Analyses urinaires

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Analyses urinaires
N 174-EXE
16/04/10
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Chat
CONGRÈS
Analyses urinaires
Conseils pratiques, interprétation
Lors du dernier congrès AFVAC de Lille (décembre 2009), le Dr Catherine Trumel (ENVT) a exposé l’intérêt et les
limites de l’analyse urinaire chez le chat. A sa suite, le Dr Christelle Maurey-Guenec (ENVA) a présenté des données
intéressantes sur la prévalence d’une bactériurie chez le Chat. L’analyse des urines chez le Chat connaît quelques
particularités par rapport à ce qui est réalisé chez le Chien, certaines interprétations ne doivent être affirmées
qu’avec prudence.
Il est conseillé de prélever l’urine par cystocentèse surtout si un examen bactériologique est envisagé. La rapidité des analyses dépend ensuite du type d’examens
pratiqués :
interprétables dans cette espèce. C’est le cas de la plage
dédiée aux leucocytes : la présence d’enzymes tubulaires impliquées dans la synthèse de félinine (estérases) produit un résultat faussement positif. La plage de détection
des nitrites n’est pas non plus utilisable.
• Les examens biochimiques (éventuellement réalisés avec
une bandelette urinaire) doivent être effectués dans les
30 mn ;
• L’observation du culot de centrifugation est à faire dans
l’heure pour pouvoir identifier des cellules, des cristaux
ou des cylindres dans de bonnes conditions ;
• L’examen bactériologique peut tolérer un délai maximum de 6 à 8 h.
Lorsqu’il est impossible d’effectuer l’analyse immédiatement, il faut réfrigérer le prélèvement à 4 °C et le
remettre à température ambiante juste avant l’examen
biochimique ou cytologique. La réfrigération est cependant à éviter lorsque l’on recherche des cristaux : le froid
risque de faire précipiter les phosphates ammoniacomagnésiens et l’oxalate de calcium.
Densité urinaire :
à mesurer au réfractomètre
Chez le chat, les bandelettes ne donnent pas de valeur
fiable pour la densité urinaire car la forte concentration
en molécules organiques fausse le résultat. Le réfractomètre s’impose donc. Si l’urine est trouble, il faut d’abord
centrifuger le prélèvement.
Chez un chat, la densité urinaire moyenne se situe entre
1035 et 1060. Théoriquement, il faudrait une échelle de
lecture spécifique pour le chat mais, à 20 °C, les différences d’interprétation sont minimes par rapport au chien.
La densité urinaire reflète évidemment la capacité rénale
à concentrer l’urine mais l’hydratation de l’animal et la
quantité d’eau bue dans les heures qui précèdent le prélèvement doivent aussi être prises en compte pour corriger éventuellement l’interprétation.
Utilisation restreinte des bandelettes
urinaires
Les bandelettes peuvent donner des informations intéressantes chez le chat mais certains éléments ne sont pas
Chez le Chat, les données fournies par les bandelettes doivent être interprétées avec
prudence pour certains paramètres.
Quant à la mesure du pH urinaire, le degré d’incertitude
imposé par les bandelettes est assez important et rend
l’interprétation délicate, surtout en cas de suspicion d’urolithiase. Le résultat n’est pas aussi fiable qu’une valeur
obtenue au pHmètre. Dans tous les cas, attention à l’alcalinisation de l’urine lorsqu’elle est conservée trop longtemps. Un pH urinaire élevé est bien sûr compatible
avec une hypothèse d’infection du tractus urinaire
(ITU) mais il faut savoir que le pH monte peu lorsque
Escherichia coli est en cause car cette bactérie ne produit
pas d’uréase.
Pour d’autres paramètres (détection des protéines, du
glucose, des corps cétoniques, de la bilirubine, des peroxydases…), les bandelettes urinaires peuvent être utilisées
valablement chez le chat, à condition que l’urine soit jaune
et limpide. (Une urine trouble et/ou pigmentée peut
fausser les résultats concernant la détection des corps
cétoniques et de la bilirubine.)
• Lorsque la glycosurie est positive, la glycémie est
généralement supérieure à 14-17 mmol/l (2,5-3,1 g/l)
sauf parfois en cas de tubulopathie. Il est donc rare que
la glycosurie ne s’accompagne pas d’hyperglycémie.
Certains résultats faussement positifs peuvent cependant
être dus à la présence d’eau de Javel ou à l’administration
de céphalosporines…
• Pour les corps cétoniques, un faux positif est obtenu
en présence de chlorhexidine ou si le pH urinaire est
supérieur à 8.
N°174 du 22 avril au 5 mai 2010
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Chat
CONGRÈS
• Contrairement au chien, l’urine d’un chat sain ne contient
pas de bilirubine. Lorsqu’elle apparaît, elle peut indiquer une anémie hémolytique ou une hépatopathie et
précède la bilirubinémie.
• Un résultat positif vis-à-vis des peroxydases peut être
le signe d’une hématurie, d’une hémoglobinurie ou d’une
myoglobinurie. Il est alors intéressant de rechercher les
hématies dans le culot de centrifugation pour écarter ou
confirmer une hématurie.
Ne pas négliger le culot urinaire
L’examen du culot de centrifugation permet de pallier
l’impossibilité de détecter les leucocytes avec une bandelette urinaire et compense leur manque de fiabilité
pour d’autres paramètres.
Un échantillon de 1,5 ml d’urine suffit pour la centrifugation,
en réglant l’appareil sur 450 g (soit 1500-2000 tours/mn).
