Projet « Point à la ligne » Projet candidat à la bourse « Recherche et

Transcription

Projet « Point à la ligne » Projet candidat à la bourse « Recherche et
Projet « Point à la ligne »
Projet candidat à la bourse « Recherche et innovation cirque » au sein de l’action culturelle Cirque SACD
Le projet « Point à la ligne » porté par l’ensa nantes, le Grand T et Aurélien Bory répond à l’appel de candidature lancé
par la SACD à travers son projet de soutien « Recherche et innovation cirque » dans le cadre de l’action culturelle 2014.
Cette initiative de la SACD vise à conforter l’'émergence de nouvelles écritures et de nouveaux dispositifs à même de
favoriser l’innovation circassienne.
HISTORIQUE DU PROJET
Le projet « Point à la ligne » est né d’un projet de conception scénographique réalisé dans le cadre du cycle de
formation professionnelle supérieure spécialisée DPEA Scénographe promotion 2012-2014 au sein du Département
Scénographie de l’Ecole nationale supérieure d’architecture de Nantes (Directeur pédagogique : Philippe Lacroix ;
directeur scientifique du Département Scénographie: Marcel Freydefont). Ce projet a été initié et dirigé par Aurélien
Bory, artiste associé du Grand T et enseignant vacataire pour le DPEA Scénographe.
Cet atelier faisait suite à une séquence du séminaire Changement de décor organisée en 2011-2012 par l’Ensa Nantes/Département
scénographie en collaboration avec le Grand T. Ce séminaire de recherche s’attache à la question de la métamorphose scénique, au
renouvellement du théâtre, des arts de la rue, des arts du cirque et aux processus de conception-réalisation dans le domaine de la
scénographie appliquée au théâtre, au cirque, à l’opéra, à la rue, etc. Ce séminaire a donné lieu à un échange avec Aurélien Bory,
Arno Veyrat et Alain Kremsky, à partir de la création du spectacle Géométrie de caoutchouc, à l’automne 2011 au Grand T.
D’autres créations de la Compagnie 111 ont été examinées lors de cette séance, relativement à la conception du théâtre d’Aurélien
Bory et la Compagnie 111, conception qui intègre la culture du cirque, notamment à travers l’acrobatie.
La conception du théâtre d’Aurélien Bory peut être résumée par cette présentation qu’il en fait, définissant le théâtre au
sens large du terme – ce qui est donné à voir et à entendre - comme un art de l’espace :
« La scène est un espace. On peut le délimiter comme le rectangle du plateau et le volume d'air correspondant. Cet espace est le
seul support de l'art où l'on ne peut échapper aux lois de la mécanique générale. Cette spécificité est importante. Les corps, les
objets sont soumis à la gravité sans échappatoire possible. Ma proposition est de saisir les moyens du corps et les moyens du
plateau, quels qu'ils soient, pour envisager ce problème. Le corps, l'objet sont pertinents pour parler de gravité. La relation entre
l'individu et l'espace, avec tout ce qui la compose, constitue alors ce qui m'intéresse d'aborder sur un plateau. Notre théâtre
appréhende la scène en tant qu'espace physique et y inscrit des actions physiques. L'acteur est étymologiquement celui qui fait. Une
pièce est une série d'actions ».
En 2012-2013, conformément à sa méthode de création, Aurélien Bory a proposé à la promotion des étudiants
scénographes de concevoir une scénographie qui questionne l’espace et la mise en mouvement d’un corps par le
truchement d’un dispositif scénographique. Ensuite de définir et de trouver l’acteur, l’acrobate, le danseur capable de
mettre en œuvre ce questionnement. Favoriser l’écriture d’un spectacle par l’invention d’une proposition
scénographique et la mise en mouvement d’un corps.
Les étudiants assemblés par groupe de trois personnes devaient ainsi proposer un objet ou dispositif scénique transformable qui
puisse être le point de départ de l’écriture d’un spectacle faisant appel à une interprétation fondée sur les disciplines et techniques
des arts du cirque et des arts de la scène. Il s’agissait de proposer une scénographie originale induisant une orientation
dramaturgique, scénographie propice à un travail de mise en scène et d’écriture scénique. Le principe était de pouvoir ensuite
vérifier les potentialités du dispositif et des matériaux trouvés grâce au travail de l’acteur sur le plateau.
Cette proposition scénographique devait répondre à deux enjeux : un enjeu pour l’époque en ce que le théâtre est un art
de maintenant; un enjeu pour le théâtre en ce que le théâtre est un art de l’espace.
Particulièrement, le sujet et l’exercice proposés par Aurélien Bory questionne la relation auteur/scénographe/chercheur,
et le processus conception/réalisation dans la relation entre une scénographie, une dramaturgie et une mise en scène à
travers la question de l’écriture d’un théâtre physique, reposant ici sur un objet ou dispositif scénique, un agrès :
physicalité du corps, physicalité de la scène. La préoccupation est de ne pas confondre dramaturgie et scénographie, si
leur interrelation est avérée. La conception de cet objet ou dispositif scénique implique une recherche innovante reliant
une démarche artistique à un questionnement scientifique et technologique. La faisabilité du projet constitue un critère
d’évaluation.
