Mesdames, Mesdemoiselles, Messieurs, Je vous remercie d`avoir

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Mesdames, Mesdemoiselles, Messieurs, Je vous remercie d`avoir
Mesdames, Mesdemoiselles, Messieurs,
Je vous remercie d’avoir accepté notre invitation pour cette 10ème
cérémonie des vœux que j’ai le plaisir de présider. Merci de vous être
déplacés aussi nombreux pour partager le message des élus municipaux
qui m’entourent, mais aussi le moment de convivialité qui suivra.
Comme chaque année, je suis accompagné des membres du Conseil
Municipal, du Conseil Municipal des Jeunes, du (des) représentant(s) de
la Région Centre, du département du Loiret et de la Communauté de
Communes du Canton de La Ferté St-Aubin, de la représentante de M.
le Député et de M. le Sénateur. Je salue également la présence de Maires
et d'élus des communes voisines.
En ce début d’année 2011, je souhaite tout d’abord vous présenter mes
meilleurs vœux de santé, de bonheur, d’accomplissement de tous vos
projets et de l’ensemble de vos souhaits, pour vous-même, pour votre
famille, votre environnement proche mais aussi pour la société en
général.
Au moment, de façon un peu rituelle mais pas inutile de formuler des
vœux, je veux vous faire partager quelques unes de mes réflexions et de
mes espérances.
Il y a quelques jours, dans un grand quotidien national, je lisais la
chronique
d’un
chercheur
du
CNRS
intitulée
« les
surprises
prévisibles ».
S’appuyant sur le récent épisode neigeux vécu début décembre, il
expliquait comment et pourquoi, en dépit de tous les messages d’alerte
adressés par Météo France, le blocage de régions entières n’a pu être
évité, provoquant un effet de surprise alors que des mesures de
précaution auraient pu être prises.
Au travers de cet exemple, ce chercheur a analysé plusieurs événements
importants voire d’une certaine gravité (comme les attentats du 11
septembre aux Etats-Unis ou la crise financière de 2008-2009) que les
décideurs n’ont pas su ou voulu prévenir alors qu’il disposait de toute les
informations nécessaires pour les éviter ou en atténuer les effets.
Je ne peux m’empêcher de faire un parallèle avec quelques sujets, très
divers, issus de l’actualité, illustrant soit un défaut d’analyse, soit un
choix délibéré, mais ayant tous des conséquences négatives, souvent
présentées comme des surprises, alors que les effets potentiels en étaient
parfaitement connus : je pense au scandale du Médiator, à la pénurie de
médecins, aux dysfonctionnements de la SNCF, à la hausse de
l’endettement de l’Etat (loi TEPA, bouclier fiscal, suppression de la TP),
à la baisse des investissements publics par les collectivités locales (baisse
des dotations, transfert de responsabilités et de charges, renforcement
des normes, limitation des financements croisés), aux effets nocifs de la
semaine scolaire de 4 jours… Voici quelques exemples, présentés comme
surprenants mais parfaitement prévisibles !
Dans le même ordre d'idée, je veux attirer votre attention sur un dossier
particulièrement important, dont le sort va être tranché en 2011: la prise
en charge de la dépendance. La « surprise prévisible » peut être bonne
ou douloureuse : soit un financement solidaire est mis en place, taxant
tous les revenus de façon progressive, et le système bénéficiera à tous
ceux qui en ont besoin, soit, en complément de la solidarité nationale, il
sera fait appel à la contribution individuelle des Français auprès
d’organismes mercantiles, et alors, de façon tout à fait inéluctable et
prévisible, seuls ceux qui en auront eu les moyens pourront prétendre à
cette prestation.
Fort de ces constats, mon espoir réside dans le fait que les Français
prennent conscience qu’il n’y a pas de fatalité dans toutes les politiques
qui s’appliquent. Toutes résultent d’un choix, basé sur des valeurs et une
vision de l’avenir de notre société.
A cet égard, un jeune homme de 93 ans, Stéphane Hessel, résistant
pendant la 2nde guerre mondiale et co-rédacteur de la déclaration
universelle des droits de l’homme de 1948, vient d’écrire un ouvrage
d’une vingtaine de pages que je vous recommande. (en plus, il ne coûte
que 3 € !) Il s’intitule « Indignez-vous ! »
Il démontre parfaitement comment les conquêtes sociales de la
Résistance sont mises à mal, au nom de difficultés de financement, alors
que la production de richesses a considérablement augmenté depuis la
Libération, période où notre pays était ruiné. Il appelle donc à « une
insurrection
pacifique ».
