Anita Conti

Transcription

Anita Conti
Galerie pour la photographie
2, rue Jules Cousin
75004 Paris
Tél. : (33) 01 53 01 85 81
Fax : (33) 01 53 01 85 80
e-mail : [email protected]
A n i ta C o n t i
“Epreuves d’époque”
Du 21 février au 19 avril 2003
du mercredi au samedi, de 14 à 19 heures
Bernadette Sabathier & Laura Villa
Communication
Tél. : (33) 01 53 01 05 11
Fax : (33) 01 53 01 05 00
e-mail : [email protected]
Christian Caujolle
Directeur Artistique
Tél. : (33) 01 53 01 85 81
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Gilou Le Gruiec
Responsable de la Galerie VU
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Révélée par le remarquable ouvrage publié par les Editions Revue Noire et les expositions qui l’ont accompagné, l’œuvre photographique
d’Anita Conti est venue confirmer l’importance de l’un des plus extraordinaires destins du XXème siècle, celui de «La Dame de la Mer»,
inoubliable auteur des «Racleurs d’Océans» et de «Géants des Mers Chaudes». Ses images, tendues entre la volonté documentaire et la
fantaisie poétique d’une approche nourrie de liberté radicale, fruits d’une pratique «amateur» de la photographie, réalisées avec le souci
constant de leur fonction pour des publications, dans les livres comme dans la presse, nous apparaissent aujourd’hui comme des chefsd’œuvre. Un chalutier enveloppé de brume, un marin lisant son courrier, la violence des éléments résumés au carré d’une vision de
tempête, un agencement amusant de petits poissons en nature morte, la sensualité qui se dégage du corps sculptural d’un pêcheur
africain voisinent avec les «paysages marins» dans lesquels la courbure de l’horizon, Océan problématique, accueille un minuscule bateau.
Nous parlons là d’images qui, dès qu’on les a vues, restent gravées dans nos mémoires comme des souvenirs de ce que nous n’avons pas
connu et qui viennent enrichir notre illusion de partager avec d’autres les mondes qu’ils ont expérimentés. Pourtant, en exposant
les tirages réalisés par Anita Conti de son vivant et non l’interprétation actuelle - de très belle qualité - de ses négatifs, nous avons accès
à autre chose qu’à la splendeur des images. Nous nous trouvons face à des objets, rares (il existe peu de tirages d’époque et, afin
de conserver un fonds patrimonial conséquent, seuls les doubles sont proposés à la vente), vibrants, impossibles à reproduire aujourd’hui
pour cause de disparition des papiers, concentrant dans la richesse des sels d’argent qui ont piégé la lumière une étrange émotion,
bouleversante, qui semble abolir la distance du temps. Avec rigueur, Laurent Giraud-Conti, fils adoptif d’Anita qu’il a accompagnée
amoureusement durant les dernières années de sa vie, a sélectionné les épreuves et nous en a confié le devenir. C’est ainsi que nous
pouvons montrer les tirages originaux qui retracent à la fois une passion et un choix de vie, des «souvenirs» de l’exposition organisée à
Alger pour le Général De Gaulle en 1943, avec leurs légendes collées à même le papier photographique aux rectangles historiés qui
immortalisent «le cul de chalut dégueulant la morue». C’est un plaisir. Et un honneur.
Galerie pour la photographie
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Proposés à la vente pour la première fois, les tirages d’époque que réalisait elle-même «La dame de la Mer» sont de bouleversants objets de
petit format qui transmettent une vie de passion, de Terre Neuve en Afrique, sur tous les Océans. Et un regard d’une déroutante
modernité dont la forme ne prend jamais le dessus sur l’attention généreuse aux individus.
La publication, en 1998, par les Editions Revue Noire, du premier
album de photographies d’Anita Conti a été pour beaucoup une
découverte. Et pour les lecteurs passionnés de «Racleurs d’Océans»
ou de «Géants des mers chaudes» qui avaient pu apprécier quelques
images publiées dans ces magnifiques récits, la confirmation du
talent incroyable de cette femme d’exception.
La découverte, aujourd’hui, des tirages d’époque de celle qui inventa
l’océanographie moderne et mena sa vie comme une aventure de la
liberté sans concessions apporte une autre dimension ou, plutôt,
la confirme.
A regarder les petites épreuves qu’elle tirait elle-même, on est
confronté à l’incroyable richesse de ces objets raffinés qui véhiculent une vision moderne et radicale et dont la vibration des tons est
incroyablement sensible. En totale adéquation, finalement, avec les
sentiments que l’on éprouve en confrontant les images de tempête,
la violence du travail quand “le cul de chalut dégueule la morue”
et la tendresse avec laquelle ”La Dame de la Mer” regarde les
moussaillons ou les marins lisant leur courrier, ou encore la
plastique des pêcheurs africains.