Après 5 mn, il faut retirer le surnageant et déposer une
goutte du culot entre lame et lamelle. Cristaux et cylindres
peuvent être observés au grossissement 100 mais il faut
grossir 400 fois pour compter les cellules. Un résultat
fiable est obtenu en observant successivement 10 champs
et en calculant la moyenne des observations.
Une urine de chat normale contient moins de 5 hématies
et moins de 5 leucocytes par champ. Au-delà, le résultat
évoque une ITU, surtout si des bactéries sont aussi visibles. Il faut cependant se méfier d’un résultat faussement
négatif en cas de dilution urinaire. Une mise en culture
est alors intéressante.
L’urine normale ne contient pas de cellules épithéliales
ni de cylindres. En revanche, la présence de globules
gras n’est pas rare chez le chat.
Analyse bactériologique
Le tractus urinaire est normalement stérile, sauf dans l’urètre distal. L’examen bactériologique est considéré comme
positif lorsque le résultat est supérieur à 1000
« colony forming unit » (CFU)/ml, lorsque l’urine a été
prélevée par cystocentèse. Les germes les plus souvent
identifiés sont Escherichia coli et Enterococcus sp.
S’il confirme une suspicion d’infection, un résultat bactériologique positif ne localise pas le siège de l’infection.
La clinique et l’imagerie médicale permettent de préciser le diagnostic. Une infection haute (infection des
reins ou des uretères) entraîne plus classiquement des
signes généraux : anorexie, vomissements, hyperthermie, douleurs lombaires, néphromégalie, etc.
Les ITU sont rares chez le chat car l’osmolarité urinaire
élevée n’est pas favorable au développement bactérien.
Il existe quand même une population féline à risque : la
prévalence des ITU avoisinerait les 45-50 % chez les chats
de plus de 10 ans, surtout de sexe femelle. Plusieurs facteurs
favorisants sont incriminés : altération de la protection vésicale par les glycosaminoglycanes, perte de tonicité urétrale et surtout présence de maladies intercurrentes :
• La glycosurie facilitant le développement bactérien,
une bactériurie est décelée dans 12 à 14 % des cas de
diabète sucré ;
• 17 à 30 % des chats atteints d’insuffisance rénale
chronique montrent une bactériurie positive ;
• L’hyperthyroïdie s’accompagne aussi d’une bactériurie
dans 12 à 22 % des cas.
Ces 3 maladies favorisent le développement d’une ITU
parce qu’elles modifient la composition et la concentration urinaires ainsi que l’immunité locale. En revanche,
les signes cliniques sont la plupart du temps très discrets
ou passent inaperçus et l’utilité de traiter les cas de bactériurie asymptomatique n’est pas encore avérée.
Actuellement, il est impossible de dire si l’absence de traitement d’une infection subclinique des voies urinaires
basses prédispose ou non au développement d’une pyélonéphrite ultérieure.
En cas d’infection clinique, l’antibiothérapie doit être
décidée en fonction de l’antibiogramme car les germes
en cause sont fréquemment résistants. La durée du traitement varie de 7 à 10 jours pour une infection simple à
3 semaines dans le cas d’une pyélonéphrite aiguë et 6
semaines pour une forme chronique. La présence d’une
maladie intercurrente exige évidement de prendre aussi en
charge l’affection causale. I
Pascale PIBOT
Docteur Vétérinaire
SCALIBOR : Composition : Collier Grand Chien : deltaméthrine 1 g, oxyde de titane (E 171) 0,375 g, excipent q.s.p. 25g ; Collier Petit Chien et Chien Moyen : deltaméthrine 0.76 g, oxyde de titane
(E 171) 0,285 g, excipient q.s.p. 19 g. Indications : chez les chiens, affections à parasites sensibles à la deltaméthrine : prévention des infestations par les tiques pendant 6 mois, prévention
des piqûres de phlébotomes pendant 5 mois, prévention des piqûres de moustiques (Culex pipiens) pendant 6 mois. Posologie, mode et voie d’administration : usage externe. Ajuster
le collier sans le serrer au cou de l’animal et couper l’excédent de collier en laissant 5 cm après la boucle. Le collier doit être posé une semaine avant l’introduction du chien en milieu
infesté. Contre-indications : en l’absence de données disponibles, ne pas utiliser chez les chiots de moins de 7 semaines. Précautions particulières d’emploi : il est déconseillé de poser
le collier sur un animal présentant des lésions cutanées étendues. Précautions particulières en cas de gravidité ou de lactation : les études chez les animaux de laboratoire (rat, lapin)
n’ont pas mis en évidence d’effet tératogène de la deltaméthrine. L’innocuité de la spécialité chez la chienne pendant la gestation n’a pas été montrée. L’utilisation de la spécialité chez
la femelle gravide est déconseillée. Le collier peut être porté par les chiennes en période de lactation. Surdosage : en cas d’ingestion accidentelle du collier par le chien, les symptômes
suivants d’intoxication peuvent être observés : incoordination des mouvements, tremblements, hypersalivation. Ils sont réversibles sous 48 heures. L’antidote est le diazepam. Précautions
particulières pour l’utilisateur : conserver hors de portée des enfants, ne pas laisser les enfants jouer avec le collier, se laver les mains à l’eau froide et au savon après manipulation du
collier. Conservation : ne pas conserver à une température supérieure à 25°C. Présentations : boîte de 1 sachet de 1 collier Grand Chien, A.M.M. 675 937.0 du 05/03/1997 ; boîte de 1
sachet de 1 collier Petit Chien et Chien Moyen, A.M.M. 675 936.4 du 05/03/1997. Fabriqué par Intervet International B.V. – BOXMEER – Pays-Bas. Usage vétérinaire. Intervet S.A.- B.P.17144
- 49071 BEAUCOUZE CEDEX