Je
cite :
« les
responsables
politiques,
économiques, intellectuels et l’ensemble de la société ne doivent pas
démissionner, ni se laisser impressionner par l’actuelle dictature des
marchés financiers qui menace la paix et la démocratie ».
Et il conclut par cette formule, prononcée en 2004, lors du nouvel appel,
60 ans après, du Conseil National de la Résistance :
« Créer, c’est résister. Résister, c’est créer »
L’équipe municipale que je conduis depuis 2001 s’inspire largement de
cet appel à créer pour résister, à la fois empreint de volontarisme et
d’optimisme.
C’est pourquoi, chaque fois qu’un sujet nous interpelle, nous l’évoquons
en Conseil Municipal, nous prenons position publiquement et nous
définissons des moyens d’action. Ainsi en 2010, nous avons dénoncé le
régime iranien et participé à la mobilisation en faveur de Sakineh, cette
femme menacée de lapidation. Nous avons apporté notre soutien aux
otages retenus partout dans le monde, notamment en Afghanistan. Nous
avons déclaré notre opposition à la réforme des collectivités locales
comme nous l’avions fait auparavant contre la suppression de la Taxe
Professionnelle et nous avons formulé des propositions alternatives.
Nous nous sommes opposés au recul de certains services publics comme
La Poste ou la SNCF tout récemment. Pour nous, la politique municipale
s’inscrit dans une démarche globale, fondée sur des valeurs et des
convictions.
Cela se traduit par des politiques très ciblées que je voudrais vous
résumer en quelques mots.
En matière d’habitat, nous avons voulu que notre ville soit accessible à
tous, quel que soit le niveau de revenus. Nous sommes satisfaits d’avoir
concrétisé cet objectif par l’inauguration de 21 logements locatifs
sociaux à Vinauger, tout comme nous sommes heureux de constater le
succès, malgré la conjoncture, de la ZAC du Rothay. Notre choix de
privilégier la mixité de l’habitat, grâce à un montage permettant de
limiter le prix du foncier, se révèle positif.
Le renforcement des animations intergénérationnelles et des actions de
solidarité constitue également un axe fort de notre équipe municipale. Le
changement de nom du Centre Social en Maison de l’Animation Sociale
et de la Solidarité en est l’une des illustrations. Le fait d’y avoir accolé le
nom de Marie-Jeanne Lemaire, créatrice à La Ferté Saint Aubin d’une
action sociale empreinte d’une haute valeur humaniste, est aussi
fortement symbolique.
Nous attachons une très grande importance à maintenir voire à
développer une offre culturelle, sportive, associative et éducative
diversifiée et de qualité. Malgré un contexte budgétaire difficile, nous
sommes persuadés que ces actions constituent le ciment de la société
fertésienne et contribuent de façon essentielle à la qualité de notre vie
quotidienne.
Nous avons persévéré dans une démarche participative vis-à-vis des
habitants de notre ville. Ainsi, de nombreuses réunions d’échange ont eu
lieu, en 2010, concernant le plan de circulation et les zones bleues en
centre ville, l’agenda 21, le projet de 26 logements locatifs sociaux sur
l’ancien site des ateliers municipaux ou encore les orientations
budgétaires pour 2011, sans parler des structures habituelles de
concertation dans les écoles, les centres de loisirs, à la bibliothèque, etc…
De même, nous ne relâchons pas nos efforts en matière d’information au
travers de notre site internet et de nos publications mensuelles.
L’Education à la Citoyenneté est une dimension importante que nous
développons au travers du Conseil Municipal des Jeunes. Je veux
souligner le plaisir qui est le notre de voir des jeunes de 12 à 18 ans
s’impliquer dans la vie collective, réaliser des projets tels que le parcours
de cross dans les bois du stade, un concert caritatif en soutien à une
association de polyhandicapés, la participation à la collecte de la Banque
Alimentaire et au Téléthon, l’échange européen avec des jeunes
Allemands de Rhede, la présence active à toutes les cérémonies
patriotiques. Et comme il n’y a pas d’âge pour parfaire son éducation,
nos aînés ont beaucoup appris en visitant le Sénat en septembre dernier
et, en leur nom, je tiens à remercier JP Sueur pour son accueil et la
qualité de ses explications.
