SYNDICAT CGT DES CHEM INOTS D`AVIGNON

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SYNDICAT CGT DES CHEM INOTS D`AVIGNON
80, avenue Pierre Sémard – 84000 Avignon
Tél : 04 90 88 51 64 – Site Web : http://perso.wanadoo.fr/cgt.cheminot.84
Ce n’est pas du côté de la CGT qu’il fallait chercher pour
entretenir le suspens et le flou sur la question de
l’intéressement : notre position est limpide et nos
arguments incontestables. L’intéressement présenté aux
cheminots comme une alléchante carotte par la direction
de la SNCF est en fait un véritable bâton pour nous faire
battre. Mais au-delà des arguments, c’est le débat avec les
cheminots qui légitime et démultiplie la force de notre
NON et de nos revendications. Explications:
Outil managérial au service de la politique de l’entreprise, L'
intéressement s’oppose à toutes les
mobilisations massives des cheminots de ces dernières années pour exiger d’autres choix pour la
SNCF, les cheminots et le service public. C’est donc à une véritable provocation que se livrent la SNCF
et le gouvernement: non seulement, ils refusent de répondre aux revendications des cheminots, mais
pire, ils leur font croire qu’ils y répondent tout en accentuant la pression pour faire passer coûte que
coûte leurs orientations destructrices.
Le NON de la CGT est en fait un grand OUI pour gagner un autre niveau d’augmentations
de salaires. Ce NON signe un nouvel échec pour la direction et la SNCF dans son objectif
d’intégrer les cheminots aux objectifs de l’entreprise. Pour bénéficier, éventuellement d’une
centaine d’euros par an, car rien ne sera jamais acquis d’avance, il faudra toujours faire plus :
• Plus en suppressions d’emplois,
• plus en détérioration des conditions de travail,
• plus pour réduire le nombre d’arrêts de travail au
L’EBE est la différence entre les recettes et
détriment de la santé, etc.
Intéressement :
une prime à la casse du service public
Sans le dire clairement, l’accord d’intéressement vise:
• à atteindre voire dépasser l’EBE (excédent brut
d’exploitation) prévu au budget (mais fixé par la SNCF
seule) (voir encadré ci-contre),
• à avoir un résultat courant positif.
L’objectif pour 2005 est de faire progresser l’EBE de +28%.
Combien en 2006, en 2007, et à quel prix ?
les dépenses d’exploitation courante. Dans
les dépenses figurent le personnel (masse
salariale), les achats et charges externes
(entretien
des
batiments,
terrains,
machines, électricité, fioul, …), les péages à
RFF, les impôts et taxes.
LE RESULTAT COURANT DEVRA ETRE
POSITIF
Le résultat courant est obtenu en retirant de
l'excédent brut d'exploitation (EBE) les
amortissements et provisions. et le résultat
financier (si celui-ci est positif, il s'ajoute).
Après plusieurs exercices négatifs, le résultat
courant 2004 était positif, mais dû aux effets du
plan
Starter
(suppression
d'emplois.
augmentation des départs volontaires, des
réformes, ...).
En clair, la SNCF dit aux cheminots que les syndicats ont
intérêts à signer l’accord sur l’intéressement car celui-ci est déjà
assuré pour 2005. MAIS A QUEL PRIX?
Pour obtenir un tel résultat, il n’y a pas 36 solutions. L’on sait par
avance que les cheminots n’ont aucun moyen de peser sur
certaines dépenses : fioul, électricité, péages, taxes et impôts…
La SNCF n’a plus qu’à jouer avec la masse salariale (emplois, salaires, déroulement de carrière), en se
séparant d’activités jugées «non rentables», de vendre les actifs… Bref d’affaiblir le service public.
Combien d’emplois faudra-t-il supprimer en 2006, en 2007, pour obtenir quelques euros?
N’oublions pas que toute augmentation de salaire, mais aussi les déroulements de carrière
ont un impact sur la masse salariale. Faudra-t-il supporter moins d’emplois, de moins
bonnes conditions de travail, de moins bons salaires pour percevoir une prime ?
