Mes retrouvailles à Caen

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Mes retrouvailles à Caen
Mes retrouvailles à Caen :
Caen 2009, c’est pour moi la première rencontre avec les Anciens de Baden…
Je suis venu pour retrouver quatre ou cinq copains : ceux de l’équipe d’athlétisme junior
1958 et en particulier du relais 4 x 400m.
Illusoire et prétentieux : les copains en question font des efforts désespérés et méritoires pour
(essayer de…) se souvenir de moi.
En fait ils acceptent avec soulagement une hypothèse plausible : il y en avait bien un en fin de compte le
quatrième relayeur dans ce relais non ? Alors pourquoi ce ne serait pas moi ? D’autant que ma capacité
d’enregistrement mémoriel de 1958 (pas celle d’aujourd’hui, non ! ) me permet de leur rappeler des détails
qui remuent de façon troublante des ombres très loin là bas en dessous du fond habituel de leurs
souvenirs : « Ah bon j’ai fait 22 sec 09 au 200 ? J’ai battu le champion qui venait de Sarrebruck ?
Comment tu dis qu’il s’appelait déjà, Demont ? » Ou bien : « J’étais assis au troisième rang de l’amphi
avec Cheminal, à côté de Colombier ? Il y avait un amphi ? Et quelle allure il avait ce Colombier ?
Comment ça il m’avait refilé une antisèche à la compo du troisième trimestre ? ». Ou encore : « Eh moi,
j’y étais aux championnats de Castres ? » (Authentique ; et non il n’y était pas).
Et surtout sélectif et réducteur : parce que à Caen, ce n’est
pas quatre mecs, c’est une confrérie que j’ai retrouvée, une
famille : Petitjean dit : une maffia… c’est bien ce que je
pense : La Famille, celle des anciens de Baden et
d’ailleurs, celle des FFA stationnés en Allemagne… non,
en RFA (A l’ouest !).
Les anciens de Baden sont les anciens de Trèves, de
Sarrebruck, de Mayence, de Coblence, de Constance, de
Fribourg, de Berlin… (Euh… j’en oublie ?). Nous sommes
pour les uns des enfants de militaires qui passaient de
garnison en garnison tous les deux ans (entre les séjours en
Indo ou en Algérie), avec des changements de lycée qui
envoyaient nombre d’entre nous tôt ou tard dans le mur : un redoublement ou une première tentative
avortée au bac… Celui qui arrivait de Fribourg ou d’ailleurs donnait des nouvelles de l’ancien de Baden
croisé l’année d’avant dans cette garnison cousine…
Ou bien nous sommes les enfants de civils intégrés FFA, qui restaient six ou dix ans sur place et faisaient
le lien fixe entre ceux qui ne faisaient que passer. Dans cette population aussi il y avait des
redoublements… mais dites donc, comment les justifier ces redoublements là, hein ? Bah… la contagion
tout simplement… ou alors l’esprit de famille ! (De La Famille). Eh puis une statistique nationale à
respecter, hé ?
Et ces turbulences faisaient que non seulement nous nous croisions dans l’espace, mais encore dans le
temps : nous ne redoublions pas les mêmes années…
Je soupçonne tout ça à Baden en 58 quand Petitjean m’y parle d’un condisciple de Fribourg (1954/1956),
alias Schneider… un bon copain de Berlin (1956/1957). Je comprends tout à fait quand nous découvrons
(en 2009 tout de même) que nous avions eu les mêmes camarades à Fribourg, lui avant 1957, moi après
58 : Brohm le sprinter épéiste, Vieux l’athlète, Villemagne, sympathique bien qu’il ait eu le mauvais goût
de me battre sur 1000m dans la cour de Turenne en 59 (autour des arbres).
J’étais venu à Caen pour revoir quelques copains… j’y ai découvert que j’en avais des dizaines.
Le clou quand j’y fais la connaissance de Françoise Naulleau, née Dugravot. Elle n’a pas vécu à Fribourg,
comme je n’ai pas vécu à Coblence. « Dis-donc, à Coblence, tu n’aurais pas connu une Odile Pradelle
par hasard entre les années 55 à 58 ? » Je lui pose la question parce que moi, j’ai connu à Fribourg, en
58/59, Odile Pradelle qui avait habité Coblence, et je l’ai épousée en 61 (avec trois enfants et 6 petits
enfants depuis).Tu parles si Françoise Dugravot l’a connue Odile Pradelle : c’était sa copine.

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