Solvabilité II - OFI Asset Management
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Solvabilité II - OFI Asset Management
Dossier Solvabilité II La dernière ligne droite Publi-dossier distribué avec l’édition du 22 mai 2014 de L’AGEFI HEBDO Dossier Solvabilité II Les assureurs sur le chemin de Solvabilité II Stéphane Dorlencourt ............................................................................ page 3 L’organisation des placements à l’épreuve de Solvabilité II ............................................................................ page 4 Un suivi du risque davantage formalisé ............................................................................ page 6 Reporting : un défi à relever ............................................................................ page 7 OFI Asset Management – Groupe OFI Société anonyme au capital de 3 257 163 € 22, rue Vernier – 75017 Paris RCS Paris 384 940 342 Responsable publication : Stéphane Dorlencourt Rédaction : Édit 360° Couverture et mise en page : David Sautreau - creaphage.com Crédits photographiques : Hervé Thouroude, Fotolia. Achevé de rédiger le 14/05/2014. Le présent document est réservé exclusivement à desclients professionnels au sens du code monétaire et financier. Il n’est pas contractuel et n’a qu’une vocation informative. OFI Asset Management décline toute responsabilité quant à l’utilisation qui pourra être faite des informations figurant dans ce document. Les chiffres et performances citées sont valables au jour de la réalisation de ce document et ne sont pas un indicateur fiable des chiffres et performances futures. Les données chiffrées, commentaires et analyses figurant dans cette présentation reflètent le sentiment d’OFI Asset Management sur les marchés, leur évolution, leur réglementation et leur fiscalité, compte tenu de son expertise, des analyses économiques et des informations possédées à ce jour. Ils ne sauraient toutefois constituer un quelconque engagement ou garantie de la part d’OFI Asset Management. Il est enfin rappelé que tout investisseur potentiel doit se rapprocher de son prestataire ou conseiller afin de se forger sa propre opinion sur les risques inhérents à chaque investissement et sur leur adéquation avec sa situation patrimoniale et personnelle indépendamment d’OFI Asset Management. Directeur Pôle Services et Solutions du Groupe OFI Place à l’organisation A u fil des exercices préparatoires à Solvabilité II (QIS et autres LTGA), les travaux de décryptage des attentes du régulateur se sont poursuivis. Les principales exigences concernant le reporting sont désormais connues et ont donné lieu à d’importants développements en matière d’infrastructure informatique, afin de maîtriser la chaîne de données destinée à les satisfaire. Les réflexions relatives aux procédures à mettre en place dans le cadre du pilier 2 se précisent autour de la réalisation d’un premier exercice ORSA cette année. Avec l’adoption d’Omnibus II, le 11 mars 2014, la réforme a franchi une nouvelle étape. Le focus semble s’être déplacé des aspects calculatoires vers un chantier plus global sur l’organisation des structures avec comme date cible définitive de mise en conformité, le 1er janvier 2016. Même si leur importance est déjà avérée, cette nouvelle phase englobe de facto l’ensemble des sous-traitants, pour lesquels le challenge sera parfois d’évoluer du statut de prestataire vers celui de partenaire. Les enjeux et impacts spécifiques à la gestion d’actifs étant désormais connus des différentes parties prenantes, notre démarche d’analyse, initiée il y a trois ans au travers d’un baromètre réalisé en partenariat avec L’AGEFI, se devait de changer de méthode. Le groupe Ofi a souhaité la poursuivre dans le cadre d’une enquête qualitative réalisée par le biais d’entretiens avec des investisseurs institutionnels, avec en toile de fonds les conclusions présentées par l’ACPR sur les retours de l’exercice mené en 2013. page 2 Les assureurs sur le chemin de Solvabilité II Si le cap du pilier 1 semble déjà bien franchi, les organismes concernés par cette directive européenne doivent encore relever le défi du suivi du risque et du reporting. Août 2014 adoption par la Commission Européenne du projet 2 et début de la période d’objection de 3 mois (prolongeable de 3 mois) dont bénéficient le Parlement Européen et le Conseil 2014 Printemps 2014 publication de la directive Omnibus II au journal officiel LE CALENDRIER D’APPLICATION DE SOLVABILITE 2 Février 2015 fin de la période d’objection du niveau 2 (au plus tard) 1er avril 2015 Début de certaines procédures d’approbation (modèles internes, ...) 