchoter au lieu de crier, de montrer que le non-­‐dit est une parole. En demi-­‐teinte, elle glisse de belles vérités sur le deuil, sur l'émancipation, sur la solitude qui en résulte. Et poursuit discrètement son œuvre sensible et stellaire. » Extrait de Quatre murs p 38-­‐39 : Je me suis mis à passer de plus en plus de temps en Grèce. J’y suis bien. Difficile de décrire le bien-­‐être. Autour de la maison, la terre est aride, le vent souffle, siffle dans les oliviers, les tamariniers. Quand le bois est livré, les parfums se mélangent, chaque arbre a le sien. Je commence à les identifier. Et j’essaye de me souvenir ce que disait Hélène sur les odeurs de Sommanges et de la Grèce de nos grands-­‐parents. Celles qui nous ont enveloppés et celles qu’elle a réinventées au sens propre. Ma soeur est nez. Là-­‐bas les parfums sont envahisssants, je ne distingue pas le passé du présent.Unité de temps et de lieu. Ce qu’il me faut. Je plie sous le poids du bois, j’aime ces efforts, les tâches à renouveler. Je scie, je ponce, je taille. Je ne relève pas la tête, la sueur dégouline sur ma peau . L’hiver dernier personne ne croyait que je tiendrais. J’ai tenu. À coups de feu dans la cheminée. Refaire les gestes de mon père. Deux grandes bûches parallèles, journaux à peine froissés, petit bois au milieu, petites bûches, puis moyennes. Élias refusait d’apprendre. «Je n’aime pas le feu» il criait. 

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