Un RAYOn À PART - PetMarket Magazine
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ZOOM Terrariophilie Un RAYON À PART Reptiles et amphibiens, des animaux de compagnie comme les autres ? La terrariophilie attire chaque année de plus en plus d’adeptes prêts à développer leur passion pour cet univers aux codes très spécifiques. En magasin spécialisé, le vendeur et l’offre sont les clefs d’un rayon réussi. Par Éric Leforestier D L’achat d’un gecko d’un python royal ou d’une mygale ne se fait pas par impulsion, mais peut se réaliser après plusieurs visites au magasin. 28 . PETMARKET N°236 e plus en plus de Français se passionnent pour les reptiles et les amphibiens. Le rapport avec les serpents, tortues et autres lézards est a priori bien différent de la complicité que l’on peut entrete nir au quotidien avec un chien ou un chat… Avec ces animaux mys térieux, l’émotion, le plaisir se si tuent d’abord dans l’observation, notamment au moment de ses repas. Partager ensuite ces observations et apprendre en lisant celles des autres est une activité très répandue chez les possesseurs de reptiles. Des vendeurs sensés En magasin, c’est le vendeur qui fait le rayon terrariophilie. Pour être efficace, il doit d’abord s’intéresser à son client et ne pas lui vendre des animaux ou des produits inadaptés à ses attentes ou à ses connaissances. Il doit prendre le temps de bien cer ner son profil et ses motivations pour accueillir chez lui un animal qui sort de l’ordinaire : l’achat d’un gecko, d’un python royal ou d’une mygale ne se fait pas par impulsion, mais peut se concrétiser après plu sieurs visites du futur acquéreur au magasin. Il faut donc toujours inci ter à réfléchir avant l’achat. De ce point de vue, les vendeurs trop pas sionnés ne sont pas forcément les mieux qualifiés pour appréhender la réalité commerciale du rayon : il faut trouver ici le juste équilibre entre passion et commerce. ZOOM Les jardineries s’équipent Les enseignes de jardineries implantent de plus en plus de rayons reptiles avec une offre en vivant : Truffaut prévoit d’assortir plus d’une dizaine de points de vente de ce type d’espace d’ici la fin de l’année ; Botanic en a récemment doté son nouveau magasin de BoisSénart (lire p. 36) ; et Jardiland a lui aussi développé un rayon terrariophilie très important à Cormeilles-en-Parisis (Val-deMarne), sa plus grande unité en France. Le rayon reptiles du Botanic de Bois-Sénart. La bonne tenue d’un rayon terrario philie répond à une règle d’or : ne ja mais être en manque d’animaux à présenter. Ce sont eux avant toute autre chose qui attirent le client et font l’originalité de l’offre. Un rayon bien fourni fonctionne d’autant plus facilement qu’il parvient à se créer une clientèle de fidèles, qui réitérera souvent ses visites si de nouvelles espèces sont présentées régulière ment. La qualité et la constance de iguanes ou les caméléons, et peuvent se garnir de branches pour simuler l’environnement naturel. Les espèces issues d’une forêt tro picale ont quant à eux besoin d’une humidité relative supérieure à 70 %, voire 80 % dans certains cas. Sa chant que l’humidité de l’air am biant est de 40 %, il est important de proposer au client un dispositif (bassin, pulvérisateur, brumisateur, humidificateur électrique…) pour Pour les terrariophiles, souvent regroupés sur des forums en ligne, la réputation d’un magasin peut se décider en quelques clics… l’offre en vivant sont donc des préa lables indispensables au développe ment de la vente de produits et un gage de sa longévité. Des besoins spécifiques L’offre en produits de terrariophilie devrait logiquement être conçue pour correspondre au type d’ani maux que l’on présente à la vente. Les terrariums pour reptiles, par exemple, ne sont pas les mêmes se lon les espèces : ceux en longueur conviennent aux espèces terrestres et de grande taille comme les ser pents ; ceux en hauteur conviennent aux espèces arboricoles comme les que l’air à l’intérieur du terrarium soit correctement chargé d’eau. Un hygromètre permet de mesurer cette humidité. Un autre aspect essentiel de l’envi ronnement des reptiles est l’apport de rayons ultraviolets, nécessaires à la synthèse de la vitamine D, à l’as similation du calcium et au renou vellement du tissu osseux. Ces ul traviolets sont apportés par des tubes U.V.B. Indispensables chez les lézards et les tortues, ils le sont moins chez les serpents. À défaut de rassembler toutes ces conditions, les animaux de terra rium risquent de ne pas s’adapter. Un marché en plein éveil L’étude annuelle Prom’animal sur le marché de l’animal de compagnie estimait en 2012 le marché de la terrariophilie à 19 millions d’euros. Les ventes (50 % en habitat et accessoires, 30 % en alimentation, 15 % en vivant et 5 % en hygiène et soins) ont progressé de +29 % en 2012 par rapport à 2011, avec une croissance très forte sur le vivant (+53 %, contre +26 % sur l’inerte). La répartition des ventes par circuits de distribution montre une nette domination des animaleries (39 %) et des jardineries (37 %), mais l’importante progression de l’e-commerce (+38 % pour un total estimé de 4 % des ventes) reflète le fort ancrage sur l’internet des terrariophiles, qui s’organisent encore bien souvent hors des réseaux traditionnels : on estime ainsi que la moitié des cessions de reptiles s’effectue via des forums, des clubs ou des bourses d’échange en ligne. 30 . PETMARKET N°236 Plus de 80 % des maladies rencon trées chez les reptiles en captivité sont ainsi causées par l’environne ment, mais aussi par l’alimentation, dernière dimension à prendre en compte dans la composition de votre rayon. La distribution de la nourri ture, on l’a vu, est pour les posses seurs un moment d’observation pri vilégié, mais elle permet aussi de vérifier la bonne santé et l’appétit des animaux. Les proies constituent une partie conséquente de l’alimentation des reptiles. Cette nourriture vivante doit être présentée en petites bar quettes et, bien sûr, être fraîche. Sans négliger les vitamines et les aliments complémentaires, déve lopper une offre importante en proies vivantes (sauterelles, gril lons, rats…) est un très bon moyen de s’assurer des visites régulières de clients qui reviendront chercher avec plaisir celles dont son animal est friand. Et il faut également veiller à ne pas avoir de rupture sur cette partie du rayon… La dimension communautaire Si les progressions affichées par les ventes de reptiles, d’amphibiens et des produits qui leurs sont destinés sont alléchantes et poussent de plus en plus de magasins à se doter d’une offre sur ces univers, la mise en place d’un rayon terrariophilie ne s’improvise pas. Si l’offre proposée et la qualité des vendeurs ne convi ennent pas aux clients, la sanction peut être très rapide. En effet, les adeptes de la discipline sont sou vent regroupés sur des forums en ligne, moyen privilégié pour parta ger leur passion commune. Pour les membres de ces « tribus » virtuelles, la réputation d’un magasin peut se décider en quelques clics, dans le bon sens comme dans le mauvais… Mieux vaut donc soigner cette clientèle pas comme les autres et s’en faire des alliés ! n