etude n° 1 les conditions d`accueil de la croisiere en ocean indien

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etude n° 1 les conditions d`accueil de la croisiere en ocean indien
OBSERVATOIRE VILLES PORTS OCEAN INDIEN
ETUDE N° 1
LES CONDITIONS D’ACCUEIL DE LA CROISIERE EN
OCEAN INDIEN
ANALYSE COMPAREE DES SITUATIONS A DURBAN (AFRIQUE DU SUD), PORT-LOUIS (MAURICE), LE PORT (ILE DE
LA REUNION) ET TOAMASINA (MADAGASCAR)
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OBSERVATOIRE VILLES PORTS OCEAN INDIEN - Etude n°1
Mai 2011
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DE L’ETUDE
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LE MOT DU PRESIDENT
Le présent travail sur « l’accueil des croisières dans le Sud Ouest de l’océan Indien » est la première
étude réalisée par l’Observatoire Villes Ports Océan Indien. Il concerne un secteur économique
important, le tourisme, dont les pays en développement attendent beaucoup. Le tourisme de
croisières constitue en outre une activité économique qui se prête bien à la coopération et à la
constitution de réseaux.
Cette création d’un réseau est la raison même de l’Observatoire Villes-Ports de l’océan Indien. Créée à
la fin de 2009, après plusieurs années de gestation, cette association regroupe notamment des villes,
des ports et des entreprises des pays du Sud Ouest de l’océan Indien et travaille en étroite
collaboration avec l’Association Internationale Villes et Ports (AIVP), sise au Havre, forte de près de
200 membres, répartis entre 35 pays.
Au cours de cette première année d’existence, l’Observatoire a consolidé son implantation à La
Réunion, en Afrique du Sud, au Kenya, aux Comores, et à Madagascar et l’a étendue à Maurice et aux
Seychelles, en attendant de le faire au Mozambique, en Tanzanie et à Mayotte. Il a aussi créé un centre
de documentation et de veille concernant les villes portuaires et les problématiques maritimes de
l’océan Indien, et organisé un séminaire à Durban en février 2011. Elle a enfin réalisé deux études
d’une part sur « les pratiques environnementales des ports du Sud Ouest de l’océan Indien » et,
d’autre part sur « l’accueil des croisières dans le Sud Ouest de l’océan Indien », objet de la présente
publication.
Cette activité de croisières reste ici encore embryonnaire. Elle est éclatée entre des circuits « tours du
Monde », ceux de l’Afrique australe et ceux des îles. Elle souffre d’une disparité des conditions
d’accueil, en fonction du niveau de développement des pays et de l’importance du tourisme dans leurs
économies. Elle n’en demeure pas moins une activité d’avenir, malgré les questions de sécurité liées
notamment à la piraterie maritime, la région étant une zone de croisière émergente face à une
demande mondiale accrue.
Wilfrid BERTILE
Président
Observatoire Villes-Ports de l’océan Indien
LE MOT DE L’AIVP
Le réseau mondial de l'AIVP a été créé voilà plus de vingt ans. Les collectivités locales, les autorités
portuaires et les entreprises pionnières dans cette initiative avaient déjà compris que l'avenir des
villes portuaires se jouait dans la capacité de l'ensemble des acteurs locaux à élaborer, conjointement,
des stratégies de développement. Mettre en place des synergies, mieux intégrer le port à la ville, parler
d'une même voix devenaient la clé du succès.
Les projets n'ont depuis lors cessé de se multiplier dans le monde entier sur le thème ville-port qui
s'est rapidement affirmé comme étant une problématique incontournable du développement durable
des villes portuaires et des ports.
La capacité de notre association à organiser des échanges d'expériences internationaux entre tous les
acteurs du développement urbain, économique et social a permis sans doute de favoriser la diffusion
des idées et des bonnes pratiques. L'AIVP a aussi été pour beaucoup de villes portuaires un formidable
accélérateur de projets ville-port. Les acteurs réunionnais ont été parmi les premiers à prendre une
part active dans cette aventure. Depuis près de vingt ans, les projets associant les collectivités
territoriales et les autorités portuaires réunionnaises n'ont cessé de progresser et je me réjouis de
constater qu'avec la création de l'Observatoire Villes Ports Océan Indien, un pas supplémentaire a été
franchi.
Il me semble en effet tout à fait pertinent, dans notre monde globalisé et fortement compétitif, de
renforcer les stratégies régionales. Autour d'un même océan, toutes les villes portuaires ont des
frontières communes. Elles ont aussi une histoire, des intérêts, des ressources, et bien sûr des
problèmes communs.
La mise en commun des connaissances et les échanges sur les solutions à mettre en œuvre pour
développer les projets ou régler les problèmes, au-delà des différences de langues et de cultures
étaient dès lors un pari audacieux mais qui faisait sens.
