utmb : tempête sur le tour du mont-blanc
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utmb : tempête sur le tour du mont-blanc
Dossier ORGANISATION UTMB : TEMPÊTE SUR LE TOUR DU MONT-BLANC photos : P.Tournaire/CCC 2010 Ce!e 8ème édi"on de l’Ultra#Trail du Mont#Blanc (UTMB, 27#28 août) res# tera dans les mémoires. Par"s de Cha# monix, les par"cipants ont été arrêtés aux Contamines après une trentaine de kilomètres de course en raison des mauvaises condi"ons météo. Les 2.300 coureurs ont été rapatriés en quelques heures, démontrant la bonne maîtrise de l’événement par l’organisa"on. La frustra!on était grande parmi les concurrents, même si après deux heures à trois heures de course sous la pluie ba"ante, ils ont eu un aperçu de ce qui pouvait les a"endre en mon# tagne à 2.500 m d’al!tude. «Nous com# prenons et nous partageons l’immense décep!on des par!cipants qui ont vu s’écrouler l’objec!f d’une année de pré# para!on, voire plus, explique Catherine Pole$, directrice de l’UTMB. C’était aussi très frustrant pour toute l’équipe d’organisa!on, pour les 1.700 béné# voles et pour toutes les communes qui s’étaient préparées à accueillir les cou# reurs ! Mais nous ne pouvions pas en# voyer 2.300 personnes de nuit en montagne dans le brouillard, le vent, la pluie et le froid». Pour Bruno Basset, responsable de la société Dokever et di# recteur sécurité de l’événement : «C’était envoyer les gens au casse#pipe ! Nous aurions eu, je pense, cent à trois cents personnes en état cri!que». Mais alors, pourquoi avoir donné le départ ? «Il y avait, d’après les prévisions météo, une pe!te probabilité pour que ça passe, explique Catherine Pole$. Nous savions que jusqu’aux Contamines il n’y avait pas de risque. Cela nous laissait bien deux heures pour décider». Le vrai risque, en cas d’annula!on du départ, aurait été de voir des centaines de cou# reurs par!r coûte que coûte, en « o% » 16 Outdoor Experts / Septembre 2010 JP.Clatot/UTMB 2009 « Con"nuer la course c’était envoyer les gens au casse pipe ! » # Bruno Basset Dokever sur un parcours non sécurisé. «D’un point de vue strictement commercial, il aurait été beaucoup plus simple pour l’organisateur de ne pas donner le dé# part et de faire jouer l’assurance annu# la!on. Mais une fois le départ lancé, l’assurance tombe», précise Bruno Bas# set. «Durant ce laps de temps, nous avons croisé les infos météo et les don# nées terrain. Nous nous sommes réunis en comité restreint chez le météoro# logue de la course, Yan Giezendanner, loin de l’agita!on, et nous avons fait le point sur la situa!on. Les équipes sur place ont confirmé que les condi!ons étaient apocalyp!ques, les tentes s’en# volaient, il neigeait à 2.500m. Il fallait organiser le repli des équipes de béné# voles. Et il n’y avait pas d’améliora!on en vue. La neutralisa!on de l’épreuve ne faisait plus de doute. Nous ne pou# vions pas laisser les coureurs s’engager en pleine montagne dans un secteur où l’interven!on des secours était devenue impossible», indique le directeur sécu# rité. «Nous y avons cru jusqu’au bout, mais il était devenu évident qu’il fallait stopper la course», explique Catherine Pole$. «Il n’y a pas d’i!néraire bis pour faire le tour du Mont#Blanc. En mon# tagne, il faut savoir renoncer». Plan de repli Dès lors, le plan de rapatriement a été lancé. «En moins de quatre heures, nous avons évacué tout le monde», sou# ligne Bruno Basset. Ouverture des salles de repli, mise en place d’un service de cars et mise en circula!on de deux trains ; l’opéra!on s’est e%ectuée «sans débordement et sans faire appel aux services de l’Etat, démontrant la ca# pacité de l’organisa!on à gérer une situa!on de crise excep!onnelle», ajoute le directeur sécurité. «L’exer# cice cadre que nous avions e%ectué en juin nous a beaucoup apporté», indique Catherine Pole$. «Mais si cela a aussi bien fonc!onné, c’est aussi grâce à l’implica!on de tous les bénévoles et de l’ancrage de l’événement dans les communes. Et ça, je le mesure encore plus au# jourd’hui. L’associa!on ne ferait rien s’il n’y avait pas cet élan des gens du pays», ajoute l’organisatrice. «Nous