Fun Food Conference 2010 CD-ROM

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Fun Food Conference 2010 CD-ROM
Fun Food Conference 2010
CD-ROM
Avril 2010, Angoulême
Table des matières
Programme
3
Liste des résumés
9
Index des auteurs
22
1
Programme
2
Journée du 1/04/2010
08h30-09h00 : Accueil participants
Salle : espace accueil
09h00-09h45 : Mot d’accueil / Welcome speech - Allocution d’ouverture / Opening
speech
Présidence : Olivier Bonneau - Bernadette Vergnaud
Salle : Salle Nemo / Room Nemo
09h45-10h00 : Pause / Break
Salle :
10h00-12h00 : W01 - L’enfant dans la prise de décision familiale en matière d’alimentation
Présidence : Régine Sirota - Université Paris V - France
Salle : Salle Laloux / Room Laloux
Le petit déjeuner des enfants de 8-12 ans : enjeux nutritionnels, enjeux familiaux,
Marie Schill
Le repas domestique : un simple devoir ou un don que l’on fait à l’enfant ?,
Céline Del Bucchia
L’apéritif enfantin,
Valérie Adt, Claude Fischler, Mohamed Merdji
Agapes et nourritures festives : une lecture ethnographique des rapports entre enfants et adultes,
Louis Mathiot
9 PDF
9 PDF
9 PDF
9 PDF
10h00-12h00 : W02 - The process of food socialization for children
Présidence : Franck Cochoy - Université de Toulouse II - France
Salle : Salle Nemo / Room Nemo
A New ’Fun Morality’ : Food, Marketing and Consumer Parenting,
Daniel Cook
10 PDF
"La cantine", lieu privilégié de construction de la sociabilité enfantine.,
Géraldine Comoretto
10 PDF
The role of socializing agents in communicating healthy-eating to adolescents : a cross-cultural study,
Kara Chan, Gerard Prendergast, Alice Grønhøj, Tino Bech-Larsen
10 PDF
Serious Game et Fun Food : une approche exploratoire de la diversité des liens,
Julian Alvarez, Damien Djaouti, Olivier Rampnoux
11 PDF
12h00-13h30 : Déjeuner / Lunch
Salle : La table à dessin
3
13h30-15h30 : W03 - The development in the representation and categorization of foods
by children
Présidence : Brian Young - Exeter University - England
Salle : Salle Nemo / Room Nemo
Children consider different sources of information when reasoning about food,
Simone Nguyen
11 PDF
Children’s representation of vegetables : an exploratory study,
David Morizet, Laurence Depezay, Pierre Massé, Pierre Combirs, Agnes Giboreau
11 PDF
Le raisonnement des enfants de 4 à 10 ans sur les aliments et leurs effets.,
Hélène Guérin, Jean-Pierre Thibaut
12 PDF
« Prépare un repas pour maman » ou comment l’enfant entre dans les conventions : Etude développementale
chez des enfants de 3 à 8 ans,
Audrey Barthélémy, Valérie Tartas
12 PDF
13h30-15h30 : W04 - The place of food products in child culture
Présidence : Nello Barile - Università IULM - Milan - Italie
Salle : Salle Laloux / Room Laloux
What’s in the cookie jar ? Young children’s accounts of snacking,
David Marshall
12 PDF
La société de consommation enfantine. L’exemple des ludo-aliments,
Vincent Berry, Nathalie Roucous
12 PDF
Boulguiboulga,
Emilie Salvat
13 PDF
Un rituel alimentaire au miroir de la littérature enfantine. Evolution des civilités et évolution du statut de
l’enfant au travers du rite de l’anniversaire,
Régine Sirota
13 PDF
15h30-15h45 : Pause / Break
Salle :
15h45-17h45 : TR1 - Regards croisés sur la transformation des cultures alimentaires
enfantines
Présidence : Jean-Pierre Corbeau - Université de Tours - France
Salle : Salle Nemo / Room Nemo
17h45-18h00 : Pause / Break
Salle :
18h00-19h00 : Apéritif d’inauguration exposition
Salle :
4
18h00-19h00 : W05 - Alimentation, bande dessinée et cultures enfantines
Présidence : Gilles Ciment - Directeur CIBDI
Salle : Grande galerie
18h00-19h00 : W06 - Implication de la collectivité dans une éducation alimentaire
Présidence : Marie-Line HUC - AFDN (Association Française des Nutritionnistes)
Salle : La table à dessin
19h45-19h45 : Départ bus / Coach departure
Salle :
20h30-23h30 : Dîner de Gala / Gala dinner
Salle :
Journée du 2/04/2010
09h15-10h15 : W07 - Histoire de l’alimentation enfantine
Présidence : Daniel Thomas Cook - Rutgers University - U.S.A
Salle : Salle Laloux / Room Laloux
Publicité et bande dessinée stratégies discursives pour la construction de la fun food,
Simona De Iulio
Les bonbons, un bien de l’enfant dans les textes des XVIIe - début XXe siècle,
Michel Manson
13 PDF
14 PDF
09h15-10h15 : W08 - Espaces commerciaux et alimentation enfantine
Présidence : Michelle Bergadaa - Institut des Hautes Etudes commerciales, Genève - Suisse
Salle : Salle Nemo / Room Nemo
Fun, bio, junk food : les discours des enseignes de distribution alimentaire,
Aurélia Michaud Trévinal
14 PDF
Des ludoaliments dans les ludomagasins ? Histoire récente du merchandising des aliments pour enfants,
Franck Cochoy
14 PDF
10h15-10h30 : Pause / Break
Salle :
5
10h30-12h00 : W09 - Corporate social responsibility and food products for children
Présidence : David Marshall - Edinburgh University - England
Salle : Salle Nemo / Room Nemo
De la "grippe" des études sociologiques sur la socialisation alimentaire enfantine aux enjeux sociaux d’une
"transmission alimentaire grippée",
Dupuy Anne
15 PDF
Ronald’s new dance : a case study of "responsible" food marketing,
Stephen Kline
15 PDF
L’association d’une dimension ludique aux produits alimentaires destinés aux enfants : quelques transformations subreptices opérées par les "spirales promotionnelles",
Inés de la Ville
15 PDF
10h30-12h00 : W10 - Jeux et enjeux contemporains de l’alimentation enfantine
Présidence : Jean-Pierre Corbeau - Université de Tours - France
Salle : Salle Laloux / Room Laloux
Qu’est-ce que le (ou la) fun food fait aux enfants ?,
Nicoletta Diasio
Fun food et culture matérielle enfantine,
Gilles Brougère
Les jeux enfantins avec les aliments à l’époque de leur reproduction industrielle.,
Pascal Hintermeyer
15 PDF
16 PDF
17 PDF
12h00-13h30 : Déjeuner / Lunch
Salle : La table à dessin
13h30-15h30 : W11 - Communication and advertising for food products designed for
children
Présidence : Jean-Jacques Boutaud - Université de Dijon - France
Salle : Salle Laloux / Room Laloux
Global regulatory systems for food advertising to children,
Maryke Hanneman
18 PDF
The Commodification of Kids’ Health : Advertising Foods as Fun, Rising Childhood Obesity and a Contractarian Ethic for Advertising,
Kathy Petitte Jamison
18 PDF
Entre ludicité et information alimentaire : étude sémio-historique de la communication d’une marque de
lait des années 60 à nos jours,
François Bobrie
19 PDF
13h30-15h30 : W12 - Politiques et stratégies d’éducation alimentaire
Présidence : Stephen Kline - Simon Fraser University - Canada
Salle : Salle Nemo / Room Nemo
"Chacun son fruit" : une action de santé publique confrontée à la réalité sociale de familles populaires,
Aurélie Maurice
19 PDF
Effet d’une éducation sensorielle sur les préférences et les comportements alimentaires d’enfants âgés de 8
à 10 ans (projet ANR-PNRA EduSens),
Pascal Schlich, Christine Lange, Aude Gaignaire, Caroline Reverdy, Nathalie Politzer, Claude WisnerBourgeois, Vincent Boggio, Sylvie Issanchou, Ep Köster
19 PDF
6
De l’école à la famille : rôle des parents dans l’appropriation par les enfants d’un enseignement d’éducation
sensorielle,
Claude Wisner-Bourgeois
20 PDF
L’enfant négociateur, sa famille et le monde des experts,
Myriam Klinger
20 PDF
15h30-15h45 : Pause / Break
Salle :
15h45-17h45 : TR2 - Pratiquer un marketing éducatif, est-ce crédible ?
