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N° 24 janvier 2009
Brèves de conseil
L’audace d’espérer
C
hers lecteurs, l’an nouveau est souvent l’occasion
d’engagements et d’aspiration au changement, le
changement vu sous un angle positif, sous la couleur d’un lendemain qui chante.
Et qui donc, mieux qu’Obama, élu « homme de l’année
2008 » (et sans doute de l’année 2009), personnifie ce
changement ? Nous avons donc choisi de vous parler de lui
et de nous intéresser à l’extraordinaire engouement qu’il
suscite et aux enseignements que nous pouvons tirer de sa
campagne présidentielle.
N’avez-vous pas été frappés, comme nous le sommes, par
l’incroyable déluge d’émotion suscité par ses discours et par
l’ampleur de l’exaltation des foules assemblées sur son passage : tous ces gens noirs agenouillés – évidemment – mais
aussi blancs et jaunes pleurant de joie, d’un bout à l’autre de
la planète, le jour de son élection ?
Qu’est-ce qui a permis à Barack Hussein Obama, un
noir, portant un nom improbable (qu’il devait épeler à ses
débuts) et le prénom de l’ancien
dictateur de l’Irak, dont l’expérience politique est relativement
courte à Washington et dont la
candidature n’est le fruit d’aucun
establishment ni d’aucun lobby,
de faire la différence avec des
candidats aussi prestigieux et
chevronnés qu’Hilary Clinton ou
Mac Caine ?
Guillaume Debré, journaliste
reporter à TF1, nous en donne
la réponse : « Il a un atout : son
charisme. C’est ce qui nous a
frappés quand nous l’avons suivi
pendant une journée alors qu’il
sillonnait l’Iowa. Sans note, une
main dans la poche, le micro
dans l’autre, à chaque meeting, il
a harangué la foule avec talent.
Aucun sujet n’a semblé le déstabiliser. Ses positions paraissent toutes tapées au coin du
bon sens tant il les explique avec clarté. Et quand il n’est
pas sûr de ses positions, il l’admet, et croyez moi, pour un
homme politique, c’est assez rare ! ».
Amis managers, ce prochain big boss à la tête de la plus
grande entreprise du monde, comment se rend-t-il crédible,
pourquoi les gens lui font-ils confiance et acceptent-ils de
placer en lui leur espoir ?
mobiliser les énergies
Ecoutons le parler : il parle lentement parce qu’il va chercher ses idées, il n’est pas dans la langue de bois, on sent
qu’il a des convictions. Il utilise un langage allégorique,
imagé, émaillé d’histoires et d’exemples qui montre son
effort pour être compris et sa connaissance concrète des
choses dont il parle, il semble authentique. Il fait exister
les autres dans son discours, y compris son adversaire
Mac Caine dont il parle avec respect car il dit qu’il faut
« parler à ses amis mais aussi à ses ennemis ». L’usage du
nous (« Yes, WE can », « Venez, on va changer le monde »)
font dire à cet électeur noir « Le jour où il sera élu, c’est
moi qui serait Président ». Et la référence aux valeurs
universelles, aux idéaux, voire à la morale (« Je restaurerai notre stature morale », « Nous avons l’armé la plus
puissante mais ce n’est pas cela qui nous rend forts, c’est
cet esprit américain qui nous fait voir le meilleur après le
tournant, c’est cette promesse », « Ce qui s’est perdu, c’est
le sentiment d’être ensemble avec un idéal et c’est cela qu’il
faut restaurer ») soulève les foules parce que cela touche
l’homme dans sa soif d’être bien, d’être meilleur.
Comme le dit cet éditorial du journal
« L’Humanité » qui lui est adressé
« La grande nation que vous représentez maintenant – dévaluée aux
yeux du monde par la précédente
administration – semble retrouver
soudainement un leadership fondé
sur ses idéaux. (…) Nous voulons
croire que vous conserverez le cap des
valeurs essentielles ».
Nous l’avons déjà écrit, le leadership
des managers tient à leur capacité à
manager par le sens, par les valeurs
et par l’envie. Le sens moral, fruit de
la conscience (des scientifiques ont
découvert que le sens moral serait
une prédisposition naturelle localisée
dans le cortex préfrontal dorsolatéral
), permet à la majorité d’entre nous
d’avoir bonne ou mauvaise conscience
en fonction de nos actes. Or, comme
Benjamin Franklin nous le souffle, dans cette citation de
circonstance, « Quand on a bonne conscience, c’est Noël
en permanence ».
