L`année de la tempête du siècle
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L`année de la tempête du siècle
FEV 11 SERVICE LITTERAIRE Mensuel 24 RUE DE MARTIGNAC 75007 PARIS - 01 47 05 25 64 Surface approx. (cm²) : 202 Page 1/2 L'année de la tempête du siècle Françoise d'Origny raconte avec subtilité comment trois maisons ont déterminé ses vies successives. Par Alain Malraux D es trois maisons qu'a eues Françoise d'Origny, au degré où elle en est restée marquée, après les avoir découvertes à tour de rôle en sa compagnie, il n'est pas interdit de croire que ce sont plutôt celles-ci qui l'ont phagocytée, dans la mesure où chacune a donné son nom à des vies successives. Côté paternel, Virveil pour l'enfance, « la maison anthropophage », tant elle s'est révélée maléfique. C'est l'époque où sa famille s'est impliquée dans la Résistance ; Fonval, « la maison tueuse » située en Sologne, celle de sa mère, dans laquelle commence son adolescence, « un observatoire en forêt », où elle poursuit la découverte de secrets de famille entamée avec la lecture du journal d'Augusta, grand-mère qui a vécu une passion totale et a fait un mariage grand par l'amour, plus tard, Estiac, quand, devenue adulte, la narratrice en est à renouveler sa vie de femme, lieu qu'elle a découvert avec son nouveau compagnon THELES2 4860227200524/XMZ/MMG/2 (scientifique de grande envergure), tombé en déshérence au point de sembler maudit, et où elle vivra la tempête du siècle. Entre-temps, la narratrice aura mis en œuvre ce qui a permis la résurrection d'un décor flamboyant. Signe avant-coureur d'autres catastrophes, cet éclatement de la nature qu'a été la tempête du siècle, au tournant d'une année qui nous faisait changer de millénaire, elle ne l'a pas tout de suite décrypté. Dans le tumulte de cette nuit-là, si singulière, celui dont elle partage désormais la vie a inexplicablement réussi à trouver un sommeil profond, sans qu'elle saisisse assez clairement que cette léthargie était la préfiguration de la propre mort du dormeur, laquelle ne tardera plus à faire son entrée, opérant une sorte d'amputation dans son parcours. Délaissant palette et pinceaux, Françoise d'Origny est ce peintre qui, aujourd'hui, a choisi les mots pour donner vie et couleurs à la perception qu'elle a des temps forts de sa vie (pauvre, il est vrai, en temps faibles). Auteur, par ailleurs, Eléments de recherche : EDITIONS THÉLÈS : toutes citations FEV 11 SERVICE LITTERAIRE Mensuel 24 RUE DE MARTIGNAC 75007 PARIS - 01 47 05 25 64 Surface approx. (cm²) : 202 Page 2/2 La tempête du siècle d'une peinture d'une facture toute classique et admirablement maîtrisée, on serait tenté d'appliquer à Françoise d'Ongny la remarque que fit, en son temps, à Colette son premier man, Willy, qui l'utilisait comme un de ses « nègres », et l'avait qualifiée de « dernière lyrique » Le lyrisme, chez Françoise d'Ongny, est naturel Est-ce sa faute si sa vie est plus romanesque que tant de romans actuels qui ne tirent à la ligne que pour nous mener inexorablement à une grisaille sans bornes 9 Jamais lassant, parfois haletant, hors mode, son récit ne manque pas de style, un style qui ne gâte pas son aspect composite II serait souhaitable que la presse de Françoise d'Ongny ne passe pas inaperçue, car elle atteste qu'à la façon des parcs des domaines dangereux où elle a évolué, elle manifeste une vertu particulièrement inactuelle dans les lettres contemporaines de la branche A.M. Les maisons dangereuses, de Françoise d'Ongny, Éditions Theles, 253 p, 18,90 € Ecrivain dernier ouvrage paru ' Les Marronniers de Boulogne, Malraux père introuvable , chez Bartillal THELES2 4860227200524/XMZ/MMG/2 Eléments de recherche : EDITIONS THÉLÈS : toutes citations