Le projet scénographique présenté par Hannah Daugreilh, Clémentine Dercq, Annabel Faye dans le cadre de l’atelier de
conception scénographique s’intitule « Point à la ligne ». Voilà la description de leur projet donnée par les trois
scénographes :
« Point à la ligne est un dispositif scénique pensé pour une pièce de cirque-théâtre. Il est support de l’action et partenaire physique
du comédien-acrobate. Capable de mouvement et de transformation, cet objet est le point de départ d’une écriture dramaturgique.
Inspiré par « la plaque à clou » et transposé à l’échelle du corps humain, ce dispositif, permet des jeux d’empreintes et
d’oscillations. C’est un mur de 4.3 mètres de haut par 7.26 mètres de long, composé de 594 tubes de 1m 50 traversant qui dessinent
une trame régulière. Les tubes peuvent glisser d’avant en arrière permettant au corps de se mouvoir dans toutes les directions, de
prendre appui, de se suspendre ; ils peuvent être substrats mais aussi obstacles. Ces tubes percés dessinent des ombres très
marquées qui permettent de nombreux jeux de lumière. La multitude des tubes face au corps humain évoque une solitude, leurs
mouvements et le son qu’ils produisent tendent vers une forme de violence. Ce dispositif interroge des notions telles que celles de
l’individu, de l’isolement, de puissance et de résistance. Dramaturgie du dispositif : ce dispositif a été imaginé pour trois
circassiennes. Il s’agit de traiter de la solitude d’un individu par opposition à une collectivité. Cette situation quotidienne peut être
celle de chacun, le personnage seul est un cas extrait d’une masse. Ce pourquoi, l’être isolé est incarné successivement par chacune
des circassiennes-comédiennes. ».
Par ailleurs, ce dispositif offre toute une série de possibilités d’effets lumineux. Ce mur est placé géométralement au
lointain définissant trois zones de jeu : une zone d’avant-scène, la zone du mur, la zone cachée derrière le mur.
A l’issue de ce processus pédagogique en mai 2013, Hannah Daugreilh, Clémentine Dercq, Annabel Faye et Aurélien
Bory ont partagé la volonté de poursuivre le résultat de cet exercice dans le réel. Dans la présentation de leur projet, les
étudiants en scénographie ont réalisé à l’échelle 1 un module de leur dispositif, permettant d’en tester elles-mêmes les
possibilités.
Une série de facteurs convergents a ouvert des possibilités de développement expérimental de ce projet, conduisant à
poser une candidature auprès de la SACD action culturelle Cirque:
-
-
Aurélien Bory, artiste associé du Grand T a exprimé son intérêt pour cette recherche
Le Grand T a vocation à favoriser le renouvellement des formes et des acteurs, l’expérimentation scénique et la
formation professionnelle
L’Ensa Nantes a vocation à former des scénographes professionnels, à initier et soutenir des processus
innovants débouchant dans la vie réelle. Le département Scénographie mène des actions dans le domaine du
cirque (Projet Itinérance durable et nomadisme tempéré en 2010-2012 avec la compagnie Les Colporteurs pour
la création du « Bal des intouchables » ; projet en 2014 avec Circa Tsuica/Cheptel Aleïkoum pour « Maintenant
ou jamais »)
Philippe Goudard, directeur de la Compagnie Mariepaule B., depuis 1974, administrateur délégué aux arts du
cirque de la SACD, professeur en arts du spectacle à l’Université Paul Valéry de Montpellier a indiqué son
intérêt pour ce projet dans le cadre d’une relation avec le Département scénographie de l’Ensa Nantes en
synergie avec le milieu professionnel et les établissements de spectacle, particulièrement les Pôles arts du
cirque.
NATURE, OBJET ET FORME DU PROJET
La poursuite du projet « Point à la ligne » répond aux objectifs suivants :
-
Poursuivre la mise au point du dispositif scénique et le construire
Expérimenter les potentialités dramaturgiques et circassiennes de ce dispositif par un travail de recherche
scénique
Mettre en synergie formation, création, recherche, innovation, scénographes, artistes de cirque, metteur en
scène et auteur de cirque, équipes techniques
Deux phases se dessinent :
-
Une phase d’étude approfondie et de construction d’un prototype échelle 1 du dispositif
Une phase d’expérimentation de ses potentialités scéniques dans le cadre d’une action de formation
Pour le Grand T, ce projet « Point à la ligne » correspond à trois objectifs qui participent du projet artistique et culturel
de cet établissement:
-
-
Aurélien Bory est depuis 2011 artiste associé du Grand T, par un soutien à ses créations et par la
programmation de son répertoire, explorant ainsi son univers artistiques. Après la présentation lors des saisons
précédentes de « Sans objet », « Géométrie de caoutchouc », « Plan B », « Plexus », « Azimut », ce sont
« Taoub » et « Qu’est-ce que tu deviens ? » qui vont être présentés en 2014-2015, avant une nouvelle création
en 2015-2016.
Relation approfondie avec le Département scénographie de l’Ensa Nantes dans la cadre des partenariats du
Grand T avec les établissements d’enseignement supérieur et de recherche.