Les premiers travaux de l'Observatoire ont porté sur le développement de la croisière et sur la
problématique environnementale. Deux thématiques fortes, porteuses d'avenir pour toutes les villes
portuaires riveraines de l'Océan Indien. Ces premiers échanges donneront lieux à d'autres travaux,
d'autres thèmes d'intérêt régional seront abordés dans les années à venir. L'Océan indien se constitue
ainsi, sous l'égide de l'AIVP, en un vaste laboratoire où sont expérimentées dans les villes portuaires
de multiples innovations. A n'en pas douter, elles inspireront à leur tour d'autres régions du monde.
Jean Pierre Lecomte
Président
Association Internationale Villes et Ports
NOTE DE PRESENTATION ET PRECISIONS METHODOLOGIQUES
L'Observatoire Ville Port Océan Indien est une association de droit français créée en octobre 2009 sous
l'égide de l'Association Internationale Villes et Ports (AIVP), réseau mondial des ports et des villes
portuaires de plus de 200 adhérents, dont l'Observatoire est une émanation régionale. Il a pour finalité de
permettre la consolidation, à l'échelle de l’océan Indien, d'une stratégie locale des projets de
développement des ports et des villes portuaires. Il fédère actuellement des ports, des villes portuaires et
des entreprises de la région du sud-ouest de l'océan Indien afin d’accompagner la structuration de leurs
échanges immatériels et de promouvoir un partage élargi des connaissances.
Ce travail a été réalisé par l'Observatoire Ville Port Océan Indien entre les mois de septembre 2010 à
janvier 2011. La méthodologie employée pour la réalisation de cette étude s'est appuyée sur deux sources
principales d'informations. Ont ainsi été simultanément réalisées, une recherche documentaire
approfondie, particulièrement concernant l'analyse du marché de la croisière au niveau mondial et la
réalisation d'une vingtaine d'entretiens semi-directifs avec des professionnels publics ou privés, travaillant
dans le secteur ou sur la thématique du tourisme et plus spécifiquement de la croisière. Les informations
concernant la croisière dans l'océan Indien peuvent ainsi apparaître parcellaires car elles ont presque
exclusivement été recueillies dans le cadre de ces entretiens.
Une version préalable au document final a été soumise à la discussion et à la validation en étant présentée
lors du séminaire de l’Observatoire Villes Ports Océan Indien (Durban - 18 Février 2011). Le présent
document se fait écho de quelques contributions qui ont été recueillies à l’occasion de ces débats, et
capitalisées sous forme de notes ou d’enregistrements audio.
Le contenu de l'étude n'a pas la prétention d'être exhaustif. Il a pour objet de brosser un tableau général de
la situation des conditions d’accueil de la croisière dans les ports et les villes portuaires choisis pour l'étude.
Dans un premier temps, en raison des contraintes de délais, le champ géographique de l'étude est resté
concentré sur l'analyse de la situation dans les quatre places portuaires fondatrices de l'Observatoire Villes
Ports Océan Indien : la ville de Durban (Afrique du Sud), la ville de Port-Louis (Maurice), la ville du Port
(Réunion/France) et la ville de Toamasina (Madagascar).
Bien que restreint, mais reflétant une large diversité socio-économique et politique, ce groupe de villes a
néanmoins permis de proposer un panel assez représentatif des actions pouvant être menées pour la
structuration des conditions d’accueil de la croisière dans le sud-ouest de l'océan Indien.
RESUME
Le marché mondial de la croisière a évolué vers des transformations structurelles de son activité, avec
l'escalade du gigantisme pour ses paquebots, corrélée à l'arrivée d'un nouveau type de clientèle. La
croissance du secteur a aussi été possible par la transformation du marché, qui a désormais cessé d’être
presque exclusivement américain. Il se développe à un rythme soutenu en Europe, ainsi que dans d’autres
régions du monde.
Dans ce contexte, l'activité de croisière dans le sud-ouest de l’océan Indien reste encore assez largement
dominée par le segment traditionnel des croisières de luxe, avec des navires de tailles modestes. L'arrivée
des leaders européens de la croisière dans la région commence néanmoins à faire évoluer cet état de fait.
Plusieurs contraintes pèsent toutefois sur ce bassin de navigation pour lui permettre un développement
important de l'activité de croisières. Des limites d'ordre géographique, économique et géostratégique
entravent une évolution massive du secteur sur ce territoire. La réalité de la naissance d’une demande
locale dans certains pays de la région permet cependant de croire à une évolution positive du secteur dans
les années à venir.