Au seuil de cette nouvelle année, nous formulons le vœu,
pour vous et pour nous-mêmes, d’être celui ou celle qui sait
se donner et donner aux autres le profond plaisir d’être en
règle avec ses valeurs.
23 rue Maximilien Robespierre / 92130 Issy les Moulineaux
Tél. 01 70 39 92 00 / Fax 01 70 39 92 39 / [email protected]
www.cesarconsulting.com
Number 24 - january 2009
Consulting Brief
The Audacity of Hope
T
he beginning of a new year is often the time
for commitments and the time when we hope
for change, change in a positive sense, change
for a better tomorrow.
And who personifies change better than Barack
Obama, selected as “2008 Man of the Year” (and
mostly likely for 2009 as well)? We wanted to talk
to you about him, the extraordinary enthusiasm he
arouses and what we can learn from his presidential
campaign.
Were you as impressed as we were by the incredible
emotional reactions to his speeches and the exalted
crowds whenever and wherever he appeared? Men
and women of every race, everywhere around the world,
wept tears of joy the day he was elected president.
What is it about Barack Hussein Obama—a black
man with an unlikely name that he once had to spell
for reporters, a name he shared with the dictator
of Iraq, a man who had relatively little experience
in Washington and who started with the support of
neither powerful lobbies nor of the establishment—
that allowed him to differentiate himself from candidates with as much prestige and experience as Hilary
Clinton and John McCain?
Guillaume Debré, a journalist with French television
network TF1, has this answer: “He has a major
advantage: charisma. That’s what struck me the
most as I followed him for a day on the campaign
trail in Iowa. Without notes, one hand in his pocket and the other holding the microphone, at every
meeting he displayed his immense talent as a communicator. No matter what topic came up, he never
seemed to lose his poise. His positions were always
tempered with good sense and he always explained
them clearly. And when he wasn’t sure about something, he admitted it. Believe me, that’s quite rare for
a politician!”
Managers, how did the next big boss of the world’s
biggest business establish his credibility? How did he get
people to place their trust and their hopes in him?
Let’s listen to him: He speaks slowly because he’s
thinking and gathering his ideas. What he says is
sincere, it’s not political doubletalk. We feel that he
is a man of true convictions. He uses allegory and
imagery, stories and examples, to illustrate what he
is saying—proof that he is making a real effort to be
understood and that what he says is based on concrete
knowledge of the subject. He appears authentic. He
doesn’t talk only about himself, but acknowledges
others, even his adversary McCain, of whom he
speaks with respect, since, as he often says, “You
must talk to your friends but also to your enemies.”
His use of “we” (“Yes, WE can!”, “Come on, WE are
going to change the world.”) helps people identify
with him so that they feel his victory will be their
victory. Frequent references to universal values, to
ideals and even to morals (“I will restore our moral
stature in the world.”, “We have the most powerful
army in the world, but that’s not what makes us
strong, it’s our American spirit, our optimism that
obstacles can be overcome.”, “What’s been lost is the
feeling of being united around an ideal, that’s what
we have to get back.”) stir crowds because they speak
to our need to be right with ourselves and to be the
best we can be.
As this editorial addressed to him in the newspaper
L’Humanité says, “The great nation that you now
represent—a nation devalued in the eyes of the world
by the previous administration—seems suddenly
to have chosen a leader who is grounded in their
ideals… We would like to believe that these essential
values will continue to guide you.”
We have said it before: A manager’s capacity to
lead is based on his ability to impart meaning
and values. Our moral sense (scientists have discovered that we may have a natural predisposition to
morality, located in the prefrontal cortex) means that
most human being feel a sense of having good or bad
conscience depending on their acts. Particularly a
propos of our subject, as Benjamin Franklin put it,
“When you have a good conscience, it’s Christmas
every day.”
Our wish for the New Year is that each of us know
how to give others the profound happiness of being
true to their values. And that we each know that same
happiness ourselves.
23 rue Maximilien Robespierre / 92130 Issy les Moulineaux / France
Tél. 01 70 39 92 00 / Fax 01 70 39 92 39 / [email protected]
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