2012-01-13 - Les sentiers de la perdition
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2012-01-13 - Les sentiers de la perdition
Les sentiers de la perdition (13 janvier 2012) Highway to Hell Plongé dans un hiver de Chicago des années trente, Michael Sullivan survient aux besoins de sa famille comme tueur à gages pour le compte de celui qui l’éleva comme son fils, John Rooney, un mafieux de la grande époque. Curieux de découvrir le métier de son père, Michael Sullivan Jr. se retrouve témoin d’un meurtre de sang froid. Devenu désormais un danger, Michael et toute sa famille voient leurs têtes mises à prix par le clan Rooney et l’exécution de sa femme et de son cadet le pousse à fuir avec son fils survivant. Désormais fugitif, son cœur nourrit à jamais le souhait de se venger et d’offrir à son fils une vie différente de la sienne. Dans une photographie crépusculaire tout à fait proche du style d’un magistral Clint Eastwood, Sam Mendes plonge le spectateur dans un univers aussi sombre que l’âme de ses personnages. Ancré dans une mafia tentaculaire dont personne n’en ressort véritablement, la trame de l’histoire démontre que la plus fidèle loyauté ne résiste pas au diktat des affaires et qu’un code d’honneur ne pèse en rien sur la valeur d’une vie. Une représentation parfaitement maîtrisée d’un univers millimétré, dans l’exacte lignée du style d’un « American Beauty », du même réalisateur. Dans la volonté d’isolement de chaque personnage, le rendu final joue sur des plans extrêmement posés, silencieux, d’une grande sérénité et dont la solennité ressort comme une pure marque de fabrique. Un univers magnifique, plaisant et qui invite le spectateur à embarquer dans un récit remarquable. Evoluant sans pitié, les personnages restent toujours dans leur dignité. Malgré des exécutions sommaires, Michael Sullivan ne perdra pas pieds et continuera son voyage vers sa propre rédemption, toujours dans la volonté d’épargner son seul fils encore vivant. D’abord homme de mains, il saura utiliser ses talents pour faire payer les criminels pour qui il avait pourtant juré allégeance. Une mise à l’image d’une grande noblesse couplée à une violence de tous les instants. Dans le charisme d’un « « Léon », et doté d’une très grande confiance en soi, Sullivan conduit le récit de bout en bout dans une quasi plénitude meurtrière. Du côté de l’interprétation, Tom Hanks tient la dragée haute au tout aussi grand Paul Newman, magnifique dans le rôle du père d’adoption, également parfait parrain d’un domaine mafieux. Tom Hanks, fidèle à son habitude, transcende la souffrance de son personnage dans une prestation contrôlée et minutieuse. Une prestance qu’il met au service de la gravité de la situation et qui sert magnifiquement le rendu final. Des rôles qu’il connaît à la perfection, tant ses prestations dans des chef-d’œuvre comme « Forrest Gump » ou « Cast Away » lui ont permis d’exprimer la pleine étendue de son talent. Une note ? Une œuvre magistrale et millimétrée qui peut tirer sur quelques longueurs mais dont la qualité générale est parfaitement réussie. Tom Hanks au sommet de sa forme. 17/20. En Bluray ? Aux éditions Plomb.