Présidence : Jean-Jacques Urvoy - Consultant indépendant
Salle : Salle Nemo / Room Nemo
17h45-18h00 : Clôture du colloque / End of the conference
Salle : Salle Nemo
7
Liste des résumés
8
Le petit déjeuner des enfants de 8-12 ans : enjeux nutritionnels, enjeux familiaux
Par Marie Schill,
Session : W01 - L’enfant dans la prise de décision familiale en matière d’alimentation, 1/04/2010, 10h0012h00
Les attentions portées à la nutrition des enfants sont de plus en plus nombreuses, dans un contexte d’obésité
croissant : attentions de la part de la famille, du corps médical, de l’Etat, et cette liste n’est sûrement pas exhaustive. Cette recherche a pour but d’étudier la part des normes sociales sur le discours et le comportement
de consommation de l’enfant au petit déjeuner. Sur la base d’entretiens qualitatifs, nous proposons une synthèse qui repose sur les concepts de capital total, de communication familiale, du style d’éducation parental
et du comportement vis à vis de l’alimentation. Même si toutes les familles ont intégré l’enjeu biologique
du petit déjeuner, il subsiste des différences entre les familles qui connaissent les normes nutritionnelles et
celles qui ne les connaissent pas, avec des implications en terme d’enjeux nutritionnels et familiaux.
Attentions brought to the nutrition of children are more and more numerous, in a context of obesity
increasing : attention from the family, medical profession, government, and this is surely not an exhaustive
list. This research is intended to explore the part of the norms on speech and behaviour of the child to the
breakfast consumption. On the basis of qualitative interviews, we propose a synthesis based on concepts of
total capital, family communication, parental education and behaviour towards nutrition. Even if all families have integrated biological issue of breakfast, there are still differences between families experiencing
nutritional standards and those who do not know, with implications in terms of family and nutritional issues.
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Le repas domestique : un simple devoir ou un don que l’on fait à l’enfant ?
Par Céline Del Bucchia,
Session : W01 - L’enfant dans la prise de décision familiale en matière d’alimentation, 1/04/2010, 10h0012h00
Contre toute attente le repas familial persiste aujourd’hui. Si les études « emploi du temps » permettent
de mettre en évidence ce phénomène, elles ne permettent pas de le comprendre. Aussi cette recherche
vise à comprendre, ce que signifie aujourd’hui, produire un repas, pour des parents ayant des enfants à
charge. En particulier, elle s’intéresse à l’expérience de production du repas des parents ayant des enfants
à charge, et cherche à comprendre si cette expérience est vécue plutôt comme une obligation ou un acte
libre et volontaire. Dans une approche phénoménologique, en combinant focus group, entretiens et collages
individuels, des pères et mères de familles ont été amenés à s’exprimer sur leurs expériences de production
et de consommation des repas domestiques du quotidien. Les résultats montrent que « nourrir » aujourd’hui
peut se comprendre comme un don du parent, qui apparaît avec l’arrivée de l’enfant à table. Cette recherche
met en évidence le caractère central, que joue encore aujourd’hui, la préparation du repas domestique.
Elle souligne l’importance de ne pas limiter l’étude de la consommation alimentaire à une perspective
individuelle, et d’adopter une perspective interpersonnelle. Dans cette optique, les produits alimentaires
doivent être considérés comme des ressources symboliques au projet « repas familial ». Cette recherche
permet de formuler, pour chacun des construits du don, des attentes spécifiques concernant ces ressources.
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L’apéritif enfantin
Par Valérie Adt, Claude Fischler, Mohamed Merdji,
Session : W01 - L’enfant dans la prise de décision familiale en matière d’alimentation, 1/04/2010, 10h0012h00
Une enquête a été menée par les auteurs dans la région des Pays de Loire en 2008-2009 auprès des parents de
199 enfants dont une majorité de 6 - 8 ans (77
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9
Agapes et nourritures festives : une lecture ethnographique des rapports entre enfants et adultes
Par Louis Mathiot,
Session : W01 - L’enfant dans la prise de décision familiale en matière d’alimentation, 1/04/2010, 10h0012h00
Les repas de fête sont des occasions pour les enfants et les adultes de suspendre provisoirement les règles
et les normes qui pèsent sur la table dressée au quotidien. Ces espaces de consommations permettent aux
convives de rompre avec l’interdiction de « jouer avec nourriture » et de libérer certaines pratiques alimentaires ludiques. A partir d’un travail ethnographique mené dans des familles de l’Est de la France, nous
décrirons dans un premier temps le cadre de ces repas spécifiques. Nous analyserons ensuite, comment les
usages ludiques de la nourriture et les rituels propres à ces modes de consommation sont un observatoire
des rapports entre « petits » et « grands ».
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A New ’Fun Morality’ : Food, Marketing and Consumer Parenting
Par Daniel Cook,
Session : W02 - The process of food socialization for children, 1/04/2010, 10h00-12h00
Play, as many key theorists stress, designates a type of behaviour or form of communication rather than
a specific item or instance (e.g., Bateson 1972 ; Huizinga 1950 ; Vygotsky 1976 [1933]). That is, most
any "thing"—i.e., object, idea, relationship—can be played with and turned into an object of amusement or
entertainment. It appears that constraints on what can or should be played with arise from cultural definitions
regarding what is or is not an appropriate thing, topic or context for play, rather than the play object itself.