2015 Fin octobre 2014 1ère séquence d’adoption par la commission des projets d’Implementing Technical Standards réalisés par EIOPA L a directive Solvabilité II vise à renforcer la capacité des assureurs, mutuelles et institutions de prévoyance à respecter les engagements pris auprès de leurs clients. Essentielle pour les deux parties, elle a pour objectif d’adapter le niveau de capitaux propres aux risques de toute nature auxquels les institutionnels sont exposés et ce, au niveau européen. Pour cela, cette directive repose sur trois piliers : le pilier 1 porte sur le calcul des provisions techniques et des fonds propres ; le pilier 2 sur le suivi des risques et le pilier 3 sur la communication financière auprès du régulateur et du public. Alors que les étapes de préparation à la directive Solvabilité II s’affinent et que les échéances se rapprochent son entrée en vigueur est programmée au 1er janvier 2016 -, où en sont les organismes concernés dans la mise en oeuvre de ces trois piliers ? Selon l’édition 2014 de l’étude European Solvency II Survey conduite par EY auprès de 170 compagnies d’assurance en Europe, l’état d’avancement est disparate selon les piliers et les pays. Les investisseurs institutionnels français ont quasiment achevé le processus de mise en conformité du pilier 1. D’ailleurs, il semble que ce pilier n’ait pas entraîné de grands bouleversements en matière de structure des placements, le SCR étant considéré davantage comme un critère d’investissement important mais 31 mars 2015 fin de la période de transition Solvabilité II modifiée par Omnibus II 1er janvier 2016 entrée en application du régime Solvabilité II 2023 fin du grandfathering SCR equity 2016 Fin mars, fin juin et fin septembre 2015 trois séquences d’adoption par la commission des projets d’ITS réalisés par EIOPA 2032 fin de la transitoire «taux» et «provisions» 2032 2020 fin de la transitoire IORP 2026 fin du grandfathering fonds propres source : ACTUAIRE SEARCH non déterminant (lire pages 4 et 5). En revanche, des progrès restent à faire sur le pilier 2 mais surtout sur le pilier 3 pour lequel on n’enregistre que peu d’ avancées au cours de la dernière année. Sur ces deux piliers, des exercices de préparation - ORSA et reporting - sont programmés en 2014 et 2015. Les acteurs reconnaissent que ces deux piliers sont de vastes chantiers Dans le contexte réglementaire actuel, la taille est un avantage car ils nécessitent d’importants moyens humains, financiers et d’infrastructures. La formalisation du principe de la personne prudente, le contrôle du risque dans le cadre de la délégation, la collecte et le traitement d’une grande quantité d’informations pour produire les reporting sont autant d’éléments à mettre en place. Cela apportera plus de valeur dans l’organisation des structures avec le renforcement de la sécurisation des activités et une transparence accrue, page 3 admettent les institutionnels. Mais cela ne se fait pas sans coûts. Le secteur de l’assurance compte beaucoup d’entités de tailles très différentes. La facture de la mise en conformité n’est donc pas la même pour tous les acteurs. “Dans le contexte réglementaire actuel, la taille est un avantage, estime Réginald Blondel, responsable gestion actif-passif de Klesia. Les acteurs les plus gros ont beaucoup plus de moyens et de ressources en interne que les petites structures pour se mettre en conformité avec les nouvelles normes”. En effet, la mise en place des différents piliers entraîne une augmentation des coûts de gestion. “Face à l’effervescence