- Union des Artisans du Patrimoine
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- Union des Artisans du Patrimoine
\~ ~- PARLEMENT EUROPÉEN Députée au Parlement Européen Anne DELVAUX 8F247 60, rue Wiertz 1047 Bruxelles Tel: 02/28.47.154 Email: [email protected] www.anne-delvaux.be ASP Monsieur Paul MORDAN Président de l'Union des Artisans du Patrimoine Rue de Barisart ôï 4900 Spa Bruxelles, le 30 mai 2013 Cher Monsieur Mordan, Votre courrier m'est bien parvenu et je vous remercie grandement de me l'avoir adressé. Avant toute chose, sachez que je partage entièrement votre inquiétude. Comme vous, ce phénomène a retenu toute mon attention et m'a profondément émue puisque les pratiques de l'entreprise Eurokontakt touchent particulièrement les artisans de ma région. Ces pratiques sont tout simplement intolérables! Et je comprends parfaitement votre indignation. Toutefois, il est essentiel d'être prudent sur ce sujet complexe. A priori, certains citoyens pourraient penser que le cas Eurokontakt est la conséquence directe de l'ouverture des frontières européennes et de la libre circulation des personnes; ici des travailleurs. Cependant, ce n'est pas tout à fôit juste. La libre circulation des travailleurs est une dimension essentielle de notre modèle européen et ne devrait pas être remise en question dans l'affaire qui nous concerne aujourd'hui. La main d'œuvre "détachée" - pour utiliser le terme exact représente une tranche considérable de la population européenne: un million de travailleurs "détachés" par an, environ 20% de la population active provenant d'un autre État membre. Ces travailleurs "détachés", par ailleurs, sont protégés par une directive européenne de 1996 qui visent à préserver les droits de ces travailleurs lorsqu'ils se rendent dans un autre pays de l'Union. Néanmoins - et c'est ici que le bât blesse - cette directive européenne est mal appliquée dans la pratique. Cette directive avait pour objectif de résoudre le problème de concurrence déloyale entre les différents prestataires de services. Et pourtant, l'Union Européenne peine à la mettre en œuvre dans certains pays membres comme la Pologne. Actuellement, l'Europe ne possède pas les outils nécessaires pour faire respecter \!~ ~- PARLEMENT EUROPÉEN Députée au Parlement Européen son droit dérivé. Pourtant, la directive européenne est très claire: les conditions de travail et de salaire en vigueur dans un État membre sont applicables à la fois aux travailleurs de cet État mais aussi à ceux en provenance d'autres États de sont l'Union Européenne. Ce qui me laisse à penser que ces travailleurs probablement exploités, voire non-déclarés. L'Union Européenne est consciente du problème que vous soulevez. Et tente déjà d'y trouver une solution. En ce moment, la directive 2012/0061 visant à renforcer celle de 1996 est en attente de première lecture au Parlement Européen. Je peux vous assurer, Monsieur Mordan, que cette directive contient une série de points spécifiques qui instaureront enfin une concurrence loyale entre les ouvriers européens, notamment grâce à une meilleure coordination entre les États membres. Bien sûr, il est important de converger vers un modèle social commun. C'est un idéal que je poursuis. Mais c'est un processus de longue haleine: en attendant, il est crucial de trouver des solutions aux problèmes qui ne peuvent pas attendre et je pense que la directive 2012/0061 en est une. C'est pourquoi je serai extrêmement vigilante sur cette thématique qui sera débattue lors de la séance plénière d'octobre. Je n'accepterai pas un statu quo dans ce dossier. En espérant avoir répondu à votre demande, je vous assure, Mordan, de l'assurance de ma meilleure considération, chez Monsieur Anne DELVAUX Députée européenne