In a variety of ways and through a variety of means, food progressively has entered the ludic realm of social
life for Americans and for others residing in the wealthy nations of the Global North in the form of, for
instance, themed restaurants to fast foods (see Gottdiener 1997). In the contemporary moment, children ?s
food continues to acquire and evince associations with "play" and "fun" more readily and more visibly than
food putatively intended for "adult" consumption. Indeed, entire industries or parts of industries now focus
their efforts to enhance the fun aspects of children ?s foods.
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"La cantine", lieu privilégié de construction de la sociabilité enfantine.
Par Géraldine Comoretto,
Session : W02 - The process of food socialization for children, 1/04/2010, 10h00-12h00
La cantine constitue en France l’un des piliers de l’institution scolaire. Son rôle est reconnu comme central
dans l’éducation des élèves : éducation au goût et à l’équilibre alimentaire, au partage, aux valeurs telle que
la politesse. Pour autant, « l’image de la cantine cristallise les mécontentements et sert de bouc émissaire
» encore aujourd’hui [Maho et Pynson, 1989]. Cette communication vise à présenter le restaurant scolaire
sous un tout autre aspect. Celui d’un lieu où l’enfant, au contact de ses pairs, a la possibilité d’apprendre
à se construire en tant qu’individu et membre d’un collectif ; un espace où par le partage, le jeu et la
transgression, l’élève parvient à échapper – ne serait-ce que dans son imaginaire – au cadre institutionnel
de l’école pour développer sa sociabilité, gagner en autonomie et faire ses propres choix. Loin du souci
diététique ou du plaisir hédonique de cette prise alimentaire, le repas à la cantine est ici perçu comme
vecteur de socialisation enfantine.
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10
The role of socializing agents in communicating healthy-eating to adolescents : a
cross-cultural study
Par Kara Chan, Gerard Prendergast, Alice Grønhøj, Tino Bech-Larsen,
Session : W02 - The process of food socialization for children, 1/04/2010, 10h00-12h00
A survey was conducted of 386 Danish and Hong Kong adolescents aged 11 to 16. Looking at socializing
agents, respondents claimed that parents asked them to eat healthy food more often than the government
publicity, teachers or friends. Parents were also perceived as being the most effective source in encouraging
them to eat healthy food. Respondents considered news and fear appeals for communicating healthy eating
the most effective, while popularity and achievement appeals were considered less effective. Respondents
with higher collectivism scores showed a higher liking and perceived effectiveness of all five advertising
appeals.
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Serious Game et Fun Food : une approche exploratoire de la diversité des liens
Par Julian Alvarez, Damien Djaouti, Olivier Rampnoux,
Session : W02 - The process of food socialization for children, 1/04/2010, 10h00-12h00
Dans le cadre cette communication, notre projet est de proposer une analyse exploratoire d’un corpus de
Serious Game qui parlent de nourriture ou de Serious Game développés par des marques agro alimentaires
. En effet, il existe une grande hétérogénéité et diversité car les marques et les agences de communication
mobilisent toute leur créativité pour toucher leur cible. Ces modalités constituent, selon nous, une innovation
dans les stratégies marketing visant les jeunes publics, sans pour autant que nous ayons aujourd’hui les
moyens d’en évaluer l’impact et l’efficacité. En développant à la fois une présentation minutieuse des jeux
et une analyse approfondie des gameplay , nous tenterons d’appréhender la diversité des modalités des
formes vidéo ludiques utilisées. Sans avoir la volonté de proposer une typologie ou encore d’évaluer le
poids relatifs des diverses formes, nous souhaitons mettre à jour les formes ludiques qui sont mobilisées
dans les Serious Games et voire en quoi elles rejoignent les formes de fun déjà identifiées et utilisées
dans le marketing alimentaire (Hunter, 2002). Le questionnement sur ces liens sera alors une occasion de
s’interroger sur les pratiques actuelles. Notre objectif sera aussi de confronter ce premier corpus à d’autres
Serious Games qui ont des visées éducatives ou qui dénoncent les abus de l’industrie agro alimentaire. La
mise en tension permet de mettre à jour les paradoxes dans lesquels les jeunes se trouvent et doivent se
construire des convictions.
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Children consider different sources of information when reasoning about food
Par Simone Nguyen,
Session : W03 - The development in the representation and categorization of foods by children, 1/04/2010,
13h30-15h30
This research focuses on how children learn evaluative categories of food (e.g., healthy, junky foods). An
important way in which children may learn these categories is through the input they receive from different
sources of information. This study examines children’s belief in external and internal sources, that is, testimonies from others (e.g., parents, teachers) and children’s own observations or experiences with different
properties of foods (e.g., taste, texture). In this study, 4-year-olds, 5-year-olds, 6-year-olds, and adults were
randomly assigned to one of two conditions. In both conditions, participants were presented with a series
of novel foods and told that a source of information claims that the food is healthy/junky. In one condition, participants were exposed to external sources and in the other condition, participants were exposed
to internal sources. Participants in both conditions were then asked whether they think that the source of
information is correct. The results show that children, like adults, have differential beliefs in these sources,
depending upon the type of food in question.
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Children’s representation of vegetables : an exploratory study
Par David Morizet, Laurence Depezay, Pierre Massé, Pierre Combirs, Agnes Giboreau,
Session : W03 - The development in the representation and categorization of foods by children, 1/04/2010,
13h30-15h30
Cette étude se propose d’identifier les objets constituants la catégorie légume chez les enfants de 8 à 11
ans. Un test de citation a été organisé avec 155 enfants de milieux socioéconomiques et géographiques
différents. Les résultats montrent une évolution croissante du nombre de citations avec l’âge. De plus les
enfants de milieu rural citent significativement plus de légumes que ceux de milieu urbain.
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Le raisonnement des enfants de 4 à 10 ans sur les aliments et leurs effets.
Par Hélène Guérin, Jean-Pierre Thibaut,
Session : W03 - The development in the representation and categorization of foods by children, 1/04/2010,
13h30-15h30
Les enfants développent des connaissances structurées sur les aliments et la nutrition. Dans cette étude on
a comparé des enfants de 5, 6 et 10 ans quant à leurs connaissances sur les effets de plusieurs catégories
d’aliments sur plusieurs dimensions biologiques et psychologiques (la santé, le plaisir) et ceci en fonction
de la présentation ludique ou non des aliments. Les résultats montrent que dès l’âge de 6 ans les enfants
peuvent distinguer les effets des différents aliments en fonction des dimensions proposées. Les aliments dits
ludiques ne sont pas particulièrement valorisés.