et l’inflation réglementaire, nous n’allons pas et ne pouvons pas répondre par une inflation des coûts, déclare AnneSophie Fraissinet, directeur financier à la Mutuelle de Poitiers Assurances. Solvabilité II doit vraiment être mis en place proportionnellement à la taille et à la complexité de l’assureur. C’est l’application du principe de proportionnalité qui figure dans la directive”. Des rapprochements ont même eu lieu pour y répondre. “Solvabilité II a poussé à la concentration du secteur car cette directive implique de nouveaux standards, notamment au niveau des moyens d’analyse, plus exigeants que Solvabilité I”, note Yves Champain, directeur technique et financier d’EOVI MCD. PILIER 1 L’organisation des placements à l’épreuve de Solvabilité II Même si cette directive ne fait pas apparaître à ce jour une modification en profondeur des allocations d’actifs, elle devrait néanmoins entraîner à terme un plus grand recours à la délégation D e par l’accent qu’elle met sur le risque, la directive Solvabilité II interpelle naturellement les acteurs concernés sur la structure de leurs placements. Faut-il renoncer à investir sur certains actifs ? Faut-il opter pour une gestion directe ou déléguée ? En ce domaine, il n’y a pas de dogme. Indicateur clé du pilier 1 de Solvabilité II, le SCR (Solvency capital requirement) détermine le montant de capital réglementaire que l’assureur doit détenir au titre des positions risquées dans son bilan qui, pour le placement varie selon la classe d’actifs (voir tableau). AVIS D’EXPERT Olivier Héreil directeur des gestions d’actifs de BNP Paribas Cardif SCR, un critère parmi d’autres Ainsi, le SCR marché est une contrainte supplémentaire à prendre en compte car le risque de marché participe de façon importante au calcul du SCR global. Cependant, un actif doté d’un SCR faible au sens de Solvabilité II n’est pas un critère d’investissement en soi. “Ce n’est pas parce que le calcul du SCR sur les emprunts d’Etat est limité que nous n’aurons que cette classe d’actifs”, précise Anne-Sophie Fraissinet, directeur financier à la Mutuelle de Poitiers Assurances. La gestion du risque par le calcul du SCR ne doit pas être en totale inadéquation avec la recherche du rendement, de la liquidité et de la gestion du risque de concentration. “Nous n’écartons aucune classe d’actifs, même si le SCR est pénalisant, explique Gérald Chauveau, responsable service financier à la Matmut. On est, certes, sensible au coût du capital mais c’est un critère parmi d’autres validant la décision d’investir ou pas”. Pour certains, il s’agit d’identifier les actifs qui permettent de répondre au mieux à leurs contraintes d’actif-passif. “En tant que fonds de retraite, l’environnement de taux bas nous pénalise car cela nous oblige à actualiser notre passif sur cette base, explique Philippe Rey, directeur des investissements de l’UMR. Aujourd’hui, nous sélectionnons nos actifs davantage en fonction de cette contrainte que de celle du SCR. Mais cela pourrait changer en 2016”. En attendant, l’allocation stratégique reste classique en faisant toujours la part belle aux produits de taux. Cette poche représente 81 % chez BNP Paribas Cardif. À l’UMR, elle pèse plus de 80 % en fonction du régime de retraite concerné. Le solde, composé à plus ou moins 20 %, est investi sur des actions, de l’immobilier, des hedge funds, des infrastructures... Reste à mettre cette allocation d’actifs en musique. “Solvabilité II ne va pas profondément changer notre organisation en matière de gestion d’actifs, affirme Anne-Sophie Fraissinet. Nous Le SCR nous pousse à davantage de diversification «À la différence de Solvabilité I, Solvabilité II prévoit un minimum de capital requis en fonction des différents risques au bilan. Le SCR devient ainsi un paramètre nouveau, car 60 % de cet indicateur provient des actifs. Nous commençons à l’intégrer dans les modélisations de notre allocation stratégique. Le SCR change la donne sur les classes d’actifs dont certaines, comme les actions par exemple, se retrouvent pénalisées. Nous sommes donc passés de 15 % à 10 % sur cette classe d’actifs en quelques années. À l’inverse, nous avons augmenté nos positions sur l’immobilier, qui mobilise moins de fonds propres. Nous prenons en compte les corrélations entre les actifs, ce qui nous pousse à plus de diversification. Ainsi, les hedge funds, le private equity ou encore les actions et les dettes émergentes sont présents dans nos portefeuilles. De plus, d’une année sur l’autre, les variations du SCR deviendront un paramètre important à prendre en compte. La mise en place est complexe, notamment sur le passif qui nécessite des moyens informatiques et d’infrastructures conséquents». page 4 Les institutionnels plus exigeants avec les sociétés de gestion avons depuis toujours géré en direct l’ensemble de nos actifs et souhaitons continuer de procéder ainsi. Nous ne donnons pas de mandat de gestion à des sociétés extérieures et préférons développer en interne nos compétences en ce domaine”. A peine 6 % des 850 millions d’euros d’encours sont placés sur une quinzaine de fonds qui permettent d’accéder à des classes d’actifs sur lesquelles la mutuelle ne pourrait aller en direct faute de gestion optimale du risque. “Nous pratiquons la gestion en direct des obligations notées investment grade (70 % du portefeuille) et de l’immobilier (6% du portefeuille), confie pour sa part Guillaume Ville, directeur du patrimoine de la Carac. En revanche, les actions (8%), l’alternatif (1%), le high yield et les autres classes d’actifs non cotées sont délégués à travers des fonds ouverts sélectionnés en interne”. Avec Solvabilité II, les investisseurs institutionnels envisagent différemment leurs relations avec les sociétés de gestion. “Au-delà de la simple gestion financière des fonds, nous attendons qu’elles comprennent bien cette directive et les problématiques associées, souligne Yves Champain, directeur technique et financier d’EOVI MCD. Cela permettra de nous proposer les services adéquats en matière de calcul de SCR, de suivi du risque, de remontée d’informations”. Autant d’éléments discriminants dans le choix d’une société de gestion. Mais sans que cela génère une hausse des coûts pour l’investisseur. Par ailleurs, les assureurs, mutuelles et institutions de prévoyance se montrent circonspects sur les produits clé en main optimisant le SCR, considérant qu’il n’y a pas de solution unique et qu’investir uniquement sur la base du SCR peut s’avérer risqué. L’attrait de la délégation Chez certains acteurs, la délégation tient une place autrement plus importante. Le groupe de protection sociale Klesia pratique la parité entre gestion directe et déléguée. “Pour la seconde, nous avons confié nos actifs à cinq sociétés de gestion - un nombre qui peut évoluer aux profils de gestion différent, à travers des mandats ou des fonds dédiés, explique Réginald Blondel, responsable gestion actif-passif. Généralement, nous procédons par appels d’offre pour sélectionner nos gérants tiers et revoyons notre sélection tous les trois ans”. Mais d’autres investisseurs institutionnels vont plus loin dans cette pratique. “Cela fait dix ans que nous avons commencé à externaliser notre gestion, raconte Philippe Rey. Aujourd’hui, sur 8,5 milliards d’euros d’encours, 90 % le sont sous forme de fonds dédiés et de mandats auprès de différentes sociétés de gestion dont quatre principales. Cela nous apporte une sécurisation, une analyse croisée des titres sélectionnés et une expertise via les gestionnaires avec lesquels nous travaillons, ce qui rassure l’ACPR, nos partenaires et nos administrateurs. Nous pouvons ainsi concentrer nos forces sur la réglementation, l’actif-passif etc …”. Une approche qui pourrait se développer. En effet, une étude du cabinet Périclès Actuarial révèle que 63 % des organismes qui envisagent de réorganiser leur gestion d’actifs ont décidé de le faire par le biais de mandats auprès d’une ou plusieurs sociétés de gestion. De même, “avec Solvabilité II, nous observons une tendance au développement d’OPCVM dédiés, constate Olivier Héreil, directeur des gestions d’actifs de BNP Paribas Cardif. Contrairement aux fonds