Missions de formation des professionnels (enseignants, professionnels du spectacle, comédiens, stagiaires. En
l’occurrence, le projet « Point à la ligne » est adapté à l’organisation d’un stage national destiné à des
interprètes professionnels (circassiens, danseurs).
Il est clair pour le Grand T qu’il ne s’agit pas de produire un spectacle mais de soutenir un projet de recherche artistique
et technique articulé à un projet de formation professionnelle. Le stage donnera lieu à une présentation publique.
Pour Aurélien Bory, ce projet « Point à la ligne » correspond à
-
-
La ligne artistique qu’il met en œuvre au sein de la Compagnie 111 dans le cadre de la création d’un théâtre
physique qui fait dialoguer les arts du cirque et les arts de la scène dans une écriture contemporaine ouverte sur
le monde
Son propre parcours personnel depuis les sciences physiques (acoustique) jusqu’au théâtre en passant par le
cirque et ses disciplines
Son intérêt pour la recherche, l’innovation, l’expérimentation adossées à la formation et à la transmission
Son intérêt pour la scénographie
Pour l’Ensa Nantes, le projet trouve toute sa place
-
dans le processus d’insertion professionnelle qui caractérise la troisième année du cycle de formation
professionnelle spécialisée DPEA Scénographe
dans l’objectif de favoriser l’innovation et l’expérimentation dans un adossement de la recherche à la
formation, à la fois sur le plan artistique et technique
dans le cadre du partenariat approfondi et diversifié avec le Grand T
Le Département Scénographie dans son ensemble (cycle DPEA Scénographe, DE Architecture et scénographie,
Laboratoire de recherche GERSA) a d’ores et déjà mené de nombreuses actions de ce type articulant formation et
recherche (scénographie de la Beaujoire pour la venue du Théâtre du Soleil en mai 2011 ; exposition La robe et le
nuage, juin-octobre 2011 ; Spectacle Expédition végétale de la Compagnie La Machine, 2010-2013 ; scénographie du
Campement pour le spectacles des Colporteurs Le Bal des intouchables dans le cadre de la recherche-action menées au
sein du Projet Valeur(s) : Itinérance durable et nomadisme tempéré, décembre 2012)
CONSTRUCTION DU DISPOSITIF
Le dispositif scénique est construit sur un système de modules afin qu'il puisse être transformable selon les différents
espaces dans lesquels il pourrait être implanté (à la manière d'un système « lego ») par les ateliers du Grand T dirigés
par François Corbal (par ailleurs intervenant vacataire au sein du cycle Scénographe DPEA). Les étudiants
scénographes assurent le suivi de cette phase dans le cadre de leur troisième année de leur cycle de formation, année de
Mise en formation professionnelle (septembre 2013- septembre 2014).
MISE EN PLACE D’UN STAGE AFDAS
Le Grand T a mis en place un stage « Corps dans un dispositif » dirigé par Aurélien Bory (Offre publiée le 05/05/2014
— Produit n° 222295 — Code interne : B), s’adressant à des artistes de cirque, danseurs, acteurs physiques. L’objectif
pédagogique est de composer une écriture scénique à partir d'un dispositif donné, dans un triple rapport à l'espace:
l'espace-sujet, l'espace-objet et l'espace-agrès.
L'objet de ce stage est de confronter le corps à l'espace. L'espace s'incarnera dans un dispositif scénique, que l'acteur
devra s'approprier. Il s'agira d'inscrire chaque mouvement, chaque action dans un espace donné, en découvrant alors
toutes les potentialités de relation entre l'espace et le corps. En s'appuyant sur les caractéristiques du dispositif, l'acteur
manipulera également l'espace de jeu et pourra agir de cette façon sur ses partenaires. Les interprètes engageront un
dialogue avec l'espace, ici à la fois support de leurs mouvements et objet à manipuler. La limitation imposée par le
dispositif et l'improvisation des interprètes seront alors les deux caractéristiques de l'exercice. Pendant ce stage un triple
rapport à l'espace sera exploré :
-
l'espace-sujet : aborder le théâtre comme un art de l'espace où l'espace lui-même est acteur,
l'espace-objet : par le dispositif l'espace devient un objet que l'on peut manipuler ou transformer
l'espace-agrès : par le travail du corps de l'acteur, cet objet, support de toute action, devient un agrès.
Les scénographes, Hannah Daugreilh, Clémentine Dercq, Annabel Faye-Dussert seront formatrices aux côtés
d’Aurélien Bory, metteur en scène et directeur du stage.
Celui-ci sera conclu par une « présentation publique » (Présentation gratuite. Public composé de l’équipe du Grand T,
enseignants et étudiants du Département Scénographie de l'Ecole nationale supérieure d'architecture de Nantes, nouvelle
promotion 2013-2016).
Contacts
Philippe Lacroix : [email protected]
06 59 84 77 31
Marcel Freydefont : [email protected]
06 82 39 73 83
ensa nantes
6 Quai François Mitterrand, 44000 Nantes
02 40 16 01 21
www.nantes.archi.fr/

Documents pareils