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Un chantage pour faire taire les revendications
Les cheminots devront-ils se battre pour supprimer ce qui est soi-disant non rentable: les trains corail ou
bien encore pour sortir le fret du giron de la SNCF (moins 13% en trafic et moins 8% sur les recettes)?
Nous battre deviendra un bien grand mot car pour la SNCF toute grève a un impact sur les recettes
donc sur le résultat financier et en cascade sur l’intéressement.
Pour la SNCF, c’est tout bénéfice
De plus chaque journée de grève sera décomptée de son calcul.
On voit bien non seulement le caractère aléatoire de l’intéressement
mais surtout ses effets néfastes et leurs impacts négatifs sur le
service rendu au public. Les critères financiers deviennent la
référence dans l’entreprise publique en lieu et place de la réponse
aux besoins.
puisqu’elle ne paie pas sa part de
cotisations sociales sur les sommes
versées.
Sur
100
euros
d’intéressement, ce sont plus de
52euros qui échappent ainsi à notre
système de protection sociale en le
fragilisant.
La direction SNCF veut des gains de productivité toujours plus importants pour dégager des capacités
d’autofinancement pour les investissements, alors que l’État se désengage financièrement du service
public. L’État n’assumant pas ses responsabilités, ce sont 350 millions d’euros de frais financiers payés
par la SNCF à la dette.
L’intéressement n’est pas conciliable avec les valeurs de service public. Il n’est pas non plus conciliable
avec l’unicité de traitement des cheminots. Après la Gir, la Gexci, les différents dispositifs expérimentés
ici ou là, il viendra compléter le dispositif d’individualisation des salaires puisque toute absence pour
grève, maladie, congé sans solde, etc., sera décomptée.
LE GENTLEMAN CAMBRIOLAGE
Le lourd contentieux salarial, du fait de la
désindexation des salaires sur les prix depuis
1981, atteint 15,9% et correspond en masse
sur l'année 2004 à une économie pour la
direction de 3454 euros par cheminot
(22656 F).
La direction et le gouvernement ont intérêt à
privilégier l'intéressement plutôt que le
rattrapage salarial.
* Intéressement: représente l'équivalent de 9
euros par mois non garanti
*Rattrapage salarial: représente l'équivalent
de 287 euros par mois auxquels il faudrait
rajouter l'augmentation du pouvoir d'achat
A l'arrivée, c’est au moins 278 euros que la
SNCF et Ie gouvernement piquent dans votre
porte-monnaie chaque mois.
Un système qui exclut toute solidarité
Les retraités, eux, ne toucheront rien. Les sommes perçues au
titre de l’intéressement ne compteront pas dans le calcul de la
retraite.
Seule l’entreprise peut trouver un intérêt dans un tel système.
C’est un moyen pour la SNCF et le gouvernement, face à la
montée du mécontentement des cheminots sur leur pouvoir
d’achat de détourner le problème de fond: le niveau des salaires
et pensions (voir encadré ci-dessus).
C’est avant tout d’une véritable augmentation de leur pouvoir
d’achat dont les cheminots ont besoin et surtout pérenne. Celle-ci
passe part une augmentation substantielle des salaires qui
comptera dans le calcul de la retraite et qui bénéficiera aux
retraités.
Autre point inadmissible de ce projet: le chantage à la signature pour accorder une prime de 160 euros.
Rappelons que la loi est précise. Même sans accord, l’entreprise peut accorder, au titre de 2004, 200
euros. Elle a déjà par le passé (en 2000) versé une gratification exceptionnelle à chaque cheminot.
En apposant leur signature, les organisations syndicales CGC – CFTC (qui ne représentent que 6%)
cautionnent d’avance les choix de gestion néfaste de l’entreprise.
La CGT a aussi choisi son camp, celui des cheminots et du service public.
Nous devons continuer à débattre avec les cheminots pour élever les mobilisations sur les salaires et
pensions, l’emploi, le service public. Le 4 octobre a participé à cette mobilisation mais
elle doit encore se poursuivre et grandir !