ouverts, la société de gestion peut, à notre demande et en fonction de nos besoins, faire évoluer l’orientation des placements”. Surtout, les fonds dédiés semblent être la solution afin de satisfaire aux nouvelles obligations réglementaires notamment en matière de reporting. TYPE D’ACTIFS NIVEAUX DE CHOC À APPLIQUER ASSIETTE SENS DU CHOC RISQUE Actions cotées sur les marchés réglementés dans les pays qui sont membres de l’EEE ou de l’OCDE 39% + Ajustement symétrique Valeur de marché du titre Baisse Action Actions cotées en bourse dans les pays qui ne sont pas membres de l’EEE ou de l’OCDE / Actions qui ne sont pas répertoriées ou titres financiers qui ne peuvent pas être alloués aux sous-modules du SCR Marché (notamment des hedge funds, matières premières et autres placements alternatifs, etc) 49% + Ajustement symétrique Valeur de marché du titre Baisse Action Participations stratégiques 22% Valeur de marché du titre Baisse Action Immobilier physique ou titre non leveragé 25% Valeur de marché du titre Baisse Immobilier Fond immobilier ou titre leveragé 39% ou 49% Valeur de marché du titre Baisse Immobilier Un choc appliqué à chaque maturité Courbe des taux sans risque Hausse / Baisse Taux Obligations Corporate Un choc de spread en fonction de la duration et de la qualité de crédit de l’émetteur Valeur de marché du titre Hausse Spread Obligations d’Etat Un taux appliqué à chaque maturité Courbe des taux sans risque Hausse / Baisse Taux source : Optimind Winter page 5 PILIER 2 Un suivi du risque davantage formalisé Si le principe de la personne prudente était déjà implicitement appliqué, l’ORSA demande un effort supplémentaire, d’autant que les premiers rapports sont attendus pour septembre prochain. A u coeur du pilier 2 des nouvelles règles prudentielles, le risque fait l’objet d’un suivi accru. Solvabilité II instaure ainsi le principe de la “personne prudente”, nécessitant une fine connaissance des actifs et instruments financiers en position. La directive Solvabilité II n’impose pas la nomination d’une personne physique. “Mais l’ensemble des qualités d’une personne prudente doivent se retrouver dans la gestion d’actifs”, souligne Anne-Sophie Fraissinet, directeur financier à la Mutuelle de Poitiers Assurances. Mais dans les faits, cette pratique était implicite. “Nous avons toujours eu une politique d’investissement prudente, indique Mais Réginald Blondel, responsable gestion d’actif-passif de Klesia. En l’ensemble termes de placement, le “principe des qualités de personne prudente” existait d’une personne déjà en interne”. “Nous partons de l’idée que, pour investir dans un prudente produit financier, il faut être capable doivent se d’en appréhender et d’en maîtriser parfaitement les risques”, précise retrouver Gérald Chauveau, responsable dans la gestion service financier de la Matmut. Cela exclut pour certains, comme d’actifs Klesia, les placements dont les risques inhérents ne sont pas toujours bien connus (dérivés, produits structurés, titrisation). Au-delà d’une organisation spécifique, “les nouvelles règles prudentielles ont surtout permis de cadrer, de formaliser et de structurer ce principe et ainsi de mieux approfondir l’analyse du risque”, insiste Yves Champain, directeur technique et financier d’EOVI MCD. A l’UMR, “c’est la direction des risques qui incarne la “personne prudente”, explique Philippe Rey, directeur des investissements. Son rôle est de surveiller et mesurer les différents risques à l’aide d’indicateurs de suivi sur l’ensemble des placements. Côté gouvernance, nous avons une série de comités, dont un dédié aux engagements et aux placements. Nous avons par ailleurs un comité d’investissement pour les supports peu liquides (gestion alternative, infrastructures...)”