Création musicale de JEFF MILLS

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Création musicale de JEFF MILLS
WHERE LIGHT ENDS
Création musicale de JEFF MILLS
Adaptation SYLVAIN GRIOTTO
Avec L’ORCHESTRE SYMPHONIQUE DE BRETAGNE
Direction DARELL ANG
VENDREDI 18 OCTOBRE 2013
Jeff Mills sera sur scène à La Passerelle de Saint-Brieuc,
Aux côtés des musiciens de l’orchestre, pour la première interprétation
internationale de l’album Where Light Ends
dans une adaptation pour orchestre symphonique.
La Passerelle, scène nationale de Saint-Brieuc- Place de La Résistance– 02 96 68 18 40 / 02 96 68 18 46
www.lapasserelle.info / [email protected]
WHERE LIGHT ENDS par Jeff Mills
Where Light Ends a été inspiré par le premier vol spatial du Dr. Mamoru Mohri en 1992
dans la navette Endeavour, ainsi que par nos échanges dans la préparation de ce projet.
La bande sonore se réfère aux différentes étapes du processus: avant le lancement / le
décollage/ l’observation de l’environnement une fois dans l'espace/ ses diverses
expériences et le retour sur terre.
Quand j'ai rencontré l’astronaute Mamoru Mohri en 2012 pour la première fois à son
bureau à la Miraikan (Musée National des Sciences Emergeantes et de l'Innovation à
Tokyo) pour lui expliquer et lui présenter l’idée et le concept, il m’apparut qu’il avait déjà
attentivement étudié et examiné la collection de mes albums CD et échantillons sonores
que nous lui avions envoyés. Il connaissait les concepts, les noms des pistes et avait déjà
fait la relation entre ce qu'il avait écouté et ce qu'il avait vécu en voyageant dans l'espace.
Il avait parfaitement relié ce que j'avais tenté de décrire dans des album-concepts datant
de 1992 sous le label Underground Resistance comme X-102 : The Rings of Saturn et ses
missions de 1992 et 2000 avec la navette spatiale Endeavour.
Nous avons également discuté à propos du son dans l'espace. Il m’a expliqué que le son
était très important pendant la formation à la NASA, que les astronautes étaient entrainés
à repérer des bruits anormaux provenant du vaisseau spatial qui pourraient provenir de
la coque du navire frappée par des météorites errantes ou d'autres sortes de
dysfonctionnements potentiellement graves, voire mortels. A ce propos, Mamoru confessa
qu’il avait ressenti une certaine peur pendant ses deux voyages.
En discutant avec lui de l'espace et de la façon dont il lui était apparu, j'ai pensé que cette
réponse de Mamoru était la plus pertinente : «l'obscurité de l'Espace est l'endroit où la
lumière du soleil se termine". C'est ce commentaire, [Où se finit la lumière], qui a inspiré
le titre de cet album.
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HISTOIRE par Mamoru Mohri
[Re-trouvailles] – L’existence sur Terre
Il s’est passé un certain temps après que j’ai quitté la Terre.
La voilà la Terre, devant moi. Juste là, ronde, flottant dans l'espace.
Elle prend place dans ce vide qu’est le trou noir de l'espace cosmique. Avez-vous déjà vu le noir
total ?
La Terre est recouverte d'une couche bleu brillant. Elle est mince, comme la peau d’une pomme.
Je vois le soleil. La Lumière du Soleil, un réel bienfait sur Terre et pourtant un élément mortel
dans la réalité de l'espace.
Si cette peau, l'atmosphère de la Terre, arrive à se déchirer, cette énergie intense du soleil
envahirait la Terre.
Les Humains sur Terre disparaitraient alors.
[Voir] – La Terre sans un centre
La Terre, par la fenêtre, brille magnifiquement et de façon majestueuse.
Elle est divisée en deux, le jour et la nuit, et je regarde successivement chaque côté.
Sur le côté du jour, je ne repère pas d’êtres humains. Éclairés par la lumière du soleil, il y a juste
des océans et des forêts.
Sur le côté de la nuit, je peux voir l'activité humaine. C'est la lumière de l'énergie électrique qui
représente l'homme. Et avec elle, on distingue parfois des éclairs qui clignotent.
Dans l'espace, il n'y a ni haut ni bas, pas de dessus ni de dessous.