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« Prépare un repas pour maman » ou comment l’enfant entre dans les conventions :
Etude développementale chez des enfants de 3 à 8 ans
Par Audrey Barthélémy, Valérie Tartas,
Session : W03 - The development in the representation and categorization of foods by children, 1/04/2010,
13h30-15h30
Cette recherche s’intéresse au développement de la culture alimentaire enfantine dans un jeu de fairesemblant. 45 enfants de 3-4, 5-6 et 7-8 ans ont ainsi été invités à préparer un repas pour leur mère d’après
la commande de cette dernière, avec deux sortes d’objets. Trois objets (ex. : une poêle) étaient adéquats
à la situation de préparation du repas, trois autres (ex. : un shampoing) étaient « incongrus ». Les objets
« incongrus » pouvaient être détournés dans le jeu. Les résultats montrent que les mamans accordent une
place importante aux catégories alimentaires comme la viande et les féculents dans leur menu. Les enfants
les plus petits montrent davantage de difficultés à utiliser les objets « incongrus » dans le contexte du repas
et proposent une variété d’usage des objets « adéquats » et « incongrus » moins importante que les enfants
les plus grands. Les résultats sont discutés dans une approche socioculturelle du développement.
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What’s in the cookie jar ? Young children’s accounts of snacking
Par David Marshall,
Session : W04 - The place of food products in child culture, 1/04/2010, 13h30-15h30
This paper looks at children’s accounts of snacking and how they regard this mode of eating. It highlights
the importance of the family, eating environment and context on snack choice. It argues that understanding
children’s snacking may require us to look more closely at what happens inside the home rather than simply
focusing on children’s expenditure outside the home.
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La société de consommation enfantine. L’exemple des ludo-aliments
Par Vincent Berry, Nathalie Roucous,
Session : W04 - The place of food products in child culture, 1/04/2010, 13h30-15h30
A partir du point de vue des enfants, il s’agit dans cette contribution de préciser la façon dont ceux-ci
rentrent dans une société de consommation élaborée à leur intention, qui émerge depuis quelques dizaines
d’années, et que d’aucuns qualifie de « post-moderne ». En s’appuyant sur une étude de la « fun-food » ou «
ludo-aliments » en français - ces produits alimentaires conçus à destination des enfants- les analyses portent
sur ce que les enfants connaissent de cet univers et des stratégies qui les traversent. Ce texte décrypte ainsi
la façon dont ils appréhendent et s’approprient les modes de consommation qui caractérisent le monde qui
les entoure. Comment se construit une « société de consommation enfantine » au carrefour entre la « société
de consommation » et la « culture enfantine » ?
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Boulguiboulga
Par Emilie Salvat,
Session : W04 - The place of food products in child culture, 1/04/2010, 13h30-15h30
L’alimentation dans les albums jeunesse prend une place importante. A la fois lié à des préférences, des
goûts, des angoisses, cuisiner est un acte relationnel et participatif. De même, manger c’est aussi se faire
plaisir et faire plaisir par le mélange, l’esthétisme d’un plat. Et, cela peut parfois être un boulguiboulga :
mixtures inventives ou mélanges incongrus, le jeu prévaut au détriment des fois du goût ou au contraire, par
la recherche d’un goût particulier. Que révèlent ces mixtures et mélanges culinaires dans l’imaginaire d’un
récit ? Que peut-on cerner de ces pratiques ludiques ?
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Un rituel alimentaire au miroir de la littérature enfantine. Evolution des civilités et
évolution du statut de l’enfant au travers du rite de l’anniversaire
Par Régine Sirota,
Session : W04 - The place of food products in child culture, 1/04/2010, 13h30-15h30
On considérera ici la littérature enfantine comme un manuel de civilités contemporain. Il s’agira d’analyser les mutations du goûter d’anniversaire au miroir de ce matériau en considérant plus spécifiquement la
mutation des civilités et des normativités autour de l’alimentation et du statut de l’enfant. Ce travail est
présenté à partir d’une enquête ethnographique de longue durée sur le rite de l’anniversaire en tant que rite
de socialisation et mise en représentation de l’enfance et l’examen d’un corpus contemporain de littérature
enfantine.
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Publicité et bande dessinée stratégies discursives pour la construction de la fun food
Par Simona De Iulio,
Session : W07 - Histoire de l’alimentation enfantine, 2/04/2010, 09h15-10h15
Comment les discours publicitaires arrivent-ils à relier l’alimentation au monde de l’enfance ? Comment
transforment-ils un aliment en aliment pour enfants et, plus particulièrement, en fun food ? Quel est le
rôle de la bande dessinée à l’intérieur de ce processus ? Cette communication essaie de répondre à ces
questions en examinant un échantillon d’annonces publicitaires pour aliments destinés aux enfants parues
entre 1950 et 2005 dans Le Journal de Mickey (France), Micky Maus (Allemagne) et Topolino (Italie).
L’analyse porte sur l’emploi de la bande dessinée dans la composition graphique, le langage verbal, le
langage visuel et la structure narrative des annonces publicitaires ciblant les enfants. Cette recherche montre
que des mécanismes d’intrusion et de diversion jouent un rôle important dans la construction de la fun food.
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Les bonbons, un bien de l’enfant dans les textes des XVIIe - début XXe siècle
Par Michel Manson,
Session : W07 - Histoire de l’alimentation enfantine, 2/04/2010, 09h15-10h15
Dans des textes littéraires ou philosophiques, dans les livres pour enfants ou dans les autobiographies, nous
découvrons que les bonbons sont considérés comme des « biens » de l’enfant. Il les obtient par des dons,
lors de rituels festifs particuliers (étrennes, baptême), ou comme récompenses ou moyens de séduction des
adultes, et cela depuis le XVIIe siècle. Plus récemment, les enfants sont devenus « consommateurs » et
achètent des bonbons. L’usage qu’ils en font est l’objet d’enjeux éducatifs : lutter contre la gourmandise,
susciter la générosité et le partage, la charité aussi. John Locke et Jean-Jacques Rousseau nous aident à
construire une réflexion théorique sur les biens de l’enfant, les rapports que celui-ci entretient avec ses
possessions, pistes ouvertes sur la psychologie de l’enfant et sur son éducation morale.
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Fun, bio, junk food : les discours des enseignes de distribution alimentaire
Par Aurélia Michaud Trévinal,
Session : W08 - Espaces commerciaux et alimentation enfantine, 2/04/2010, 09h15-10h15
Les enseignes de distribution parlent-elles de la globésité ? Si oui, comment en parlent-elles ? Quels discours les espaces commerciaux renvoient-ils aux enfants et à leurs parents sur la malbouffe, le grignotage,
ainsi que sur les troubles de la nutrition (boulimie ou anorexie) qui peuvent les toucher ? A une époque où
le phénomène de l’obésité notamment infantile préoccupe les consommateurs par la menace qu’il fait peser
sur la santé, il semble intéressant d’analyser le rôle des entreprises de distribution alimentaire, acteurs institutionnels dont la responsabilité sociétale est mise en exergue. Nous nous proposons d’étudier les enseignes
de distribution à l’aide d’un cadre d’analyse sémiotique qui permet une première approche de leurs discours
sur l’alimentation saine, et la proposition d’une première typologie des enseignes alimentaires, véritables
énonciateurs de valeurs proposant du sens aux consommateurs.