Il ne faut pas manquer, pour saisir parfaitement ce qu’est un
tirage photographique, de regarder ces vintages en les comparant
au livre, excellemment imprimé, mais qui montre ses limites en
restituant l’audace des cadrages, la singularité des points de
vue, la perpétuelle recherche de la position juste face à la ligne
d’horizon, bref le travail d’image dans son exemplarité, mais qui ne
peut réellement transmettre l’intense émotion que transmettent ces
petits rectangles de papier, souvent vieux de plus d’un demi-siècle
et existant, au mieux, à deux ou trois exemplaires. Une fois encore,
l’image ne peut être réduite à l’objet qui la véhicule.
Cette première apparition des tirages d’époque d’Anita Conti nous
permet de découvrir nombre d’images inédites, tant est riche et
fascinant le fonds que Laurent Giraud-Conti, son fils adoptif, conserve
et classe avec rigueur, passion et amour.
Parfois signées, souvent annotées, à l’encre ou au crayon, les
épreuves sont d’une grande diversité, au gré des choix de papiers,
plus ou moins chauds, tous aujourd’hui disparus et qui étaient,
à l’évidence, d’une richesse en sels d’argent bien plus grande
que les actuels papiers qui, quel que soit le talent du tireur, ne
permettent plus des tirages aussi raffinés, aux noirs et aux gris aussi
subtilement modulés.
Pour avoir eu le privilège d’en voir un grand nombre, toujours avec
le même émerveillement, je suis une fois de plus frappé par
l’importance, lorsqu’ils sont de cette qualité, des tirages d’époque
pour comprendre mieux une œuvre.
Jamais formaliste, démontrant un courage, une prise de risque, une
énergie vitale peu commune, l’œuvre photographique d’Anita Conti,
bien en accord avec sa philosophie de vie, ne permet jamais à
la forme, aussi parfaite soit-elle, de se substituer à l’émotion, à la
tendresse et à la proximité avec les individus. A Terre-Neuve comme
au Dahomey, avec les pêcheurs de morue comme lors de la capture
des immenses requins, Anita Conti compose avec le souci que
son cadre laisse leur place juste aux hommes, au travail, à l’espace
qu’ils habitent et traverse. Et lorsqu’elle tire, elle ne recherche pas
à s’aligner sur les canons des «photoclubs” de l’époque, tout
puissants, qui prônaient l’idée d’une “perfection” technique convenue.
Elle laisse, simplement et avec sensibilité, parler la sincérité d’une
émotion qu’elle nous transmet en déclinant si justement les
tons, comme une parfaite musicienne interprétant la partition du
négatif dans lequel elle retrouve l’intensité du moment de la prise
de vue.
Anita Conti, “La Dame de la Mer”
Editions Revue Noire, nouvelle édition, juin 2001.
Galerie pour la photographie
2, rue Jules Cousin
75004 Paris
Tél. : (33) 01 53 01 85 81
Fax : (33) 01 53 01 85 80
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A N I TA C O N T I 1 8 9 9 - 1 9 9 7
1917
Premières photographies sur les côtes atlantiques françaises.
1920-1925
Révélée en tant que relieur d’art ; nombreux Prix à Paris, Londres, New York.
1927-1932
Publications de reportages sur les conditions sanitaires des parcs à huîtres,
de réflexions sur la surexploitation des océans.
1935
Première femme océanographe.
Travaille pour l’Office Scientifique et Technique des Pêches Maritimes et contribue au lancement du navire
océanographique, le Président Théodore Tissier.
1939
Suit une campagne morutière en mer de Barentz et du Spitzberg à bord du chalutier Vikings.
1939-1940
Embarque sur les dragueurs de mines en Manche et en Mer du Nord.
1941-1943
Etudie la pêche en mers chaudes, en Afrique.
1943-1946
Etudie les pêches traditionnelles pour le compte du gouvernement d’Alger, afin de perfectionner leur développement.
1946
Création d’une pêcherie de requins à Conakry, Guinée.
1947-1952
Avec soutien de Jacques-Yves Cousteau, création de plusieurs pêcheries baptisées “Les Pêcheries d’Outre Mer”.
1952
Quitte l’Afrique pour le Grand Nord. Embarque sur le chalutier saleur Bois-Rosé.
1953
Publie le récit de sa campagne à bord du Bois-Rosé, “Racleurs d’Océans”.
1954-1956
Participe à de nombreuses conférences où elle témoigne du travail des pêcheurs, les Terres Neuvas.
1957
Retour en Afrique. Rassemble les notes de son premier voyage et publie “Géants des Mers Chaudes”.
1958-1959
Accueillie par le commandant Cousteau, elle étudie pendant deux ans au Musée océanographique à Concarneau.
1960-1961
Expérimentation des fermes aquacoles sur le littoral adriatique.
1961-1971
Dix ans de recherche.
1971
Troisième ouvrage, “L’Océan, les Bêtes et l’Homme”.
1975-1992
Sillonne les mers, de bateaux en bateaux.
1992
Création de l’association de soutien “Cap sur Anita Conti” par un groupe d’amis de la photographe-écrivain.

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