. Un suivi qui nécessite également l’acquisition de logiciels dédiés. Dans tous les cas, cela nécessite d’avoir en interne des experts ayant une parfaite compréhension des actifs, en particulier dans le cadre d’une gestion déléguée. En effet, l’article 49 complique encore un peu plus le suivi du risque en cas de délégation. “Vis-àvis du régulateur, l’assureur reste responsable des actifs délégués et doit contrôler ce qu’il confie au gérant délégataire, précise Olivier Héreil, directeur des gestions d’actifs de BNP Paribas Cardif. A charge pour lui de réaliser un audit de l’organisation et des informations fournies par le gérant, et de vérifier qu’elles sont en adéquation avec la politique de l’assureur”. La Matmut a, pour sa part, édicté une charte déontologique définissant les règles auxquelles doivent se soumettre ses sous-traitants. L’ORSA : un processus chronophage Mais le suivi du risque va désormais plus loin. L’article 45 de la directive Solvabilité II impose la réalisation d’un ORSA (Own risk and solvency assesment). Ce rapport annuel remis au régulateur renseigne sur la capacité d’appréhender tous les risques de l’entreprise pour ensuite définir une stratégie. Il faut donc prendre en compte ceux que la formule standard ne mesure pas car difficilement quantifiables comme les risques opérationnels, de liquidité, de réputation… A l’instar de l’UMR ou de la Matmut, se doter d’une cartographie des risques peut être un bon outil pour avoir une vision globale. “Le suivi des risques nécessite la mise en place d’une organisation spécifique ainsi qu’une série d’indicateurs, afin de prendre notamment des décisions d’investissement conformes à Solvabilité II”, confirme Guillaume Ville, directeur du patrimoine chez Carac. L’ORSA nécessite ainsi l’utilisation de logiciels dédiés, la mobilisation de personnes en interne comme en externe, mais aussi d’importants moyens financiers. Sans compter le temps qui y est consacré. Sur ce point, les acteurs concernés son unanimes : l’ORSA est véritablement chronophage. Les premiers rapports ORSA sont attendus pour le 24 septembre 2014. Une date choisie de façon à laisser aux organismes le temps de s’approprier les dernières spécifications techniques de l’EIOPA intégrant le paquet branches longues d’Omnibus II. Et à l’ACPR le temps d’en faire un bilan avant la fin 2014. page 6 PILIER 3 Reporting : un défi à relever D Face à l’ampleur du chantier, son optimisation passe par une relation coordonnée entre investisseurs, sociétés de gestion et dépositaires ans le cadre de la préparation à Solvabilité II, le pilier 3, relatif aux obligations de reporting au public et au régulateur, est un élément essentiel. “Nous entrons aujourd’hui dans une phase de transition de pilotage et de reporting des actifs financiers par le risque”, considère Réginald Blondel, responsable gestion d’actif-passif de Klesia. À compter de 2016, les reporting, sur une base trimestrielle et annuelle, intégreront une chaîne complète de production de données. Si l’ensemble des protagonistes n’hésitent pas à souligner la complexité et la lourdeur du chantier, ils reconnaissent cependant les avantages d’une pratique plus poussée et, in fine, plus aboutie de cet exercice. “En matière de reporting, nous sommes conduits à renforcer les indicateurs destinés à suivre les risques de marché avec plus de formalisation sur le suivi de certaines expositions, reconnaît Guillaume Ville, directeur du patrimoine à la Carac. Le reporting réglementaire va contribuer à faire évoluer les outils de pilotage interne”. Les assureurs, les mutuelles et les institutions de prévoyance doivent être capables de récupérer un grand nombre de données sur chaque ligne détenue directement ou via des fonds, afin de calculer le ratio de solvabilité SCR (Solvency Capital requirement). Le grand principe de Solvabilité II est la transparisation, qui devient ainsi un facteur différenciant dans la sélection des sociétés de gestion et des fonds. “La capacité à donner l’inventaire détaillé de ses fonds sera, à un moment ou à un autre, un critère discriminant dans le choix de nos partenaires”, déclare Yves Champain, directeur technique et financier d’EOVI MCD. Néanmoins, certains considèrent que cette règle peut souffrir des exceptions lorsque le coût en capital de l’investissement est marginal. Des exceptions possibles En outre, pour certains OPCVM, le régulateur tolère de fonctionner