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Des ludoaliments dans les ludomagasins ? Histoire récente du merchandising des
aliments pour enfants
Par Franck Cochoy,
Session : W08 - Espaces commerciaux et alimentation enfantine, 2/04/2010, 09h15-10h15
As food, fun food is more oriented toward adults who do the shopping and pay for it. As game, fun food
is more oriented toward children who go to the market with their parents and pressure them to fulfill their
wants. Thus, fun food raises the problem of the place of children in grocery shopping. It is precisely this
problem that we want to address in this paper. This problem is both political and technical. It is political
in that "shopping with children" is a matter of marketing democracy, where the right to choose is extended
to the younger ones and shared with adults. It is technical in that "organizing" and "managing" this right
is not an easy task : producers have to find the means to talk to a double target (parents and children) ;
merchandisers have to decide what place they should give to children. The latter are a force in both meanings of the term : they weight on their parents choices, but they also play physically around, at the risk of
some disorders. In order to show how professionals addressed these problems, we will first show that the
introduction of children in supermarkets does not rely on fun food but on the former introduction of shopping cart. As we will see, shopping carts convert the consumer into a hybrid parents-children collective ; it
also introduces the dimension of fun as a behavioral rather than as a cognitive pattern, and it functions as a
site for the expression of negotiated choices. Then, we will try to see if professionals tried to introduce the
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game dimension in the display of products. Through an analysis of the French trade journal LSA over the
period 1985-2007, we will see that merchandising techniques, even when applied to child products, are not
particularly addressed to children, except when trying to move them away from the aisles.
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De la "grippe" des études sociologiques sur la socialisation alimentaire enfantine
aux enjeux sociaux d’une "transmission alimentaire grippée"
Par Dupuy Anne,
Session : W09 - Corporate social responsibility and food products for children, 2/04/2010, 10h30-12h00
Cet article résume la pensée sociologique sur la socialisation alimentaire enfantine et ses enjeux sociétaux
contemporains. Il aborde ensuite les relations qu’entretiennent la recherche avec les industries au travers
de financements de recherches et s’intéresse aux apports décisifs de ces relations sur l’émergence d’une
question et sa médiatisation. Enfin, il porte sur le rôle des sociologues dans l’appropriation des données
scientifiques par les industries ainsi que de leur rôle social dans l’accompagnement et la re-problématisation
des questions de sociétés.
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Ronald’s new dance : a case study of "responsible" food marketing
Par Stephen Kline,
Session : W09 - Corporate social responsibility and food products for children, 2/04/2010, 10h30-12h00
This case study examines the corporate re-branding of McDonald’s to illustrates Douglas Holt’s theorization
of ’brand trouble’ as a market sanctioned cultural experimentation through which the market potentially
rejuvenates itself. Reviewing the range of corporate responsibility initiatives undertaken between 20032008 in response to the widespread reporting of a globesity pandemic that threatened its long held brand
values, the paper illustrates how McDonald’s attempted to re-articulate a new brand myth that acknowledged
both the anxieties of its core market and the need to position itself as a responsible family oriented fast-food
restaurant.
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L’association d’une dimension ludique aux produits alimentaires destinés aux enfants : quelques transformations subreptices opérées par les "spirales promotionnelles"
Par Inés de la Ville,
Session : W09 - Corporate social responsibility and food products for children, 2/04/2010, 10h30-12h00
Les jeux alimentaires traditionnels et le segment des produits Fun food peuvent être analysés, en suivant
Max Weber, comme deux extrêmes d’un processus permanent de ré-enchantement de l’alimentation enfantine reposant sur des institutions différentes. Cette communication se propose à l’aide de différents cas de
tenter une première réflexion sur les orientations que le marketing agro-alimentaire s’adressant aux enfants
est susceptible de se donner pour s’engager dans une démarche de responsabilité sociale. En particulier
sera présentée une discussion préliminaire sur les conditions de possibilité d’un marketing éducatif dans le
domaine agro-alimentaire.
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15
Qu’est-ce que le (ou la) fun food fait aux enfants ?
Par Nicoletta Diasio,
Session : W10 - Jeux et enjeux contemporains de l’alimentation enfantine, 2/04/2010, 10h30-12h00
L’article pointe l’importance de la dimension esthétique dans le rapport à la nourriture, aussi bien en ce qui
concerne la fun food, que dans les jeux avec l’alimentation ordinaire. L’esthétique est ici déclinée en trois
dimensions : les qualités formelles des produits renvoyant surtout à des catégorisations d’âge et de genre ;
l’expérience corporelle, sensible, subjectivante du plaisir ; la décoration en tant que pratique socialisée de
singularisation de la marchandise. La présence et le croisement des différents registres esthétiques constitue
pour les enfants une pluralité de ressources qui leur permet aussi bien des expériences singulières que des
identifications multiples : à une communauté enfantine, à une famille, à un groupe de pairs, à une fratrie.
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Fun food et culture matérielle enfantine
Par Gilles Brougère,
Session : W10 - Jeux et enjeux contemporains de l’alimentation enfantine, 2/04/2010, 10h30-12h00
Suivant en cela les travaux de Dan Cook, Stephen Kline ou Gary Cross, nous considérons que la culture
matérielle est non seulement à analyser comme l’environnement dans lequel les enfants vivent et agissent
mais également comme le support de la construction d’une enfance contemporaine, marquée par les objets
qui au-delà de leur usage immédiat se constituent en média de la culture enfantine de masse. Cette culture,
circulant de la télévision ou du cinéma au jeu ou au jouet, aux accessoires de papeterie et aux décors de la
chambre, aux vêtements et à l’alimentation, sature les espaces de l’enfance. Le but de la communication,
à partir des travaux réalisés dans le cadre de la recherche ANR ludo-aliments, est d’analyser la fun food
pour saisir ce qu’elle nous révèle de la culture matérielle enfantine. Il s’agit d’un ensemble d’aliments visant spécifiquement l’enfant. Quelles sont les transformations opérées sur la nourriture pour qu’elle puisse
être considérée comme telle ? Seront donc étudiées les opérations qui permettent cette transformation, en
mettant en évidence la façon dont le destinataire enfantin est visé, voire construit dans ces produits. Les
opérations sont nombreuses et peuvent concerner les couleurs, le goût, la forme, l’usage que l’on peut en
faire et tout particulièrement les usages non alimentaires, mais également l’emballage, l’association avec
un cadeau ou les discours qui l’entourent (depuis le nom jusqu’aux campagnes publicitaires en passant par
les sites internet). Au-delà de la diversité de ces procédés, nous mettrons en évidence la relation avec la
culture enfantine de masse dont l’aliment devient un des supports à côtés d’autres comme le jouet. Il n’y a
rien de plus immatériel, de plus symbolique que la culture matérielle dans la mesure où le message, où la
consommation de signes semble être aussi importants voir plus importants que la consommation alimentaire
au sens strict. La fun food permet aux enfants, littéralement, de se nourrir de leur culture, d’associer matérialité de l’objet et signe immatériel. A travers des exemples précis et des mises en relation avec d’autres
objets comme le jeu ou le jouet, la fun food nous servira d’analyseur de cette culture matérielle enfantine.