Nous nous attachons également à conforter le tissu économique,
notamment commercial, de notre ville afin de préserver une offre
diversifiée et appréciée par les Fertésiens. C’est ainsi que nous nous
sommes mobilisés pour faire en sorte que l’offre de presse et de librairie
soit maintenue, alors que la fermeture de la maison de la presse, en mars
prochain, a pris tout le monde de court. Sans nous immiscer dans des
projets commerciaux qui ne relèvent pas de la collectivité, nous avons
contacté un commerçant, l’avons mis en relation avec le distributeur
départemental de presse et permis d’assurer le maintien d’un service
commercial utile aux Fertésiens et aux autres commerçants du centre
ville.
Enfin, nous nous sommes engagés dans une approche environnementale
de l’ensemble de nos actions, en commençant à définir les contours d’un
agenda 21 avec les agents municipaux et avec les Fertésiens. Il s’agit
pour nous de nous inscrire dans une démarche, à la fois rigoureuse et
réaliste, de protection de notre environnement en fixant des objectifs, en
définissant des méthodes et des indicateurs nous permettant d’en
mesurer les effets.
Le diaporama qui défile sous vos yeux est là pour compléter le compterendu de l’année 2010. Ainsi, vous apercevrez le nouveau Centre
Technique Municipal qui nous a permis de regrouper sur un seul site,
dans des conditions modernes et adaptées, l’ensemble des services
techniques et de l’urbanisme. Mais peut-être l’avez-vous visité à
l’occasion des portes ouvertes organisées en fin d’année.
Pour terminer le retour sur l’année écoulée, je veux signaler les
réalisations de la Communauté de Communes à laquelle nous
appartenons et que nous co-animons avec les 5 autres communes de
notre canton, sous la présidence de Xavier Deschamps.
La viabilisation d’une 2ème tranche de la Chavannerie a été réalisée en
2010 et va nous permettre d’accueillir de nouvelles entreprises. Des
services ont été renforcés et étendus sur l’ensemble du territoire
communautaire, ce qui concrétise le pacte originel qui nous unit depuis
2006. Je veux parler du service de portage de repas à domicile, des
diagnostics et conseils pour les assainissements individuels, du
traitement du RSA et du Relais d’Assistantes Maternelles itinérant. Et
puis, la décision la plus attendue a été prise en septembre dernier : je
veux parler de la réalisation du Complexe Aquatique. Comme vous le
lirez dans le prochain bulletin de la Communauté de Communes, le
projet est lancé. D’ailleurs, avant-hier, dans le cadre d’une 1ère étape du
concours d’architecte, nous avons choisi 3 équipes de maîtrise d’oeuvre
qui devront nous présenter leur projet fin mars afin que nous puissions
désigner le lauréat. Le site est retenu : il s’agit du Cosson à
l’emplacement de l’ancien bassin découvert. L’enveloppe budgétaire est
définie : 4 M€ environ pour la tranche ferme et 1,2 M€ pour une
éventuelle tranche conditionnelle. Le financement pourra être assumé
grâce à un effort partagé par la Communauté de Communes et les 6
communes, subventionnées par la Région, le Département et, nous
l'espérons, l'Etat. Je veux signaler l’esprit de responsabilité qui nous a
tous animés pour prendre cette décision, alors que les ressources de la
Communauté de Communes issues de l’ex-Taxe Professionnelle ne sont
pas encore précisément connues. Ce n’est qu’en 2011 que nous aurons
une vision exacte de nos moyens. C’est donc au moment du résultat de
l’appel d’offres, au cours du 1er semestre 2012, que nous saurons si le
projet peut être assumé sans augmentation de la fiscalité, ce que nous
recherchons évidemment.
Avant d’évoquer les perspectives pour 2011, je souhaite vous dire, que si
l’année 2010 a été compliquée, elle a également été utile car structurante
et donc porteuse d’espoir pour l’avenir.
Elle a été compliquée car il nous a fallu évoluer dans un contexte
contraint pour réussir à bâtir un budget équilibré, sans recours à
l’emprunt et sans hausse de la fiscalité.
Elle a été utile car elle nous a permis de renforcer le dialogue, l’écoute
mutuelle dans la recherche des meilleures décisions à prendre. Elle a
confirmé le climat constructif qui règne au sein de notre collectivité
malgré les périodes difficiles que nous traversons, pour des raisons de
contrainte extérieure.
Enfin, l’année 2010 a été structurante, et ce , pour plusieurs raisons.