autrement. “Lorsqu’ils sont d’une taille significative, nous réaliserons une transparisation totale, indique Olivier Héreil, directeur des gestions d’actifs de BNP Paribas Cardif. En revanche, pour les plus petits, l’analyse du risque pourra se faire à partir du benchmark de l’OPCVM”. Enfin, en vertu du principe de proportionnalité, la directive Solvabilité II rend en effet l’exemption possible, si un tel reporting représente une charge disproportionnée compte tenu de la nature, de l’ampleur et de la complexité des risques inhérents à l’activité de l’entreprise et si ces informations sont communiquées au moins une fois par an. La complexité de cette nouvelle contrainte devrait - à terme - pousser les assureurs, les mutuelles et les institutions AVIS D’EXPERT Philippe Rey directeur des investissements, UMR «Les piliers 1 et 3 de la directive Solvabilité II imposent respectivement le calcul du SCR de marché et de communiquer à l’ACPR des états prudentiels très détaillés. Pour compléter au mieux ces états et optimiser le SCR, nous devons donc connaître l’ensemble de nos positions et leurs caractéristiques : c’est la transparisation. S’il est assez facile d’avoir un niveau d’information important sur des lignes détenues en direct, c’est un peu plus complexe dans le cadre d’un fonds puisque chacune des sociétés de gestion avec lesquelles nous travaillons nous communique un reporting au format pas toujours homogène. de prévoyance à réduire le nombre de sociétés de gestion auxquelles ils font appel. “Travailler avec plusieurs sociétés de gestion n’est pas forcément un avantage en termes de transparisation”, souligne Gérald Chauveau, responsable service financier à la Matmut. Pour simplifier la structure de leurs portefeuilles, les institutionnels seront aussi tentés de se tourner davantage vers les mandats ou les fonds dédiés. Des fonds dont le nombre de lignes pourrait aussi se réduire. L’investisseur trouvera là un moyen de renforcer ses contrôles grâce à des analyses qualitatives. L’accent mis sur la qualité et l’exhaustivité de l’information impacte également les dépositaires. “La mise en place de Solvabilité II donne implicitement de nouvelles fonctions à ces derniers, note Yves Champain. Ils auront vocation à standardiser les reporting et l’ensemble des informations soumises aux nouvelles contraintes réglementaires”. Là aussi, Solvabilité II encouragera les organismes concernés à réduire le nombre de dépositaires avec lesquels ils travaillent, si ce n’est pas déjà le cas. En réduisant le nombre d’intermédiaires, cette rationalisation enrichira les modèles de données dédiés au reporting réglementaire, d’améliorer le reporting interne et de permettre à l’ensemble des acteurs de limiter les coûts qui y sont associés. La matrice Ampère optimise la transparisation et son coût Le Club AMPERE, avec le soutien de l’Association française de la gestion financière et la collaboration d’investisseurs institutionnels, a donc définit une matrice d’inventaire qui a pour objectif de devenir un standard de marché. Nous avons adopté ce modèle et demandé à nos partenaires de nous transmettre une matrice Ampère détaillée qui comprend 130 critères. Ensuite, à l’aide d’un outil développé en interne, nous consolidons l’ensemble de ces matrices afin de calculer notre exposition nette et contrôler le risque de concentration. Cette matrice permet ainsi d’optimiser la transparisation et le coût qui y est associé”. page 7 PARTENAIRE de vos INVESTISSEMENTS * Classement bfinance en France, avril 2014 • ** Étude Novethic, juin 2013. 40 ans 8 d’existence ème société de gestion 4 Une offre complète de gestion sur les principales classes d’actifs et stratégies déléguée institutionnelle* Une approche institutionnelle ème société de à travers des solutions et services sur-mesure gestion ISR** 60 Mds€ d’encours sous gestion 90 Un ancrage fort dans l’économie sociale dont 40 Mds€ en gestion sous mandat % des encours soumis à Un actionnariat solide Solvabilité II Suivez-nous sur twitter : @Solva2OFI 22, rue Vernier 75017 Paris • Tél. : +33 (1) 40 68 17 17 • www.ofi-am.fr