Il n'y a pas de point de départ, ni de centre ou de fin de la Terre, la Terre continue simplement à
tourner sous moi.
[Vol] - Soyez avec la Terre
Je suis protégé par la navette, mais à l’extérieur il y a le vide cosmique à 150 degrés au-dessous de
zéro. C’est un immense espace noir où aucune forme de vie ne peut survivre. Un vaisseau spatial
étanche est la seule façon de maintenir ma vie.
Je vois une navette spatiale comme un environnement minimal de la terre que les êtres humains
ont créé grâce à la science et la technologie.
Dans cet univers sans limites, il doit y avoir de nombreuses planètes avec un environnement
similaire à celui de la Terre.
Toutefois, la Terre est le seul endroit où, en tant que terrien je sais pouvoir vivre, comme toutes
les autres formes de vie qui ont évolué sur Terre.
[Retour] - Debout sur la Terre
Je suis maintenant bien loin de ma vie quotidienne habituelle. Il y a la terre, juste en face de moi.
La terre est là comme elle est. Elle a tout ce que je connais, tout ce que j'aime, juste comme elle est.
Ce voyage va bientôt prendre fin. Rentrons à la maison.
Je veux retrouver la Terre - où chaque forme de vie contribue à former cet ensemble.
Quand je serai de retour sur Terre, je me souviendrai que je suis aussi une partie de cette société
humaine cernée par toutes les formes de vie qui subsistent depuis 4 billions d'années. ça, c'est
moi, et je suis aussi une partie de la future vie sur terre.
Juste après mon arrivée, Jeff, un astronaute de la NASA attendant sur terre, me tendit un verre
d'eau. Cette eau de la Terre fut incroyablement délicieuse.
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JEFF MILLS
Né à Détroit, la capitale historique de la techno, Jeff Mills commence sa carrière en tant que DJ. Il
connaît une première notoriété dans sa ville natale, en animant sa propre émission musicale sur
les stations de radios locales WDRQ et WJLB, sous le pseudonyme de "The Wizard" (le sorcier).
Sa carrière de producteur ne commence qu'en 1988 lorsqu’il se lance aux côtés de Anthony Srock,
avec qui il forme le duo Final Cut. Leur musique est dans un premier temps orientée vers la house
(Deep Into The Cut, 1989) mais sous l'influence de Chris Connelly (du groupe Finitribe Fame) va
évoluer vers une musique plus industrielle. En 1989 Jeff Mills rencontre "Mad Mike" Banks et de
cette rencontre naît le label Underground Resistance, officiellement créé en 1990. Jeff Mills a
quitté Final Cut et se consacre désormais à la techno.
En 1992, Jeff Mills se détache d'Underground Resistance, qui est déjà devenu un véritable collectif
d'artistes très politisé. Il quitte Détroit pour New York et y fonde son label Axis (aujourd'hui
installé à Chicago). Il collabore alors régulièrement avec le label allemand Tresor et c'est dans
l'Europe des raves que sa carrière internationale prend son envol. Jeff Mills devient une star
internationale de la techno, tant pour ses prestations à trois platines mêlant aux musiques
électroniques du funk et de la soul que pour son travail de producteur.
À l'occasion de la composition en 2000 d’une nouvelle bande son pour le film Metropolis de Fritz
Lang, Jeff Mills dira vouloir rompre avec son image de simple DJ techno, fût-il une star, pour
renouer avec son inspiration première nourrie d’utopie, de pensée futuriste et d’une passion
réelle pour les mondes et les scénarios extraordinaires de la science-fiction. Un an plus tard, il
conçoit Mono, sculpture-installation dédiée au film de Stanley Kubrick.
En 2004, Jeff Mills va mettre en suspens sa carrière de simple DJ avec le DVD Exhibitionist, qui
présente plusieurs sets de DJ filmés sous différents angles (de face, du dessus et de côté). Cette
première approche de la production vidéo se poursuit la même année par l'acquisition d’un tout
nouvel outil, le DVJ-X1, platine CD et DVD dédiée aux DJs. Avec cette machine le DJ est ainsi
capable de manier à la fois le son mais aussi l'image. Un nouveau domaine de recherche s’ouvre
ainsi, concrétisé en 2005 par une commande de MK2 pour la composition d'une nouvelle bande
son pour le chef-d’œuvre du muet Les Trois âges (Three Ages), de Buster Keaton. Ce projet sera
suivi d'une tournée mondiale, occasion pour Jeff Mills de faire preuve de son tout nouveau talent
de VJ.