Les équipements destinés à l’accueil de la croisière dans les ports de Durban, de Port-Louis, de PortRéunion et de Toamasina sont adaptés au marché actuel et les projets en cours s’inscrivent dans une
perspective de croissance du secteur à moyen terme. Les disparités des conditions d'accueil des croisières
dans chacune des villes portuaires se situent dans l'accueil réservé aux croisiéristes ne choisissant pas une
des sorties proposées par la compagnie de croisière. L'implication des collectivités locales, et plus
largement des acteurs publics locaux, apparaît de fait concomitante à l'existence d'une réflexion locale
quant à ce secteur touristique.
ABSTRACT
The world cruise market has been structurally evolved with the escalation of gigantic cruise ship liners and
the coming of a new type of customers. The growth in this market has made possible by the market
transformation. Indeed this market is from now on, not anymore an exclusive American one. It has been
developing in Europe at a sustained place, and in other parts of the world as well.
In this context, the cruise activity in the Western Indian Ocean remains quite highly led by the traditional
segment of luxury cruise, with smaller-sized cruise ships. The coming of the European cruise market leaders
is getting changed this established fact.
But, several restrictions have weighed heavy in this navigation basin, disabling the place for developing an
important cruise activity. Geographic, economic and geostrategic limits hinder a massive market evolution
in this area. However, the arrival of a local demand in some countries of the region, enables to trust in an
increasing development of the market within the next few years.
The facilities dedicated to cruise activity in the harbours of Durban, Port-Louis, Port-Reunion and
Toamasina are appropriate to the current market. Projects in progress are a part of a medium-term growth
prospect in the market. Every port city plays different in the cruise ship passengers welcoming, for those
who decide not to go on a cruise company trip. The involvement of the local authorities and extensively of
the public local stakeholders, occurs as concomitant to the local consideration about this tourism market.
SOMMAIRE
INTRODUCTION
1ère PARTIE : ÉTAT DES LIEUX DU SECTEUR DE LA CROISIERE
1.1. Évolutions récentes du secteur
1.2. Secteur de la croisière dans le sud-ouest de l'océan Indien
1.3. Monographies des aménagements et équipements d'accueil des croisières dans les ports de
l'océan Indien
CONCLUSION DE LA 1ère PARTIE
2ème PARTIE : L’ACCUEIL DES NAVIRES DE CROISIERES DANS LES VILLES PORTUAIRES
2.1. Qualité de l’offre d’accueil et nature de l’hinterland touristique des escales
2.2. Préoccupations, contraintes et stratégies des acteurs du secteur de la croisière dans l’océan
Indien
CONCLUSION ET RECOMMANDATIONS
INTRODUCTION
Le secteur de la croisière connait, depuis environ une dizaine d'années, des mutations majeures. Ce marché
de niche traditionnellement réservé à une certaine élite historiquement de nationalité états-unienne,
commence à être réellement reconnu comme une forme de vacances accessible et populaire. Dès lors,
l'activité de la croisière connaît une dynamique de croissance exceptionnelle qui se traduit par une
augmentation de ses capacités d'accueil sans précédent.
S'agissant des villes-ports qui accueillent les paquebots, cette tendance a conduit à l'installation de la
croisière de manière de plus en plus visible et fréquente dans le paysage urbano-portuaire. Parce que à la
fois maritime et terrestre, l'activité de croisière intéresse le port comme la ville. L'arrivée d'un paquebot de
croisière est un évènement nécessitant un accueil spécifique de la part du port comme de la ville portuaire
qui commande la définition d'une stratégie singulière issue d'une nécessaire collaboration entre autorités
portuaires et collectivités territoriales. La qualité de la gestion d’une escale est le résultat de l'action
commune des ports et des villes conjuguée à celle des armateurs et des professionnels du tourisme.
Malgré l'impact de la crise économique qui s'est traduit, notamment, par le ralentissement de la
construction de nouveaux navires, la croisière demeure un secteur dynamique à la recherche de nouveaux
relais d'expansion; parmi ceux-ci, le développement de nouvelles destinations au-delà des zones de
navigation historiques que sont la Caraïbe et la Méditerranée. C'est dans ce contexte que le sud-ouest de
l'océan Indien se positionne comme une destination disposant d'un potentiel de développement.
A la demande de ses membres fondateurs, l'Observatoire Villes Ports Océan Indien a décidé, lors de son
comité technique international réuni le 26 novembre 2009, de lancer une étude sur les conditions d'accueil
de la croisière dans la région. Il s'agit de mesurer la place de cet espace en tant que destination sur le
marché mondial de la croisière mais aussi d'identifier les effets de l'activité de croisière en termes
économiques, urbanistiques et sociaux-culturels, sur la ville portuaire. Cette première étude réalisée par
l'Observatoire Villes Ports Océan Indien se donne ainsi des objectifs ambitieux.
