Mise au point 19-10-2015 + Fact Checking

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Mise au point 19-10-2015 + Fact Checking
MISE AU POINT
Lundi 19 octobre 2015
Le Leem s’inquiète de l’effet sur les patients des déclarations
irresponsables du Pr Henri Joyeux sur les vaccins
Le Professeur Henri Joyeux, dans son livre « Vaccins : comment s’y retrouver ?» et à travers ses
nombreuses interventions dans les médias, remet en cause la vaccination. Face à son discours calomnieux
envers les industriels du vaccin et scientifiquement infondé, le Leem s’inquiète des conséquences sur la
santé des populations des contre-vérités que l’auteur répand.
Dans cet ouvrage, le Pr Joyeux élabore une position idéologique et non médicale qui peut mettre directement
en danger les patients et notamment les populations les plus vulnérables comme les nourrissons. Il encourage
un climat de défiance envers les vaccins, qui sont pourtant un pilier de la prévention et un élément capital des
politiques de santé publique. Les vaccins sauvent plus de 3 millions de vies par an dans le monde selon l’OMS.
Les arguments du Pr Joyeux, largement réfutés par plusieurs Sociétés Savantes1 mais également par
l’Académie de Médecine, et scientifiquement non établis, vont à l’encontre de l’ensemble des
recommandations des autorités sanitaires tant nationales que mondiales.
S’il est légitime que chacun puisse s’exprimer dans une société démocratique, le Leem conteste cependant
l’expression de contre-vérités fondées sur des allégations non scientifiquement prouvées.
Le Leem appelle la communauté scientifique à répondre à nouveau aux affirmations du Pr Joyeux et d’en
dénoncer les mensonges et les approximations.
Pour le reste, les entreprises du médicament renvoient l’auteur à sa responsabilité de médecin.
Retrouvez toutes les dernières informations sur : www.leem.org/espace-presse
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Fact Checking :
Non, les vaccins ne sont pas responsables de l’autisme
Des études menées en 1998 par le Dr Wakefield affirmaient que le vaccin Rougeole-Oreillons-Rubéole (ROR)
était responsable de cas d’autisme. Ces études ont depuis été démenties et il a été démontré que le Dr
Wakefield avait mené ses études de façon malhonnête en falsifiant les résultats. Il a été radié du General
Medical Council (Ordre des médecins britanniques) et l’article rendant compte de ces études a été retiré du
Lancet.
Non, les vaccins ne sont pas toxiques pour les muscles
1
Société de Pathologie Infectieuse de Langue Française (SPILF), Groupe de Pathologie Infectieuse Pédiatrique (GPIP), Association
Française de Pédiatrie Ambulatoire (AFPA).
Le professeur Joyeux affirme que les vaccins sont responsables de maladies neuromusculaires en s’appuyant
sur les publications de quelques auteurs isolés non fondées sur des données objectives.
Il affirme que la myofasciite à macrophages serait une maladie déclenchée dans les muscles par l’aluminium
contenu dans les vaccins. Essentiellement défendue par un auteur, cette théorie a été réfutée par les travaux
d’autres équipes. Une enquête menée par l’AFSSAPS a conclu en 2004 à l’absence de lien entre aluminium et
myofasciite à macrophages. Un rapport du Haut Conseil de Santé Publique est arrivé après enquête aux
mêmes conclusions en 2013.
Non, le vaccin contre l’hépatite B ne provoque pas de sclérose en plaques
La vaccination contre l’hépatite B n’est pas associée à un risque de sclérose en plaques (SEP).
Cette hypothèse était née dans les années 1990 où des patients atteints de cette maladie neurologique
avaient reçu des vaccinations dans le passé.
Huit études, publiées entre 1999 et 2007 ont finalement permis d’écarter un lien entre la vaccination contre
l’hépatite B et la SEP. L’étude à laquelle le professeur Joyeux fait référence, ne montre d’ailleurs aucun lien de
causalité entre vaccin et SEP. La Commission de Pharmacovigilance de l’ANSM a pu conclure en 2011 à
l’absence de lien entre la vaccination contre l’hépatite B et la SEP.
Non, les vaccins ne sont pas toxiques pour le cerveau
L’hypothèse selon laquelle l’aluminium contenu dans les vaccins se répandrait dans le cerveau et serait
responsable de la maladie d’Alzheimer ou de Parkinson ne repose sur aucun fait scientifique, comme l’a
constaté l’Académie de Médecine dans un rapport de 2012 ainsi que le Haut Conseil de Santé Publique en
2013.
Oui, les vaccins sauvent des vies
Grâce à la vaccination, la diphtérie et la poliomyélite ont quasiment disparu : 45 000 cas de diphtérie en
France en 1954 dont 3000 décès et moins de 5 cas annuels depuis 1982 (à la suite de la généralisation
du vaccin en 1948), 350 000 cas de poliomyélite dans le monde en 1988, 500 seulement en 2011. Le
vaccin a pratiquement fait disparaitre la rubéole congénitale comme il a éliminé la méningite à
Haemophilus b chez les nourrissons depuis 20 ans en France.
En 2009, l’OMS a estimé que les vaccins sauvent 3 millions de vies par an. A l’inverse, l’abstention vaccinale a
pour conséquences l’actuelle épidémie de rougeole qui touche l’Est de la France ainsi que le récent cas de
diphtérie mortelle d’un enfant non vacciné en Espagne.
Oui, la vaccination des tout-petits est essentielle
Les vaccins obligatoires pour le nourrisson sont actuellement la diphtérie, le tétanos et la poliomyélite. Les
autres vaccins ne sont pas « obligatoires » au sens de la loi, mais « recommandés » ; ils sont tout
autant indispensables (le risque pour un nourrisson de décéder est réel s’il contracte la coqueluche ou
une méningite à Haemophilus influenzae de type b). Leur association au sein d’un vaccin combiné permet
de limiter le nombre d’injections.
Oui, les vaccins présentent des risques d’effets indésirables
Comme tous les médicaments, les vaccins peuvent provoquer des effets indésirables.
Cependant il est faux de lier certains effets indésirables aux vaccins. En particulier, le lien entre la survenue de
la sclérose en plaques et l’hépatite B n’a jamais été établi.

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