L’objectif de cette communication est de proposer un cadre général d’analyse de la culture matérielle enfantine qui pourrait être ensuite confrontée à des recherches sur d’autres objets. Qu’est-ce qu’un objet destiné
à l’enfant ? Quelles sont les caractéristiques propres à la culture matérielle enfantine contemporaine ?
Références bibliographiques
Brougère G. (dir.) La ronde des jeux et jouets, Paris, Autrement, 2008 Brougère G., Jouets et compagnie,
Paris, Stock, 2003 Brougère G., Jouer/apprendre, Paris, Economica, 2005. Buckingham D., 2000, After the
Death of Childhood - Growing up in the age of electronic media, Cambridge : Polity Press Cook D. T.,
How food consumes the child in the corporate landscape of fun. Agency and culture. Paper presented at the
annual meeting of the American Sociological Association, Philadelphiea, PA, Aug. 2005. Online <PDF>
Retrieved 2007-04-04 from http ://www.allacademic.com/meta/p19102_Index.html, p. 21. Croos G., Kids’
stuff – Toys and changing world of American chidhood, Cambridge : Havard University Press, 1997. Elliott,
C. « Marketing Fun Foods : A Profile and Analysis of Supermarket Food Messages Targeted at Children
» Canalian Public Policy – Analyse de Politiques, vol. XXXIV, n°2, 2008, p. 259 Hunter B. T., Marketing
foods to kids : Using fun to sell, Consumers’ Research, 85 (3), 2002, p.16-19 Kline S., 1993, Out of the
garden - Toys and children’s in the age of TV marketing, Toronto, Garamond Press. Reden S. & Goodsell
D., Krazy kids’ food ! Vintage food graphics, Köln : Taschen, 2003. Tobin J. (Ed.) 2004, Pikachu’s Global
Adventure – The rise and fall of Pokémon, Durham, Duke University Press.
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Les jeux enfantins avec les aliments à l’époque de leur reproduction industrielle.
Par Pascal Hintermeyer,
Session : W10 - Jeux et enjeux contemporains de l’alimentation enfantine, 2/04/2010, 10h30-12h00
Les jeux enfantins avec les aliments à l’époque de leur reproduction industrielle
Dès lors qu’on ne réduit pas la nourriture à ses aspects physiologiques et fonctionnels, elle s’avère riche
de multiples significations anthropologiques. Parmi celles-ci figurent les aspects esthétiques et ludiques. De
nombreux exemples montrent l’importance qui leur est accordée dans différents contextes socio-culturels.
Jouer avec la nourriture n’est donc pas une nouveauté, mais une inclination qui contourne aisément la
réprobation morale qui entend parfois s’y opposer. Cet attrait pour les jeux avec la nourriture est de nos
jours anticipé, stimulé et transformé par les fabricants qui intègrent une dimension ludique à leurs offres
alimentaires, notamment celles destinées aux jeunes consommateurs.
L’objectif de cette communication est de réfléchir aux attentes, aux significations et aux conséquences
de la prise en charge de dimensions ludiques dans la conception, la production et l’usage de denrées alimentaires destinées aux enfants. Pourquoi les conditions actuelles de l’absorption de nourriture inclinent-elles à
jouer ? Comment le ludique se conjugue-t-il aujourd’hui avec l’alimentation ? Pourquoi les enfants jouentils en mangeant ? À quels types de jeux les invitent les fabricants ? Quels usages les enfants en font-ils ? Ces
questions sont envisagées à partir d’analyses phénoménologiques et d’observations effectuées en Alsace
dans le cadre de l’ANR. Elles permettent de préciser, dans la palette diversifiée des jeux avec la nourriture, ceux que l ’industrie ludo-alimentaire stimule et ceux qu’elle laisse en friche. Ces derniers n’en ont
pas pour autant disparu, mais refluent dans les interstices des amusements programmés. Ces distinctions et
ces évolutions conduisent à se demander en quoi les pratiques ludiques associées à l’alimentation enfantine contemporaine peuvent infléchir ou enrichir les interprétations qui cherchent à prendre la mesure des
significations anthropologiques et sociologiques du jeu.
Les résultats et les sujets de discussion issus de nos investigations peuvent être présentés selon les quatre
aspects suivants, évoqués à partir des références conceptuelles qui les soutendent.
1. Les dimensions ludiques dans la préparation des aliments
Les jeux avec les aliments peuvent s’envisager au niveau de leur préparation et de leur consommation.
Le premier aspect est significatif de l’état de la culture alimentaire. Certes « qui a faim ne joue pas »
(Caillois), mais jouer magnifie la nourriture et aiguise l’appétit. Les jeux avec les aliments multiplient les
combinaisons et accroissent la variété de l’offre alimentaire. En élaborant de nouvelles propositions, les jeux
culinaires affinent le goût et repoussent la satiété. Par certains aspects, ils supposent de suivre des règles
apprises et reproduites, mais l’application de recettes n’est pas incompatible avec la diversité. Certaines se
réfèrent ainsi aux registres exotiques, régionaux ou allégés. Et elles ménagent la possibilité de variantes et
de touches personnelles.
Jouer en préparant les aliments stimule l’imaginaire et renforce le lien entre nourriture et affectivité.
Dans les contextes où la spécialisation des tâches aboutit à ce qu’une industrie impersonnelle assume une
part prépondérante dans la production des aliments, une affectivité de substitution s’agrège à des marques
identifiées. Le recours à leurs services tend à tarir certaines sources ludiques qui se trouvent alors remplacées
et compensées par d’autres.