Si de nouveaux projets associant musique et image sont en préparation, Jeff Mills reste ouvert à
d’autres expériences comme en témoigne son concert en 2005 aux côtés de l’Orchestre
Philharmonique de Montpellier, à l’occasion du 20ème anniversaire du classement du Pont du
Gard au Patrimoine mondial de l'Unesco, Jeff Mills (aux machines) a ainsi interprété aux côtés
d'un orchestre classique une sélection de ses compositions. En 2007 il est invité à créer
l’environnement sonore de l’exposition « Diaspora » au Musée du Quai Branly à Paris et est fait
Chevalier des Arts et Lettres par le Ministère de la Culture.
En 2008, il a participé à l'exposition "Le Futurisme à Paris", présentée au Centre Pompidou avec
une installation audiovisuelle intitulée "Critical Arrangements".
Tout en mixant dans environ 100 lieux différents chaque année dans le monde entier et en
continuant de produire des albums, Jeff Mills s’investit dans de nombreux projets artistiques.
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SYLVAIN GRIOTTO – adaptation musicale
Sylvain Griotto a étudié le piano au Conservatoire national de région de Montpellier, il entre dans
la classe de composition de ce même conservatoire ainsi qu'en harmonie, écriture, contrepoint et
orchestration. Il poursuit ses études au Conservatoire supérieur de musique de Paris et obtient, en
octobre 2003, le prix de Composition.
Il exerce le métier de pianiste en accompagnant des chanteurs ainsi que des classes de danse
classique et contemporaine, notamment au CNSMDP depuis 2003.
De 2007 à 2011, Il a enseigné la composition au CFMI de Tours, ainsi que l'accompagnement
chorégraphique au CNSMDP.
Depuis 2008, il collabore avec l’Orchestre National d’Île de France dans le cadre de plusieurs
ateliers de composition avec des élèves de lycée, collèges et primaire en Île de France.
Il compose des musiques instrumentales (du duo d'instruments à l'orchestre) ainsi que des pièces
électro-acoustiques et des chansons.
Il collabore en tant que pianiste et clavier avec des artistes tels que Benoit Guivarch (Carp), Babet
(Dionysos) et à partir de Septembre prochain Rosemary Standley (Moriarty) sur la nouvelle
création de la metteur en scène Juliette Deschamps au Théâtre de la Bastille à Paris.
J'aime les univers décalés, les superpositions improbables et toutes sortes de bizarreries musicales
qui nous entourent, toujours à l'écoute de la poésie et de l'humour qui s'en dégagent.
En 1995, ma première pièce : « sextuor pneumatique », confronte piano et instrumentistes à vent,
jouant parfois avec une seule main pour pouvoir taper avec l’autre sur toutes sortes d’ustensiles de
cuisine.
En 2001, la pièce électro-acoustique : « La peur », avec la voix de Catherine Pierre, nous fait vivre en
temps réel, l’angoisse du lecteur d’une nouvelle de Guy de Maupassant.
En Mars 2002, la pièce « Vous n’allez pas l’appeler Blaise ?! » travaille sur la personnalité de l’acteur
Louis de Funès, transcription au saxophone de répliques de cinéma, et dérapages hystériques d’une
soprano aux apparences sérieuses !
En Septembre 2002, une commande de la biennale de Venise donne « Avant une pensée triste », duo
pour Piano et accordéon, dans lequel l’écriture savante manipule les clichés du tango, argentin ou
musette.
En 2003, pour mon prix de composition, je mélange tous les musiciens de l’orchestre dans une
disposition anarchique pour une grande manifestation de fonctionnaires de la musique.
En 2005, Je transforme les membres du quatuor Axone en groupe de rock, en travaillant sur les
sonorités des guitares saturées transposées au saxophone ! Ce sera « Les fils du métal ».
En 2006, Catherine Pierre, la récitante de « la peur » devient la librettiste de « l’Île sans nom », une
fable musicale pour 2 chœurs, solistes et 2 pianos, librement inspirée de l’histoire singulière de l’île de
Nauru, république insulaire d’Océanie.
