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Newsletter n° 13 Pierre Yves LAGARDE Conseil en stratégies de rémunération et protection sociale [email protected] DU PRODUIT BANAL AU CONSEIL A VALEUR AJOUTEE Publiée avec l’aimable autorisation du site de formation de Jacques Duhem : http://jacquesduhem.com/ Quoi de plus commun qu’un contrat d’assurance-vie ou qu’un contrat de retraite dit « Madelin » ? Tout travailleur non salarié en a souscrit, ou s’est posé la question d’en souscrire. Les critères de choix entre ces deux véhicules de capitalisation semblent simplissimes : plus la pression fiscale augmente, plus le Madelin, fiscalement déductible, s’impose. Cela nous semble tout sauf évident ! On pourrait même défendre la thèse exactement inverse : le contribuable modeste, qui risque fort de devenir un retraité modeste, avec un patrimoine relativement faible, devrait privilégier les produits en rente viagère. Non pas en raison de l’avantage fiscal offert par la déductibilité des cotisations – la faible imposition en phase active ne permet pas un sponsoring fiscal important – mais en raison de la sécurité économique qu’offre la rente viagère : ne pas pouvoir survivre à son argent. Au contraire, l’actif à fort revenu peut préserver sa liberté en évitant l’aliénation de son capital. Il dispose des réserves patrimoniales suffisantes pour financer son éventuelle longévité. Nous constatons donc que, si cette approche binaire ne fonctionne pas, la stratégie visant à arbitrer ou doser Madelin et assurance-vie est tout sauf simple. Elle constitue même un terrain de jeu intéressant pour le conseil : comment produire de la valeur ajoutée en manipulant des produits extrêmement banals ? Illustration par l’exemple. 1 – Approche économique – étude de cas 1 • Données du cas Age assuré 45 Age conjoint 45 Taux de réversion souhaité 60% Age de départ en retraite 62 Rendement net en phase d'épargne 2% Part(s) du foyer fiscal 2 Part(s) au titre des enfants à charge 1 Revenu annuel du client, net de charges Autres revenus imposables du foyer Taux d'imposition de la rente viagère • 110 000 30 000 30% Capacité d’épargne annuelle, à coût identique pour l’entreprise Madelin retraite : sponsoring fiscal 34,13% 20 000 Assurance-vie 13 175 • Résultats de l’épargne, au moment du départ en retraite Madelin retraite - rente disponible Assurance-vie - capital disponible 9 528 261 014 La rente disponible correspond à la rente brute, issue de la transformation du capital constitutif en rente viagère, après déduction des prélèvements sociaux et fiscaux. • Méthode de comparaison entre Madelin et assurance-vie Comparer une rente viagère nette de tous prélèvements et la valeur de rachat d’un contrat d’assurance-vie ne sonne pas comme une évidence. Nous retenons la méthode suivante : pendant combien d’années l’assuré pourra-t-il opérer un rachat net égal à la rente nette ? Dans notre cas, 27 rachats nets de 9 528 € sont possibles. Le rendement financier en phase de service s’impose comme un des éléments importants du calcul et donc du conseil. L’assurance-vie permet de continuer à gérer le capital non encore racheté. Le crédirentier ne maîtrise plus la stratégie d’investissement, pas plus que la politique de l’assureur visà-vis des crédirentiers. Dans cet exemple, nous avons considéré un taux de rendement identique pour l’assurance-vie et la rente nette. 2 – Des résultats très sensibles aux options de calcul – étude de cas 2 • Données du cas Age assuré 45 Age conjoint 45 Taux de réversion souhaité 60% Age de départ en retraite 62 Rendement net en phase d'épargne 2% Part(s) du foyer fiscal 2 Part(s) au titre des enfants à charge 0 Revenu annuel du client, net de charges Autres revenus imposables du foyer Taux d'imposition de la rente viagère • 300 000 0 41% Capacité d’épargne annuelle à coût identique pour l’entreprise Madelin retraite : sponsoring fiscal 44,03% 20 000 Assurance-vie 11 195 • Résultats de l’épargne, au moment du départ en retraite Madelin retraite - rente disponible 7 963 Assurance-vie - capital disponible 221 0 222 • Comparaison entre Madelin et assurance-vie Dans notre cas, 39 rachats nets de 7 963 € sont possibles. Les résultats ne sont décidément pas toujours intuitifs. Avec une fiscalité pourtant supérieure en phase de capitalisation, l’assurance-vie présente ici une meilleure efficacité. La première raison, c’est le taux d’imposition en phase de service : 41 %. La seconde raison, c’est que nous avons considéré, pendant la phase de retraite, un taux de rendement de l’assurance-vie supérieur de 2% à celui de la rente viagère. Soit l’hypothèse selon laquelle la valeur de rachat du contrat d’assurancevie continue à être investie de façon pertinente, quand le crédirentier ne maîtrise plus rien et ne peut réagir à une revalorisation éventuellement décevante de sa rente. Cette petite problématique – arbitrer ou combiner l’épargne retraite entre Madelin et assurancevie - concentre en fait 3 ingrédients qui font la joie d’un conseil. 1. Il n’y a pas de réponse universelle. C’est ici le règne de notre formule préférée, lorsque le client nous interroge sur la bonne solution : « ça dépend ! ». 2. Les résultats sont extrêmement sensibles aux options de calcul. C’est l’occasion de rappeler que l’un des périmètres privilégiés du CGPI devrait être, selon nous, la modélisation économique. Peu de juristes voudront le concurrencer sur ce terrain ... 3. L’industrialisation du conseil est aisée. Une fois le modèle de calcul réalisé, on aboutit à ce sentiment magique : produire de la valeur ajoutée personnalisée, avec une chaine de production industrielle. Formation animée par Pierre-Yves Lagarde Stratégies d’enrichissement : panorama des bonnes pratiques 2016 Les nouvelles opportunités de cash out - Comment vendre la mission ? Dates proposées : 1er juin de 9h00 à 13h00 9 juin de 14h00 à 18h00 Coût de la formation : 190€TTC dans les locaux de la CNCEF au 22 rue de Longchamp 75116 PARIS Ainsi que nous vous l’avons annoncé lors de nos Assises, la formation que vous avez suivie – « Trop’bo pour être vrai » - va être complétée et augmentée par des formations en petits groupes, dans nos bureaux parisiens. Cette formation, résolument opérationnelle, permettra d’approfondir les applications techniques présentées lors des Assises et d’évoquer l’aspect commercial (vente de la mission).