1 Méthodes des matrices constituantes
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1 Méthodes des matrices constituantes
Calcul de l’exponentielle Compléments aux tds On considére le calcul d’une exponentielle de matrice A ∈ Rn×n , noté eA . Soit λi la iieme valeur propre de A de multiplicité ni . 1 Méthodes des matrices constituantes On considère une fonction ½ f: R → C , x 7→ f (x) telle que f (A) est bien défini. On montre qu’ils existent des matrices Zij ∈ Rn×n telles que f (A) = r P à f (λi )Zi,1 + i=1 nP i −1 j=1 ! dj f dλj (λi )Zi,j+1 Les matrices Zij sont appelées composantes ou matrices constituantes de A et sont indépendantes de la fonction f choisie. Pour calculer f (A), il suffit donc de calculer les matrices Zij et ensuite appliquer la formule. Exemple 1 Soit · A= 1 −2 2 −3 ¸ , calculons eAt . La première étape est de de calculer ses valeurs propres solutions de det(λI −A) = (λ+1)2 . Nous obtenons alors une valeur propre λ1 = −1 de multiplicité 2. L’utilisation de la formule nous donne : df f (A) = f (λ1 )Z11 + (λi )Z12 dλ Choisissons f (x) = 1, nos obtenons alors f (A) = I et · ¸ 1 0 Z11 = I = 0 1 df Choisissons f (x) = x − λ1 , nous avons f (λ1 ) = 0, dλ (λ1 ) = 1 et donc · ¸ 2 −2 A − λ1 I = Z12 = 2 −2 1 Choisissons maintenant f (x) = ext , sa dérivée vaut df dx f (A) = f (λ1 )Z11 · = e · = + te−t Z1 2 1 0 0 1 ¸ · + te e−t (1 + 2t) −2te−t 2te−t e−t (1 − 2t) Exemple 2 Soit df (λi )Z12 dλ + eAt = e−t Z1 1 −t = text on obtient: −t 2 −2 2 −2 ¸ ¸ −2 −1 1 1 , A = 0 −3 −1 1 −3 calculons eAt . Le polynôme caractéristique s’écrit ¯ ¯ ¯ λ+2 ¯ ¯ 1 −1 ¯ ¯ ¯ λ + 3 −1 λ + 3 −1 ¯¯ = (λ+2) ¯¯ det(A−λI) = ¯¯ 0 −1 λ + 3 ¯ 1 −1 λ ¯ ¯ ¯ ¯ ¯ ¯ 1 ¯ −1 2 ¯+¯ ¯ ¯ ¯ λ + 3 −1 ¯ = (λ+2)(λ+3) Nous obtenons ainsi une valeur propre λ1 = −2 de multiplicité 1 et une valeur propre λ2 = −3 de multiplicité 2. f (A) = f (λ1 )Z11 + f (λ2 )Z21 + df (λ2 )Z22 dλ Choisissons comme fonction f (x) = 1, on obtient : Z11 + Z21 = I Choisissons comme fonction f (x) = x − λ2 , on obtient : A − λ2 I = (λ1 − λ2 )Z11 + Z22 Choisissons comme fonction f (x) = (x − λ2 )2 , on obtient : (A − λ2 )2 = (λ1 − λ2 )2 Z11 On obtient finalement 0 0 0 (A − λ2 ) = −1 1 0 = (λ1 − λ2 )2 −1 1 0 2 Z11 2 Z21 1 0 0 0 0 = I − Z11 = 1 1 −1 1 1 −1 1 Z22 = 1 −1 1 0 0 0 Finalement, on obtient eAt = e−2t Z11 + e−3t Z21 + te−3t Z22 c’est à dire eAt 2 e−3t (1 + t) −te−3t te−3t = −e−2t + e−3t (1 + t) e−2t − te−3t te−3t −e−2t + e−3t e−2t − e−3t e−3t Calcul direct de eAt La matrice de transition pour un système de la forme : ½ ẋ(t) = Ax(t) + Bu(t) y(t) = Cx(t) est la matrice φ(t) = eAt . Dans le domaine de Laplace, celle-ci s’écrit Φ(p) = (pI − A)−1 . La procédure pour le calcul de la matrice de transition peut donc être résumer de la manière suivante : • Calculer pI − A. • Calculer (pI − A)−1 = 1 Co(A)T det(pI−A) • Calcul de la transformée de Laplace inverse de (pI − A)−1 . · ¸ 1 −2 , Exemple 3 Soit la matrice A = 2 −3 Calculons (pI − A)−1 . ¯ ¯ p−1 2 det (pI − A) = ¯¯ −2 p + 3 et donc −1 (pI − A) ¯ ¯ ¯ = (p − 1)(p + 3) + 4 = p2 + 2p + 1 = (p + 1)2 ¯ 1 = (p + 1)2 Finalement : " Φ(p) = p+3 (p+1)2 2 (p+1)2 3 · p + 3 −2 2 p−1 2 − (p+1) 2 p−1 (p+1)2 # ¸ Calculons la transformée inverse Un simple décomposition en éléments simples nous permet d’écrire : " # 2 1 2 + − 2 2 (p+1) Φ(p) = (p+1) 2 (p+1) 1 2 − (p+1) 2 2 (p+1) (p+1) La transformée de Laplace inverse de Φ(p) nous donne alors : · −t ¸ e + 2te−t −2te−t At e = φ(t) = , 2te−t e−t − 2te−t résultat identique au résultat obtenu par la méthode des matrices constituantes. 3 Utilisation de la formule matricielle de Sylvester La formule de Sylvester, issue du théorème de Cayley-Hamilton stipule que l’exponentielle de matrice peut s’exprimer comme une combinaison liinéaire des puissances de A. Plus spécifiquement, nous avons la formule suivante : P eAt = nj=0 αj (t)Aj Notons f la fonction scalaire f (x) = ext − Pn j=0 αj (t)xj , on vérifie que f (A) = 0 D’autre part, si λi est une valeur propre de A de multiplicité ni alors nous avons aussi : ³ ´ dk f (λ) dλk ³ λ=λi = dk λt e dλk − Pn j=0 αj (t)λ j ´ λ=λi , ∀k ∈ {0, 1, . . . , ni − 1} Cette dernière série d’équations nous permet alors de déterminer facilement les fonctions αi (t). · ¸ 1 −2 Exemple 4 Soit la matrice suivante A = . L’unique valeur propre est de multi2 −3 plicité 2 et vaut λ1 = −1. En utilisant la formule précédente, on obtient : f (−1) = e−t − α0 (t) + α1 (t) = 0 et ¡ ¢ d f (λ) λ=−1 dλ = te−t − α1 (t) = 0 On en déduit donc α0 (t) = (t + 1)e−t , α1 (t) = te−t et finalement eAt = (1 + t)e−t I + te−t A 4