En 2009, les 2 plasticiens Alain Sonneville et Pierre-Claude de Castro font appel à moi pour raconter
en film leur folle nuit au musée des beaux-arts de Rouen: "Vacance" est une fantaisie muséale écrite
pour le personnel du musée jouant leur propre rôle, du gardien au directeur !
En 2012, "I have a dream" est un grand projet pédagogique dans le cadre de l'Orchestre National
d'île de France réunit 4 classes de CP d'Alfortville pour un hommage à Martin Luther King.
Tout au long de mon parcours compositionnel, l’accompagnement de la danse est ma nourriture
musicale quotidienne. Parfois, le monde de la musique et celui de la danse se télescopent plus qu’ils
ne se complètent. Les décalages, ambiances surprenantes et malentendus entre musicien et danseurs
ne sont pas pour me déplaire !
Sylvain Griotto
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DARRELL ANG- Directeur musical de l’Orchestre Symphonique de Bretagne
Né à Singapour, Darrell Ang est violoniste et a étudié également le piano et le basson. Après des
prix au conservatoire de Saint-Pétersbourg et à l’Université de Yale, il a suivi les cours
d’interprétation auprès de Sir Colin Davis, Lorin Maazel, J.E. Gardiner... En 2007, il remporte le
Premier Prix du 50ème Concours International de Besançon, ainsi que l’unanimité de la part des
musiciens de l’orchestre. Il a également remporté le prix du Concours « Arturo Toscanini » à
Parme en 2008. Cofondateur en 2011 du Saint-Pétersbourg Chamber Philharmonic, Darrell Ang
est fréquemment invité à l’Opéra. Il retourne régulièrement à Saint-Pétersbourg pour collaborer
au festival des Nuits Blanches.
À Singapour, Darrell Ang est Directeur Musical du Singapore National Youth Orchestra qu’il amène
en tournée en Europe en 2012. Un statut très particulier s’offre alors à Darrell Ang : L’Orchestre
Symphonique de Singapour a créé pour la première fois dans son histoire centenaire le poste du
«Young Associate Conductor». En 2011, après Gustavo Dudamel, Darrell Ang a été choisi par le
Philharmonia Orchestra et le London Philharmonic, à l’unanimité par Esa-Pekka Salonen, Sir Colin
Davis et Vladimir Jurowsky pour être le jeune chef en résidence, soutenu par la Allianz Cultural
Foundation.
Darrell Ang a été nommé Directeur musical de l’Orchestre Symphonique de Bretagne en décembre
2011.
Extraits d’une interview de Darell Ang
Quel fut votre premier contact avec la musique ?
J’ai commencé lorsque j’avais quatre ans, mais je ne peux pas vraiment dire qu’à l’époque j’aimais ça. Par
contre, c’est à l’âge de douze ans que je commençai d’apprécier la musique, surtout lorsque je m’en servis pour
impressionner la fille dont j’étais amoureux.
Qu’est-ce qui vous a décidé à devenir chef d’orchestre ?
À quatorze ans, une nuit, j’ai rêvé que j’étais chef d’orchestre, même si, à l’époque, je ne savais pas en quoi cela
consistait exactement. Mais c’est à partir de ce moment que j’ai voulu devenir chef. C’est donc un rêve qui m’a
décidé !
Vous êtes originaire de Singapour. Vous rappelez-vous quand vous avez entendu parler de la
Bretagne pour la première fois ?
Dès mon plus jeune âge, je me suis imprégné de la culture ancienne par la littérature. Très attiré par l’univers
des contes et légendes, j’ai énormément entendu parler de Merlin, de Brocéliande… et cela a éveillé mon intérêt
pour la Bretagne, un intérêt qui ne m’a plus jamais quitté.
Vos compositeurs préférés ?
Il y en a tellement ! S’il faut vraiment en choisir un, je citerais alors Mozart. Puis aussi Mahler, Sibelius, Bach…
Aimez-vous d’autres styles de musiques ? Allez-vous puiser des idées en d’autres genres ?
Écouter un répertoire varié représente pour moi une source d’inspiration infinie. J’adore le jazz et les artistes
indépendants, comme Fiona Apple ou Amy Winehouse. J’aime également stimuler l’imaginaire grâce à la
littérature, notamment la fiction, et je suis un grand amateur de cinéma indépendant.
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