Toutefois, compte tenu du délai imparti, l'étude ayant été lancée en septembre 2010, le comité scientifique
de l'OVPOI a choisi de limiter son champ d'investigation aux quatre villes-ports fondatrices de
l'Observatoire : Durban (Afrique du Sud), Le Port (La Réunion), Port-Louis (Maurice) et Toamasina
(Madagascar). Ultérieurement, il sera déterminant d'élargir l'espace géographique de cette étude pionnière
aux autres villes portuaires du sud-ouest de l'océan Indien.
La première partie de cette étude dresse, d'abord, un état des lieux du marché actuel de la croisière de
l'échelle mondiale à l'échelle régionale- le sud-ouest de l'océan Indien- puis présente l'offre portuaire de
chacune des quatre villes-ports de l'étude à destination des paquebots.
La seconde partie se focalise sur les conditions de l'accueil des navires et des croisiéristes dans les villes
portuaires en relation avec leur hinterland touristiques et analyse les stratégies mises en œuvre et les
projets élaborés par les acteurs locaux en direction de l'activité de la croisière.
REMERCIEMENTS
Ce travail n'aurait pas été possible sans la disponibilité de l'ensemble des acteurs publics et privés
rencontrés à Durban, à Port-Louis, au Port et à Toamasina.
Nous tenons particulièrement à remercier, pour leur soutien et pour leur aide précieuse dans la
préparation et la réalisation des déplacements sur le terrain, la Municipalité d'eThekwini, la Commune
Urbaine de Toamasina (CUT) et l'Autorité portuaire mauricienne, Mauritius Port Authority (MPA). Pour son
implication et pour son appui quotidien, nous remercions spécialement la Municipalité du Port.
Nous remercions également, pour leur investissement et pour leur relecture attentive de l'étude, les
membres du comité scientifique de l'Observatoire Villes Ports Océan Indien composé de Wilfrid Bertile,
Philippe Le Gal, Annick Miquel et Alain Moreau, ainsi que Julie Couriaut qui était en charge de la réalisation
de cette étude.
Loin derrière les deux grands bassins historiques de navigation que sont la Caraïbe et la Méditerranée qui
assurent 86% de son chiffre d'affaire en 2010, la croisière demeure un secteur encore peu développé dans
l'océan Indien. Cependant, étant donné le succès et la croissance que connaît cette activité touristique à
l'échelle mondiale, le troisième grand océan de la planète ne saurait rester plus longtemps à l'écart de ce
processus. D'ores et déjà, à l'échelle régionale, la croisière constitue une réalité visible qui se traduit par
des flux, des aménagements et des impacts non négligeables.
Ainsi, dans le sud-ouest de l'océan Indien, un bassin de navigation est en train de se constituer qui offre à la
croisière le potentiel touristique riche et varié d'une façade continentale du Cap (Afrique du Sud) à
Mombasa (Kenya) faisant face à la grande île de Madagascar et aux archipels des Seychelles, des Comores
et des Mascareignes. A cette configuration géographique favorable à la réalisation de la croisière, de
surcroît baignée par une ambiance climatique tropicale non moins favorable, s'ajoute l'existence d'un vivier
de clientèle locale qui, complété par une clientèle extérieure, a permis à la croisière de s'installer comme
une nouvelle activité motrice du tourisme régional.
Dès lors, dresser un état des lieux et établir les perspectives de la croisière dans le sud-ouest de l'océan
Indien se sont imposé au tout jeune Observatoire Villes Ports Océan Indien comme un des deux axes
d'étude définis pour la première année d'existence formelle de ce dernier. Réalisée dans des délais serrés
et avec des moyens initiaux limités, l'étude réduit volontairement son champ d'investigations à la croisière
en relation avec les villes portuaires têtes de croisières et/ ou escales que sont Durban (Afrique du Sud), Le
Port (Île de la Réunion/ France), Port-Louis (Île Maurice) et Tamatave (Madagascar).
Cette étude a été présentée et enrichie à l'occasion du premier séminaire organisé par l'OVPOI à Durban
(18-19 février 2011) où de nombreux représentants d'autres places portuaires de la région ont répondu
présents. Elle a vocation à être amplifiée afin d'offrir aux membres de l'OVPOI un état des lieux exhaustif de
la croisière à l'échelle du sud-ouest de l'océan Indien à même d'éclairer le présent et le futur proche de
cette activité touristique en devenir qui joue déjà un rôle essentiel dans le dynamisme de nombreuses
villes-ports de par le monde.
OBSERVATOIRE VILLES PORTS OCEAN INDIEN
rue Renaudière de vaux – 97420 Le Port (La Réunion)
Le réseau des ports et des villes portuaires de l’océan Indien
A network of harbours and port cities in the Indian Ocean zone
www.indianocean-aivp.org
[email protected]
cell : +262 692 850 777
fax : +262 262 912 139

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