L’examen en profondeur par tous les services, de leur organisation et de
l’utilisation des moyens budgétaires alloués, a jeté les bases d’une
méthode de travail qui sera profitable pour l’avenir. A nous de la
poursuivre et de la parfaire.
Plusieurs dossiers ont été lancés comme l’agenda 21 ou ont abouti
comme le projet de la Maison de l’Animation Sociale et de la Solidarité
ou encore l’actualisation et le renforcement des compétences de la
Communauté de Communes.
En matière d’immobilier, l’acquisition tant attendue du nouveau Centre
Technique Municipal que j’évoquais à l’instant, a aussi permis une
redistribution des bureaux au sein de l’Hôtel de Ville, favorisant l’accès
du public et les conditions de travail des agents municipaux.
Enfin, nous avons porté des efforts particuliers en restructurant la
Direction des finances, en la dotant de moyens nouveaux permettant
d’établir une prospective à 5 ans et des outils de suivi encore plus
efficaces.
Cette analyse prospective, rendue nécessaire par le désengagement
grandissant de l’Etat et les effets de la crise, porte sur l’évaluation de nos
ressources et de nos charges jusqu’en 2015. Elle nous a servi à fixer une
nouvelle feuille de route en matière d’investissements à venir.
Alors que les versements de l’Etat, pour notre ville, progressaient de
120 000 €/an entre 2001 et 2006, ils seront en baisse de plus de 40 000 €
en 2011. Dans le même temps, nos charges augmentent mécaniquement
d’environ 250 000 €. Le défi consiste donc à combler cet écart d’environ
300 000 €.
Pour y parvenir, nous avons décidé de poursuivre nos efforts de
mutualisation, de réorganisation de nos services pour réaliser des
économies sans amoindrir la qualité du service rendu. Puis nous avons
opté pour une réduction drastique de notre endettement qui passera de
11 M€ en 2009 à 8,5 M€ en 2012. Nous y parviendrons grâce à 2 années
sans recours à l’emprunt : 2010 et 2011. Deux conséquences à cela : nous
allons réaliser des économies en diminuant nos charges financières
annuelles mais notre capacité d’investissement va chuter de 2,5 M€/an à
1 M€ environ chaque année jusqu’en 2015.
En décembre dernier, aussi bien en réunion publique qu’en Conseil
Municipal, nous avons déterminé les opérations à réaliser avant la fin de
ce mandat : outre la confirmation d’opérations générant des économies
de fonctionnement, nous avons dégagé en priorité la réfection de la rue
des poulies et la réalisation du restaurant scolaire pour les écoles du
Centre.
Pour tenir ces objectifs, les mesures que je viens de vous exposer ne sont
pas suffisantes. Nous avons donc décidé de compenser la baisse sensible
de la Taxe d’Enlèvement des Ordures Ménagères par une hausse des
taux communaux de la Taxe d’Habitation et de la Taxe Foncière (bâti et
non-bâti). Cette mesure qui sera neutre pour le contribuable permettra
d’abonder le budget municipal d’environ 300 000 € et devrait rendre
possible notre programme d’investissement. Nous espérons que ces
efforts de prévision, d’anticipation ne seront pas contrecarrés par de
nouvelles décisions réduisant nos moyens ou augmentant nos charges.
Grâce à ce travail d’anticipation, nous avons déterminé nos orientations
politiques, nous avons identifié nos moyens budgétaires. A nous
d’œuvrer collectivement pour appliquer cette feuille de route. A nous de
faire preuve d’imagination et d’adaptation face à des contraintes
toujours fluctuantes. La facilité consisterait à céder au découragement et
à la résignation, à se contenter de rejeter la responsabilité (réelle) de nos
maux actuels sur les principaux fautifs. A l’opposé de cela, avec mes
collègues élus, tout en dénonçant les décisions qui nous semblent néfastes
et injustes, nous assumons nos responsabilités, en prenant les décisions
les plus adaptées pour notre ville et ses habitants.
Je fais mienne ces deux citations, l’une de Pierre Mendès-France :
« gouverner, c’est choisir », l’autre de l’écrivain, Amélie Nothomb : « Le
seul mauvais choix est l’absence de choix. »
Donc, nous avons choisi de relever ce défi difficile consistant à croire en
l’action publique, au bénéfice de l’intérêt général, malgré tous les
obstacles et la volonté nationale actuelle de démanteler ce qui reste de
solidarité et de ciment social.
Je vous remercie pour votre attention
et vous souhaite de nouveau
une très bonne année 2011.