2. Les opportunités ludiques découlant des modes de consommation alimentaire
La dissociation entre la préparation des mets et leur consommation dispose à associer l’aliment à
d’autres sources de satisfaction. Lorsque la production des mets est assurée par d’autres que le mangeur,
l’attente de leur présentation et leur consommation instaurent des moments de disponibilité qui laissent
l’esprit libre pour autre chose. Le temps des repas est ainsi propice aux échanges, aux conversations qui
se déploient à partir de conventions et de règles spécifiques. Ceux qui n’y adhèrent pas, en sont dispensés
ou sont impatients d’y échapper, par exemple en raison de leur jeune âge, peuvent y échapper par des jeux
qui relèvent de cette fantaisie incontrôlée que Caillois appelle paidia. Celle-ci est de nos jours autorisée
par les incitations ludiques que comportent beaucoup de produits conçus pour les enfants. Entre des offres
comparables, celle qui apporte une satisfaction ludique supplémentaire peut espérer prendre l’avantage sur
ses rivales. Si cet argument paraît parfois suspect aux yeux de l’acheteur adulte, qui craint que le supplément ludique ne soit qu’une manière de compenser la piètre qualité du produit, il peut aussi y consentir
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pour tirer parti des séductions exercées sur l’enfant, dans la perspective de jeux réduits à un passe-temps
conventionnel et inoffensif.
3. Les jeux de simulation dans les usages alimentaires enfantins
La dimension ludique ajoutée à l’aliment conçu pour la consommation enfantine fait bouger les limites du lointain et du proche en transférant l’attention sur un pan imaginaire. Ainsi les assignations et les
contraintes quotidiennes sont à la fois acceptées, déplacées et transfigurées par leur association aux ressources du jeu. Celui-ci tire parti de l’aléa, l’alternative (mimicry), la performance (agôn), voire la perte de
repère (illinx), cultivées séparément ou conjointement.
Parmi ces quatre dimensions fondamentales que Caillois discerne dans le jeu, la seconde, mimicry,
semble le ressort privilégié de l’industrie ludoalimentaire. Elle donne accès à un simulacre divertissant
qui transmute la banalité en voie d’entrée dans la fiction et l’aventure de l’altérité. Animée par un désir
d’«invention incessante », la mimicry peut aussi être rabattue sur des connotations qui renvoient à la culture
de masse produite à l’intention des enfants. Le faire semblant n’ouvre pas alors sur la possibilité de dépasser
le territoire de l’enfance, mais y ramène sans cesse et tend à y enfermer. Il arrive que la puissance de
l’imaginaire se trouve bornée et orientée vers un système uniformément préconçu. Elle se dégrade dans ce
cas en référence obligée, qui se conjugue avec un ordinaire que viennent parfois subvertir les pratiques de
simulation et de détournement dans lesquelles Michel de Certeau entrevoit la marge de liberté de l’usager
et dans lesquelles nous pouvons à notre tour reconnaître la créativité du jeune consommateur.
4. Le fun food comme rituel ludique
Pour Huizinga, le jeu est une activité sui generis, libre, séparée, gratuite, qui se situe « en dehors de la vie
courante ». Or l’industrie alimentaire contemporaine à l’intention des enfants fournit de multiples exemples
dans lesquels les plaisirs du divertissement sont inclus dans la conception de produits dont ils rehaussent la
valeur marchande. Plus généralement, le fun apparaît comme une variante spécifique du ludique qui, sous
les auspices de la drôlerie et de l’amusement, en vient à imprégner de nombreuses activités sociales.
Par certains côtés, le fun food limite les opportunités de jeux avec la nourriture. Par d’autres côtés, il leur
adjoint des aspects rituels. Levi-Strauss présente le jeu comme disjonctif, en ce qu’il aboutit à la création
d’un écart, l’asymétrie découlant de la contingence. Au contraire, le rituel aurait pour caractéristique d’être
conjonctif, instituant une union entre ce qui était dissocié au départ, de manière à « faire passer tous les
participants du côté de la partie gagnante ». En mêlant certaines ressources du jeu à celle du rituel, le
fun food développerait l’utopie d’un rituel ludique dépouillé de tout risque, susceptible d’être associé à la
consommation et d’accompagner sa reproduction industrielle.
Orientation bibliographique
Caillois R., Les jeux et les hommes, Paris, Gallimard, 1967 (édition augmentée) Certeau de M., L’invention du quotidien, Paris, 10/18, 1980. Huizinga J. , Homo ludens, (1938), Paris, 1951 Levi-Strauss C.,
La pensée sauvage, Plon, 1962 Simmel G., L’aventure in Philosophie de la modernité, Paris, Payot, 1989.
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Global regulatory systems for food advertising to children
Par Maryke Hanneman,
Session : W11 - Communication and advertising for food products designed for children, 2/04/2010, 13h3015h30
When seen from a global perspective, legislative approaches in the various parts of the world are the result
of very different attitudes towards commerce, the commercial world and commercial communications, such
as advertising. Specifically, every piece of legislation is a compromise which tries to balance the interests of
the consumer – as expressed by consumers themselves or by consumer organisations, and those of industry.
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The Commodification of Kids’ Health : Advertising Foods as Fun, Rising Childhood
Obesity and a Contractarian Ethic for Advertising
Par Kathy Petitte Jamison,
Session : W11 - Communication and advertising for food products designed for children, 2/04/2010, 13h3018
15h30
This paper examines the aggressive advertising of unhealthy foods to children, which are often promoted
through a genre of as fun. To address the pervasive advertising messages of a postmodern consumer culture,
an ethic based in the social contract of Rawls (1971) and Rousseau (18th century), is proposed as a moral
precept from which advertisers would ideally act in creating socially responsible campaigns. After reviewing the current state of advertising foods to children in the U.S., and in light of the epidemic of childhood
obesity, these three principles are proposed : Acknowledge the import of advertising as a social institution ;
create advertising campaigns in the spirit of being vigilant and mindful of impact and consequence ; and
make beneficence a constant priority. An additional imperative emphasizes the use of the term individual in
place of the term consumer. The change accentuates the individual as a real person, rather than as merely
an abstract idea. Key words : commodification, advertising foods to children, obesity, social contract, ethic
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Entre ludicité et information alimentaire : étude sémio-historique de la communication d’une marque de lait des années 60 à nos jours
Par François Bobrie,
Session : W11 - Communication and advertising for food products designed for children, 2/04/2010, 13h3015h30
Tant en Occident qu’en Orient, les communications des acteurs des marchés des produits laitiers destinés
aux enfants et aux jeunes font l’objet d’une attention accrue, voire d’interrogations et même parfois de
vives critiques. En effet, dans un contexte de prise de conscience universelle de l’importance de la sécurité
alimentaire (scandales des laits frelatés en Chine), d’évaluation de l’obésité infantile comme pandémie
(Amérique du Nord), et de recherche d’une diète équilibrée et optimale pour l’épanouissement physique
et psychologique des enfants et des jeunes (Europe), les discours des marques des produits laitiers sont
désormais reçus et analysés bien au-delà de leur finalité marketing et de l’efficience commerciale qui en
découle. Il s’agit pour de nombreux observateurs, y compris pour ceux du management des grands groupes
agro-alimentaires concernés, et de la recherche académique en sciences de gestion, d’étudier les dimensions
informatives et éducatives de ces communications et leurs conséquences supposées sur les comportements
de consommation, d’un point de vue « conatif », selon la terminologie cognitiviste des spécialistes du
marketing, ou « pragmatique » selon celle des socio-sémioticiens.
