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Mondialisation et insécurité: un défi pour les mégapoles du nord et du sud Sophie Body-Gendrot Professeur Emérite Université-Sorbonne ChercheurCESDIP/CNRS 32é Rendez vous de la mondialisation. Villes ouvertes ou villes fermées à l’ère de la mondialisation ? 11 décembre 2013 Argument Ordre et désordres profondément enchevêtrés. Notre époque: celle des mutations rapides, de risques et d’insécurité. Des peurs générées par les mondialisations s'insèrent au cœur de la vie quotidienne de chacun, nourries par la manière dont s'imbriquent temps, lieux et événements particuliers. Des espaces urbains instables deviennent sites de conflits. Cette possible « pandémie » de désordres urbains a des causes multiples. Or la sécurité est une exigence fondamentale et vitale de la ville moderne. Cette recherche vise à déconstruire comment l’insécurité surgit dans l’épaisseur des villes et des quartiers, à comprendre leur échelle et leur portée. Villes utilisées comme « fenêtres ». Les villes sont en première ligne pour les agressions, le terrorisme, les violences: elles se doivent d'être à la pointe de l'innovation, de la prévention, de la réparation et de l'inclusion. Le peuvent-elles ? • Temps long des Etats vs. temps court des villes défiées. Recherches sur les lieux • Etudier le sentiment d'insécurité (concern) et la réalité de l'insécurité (fear of crime. • Comment l’ordre local est-il produit? A quel échelon de décision? Les citoyens y participent-ils ? • Selon recherches européennes styles de vie et caractéristiques individuelles plus explicatifs qu’ effets de lieu en matière de victimation. Subjectivité à prendre en compte • Ex:Ile de France. • Tandis que les solutions semblent familières, les questions relatives à (in)sécurité, (des)ordre, conflits ne le sont pas. Le dilemme des villes globales L'espace public représente des enjeux: la mégapole doit rassurer ceux qui la planifient, l’investissent, la gèrent, y travaillent et en sont des utilisateurs. Exemple : les Jeux Olympiques de Londres après l’été 2011 et à présent Rio. La communication est essentielle. Elle l'est pour les urbanistes, les architectes, les concepteurs d'événements, les élus politiques et leurs administrations (police). La sécurité est un enjeu pour celui qui veut "vendre " un lieu ou un événement. Les codes et les normes sont des objets de luttes de pouvoir, ils sont rarement consensuels. Mais la mégapole doit « acheter » la paix sociale par des mesures politiques de réduction des inégalités et d’apaisement des conflits. On ne saurait se contenter de rassurer par la seule édification de murs (poreux ou opaques) ni par la sophistication des technologies de surveillance. Les études à ce sujet sont contradictoires. De nouveaux défis • Différentes échelles de menaces pour les métropoles. Cas extrêmes: • Terrorisme = menace mortelle • Cartels = criminels organisés • Violences urbaines. « Se rendre visibles dans des vies invisibles ». Conflits irréalistes. • Ils traduisent l’échec social des mégapoles • La ville catalyse l’expression des dissonances.Les médias les exacerbent. Comparaison de villes mondiales Source: Urban Age/LSE Villes Population en 1900 Croissance depuis 1900 PNB par tête (US $) Index GINI de l’inégalité des revenus Taux d’homicides pour 100.000 Taux de trajets à pied ou en vélo Istanbul 903.482 1.305 % 12.856 43 3 45 % (2008) (2003) (2007) (2008) 55.693 50,4 6,3 11,4 % (2008) (2007) (2008) (2007) 369 % 9.229 75 15,7 31,1 % (1950-2007) (2005) (20058) (2005) (2002) 1.978 % 1.871 35 3 56,3 % (2006) (2004) (2005) (2007) 12.021 61 21 33,9 % (2006) (2005) (2006) (2007) New York 3.437.200 Johannesburg 829.400 Mumbai 927.994 Sao Paulo 239.820 447 % 7.916 % Le retour à l'ordre à New York • • • • Giuliani et tolérance zéro avantagent NYPD. N°1 dans lutte contre terrorisme. Policiers multilingues, équipés et formés. Diktats imposés par police aux promoteurs, aux organisateurs événements. • Sites sensibles très protégés • Freedom Tower à Ground Zero et anneaux d'acier inspirés d’ Irlande du nord.Surveillance, contrôles et identification.Plus de 500 000/an U.S.:La politicisation de la peur • Quarante ans de campagnes républicaines sur les villes dangereuses • « L' Americain oublié » • Le Congrès exploite le thème de l'insécurité • Stratégies d'exil: les uns s’enferment, les autres sont enfermés (en prison). Plus de deux millions. • Marchands de peur et marché de sécurité • Elus locaux tirant avantage des visions binaires • Le 11 septembre en continuité avec ces processus d’auto-enfermements. Mégapoles du sud • Résidences sécurisées. Sécession justifiée par peur (droit à sécurité passe avant droit à la vie). • ‘La peur, les propos sur la peur et l'adoption de murs et de partitions, tout transforme la notion d'espace public. Privatisation, barrières, surveillance des murs créent un espace public morcelé dans lequel l'inégalité est un principe organisateur' (Caldeira, City of walls, 2011:174). Etude de cas: Johannesburg • • • • • • • • • Langage peur et statu quo excuse séparatisme social Peu de déségrégation spatiale. Droit à l' autodéfense revendiqué. Population armée. 69% ont peur de marcher dans leur quartier le soir Forte privatisation services sécurité. Diktats du marché de la sécurité Tradition d' autodéfense. Luttes contre migrants voisins. 50 homicides par jour, concentrés dans townships Pas de mobilisation civique contre taux de crime élevé Trop peu d'Etat est une catastrophe Privatisation de l'espace public 1 Communautés sécurisées derrière de hauts murs, chiens, gardes, caméras 2 Centre déserté, des terrains délibérément laissés vagues 3 Absence de transports en commun entre townships et centre ville sauf mini-vans privés 4 Quatre gardes privés pour un policier (non fiable) Les «leçons » de Jo’burg Commission Verité et réconciliation. Des symboles forts. Constitution.Mandela le tisserand.Football. Self-help et actions alternatives (ONG) dans les townships Un langage des droits puissant car Etat faible Le droit à la vie est différent du droit à la sécurité Droit constit. soutenu par arrêts Cour Suprême: state v. Baloyi; Carmichele v Minister of safety and security (2001); users v. Metrorail Fragiles victoires mais impact fort sur imaginaire Violences urbaines • Trente ans de désordres dans villes anglaises et françaises (les seules en Europe pour cette récurrence) • Spécificités nationales et locales • Corrélation avec développement mondialisation et invisibilité des démunis ? • Problématique des inégalités à analyser. • Aucun automatisme. Chaque événement singulier. des habitants