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"Chacun son fruit" : une action de santé publique confrontée à la réalité sociale de
familles populaires
Par Aurélie Maurice,
Session : W12 - Politiques et stratégies d’éducation alimentaire, 2/04/2010, 13h30-15h30
C’est lors d’un stage au Conseil Général du Val-de-Marne que j’ai été en charge de l’étude de faisabilité,
à dominante sociologique, du projet "Des fruits pour tous". J’ai, par ce biais, pu rencontrer des familles
de deux collèges ZEP. J’ai ainsi obtenu un matériau important sur les comportements alimentaires de ces
familles et leurs perceptions des politiques d’éducation alimentaire. C’est l’analyse de ce matériau que je
me propose de présenter au colloque. Nous verrons que les messages nutritionnels, connus de tous, sont très
peu appliqués. L’intérêt de ces enquêtes est aussi de montrer que les enfants eux-mêmes sont acteurs dans
leur alimentation et même dans celle de toute la famille.
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Effet d’une éducation sensorielle sur les préférences et les comportements alimentaires d’enfants âgés de 8 à 10 ans (projet ANR-PNRA EduSens)
Par Pascal Schlich, Christine Lange, Aude Gaignaire, Caroline Reverdy, Nathalie Politzer, Claude
Wisner-Bourgeois, Vincent Boggio, Sylvie Issanchou, Ep Köster,
Session : W12 - Politiques et stratégies d’éducation alimentaire, 2/04/2010, 13h30-15h30
Face à l’alarmante croissance du taux de prévalence de l’obésité infantile et au peu de résultats des campagnes d’information nutritionnelle, l’éducation sensorielle apparaît comme une seconde chance pour améliorer les comportements alimentaires des enfants. Ainsi, le projet EduSens a testé par une approche scientifique expérimentale l’effet d’une éducation sensorielle - du type des « Classes du Goût » de Jacques Puisais
- sur les préférences et les comportements alimentaires des enfants, avec pour hypothèses une amélioration
de la capacité à décrire le goût des aliments et les sensations perçues à leur dégustation, une réduction de la
néophobie (peur de manger des aliments inconnus), une plus grande recherche de variété alimentaire et une
évolution des préférences vers des aliments au goût moins intense mais plus complexe. De plus, EduSens a
aussi testé les effets d’une éducation sensorielle dispensée dans les contextes de la restauration scolaire et
du milieu familial et a comparé les mérites respectifs de ces trois contextes.
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De l’école à la famille : rôle des parents dans l’appropriation par les enfants d’un
enseignement d’éducation sensorielle
Par Claude Wisner-Bourgeois,
Session : W12 - Politiques et stratégies d’éducation alimentaire, 2/04/2010, 13h30-15h30
Cet article présente les aspects sociologiques d’une recherche pluridisciplinaire : EduSens. L’objectif général de ce travail est de mesurer les effets d’une éducation sensorielle, donnée à des enfants de 8 à 10
ans, sur leurs préférences et leurs comportements alimentaires. Trois dispositifs d’enseignement sont comparés : une éducation donnée dans le cadre de la classe, une autre dans le cadre de la restauration scolaire
et un troisième, hors des murs de l’école, s’adressant à des groupes constitués de duos parent-enfant. Le
questionnement sociologique se centre sur l’articulation, dans ses modalités concrètes, de la socialisation
alimentaire familiale et de l’éducation sensorielle. Les résultats de cette étude qualitative révèlent des effets
différents selon les trois dispositifs pédagogiques et une réception inégale selon les catégories sociales. On
s’est particulièrement attaché à montrer les cheminements par lesquels cette éducation peut être appropriée
par la famille ; comment la famille, principale instance de socialisation alimentaire de l’enfant, pouvait
prendre plus ou moins facilement le relais de l’éducation sensorielle. Les interactions entre parents, enfants
et instances éducatives jouent un rôle central pour rendre compte ces processus.
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L’enfant négociateur, sa famille et le monde des experts
Par Myriam Klinger,
Session : W12 - Politiques et stratégies d’éducation alimentaire, 2/04/2010, 13h30-15h30
Risque et plaisir dans la consommation enfantine permettent d’envisager des pistes pour analyser, sous des
angles renouvelés, l’enfant et sa famille, leur rapport aux mondes des experts. La conflictualité y tient une
place importante que l’attention au risque, avec la montée des inquiétudes, a peut-être par trop occultée. La
vigilance, issue de cette même attention au risque, est réappropriée et intériorisée, de sorte que les pratiques
ludiques et alimentaires peuvent se lire comme une aventure négociée ou comme une négociation plus ou
moins aventureuse. Tout en se risquant, l’enfant forgerait de nouvelles normes, voire une morale intégrant
une part de l’inquiétude ambiante. Dans le rapport au conflit et à la confiance l’enfant acquiert, petit à petit,
des domaines qui lui sont propres, à l’intérieur desquels l’autonomie prend du sens et l’invite - paradoxe du
risque - à grandir avec plus d’assurance.
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20
Index des auteurs
21
Index
Adt, Valérie, 9
Alvarez, Julian, 11
Anne, Dupuy, 15
Michaud Trévinal, Aurélia, 14
Morizet, David, 12
Nguyen, Simone, 11
Barthélémy, Audrey, 12
Bech-Larsen, Tino, 11
Berry, Vincent, 13
Bobrie, François, 19
Boggio, Vincent, 20
Brougère, Gilles, 16
Politzer, Nathalie, 20
Prendergast, Gerard, 11
Rampnoux, Olivier, 11
Reverdy, Caroline, 20
Roucous, Nathalie, 13
Chan, Kara, 11
Cochoy, Franck, 14
Combirs, Pierre, 12
Comoretto, Géraldine, 10
Cook, Daniel, 10
Salvat, Emilie, 13
Schill, Marie, 9
Schlich, Pascal, 20
Sirota, Régine, 13
Tartas, Valérie, 12
Thibaut, Jean-Pierre, 12
De Iulio, Simona, 13
de la Ville, Inés, 15
Del Bucchia, Céline, 9
Depezay, Laurence, 12
Diasio, Nicoletta, 16
Djaouti, Damien, 11
Wisner-Bourgeois, Claude, 20
Fischler, Claude, 9
Gaignaire, Aude, 20
Giboreau, Agnes, 12
Grønhøj, Alice, 11
Guérin, Hélène, 12
Hanneman, Maryke, 18
Hintermeyer, Pascal, 17
Issanchou, Sylvie, 20
Jamison, Kathy Petitte, 18
Kline, Stephen, 15
Klinger, Myriam, 20
Lange, Christine, 20
Manson, Michel, 14
Marshall, David, 12
Massé, Pierre, 12
Mathiot, Louis, 10
Maurice, Aurélie, 19
Merdji, Mohamed, 9
22

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